List of Publications by Freddie PLassard
Des mots aux actes n°3 : Jean-René Ladmiral : une oeuvre en mouvement, Revue Septet, 2012
Freddie Plassard Une praxéologie, qu'est-ce à dire ? L a notion de praxéologie apparaît sous la p... more Freddie Plassard Une praxéologie, qu'est-ce à dire ? L a notion de praxéologie apparaît sous la plume de J.-R. Ladmiral dans le cadre de la typologie des discours traductologiques. J.-R.Ladmiral revient à plusieurs reprises sur cette notion dont il affine progressivement la définition, la première occurrence étant, à notre connaissance, celle des Théorèmes (1979 : 210, note 51) : il s'agit de « contribuer à une praxéologie de la traduction ». Un an plus tard (1980 : 25-26), il définit la praxéologie de la traduction comme discipline ayant pour vocation d'apporter son aide théorique au travail du traducteur sur le terrain. Quelques années plus tard, il qualifie le discours praxéologique comme « la façon dont il y a lieu de s'y prendre pour traduire » (1987a : 5). Il y fait également référence deux ans plus tard, en ces termes (1989 : 10-11) : « une science de l'action, une praxéologie, une science de la pratique en un sens aristotélicien tel que le reprend un Jürgen Habermas ». Traducteur de philosophie et notamment de J. Habermas, J.-R. Ladmiral n'est pas sans savoir que la relation entre théorie et pratique jalonne en effet l'histoire de la philosophie, d'Aristote qui l'a traitée sous la forme de l'opposition entre pratique et technique, à J. Habermas en passant par Kant et Hegel. Distinguant pratique et praxis, terme connoté par le discours marxolo-gique (1973 : XXXVI), J.-R. Ladmiral attire l'attention du lecteur de la traduction de J. Habermas sur l'écart existant entre praxis (alld.) et pratique (fr.), tout en recentrant le débat sur la portée de la dialectique théorie-pratique dans les sciences sociales, réel enjeu du débat (1973 : XXXI).
Grass (ed) : Traduction des normes et normes de traduction dans l'espace européen, 2011
Translationes, 2010
Mineur de fond ou chirurgien esthétique ? Traducteur et traduction dans Vengeance du traducteur d... more Mineur de fond ou chirurgien esthétique ? Traducteur et traduction dans Vengeance du traducteur de Brice Matthieussent « Pourquoi vouloir à tout prix mettre de l'ordre dans le chaos des fragments épars, dans le fatras de pièces détachées, dans le vrac de la vie ? » B. Matthieussent Freddie Plassard-ESIT (Université Paris 3) Résumé : Dans ce roman, Brice Matthieussent aborde la question de la relation entre auteur et traducteur sous la forme d'une prise de pouvoir du second sur le premier par note du traducteur interposée. Au terme d'une littérale mise à mort de l'auteur, non plus seulement symbolique mais physique, c'est aussi une esthétique de la traduction qui se dessine, tour à tour appropriation, digestion, déménagement et transgression, esthétique qu'il serait toutefois abusif de porter au compte de l'auteur du roman, lui-même traducteur renommé. Abstract : In the novel, the author focuses on the translator-author relationship and tackles the question from the point of view of the translator's note. The author is eventually murdered by the translator as a revenge, not only in symbolical terms but also in literal terms. A given aesthetics of translation is thereby conveyed, going through stages of appropriation, digestion, transportation and transgression of text and translation rules, which nonetheless does not necessarily reflect the genuine author's stand, a famous translator himself.
Cahiers du GEPE Outils de traduction outil du traducteur , 2010
Intertextualité et technologies de l'information et de la communication : principe et mise en oeu... more Intertextualité et technologies de l'information et de la communication : principe et mise en oeuvre Résumé | Plan | Texte | Bibliographie | Citation | Auteur Résumés | Résumé | Abstract |
As a new development from the Internet, distribution lists enable translators to gather in virtua... more As a new development from the Internet, distribution lists enable translators to gather in virtual communities and share with their colleagues the difficulties they encounter in their activities, and solve them, at least to a certain extent. These lists therefore serve as a cognitive tool, both as a supplement to traditional problem-solving strategies and as a substitute to existing research methods. They also serve as a tool for creating new forms of social life in a community. What concepts and methodologies , event if borrowed from other disciplines such as sociology, would be useful in their description and understanding?
