Legal History and anthropology, pr.em. University Paris-Nanterr, DSP (Fr). Studies with G. Duby (Coll. de France), J.F. Lemarignier, J. Gaudemet (Faculté de Droit de Paris), J. Schneider (EPHE), R.H. Bautier (Ec. des Chartes, auditeur libre). Middle Ages : Late Antiquity, Roman law, "Barbarian" laws, feudal mutation, dualist heresies. Religious prescriptions understood as part of legal system.
La petite pierre trouvée à Arguel est ce qui reste d'une ordalie pratiquée peut être dans les pre... more La petite pierre trouvée à Arguel est ce qui reste d'une ordalie pratiquée peut être dans les premières années du VIè siècle pour décider à qui irait la chefferie d'un groupe germanique dans la comté de Bourgogne.
L’idee que la societe est, ou doit etre, repartie entre trois conditions sociales, trois « etats ... more L’idee que la societe est, ou doit etre, repartie entre trois conditions sociales, trois « etats » (ordines), fut dominante en France durant tout l’Ancien Regime. Pour les Journees Kasra Vafadari, ou nous nous efforcons de reflechir sur les rapports des cultures et des droits d’Occident et d’Orient, la theorie des trois etats presente cet interet d’etre explicite parmi les peuples nord-iraniens, Scythes ou Sarmates, des le Ve siecle avant notre ere. Georges Dumezil, lorsqu’il le decouvrit, s’employa a reperer la structure dans toutes les cultures que la mode intellectuelle de son epoque nommait « indo-europeennes ». Elle aurait ete la structure majeure de leur imaginaire. Georges Duby allait revenir sur cette idee et montrer qu’au Moyen Âge la structure avait bel et bien une fonction sociale, et exprimait les contradictions de la societe feodale. Notre etude ici s’efforce d’adapter son analyse au cas des peuples scythiques qu’avait etudies Dumezil. En laissant de cote les tres contestes Indo-Europeens, on peut poser la question : la tri-fonctionnalite des Scythes ou des Sarmates n’etait-elle qu’une structure mentale ou bien jouait-elle un role majeur dans le fonctionnement concret de leur societe ? Elle avait ete pensee dans un monde largement tribal, ou les fonctions sociales n’etaient pas encore bien differenciees. Elle y intervenait, indirectement mais fortement, par le biais de magies chamaniques fonctionnelles dont les sanctuaires et les rites etaient confies a la garde des grands ensembles tribaux forcement pluri-fonctionnels dans leurs tâches materielles. Elle maintenait ainsi entre eux un equilibre et une egalite collective. Plus encore : les femmes pouvaient etre chamanes dans l’une ou l’autre des trois magies, assumant des roles consideres ailleurs comme superieurs et donc masculins. Vint le Moyen Âge. Les groupes scythiques militaires installes comme deditices en Gaule et en Grande-Bretagne se transformerent en petite noblesse. Les trois fonctions reparurent au IXe siecle, d’abord pour servir la cause de l’unite sociale et de la primaute du clerge, avant de legitimer l’inegalite des classes dans une societe qui les redecouvrait.
