L'espace mosellan est foncièrement germanique, considéré comme une émanation directe des Gran... more L'espace mosellan est foncièrement germanique, considéré comme une émanation directe des Grandes Invasions d'où serait issue une Lorraine coupée en deux, germanique - donc franque - d'un côté et romane de l'autre, ayant conservé les traditions du Bas-Empire, le tout séparé par une frontière linguistique. Cette image, directement issue de l'historiographie d'outre-Rhin du XIXe siècle, a toujours force de loi, en Lorraine comme ailleurs, en dépit des progrès de la recherche. Le but de ma thèse est de démontrer que ces théories, forgées en fait sur des critères essentiellement toponymiques, ne reposent sur aucun fondement scientifique réel et ne peuvent résister aux avancées de la recherche moderne, notamment archéologiques. Elle s'articule en trois parties : 1 : Adapter l'espace mosellan au panorama général de l'historiographie moderne. Etudier cet ensemble de l'intérieur, non plus en fonction de pseudo-invasions extérieures mais comme une entit...
Simmer Alain. Greule (Albrecht), Kully (Rolf Max), Müller (Wulf) & Zotz (Thomas), eds. Die Re... more Simmer Alain. Greule (Albrecht), Kully (Rolf Max), Müller (Wulf) & Zotz (Thomas), eds. Die Regio Basiliensis von der Antike zum Mittelalter. Land am Rheinknie im Spiegel der Namen. La région de Bâle et les rives du Rhin de l’Antiquité au Moyen Âge : aspects toponymiques et historiques, (Veröffentlichungen der Kommission für geschichtliche Landeskunde in Baden-Württemberg, Reihe B, 195) 2013. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 92, fasc. 2, 2014. Histoire médiévale, moderne et contemporaine Middeleeuwse, moderne en hedendaagse geschiedenis. pp. 778-787
Aucune sepulture a caractere militaire du Bas-Empire n'avait jusqu'alors ete signalee dan... more Aucune sepulture a caractere militaire du Bas-Empire n'avait jusqu'alors ete signalee dans le nord du departement de la Moselle. En 1981, deux tombes de ce type ont ete decouvertes a Molvange, non loin de Thionville. Datables des annees 380-420, elles constituent une premiere pour cet horizon culturel, d'autant que ces trouvailles ne sont pas isolees et s'integrent a un ensemble micro-regional, d'une densite assez surprenante, jetant un eclairage nouveau sur la protection des vici gallo-romains des alentours.
Simmer Alain. Moselle. — Audun-le-Tiche. Le Calvaire. In: Archéologie médiévale, tome 8, 1978. pp... more Simmer Alain. Moselle. — Audun-le-Tiche. Le Calvaire. In: Archéologie médiévale, tome 8, 1978. pp. 302-303
On considere souvent que les rites funeraires de l'epoque merovingienne sont aujourd'hui ... more On considere souvent que les rites funeraires de l'epoque merovingienne sont aujourd'hui bien connus, cependant, le prelevement des crânes reste encore problematique. De nombreux cas ont pu etre inventories dans l'est de la France, aussi bien pour des fouilles anciennes que pour des sites recemment exploites. Si la decapitation ne peut etre retenue, on peut parler d'un veritable rite de prelevement des crânes, qui se materialise, soit par une absence de crâne, soit par une position inhabituelle ou encore par l'inhumation separee du crâne. Bien qu'il soit encore trop tot pour cerner les modalites exactes de ces pratiques, il est permis d'affirmer qu'il s'agit de la resurgence d'un culte des crânes, en vigueur des l'epoque prehistorique et qui se prolongera bien au-dela de l'epoque merovingienne, par l'apparition d'ossuaires, notamment en Lorraine. On y retrouvera la meme veneration des crânes, sous un vernis de christianisme et ce, jusqu'a l'aube du XIXe siecle.
Aucune sepulture a caractere militaire du Bas-Empire n'avait jusqu'alors ete signalee dan... more Aucune sepulture a caractere militaire du Bas-Empire n'avait jusqu'alors ete signalee dans le nord du departement de la Moselle. En 1981, deux tombes de ce type ont ete decouvertes a Molvange, non loin de Thionville. Datables des annees 380-420, elles constituent une premiere pour cet horizon culturel, d'autant que ces trouvailles ne sont pas isolees et s'integrent a un ensemble micro-regional, d'une densite assez surprenante, jetant un eclairage nouveau sur la protection des vici gallo-romains des alentours.