Cet article aborde la relation parfois complexe entre théoriciens et praticiens, source de clivag... more Cet article aborde la relation parfois complexe entre théoriciens et praticiens, source de clivages voire de critiques ou malentendus réciproques. Il commence par camper les termes du débat et l’aborde sous l’angle spécifique de l’évaluation des traductions. Là où le propos des traductologues vise la pratique pédagogique ou la critique et la réception des traductions, celui des praticiens semble souvent emprunter au langage des donneurs d’ouvrage et se mouler dans un appareil conceptuel défini de l’extérieur, de plus en plus régi par la ou les normes émanant d’institutions de normalisation.
En rendant compte de sa propre expérience de traducteur littéraire, Larbaud pose en réalité les l... more En rendant compte de sa propre expérience de traducteur littéraire, Larbaud pose en réalité les linéaments d’une discipline non encore constituée au moment de la rédaction de Sous l’invocation de Saint Jérôme. Il y égrène les axes thématiques d’une théorisation qui n’a cessé de se déployer : processus de traduction articulé autour du rapport au texte, intertextualité, typologie des connaissances mobilisées pour traduire, outils du traducteur, acteurs textuels, travail de reformulation, rapport à la langue, maternelle ou étrangère, à l’usage et au style, autant d’éléments subsumés sous la question du « comment traduire » et de son corollaire, l’« éthique du traducteur ».
Cet article met en regard la conception de la compréhension et du sens dans la théorie interpréta... more Cet article met en regard la conception de la compréhension et du sens dans la théorie interprétative et dans les modèles cognitifs de la compréhension à la lecture. Il en souligne les présupposés respectifs et fait ressortir les points de convergence mais aussi de divergence.
Abstract
In this novel, the author focuses on the translator-author relationship and tackles the ... more Abstract
In this novel, the author focuses on the translator-author relationship and tackles the question from the point of view of the translator’s note. The author is eventually murdered by the translator as a revenge, not only in symbolical terms but also in literal terms. A given aesthetics of translation is thereby conveyed, going through stages of appropriation, digestion, transportation and transgression of text and translation rules, which nonetheless do not necessarily reflect the genuine author’s stand, a famous translator himself.
Keywords : Translator-author relationship, author’s death, translator’s note, appropriation, transgression.
Résumé
Dans ce roman, Brice Matthieussent aborde la question de la relation entre auteur et traducteur sous la forme d’une prise pouvoir du second sur le premier par note de bas de page interposée. Au terme d’une mise à mort de l’auteur, non plus seulement symbolique mais physique, c’est aussi une esthétique de la traduction qui se dessine, tour à tour appropriation, digestion, déménagement et transgression, esthétique qu’il serait toutefois abusif de porter au compte de l’auteur du roman, lui-même traducteur renommé.
Mots clés :Relation auteur-traducteur, mort de l’auteur, note du traducteur, appropriation, transgression.
in D. Gouadec (dir.) : Traduction – Localisation, Paris, La Maison du dictionnaire, pp. 177-199.L... more in D. Gouadec (dir.) : Traduction – Localisation, Paris, La Maison du dictionnaire, pp. 177-199.Les listes de diffusion, fondée sur l’échange conversationnel par courrier électronique interposé, fournissent au traductologue un matériau nouveau et donnent accès aux délibérations des traducteurs entre eux sur des points ou difficultés de traductions en cours de réalisation. Deux fonctions principales de ces listes se dégagent, une fonction cognitive, l’aide apportée à la réalisation de problèmes, et une fonction sociale de lien social entre praticiens longtemps cantonnés à une forme d’isolement. L4apport cognitif spécifique est analysé au regard d’une grille de coûts cognitifs élaborée par D. Memmi, spécialiste en intelligence artificielle.
