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Gnosticisme séthien

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Seth.

Le gnosticisme séthien est un des principaux courants du gnosticisme antique, appelé ainsi parce que son corpus de doctrines est marqué par la figure biblique de Seth, le troisième fils d'Adam et Ève. La bibliothèque de Nag Hammadi désigne un corpus de textes de ce courant, en copte, découverts à Nag Hammadi, ville de haute Égypte, en 1945.

"Les écrits 'séthiens' de Nag Hammadi ont nécessairement des sources communes. Ils s'inspirent du même fonds mythologique, qu'on peut mettre en évidence en relevant, dans la totalité du groupe ou dans une partie des écrits qui s'y rattachent, un certain nombre de thèmes mythologiques et de traits communs[1] : existence d'une triade céleste, constituée du Père (l'Esprit invisible), de la Mère (Barbélô, dont le nom signifie 'Dieu en quatre') et de l'Enfant (Autogène) ; division triadique de l'éon de Barbélô en Kalyptos ('Caché'), Protophanès ('Premier Révélé'), Autogène ('Autoengendré') ; rôle salvifique des quatre Illuminateurs ou Luminaires du Fils Autogène (Harmozel, Oroïael, Daveïthé et Éléleth), qui sont les lieux où résident successivement l'Adam céleste, Seth et la semence de Seth ; agissements d'un démiurge mauvais, dénommé Yaldabaôth, Saklas, Samaël ou le Premier Archonte, qui cherche à détruire la semence de Seth ; partition de l'histoire en trois âges, marqués chacun par une manifestation du Sauveur ; prières extatiques ; expression de la transcendance divine par la négation de tous les attributs applicables aux autres êtres ; vocabulaire néoplatonicien ; insertion secondaire et facultative d'éléments chrétiens ; invocation d'une tétrade de serviteurs des quatre Illuminateurs, Gamaliel, Gabriel, Sa(m)blô et Abraxas ; appellation '(Pi)géradamas' appliquée à Adamas ; et rite baptismal des 'cinq sceaux'"[2].

Contre cette présentation, Fr. Wisse (1978) estime qu'il n'existe pas un système séthien. 1) "Il n'y a jamais eu un groupe de gnostiques appelés séthiens". 2) "Le thème de la fonction révélatrice de Seth... est un lieu commun de la littérature juive et chrétienne." 3) De même pour le thème de Seth en tant que prototype de la race parfaite. 4) "Les prétendus écrits séthiens ne forment pas un ensemble homogène[3]".

Tuomas Rasimus considère comme ophites la plupart des textes que Hans-Martin Schenke considère comme séthiens. Il recense comme ophites : Eugnoste le Bienheureux (Nag Hammadi Codex III.3), La Sagesse de Jésus-Christ (N.H.C. III.4), Écrit sans titre ou Sur l'origine du Monde (N.H.C. II.5), L'hypostase des Archontes (en) (N.H.C. II.4), en partie Livre des secrets de Jean ou Apocryphon de Jean (N.H.C. II.1), et les notices d'Irénée de Lyon (Contre les hérésies, I.30), de Celse (chez Origène, Contre Celse, VI.24-38), peut-être Témoignage véritable (en) (N.H.C., IX.3), la notice du Pseudo-Tertullien (Contre tous les hérétiques, II, 1-4), les notices d'Hippolyte de Rome sur les Pérates et les Naassènes (Philosophumena, ou Réfutation de toutes hérésies)[4].

"Quatre des traités séthiens de Nag Hammadi portent la marque du médioplatonisme : les Trois Stèles de Seth, le Zostrien (en), l' Allogène (en), le Marsanès (en)[5]". : thème de l'Un ineffable, triade être-vie-pensée, monde intelligible coupé du monde sensible...

Références

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  1. voir H.-M. Schenke, Das sethianische System nach Nag-Hammadi-Handschriften, 1974, et The Phenomenon and Significance of Gnostic Sethianism, 1981
  2. John D. Turner apud Écrits gnostiques, Gallimard, coll. "La Pléiade", 2007, p. XXXVIII-XXXIX
  3. « Resource not found », sur inist.fr via Wikiwix (consulté le ).
  4. T. Rasimus, Paradise Reconsidered in Gnostic Mythmaking: Rethinking Sethianism in Light of the Ophite Evidence, Nag Hammadi and Manichaean Studies, Leyde, E.J. Brill, 2009. [1]
  5. Luc Brisson et Jean-François Pradeau, Plotin. Traités 30-37, Garnier-Flammarion, 2006, p. 191

Bibliographie

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Sources patristiques

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  • Irénée de Lyon, Contre les hérésies (178-188), I,29 (chapitre sur les « Barbéliotes »). Trad. Adelin Rousseau (1965-1982), Cerf, 1991[RB 1].
  • Hippolyte de Rome, Philosophumena, ou Réfutation de toutes les hérésies (vers 280). Trad. A. Siouville (1928), Archè, 1988 ; trad. H. van Kasteel, Beya, 2019, pp. 154-165.
  • Épiphane de Salamine, Panarion (374-377), sections XVI, XXXIX, XL. Édition par Karl Holl, Panarion, Leipzig, J. C. Heinrichs, 1915-1933, t. 2 et 3. Traduction anglaise : The Panarion of Epiphanius of Salamis, par Frank Williams, Leyde, Brill, 1987-1994, 2 vol., XXX-359, XVIII-677 p. Sur les séthiens et les archontiques[RB 2]
  • Philastre de Brescia, De Hæresibus (ou Diversarum hereseon liber, vers 380), 3. Traduction italienne 1991.

Textes séthiens

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Études sur le gnosticisme séthien

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Volume 2 de la Bibliothèque copte de Nag Hammadi, Presses de l'Université Laval, 1986

Notes et références sur la bibliographie

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  1. http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/StIrenee/livre1.html
  2. (en) Saint Epiphanius (Bishop of Constantia in Cyprus), The Panarion of Ephiphanius of Salamis : Book I (sects 1-46), , 359 p. (ISBN 978-90-04-07926-7, lire en ligne).

Articles connexes

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Liens externes

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