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Tomás Milián

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Tomás Milián
Description de cette image, également commentée ci-après
Tomás Milián en 1974.
Nom de naissance Tomás Quintín Rodríguez
Surnom Tomás Milián
Naissance
La Havane (Drapeau de Cuba Cuba)
Nationalité Drapeau de Cuba Cubain (1933-2017)
Drapeau des États-Unis Américain (1959-2017)
Drapeau de l'Italie Italien (1959-2017)
Décès (à 84 ans)
Miami (Floride, Drapeau des États-Unis États-Unis)
Profession Acteur
Scénariste
Films notables Colorado
Saludos hombre
Les Quatre de l'apocalypse
L'exécuteur vous salue bien
Traffic
Site internet http://www.tomasmilian.it

Tomás Quintín Rodríguez, dit Tomás Milián, né le à La Havane (Cuba) et mort le à Miami (États-Unis), est un acteur et scénariste cubano-américano-italien[1],[2].

Milián est surtout connu, en Italie, comme étant un des protagonistes des films poliziotteschi (policiers) des années 1970 et 1980.

En Italie, doublé par la voix reconnaissable entre mille de Ferruccio Amendola, Milián est souvent identifié au rôle de Nico Giraldi, un policier romain aux méthodes peu courtoises, mais efficaces, et à Poubelle (Er Monnezza en VO), un petit voleur des quartiers ouvriers de Rome, parlant avec un fort accent romain.

Issu de la grande bourgeoisie cubaine, le jeune Tomas Rodriguez qui s'identifie à James Dean quitte Cuba pour les États-Unis trois ans avant la révolution castriste et après le suicide de son père, colonel de l'armée cubaine[3].
Après une année à l'université de Miami pour parfaire son anglais, le séduisant jeune homme passe six mois dans la marine puis passe le concours d'entrée de l'Actors Studio devant Elia Kazan, Lee Strasberg et Paul Newman : sur 3 000 candidats, il est un des deux reçus.
En 1958, il débute sur scène dans le rôle principal d'une pièce de Meade Roberts écrite pour lui, Maidens and Mistresses at Home at the Zoo. Son succès lui permet de participer à une émission de télévision. Il rencontre à cette occasion le compositeur italien Giancarlo Menotti, maître d'œuvre du prestigieux festival de Spolète. Celui-ci lui offre de s'y produire en vedette dans la pantomime de Jean Cocteau Le Poète et la Muse.

Nouvelle Vague italienne

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Dès lors que le néoréalisme s'éteint doucement dans la péninsule italienne - seul le militant Roberto Rossellini poursuivra dans cette veine -, le cinéma italien d'auteurs évolue dans une direction plus littéraire et moins naturaliste, vers une forme plus traditionnelle dont l'audace n'est pas exclue pourtant. Mauro Bolognini peut être considéré comme le plus parfait représentant de cette nouvelle voie, s'appuyant sur des scénarios magnifiques de Pier Paolo Pasolini.

Milian entame sa carrière cinématographique dans deux de leurs films, Les Garçons et Le Bel Antonio, et ceux qu'il tourne sous la direction de Francesco Maselli (Les Dauphins, Les Deux Rivales), Alberto Lattuada (L'Imprévu) et Franco Brusati (Le Désordre) se rattachent au même mouvement.

Intellectuels et chiens fous

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"Plus cynique, [Tomas Milian] n'a pas caché, quoique avec un léger remords rétrospectif, les raisons qui l'amenaient à "faire sa cour" [à Luchino Visconti] : il raconte comment, à la manière du Neveu de Rameau faisant le bouffon chez le financier Bertin, il s'ingéniait à divertir son hôte de la via Salaria : "Un jour, à table, on sert un fromage que [Visconti] aimait tout particulièrement, avec des vers longs comme des tagliatelles qui entraient et sortaient de tous les côtés. Je transformai alors en mon for intérieur l'expression romaine : "Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour manger", en "Qu'est-ce qu'il ne faut pas manger pour avoir un rôle !" Mais comme je pensais en même temps : "Cette fois, je n'y arrive pas", Luchino ne peut pas croire que je sois assez raffiné pour ça, je suis sûr qu'il attend au contraire que je dise : "C'est dégoûtant", je dis : "C'est dégoûtant" et je le fis éclater de rire pendant que tous les autres, stupéfaits de ma rustrerie, me fixaient avec des yeux lourds de réprobation, un ver leur pendant encore au coin de la bouche…"

