Unlike other art forms, and as Andre Malraux has already specified it since 1940, cinema is an in... more Unlike other art forms, and as Andre Malraux has already specified it since 1940, cinema is an industry. Consequently it is linked to the presence of a state which plays an important part in its genesis. Financial aids and laws which regulate the whole cinematic national industry need a referent state thus, few powerful state productions monopolized our screens during the major part of the 20th century. Nevertheless, the 21st century introduced new production schemes. In a climate of globalization and multiculturalism we can often see foreign movies on our national screens. This diversity is the product of generalization of co-productions. Without this new financing system few countries could produce and diffuse their own movies. But this system of transnational production creates new issues concerning these movies identity and more globally their aesthetics. It is indeed clearly established that production and diffusion often influence the final movie aesthetics. When numerous states can't reach profitability point with their own public and need to attract foreign financing and therefore foreign public they should conform to their horizon waiting (Jauss). To which extent are those directors influenced by this external pressure, essential to the very existence of their art? Is their a new movie category today, the “festival-movies” category? We'll try to answer those questions using the example of middle-eastern cinemas (Lebanon-Palestine-Israel)
Le Moyen Orient fait la une de l’actualité depuis des mois, les peuples arabes étant décidés à re... more Le Moyen Orient fait la une de l’actualité depuis des mois, les peuples arabes étant décidés à reprendre la main sur le destin de leurs pays. La structure même de cet ouvrage sans équivalent, dirigé par Antoine Sfeir, a été conçue pour donner toute sa place à ces révoltes. Il s’ouvre sur un état des lieux signé par six des auteurs les plus reconnus : Alexandre Adler, Christian Chesnot, André Miquel, Antoine Sfeir, Robert Solé, Benjamin Stora. Ils analysent les espoirs en train de naître et leurs conséquences possibles pour cette région du monde, dressent un bilan géopolitique de ces mouvements populaires et s’intéressent à leurs répercussions sur les relations avec les pays occidentaux.
La seconde partie du livre propose par ordre alphabétique 300 entrées politiques, culturelles, historiques, réalisées par une équipe de rédacteurs sous la direction d’Antoine Sfeir. Elle permet ainsi de replacer les révolutions récentes dans l’histoire mouvementée du Moyen Orient, façonnée par l’histoire des religions, l’histoire des empires, l’histoire des civilisations et celle de la rencontre avec l’Occident.
Chaque auteur a en outre choisi d’offrir son regard sur un thème particulier : Antoine Sfeir sur la corruption, Benjamin Stora sur le Maghreb, Robert Solé sur l’Egypte, Christian Chesnot sur l’eau… Ces entrées, plus longues et personnelles, feront l’objet d’une mise en page particulière. Pour la première fois, un ouvrage encyclopédique donne accès à l’histoire culturelle, religieuse, géopolitique de cette région, aussi complexe que décisive pour l’avenir de notre monde.
Outil public placé sous le signe du « droit à la liberté d'expression », la caricature appliquée ... more Outil public placé sous le signe du « droit à la liberté d'expression », la caricature appliquée au domaine politico-religieux a été, en 2005-2006, à l'origine d'une crise internationale à laquelle ont pris part des représentants de l'islam, du christianisme et du judaïsme, des chefs d'État, des intellectuels de tous bords... jusqu'aux industriels. La même année, un trio d'historiens, Michel Dixmier, Jacqueline Lalouette et Didier Pasamonik, revenaient par ce biais à l'affrontement du camp « laïque » et du camp « catholique » dans la France des XIXe-XXe siècles : La République et l'Église. Images d'une querelle.
Le médium, étroitement lié à son contenu, flirte avec la limite de l'interdit qui participe de la structuration de sociétés plus ou moins marquées par l'empreinte religieuse. Il semble d'usage universel ce qui, en soi, est déjà un signe remarquable. C'est à l'exploration des différentes modalités de son usage que voudrait s'attacher l'ouvrage collectif ayant pour thème : La caricature au risque des autorités politiques et religieuses. L'intérêt majeur du projet réside dans la confrontation des approches et des possibilités offertes par des milieux tendus entre l'appel « moderne » de la critique possible de l'autorité (d'un homme, d'une parole, d'une expression de foi...) et la réplique « traditionnelle » du respect de celle-ci. L'affrontement premier est celui d'élites qui maîtrisent le verbe, mais il connaît de vastes prolongements populaires tant semble forte la puissance de l'image.
Dominique Avon, Professeur d'histoire contemporaine à l'université du Maine, enseignant à Sciences Po, licencié d'arabe (INALCO), est spécialisé dans l'histoire comparée des religions. Il coordonne le réseau interdisciplinaire de recherche DCIE.
