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'''Amar Ouzegane''', né le [[7 mars]] [[1910]] à [[Alger]] et mort le [[5 mars]] [[1981]], est un militant communiste puis nationaliste et homme politique algérien.


{{Infobox Personnalité politique
==Jeunesse==
| charte =
| nom = Amar Ouzegane
| image =
| légende =
| fonction1 = Ministre du Tourisme
| à partir du fonction1 = {{date|2|12|1964}}
| jusqu'au fonction1 = {{date|19|6|1965}}<br/><small>({{durée|2|12|1964|19|6|1965}})</small>
| premier ministre 1 = [[Ahmed Ben Bella]]
| gouvernement 1 = [[Gouvernement Ben Bella III|Ben Bella III]]
| prédécesseur 1 = [[Kaïd Ahmed]]
| successeur 1 = [[Abdelaziz Maoui]]
| fonction2 = Ministre d'État
| à partir du fonction2 = {{date|18|9|1963}}
| jusqu'au fonction2 = {{date|2|12|1964}}<br/><small>({{durée|18|9|1963|2|12|1964}})</small>
| premier ministre 2 = [[Ahmed Ben Bella]]
| gouvernement 2 = [[Gouvernement Ben Bella II|Ben Bella II]]
| fonction3 = Ministre de l'Agriculture et de la réforme agraire
| à partir du fonction3 = {{date|27|9|1962}}
| jusqu'au fonction3 = {{date|18|9|1963}}<br/><small>({{durée|27|9|1962|18|9|1963}})</small>
| premier ministre 3 = [[Ahmed Ben Bella]]
| gouvernement 3 = [[Gouvernement Ben Bella I|Ben Bella I]]
| prédécesseur 3 = ''Poste créé''
| successeur 3 = [[Ahmed Mahsas]] <small>(Ministre de l'Agriculture)</small>
| fonction4 = Membre de l'Assemblée constituante
| à partir du fonction4 = {{date|||1962}}
| jusqu'au fonction4 = {{date|||1964}}<br /><small>({{durée|||1962|||1964}})</small>
| législature4 = [[Assemblée constituante de 1945|I{{re}} Constituante]]
| circonscription 4 = [[Wilaya de Médéa]]
| législature 4 = [[Assemblée nationale constituante algérienne|Assemblée constituante algérienne de 1962-1964]]
| groupe parlementaire 4 = [[Front de libération nationale (Algérie)|FLN]]
| fonction 5 = [[Député français]]
| à partir du fonction 5 = {{date|6|11|1945}}
| jusqu'au fonction 5 = {{date|10|6|1946}}<br/><small>({{durée|6|11|1945|10|6|1946}})</small>
| élection 5 = [[Élections constituantes de 1945 en Algérie française|21 octobre 1945]]
| circonscription 5 = [[Alger (département)|Alger]]
| groupe parlementaire 5 = [[Groupe communiste (Assemblée nationale)|COM]]
| date de naissance = {{date|7|3|1910}}
| lieu de naissance = [[Alger]]
| date de décès = {{date|5|3|1981}}
| lieu de décès = [[Alger]]
}}
'''Amar Ouzegane''', né le {{date de naissance|7 mars 1910}} à [[Alger]] et mort le {{date de décès|5 mars 1981}} à [[Alger]], est un militant communiste puis nationaliste et homme politique algérien.


== Jeunesse ==
Issu d'une famille pauvre, il quitte l'école à 13 ans pour travailler comme vendeur de journaux à la criée avant de devenir télégraphiste puis postier. Il intégrera le monde du syndicalisme au sein de la [[CGTU]], avant de rejoindre les [[Jeunesses communistes]] en [[1930]].
Amar Ouzegane est né en 1910 à Alger dans une famille pauvre venant d'[[Azazga]] dont le père est cuisinier. Il passe son enfance dans la [[Casbah d'Alger|Casbah]], fréquente l'école française et l'[[médersa|école coranique]]. Il est employé aux [[Postes, télégraphes et téléphones (France)|PTT]] à l'âge de 14 ans après que son père ait perdu son travail. Il intègre le monde du syndicalisme au sein de la [[Confédération générale du travail unitaire]] (CGTU) avant de rejoindre les [[Mouvement jeunes communistes de France|Jeunesses communistes]] en [[1930]]<ref name ="dico">{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=|prénom1= Tramor|nom1= Quemeneur|directeur1= 1|prénom2= Ouanassa|nom2=Siari Tengour |directeur2= 1|prénom3= Sylvie|nom3= Thénault|directeur3= 1|titre=Dictionnaire de la guerre d'Algérie<!-- Paramètre obligatoire --> |lieu= Paris|éditeur= [[éditions Bouquins]]|année= 2023|mois= 06|jour= 19|pages totales= 1424|format livre= {{Dunité|20|13,4|cm}}|isbn= 978-2-38292-306-1|ean= 9782382923061|sbn= |accès doi= |hdl= |accès hdl= |s2cid= |libris= |citeseerx= |présentation en ligne= https://www.youtube.com/watch?v=8fw7MFPOH70|lire en ligne= |consulté le=1}}), pages 900-901 (auteur : Pierre-Jean Le Foll-Luciani).</ref>.


