L’œuvre de Pascal Quignard est traversée par le sentiment d’un essentiel dépaysement. Associant d... more L’œuvre de Pascal Quignard est traversée par le sentiment d’un essentiel dépaysement. Associant des textes extrêmement éloignés, rapprochant des formes de pensée étrangères les unes aux autres, elle réveille et révèle « la violence décontextualisante du langage ». L’Orient extrême y est une constante discrète, fondée principalement sur un goût pour les écritures idéographiques, et tout ce qu’elles impliquent dans l’ordre de la connaissance et de la pensée : l’obscurité du sens, la densité de l’expression, une sagesse et un art de vivre, indissociablement unis, chez ce grand vivant, dans la saveur de l’instant, le sens de la minutie, du silence des choses autant que des royaumes fabuleux et de leurs récits épiques. Lorsque Pascal Quignard s’embarque en direction du soleil levant, c’est avec l’œil neuf, érudit et inventif à la fois qu’il emploie à parcourir tous les textes. La Chine, le Japon ne sont pour lui rien d’autre que des pages couvertes de signes indéchiffrables, beaux comme ...
La figure, c’est d’abord la forme (figura) : forme d’un corps, d’un visage, mais aussi représenta... more La figure, c’est d’abord la forme (figura) : forme d’un corps, d’un visage, mais aussi représentation visuelle tels que dessin, image, inscription. Elle est aussi forme langagière en tant que déplacements, transferts et écarts : figures de mots, de construction, de pensée – figures de rhétorique qui donnent à voir le mouvement de l’imaginaire poétique dans la littérature, laquelle constitue le lieu figuré par excellence. Ainsi s’opère une métamorphose : à partir de « la forme donnée à l’expre..
Dans le domaine des sciences humaines, un grand nombre de traductions sont realisees par des cher... more Dans le domaine des sciences humaines, un grand nombre de traductions sont realisees par des chercheurs specialises, soit par necessite, soit par interet. Mais ces travaux de traduction sont souvent effectues d'une maniere « automatique », sans que des considerations systematiques soient menees sur les liens complexes et problematiques qu'entretiennent l'acte de la traduction et celui de la recherche. Lors du colloque international qui s'est tenu a l'Universite Renmin de Chine (Beijing, 2015) et portant le meme titre que le present ouvrage, les participants ont souhaite se concentrer sur ces questions jusqu'alors negligees. Ce volume reunit des articles qui etudient la vision critique du chercheur sur la traduction. Qu'elles traitent de textes anciens ou recents, theoriques ou litteraires, quelle que soit la langue etudiee, les contributions tentent de porter un regard attentif sur ces rapports profonds, inherents, mais peu visibles, entre la recherche et...
[Résumé en français]Par Récits de l'étranger, nous entendons creuser le rapport complexe que ... more [Résumé en français]Par Récits de l'étranger, nous entendons creuser le rapport complexe que la littérature noue avec elle-même comme avec son dehors, car l'étranger, au sens radical, signifie le dehors absolu, l'altérité irréductible. Il est la loi de la littérature, la force motrice de l'écriture, de la fiction et de la pensée. Ce sont les œuvres de Victor Segalen et de Claude Ollier qui constituent notre corpus. Ces deux écrivains, d'un bout à l'autre du XXème sie cle, dans les lieux de l'étranger, en tant qu'étrangers, s'emploient à inscrire les traces de l'autre dans les textes, et à élaborer, chacun à sa manière, une grammaire de l'altérité. Par l'analyse de quelques motifs textuels l'espace-temps, la pensée " orientale ", le portrait de l'étranger nous tâchons de dégager une poétique de l'étranger qui traverse leur écriture.[Résumé en anglais]By the title Narratives of the stranger, we mean the exploration of the complex relations that literature weaves within itself and with its outside, because in its fundamental sense, the stranger means the absolute exterior, the irreducible alterity. The stranger becomes the law of the literature, the driving force of writing, fiction and thinking. This study focuses on the works of Victor Segalen and Claude Ollier. These two writers, one from the beginning, the other from the second half of the twentieth century, inscribe traces of the other in their texts, and elaborate, each in their own way, a grammar of alterity. Through the analysis of several textual motifs space-time, oriental thinking, portrait of the stranger , we attempt to develop a poetics of the stranger that runs through their writing.ST DENIS-BU PARIS8 (930662101) / SudocSudocFranceF