Publié avec le soutien du CERHIO (universités Rennes 2, Angers et Le Mans) et de DCIE.
De nombreuses fictions israeliennes et palestiniennes sont diffusees sur les ecrans des festivals... more De nombreuses fictions israeliennes et palestiniennes sont diffusees sur les ecrans des festivals internationaux chaque annee. Nous y observons une convergence esthetique troublante dans le traitement du conflit israelo-palestinien. Un processus de redefinition identitaire est-il en cours ? Il dement en tous cas les derniers developpements politiques qui vont dans le sens d'une escalade du conflit. Ces nouveaux cinemas sont le produit d' evolutions historiques, sociales, esthetiques et economiques que nous nous proposons d'eclairer. Les realisateurs des deux nations sont dans une demarche de deconstruction des mythes fondateurs de leurs societes respectives, passant d'un cinema collectif a un cinema individuel et subjectif. Ils s'inserent egalement dans un meme schema economique, celui des co-productions europeennes encourageant les oeuvres mediatrices. Une realite financiere qui creuse l'ecart entre ces cineastes et leur public local, les poussant a satisfai...
De nombreuses fictions israeliennes et palestiniennes sont diffusees sur les ecrans des festivals... more De nombreuses fictions israeliennes et palestiniennes sont diffusees sur les ecrans des festivals internationaux chaque annee. Nous y observons une convergence esthetique troublante dans le traitement du conflit israelo-palestinien. Un processus de redefinition identitaire est-il en cours ? Il dement en tous cas les derniers developpements politiques qui vont dans le sens d'une escalade du conflit. Ces nouveaux cinemas sont le produit d' evolutions historiques, sociales, esthetiques et economiques que nous nous proposons d'eclairer. Les realisateurs des deux nations sont dans une demarche de deconstruction des mythes fondateurs de leurs societes respectives, passant d'un cinema collectif a un cinema individuel et subjectif. Ils s'inserent egalement dans un meme schema economique, celui des co-productions europeennes encourageant les oeuvres mediatrices. Une realite financiere qui creuse l'ecart entre ces cineastes et leur public local, les poussant a satisfaire un public international afin de rentabiliser leurs oeuvres. La desillusion politique vecue par les deux populations, israelienne et palestinienne, apres l'echec des accords d'Oslo, l'embrasement de la deuxieme Intifada et les choix electoraux qui ont porte au pouvoir le Likoud ainsi que le Hamas durant les annees 2000 conduisent egalement a une reaction inverse du champ de la fiction. Les realisateurs creent un nouvel espace imaginaire cathartique et unificateur.
La figuration de la « ligne verte » qui divise Beyrouth en deux lors de la guerre civile libanais... more La figuration de la « ligne verte » qui divise Beyrouth en deux lors de la guerre civile libanaise est un enjeu memoriel pour les cineastes libanais dans un contexte de refoulement etatique programme. Sa mise en scene evolue considerablement entre les annees 1970 et nos jours, d’une representation realiste a une structure symbolique voire mythique.
A l’origine instrument de propagande sioniste, le cinema israelien evolue vers une plus grande li... more A l’origine instrument de propagande sioniste, le cinema israelien evolue vers une plus grande liberte. Aujourd’hui, il offre un regard des plus pertinents sur la societe israelienne.