Droit et Cultures 52 (Colloque L'Iran et Occident, histoire et d'anthropologie juridiques, Rencontres Kasra Vafadari I, Université Paris X), 2006
Présentation « Au nom de Dieu tout de miséricorde, le Miséricordieux, Dis : Je cherche refuge aup... more Présentation « Au nom de Dieu tout de miséricorde, le Miséricordieux, Dis : Je cherche refuge auprès du Seigneur de l'aube contre le mal dans ses créatures, contre le mal de la nuit ténébreuse, contre le mal de celles qui soufflent sur les noeuds, contre l'envie des envieux » (Sourate 113, l'Aube). Durant plusieurs années, Kasra Vafadari, natif d'Iran, ancien étudiant en Angleterre et citoyen français, a enseigné à Paris X-Nanterre la langue anglaise. Passionné d'histoire, il avait aussi rejoint notre équipe, GEDEOM (Genèse des Etats et des Droits de l'Europe et de l'Orient Méditerranéen) à l'UFR de Sciences Juridiques pour faire étudier aux futurs juristes, parmi d'autres institutions du Proche-Orient, celles de l'Iran préislamique. La liberté d'étudier, de penser et de s'exprimer n'est pas partout et toujours appréciée et certains de nos contemporains préfèrent aux complexités et aux incertitudes du mouvement historique la trompeuse simplicité d'une pseudo-histoire. Peu après avoir pris la charge de son enseignement, Kasra avait animé une table-ronde sur l'histoire des minorités religieuses au Proche-Orient et il y avait dit, incidemment mais franchement, ce qu'il pensait de la situation en Iran ; l'été suivant, alors qu'il débarquait à l'aéroport de Téhéran, de zélés personnages le retinrent en sous-sol pour lui reprocher ses paroles. Pour son bien. A l'Université, cette même franchise et son intérêt pour l'Iran agaçaient un peu certains collègues, ils le lui disaient parfois. Pour son bien aussi. Le 17 mai 2005, notre collègue et ami tombait sous le couteau d'un soi-disant exilé iranien. Affaire privée, commentait aussitôt l'AFP. Un an a passé. Kasra a sa stèle au Père Lachaise où il a été incinéré. Malgré les scénarios fabriqués-avec les habituelle ficelles un peu grosses-, malgré les mensonges ou les silences, on commence à mieux comprendre pourquoi il est mort. Depuis longtemps, Kasra pratiquait une culture laïque des lumières et des libertés. Son père et sa mère s'y étaient déjà consacrés. Son père, gentleman farmer zoroastrien, avait souhaité donner la terre aux paysans pour qu'elle soit mieux cultivée ; sa mère, sage-femme, avait en ses jeunes années espéré un monde « où l'homme a pris grandeur nature sa voie par-dessus les forêts ». Cette mère, à Téhéran, avait des terrains qu'occupaient de peu scrupuleux squatters. Il y a quelques années, des promoteurs virent plus grand et n'hésitèrent pas à y bâtir. Au prix qu'atteint le m2 dans les villes, l'affaire était d'autant plus belle que le terrain n'avait rien coûté. Qui dirigeait alors la municipalité et qui accorda à ces entreprenants affairistes un permis de construire manifestement illicite, mieux vaut ne pas y insister. Il y a trois ans, après un long procès, une cour de justice iranienne, se montrant digne de ce nom, reconnut le bon droit des héritiers et leur accorda de très fortes sommes. Kasra décida de les employer à fonder deux centres culturels, l'un à Yazd, l'autre à Kirman. Un film tourné à cette occasion montre l'inauguration de la Maison de Yazd, au centre même de la ville, dans un palais restauré pour l'occasion. Il ne laisse aucun doute sur l'ampleur et le succès de son activité : on y voit les travaux entrepris, les discours des autorités locales, la musique, les chants et les danses, la joie des assistants. Quelques regards inquiets aussi. Car chanter et danser, est-ce bien légitime ?… Certains ne le pensent pas, parfois même ils n'y voient pas matière à débat mais à châtiment expéditif.