Dans le domaine des sciences humaines, un grand nombre de traductions sont réalisées par des cher... more Dans le domaine des sciences humaines, un grand nombre de traductions sont réalisées par des chercheurs spécialisés, soit par nécessité, soit par intérêt. Mais ces travaux de traduction sont souvent effectués d’une manière « automatique », sans que des considérations systématiques soient menées sur les liens complexes et problématiques qu’entretiennent l’acte de la traduction et celui de la recherche. Lors du colloque international qui s’est tenu à l’Université Renmin de Chine (Beijing, 2015) et portant le même titre que le présent ouvrage, les participants ont souhaité se concentrer sur ces questions jusqu’alors négligées. Ce volume réunit des articles qui étudient la vision critique du chercheur sur la traduction. Qu’elles traitent de textes anciens ou récents, théoriques ou littéraires, quelle que soit la langue étudiée, les contributions tentent de porter un regard attentif sur ces rapports profonds, inhérents, mais peu visibles, entre la recherche et la traduction. Mettant en l...
L’Algerie constitue, pour les trois auteurs etudies dans cet article, un lieu de la nostalgie, de... more L’Algerie constitue, pour les trois auteurs etudies dans cet article, un lieu de la nostalgie, de l’aporie et de la deconstruction. Le premier homme de Camus evoque ce pays plein de contradictions et de blessures et, ce faisant, tend a une reconciliation litteraire. Helene Cixous travaille le souvenir d’enfance comme elle travaille la langue francaise, en essayant une arrivance sans fin vers l’Algerie. Derrida, avec Circonfession, signe un texte secret, de prieres et de larmes, de vie et de mort. Ainsi, relire leurs textes tisses de memoires et de phantasmes mediterraneens, c’est repenser l’Algerie dans sa dimension profondement metaphorique. C’est aussi essayer de comprendre comment, dans leurs textes, l’Algerie devient une inspiration, une aspiration, une destinerrance de l’ecriture.
L’Algérie constitue, pour les trois auteurs étudiés dans cet article, un lieu de la nostalgie, de... more L’Algérie constitue, pour les trois auteurs étudiés dans cet article, un lieu de la nostalgie, de l’aporie et de la déconstruction. Le premier homme de Camus évoque ce pays plein de contradictions et de blessures et, ce faisant, tend à une réconciliation littéraire. Hélène Cixous travaille le souvenir d’enfance comme elle travaille la langue française, en essayant une arrivance sans fin vers l’Algérie. Derrida, avec Circonfession, signe un texte secret, de prières et de larmes, de vie et de mort. Ainsi, relire leurs textes tissés de mémoires et de phantasmes méditerranéens, c’est repenser l’Algérie dans sa dimension profondément métaphorique. C’est aussi essayer de comprendre comment, dans leurs textes, l’Algérie devient une inspiration, une aspiration, une destinerrance de l’écriture.
Livre posthume, à l'état d'inachèvement, Le premier homme d'Albert Camus relève d'... more Livre posthume, à l'état d'inachèvement, Le premier homme d'Albert Camus relève d'une écriture autobiographique : souvenirs d'enfance, récit familial. Mais il s'agit moins d'une reconstitution d'un vécu personnel que d'une écriture fragmentaire par laquelle s'inscrit l'expérience douloureuse de la rupture généalogique. L'écrivain tisse, en fait, une autobiographie plurielle, où s'entremêlent la quête impossible d'une biographie paternelle, le portrait en ombre d'une mère muette, l'actualité et l'histoire coloniale, passages et effacements des peuples en exil sur la terre algérienne. C'est par la langue française en tant que langue hospitalière, à la croisée d'autres langues et d'autres accents, que l'écriture rend à l'Algérie son hétérogénéité des voix. Une écriture nécessairement inachevée et inachevable. Enfin, qui porte bénédictions à cette terre tant aimée.