==Parti communiste français==
== Parti communiste français ==
Après être promu dirigeant de la région d'Alger pour le [[Parti communiste français]] (PCF). Il est licencié des PTT<ref name ="dico" /> après avoir été délégué au [[Septième congrès de l'Internationale communiste|VII{{e}} congrès mondial du Komintern]] à Moscou en [[1935]]<ref name ="djaz" />. Il entre au [[comité central]] du PCF en janvier 1936 lors du [[VIIIe congrès du Parti communiste (France)|congrès de Villeurbanne]]<ref name ="dico" />.


Il fait partie des premiers dirigeants du [[Parti communiste algérien]] (PCA) à sa création et intègre son [[Bureau politique]] la même année ; il devient permanent du parti<ref name ="dico" />.
En [[1934]], il devient secrétaire du [[Parti communiste français]] en Algérie. Il est délégué au VIII{{e}} congrès mondial du [[Komintern]] en [[1935]]. Il entre au comité central du PCF en [[1936]] lors du congrès de [[Villeurbanne]]. Il fera partie des premiers dirigeants du [[Parti communiste algérien]] à sa création la même année mais va s'en éloigner à cause des positions assimilationnistes de l'[[Amis du manifeste des libertés|AML]] de [[Ferhat Abbas]] et du [[Parti du peuple algérien|PPA]] de [[Messali Hadj]].


En 1937, il est élu conseiller municipal d'Alger, il quitte le PCF à la suite du pacte germano-soviétique avant d'y ré-adhérer au début de la [[Seconde Guerre mondiale]]. Entré en clandestinité, il est interné de 1940 jusqu'en 1943. En 1945, il est élu député PCF d'Alger, il deviendra à cette occasion premier secrétaire du PCA avant d'en être exclu le 30 décembre 1947 à cause de ses positions nationalistes.
En 1937, il est élu [[Conseil municipal|conseiller municipal]] d'Alger ; il en est exclu en 1939<ref name ="dico" /> après avoir refusé de condamner le [[pacte germano-soviétique]]<ref name="maitron" />. Entré en clandestinité suite à l'interdiction du PCA, il est arrêté et interné au camp de [[Djeniene Bourezg]] de 1940 à avril 1943<ref name ="dico" />.


En 1943, il devient le premier dirigeant du PCA puis il est élu député PCF d'Alger aux [[élections constituantes de 1945 en Algérie française|élections constituantes de 1945]]<ref name ="dico" />. Il obtient 82 285 des 235 829 suffrages exprimés, soit 34,9 % des voix et obtient ainsi l'un des quatre sièges à pourvoir dans le collège des musulmans non-citoyens. Il est élu Secrétaire de l'Assemblée. Ses interventions portent sur des demandes d'amnistie pour les prisonniers politiques, d'égalité des rémunérations et des pensions. Il demande que la langue arabe soit une langue officielle à côté de la langue française en Algérie<ref name ="assemblée">[https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/5639 Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française)], site www2.assemblée-nationale.fr, consulté le 23 novembre 2024.</ref>. Dans cette assemblée, il se prononce pour la formule d'{{citation|Union française}}, plus précisément d’{{citation|union librement consentie}}<ref name ="maitron" />. Il est battu aux [[Élections constituantes françaises de 1946|élections constituantes de juin 1946]] et aux [[élections législatives françaises de 1946|élections législatives françaises de novembre 1946]]<ref name ="assemblée" />.
==Guerre d'indépendance==


