Présence internationale temporaire à Hébron
La Présence internationale temporaire à Hébron[1], ou TIPH (en anglais : The Temporary International Presence in Hebron) est une mission d'observation civile dans la cité d'Hébron en Cisjordanie. Cette mission est composée d'observateurs venant du Danemark, d'Italie, de Norvège, de Suède, de Suisse, et de Turquie.
La ville d'Hébron compte plus de 200 000 Palestiniens[2] pour entre 500 et 850 colons israéliens concentrés dans et autour du vieux quartier[3] et dont la présence est illégale aux yeux de la loi internationale bien qu'Israël nie ce fait[4]. L'armée israélienne y a déployé une brigade d'élite (la brigade Kfir) dont un bataillon (environ 1000 hommes) stationne à Hébron[5],[6], conformément au Protocole d'Hébron[7].
La création du TIPH fait suite au massacre d'Hébron de 1994 lorsque Baruch Goldstein, un colon israélien membre du parti nationaliste-religieux Kach et Kahane Chai, tue 29 Palestiniens de la ville d'Hébron et en blesse 125 autres. Par la suite, 25 Palestiniens sont tués par l'armée israélienne lors d'émeutes provoquées par le massacre. Le mandat du TIPH est le résultat de négociations conduites par l"OLP et Israël entre 1994 et 1997[8].
La tâche principale du TIPH est de surveiller et de rapporter les incidents dans la ville et dans ce contexte « maintenir une vie normale dans la ville d'Hébron et en conséquence créer un sentiment de sécurité parmi les Palestiniens d'Hébron »[9]. Le TIPH n'est pas autorisé à intervenir directement dans les incidents et n'a pas une fonction militaire ou de police.
Le , deux membres de la Présence internationale temporaire à Hébron sont tués par un terroriste palestinien revêtu d’un uniforme de la police palestinienne et armé d’un fusil d’assaut Kalachnikov[1]. Lors de la crise internationale des caricatures de Mahomet, les membres danois de la Présence internationale temporaire à Hébron (TIPH) ont dû évacuer la ville début par peur des représailles palestiniennes[10]. Plusieurs manifestations avaient en effet eu lieu devant les locaux de la mission. Le , le TIPH a repris sa mission.
Le , Benyamin Netanyahou annonce qu'Israël met fin au mandat de la TIPH[11]. Cette décision, saluée par la communauté juive d'Hébron [12], est regrettée par les ministres des cinq pays concernés qui rejettent les accusations de partialité de la mission par l'État hébreu. Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni le 6 février 2019 pour débattre à huis clos de la décision israélienne n'a publié aucune déclaration en raison de l'opposition des Etats-Unis qui ont bloqué la procédure [13].
Liens externes
[modifier | modifier le code]Source
[modifier | modifier le code]- « Assemblée générale Conseil de sécurité », sur Organisation des Nations unies, (consulté le ).
- Localities in Hebron Governorate by Type of Locality and Population Estimates, 2007–2016, Palestinian Central Bureau of Statistics, 2016.
- en:David Shulman, 'Hope in Hebron,', New York Review of Books 22 mars 2013.
- (en) « The Geneva Convention », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- Baruch Kimmerling, Politicide:Ariel Sharon's War Against the Palestinians,, Verso Books, p.157 n.13.
- Brigade Kfir
- (en) Bruce Maddy-Weitzman, Middle East Contemporary Survey, vol. 21, The Moshe Dayan Center, , 840 p. (présentation en ligne), p. 103.
- (en) « Background », sur Présence internationale temporaire à Hébron (consulté le ).
- (en) « Mandate and tasks », sur Présence internationale temporaire à Hébron (consulté le ).
- « TIPH : 11 Danois quittent Hébron », Le Nouvel Observateur, (lire en ligne).
- Hébron: Israël met fin au mandat d'observateurs internationaux
- Marc, « Netanyahu met fin au mandat des observateurs (TIPH) à Hébron », sur JForum, (consulté le )
- « Conflit israélo-palestinien - L'ONU regrette la décision israélienne mettant fin à la mission d'observateurs à Hébron », sur BX1 (consulté le )