Les films israéliens et palestiniens des trois dernières décennies sont le théâtre d'une conve... more Les films israéliens et palestiniens des trois dernières décennies sont le théâtre d'une convergence esthétique et idéologique étonnante. Ce rapprochement, loin de se limiter au choix des thématiques ou à une prise de position commune concernant le conflit s’étend à divers aspects à la fois internes mais aussi périphériques aux films. Un mode de production commun, des thématiques identiques, un même vivier d’acteurs ainsi que des figures esthétiques récurrentes aboutissent à un brouillage de l’identité de ces cinématographies que je qualifie d’israélo-palestiniennes. Cette série de convergences semble par ailleurs totalement contradictoire avec les évolutions géopolitiques de terrain qui annoncent un conflit en phase de durcissement avec l’embrasement de la deuxième Intifada, puis les victoires éléctorales successives du Likoud d’une part et du Hamas d’autre part. Trois paramètres fondamentaux expliquent l’émergence du nouveau courant cinématographique transnational que je décris. La première dimension est historique, elle concerne à la fois les évolutions que connait la région entre les années 1950 et 1980 mais aussi un tournant fondamental dans l’histoire du cinéma. Le mythe sioniste qui visait à rassembler la diaspora juive divisée géographiquement, religieusement et culturellement est sérieusement écorné à partir des années 1980, plus précisément en 1982, date de l’invasion israélienne du Liban qui crée une vive désillusion en Israël, remettant ainsi en question les valeurs du sionisme et leur exaltation cinématographique. Le mythe du feda’i (combattant) palestinien est lui aussi remplacé par de nouvelles représentations, suite à l’échec des promesses faite au nom d’un nationalisme arabe moribond. Les fictions qui fleurissent dans les deux nations sont le symptôme de l’individualisation d’une parole auparavant fortement collective et marquée par l’idéologie des autorités politiques. Cette nouvelle place de l’auteur est cependant fortement tributaire de l’influence, quelque peu tardive mais néanmoins indéniable, du passage du cinéma vers la modernité, et plus précisément de l’influence considérable de la nouvelle vague française sur une nouvelle conception du cinéma, un cinéma d’auteur vu comme libre et indépendant, porte-parole de la jeune génération. La deuxième dimension pouvant expliquer l’origine de ce nouveau corpus cinématographique homogène, est une dimension économique. Ces films ont en effet bénéficié d’un nouveau système de financement, basé sur le mode de la co-production européenne. Ce nouveau modèle économique aboutit à la création de circuits de formation, de production et de diffusion communs fortement marqués par cette dimension internationale. Ces paramètres vont aboutir, pour ainsi dire automatiquement, à certains points communs entre les films, allant de paramètres techniques, dus à l’emploi d’un certain quota de techniciens étrangers, à des décisions scénaristiques marquées par la cible internationale du public de festivals ainsi que par un encouragement des fictions médiatrices par les financeurs. La dernière dimension est une dimension psychologique. Suite à la faillite du politique, concrétisée par l’échec des accords d’Oslo, c’est le champ du fictionnel qui prend la relève, instaurant un nouveau régime esthétique cathartique. Les réalisateurs choisissent de mettre en scène une union fictionnelle. Cette union est le plus souvent spatiale, la fiction permettant de dépasser un morcellement territorial et identitaire omniprésent. Cet espace d’unification est certes immatériel, il n’en reste pas moins structurant. L’enfermement est remplacé par le fantasme d’un nouvel espace de projection nationale sans limite. Ces fantasmes permettent de plus en plus la rencontre fictionnelle. Même quand cette rencontre n’est pas directe, rencontre de deux personnages israélien et palestinien, elle est néanmoins présente. La mise en scène de personnages principaux palestiniens dans le cinéma israélien ou encore la présence de personnages israéliens dans certains films palestiniens donne à voir l’autre. Même quand elle ne déconstruit pas les stéréotypes elle sort au moins l’ennemi de son régime d’invisibilité.
Unlike other art forms, and as Andre Malraux has already specified it since 1940, cinema is an in... more Unlike other art forms, and as Andre Malraux has already specified it since 1940, cinema is an industry. Consequently it is linked to the presence of a state which plays an important part in its genesis. Financial aids and laws which regulate the whole cinematic national industry need a referent state thus, few powerful state productions monopolized our screens during the major part of the 20th century. Nevertheless, the 21st century introduced new production schemes. In a climate of globalization and multiculturalism we can often see foreign movies on our national screens. This diversity is the product of generalization of co-productions. Without this new financing system few countries could produce and diffuse their own movies. But this system of transnational production creates new issues concerning these movies identity and more globally their aesthetics. It is indeed clearly established that production and diffusion often influence the final movie aesthetics. When numerous states can't reach profitability point with their own public and need to attract foreign financing and therefore foreign public they should conform to their horizon waiting (Jauss). To which extent are those directors influenced by this external pressure, essential to the very existence of their art? Is their a new movie category today, the “festival-movies” category? We'll try to answer those questions using the example of middle-eastern cinemas (Lebanon-Palestine-Israel)
Le Moyen Orient fait la une de l’actualité depuis des mois, les peuples arabes étant décidés à re... more Le Moyen Orient fait la une de l’actualité depuis des mois, les peuples arabes étant décidés à reprendre la main sur le destin de leurs pays. La structure même de cet ouvrage sans équivalent, dirigé par Antoine Sfeir, a été conçue pour donner toute sa place à ces révoltes. Il s’ouvre sur un état des lieux signé par six des auteurs les plus reconnus : Alexandre Adler, Christian Chesnot, André Miquel, Antoine Sfeir, Robert Solé, Benjamin Stora. Ils analysent les espoirs en train de naître et leurs conséquences possibles pour cette région du monde, dressent un bilan géopolitique de ces mouvements populaires et s’intéressent à leurs répercussions sur les relations avec les pays occidentaux.