Amar Ouzegane défend donc dans un premier temps la souveraineté française sur l'Algérie et se montre très critique envers les nationalistes algériens ([[Amis du manifeste et de la liberté]] - AML - de [[Ferhat Abbas]] et [[Parti du peuple algérien]] - PPA - de [[Messali Hadj]]). Après l'évolution du PCA en 1946, qui prône l'intégration au mouvement national algérien, il est considéré comme responsable des prises de positions antérieures du PCA et en est exclu le {{date-|30 décembre 1947}}. Les attendus de l'exclusion, parus dans le journal ''Liberté'' du 29 janvier 1948, sont rédigés ainsi : {{citation|il a été, de 1943 à juillet 1946, le principal responsable d’une politique qui a gêné considérablement le rassemblement de tous les mouvements nationaux progressistes d’Algérie contre le colonialisme}}. Il affirmera plus tard avoir toujours été partisan de l'indépendance de l'Algérie<ref name ="dico" />{{,}}<ref name ="maitron" />{{,}}<ref>[https://doi.org/10.3917/ving.094.0217 Ruscio, A.(2007), Les communistes et les massacres du Constantinois (mai-juin 1945), ''Vingtième Siècle''. Revue d'histoire, no 94(2)]</ref>.
Il se rapproche de l'[[Oulémas algériens|Association des oulémas]] et d'[[Ahmed Taleb Ibrahimi]], il entre au [[Front de libération nationale (Algérie)|FLN]] en [[1955]] et devient un important conseiller politique de la zone d'[[Alger]]. Il participera à la rédaction du [[Congrès de la Soummam]] avant d'être arrêté en [[1958]], il y restera jusqu'en avril [[1962]].


== Guerre d'Algérie ==
==Ministre==
Après s'être rapproché l'[[Oulémas algériens|Association des oulémas]], du [[Mouvement national algérien]] (MNA)<ref name = "assemblée" />, il entre au [[Front de libération nationale (Algérie)|FLN]] en [[1955]] et devient un important conseiller politique de la [[zone autonome d'Alger]]<ref name ="djaz" />. Il est parmi les leaders de l'[[Union générale des travailleurs algériens]] (UGTA) et conseiller au [[Comité de coordination et d'exécution]] (CCE)<ref name = "monde">[https://www.lemonde.fr/archives/article/1958/01/15/amar-ouzegane-ancien-depute-communiste-d-alger-rallie-au-f-l-n-a-ete-arrete_2303325_1819218.html AMAR OUZEGANE ancien député communiste d'Alger rallié au F.L.N. a été arrêté], site lemonde.fr, 15 janvier 1958.</ref>.


Il participe à [[l'Appel pour une Trêve Civile]] initié par [[Albert Camus]]. Il participe en août 1956 à la rédaction de la plate-forme du [[Congrès de la Soummam]] (qui critique forment le PCA) et à l'organisation de la grève générale de janvier 1957. Il est arrêté le 6 janvier 1958 à [[Kouba]], où il s'était réfugié après le démantèlement de la [[zone autonome d'Alger]] et l'arrestation de [[Yacef Saâdi]]. Il est condamné à huit ans de prison par le [[Tribunal militaire]] d'Alger pour {{citation|association de malfaiteurs et atteinte à la Sûreté de l’État}}. Transféré à la [[Centre pénitentiaire de Fresnes|prison de Fresnes]] suite à l'aggravation de son diabète, il y restera jusqu'en avril [[1962]]<ref name ="dico" />{{,}}<ref name="maitron">https://maitron.fr/spip.php?article157307, notice OUZEGANE Amar -Dictionnaire Algérie - par René Gallissot], version mise en ligne le 3 mars 2014, dernière modification le 12 août 2015.</ref>{{,}}<ref name = "monde" />.
À l'indépendance il est député de [[Médéa]] à l'[[Assemblée constituante]]. Il sera nommé ministre de l'Agriculture et de la Réforme agraire le [[27 septembre]] [[1962]], il est promu ministre d'État le [[18 septembre]] [[1963]] puis ministre du Tourisme le [[2 décembre]] [[1964]] au [[19 juin]] [[1965]].