Résumé L’amour et la mort traversent le monde fictif de Marguerite Duras. Dans leur entrelacement... more Résumé L’amour et la mort traversent le monde fictif de Marguerite Duras. Dans leur entrelacement, le Temps surgit. L’écriture du deuil et de la perte, L’amant de la Chine du Nord, retraçant le fil d’intrigue de L’amant, marque une narrativité plus mouvante. Le temps cinématographique et le temps narratif se fondent en temps scriptural de l’écriture où a lieu l’événement sublime : non pas une histoire d’amour, mais l’histoire de l’amour, de la mémoire, de l’oubli, sans fin.
Résumé Enfant, infans : celui « qui ne parle pas ». Qui ne se laisse pas écrire. C’est vers ce mu... more Résumé Enfant, infans : celui « qui ne parle pas ». Qui ne se laisse pas écrire. C’est vers ce mutisme et cette résistance que Nathalie Sarraute procède, péniblement, à écrire son récit d’enfance, « une enfance qui n’est pas un âge de la vie et qui ne passe pas. Elle hante le discours » (Lyotard). C’est un discours rapporté par la voix narratrice. L’enfance de « Natacha » est déjà tortillée, déchirée, donc loin de cette image de « pureté », d’« innocence » ; la narration de cette enfance devient ainsi plurielle, ramifiée, morcelée. D’où les repentirs : d’une part, le sentiment d’impuissance, d’échec, de culpabilité ; d’autre part, dans la terminologie de peinture, ce mot désigne « changement apporté, correction faite en cours d’exécution », donc entreprise toujours à reprendre, à repenser, à corriger et à défaire. L’écriture, en devenir, en mouvement, en transformation, laisse voir sa texture, son processus. Le procédé du repentir est souvent opéré par cette seconde voix dérangeante...
L’œuvre de Pascal Quignard est traversée par le sentiment d’un essentiel dépaysement. Associant d... more L’œuvre de Pascal Quignard est traversée par le sentiment d’un essentiel dépaysement. Associant des textes extrêmement éloignés, rapprochant des formes de pensée étrangères les unes aux autres, elle réveille et révèle « la violence décontextualisante du langage ». L’Orient extrême y est une constante discrète, fondée principalement sur un goût pour les écritures idéographiques, et tout ce qu’elles impliquent dans l’ordre de la connaissance et de la pensée : l’obscurité du sens, la densité de l’expression, une sagesse et un art de vivre, indissociablement unis, chez ce grand vivant, dans la saveur de l’instant, le sens de la minutie, du silence des choses autant que des royaumes fabuleux et de leurs récits épiques. Lorsque Pascal Quignard s’embarque en direction du soleil levant, c’est avec l’œil neuf, érudit et inventif à la fois qu’il emploie à parcourir tous les textes. La Chine, le Japon ne sont pour lui rien d’autre que des pages couvertes de signes indéchiffrables, beaux comme ...
La figure, c’est d’abord la forme (figura) : forme d’un corps, d’un visage, mais aussi représenta... more La figure, c’est d’abord la forme (figura) : forme d’un corps, d’un visage, mais aussi représentation visuelle tels que dessin, image, inscription. Elle est aussi forme langagière en tant que déplacements, transferts et écarts : figures de mots, de construction, de pensée – figures de rhétorique qui donnent à voir le mouvement de l’imaginaire poétique dans la littérature, laquelle constitue le lieu figuré par excellence. Ainsi s’opère une métamorphose : à partir de « la forme donnée à l’expre..
