Papers by Mériama Dibiany
المنارة للدراسات القانونية و الإدارية, 2016
L'urbanisation au Maroc est aussi ancienne que son histoire, cependant la période du prot... more L'urbanisation au Maroc est aussi ancienne que son histoire, cependant la période du protectorat va marquer l'image des villes marocaines en instaurant à côté des anciennes médinas des villes dites européennes ou nouvelles, des villes qui suscitent jusqu'à aujourd'hui une controverse ; elles sont soit considérées comme précurseur d'une architecture moderne, soit comme le résultat d'une politique ségrégationniste «dite d'apartheid ». Depuis les années soixante la scène urbaine marocaine va connaître une transition spectaculaire, les grandes villes se voient submergées par une affluence migratoire qui dépasse de loin leurs capacités de résorption, conscients des problèmes sociaux voir politiques que suscitent la prolifération des lieux d'exclusions et de marginalité, les autorités vont chercher des solutions à travers des projets urbains comme celui de Hay Ryad à Rabat, Sala Aljadida, et ensuite par l'introduction du concept de ville nouvelle dans l'espace urbain à travers deux projet Tamesna et Tamansourt, dont la conduite et la mise en oeuvre est entachée de multitudes de disfonctionnements, qui ont influé négativement sur leur attractivité voir leur imposition dans leur espace d'intégration.
Casablanca, la grande métropole, le cœur économique bâtant du Maroc, lieu de rencontres et d'attr... more Casablanca, la grande métropole, le cœur économique bâtant du Maroc, lieu de rencontres et d'attractions économique, financière et touristique, parmi les problèmes qui en résultent, on mentionnera, entre autres, ceux de stationnement qui se posent avec acuité d'où la nécessité de lui donner tout l'intérêt qu'il mérite.
En effet, c'est un «calvaire quotidien», «l'horreur», les qualificatifs fusent lorsque les automobilistes casablancais parlent de stationnement. Stationner sa voiture, c'est aussi une question d'offre, de demande et surtout de gestion.
En effet, le problème de stationnement dans la ville se pose avec acquitté surtout à l'arrondissement Sidi-Belyout, et influe directement sur l'état de la circulation et de la fluidité, ce qui peut nuire à l'image et à l'attractivité d'une ville qui se veut être touristique en plus qu'il est le premier pôle économique et industriel du royaume.
Le constat alarmant, est que c'est la gestion de stationnement qui laisse à désirer, la disponibilité des places étant supérieure à la moyenne internationale (Paris comme exemple). Les différents types de parcs de stationnement sont gérés par différents services de la Commune Urbaine de Casablanca, les arrondissements, les préfectures, ce qui occasionne un manque de coordination, absence d'une politique unifiée, avec intérêts convergents, ceci conduit à une gestion anarchique du secteur.
Le contrat de concession de stationnement à la société Pag-Parking se voulait être une sortie de cette impasse, or plus inquiétant encore, le cahier de charges n'oblige pas le concessionnaire du stationnement par horodateurs à présenter ses résultats (chiffres d'affaires, recettes, taux d'utilisation, prix moyens payés par les usagers). Aucune exigence d'investissement ou d'innovation en matière de services, se limitant à une gestion à l'état brut !, beaucoup de données physiques, économiques et financières ne sont pas disponibles.
La délégation d'un service ne doit pas être une fin en soi, l'exécution de mission de service public par ces investisseurs doit être perçue tant comme un moyen générateur de qualité et de baisses des coûts des services que comme un instrument de promotion de l'innovation technologique et de transfert de savoir-faire des concessionnaires vers les gestionnaires publics locaux. Ces derniers sont également tenus d'assurer et d'assumer un contrôle et un suivi étroit du service délégué. La régulation se trouve au cœur des modalités de fonctionnement des services urbains, à la fois garante de la bonne marche du service, de la défense des intérêts des usagers et de la rentabilité des opérateurs privés.
Les spectaculaires progrès scientifiques et technologiques que le monde a connus depuis la second... more Les spectaculaires progrès scientifiques et technologiques que le monde a connus depuis la seconde moitié du XXe siècle ont certes occasionné d'importants progrès utiles à l'émancipation humaine. Mais, force est de constater que la «vision capitaliste» du développement (le court terme, le souci de profits exclusifs…) et le mythe longtemps entretenu sur le caractère inépuisable des ressources naturelles ont, à bien des égards, engendré des désastres sociaux et environnementaux sans précédent.