Dans son livre rédigé en prison et publié en 1962, ''le Meilleur Combat,'', il tente de concilier socialisme et islam<ref>[https://www.lemonde.fr/archives/article/1965/08/23/m-amar-ouzegane-est-evince-de-la-direction-de-revolution-africaine_2190684_1819218.html M. AMAR OUZEGANE EST ÉVINCÉ de la direction de " Révolution africaine "], site lemonde.fr, 23 août 1965.</ref> ; il y affirme qu’il était légitime de couper le nez des gens qui fumaient pendant le ramadan, parce que le respect du ramadan était une dimension du patriotisme<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Amar Ouzeguane|titre=Le meilleur combat|éditeur=[[Éditions Julliard|Julliard]]|date=7 mars 1962|passage=p.263|isbn=}}</ref>.
==Presse militante==


== Après l'indépendance ==
Vendeur à la criée de '''L'Écho d'Alger'' dans sa jeunesse, il devient rédacteur en chef, de ''Luttes sociales'' un hebdomadaire communiste, puis il collabore au journal indépendantiste ''Jeune musulman'', avant de devenir à l'indépendance directeur de ''Révolution africaine''.
À l'indépendance, il est membre du Comité central du [[Front de libération nationale (Algérie)|Front de libération nationale]] (FLN)<ref name="dico" /> et est député de [[Médéa]] à l'[[Assemblée nationale constituante algérienne|Assemblée constituante]] de 1962-1964<ref name ="djaz" />. Il est nommé ministre de l'Agriculture et de la [[Réforme agraire]] le {{date|27 septembre 1962}}<ref name="JO1970">{{Article |auteur1= |titre=Décrets N° 62-1 du 27 septembre 1962 portant nomination des membres de gouvernement |périodique=[[Journal officiel de l'Algérie]] |date=26 octobre 1962 |lire en ligne=https://www.joradp.dz/JO6283/1962/901/FP13.pdf |consulté le=11-7-2020 |pages=13 }}</ref>. Cette réforme agraire, « improvisée et désorganisée » se solde par un échec : « des centaines de tracteurs cassés et des sols mal exploités dont le rendement déçoit. »<ref name="archiviste">[http://www.elwatan.com/hebdo/france/le-regard-d-une-archiviste-22-03-2016-317099_155.php Le regard d’une archiviste], elwatan.com, 22 mars 2016</ref>. Il est promu [[ministre d'État]] le {{date|18 septembre 1963}}<ref>{{Article|titre=Décrets N° 63-373 du 18 septembre 1963 portant nomination des membres de gouvernement|périodique=[[Journal officiel de l'Algérie]]|date=18 septembre 1963|lire en ligne=http://www.joradp.dz/JO6283/1963/068/FP976.pdf|consulté le=20-12-2024}}</ref> puis ministre du Tourisme du {{date|2 décembre 1964}}<ref name="JO19702">{{Article |auteur1= |titre=Décrets N° 63-373 du 18 septembre 1963 portant nomination des membres de gouvernement |périodique=[[Journal officiel de l'Algérie]] |date=18 septembre 1963 |lire en ligne=http://www.joradp.dz/JO6283/1963/068/FP976.pdf |consulté le=11-7-2020 |pages=979 }}</ref> au {{date|19 juin 1965}}.


Il est mis à l'écart de l'appareil politique après le [[Coup d'État de 1965 en Algérie|coup d'État de Houari Boumédiène en juin 1965]]. Il se retire un temps en [[Suisse]] et revient souvent se faire soigner en France. A la fin des années 1970, il bénéficie d'une villa à [[Hydra (Alger)|Hydra]] en reconnaissance de son parcours au sein de l'État. Il meurt à Alger en 1981<ref name ="dico" />{{,}}<ref name= "maitron" />.
==Bibliographie==