E. Chevreau et alii éd. Droit, pouvoir et société au Moyen-Age. Mélanges ... Yves Sassier, Limoges, p.141, 2021
ces sociétés, souvent marquées [...] de masculinité voire de culte de la virilité, les hommes son... more ces sociétés, souvent marquées [...] de masculinité voire de culte de la virilité, les hommes sont néanmoins en position défensive face aux femmes parce qu'ils reconnaissent-mythes, rites et vie quotidienne l'attestent suffisamment-leur supériorité »
A. Helmis, N. Kalnoky et S. Kerneis éd. Vertiges du droit. Mélanges ... Jacques Phytilis, Paris, p. 303, 2011
« Je n'ai à vivre qu'un temps, un moment, Je ne vivrai pas l'âge du soleil. C'est l'eau, c'est la... more « Je n'ai à vivre qu'un temps, un moment, Je ne vivrai pas l'âge du soleil. C'est l'eau, c'est la pierre Qui vivent l'âge du soleil ». « Comment », écrivait Jacques Phytilis avec sa fougue habituelle, « comment ne pas voir la grave erreur de perspective qu'il y a à continuer d'affirmer l'équilibre et la mesure propres à une Grèce hautement anticipatrice de notre rationalité et à laisser dans l'ombre cette autre occupation majeure de l'esprit chez les Grecs qu'a été leur quête quasi-irraisonnée du soleil levant ? »
Résumé : L'Union européenne, dans son projet constitutionnel, avait renoncé à l'idée de faire du ... more Résumé : L'Union européenne, dans son projet constitutionnel, avait renoncé à l'idée de faire du christianisme le fondement d'une identité commune. Justifiaient ce choix non seulement la distinction au sein de la religion chrétienne de formes divergentes, mais aussi la présence, dans la longue histoire de l'Europe, d'autres religions, quand bien même minoritaires dans cette partie du monde. Parmi elles l'islam : « les tragiques évènements de Bosnie font découvrir au grand public l'existence, aux portes de l'Europe occidentale, d'une population musulmane de langue slave issue d'un passé mal cerné et d'un processus religieux quasi inconnu : le passé est celui de la Roumélie ottomane ; le processus celui de l'islamisation de certains peuples balkaniques entre la fin du Moyen Âge et le début de l'époque contemporaine ». D'où vient l'islam européen, qu'il soit slave, albanais ou türk, lorsqu'il est plus ancien que les immigrations récentes ? La réponse paraît évidente : de l'empire ottoman, lorsqu'Istanbul remplaça Constantinople, soit que l'islamisation ait résulté du transport de colons depuis l'Anatolie, soit que les populations autochtones se soient converties à la nouvelle religion d'État. Mais comment a pu s'opérer cette conversion ? Ce sont ses précédents qui sont ici étudiés, l'existence dans les Balkans depuis le Moyen Âge d'une foi que ses fidèles disaient chrétienne, et même « vraie chrétienne », mais que les clercs de ce temps stigmatisaient comme manichéenne. Le rapport entre cette foi, dans ses divers rassemblements, et l'islam européen a été discuté. L'étude tente de présenter un certain nombre d'éléments pour le débat. Au-delà, restera à se demander ce qui fait l'unité des sociétés humaines ou leur division : car la balkanisation, en dépit du terme, n'est pas propre aux Balkans.
B. Badevant-Gaudemet et alii, Plenitudo Juris. Mélanges ... Michèle bégou-Davia, Paris, p.459, 2015
« En ce temps-là, mon père était un grand guérisseur. Fils, me déclara-t-il un jour, je veux que ... more « En ce temps-là, mon père était un grand guérisseur. Fils, me déclara-t-il un jour, je veux que tu saches, je vais t'enseigner la connaissance. Avec elle tu soigneras et tu guideras quiconque dans le besoin, ainsi que je l'ai toujours fait. En vérité, j'avais moi-même décidé d'entreprendre la quête des pouvoirs malgré les périls à affronter […] C'est ainsi que je devins nemara. J'envoyais impitoyablement mes gens-alliés détruire ceux du jeteur de sorts. J'étais devenu nemara, j'étais capable du meilleur comme du pire, de guérir et de tuer »
M. Begou-Davia, F. Demoulin-Auzary, F. Jankowiak éd. Rerum novarum ac veterum scientia, mélanges ... Brigitte Basdevant-Gaudemet, Paris, II p.341, 2020
La petite pierre trouvée à Arguel est ce qui reste d'une ordalie pratiquée peut être dans les pre... more La petite pierre trouvée à Arguel est ce qui reste d'une ordalie pratiquée peut être dans les premières années du VIè siècle pour décider à qui irait la chefferie d'un groupe germanique dans la comté de Bourgogne.