Notamment la pollution, les changements climatiques, la diminution de la biodiversité, la dégradation de la couche d’ozone, etc. Leur ampleur varie d'un lieu à un autre selon le degré de civilisation industrielle et de préoccupation pour l'environnement . Cependant, quelque soit notre milieu de vie, nous sommes tous interpellés par les dommages et conséquences qu’ils engendrent.
Dès lors, tant collectivement qu’individuellement, des choix d’équité et de viabilité s’imposent devant l’urgence de la dégradation socio-environnementale (Gagnon, 1994) .
Il importe donc «de repenser le développement» (Bartoli, 1999 ), «de revoir le mode de production industrielle et les conceptions mêmes du développement» (Gagnon, 1994 ; 1995). En d’autres termes, il faudrait réfléchir à d’autres manières de produire, d’aménager et de consommer, qui combinent préservation de l’environnement, efficacité économique et équité sociale. Dans cette perspective, avec la montée de la conscience écologique et le souci d’équité et de justice sociale.
Même s’il n’y a pas de réponse unique et unanime à ces questions, le chapitre 28 d’Agenda 21 est, on ne peut plus, clair : «il faudrait que toutes les collectivités locales instaurent un dialogue avec les habitants, les organisations locales et les entreprises privées afin d’adopter un Programme d’action 21 à l’échelon de la collectivité» . Les localités sont également incitées à répondre aux objectifs de développement durable par un plan d’action à long terme basé sur une approche participative, multipartite concertée et multisectorielle appropriée. Le développement durable est ainsi «fondé sur un jeu, non pas à trois pôles, comme on l’indique habituellement, l’économique, le sociétal et l’environnemental, mais un jeu à quatre pôles, le quatrième étant celui de la gouvernance, sans lequel les trois premiers risquent de n’avoir aucune capacité opératoire».
C’est dans ce sens que nous en sommes venus à nous demander si «l’ancrage territorial du développement durable» (Benhayoun et al., 1999) ne passerait-il pas par un véritable exercice de la gouvernance locale et participative. Plus concrètement, au moment où l’on invite de plus en plus les collectivités rurales à renforcer leur «capacité de développement» (capacity building), la «gouvernance» ne jouerait-elle pas un rôle majeur dans le processus conduisant au développement territorial approprié ? C’est à ces questions ce que nous essayerons répondre à travers la présente étude, mais avant de pousser l’analyse plus loin, il conviendrait de s’arrêter sur le sens même du mot gouvernance ainsi que son évolution historique.
La gouvernance est un terme polysémique , apolitique, qui peut susciter des ambiguïtés et des confusions ; cependant, cette notion est indéniablement source de richesses, notamment parce qu’elle renvoie à une multitude de facettes et favorise la rencontre entre disciplines. Celles-ci se complètent pour participer à la construction d’un terme susceptible de rendre compte de processus originaux dans les domaines socio-économique et politique.
De ce fait, au cours de la dernière décennie, les domaines d’application de la notion de gouvernance se sont multipliés. Dans la mesure où les problèmes de coordination entre acteurs se déclinent à la fois au niveau de l’État, de la ville, de l’entreprise, de l’ordre mondial, il est désormais question de gouvernance locale, de gouvernance urbaine, de gouvernance d’entreprise, de gouvernance de l’emploi, de gouvernance mondiale, de gouvernance des régions européennes ou de gouvernance multiniveaux, pour ne citer que les notions les plus fréquemment étudiées à l’heure actuelle.
Cette polysémie rend difficile une définition unique, stabilisée, de la gouvernance. Un détour par l’étymologie du terme permet pourtant de proposer un cadre général dans lequel inscrire les définitions de la gouvernance.
Afin de pouvoir comprendre les transformations que décrit la notion de gouvernance, il est indispensable d’observer le chemin sinueux emprunté par le terme de gouvernance ainsi que son évolution historique et théorique. En effet, les différents sens pris par ce mot au cours des siècles sont autant d’éléments explicatifs des termes des débats actuels.