Simmer Alain. Audun-le-Tiche (Moselle). Le Bois de Butte. In: Archeologie medievale, tome 14, 198... more Simmer Alain. Audun-le-Tiche (Moselle). Le Bois de Butte. In: Archeologie medievale, tome 14, 1984. p. 375.
Identification du Senonas mentionne par Ammien, ou en 356 Julien rencontre les Alamans, non avec ... more Identification du Senonas mentionne par Ammien, ou en 356 Julien rencontre les Alamans, non avec Sens mais avec Senon, chez les Mediomatriques alors qu'Ammien indique faussement le pays trevire. Cette agglomeration est un carrefour routier avec une vingtaine de villae dans les environs possedent divers etablissements publics antiques et un burgus date du IIIe s. Ce site a donc pu accueillir Julien et une troupe reduite
Les monnaies romaines de la nécropole mérovingienne d'Audun-le-Tiche Sans Gabriel Stiller, les fo... more Les monnaies romaines de la nécropole mérovingienne d'Audun-le-Tiche Sans Gabriel Stiller, les fouilles de la nécropole mérovingienne d'Audun n'auraient probablement pas eu lieu; en tout état de cause elles n'auraient certainement jamais dépassé le stade des sondages préalables entrepris en 1968. C'est en effet grâce au rapport favorable établi à l'époque par le correspondant de la Direction des Antiquités, en l'occurrence Gabriel Stiller, que Roger Billoret autorisa la poursuite des travaux à Audun. C'est toujours Gabriel Stiller qui corrigea mon compterendu de fouilles et c'est encore lui qui apporta diverses modifications au premier article scientifique paru dans Les Cahiers Lorrains sur la nécropole mérovingienne d'Audun. Tout au long des travaux, il continuait à nous rendre régulièrement visite, alors que les autorisations de fouilles programmées ne nécessitaient plus sa présence, s'extasiant, comme au premier jour, sur la moindre trouvaille, même la plus modeste. Et c'est certainement cet aspect du personnage qui restera à tous ceux à qui, comme moi, il a insufflé sa passion communicative pour l'archéologie. Il aurait donc semblé hors de propos de rendre un hommage à Gabriel Stiller sans évoquer la nécropole mérovingienne d'Audunle-Tiche. Cette nécropole n'a pas révélé que du matériel mérovingien 1 : une centaine de monnaies romaines y a également été découverte. Rien de bien surprenant lorsqu'on sait que le cimetière a été implanté autour d'un fanum gallo-romain, d'où provient la majorité de ces monnaies. Mais les 200 sépultures mérovingiennes exhumées en ont également livré, dans une moindre mesure-une trentaine de pièceset ces deux séries doivent être mises en parallèle.
Depuis quelque temps déjà, le concept des « grandes invasions » a été abandonné et la colonisatio... more Depuis quelque temps déjà, le concept des « grandes invasions » a été abandonné et la colonisation germanique de la Gaule passe actuellement pour une banale erreur d'interprétation historique1. Ce qui pourrait se résumer à une simple péripétie historiogra-phique revêt une importance particulière pour l'espace mosellan, toujours marqué par une bivalence romano-germanique, encore considérée comme un héritage de la colonisation franque. Loin d'une simple divergence de vues entre historiens, c'est d'un véritable renversement de paradigmes dont il s'agit : plus d'inva-sions, donc plus de colonisation, donc plus de Francs... Et l'existence même de ces Francs en tant que peuple se retrouve largement remise en cause : selon la récente théorie de l'ethnoge-nèse, un peuple ne se constitue que par un processus historique au cours duquel il ne cesse de se transformer. En d'autres termes, l'ethnicité « barbare »-probablement un simple concept mis en scène par le pouvoir romain pour des raisons politiques-doit être repensée totalement*. La thèse d'un renouvellement ethnique de la Lorraine mosellane par un peuplement franc est à revoir. Et une nouvelle approche de la genèse de ce germanisme mosellan, toujours étonnamment vivace, s'impose. Une vivacité à double aspect, linguistique et toponymique : tandis que le dialecte s'estompe peu à peu, la toponymie germanique demeure massive. Dès lors, comment retrouver l'origine de cette langue et de ces centaines de noms de lieux qui confèrent un cachet bien particulier à l'espace mosellan, toujours partagé en deux zones par une frontière linguistique 1
L'espace mosellan est foncièrement germanique, considéré comme une émanation directe des Gran... more L'espace mosellan est foncièrement germanique, considéré comme une émanation directe des Grandes Invasions d'où serait issue une Lorraine coupée en deux, germanique - donc franque - d'un côté et romane de l'autre, ayant conservé les traditions du Bas-Empire, le tout séparé par une frontière linguistique. Cette image, directement issue de l'historiographie d'outre-Rhin du XIXe siècle, a toujours force de loi, en Lorraine comme ailleurs, en dépit des progrès de la recherche. Le but de ma thèse est de démontrer que ces théories, forgées en fait sur des critères essentiellement toponymiques, ne reposent sur aucun fondement scientifique réel et ne peuvent résister aux avancées de la recherche moderne, notamment archéologiques. Elle s'articule en trois parties : 1 : Adapter l'espace mosellan au panorama général de l'historiographie moderne. Etudier cet ensemble de l'intérieur, non plus en fonction de pseudo-invasions extérieures mais comme une entit...