Cet article a pour l’objet de reposer la question de l’anglicisation du français au regard de la ... more Cet article a pour l’objet de reposer la question de l’anglicisation du français au regard de la francophonie d’une part et de la traduction d’autre part. Il passe en revue les différentes fonctions de la langue, en termes tour à tour diplomatique, culturel, vecteur de communication et de communication professionnelle en particulier. Il analyse les tenants et aboutissants de la francophonie non plus défensive et passéiste, territoriale et patrimoniale mais ouverte sur l’avenir, sans rejet ni relégation des autres langues, et s’appuie à cette fin sur les textes d’auteurs comme P. Dumont, J.M. Eloy, E. Glissant mais aussi sur des textes institutionnels définissant la politique linguistique en France. L’anglicisation est elle aussi envisagée sous ses différentes formes, ses terrains de prédilection et son incidence sur la pratique de la traduction, avec son lot de phénomènes linguistiques (emprunt, interférences, etc.) mais aussi du point de vue du marché de la traduction et du rôle que les praticiens eux-mêmes peuvent y jouer.
Papers by Freddie PLassard
FORUM, 2006
Though reading is seldom examined as such in translation studies, it is a major skill of translat... more Though reading is seldom examined as such in translation studies, it is a major skill of translation competence. While first describing a particular experience and showing various aspects of the reading activity, the article outlines the main features of reading in the translation process and tries to relate them to the literature on reading.
Anamur, Bulut, Uras-Yilmaz (eds) : La traduction sous tous ses aspects au centre de gravité du dialogue international, 2009
« La traductologie, c'est aujourd'hui l'ouverture géographique », Y. Gambier Freddie Plassard, ES... more « La traductologie, c'est aujourd'hui l'ouverture géographique », Y. Gambier Freddie Plassard, ESIT-Université Paris 3 L'idée de la présente communication est née d'échanges à bâtons rompus avec le Professeur Lederer, où m'est venue l'idée, confortée par elle, par quelques numéros de revues et plusieurs publications sur ce thème, que la traductologie était en voie d'idéologisation. Le terme figure du reste dans l'appel à communication du présent colloque et l'occasion m'a semblée belle de tenter de démontrer ce qui n'était initialement qu'une intuition, sans toutefois exclure d'autres évolutions en cours. A défaut d'une position suffisamment surplombante et à l'idée que les publications en traductologie se comptent par dizaines de milliers, « comme s'il y avait une plus grande communauté d'auteurs que de lecteurs » (Gambier, 2001-02 : 26), ou qu'elles se répertorient en non moins de 600 mots-clés dans la TSB (Benjamin's Translations Studies bibliography), et compte tenu par ailleurs des contraintes éditoriales, je me contenterai ici d'essayer, à partir d'articles contribuant au moins partiellement à dresser un état de l'art, à dégager quelques faits saillants ou tendances, de façon à livrer un instantané de la « traductosphère », sans prétendre ni à l'exhaustivité ni à l'infaillibilité. I. Etat des lieux La traductologie s'est développée comme corollaire de la multiplication des formations à la traduction, elles-mêmes issues de l'idée que la traduction était un savoir-faire et comme tel susceptible d'acquisition, elle est donc ancrée dans la pratique dont elle procède. 1) Positionnement de la traductologie par rapport à la pratique Dans une analyse réaliste de l'évolution de la profession, dénuée de l'alarmisme et du pessimisme décelé sous d'autres plumes, Y. Gambier, tout en estimant la dichotomie théorie/pratique vaine, n'y consacre pas moins un article, soulignant que « si la traductologie est la théorisation des pratiques et non pure spéculation, elle devrait évoluer avec ces pratiques » (2001-02 : 27). Il n'est pas le seul à se préoccuper de cette question, M. Lederer arguant quant à elle du fait que la traductologie, en tant que réflexion sur la pratique, passe nécessairement par l'observation des faits qui en sont issus (2008 : 132). L. van Doorslaer (2007 : 221-222) note à propos de la carte de J. Holmes, que « the most interesting and possibly also enigmatic line in this basic map is the dotted line between two main areas. », entre théorie et pratique, incitant à revoir l'articulation entre ces deux champs 1. La traductologie semble s'être progressivement autonomisée par rapport à la pratique, champ d'expérimentation ou de vérification des intuitions et hypothèses formulées 2. Comme le donne à voir l'historique de la FIT sur son
Laplace, Lederer, Gile (eds) La traduction et ses métiers, 2009