Thesis Chapters by Mériama Dibiany
L'urbanisation au Maroc est aussi ancienne que son histoire, cependant la période du protectorat ... more L'urbanisation au Maroc est aussi ancienne que son histoire, cependant la période du protectorat va marquer l'image des villes marocaines en instaurant à côté des anciennes médinas des villes dites européennes ou nouvelles, des villes qui suscitent jusqu'à aujourd'hui une controverse ; elles sont soit considérées comme précurseur d'une architecture moderne, soit comme le résultat d'une politique ségrégationniste «dite d'apartheid ». Depuis les années soixante la scène urbaine marocaine va connaître une transition spectaculaire, les grandes villes se voient submergées par une affluence migratoire qui dépasse de loin leurs capacités de résorption, conscients des problèmes sociaux voir politiques que suscitent la prolifération des lieux d'exclusions et de marginalité, les autorités vont chercher des solutions à travers des projets urbains comme celui de Hay Ryad à Rabat, Sala Aljadida, et ensuite par l'introduction du concept de ville nouvelle dans l'espace urbain à travers deux projet Tamesna et Tamansourt, dont la conduite et la mise en oeuvre est entachée de multitudes de disfonctionnements, qui ont influé négativement sur leur attractivité voir leur imposition dans leur espace d'intégration.
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En effet, c'est un «calvaire quotidien», «l'horreur», les qualificatifs fusent lorsque les automobilistes casablancais parlent de stationnement. Stationner sa voiture, c'est aussi une question d'offre, de demande et surtout de gestion.
En effet, le problème de stationnement dans la ville se pose avec acquitté surtout à l'arrondissement Sidi-Belyout, et influe directement sur l'état de la circulation et de la fluidité, ce qui peut nuire à l'image et à l'attractivité d'une ville qui se veut être touristique en plus qu'il est le premier pôle économique et industriel du royaume.
Le constat alarmant, est que c'est la gestion de stationnement qui laisse à désirer, la disponibilité des places étant supérieure à la moyenne internationale (Paris comme exemple). Les différents types de parcs de stationnement sont gérés par différents services de la Commune Urbaine de Casablanca, les arrondissements, les préfectures, ce qui occasionne un manque de coordination, absence d'une politique unifiée, avec intérêts convergents, ceci conduit à une gestion anarchique du secteur.
Le contrat de concession de stationnement à la société Pag-Parking se voulait être une sortie de cette impasse, or plus inquiétant encore, le cahier de charges n'oblige pas le concessionnaire du stationnement par horodateurs à présenter ses résultats (chiffres d'affaires, recettes, taux d'utilisation, prix moyens payés par les usagers). Aucune exigence d'investissement ou d'innovation en matière de services, se limitant à une gestion à l'état brut !, beaucoup de données physiques, économiques et financières ne sont pas disponibles.
La délégation d'un service ne doit pas être une fin en soi, l'exécution de mission de service public par ces investisseurs doit être perçue tant comme un moyen générateur de qualité et de baisses des coûts des services que comme un instrument de promotion de l'innovation technologique et de transfert de savoir-faire des concessionnaires vers les gestionnaires publics locaux. Ces derniers sont également tenus d'assurer et d'assumer un contrôle et un suivi étroit du service délégué. La régulation se trouve au cœur des modalités de fonctionnement des services urbains, à la fois garante de la bonne marche du service, de la défense des intérêts des usagers et de la rentabilité des opérateurs privés.
Notamment la pollution, les changements climatiques, la diminution de la biodiversité, la dégradation de la couche d’ozone, etc. Leur ampleur varie d'un lieu à un autre selon le degré de civilisation industrielle et de préoccupation pour l'environnement . Cependant, quelque soit notre milieu de vie, nous sommes tous interpellés par les dommages et conséquences qu’ils engendrent.
Dès lors, tant collectivement qu’individuellement, des choix d’équité et de viabilité s’imposent devant l’urgence de la dégradation socio-environnementale (Gagnon, 1994) .
Il importe donc «de repenser le développement» (Bartoli, 1999 ), «de revoir le mode de production industrielle et les conceptions mêmes du développement» (Gagnon, 1994 ; 1995). En d’autres termes, il faudrait réfléchir à d’autres manières de produire, d’aménager et de consommer, qui combinent préservation de l’environnement, efficacité économique et équité sociale. Dans cette perspective, avec la montée de la conscience écologique et le souci d’équité et de justice sociale.