"Il me donna son amitié, dit encore l'acteur, une amitié qu'à vrai dire je ne méritais pas, parce que je ne pensais qu'à moi et à faire carrière. Certes Luchino ne s'intéressait pas à moi pour tenir des discussions intellectuelles sur tel ou tel livre. Il me voyait parce que je le divertissais - je suis Cubain, j'ai cet accent qui ressemble au génois - et parce que j'étais mignon. Et puis j'étais très fourbe, opportuniste… Et avec cela ingénu, et un peu ridicule : il riait de ce que je faisais, comme lorsque j'enfilai dans la poche de la seule veste potable que j'avais le porte-cigarettes en or très plat et très long qu'il m'avait offert et que, sans me rendre compte que c'était un porte-cigarettes de table, je me promenai tout fier avec ce splendide objet qui dépassait de deux bons centimètres et tombait par terre à peine je me baissais…"

Laurence Schifano, Visconti, les feux de la passion, Flammarion 1989

L'auteur phare de cette époque est Alberto Moravia, coscénariste des Dauphins et dont les romans inspirent Les Deux Rivales et plus tard L'Amour conjugal de Dacia Maraini. Parmi les autres scénaristes à succès de l'Italie des années 1960, outre Pasolini, figurent également Ennio De Concini (Les Dauphins, L'attico de Gianni Puccini) et Suso Cecchi D'Amico (Les Deux Rivales), collaboratrice régulière de Luchino Visconti. Par ailleurs, Tomas joue le mari de Romy Schneider dans le sketch Le Travail que Visconti adapte d'un conte de Maupassant, et apparaît (non crédité) dans le sketch La ricotta réalisé par Pasolini.

Dans la deuxième moitié de la décennie, l'acteur cubain travaille avec d'autres cinéastes italiens de grande réputation : Valerio Zurlini, Carlo Lizzani, Pasquale Festa Campanile, Liliana Cavani (Les Cannibales d'après Sophocle). Fréquemment, il donne la réplique à des acteurs issus de la Nouvelle Vague française : Jean-Claude Brialy, Gérard Blain, Jean-Paul Belmondo, Anna Karina, et côtoie le gotha du cinéma italien : Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni, Claudia Cardinale, Alida Valli, Gina Lollobrigida, interprétant aussi bien des premiers rôles que des rôles de complément.

Très tôt Milian s'essaie au film de genre : guerre (Les Partisans attaquent à l'aube, Le Jour le plus court, Des filles pour l'armée), giallo (Jour après jour), comédie… Il figure aussi dans la superproduction L'Extase et l'Agonie du britannique Carol Reed et dans l'adaptation du roman de Théophile Gautier Mademoiselle de Maupin par Mauro Bolognini.

À partir de 1966 commence un cycle fécond de westerns spaghettis signés notamment Sergio Sollima et Sergio Corbucci, où il est abonné aux rôles de Mexicains, avec pour partenaires des vedettes américaines telles que Lee Van Cleef, Jack Palance ou Telly Savalas, et d'autres stars du genre comme Franco Nero. Dans le thriller, Milian s'illustre au côté d'Ernest Borgnine, Henry Silva ou Joseph Cotten. Companeros et On m'appelle Providence d'une part, Le Coriace ou Bandits à Milan d'autre part consacrent un nouveau type de personnage, moins intellectuel et plus physique.

Parmi les curiosités de cette période, Un couple pas ordinaire, une comédie de Francesco Maselli avec Rock Hudson, The Last Movie de et avec Dennis Hopper, le film d'horreur La longue nuit de l'exorcisme de Lucio Fulci, dont la distribution comprend Florinda Bolkan et Irène Papas, ainsi que le giallo Folle à tuer du Français Yves Boisset où il donne la réplique à Marlène Jobert.