== Presse militante ==
* ''Le meilleur combat'', Julliard, 1962, 309 p.
Vendeur à la criée de ''L'Écho d'Alger'' dans sa jeunesse, il devient [[rédacteur en chef]] de l'hebdomadaire communiste ''Luttes sociales'', puis il collabore au journal indépendantiste ''Jeune musulman'', fondé par [[Ahmed Taleb Ibrahimi]] avant de devenir à l'indépendance, du 1er septembre 1964 au 21 août 1965, le directeur de ''[[Révolution africaine]]''<ref name ="dico" />{{,}}<ref name ="djaz">[https://www.djazairess.com/fr/elwatan/1144375 Amar Ouzegane de A à Z], site djazairess.com, publié dans ''El Watan'' le 17 août 2018.</ref>.
== Famille ==
Omar Ouzegane se marie en 1945 et est père de trois enfants<ref name ="maitron" />. Il est l'oncle de la militante Fettouma Ouzegane (mère de [[Ali Fawzi Rebaine]]) dont le père Saïd est arrêté et incarcéré en même temps que son frère Amar en 1940<ref>[https://www.lexpressiondz.com/index.php/nationale/une-revolutionnaire-jusquau-bout-de-lame-64154 FETTOUMA OUZEGANE
Une révolutionnaire jusqu’au bout de l’âme], lexpressiondz.com, 2 avril 2009.</ref>. Il est l'oncle de Malika Ouzegane<ref>[https://www.jeune-independant.net/refav-une-histoire-a-laube-de-lindependance-interview-de-christian-pheline/ « Refav » une histoire à l’aube de l’indépendance (interview de Christian Phéline)], site jeune-indépendant.net, 30 novembre 2023.</ref>, co-fondatrice de la [[Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme]].


== Décorations ==
==Notes et références==


* [[Fichier:National_Order_of_Merit_-_Athir_v.1_(Algeria)_-_ribbon_bar.gif|50x50px]] Ahid de l'[[ordre du Mérite national (Algérie)|ordre du Mérite national d'Algérie]].
* Achour Cheurfi, ''La classe politique algérienne de 1900 à nos jours : dictionnaire biographique'', 2001, Casbah éditions {{ISBN|9961-64-292-9}}


== Liens externes==
== Bibliographie ==
* ''Le meilleur combat'', Julliard, 1962, 309 p.


== Notes et références ==
* [http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/biographies/IVRepublique/ouzegane-amar-07031910.asp Biographie d'Amar Ouzegane sur le site de l'Assemblée nationale française]
{{Références}}
* [[Achour Cheurfi]], ''La classe politique algérienne de 1900 à nos jours : dictionnaire biographique'', 2001, Casbah éditions {{ISBN|9961-64-292-9}}

== Liens externes ==
{{Liens}}


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[[Catégorie:Décès à Alger]]
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[[Catégorie:Membre du Front de libération nationale (Algérie)]]
[[Catégorie:Personnalité de la Guerre d'Algérie]]
[[Catégorie:Tiers-mondisme]]
[[Catégorie:Tiers-mondisme]]
[[Catégorie:Communiste algérien]]
[[Catégorie:Communiste algérien]]
[[Catégorie:Ancien député de l'Algérie française]]
[[Catégorie:Député de l'Algérie française]]
[[Catégorie:Député algérien]]
[[Catégorie:Membre de l'Assemblée constituante de 1945]]
[[Catégorie:Ministre algérien]]
[[Catégorie:Député algérien de l'Assemblée constituante de 1962]]
[[Catégorie:Ministre de l'Agriculture ou équivalent]]
[[Catégorie:Ministre algérien de l'Agriculture]]
[[Catégorie:Ministre algérien du Tourisme]]

[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre du Mérite national (Algérie)]]
[[en:Amar Ouzegane]]

Dernière version du 20 décembre 2024 à 11:32

Amar Ouzegane
Fonctions
Ministre du Tourisme

(6 mois et 17 jours)
Premier ministre Ahmed Ben Bella
Gouvernement Ben Bella III
Prédécesseur Kaïd Ahmed
Successeur Abdelaziz Maoui
Ministre d'État

(1 an, 2 mois et 14 jours)
Premier ministre Ahmed Ben Bella
Gouvernement Ben Bella II
Ministre de l'Agriculture et de la réforme agraire

(11 mois et 22 jours)
Premier ministre Ahmed Ben Bella
Gouvernement Ben Bella I
Prédécesseur Poste créé
Successeur Ahmed Mahsas (Ministre de l'Agriculture)
Membre de l'Assemblée constituante

(2 ans)
Circonscription Wilaya de Médéa
Législature Assemblée constituante algérienne de 1962-1964
Groupe politique FLN
Député français

(7 mois et 4 jours)
Élection 21 octobre 1945
Circonscription Alger
Groupe politique COM
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Alger
Date de décès (à 70 ans)
Lieu de décès Alger

Amar Ouzegane, né le à Alger et mort le à Alger, est un militant communiste puis nationaliste et homme politique algérien.

