Alors qu'Hans Belting en 1983, dans L'histoire de l'art est-elle finie ? (Das Ende der Kunstgesch... more Alors qu'Hans Belting en 1983, dans L'histoire de l'art est-elle finie ? (Das Ende der Kunstgeschichte, publiée en France en 1989), appelait de ses voeux la multiplication des études sur la réception des oeuvres d'art, il semble bien qu'aujourd'hui les études qui se revendiquent du concept de réception soient fort nombreuses. Une petite enquête que j'ai menée à partir de Kubikat, le catalogue collectif des bibliothèques d'art allemandes de Munich, Florence et Rome (qui recense aussi bien les ouvrages que les articles) montre que depuis 2007 les études indexées sous le thème allemand « Rezeption » ont dépassé la cinquantaine pour atteindre le nombre de 270 pour la seule année 2010. Une telle progression montre ainsi le vrai succès académique de la réception. Cependant, une telle réussite ne va pas sans soulever de nombreuses interrogations quant au contenu de ces études elles-mêmes et quant au sens même du mot « réception ». Je propose dans le cadre de ces journées d'études sur Les méthodes en histoire de l'art, de tenter d'éclairer la variété des concepts et des méthodes qui se cachent derrière ce mot. Pour ce faire, j'organiserai mon propos en trois parties :-dans un premier temps, sous la forme, selon le modèle allemand de la Begriffsgeschichte, de faire une histoire des concepts qui ont donné naissance aux études de la réception, afin de saisir à la fois de saisir les déplacements d'une discipline à l'autre et surtout les déplacements terminologiques et sémantiques.-dans un deuxième temps, je présenterai, dans le domaine propre de l'histoire de l'art, les textes théoriques qui fondent les études de la réception, ainsi qu'une typologie des études qui se revendiquent de ce domaine. Cependant, ainsi que je le montrerai, une telle typologie témoigne de certaines impasses méthodologiques, peut-être insurmontables, propres aux études de la réception.-c'est pourquoi dans un troisième temps enfin, m'appuyant sur ma propre expérience de recherche, je montrerai les difficultés réelles, les complications, les paradoxes que pose l'étude de la réception, mais aussi ses apports inattendus.
Alors qu'Hans Belting en 1983, dans L'histoire de l'art est-elle finie ? (Das Ende der Kunstgesch... more Alors qu'Hans Belting en 1983, dans L'histoire de l'art est-elle finie ? (Das Ende der Kunstgeschichte, publiée en France en 1989), appelait de ses voeux la multiplication des études sur la réception des oeuvres d'art, il semble bien qu'aujourd'hui les études qui se revendiquent du concept de réception soient fort nombreuses. Une petite enquête que j'ai menée à partir de Kubikat, le catalogue collectif des bibliothèques d'art allemandes de Munich, Florence et Rome (qui recense aussi bien les ouvrages que les articles) montre que depuis 2007 les études indexées sous le thème allemand « Rezeption » ont dépassé la cinquantaine pour atteindre le nombre de 270 pour la seule année 2010. Une telle progression montre ainsi le vrai succès académique de la réception. Cependant, une telle réussite ne va pas sans soulever de nombreuses interrogations quant au contenu de ces études elles-mêmes et quant au sens même du mot « réception ». Je propose dans le cadre de ces journées d'études sur Les méthodes en histoire de l'art, de tenter d'éclairer la variété des concepts et des méthodes qui se cachent derrière ce mot. Pour ce faire, j'organiserai mon propos en trois parties :-dans un premier temps, sous la forme, selon le modèle allemand de la Begriffsgeschichte, de faire une histoire des concepts qui ont donné naissance aux études de la réception, afin de saisir à la fois de saisir les déplacements d'une discipline à l'autre et surtout les déplacements terminologiques et sémantiques.-dans un deuxième temps, je présenterai, dans le domaine propre de l'histoire de l'art, les textes théoriques qui fondent les études de la réception, ainsi qu'une typologie des études qui se revendiquent de ce domaine. Cependant, ainsi que je le montrerai, une telle typologie témoigne de certaines impasses méthodologiques, peut-être insurmontables, propres aux études de la réception.-c'est pourquoi dans un troisième temps enfin, m'appuyant sur ma propre expérience de recherche, je montrerai les difficultés réelles, les complications, les paradoxes que pose l'étude de la réception, mais aussi ses apports inattendus.
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