La traduction étant considérée avant tout comme un savoir-faire, il est coutume de considérer que... more La traduction étant considérée avant tout comme un savoir-faire, il est coutume de considérer que sa pratique constitue le tremplin privilégié pour pouvoir et savoir l'enseigner. Aux formes de l'enseignement en face-à-face où un cours de traduction consiste, très schématiquement, à lire ou faire lire à voix haute une traduction écrite et à en commenter en groupe les faiblesses et les points forts, tout en apportant les compléments cognitifs nécessaires à une reformulation optimisée, l'outil informatique offre une variante, dans la mesure où sa présence en salle de cours permet de simuler les conditions réelles de la pratique, tout en amenant à redéfinir le cadre pédagogique. J'anime depuis maintenant quatre ans un atelier de traduction spécialisée à l'université de Marne-la-Vallée et c'est de cette expérience que je souhaiterais ici rendre compte, afin d'en dresser une sorte de bilan provisoire. I. Cadre pédagogique Quelques précisions terminologiques s'imposent de prime abord. Le terme d'atelier implique un enseignement présentiel en salle informatique multiposte, où chaque étudiant dispose d'un ordinateur équipé des fonctions bureautiques classiques-traitement de texte, tableur et base de données-et d'une connexion au site de l'université, richement doté 1 et à l'Internet. Il implique aussi et surtout la forme prise par l'enseignement, dispensé non plus selon la méthode traditionnelle où un même texte est traduit par l'ensemble du groupe 2 , mais où chaque étudiant est chargé de réaliser, au fil des séances-au rythme d'une séance hebdomadaire d'une heure et demie sur les douze semaines d'un semestre-un dossier de traduction qui lui est propre, chacun traduisant un texte différent. Selon la consigne initialement donnée, la traduction, qui s'effectue d'anglais en français, doit porter sur un texte spécialisé d'environ trente-cinq pages. Par traduction spécialisée, il convient d'entendre la traduction de textes portant sur un domaine de spécialité, circonscrit de fait et en raison de mon propre profil, à des domaines scientifiques et techniques, sans tenir compte à ce stade des éventuelles contraintes techniques liées au format des textes, extraits d'ouvrages publiés ou de sites sélectionnés sur la Toile. I.1 Les apprenants Cet enseignement s'adresse à des étudiants de la filière langues étrangères appliquées, mention traduction spécialisée, du niveau Mastère 1, équivalent à l'ancienne maîtrise du système universitaire français. Ces étudiants suivent des cours de traduction dans différents domaines de spécialité, au nombre desquels la traduction juridique et économique, des cours de traductologie et des cours de traduction assistée par ordinateur, sans oublier des cours de traduction littéraire, l'ensemble de ces cours représentant une charge de trente-cinq heures hebdomadaires, laissant peu de place au travail individuel. Ils sont censés avoir déjà abordé 1 Il s'agit d'une université à dominante technique et scientifique, avec mise en ligne de nombreux cours et accès, dès lors que l'interrogation se fait dans les locaux de l'université, à la collection des Techniques de l'ingénieur. 2 Michel Rochard « Pédagogie de la révision utile dans une formation professionnalisante », La tribune internationale des langues vivantes, La traductologie de plein champ, n° 43, novembre 2007, pp. 81-87 (p. 81).
Berh I. (ed) Langue, économie, entreprise, 2007
"Le cyberspace : urbanistique nomade, génie logiciel, ponts et chaussées liquides de l'Espace du ... more "Le cyberspace : urbanistique nomade, génie logiciel, ponts et chaussées liquides de l'Espace du savoir…" Pierre Lévy L'avènement des nouvelles technologies de l'information et de la communication ont marqué un véritable tournant dans la pratique de la traduction. Les traducteurs, praticiens de l'écrit, sont en effet aux premières loges des changements survenus dans l'ordre scriptural et l'essentiel de la communication à laquelle donne lieu leur activité passe désormais par Internet. L'ensemble des fonctionnalités offertes par la Toile ne modifie pas seulement les relations avec la clientèle, plus souvent écrite qu'orale, mais aussi la démarche de traduction elle-même, notamment la recherche documentaire effectuée quasi exclusivement sur la Toile, jusques et y compris le régime de sociabilité entretenue par les traducteurs entre eux. L'inscription à une voire des listes de diffusion a en effet littéralement révolutionné la pratique sur ce point, et loin de l'image d'un traducteur enfermé de gré ou de force dans une tour d'ivoire, les liens sont aujourd'hui constants entre membres de cette nouvelle communauté virtuelle.