Dans le domaine des sciences humaines, un grand nombre de traductions sont realisees par des cher... more Dans le domaine des sciences humaines, un grand nombre de traductions sont realisees par des chercheurs specialises, soit par necessite, soit par interet. Mais ces travaux de traduction sont souvent effectues d'une maniere « automatique », sans que des considerations systematiques soient menees sur les liens complexes et problematiques qu'entretiennent l'acte de la traduction et celui de la recherche. Lors du colloque international qui s'est tenu a l'Universite Renmin de Chine (Beijing, 2015) et portant le meme titre que le present ouvrage, les participants ont souhaite se concentrer sur ces questions jusqu'alors negligees. Ce volume reunit des articles qui etudient la vision critique du chercheur sur la traduction. Qu'elles traitent de textes anciens ou recents, theoriques ou litteraires, quelle que soit la langue etudiee, les contributions tentent de porter un regard attentif sur ces rapports profonds, inherents, mais peu visibles, entre la recherche et...
[Résumé en français]Par Récits de l'étranger, nous entendons creuser le rapport complexe que ... more [Résumé en français]Par Récits de l'étranger, nous entendons creuser le rapport complexe que la littérature noue avec elle-même comme avec son dehors, car l'étranger, au sens radical, signifie le dehors absolu, l'altérité irréductible. Il est la loi de la littérature, la force motrice de l'écriture, de la fiction et de la pensée. Ce sont les œuvres de Victor Segalen et de Claude Ollier qui constituent notre corpus. Ces deux écrivains, d'un bout à l'autre du XXème sie cle, dans les lieux de l'étranger, en tant qu'étrangers, s'emploient à inscrire les traces de l'autre dans les textes, et à élaborer, chacun à sa manière, une grammaire de l'altérité. Par l'analyse de quelques motifs textuels l'espace-temps, la pensée " orientale ", le portrait de l'étranger nous tâchons de dégager une poétique de l'étranger qui traverse leur écriture.[Résumé en anglais]By the title Narratives of the stranger, we mean the exploration of the complex relations that literature weaves within itself and with its outside, because in its fundamental sense, the stranger means the absolute exterior, the irreducible alterity. The stranger becomes the law of the literature, the driving force of writing, fiction and thinking. This study focuses on the works of Victor Segalen and Claude Ollier. These two writers, one from the beginning, the other from the second half of the twentieth century, inscribe traces of the other in their texts, and elaborate, each in their own way, a grammar of alterity. Through the analysis of several textual motifs space-time, oriental thinking, portrait of the stranger , we attempt to develop a poetics of the stranger that runs through their writing.ST DENIS-BU PARIS8 (930662101) / SudocSudocFranceF
Dans le domaine des sciences humaines, un grand nombre de traductions sont réalisées par des cher... more Dans le domaine des sciences humaines, un grand nombre de traductions sont réalisées par des chercheurs spécialisés, soit par nécessité, soit par intérêt. Mais ces travaux de traduction sont souvent effectués d’une manière « automatique », sans que des considérations systématiques soient menées sur les liens complexes et problématiques qu’entretiennent l’acte de la traduction et celui de la recherche. Lors du colloque international qui s’est tenu à l’Université Renmin de Chine (Beijing, 2015) et portant le même titre que le présent ouvrage, les participants ont souhaité se concentrer sur ces questions jusqu’alors négligées. Ce volume réunit des articles qui étudient la vision critique du chercheur sur la traduction. Qu’elles traitent de textes anciens ou récents, théoriques ou littéraires, quelle que soit la langue étudiée, les contributions tentent de porter un regard attentif sur ces rapports profonds, inhérents, mais peu visibles, entre la recherche et la traduction. Mettant en l...
L’Algerie constitue, pour les trois auteurs etudies dans cet article, un lieu de la nostalgie, de... more L’Algerie constitue, pour les trois auteurs etudies dans cet article, un lieu de la nostalgie, de l’aporie et de la deconstruction. Le premier homme de Camus evoque ce pays plein de contradictions et de blessures et, ce faisant, tend a une reconciliation litteraire. Helene Cixous travaille le souvenir d’enfance comme elle travaille la langue francaise, en essayant une arrivance sans fin vers l’Algerie. Derrida, avec Circonfession, signe un texte secret, de prieres et de larmes, de vie et de mort. Ainsi, relire leurs textes tisses de memoires et de phantasmes mediterraneens, c’est repenser l’Algerie dans sa dimension profondement metaphorique. C’est aussi essayer de comprendre comment, dans leurs textes, l’Algerie devient une inspiration, une aspiration, une destinerrance de l’ecriture.
