Phosphatherium
Phosphatherium escuilliei
Phosphatherium est un genre fossile de proboscidiens basaux qui vivait en Afrique du Nord durant l'Éocène inférieur, au début de l'Yprésien, il y a environ 56 millions d'années[2].
Historique
[modifier | modifier le code]Phosphatherium a été décrit en 1996 par le paléontologue français Emmanuel Gheerbrant et ses collègues, sur la base de deux maxillaires partiels trouvés quelques années auparavant par des chasseurs de fossiles locaux dans le bassin d'Ouled Abdoun, au Maroc.
Le nom de genre Phosphatherium est constitué du grec φωςφορος (phosphoros, "phosphore") et θηρίον (thērion, "animal") et fait référence au fait que les premiers fossiles décrits contenaient des sédiments phosphatés. Le nom de la seule espèce connue à ce jour, Phosphatherium escuilliei, rend hommage au paléontologue français François Escuillié.
De nouveaux fossiles, plus importants, ont été mis au jour au début des années 2000 dans le même bassin de la région du Grand Daoui. Ils comprennent de nombreux fragments crâniens, des mandibules et quelques os des membres[2]. D'autres proboscidiens basaux ont été découverts dans la même région, comme les genres Eritherium et Daouitherium.
Phosphatherium avait été daté dans un premier temps du Paléocène supérieur (Thanétien)[1], avant d'être réattribué à l'Éocène inférieur (Yprésien).
Description
[modifier | modifier le code]Phosphatherium avait une hauteur au garrot d'environ 30 cm et un poids d'environ 17 kg. Il n'avait ni trompe, ni défenses.
Comme son lointain parent Moeritherium, c'était probablement un végétivore amphibie qui se nourrissait notamment de plantes aquatiques, tel un petit tapir.
Classification
[modifier | modifier le code]Emmanuel Gheerbrant et ses collègues plaçaient en 2005 Phosphatherium dans sa propre famille, les Phosphatheriidae[2].
L'arbre phylogénétique des proboscidiens basaux ci-dessous est issu de Tabuce et al. 2019[4] :
Proboscidea |
| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Emmanuel Gheerbrant, Jean Sudre, Henri Cappetta, A Palaeocene proboscidean from Morocco, Nature, volume 383, p.68-70, 1996
- Emmanuel Gheerbrant, Sudre J., Tassy P., Amaghzaz M., Bouya B. & Iarochène M., Nouvelles données sur Phosphatherium escuilliei (Mammalia, Proboscidea) de l’Éocène inférieur du Maroc, apports à la phylogénie des Proboscidea et des ongulés lophodontes, Geodiversitas, volume 27, n° 2, p.239-333, 2005
- (en) Kenneth D. Rose, The beginning of the age of mammals, Johns Hopkins University Press, Baltimore, 2006, 431 pages, p.263
- (en) Rodolphe Tabuce, Raphaël Sarr, Sylvain Adnet, Renaud Lebrun, Fabrice Lihoreau, Jeremy E. Martin, Bernard Sambou, Mustapha Thiam, Lionel Hautier, Filling a gap in the proboscidean fossil record: a new genus from the Lutetian of Senegal, Journal of Paleontology, doi:10.1017/jpa.2019.98, 2019
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Rhinopolis
- Les proboscidiens, dont Phosphatherium (& reconstitution en image)
- Phosphatherium : fossile et reconstitution en image, sur le site du CNRS
- (en) Référence BioLib : Phosphatherium Gheerbrant, Sudre & Cappetta, 1996 † (consulté le )
- (en) Référence Paleobiology Database : Phosphatherium Gheerbrant et al. 1996 † (consulté le )
- Ressources relatives au vivant :