Amar Ouzegane est né en 1910 à Alger dans une famille pauvre venant d'Azazga dont le père est cuisinier. Il passe son enfance dans la Casbah, fréquente l'école française et l'école coranique. Il est employé aux PTT à l'âge de 14 ans après que son père ait perdu son travail. Il intègre le monde du syndicalisme au sein de la Confédération générale du travail unitaire (CGTU) avant de rejoindre les Jeunesses communistes en 1930[1].

Parti communiste français

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Après être promu dirigeant de la région d'Alger pour le Parti communiste français (PCF). Il est licencié des PTT[1] après avoir été délégué au VIIe congrès mondial du Komintern à Moscou en 1935[2]. Il entre au comité central du PCF en janvier 1936 lors du congrès de Villeurbanne[1].

Il fait partie des premiers dirigeants du Parti communiste algérien (PCA) à sa création et intègre son Bureau politique la même année ; il devient permanent du parti[1].

En 1937, il est élu conseiller municipal d'Alger ; il en est exclu en 1939[1] après avoir refusé de condamner le pacte germano-soviétique[3]. Entré en clandestinité suite à l'interdiction du PCA, il est arrêté et interné au camp de Djeniene Bourezg de 1940 à avril 1943[1].

En 1943, il devient le premier dirigeant du PCA puis il est élu député PCF d'Alger aux élections constituantes de 1945[1]. Il obtient 82 285 des 235 829 suffrages exprimés, soit 34,9 % des voix et obtient ainsi l'un des quatre sièges à pourvoir dans le collège des musulmans non-citoyens. Il est élu Secrétaire de l'Assemblée. Ses interventions portent sur des demandes d'amnistie pour les prisonniers politiques, d'égalité des rémunérations et des pensions. Il demande que la langue arabe soit une langue officielle à côté de la langue française en Algérie[4]. Dans cette assemblée, il se prononce pour la formule d'« Union française », plus précisément d’« union librement consentie »[3]. Il est battu aux élections constituantes de juin 1946 et aux élections législatives françaises de novembre 1946[4].

Amar Ouzegane défend donc dans un premier temps la souveraineté française sur l'Algérie et se montre très critique envers les nationalistes algériens (Amis du manifeste et de la liberté - AML - de Ferhat Abbas et Parti du peuple algérien - PPA - de Messali Hadj). Après l'évolution du PCA en 1946, qui prône l'intégration au mouvement national algérien, il est considéré comme responsable des prises de positions antérieures du PCA et en est exclu le . Les attendus de l'exclusion, parus dans le journal Liberté du 29 janvier 1948, sont rédigés ainsi : « il a été, de 1943 à juillet 1946, le principal responsable d’une politique qui a gêné considérablement le rassemblement de tous les mouvements nationaux progressistes d’Algérie contre le colonialisme ». Il affirmera plus tard avoir toujours été partisan de l'indépendance de l'Algérie[1],[3],[5].

Guerre d'Algérie

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Après s'être rapproché l'Association des oulémas, du Mouvement national algérien (MNA)[4], il entre au FLN en 1955 et devient un important conseiller politique de la zone autonome d'Alger[2]. Il est parmi les leaders de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et conseiller au Comité de coordination et d'exécution (CCE)[6].

Il participe à l'Appel pour une Trêve Civile initié par Albert Camus. Il participe en août 1956 à la rédaction de la plate-forme du Congrès de la Soummam (qui critique forment le PCA) et à l'organisation de la grève générale de janvier 1957. Il est arrêté le 6 janvier 1958 à Kouba, où il s'était réfugié après le démantèlement de la zone autonome d'Alger et l'arrestation de Yacef Saâdi. Il est condamné à huit ans de prison par le Tribunal militaire d'Alger pour « association de malfaiteurs et atteinte à la Sûreté de l’État ». Transféré à la prison de Fresnes suite à l'aggravation de son diabète, il y restera jusqu'en avril 1962[1],[3],[6].

Dans son livre rédigé en prison et publié en 1962, le Meilleur Combat,, il tente de concilier socialisme et islam[7] ; il y affirme qu’il était légitime de couper le nez des gens qui fumaient pendant le ramadan, parce que le respect du ramadan était une dimension du patriotisme[8].