L’Algérie constitue, pour les trois auteurs étudiés dans cet article, un lieu de la nostalgie, de... more L’Algérie constitue, pour les trois auteurs étudiés dans cet article, un lieu de la nostalgie, de l’aporie et de la déconstruction. Le premier homme de Camus évoque ce pays plein de contradictions et de blessures et, ce faisant, tend à une réconciliation littéraire. Hélène Cixous travaille le souvenir d’enfance comme elle travaille la langue française, en essayant une arrivance sans fin vers l’Algérie. Derrida, avec Circonfession, signe un texte secret, de prières et de larmes, de vie et de mort. Ainsi, relire leurs textes tissés de mémoires et de phantasmes méditerranéens, c’est repenser l’Algérie dans sa dimension profondément métaphorique. C’est aussi essayer de comprendre comment, dans leurs textes, l’Algérie devient une inspiration, une aspiration, une destinerrance de l’écriture.
Livre posthume, à l'état d'inachèvement, Le premier homme d'Albert Camus relève d'... more Livre posthume, à l'état d'inachèvement, Le premier homme d'Albert Camus relève d'une écriture autobiographique : souvenirs d'enfance, récit familial. Mais il s'agit moins d'une reconstitution d'un vécu personnel que d'une écriture fragmentaire par laquelle s'inscrit l'expérience douloureuse de la rupture généalogique. L'écrivain tisse, en fait, une autobiographie plurielle, où s'entremêlent la quête impossible d'une biographie paternelle, le portrait en ombre d'une mère muette, l'actualité et l'histoire coloniale, passages et effacements des peuples en exil sur la terre algérienne. C'est par la langue française en tant que langue hospitalière, à la croisée d'autres langues et d'autres accents, que l'écriture rend à l'Algérie son hétérogénéité des voix. Une écriture nécessairement inachevée et inachevable. Enfin, qui porte bénédictions à cette terre tant aimée.
Résumé L’amour et la mort traversent le monde fictif de Marguerite Duras. Dans leur entrelacement... more Résumé L’amour et la mort traversent le monde fictif de Marguerite Duras. Dans leur entrelacement, le Temps surgit. L’écriture du deuil et de la perte, L’amant de la Chine du Nord, retraçant le fil d’intrigue de L’amant, marque une narrativité plus mouvante. Le temps cinématographique et le temps narratif se fondent en temps scriptural de l’écriture où a lieu l’événement sublime : non pas une histoire d’amour, mais l’histoire de l’amour, de la mémoire, de l’oubli, sans fin.
Résumé Enfant, infans : celui « qui ne parle pas ». Qui ne se laisse pas écrire. C’est vers ce mu... more Résumé Enfant, infans : celui « qui ne parle pas ». Qui ne se laisse pas écrire. C’est vers ce mutisme et cette résistance que Nathalie Sarraute procède, péniblement, à écrire son récit d’enfance, « une enfance qui n’est pas un âge de la vie et qui ne passe pas. Elle hante le discours » (Lyotard). C’est un discours rapporté par la voix narratrice. L’enfance de « Natacha » est déjà tortillée, déchirée, donc loin de cette image de « pureté », d’« innocence » ; la narration de cette enfance devient ainsi plurielle, ramifiée, morcelée. D’où les repentirs : d’une part, le sentiment d’impuissance, d’échec, de culpabilité ; d’autre part, dans la terminologie de peinture, ce mot désigne « changement apporté, correction faite en cours d’exécution », donc entreprise toujours à reprendre, à repenser, à corriger et à défaire. L’écriture, en devenir, en mouvement, en transformation, laisse voir sa texture, son processus. Le procédé du repentir est souvent opéré par cette seconde voix dérangeante...
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