La seconde partie du livre propose par ordre alphabétique 300 entrées politiques, culturelles, historiques, réalisées par une équipe de rédacteurs sous la direction d’Antoine Sfeir. Elle permet ainsi de replacer les révolutions récentes dans l’histoire mouvementée du Moyen Orient, façonnée par l’histoire des religions, l’histoire des empires, l’histoire des civilisations et celle de la rencontre avec l’Occident.
Chaque auteur a en outre choisi d’offrir son regard sur un thème particulier : Antoine Sfeir sur la corruption, Benjamin Stora sur le Maghreb, Robert Solé sur l’Egypte, Christian Chesnot sur l’eau… Ces entrées, plus longues et personnelles, feront l’objet d’une mise en page particulière. Pour la première fois, un ouvrage encyclopédique donne accès à l’histoire culturelle, religieuse, géopolitique de cette région, aussi complexe que décisive pour l’avenir de notre monde.
Outil public placé sous le signe du « droit à la liberté d'expression », la caricature appliquée ... more Outil public placé sous le signe du « droit à la liberté d'expression », la caricature appliquée au domaine politico-religieux a été, en 2005-2006, à l'origine d'une crise internationale à laquelle ont pris part des représentants de l'islam, du christianisme et du judaïsme, des chefs d'État, des intellectuels de tous bords... jusqu'aux industriels. La même année, un trio d'historiens, Michel Dixmier, Jacqueline Lalouette et Didier Pasamonik, revenaient par ce biais à l'affrontement du camp « laïque » et du camp « catholique » dans la France des XIXe-XXe siècles : La République et l'Église. Images d'une querelle.
Le médium, étroitement lié à son contenu, flirte avec la limite de l'interdit qui participe de la structuration de sociétés plus ou moins marquées par l'empreinte religieuse. Il semble d'usage universel ce qui, en soi, est déjà un signe remarquable. C'est à l'exploration des différentes modalités de son usage que voudrait s'attacher l'ouvrage collectif ayant pour thème : La caricature au risque des autorités politiques et religieuses. L'intérêt majeur du projet réside dans la confrontation des approches et des possibilités offertes par des milieux tendus entre l'appel « moderne » de la critique possible de l'autorité (d'un homme, d'une parole, d'une expression de foi...) et la réplique « traditionnelle » du respect de celle-ci. L'affrontement premier est celui d'élites qui maîtrisent le verbe, mais il connaît de vastes prolongements populaires tant semble forte la puissance de l'image.
Dominique Avon, Professeur d'histoire contemporaine à l'université du Maine, enseignant à Sciences Po, licencié d'arabe (INALCO), est spécialisé dans l'histoire comparée des religions. Il coordonne le réseau interdisciplinaire de recherche DCIE.
Publié avec le soutien du CERHIO (universités Rennes 2, Angers et Le Mans) et de DCIE.
De nombreuses fictions israeliennes et palestiniennes sont diffusees sur les ecrans des festivals... more De nombreuses fictions israeliennes et palestiniennes sont diffusees sur les ecrans des festivals internationaux chaque annee. Nous y observons une convergence esthetique troublante dans le traitement du conflit israelo-palestinien. Un processus de redefinition identitaire est-il en cours ? Il dement en tous cas les derniers developpements politiques qui vont dans le sens d'une escalade du conflit. Ces nouveaux cinemas sont le produit d' evolutions historiques, sociales, esthetiques et economiques que nous nous proposons d'eclairer. Les realisateurs des deux nations sont dans une demarche de deconstruction des mythes fondateurs de leurs societes respectives, passant d'un cinema collectif a un cinema individuel et subjectif. Ils s'inserent egalement dans un meme schema economique, celui des co-productions europeennes encourageant les oeuvres mediatrices. Une realite financiere qui creuse l'ecart entre ces cineastes et leur public local, les poussant a satisfai...