Après l'indépendance

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À l'indépendance, il est membre du Comité central du Front de libération nationale (FLN)[1] et est député de Médéa à l'Assemblée constituante de 1962-1964[2]. Il est nommé ministre de l'Agriculture et de la Réforme agraire le [9]. Cette réforme agraire, « improvisée et désorganisée » se solde par un échec : « des centaines de tracteurs cassés et des sols mal exploités dont le rendement déçoit. »[10]. Il est promu ministre d'État le [11] puis ministre du Tourisme du [12] au .

Il est mis à l'écart de l'appareil politique après le coup d'État de Houari Boumédiène en juin 1965. Il se retire un temps en Suisse et revient souvent se faire soigner en France. A la fin des années 1970, il bénéficie d'une villa à Hydra en reconnaissance de son parcours au sein de l'État. Il meurt à Alger en 1981[1],[3].

Presse militante

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Vendeur à la criée de L'Écho d'Alger dans sa jeunesse, il devient rédacteur en chef de l'hebdomadaire communiste Luttes sociales, puis il collabore au journal indépendantiste Jeune musulman, fondé par Ahmed Taleb Ibrahimi avant de devenir à l'indépendance, du 1er septembre 1964 au 21 août 1965, le directeur de Révolution africaine[1],[2].

Omar Ouzegane se marie en 1945 et est père de trois enfants[3]. Il est l'oncle de la militante Fettouma Ouzegane (mère de Ali Fawzi Rebaine) dont le père Saïd est arrêté et incarcéré en même temps que son frère Amar en 1940[13]. Il est l'oncle de Malika Ouzegane[14], co-fondatrice de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme.

Décorations

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Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Le meilleur combat, Julliard, 1962, 309 p.

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k et l Tramor Quemeneur (dir.), Ouanassa Siari Tengour (dir.) et Sylvie Thénault (dir.), Dictionnaire de la guerre d'Algérie, Paris, éditions Bouquins, , 1424 p., 20 × 13,4 cm (ISBN 978-2-38292-306-1, EAN 9782382923061, présentation en ligne)), pages 900-901 (auteur : Pierre-Jean Le Foll-Luciani).
  2. a b c et d Amar Ouzegane de A à Z, site djazairess.com, publié dans El Watan le 17 août 2018.
  3. a b c d e et f https://maitron.fr/spip.php?article157307, notice OUZEGANE Amar -Dictionnaire Algérie - par René Gallissot], version mise en ligne le 3 mars 2014, dernière modification le 12 août 2015.
  4. a b et c Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958 (La documentation française), site www2.assemblée-nationale.fr, consulté le 23 novembre 2024.
  5. Ruscio, A.(2007), Les communistes et les massacres du Constantinois (mai-juin 1945), Vingtième Siècle. Revue d'histoire, no 94(2)
  6. a et b AMAR OUZEGANE ancien député communiste d'Alger rallié au F.L.N. a été arrêté, site lemonde.fr, 15 janvier 1958.
  7. M. AMAR OUZEGANE EST ÉVINCÉ de la direction de " Révolution africaine ", site lemonde.fr, 23 août 1965.
  8. Amar Ouzeguane, Le meilleur combat, Julliard, , p.263
  9. « Décrets N° 62-1 du 27 septembre 1962 portant nomination des membres de gouvernement », Journal officiel de l'Algérie,‎ , p. 13 (lire en ligne, consulté le )
  10. Le regard d’une archiviste, elwatan.com, 22 mars 2016
  11. « Décrets N° 63-373 du 18 septembre 1963 portant nomination des membres de gouvernement », Journal officiel de l'Algérie,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Décrets N° 63-373 du 18 septembre 1963 portant nomination des membres de gouvernement », Journal officiel de l'Algérie,‎ , p. 979 (lire en ligne, consulté le )
  13. [https://www.lexpressiondz.com/index.php/nationale/une-revolutionnaire-jusquau-bout-de-lame-64154 FETTOUMA OUZEGANE Une révolutionnaire jusqu’au bout de l’âme], lexpressiondz.com, 2 avril 2009.
  14. « Refav » une histoire à l’aube de l’indépendance (interview de Christian Phéline), site jeune-indépendant.net, 30 novembre 2023.

Liens externes

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