Ajoutons que Tomas Milian a épousé une italienne en 1968 (dont il aura un fils, Tommaso) et pris la nationalité italienne en 1969.

Du flic en jean à Antonioni

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En 1975, plus actif que jamais, Milian incarne pour la première fois le policier Nico Giraldi sous la direction - non dénuée d'humour - de Bruno Corbucci : la série des Squadra, puis Delitto, inaugurée avec Flics en jeans, comprend une dizaine de titres jusqu'en 1985 et permet au comédien de conquérir un public plus large ; en outre, elle lui donne pour partenaires notamment David Hemmings et Eli Wallach. Avec Bruno Corbucci, Tomas fait aussi une première incursion dans le péplum, genre alors en pleine déchéance, et succède à Terence Hill face à Bud Spencer dans la comédie Escroc macho et gigolo - dont il joue l'unique rôle-titre… Toujours dans le registre de la comédie populaire, il "affronte" Michel Serrault dans Le Coucou dont les dialogues sont signés Michel Audiard.

À l'opposé, Tomas Milian se souvient de ses débuts dans le cinéma d'auteur lorsqu'il s'illustre dans des œuvres plus ambitieuses : La Luna de Bernardo Bertolucci (1979) ou Identification d'une femme de Michelangelo Antonioni, où il incarne le cinéaste, seul fil conducteur de cette œuvre sibylline (1982), ou encore Manolesta de Pasquale Festa Campanile (1981).

Retour en Amérique

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À partir de 1985, Milian paraît le plus souvent dans des productions américaines marquantes. Si Le Roi David constitue un coup pour rien (le film échoue à relancer le péplum américain - il faudra attendre Gladiator de Ridley Scott pour cela - et Milian n'est pas crédité au générique), suivront Vengeance de Tony Scott (frère de Ridley), Cat Chaser d'Abel Ferrara, la comédie Coup de foudre et conséquences où il interprète le père de Salma Hayek, Amistad de Steven Spielberg, Havana de Sydney Pollack, JFK d'Oliver Stone, Traffic de Steven Soderbergh… L'acteur ne dédaigne pas pour autant la télévision - Deux flics à Miami, Equalizer, La Loi de Los Angeles, Arabesque, Oz… Sa dernière incursion dans un cinéma européen plus confidentiel remonte à 1986 : il incarnait Hérode dans la Salomé de Claude d'Anna.

Considéré comme un acteur hispanique de premier plan, Milian est le partenaire d'Andy Garcia dans The Arturo Sandoval Story sur le petit écran, et son interprète sur le grand dans The Lost City ; il donne par ailleurs la réplique à Isabella Rossellini dans La Fête au Bouc de Luis Llosa.

Filmographie

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Acteur de cinéma

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Années 1960

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Années 1970

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Années 1980, 1990 et 2000

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Acteur de télévision

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Scénariste

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Notes et références

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  1. Addio a Er monnezza: è morto a Miami Tomas Milian
  2. (it) « È morto Tomas Milian, il "cubano romano" », sur Spettacoli - La Repubblica, (consulté le ).
  3. Jean-François Giré: "Le Vautour et la Proie" Editions Wild Side Vidéos

Bibliographie

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  • (it) Giorgio Navarro, Er Cubbano de Roma, Edizioni IME, Firenze, 1999, (ISBN 88-900359-2-7)
  • (it) Gordiano Lupi, Il trucido e lo sbirro, Edizioni Profondo Rosso, Roma, 2001, (ISBN 88-89084-50-2)
  • (it) Alessandro Ticozzi, Identificazione di un attore: il cinema d'autore di Tomas Milian, Edizioni SensoInverso, Ravenna, 2018, (ISBN 978-88-6793-360-0)
  • (it) Daniele Magni e Silvio Giobbio, Ancora più... Cinici infami e violenti - Dizionario dei film polizieschi italiani anni '70, Bloodbuster Edizioni, 2010, (ISBN 978-88-902087-4-4)
  • (it) Paolo Spagnuolo, Milano odia. La polizia non può sparare. Storia di un cult nell'Italia degli anni settanta, Milieu, Milano, 2018, (ISBN 978-8831977012).

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Liens externes

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