Même s’il n’y a pas de réponse unique et unanime à ces questions, le chapitre 28 d’Agenda 21 est, on ne peut plus, clair : «il faudrait que toutes les collectivités locales instaurent un dialogue avec les habitants, les organisations locales et les entreprises privées afin d’adopter un Programme d’action 21 à l’échelon de la collectivité» . Les localités sont également incitées à répondre aux objectifs de développement durable par un plan d’action à long terme basé sur une approche participative, multipartite concertée et multisectorielle appropriée. Le développement durable est ainsi «fondé sur un jeu, non pas à trois pôles, comme on l’indique habituellement, l’économique, le sociétal et l’environnemental, mais un jeu à quatre pôles, le quatrième étant celui de la gouvernance, sans lequel les trois premiers risquent de n’avoir aucune capacité opératoire».
C’est dans ce sens que nous en sommes venus à nous demander si «l’ancrage territorial du développement durable» (Benhayoun et al., 1999) ne passerait-il pas par un véritable exercice de la gouvernance locale et participative. Plus concrètement, au moment où l’on invite de plus en plus les collectivités rurales à renforcer leur «capacité de développement» (capacity building), la «gouvernance» ne jouerait-elle pas un rôle majeur dans le processus conduisant au développement territorial approprié ? C’est à ces questions ce que nous essayerons répondre à travers la présente étude, mais avant de pousser l’analyse plus loin, il conviendrait de s’arrêter sur le sens même du mot gouvernance ainsi que son évolution historique.
La gouvernance est un terme polysémique , apolitique, qui peut susciter des ambiguïtés et des confusions ; cependant, cette notion est indéniablement source de richesses, notamment parce qu’elle renvoie à une multitude de facettes et favorise la rencontre entre disciplines. Celles-ci se complètent pour participer à la construction d’un terme susceptible de rendre compte de processus originaux dans les domaines socio-économique et politique.
De ce fait, au cours de la dernière décennie, les domaines d’application de la notion de gouvernance se sont multipliés. Dans la mesure où les problèmes de coordination entre acteurs se déclinent à la fois au niveau de l’État, de la ville, de l’entreprise, de l’ordre mondial, il est désormais question de gouvernance locale, de gouvernance urbaine, de gouvernance d’entreprise, de gouvernance de l’emploi, de gouvernance mondiale, de gouvernance des régions européennes ou de gouvernance multiniveaux, pour ne citer que les notions les plus fréquemment étudiées à l’heure actuelle.
Cette polysémie rend difficile une définition unique, stabilisée, de la gouvernance. Un détour par l’étymologie du terme permet pourtant de proposer un cadre général dans lequel inscrire les définitions de la gouvernance.
Afin de pouvoir comprendre les transformations que décrit la notion de gouvernance, il est indispensable d’observer le chemin sinueux emprunté par le terme de gouvernance ainsi que son évolution historique et théorique. En effet, les différents sens pris par ce mot au cours des siècles sont autant d’éléments explicatifs des termes des débats actuels.
Thesis Chapters by Mériama Dibiany
En effet, c'est un «calvaire quotidien», «l'horreur», les qualificatifs fusent lorsque les automobilistes casablancais parlent de stationnement. Stationner sa voiture, c'est aussi une question d'offre, de demande et surtout de gestion.
En effet, le problème de stationnement dans la ville se pose avec acquitté surtout à l'arrondissement Sidi-Belyout, et influe directement sur l'état de la circulation et de la fluidité, ce qui peut nuire à l'image et à l'attractivité d'une ville qui se veut être touristique en plus qu'il est le premier pôle économique et industriel du royaume.
Le constat alarmant, est que c'est la gestion de stationnement qui laisse à désirer, la disponibilité des places étant supérieure à la moyenne internationale (Paris comme exemple). Les différents types de parcs de stationnement sont gérés par différents services de la Commune Urbaine de Casablanca, les arrondissements, les préfectures, ce qui occasionne un manque de coordination, absence d'une politique unifiée, avec intérêts convergents, ceci conduit à une gestion anarchique du secteur.
Le contrat de concession de stationnement à la société Pag-Parking se voulait être une sortie de cette impasse, or plus inquiétant encore, le cahier de charges n'oblige pas le concessionnaire du stationnement par horodateurs à présenter ses résultats (chiffres d'affaires, recettes, taux d'utilisation, prix moyens payés par les usagers). Aucune exigence d'investissement ou d'innovation en matière de services, se limitant à une gestion à l'état brut !, beaucoup de données physiques, économiques et financières ne sont pas disponibles.