Simmer Alain. Greule (Albrecht), Kully (Rolf Max), Müller (Wulf) & Zotz (Thomas), eds. Die Re... more Simmer Alain. Greule (Albrecht), Kully (Rolf Max), Müller (Wulf) & Zotz (Thomas), eds. Die Regio Basiliensis von der Antike zum Mittelalter. Land am Rheinknie im Spiegel der Namen. La région de Bâle et les rives du Rhin de l’Antiquité au Moyen Âge : aspects toponymiques et historiques, (Veröffentlichungen der Kommission für geschichtliche Landeskunde in Baden-Württemberg, Reihe B, 195) 2013. In: Revue belge de philologie et d'histoire, tome 92, fasc. 2, 2014. Histoire médiévale, moderne et contemporaine Middeleeuwse, moderne en hedendaagse geschiedenis. pp. 778-787
Aucune sepulture a caractere militaire du Bas-Empire n'avait jusqu'alors ete signalee dan... more Aucune sepulture a caractere militaire du Bas-Empire n'avait jusqu'alors ete signalee dans le nord du departement de la Moselle. En 1981, deux tombes de ce type ont ete decouvertes a Molvange, non loin de Thionville. Datables des annees 380-420, elles constituent une premiere pour cet horizon culturel, d'autant que ces trouvailles ne sont pas isolees et s'integrent a un ensemble micro-regional, d'une densite assez surprenante, jetant un eclairage nouveau sur la protection des vici gallo-romains des alentours.
Simmer Alain. Moselle. — Audun-le-Tiche. Le Calvaire. In: Archéologie médiévale, tome 8, 1978. pp... more Simmer Alain. Moselle. — Audun-le-Tiche. Le Calvaire. In: Archéologie médiévale, tome 8, 1978. pp. 302-303
On considere souvent que les rites funeraires de l'epoque merovingienne sont aujourd'hui ... more On considere souvent que les rites funeraires de l'epoque merovingienne sont aujourd'hui bien connus, cependant, le prelevement des crânes reste encore problematique. De nombreux cas ont pu etre inventories dans l'est de la France, aussi bien pour des fouilles anciennes que pour des sites recemment exploites. Si la decapitation ne peut etre retenue, on peut parler d'un veritable rite de prelevement des crânes, qui se materialise, soit par une absence de crâne, soit par une position inhabituelle ou encore par l'inhumation separee du crâne. Bien qu'il soit encore trop tot pour cerner les modalites exactes de ces pratiques, il est permis d'affirmer qu'il s'agit de la resurgence d'un culte des crânes, en vigueur des l'epoque prehistorique et qui se prolongera bien au-dela de l'epoque merovingienne, par l'apparition d'ossuaires, notamment en Lorraine. On y retrouvera la meme veneration des crânes, sous un vernis de christianisme et ce, jusqu'a l'aube du XIXe siecle.
Aucune sepulture a caractere militaire du Bas-Empire n'avait jusqu'alors ete signalee dan... more Aucune sepulture a caractere militaire du Bas-Empire n'avait jusqu'alors ete signalee dans le nord du departement de la Moselle. En 1981, deux tombes de ce type ont ete decouvertes a Molvange, non loin de Thionville. Datables des annees 380-420, elles constituent une premiere pour cet horizon culturel, d'autant que ces trouvailles ne sont pas isolees et s'integrent a un ensemble micro-regional, d'une densite assez surprenante, jetant un eclairage nouveau sur la protection des vici gallo-romains des alentours.