L’idee que la societe est, ou doit etre, repartie entre trois conditions sociales, trois « etats ... more L’idee que la societe est, ou doit etre, repartie entre trois conditions sociales, trois « etats » (ordines), fut dominante en France durant tout l’Ancien Regime. Pour les Journees Kasra Vafadari, ou nous nous efforcons de reflechir sur les rapports des cultures et des droits d’Occident et d’Orient, la theorie des trois etats presente cet interet d’etre explicite parmi les peuples nord-iraniens, Scythes ou Sarmates, des le Ve siecle avant notre ere. Georges Dumezil, lorsqu’il le decouvrit, s’employa a reperer la structure dans toutes les cultures que la mode intellectuelle de son epoque nommait « indo-europeennes ». Elle aurait ete la structure majeure de leur imaginaire. Georges Duby allait revenir sur cette idee et montrer qu’au Moyen Âge la structure avait bel et bien une fonction sociale, et exprimait les contradictions de la societe feodale. Notre etude ici s’efforce d’adapter son analyse au cas des peuples scythiques qu’avait etudies Dumezil. En laissant de cote les tres contestes Indo-Europeens, on peut poser la question : la tri-fonctionnalite des Scythes ou des Sarmates n’etait-elle qu’une structure mentale ou bien jouait-elle un role majeur dans le fonctionnement concret de leur societe ? Elle avait ete pensee dans un monde largement tribal, ou les fonctions sociales n’etaient pas encore bien differenciees. Elle y intervenait, indirectement mais fortement, par le biais de magies chamaniques fonctionnelles dont les sanctuaires et les rites etaient confies a la garde des grands ensembles tribaux forcement pluri-fonctionnels dans leurs tâches materielles. Elle maintenait ainsi entre eux un equilibre et une egalite collective. Plus encore : les femmes pouvaient etre chamanes dans l’une ou l’autre des trois magies, assumant des roles consideres ailleurs comme superieurs et donc masculins. Vint le Moyen Âge. Les groupes scythiques militaires installes comme deditices en Gaule et en Grande-Bretagne se transformerent en petite noblesse. Les trois fonctions reparurent au IXe siecle, d’abord pour servir la cause de l’unite sociale et de la primaute du clerge, avant de legitimer l’inegalite des classes dans une societe qui les redecouvrait.
Droit et Cultures 52 (Colloque L'Iran et Occident, histoire et d'anthropologie juridiques, Rencontres Kasra Vafadari I, Université Paris X), 2006
Présentation « Au nom de Dieu tout de miséricorde, le Miséricordieux, Dis : Je cherche refuge aup... more Présentation « Au nom de Dieu tout de miséricorde, le Miséricordieux, Dis : Je cherche refuge auprès du Seigneur de l'aube contre le mal dans ses créatures, contre le mal de la nuit ténébreuse, contre le mal de celles qui soufflent sur les noeuds, contre l'envie des envieux » (Sourate 113, l'Aube). Durant plusieurs années, Kasra Vafadari, natif d'Iran, ancien étudiant en Angleterre et citoyen français, a enseigné à Paris X-Nanterre la langue anglaise. Passionné d'histoire, il avait aussi rejoint notre équipe, GEDEOM (Genèse des Etats et des Droits de l'Europe et de l'Orient Méditerranéen) à l'UFR de Sciences Juridiques pour faire étudier aux futurs juristes, parmi d'autres institutions du Proche-Orient, celles de l'Iran préislamique. La liberté d'étudier, de penser et de s'exprimer n'est pas partout et toujours appréciée et certains de nos contemporains préfèrent aux complexités et aux incertitudes du mouvement historique la trompeuse simplicité d'une pseudo-histoire. Peu après avoir pris la charge de son enseignement, Kasra avait animé une table-ronde sur l'histoire des minorités religieuses au Proche-Orient et il y avait dit, incidemment mais franchement, ce qu'il pensait de la situation en Iran ; l'été suivant, alors qu'il débarquait à l'aéroport de Téhéran, de zélés personnages le retinrent en sous-sol pour lui reprocher ses paroles. Pour son bien. A l'Université, cette même franchise et son intérêt pour l'Iran agaçaient un peu certains collègues, ils le lui disaient parfois. Pour son