De nombreuses fictions israeliennes et palestiniennes sont diffusees sur les ecrans des festivals... more De nombreuses fictions israeliennes et palestiniennes sont diffusees sur les ecrans des festivals internationaux chaque annee. Nous y observons une convergence esthetique troublante dans le traitement du conflit israelo-palestinien. Un processus de redefinition identitaire est-il en cours ? Il dement en tous cas les derniers developpements politiques qui vont dans le sens d'une escalade du conflit. Ces nouveaux cinemas sont le produit d' evolutions historiques, sociales, esthetiques et economiques que nous nous proposons d'eclairer. Les realisateurs des deux nations sont dans une demarche de deconstruction des mythes fondateurs de leurs societes respectives, passant d'un cinema collectif a un cinema individuel et subjectif. Ils s'inserent egalement dans un meme schema economique, celui des co-productions europeennes encourageant les oeuvres mediatrices. Une realite financiere qui creuse l'ecart entre ces cineastes et leur public local, les poussant a satisfaire un public international afin de rentabiliser leurs oeuvres. La desillusion politique vecue par les deux populations, israelienne et palestinienne, apres l'echec des accords d'Oslo, l'embrasement de la deuxieme Intifada et les choix electoraux qui ont porte au pouvoir le Likoud ainsi que le Hamas durant les annees 2000 conduisent egalement a une reaction inverse du champ de la fiction. Les realisateurs creent un nouvel espace imaginaire cathartique et unificateur.
La figuration de la « ligne verte » qui divise Beyrouth en deux lors de la guerre civile libanais... more La figuration de la « ligne verte » qui divise Beyrouth en deux lors de la guerre civile libanaise est un enjeu memoriel pour les cineastes libanais dans un contexte de refoulement etatique programme. Sa mise en scene evolue considerablement entre les annees 1970 et nos jours, d’une representation realiste a une structure symbolique voire mythique.
A l’origine instrument de propagande sioniste, le cinema israelien evolue vers une plus grande li... more A l’origine instrument de propagande sioniste, le cinema israelien evolue vers une plus grande liberte. Aujourd’hui, il offre un regard des plus pertinents sur la societe israelienne.
Les films israéliens et palestiniens des trois dernières décennies sont le théâtre d'une conve... more Les films israéliens et palestiniens des trois dernières décennies sont le théâtre d'une convergence esthétique et idéologique étonnante. Ce rapprochement, loin de se limiter au choix des thématiques ou à une prise de position commune concernant le conflit s’étend à divers aspects à la fois internes mais aussi périphériques aux films. Un mode de production commun, des thématiques identiques, un même vivier d’acteurs ainsi que des figures esthétiques récurrentes aboutissent à un brouillage de l’identité de ces cinématographies que je qualifie d’israélo-palestiniennes. Cette série de convergences semble par ailleurs totalement contradictoire avec les évolutions géopolitiques de terrain qui annoncent un conflit en phase de durcissement avec l’embrasement de la deuxième Intifada, puis les victoires éléctorales successives du Likoud d’une part et du Hamas d’autre part. Trois paramètres fondamentaux expliquent l’émergence du nouveau courant cinématographique transnational que je décris. La première dimension est historique, elle concerne à la fois les évolutions que connait la région entre les années 1950 et 1980 mais aussi un tournant fondamental dans l’histoire du cinéma. Le mythe sioniste qui visait à rassembler la diaspora juive divisée géographiquement, religieusement et culturellement est sérieusement écorné à partir des années 1980, plus précisément en 1982, date de l’invasion israélienne du Liban qui crée une vive désillusion en Israël, remettant ainsi en question les valeurs du sionisme et leur exaltation cinématographique. Le mythe du feda’i (combattant) palestinien est lui aussi remplacé par de nouvelles représentations, suite à l’échec des promesses faite au nom d’un nationalisme arabe moribond. Les fictions qui fleurissent dans les deux nations sont le symptôme de l’individualisation d’une parole auparavant fortement collective et marquée par l’idéologie des autorités politiques. Cette nouvelle place de l’auteur est cependant fortement tributaire de l’influence, quelque peu tardive mais néanmoins indéniable, du passage du cinéma vers la modernité, et plus précisément de l’influence considérable de la nouvelle vague française sur une nouvelle conception du cinéma, un cinéma d’auteur vu comme libre et indépendant, porte-parole de la jeune génération. La deuxième dimension pouvant expliquer l’origine de ce nouveau corpus cinématographique homogène, est une dimension économique. Ces films ont en effet bénéficié d’un nouveau système de financement, basé sur le mode de la co-production européenne. Ce nouveau modèle économique aboutit à la création de circuits de formation, de production et de diffusion communs fortement marqués par cette dimension internationale. Ces paramètres vont aboutir, pour ainsi dire automatiquement, à certains points communs entre les films, allant de paramètres techniques, dus à l’emploi d’un certain quota de techniciens étrangers, à des décisions scénaristiques marquées par la cible internationale du public de festivals ainsi que par un encouragement des fictions médiatrices par les financeurs. La dernière dimension est une dimension psychologique. Suite à la faillite du politique, concrétisée par l’échec des accords d’Oslo, c’est le champ du fictionnel qui prend la relève, instaurant un nouveau régime esthétique cathartique. Les réalisateurs choisissent de mettre en scène une union fictionnelle. Cette union est le plus souvent spatiale, la fiction permettant de dépasser un morcellement territorial et identitaire omniprésent. Cet espace d’unification est certes immatériel, il n’en reste pas moins structurant. L’enfermement est remplacé par le fantasme d’un nouvel espace de projection nationale sans limite. Ces fantasmes permettent de plus en plus la rencontre fictionnelle. Même quand cette rencontre n’est pas directe, rencontre de deux personnages israélien et palestinien, elle est néanmoins présente. La mise en scène de personnages principaux palestiniens dans le cinéma israélien ou encore la présence de personnages israéliens dans certains films palestiniens donne à voir l’autre. Même quand elle ne déconstruit pas les stéréotypes elle sort au moins l’ennemi de son régime d’invisibilité.
