Arhat
Arhat ou arhant (terme sanskrit ; en pâli: arahant[1]), est le nom donné dans le bouddhisme theravâda à celui qui a atteint le dernier stade de la sagesse et de l'éveil. C'est le quatrième état des Quatre êtres nobles.
Étymologie
[modifier | modifier le code]En sanskrit, le terme arhat est le participe présent du verbe arh-, « mériter ». C'est donc proprement un « méritant »[2]. Il s'agit du premier titre donné à tous les bouddhas, et le mot est donc en quelque sorte de « libéré des passions et du samsâra »[2]. On peut aussi le comprendre comme « digne », c'est-à-dire « digne de grand respect »[3] ou « digne de vénération »
Le mot équivaut aussi à « vainqueur de l'ennemi »[2], c'est-à-dire ici la cupidité, la colère et les illusions, l'ignorance. Une étymologie populaire veut en faire un mot composé de ari-, « ennemi » et de la racine han-, « tuer »[réf. nécessaire]. Cette étymologie a posteriori s'explique par une confusion possible avec un autre terme sanskrit, arihan-, qui est bien composé de ari- et han-.[réf. nécessaire]
L'état d'arhat
[modifier | modifier le code]Dans les anciens textes indiens et dans le bouddhisme theravâda, l'état d'arhant est le but final de la pratique bouddhique : l'atteinte du nirvāna, ce qui signifie l'élimination des afflictions, la fin des renaissances dans le monde de la souffrance (saṃsāra) et l'accession à l'état « où il ne reste rien à apprendre ».
C'est la quatrième et dernière étape du śrāvaka, le disciple du bouddhisme theravâda. Selon certaines interprétations, il existe une différence entre un arhat et un bouddha en ce que l'arhat a atteint l'Éveil à la suite d'un enseignement, alors qu'un bouddha l'a atteint par lui-même.
Dans les textes du bouddhisme mahâyâna, l'idéal de l'arhat est délaissé au profit de celui de bodhisattva considéré comme plus altruiste et plus accessible aux laïcs. Il est en quelque sorte un état intermédiaire, étape sur la voie du parfait éveil.
Le terme arhat est aussi une des dix épithètes du Bouddha et par conséquent dans certains textes, il sert à désigner Bouddha lui-même.
Représentation dans les différents pays bouddhistes
[modifier | modifier le code]Chine
[modifier | modifier le code]En Chine, la représentation la plus populaire d'arhat, (chinois: luohanI, montre le personnage de Budai, tout en rondeur, avec un grand sourire (lui valant en Occident le surnom de bouddha rieur). Il existe en réalité dix-huit Luohan dans la culture bouddhiste chinoise, mais Budai en est le plus populaire.
Le Temple Hualin de Canton (Guangzhou) 华林寺 (广州) (zh), Hualin Temple (Guangzhou) (en) comporte une « Porte de la droiture des 500 arhats ».
Corée
[modifier | modifier le code]Inde
[modifier | modifier le code]Japon
[modifier | modifier le code]Rakan (ou Arakan) au Japon, est un terme définissant tous les êtres qui, dans les temps anciens, parvinrent à la libération des dix liens du karma. Selon la tradition, il y en aurait cinq cents, mais on en représente en général seize (les seize arhat). Le plus souvent, ils sont vénérés en groupe plutôt qu'individuellement, comme dans le temple du Rakan-ji à Oîta (île de Kyushu)[5].
Selon la tradition, Rakan fut aussi le nom de seul disciple de Bouddha n'ayant pas atteint l'éveil, ce dont il fut inconsolable, pleurant jusqu'à sa mort la disparition de son maître. Il fait l'objet d'une grande vénération. Dans une grotte du temple sôtô Tôkô-ji (Kushu), pas moins de cinq cents statues représentent le célèbre moine dans des attitudes différentes. On en trouve 1 200 au temple Otagi Nenbutsu-ji à Kyoto.[réf. nécessaire]
Viet Nam
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- chinois simplifié : 阿罗汉 ; chinois traditionnel : 阿羅漢 ; pinyin : ou plus couramment 罗汉 / 羅漢, , coréen : hangeul : 아라한 (hanja : 阿羅漢, romanisation révisée : arahan) ; japonais rakan (羅漢 ) ou Ougu (應供) ; tibétain : དགྲ་བཅོམ་པ།, Wylie : dgra bcom pa, THL : Drachompa)
- Philippe Cornu, Arhat, Paris, Seuil, , 950 p. (ISBN 978-2-020-82273-2), p. 51-53
- Peter Harvey, An Introduction to Buddhism. Teachings, History and Practices, Cambridge, Cambridge University Press, 2012 (2nd edition), xxviii - 521 p. (ISBN 978-0-521-67674-8), p. 76-78
- Il s'agit du peintre (fin XIIIe - milieu XIVe siècle), à ne pas confondre avec le moine poète Ryōzen ayant vécu trois siècles plus tôt.
- Louis Frédéric, Le Japon. Dictionnaire et civilisation, Paris, Robert Laffont, , 1419 p. (ISBN 978-2-221-06764-2), p. 908