Lederer M. (ed) : Le sens en traduction, 2006
Le sens aux enchères « Innombrables sont les collocations familières sur lesquelles la compréhens... more Le sens aux enchères « Innombrables sont les collocations familières sur lesquelles la compréhension anticipe, innombrables aussi les associations d'idées sur lesquelles anticipe la logique. » Seleskovitch Les listes de diffusion, qui se sont multipliées en l'espace d'une décennie, reposent sur le principe du courrier électronique et consistent en l'envoi d'une question à un groupe de colistiers, précisément réunis par l'existence d'une liste. Elles donnent accès aux délibérations des traducteurs sur l'élaboration progressive d'un voire du sens et revêtent une double fonction, cognitive et sociale, voire socio-cognitive. La plus familière d'entre elles est pour nous celle du réseau franco-allemand, dont un suivi systématique sur trois mois nous a permis de dégager quelques tendances et une catégorisation des questions posées en rubriques, compréhension, pour les questions portant sur la compréhension en langue de départ, reformulation, pour celles portant sur la reformulation en langue d'arrivée, terminologie, lorsqu'il s'agit de cerner un concept précis et de lui trouver une correspondance stricte, en langue, recherche documentaire, lorsqu'il s'agit de trouver des pistes permettant de mieux cerner une notion ou un domaine et sociabilité, lorsque la question posée n'est pas en rapport direct avec la traduction, mais relève de la vie du groupe constitué par la liste ou des individus qui la composent, même si les questions et réponses échangées sont parfois difficiles à répertorier selon des catégories aussi tranchées, mais empiètent bien souvent sur plusieurs catégories, telle question posée, compréhension par exemple, pouvant appeler des réponses d'ordre terminologique ou documentaire. Sur le faible échantillon étudié, ce sont les questions de reformulation qui l'emportent, ce qui ne saurait réellement nous étonner, la « fin » de toute traduction n'étant-elle pas de reformuler? Quelle que soit la catégorisation et directement ou indirectement, toutes les questions ont pour objet un ou le sens, concept suffisamment nodal en traduction pour faire de la théorie interprétative de la traduction la « théorie du sens ». Plutôt que d'en donner une définition a priori, c'est de son élaboration progressive et collective sur une liste de diffusion qu'il s'agira ici de rendre compte, occasion inespérée de faire effraction dans l'atelier des traducteurs, et de constater in vivo comment il se négocie, même si, paradoxalement, l'essentiel, à savoir l'intégralité du texte, reste inaccessible et que les questions ne portent, de fait, que sur des fragments textuels. Nous avons choisi deux exemples, présentés ci-dessous, en raison de leur intérêt théorique plus que pratique, aussi les points sur lesquels portent les questions peuvent-ils paraître, de prime abord, relativement peu spécifiques, ne témoigner d'aucune difficulté particulière a priori. Les
Israël, F. et LEderer M. : La théorie interprétative de la traduction : regards croisés, 2005
1 Freddie Plassard « L'acte de compréhension est l'appréhension d'une différence, celle qui disti... more 1 Freddie Plassard « L'acte de compréhension est l'appréhension d'une différence, celle qui distingue le sens de la parole énoncée de celui de la phrase. » D. Seleskovitch [1981 : 11] A relire les textes fondateurs de la théorie interprétative de la traduction 2 dans une perspective à la fois diachronique et comparatiste, cette théorie apparaît en quelque sorte comme la réfutation systématisée d'un intertexte qui tantôt affleure sous la forme d'une reprise critique des arguments avancés par ceux dont il s'agit précisément de contrecarrer les thèses, ou sous celle de références explicites, tantôt se trouve visé par des allusions ou peut être reconstitué par le filigrane des références bibliographiques, tantôt encore s'inscrit en creux dans l'implicite du discours. Le texte ou corpus de textes théoriques, pas plus qu'aucun autre, et peut-être encore moins qu'aucun autre, ne s'inscrit dans un vide, en dehors de tout contexte … textuel, ni n'échappe au principe d'intertextualité, puisqu'il a vocation, par principe, à s'inscrire dans le débat d'idées, la controverse même-ou surtout-écrite. Reste dès lors à s'interroger sur l'intertexte avec lequel la théorie interprétative de la traduction entre dans un rapport dialectique et même dialogique, auquel elle répond, et à se remémorer les circonstances de son élaboration. 