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Books by Sabine Salhab
Nevertheless, the 21st century introduced new production schemes. In a climate of globalization and multiculturalism we can often see foreign movies on our national screens. This diversity is the product of generalization of co-productions. Without this new financing system few countries could produce and diffuse their own movies. But this system of transnational production creates new issues concerning these movies identity and more globally their aesthetics. It is indeed clearly established that production and diffusion often influence the final movie aesthetics. When numerous states can't reach profitability point with their own public and need to attract foreign financing and therefore foreign public they should conform to their horizon waiting (Jauss). To which extent are those directors influenced by this external pressure, essential to the very existence of their art? Is their a new movie category today, the “festival-movies” category?
We'll try to answer those questions using the example of middle-eastern cinemas (Lebanon-Palestine-Israel)
Il s’ouvre sur un état des lieux signé par six des auteurs les plus reconnus : Alexandre Adler, Christian Chesnot, André Miquel, Antoine Sfeir, Robert Solé, Benjamin Stora. Ils analysent les espoirs en train de naître et leurs conséquences possibles pour cette région du monde, dressent un bilan géopolitique de ces mouvements populaires et s’intéressent à leurs répercussions sur les relations avec les pays occidentaux.
La seconde partie du livre propose par ordre alphabétique 300 entrées politiques, culturelles, historiques, réalisées par une équipe de rédacteurs sous la direction d’Antoine Sfeir. Elle permet ainsi de replacer les révolutions récentes dans l’histoire mouvementée du Moyen Orient, façonnée par l’histoire des religions, l’histoire des empires, l’histoire des civilisations et celle de la rencontre avec l’Occident.
Chaque auteur a en outre choisi d’offrir son regard sur un thème particulier : Antoine Sfeir sur la corruption, Benjamin Stora sur le Maghreb, Robert Solé sur l’Egypte, Christian Chesnot sur l’eau… Ces entrées, plus longues et personnelles, feront l’objet d’une mise en page particulière. Pour la première fois, un ouvrage encyclopédique donne accès à l’histoire culturelle, religieuse, géopolitique de cette région, aussi complexe que décisive pour l’avenir de notre monde.
Le médium, étroitement lié à son contenu, flirte avec la limite de l'interdit qui participe de la structuration de sociétés plus ou moins marquées par l'empreinte religieuse. Il semble d'usage universel ce qui, en soi, est déjà un signe remarquable. C'est à l'exploration des différentes modalités de son usage que voudrait s'attacher l'ouvrage collectif ayant pour thème : La caricature au risque des autorités politiques et religieuses. L'intérêt majeur du projet réside dans la confrontation des approches et des possibilités offertes par des milieux tendus entre l'appel « moderne » de la critique possible de l'autorité (d'un homme, d'une parole, d'une expression de foi...) et la réplique « traditionnelle » du respect de celle-ci. L'affrontement premier est celui d'élites qui maîtrisent le verbe, mais il connaît de vastes prolongements populaires tant semble forte la puissance de l'image.
Dominique Avon, Professeur d'histoire contemporaine à l'université du Maine, enseignant à Sciences Po, licencié d'arabe (INALCO), est spécialisé dans l'histoire comparée des religions. Il coordonne le réseau interdisciplinaire de recherche DCIE.
Publié avec le soutien du CERHIO (universités Rennes 2, Angers et Le Mans) et de DCIE.