Simmer Alain. Audun-le-Tiche (Moselle). Le Bois de Butte. In: Archeologie medievale, tome 14, 198... more Simmer Alain. Audun-le-Tiche (Moselle). Le Bois de Butte. In: Archeologie medievale, tome 14, 1984. p. 375.
Identification du Senonas mentionne par Ammien, ou en 356 Julien rencontre les Alamans, non avec ... more Identification du Senonas mentionne par Ammien, ou en 356 Julien rencontre les Alamans, non avec Sens mais avec Senon, chez les Mediomatriques alors qu'Ammien indique faussement le pays trevire. Cette agglomeration est un carrefour routier avec une vingtaine de villae dans les environs possedent divers etablissements publics antiques et un burgus date du IIIe s. Ce site a donc pu accueillir Julien et une troupe reduite
Les monnaies romaines de la nécropole mérovingienne d'Audun-le-Tiche Sans Gabriel Stiller, les fo... more Les monnaies romaines de la nécropole mérovingienne d'Audun-le-Tiche Sans Gabriel Stiller, les fouilles de la nécropole mérovingienne d'Audun n'auraient probablement pas eu lieu; en tout état de cause elles n'auraient certainement jamais dépassé le stade des sondages préalables entrepris en 1968. C'est en effet grâce au rapport favorable établi à l'époque par le correspondant de la Direction des Antiquités, en l'occurrence Gabriel Stiller, que Roger Billoret autorisa la poursuite des travaux à Audun. C'est toujours Gabriel Stiller qui corrigea mon compterendu de fouilles et c'est encore lui qui apporta diverses modifications au premier article scientifique paru dans Les Cahiers Lorrains sur la nécropole mérovingienne d'Audun. Tout au long des travaux, il continuait à nous rendre régulièrement visite, alors que les autorisations de fouilles programmées ne nécessitaient plus sa présence, s'extasiant, comme au premier jour, sur la moindre trouvaille, même la plus modeste. Et c'est certainement cet aspect du personnage qui restera à tous ceux à qui, comme moi, il a insufflé sa passion communicative pour l'archéologie. Il aurait donc semblé hors de propos de rendre un hommage à Gabriel Stiller sans évoquer la nécropole mérovingienne d'Audunle-Tiche. Cette nécropole n'a pas révélé que du matériel mérovingien 1 : une centaine de monnaies romaines y a également été découverte. Rien de bien surprenant lorsqu'on sait que le cimetière a été implanté autour d'un fanum gallo-romain, d'où provient la majorité de ces monnaies. Mais les 200 sépultures mérovingiennes exhumées en ont également livré, dans une moindre mesure-une trentaine de pièceset ces deux séries doivent être mises en parallèle.
Depuis quelque temps déjà, le concept des « grandes invasions » a été abandonné et la colonisatio... more Depuis quelque temps déjà, le concept des « grandes invasions » a été abandonné et la colonisation germanique de la Gaule passe actuellement pour une banale erreur d'interprétation historique1. Ce qui pourrait se résumer à une simple péripétie historiogra-phique revêt une importance particulière pour l'espace mosellan, toujours marqué par une bivalence romano-germanique, encore considérée comme un héritage de la colonisation franque. Loin d'une simple divergence de vues entre historiens, c'est d'un véritable renversement de paradigmes dont il s'agit : plus d'inva-sions, donc plus de colonisation, donc plus de Francs... Et l'existence même de ces Francs en tant que peuple se retrouve largement remise en cause : selon la récente théorie de l'ethnoge-nèse, un peuple ne se constitue que par un processus historique au cours duquel il ne cesse de se transformer. En d'autres termes, l'ethnicité « barbare »-probablement un simple concept mis en scène par le pouvoir romain pour des raisons politiques-doit être repensée totalement*. La thèse d'un renouvellement ethnique de la Lorraine mosellane par un peuplement franc est à revoir. Et une nouvelle approche de la genèse de ce germanisme mosellan, toujours étonnamment vivace, s'impose. Une vivacité à double aspect, linguistique et toponymique : tandis que le dialecte s'estompe peu à peu, la toponymie germanique demeure massive. Dès lors, comment retrouver l'origine de cette langue et de ces centaines de noms de lieux qui confèrent un cachet bien particulier à l'espace mosellan, toujours partagé en deux zones par une frontière linguistique 1
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