0.1 Recontextualisation de la théorie interprétative La théorie interprétative s'est élaborée en quelque sorte en réaction aux travaux menés sur la traduction automatique dans le contexte de l'après-guerre, travaux du reste explicitement visés par un article intitulé « Théorie du sens et machine à traduire » [Seleskovitch, 1986a] et plus récemment par le Chapitre 4 de l'ouvrage La traduction aujourd'hui [Lederer, 1994 : 167-195]. Ce sont ces travaux sur la traduction automatique, leurs présupposés, qui ont fait prendre conscience de la nécessité de formuler un discours qui, englobant la traduction et l'interprétation, repose sur l'observation de la pratique d'une part et permette ce faisant de se départir d'un certain nombre d'a priori sur la traduction. S'assimilant dans son principe à ce que C. Laplace qualifie d'« herméneutique de l'empirisme », la théorie interprétative s'est construite à partir d'une étape préalable d'observation de la pratique, suivie d'une consignation des phénomènes et étapes d'un processus et de l'objet verbal auquel il donne lieu, le discours interprété, puis d'une analyse et d'une interprétation de l'observé [1994 : 184]. Ces observations ont permis la définition d'un appareil théorique à la fois descriptif et explicatif du processus interprétatif, lui-même tremplin à une pratique pédagogique. Tablant sur la réalisation orale réussie de la traduction, elle a replacé l'interprète au coeur de la description, coupant court à toute une tradition d'étude de la traduction fondée sur l'étude du texte et des variations linguistiques, d'obédience contrastiviste ou comparatiste. Outre les travaux sur la traduction automatique et les présupposés ô combien réducteurs qu'ils véhiculaient, la forme de théorisation de la traduction qui prévalait alors restait en effet très tributaire d'une conception à la fois linguistique, au sens d'une linguistique de la langue-structuralisme oblige-et plus particulièrement d'une conception contrastiviste de la traduction, telle que la Stylistique
Traduction localisation, 2005
Selon la définition donnée par S. Garbarino [Garbarino in D. Gouadec, 2003 : 35], les listes de d... more Selon la définition donnée par S. Garbarino [Garbarino in D. Gouadec, 2003 : 35], les listes de diffusion consistent à mettre à profit la possibilité de dialoguer en ligne avec les pairs pour exprimer et échanger des questions relatives à des connaissances, autrement dit à tirer parti d'un dispositif technique, celui du courrier électronique, pour remplir une fonction à la fois cognitive, l'échange de contenus, et sociale, l'établissement d'un lien entre membres d'une communauté professionnelle dépeint par D. Memmi [2003 : 238] en ces termes : « La réponse la plus courante aux problèmes d'accès à l'information consiste en la constitution de réseaux sociaux : milieux informels, associations professionnelles, clubs et syndicats divers, réseaux de collègues, groupes de travail… ces réseaux qui font partie inhérente de toute vie sociale obéissent à bien d'autres motivations (groupes de pression, lobbying, entraide, besoin d'appartenance et de reconnaissance…) mais ils servent aussi à la circulation de l'information pertinente. » Les listes de diffusion apparaissent dans ce contexte comme la médiation technique non plus tant de deux fonctions que d'une même fonction socio-cognitive, néanmoins analysable sur deux modes, le mode conversationnel où la priorité est accordée à l'échange de contenus et le mode dit connecté, où prime la fonction de lien social [V. Beaudoin, 2002 : 206]. Retombée de l'Internet, de la messagerie et des méthodes de travail en temps réel, les listes de diffusion se sont multipliées au cours de la dernière décennie et se chiffrent, pour la seule catégorie socio-professionnelle des traducteurs, par dizaines, celle de l'université de Rennes II, <tlsrfm@uhb.fr> ayant sans doute été