Papers by Sabine Salhab
Trois paramètres fondamentaux expliquent l’émergence du nouveau courant cinématographique transnational que je décris. La première dimension est historique, elle concerne à la fois les évolutions que connait la région entre les années 1950 et 1980 mais aussi un tournant fondamental dans l’histoire du cinéma. Le mythe sioniste qui visait à rassembler la diaspora juive divisée géographiquement, religieusement et culturellement est sérieusement écorné à partir des années 1980, plus précisément en 1982, date de l’invasion israélienne du Liban qui crée une vive désillusion en Israël, remettant ainsi en question les valeurs du sionisme et leur exaltation cinématographique. Le mythe du feda’i (combattant) palestinien est lui aussi remplacé par de nouvelles représentations, suite à l’échec des promesses faite au nom d’un nationalisme arabe moribond. Les fictions qui fleurissent dans les deux nations sont le symptôme de l’individualisation d’une parole auparavant fortement collective et marquée par l’idéologie des autorités politiques. Cette nouvelle place de l’auteur est cependant fortement tributaire de l’influence, quelque peu tardive mais néanmoins indéniable, du passage du cinéma vers la modernité, et plus précisément de l’influence considérable de la nouvelle vague française sur une nouvelle conception du cinéma, un cinéma d’auteur vu comme libre et indépendant, porte-parole de la jeune génération.
La deuxième dimension pouvant expliquer l’origine de ce nouveau corpus cinématographique homogène, est une dimension économique. Ces films ont en effet bénéficié d’un nouveau système de financement, basé sur le mode de la co-production européenne. Ce nouveau modèle économique aboutit à la création de circuits de formation, de production et de diffusion communs fortement marqués par cette dimension internationale. Ces paramètres vont aboutir, pour ainsi dire automatiquement, à certains points communs entre les films, allant de paramètres techniques, dus à l’emploi d’un certain quota de techniciens étrangers, à des décisions scénaristiques marquées par la cible internationale du public de festivals ainsi que par un encouragement des fictions médiatrices par les financeurs.
La dernière dimension est une dimension psychologique. Suite à la faillite du politique, concrétisée par l’échec des accords d’Oslo, c’est le champ du fictionnel qui prend la relève, instaurant un nouveau régime esthétique cathartique. Les réalisateurs choisissent de mettre en scène une union fictionnelle. Cette union est le plus souvent spatiale, la fiction permettant de dépasser un morcellement territorial et identitaire omniprésent. Cet espace d’unification est certes immatériel, il n’en reste pas moins structurant. L’enfermement est remplacé par le fantasme d’un nouvel espace de projection nationale sans limite. Ces fantasmes permettent de plus en plus la rencontre fictionnelle. Même quand cette rencontre n’est pas directe, rencontre de deux personnages israélien et palestinien, elle est néanmoins présente. La mise en scène de personnages principaux palestiniens dans le cinéma israélien ou encore la présence de personnages israéliens dans certains films palestiniens donne à voir l’autre. Même quand elle ne déconstruit pas les stéréotypes elle sort au moins l’ennemi de son régime d’invisibilité.
Nevertheless, the 21st century introduced new production schemes. In a climate of globalization and multiculturalism we can often see foreign movies on our national screens. This diversity is the product of generalization of co-productions. Without this new financing system few countries could produce and diffuse their own movies. But this system of transnational production creates new issues concerning these movies identity and more globally their aesthetics. It is indeed clearly established that production and diffusion often influence the final movie aesthetics. When numerous states can't reach profitability point with their own public and need to attract foreign financing and therefore foreign public they should conform to their horizon waiting (Jauss). To which extent are those directors influenced by this external pressure, essential to the very existence of their art? Is their a new movie category today, the “festival-movies” category?
We'll try to answer those questions using the example of middle-eastern cinemas (Lebanon-Palestine-Israel)
Il s’ouvre sur un état des lieux signé par six des auteurs les plus reconnus : Alexandre Adler, Christian Chesnot, André Miquel, Antoine Sfeir, Robert Solé, Benjamin Stora. Ils analysent les espoirs en train de naître et leurs conséquences possibles pour cette région du monde, dressent un bilan géopolitique de ces mouvements populaires et s’intéressent à leurs répercussions sur les relations avec les pays occidentaux.
La seconde partie du livre propose par ordre alphabétique 300 entrées politiques, culturelles, historiques, réalisées par une équipe de rédacteurs sous la direction d’Antoine Sfeir. Elle permet ainsi de replacer les révolutions récentes dans l’histoire mouvementée du Moyen Orient, façonnée par l’histoire des religions, l’histoire des empires, l’histoire des civilisations et celle de la rencontre avec l’Occident.