La délégation d'un service ne doit pas être une fin en soi, l'exécution de mission de service public par ces investisseurs doit être perçue tant comme un moyen générateur de qualité et de baisses des coûts des services que comme un instrument de promotion de l'innovation technologique et de transfert de savoir-faire des concessionnaires vers les gestionnaires publics locaux. Ces derniers sont également tenus d'assurer et d'assumer un contrôle et un suivi étroit du service délégué. La régulation se trouve au cœur des modalités de fonctionnement des services urbains, à la fois garante de la bonne marche du service, de la défense des intérêts des usagers et de la rentabilité des opérateurs privés.
Notamment la pollution, les changements climatiques, la diminution de la biodiversité, la dégradation de la couche d’ozone, etc. Leur ampleur varie d'un lieu à un autre selon le degré de civilisation industrielle et de préoccupation pour l'environnement . Cependant, quelque soit notre milieu de vie, nous sommes tous interpellés par les dommages et conséquences qu’ils engendrent.
Dès lors, tant collectivement qu’individuellement, des choix d’équité et de viabilité s’imposent devant l’urgence de la dégradation socio-environnementale (Gagnon, 1994) .
Il importe donc «de repenser le développement» (Bartoli, 1999 ), «de revoir le mode de production industrielle et les conceptions mêmes du développement» (Gagnon, 1994 ; 1995). En d’autres termes, il faudrait réfléchir à d’autres manières de produire, d’aménager et de consommer, qui combinent préservation de l’environnement, efficacité économique et équité sociale. Dans cette perspective, avec la montée de la conscience écologique et le souci d’équité et de justice sociale.
Même s’il n’y a pas de réponse unique et unanime à ces questions, le chapitre 28 d’Agenda 21 est, on ne peut plus, clair : «il faudrait que toutes les collectivités locales instaurent un dialogue avec les habitants, les organisations locales et les entreprises privées afin d’adopter un Programme d’action 21 à l’échelon de la collectivité» . Les localités sont également incitées à répondre aux objectifs de développement durable par un plan d’action à long terme basé sur une approche participative, multipartite concertée et multisectorielle appropriée. Le développement durable est ainsi «fondé sur un jeu, non pas à trois pôles, comme on l’indique habituellement, l’économique, le sociétal et l’environnemental, mais un jeu à quatre pôles, le quatrième étant celui de la gouvernance, sans lequel les trois premiers risquent de n’avoir aucune capacité opératoire».
C’est dans ce sens que nous en sommes venus à nous demander si «l’ancrage territorial du développement durable» (Benhayoun et al., 1999) ne passerait-il pas par un véritable exercice de la gouvernance locale et participative. Plus concrètement, au moment où l’on invite de plus en plus les collectivités rurales à renforcer leur «capacité de développement» (capacity building), la «gouvernance» ne jouerait-elle pas un rôle majeur dans le processus conduisant au développement territorial approprié ? C’est à ces questions ce que nous essayerons répondre à travers la présente étude, mais avant de pousser l’analyse plus loin, il conviendrait de s’arrêter sur le sens même du mot gouvernance ainsi que son évolution historique.
La gouvernance est un terme polysémique , apolitique, qui peut susciter des ambiguïtés et des confusions ; cependant, cette notion est indéniablement source de richesses, notamment parce qu’elle renvoie à une multitude de facettes et favorise la rencontre entre disciplines. Celles-ci se complètent pour participer à la construction d’un terme susceptible de rendre compte de processus originaux dans les domaines socio-économique et politique.
De ce fait, au cours de la dernière décennie, les domaines d’application de la notion de gouvernance se sont multipliés. Dans la mesure où les problèmes de coordination entre acteurs se déclinent à la fois au niveau de l’État, de la ville, de l’entreprise, de l’ordre mondial, il est désormais question de gouvernance locale, de gouvernance urbaine, de gouvernance d’entreprise, de gouvernance de l’emploi, de gouvernance mondiale, de gouvernance des régions européennes ou de gouvernance multiniveaux, pour ne citer que les notions les plus fréquemment étudiées à l’heure actuelle.
Cette polysémie rend difficile une définition unique, stabilisée, de la gouvernance. Un détour par l’étymologie du terme permet pourtant de proposer un cadre général dans lequel inscrire les définitions de la gouvernance.
Afin de pouvoir comprendre les transformations que décrit la notion de gouvernance, il est indispensable d’observer le chemin sinueux emprunté par le terme de gouvernance ainsi que son évolution historique et théorique. En effet, les différents sens pris par ce mot au cours des siècles sont autant d’éléments explicatifs des termes des débats actuels.