pionnière dans l'espace francophone. Loin de prétendre à une quelconque forme d'exhaustivité, nous cantonnerons ici notre étude à celle du réseau franco-allemand qui nous est la plus familière et que nous supposerons, à ce stade, représentative des échanges effectivement réalisés sur ces listes. Les listes de diffusion constituent à leur façon la mise à disposition inépuisable de « matériau » d'un type nouveau, qu'il appartient ultérieurement au traductologue de « traiter », ce qui présuppose de préciser comment en observer le fonctionnement d'une part et comment analyser, lire ce fonctionnement de l'autre, selon quelles grilles existantes ou à constituer en proposer une quelconque forme d'analyse, en bref, qu'en faire sur le plan théorique. Sur le plan empirique, les listes donnent à lire une série de questions et de réponses, le plus souvent pour la liste concernée, une question initiale accompagnée d'un paratexte minimal précisant entre autres l'objet de la question, suivie d'un nombre de réponses variable, de l'ordre de cinq à dix en moyenne, pour une liste qui regroupe une centaine de personnes. Cet échange de questions et de réponses constitue en quelque sorte une séquence ou une unité d'analyse dont différentes dimensions se dégagent, en vertu de la double fonction préalablement mise en évidence, à savoir l'une afférente aux contenus et témoignant d'une dimension cognitive voire traductologique de l'échange, et l'autre en termes de sociabilité virtuelle, au demeurant sous-tendue par des rencontres périodiques dans le monde réel.
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List of Publications by Freddie PLassard
In this novel, the author focuses on the translator-author relationship and tackles the question from the point of view of the translator’s note. The author is eventually murdered by the translator as a revenge, not only in symbolical terms but also in literal terms. A given aesthetics of translation is thereby conveyed, going through stages of appropriation, digestion, transportation and transgression of text and translation rules, which nonetheless do not necessarily reflect the genuine author’s stand, a famous translator himself.
Keywords : Translator-author relationship, author’s death, translator’s note, appropriation, transgression.
Résumé
Dans ce roman, Brice Matthieussent aborde la question de la relation entre auteur et traducteur sous la forme d’une prise pouvoir du second sur le premier par note de bas de page interposée. Au terme d’une mise à mort de l’auteur, non plus seulement symbolique mais physique, c’est aussi une esthétique de la traduction qui se dessine, tour à tour appropriation, digestion, déménagement et transgression, esthétique qu’il serait toutefois abusif de porter au compte de l’auteur du roman, lui-même traducteur renommé.
Mots clés :Relation auteur-traducteur, mort de l’auteur, note du traducteur, appropriation, transgression.
Papers by Freddie PLassard
In this novel, the author focuses on the translator-author relationship and tackles the question from the point of view of the translator’s note. The author is eventually murdered by the translator as a revenge, not only in symbolical terms but also in literal terms. A given aesthetics of translation is thereby conveyed, going through stages of appropriation, digestion, transportation and transgression of text and translation rules, which nonetheless do not necessarily reflect the genuine author’s stand, a famous translator himself.
Keywords : Translator-author relationship, author’s death, translator’s note, appropriation, transgression.
Résumé
Dans ce roman, Brice Matthieussent aborde la question de la relation entre auteur et traducteur sous la forme d’une prise pouvoir du second sur le premier par note de bas de page interposée. Au terme d’une mise à mort de l’auteur, non plus seulement symbolique mais physique, c’est aussi une esthétique de la traduction qui se dessine, tour à tour appropriation, digestion, déménagement et transgression, esthétique qu’il serait toutefois abusif de porter au compte de l’auteur du roman, lui-même traducteur renommé.
Mots clés :Relation auteur-traducteur, mort de l’auteur, note du traducteur, appropriation, transgression.