Chaque auteur a en outre choisi d’offrir son regard sur un thème particulier : Antoine Sfeir sur la corruption, Benjamin Stora sur le Maghreb, Robert Solé sur l’Egypte, Christian Chesnot sur l’eau… Ces entrées, plus longues et personnelles, feront l’objet d’une mise en page particulière. Pour la première fois, un ouvrage encyclopédique donne accès à l’histoire culturelle, religieuse, géopolitique de cette région, aussi complexe que décisive pour l’avenir de notre monde.
Le médium, étroitement lié à son contenu, flirte avec la limite de l'interdit qui participe de la structuration de sociétés plus ou moins marquées par l'empreinte religieuse. Il semble d'usage universel ce qui, en soi, est déjà un signe remarquable. C'est à l'exploration des différentes modalités de son usage que voudrait s'attacher l'ouvrage collectif ayant pour thème : La caricature au risque des autorités politiques et religieuses. L'intérêt majeur du projet réside dans la confrontation des approches et des possibilités offertes par des milieux tendus entre l'appel « moderne » de la critique possible de l'autorité (d'un homme, d'une parole, d'une expression de foi...) et la réplique « traditionnelle » du respect de celle-ci. L'affrontement premier est celui d'élites qui maîtrisent le verbe, mais il connaît de vastes prolongements populaires tant semble forte la puissance de l'image.
Dominique Avon, Professeur d'histoire contemporaine à l'université du Maine, enseignant à Sciences Po, licencié d'arabe (INALCO), est spécialisé dans l'histoire comparée des religions. Il coordonne le réseau interdisciplinaire de recherche DCIE.
Publié avec le soutien du CERHIO (universités Rennes 2, Angers et Le Mans) et de DCIE.
Trois paramètres fondamentaux expliquent l’émergence du nouveau courant cinématographique transnational que je décris. La première dimension est historique, elle concerne à la fois les évolutions que connait la région entre les années 1950 et 1980 mais aussi un tournant fondamental dans l’histoire du cinéma. Le mythe sioniste qui visait à rassembler la diaspora juive divisée géographiquement, religieusement et culturellement est sérieusement écorné à partir des années 1980, plus précisément en 1982, date de l’invasion israélienne du Liban qui crée une vive désillusion en Israël, remettant ainsi en question les valeurs du sionisme et leur exaltation cinématographique. Le mythe du feda’i (combattant) palestinien est lui aussi remplacé par de nouvelles représentations, suite à l’échec des promesses faite au nom d’un nationalisme arabe moribond. Les fictions qui fleurissent dans les deux nations sont le symptôme de l’individualisation d’une parole auparavant fortement collective et marquée par l’idéologie des autorités politiques. Cette nouvelle place de l’auteur est cependant fortement tributaire de l’influence, quelque peu tardive mais néanmoins indéniable, du passage du cinéma vers la modernité, et plus précisément de l’influence considérable de la nouvelle vague française sur une nouvelle conception du cinéma, un cinéma d’auteur vu comme libre et indépendant, porte-parole de la jeune génération.
La deuxième dimension pouvant expliquer l’origine de ce nouveau corpus cinématographique homogène, est une dimension économique. Ces films ont en effet bénéficié d’un nouveau système de financement, basé sur le mode de la co-production européenne. Ce nouveau modèle économique aboutit à la création de circuits de formation, de production et de diffusion communs fortement marqués par cette dimension internationale. Ces paramètres vont aboutir, pour ainsi dire automatiquement, à certains points communs entre les films, allant de paramètres techniques, dus à l’emploi d’un certain quota de techniciens étrangers, à des décisions scénaristiques marquées par la cible internationale du public de festivals ainsi que par un encouragement des fictions médiatrices par les financeurs.
La dernière dimension est une dimension psychologique. Suite à la faillite du politique, concrétisée par l’échec des accords d’Oslo, c’est le champ du fictionnel qui prend la relève, instaurant un nouveau régime esthétique cathartique. Les réalisateurs choisissent de mettre en scène une union fictionnelle. Cette union est le plus souvent spatiale, la fiction permettant de dépasser un morcellement territorial et identitaire omniprésent. Cet espace d’unification est certes immatériel, il n’en reste pas moins structurant. L’enfermement est remplacé par le fantasme d’un nouvel espace de projection nationale sans limite. Ces fantasmes permettent de plus en plus la rencontre fictionnelle. Même quand cette rencontre n’est pas directe, rencontre de deux personnages israélien et palestinien, elle est néanmoins présente. La mise en scène de personnages principaux palestiniens dans le cinéma israélien ou encore la présence de personnages israéliens dans certains films palestiniens donne à voir l’autre. Même quand elle ne déconstruit pas les stéréotypes elle sort au moins l’ennemi de son régime d’invisibilité.