bien aussi. Le 17 mai 2005, notre collègue et ami tombait sous le couteau d'un soi-disant exilé iranien. Affaire privée, commentait aussitôt l'AFP. Un an a passé. Kasra a sa stèle au Père Lachaise où il a été incinéré. Malgré les scénarios fabriqués-avec les habituelle ficelles un peu grosses-, malgré les mensonges ou les silences, on commence à mieux comprendre pourquoi il est mort. Depuis longtemps, Kasra pratiquait une culture laïque des lumières et des libertés. Son père et sa mère s'y étaient déjà consacrés. Son père, gentleman farmer zoroastrien, avait souhaité donner la terre aux paysans pour qu'elle soit mieux cultivée ; sa mère, sage-femme, avait en ses jeunes années espéré un monde « où l'homme a pris grandeur nature sa voie par-dessus les forêts ». Cette mère, à Téhéran, avait des terrains qu'occupaient de peu scrupuleux squatters. Il y a quelques années, des promoteurs virent plus grand et n'hésitèrent pas à y bâtir. Au prix qu'atteint le m2 dans les villes, l'affaire était d'autant plus belle que le terrain n'avait rien coûté. Qui dirigeait alors la municipalité et qui accorda à ces entreprenants affairistes un permis de construire manifestement illicite, mieux vaut ne pas y insister. Il y a trois ans, après un long procès, une cour de justice iranienne, se montrant digne de ce nom, reconnut le bon droit des héritiers et leur accorda de très fortes sommes. Kasra décida de les employer à fonder deux centres culturels, l'un à Yazd, l'autre à Kirman. Un film tourné à cette occasion montre l'inauguration de la Maison de Yazd, au centre même de la ville, dans un palais restauré pour l'occasion. Il ne laisse aucun doute sur l'ampleur et le succès de son activité : on y voit les travaux entrepris, les discours des autorités locales, la musique, les chants et les danses, la joie des assistants. Quelques regards inquiets aussi. Car chanter et danser, est-ce bien légitime ?… Certains ne le pensent pas, parfois même ils n'y voient pas matière à débat mais à châtiment expéditif.
E. Chevreau et alii éd. Droit, pouvoir et société au Moyen-Age. Mélanges ... Yves Sassier, Limoges, p.141, 2021
ces sociétés, souvent marquées [...] de masculinité voire de culte de la virilité, les hommes son... more ces sociétés, souvent marquées [...] de masculinité voire de culte de la virilité, les hommes sont néanmoins en position défensive face aux femmes parce qu'ils reconnaissent-mythes, rites et vie quotidienne l'attestent suffisamment-leur supériorité »
A. Helmis, N. Kalnoky et S. Kerneis éd. Vertiges du droit. Mélanges ... Jacques Phytilis, Paris, p. 303, 2011
« Je n'ai à vivre qu'un temps, un moment, Je ne vivrai pas l'âge du soleil. C'est l'eau, c'est la... more « Je n'ai à vivre qu'un temps, un moment, Je ne vivrai pas l'âge du soleil. C'est l'eau, c'est la pierre Qui vivent l'âge du soleil ». « Comment », écrivait Jacques Phytilis avec sa fougue habituelle, « comment ne pas voir la grave erreur de perspective qu'il y a à continuer d'affirmer l'équilibre et la mesure propres à une Grèce hautement anticipatrice de notre rationalité et à laisser dans l'ombre cette autre occupation majeure de l'esprit chez les Grecs qu'a été leur quête quasi-irraisonnée du soleil levant ? »
Résumé : L'Union européenne, dans son projet constitutionnel, avait renoncé à l'idée de faire du ... more Résumé : L'Union européenne, dans son projet constitutionnel, avait renoncé à l'idée de faire du christianisme le fondement d'une identité commune. Justifiaient ce choix non seulement la distinction au sein de la religion chrétienne de formes divergentes, mais aussi la présence, dans la longue histoire de l'Europe, d'autres religions, quand bien même minoritaires dans cette partie du monde. Parmi elles l'islam : « les tragiques évènements de Bosnie font découvrir au grand public l'existence, aux portes de l'Europe occidentale, d'une population musulmane de langue slave issue d'un passé mal cerné et d'un processus religieux quasi inconnu : le passé est celui de la Roumélie ottomane ; le processus celui de l'islamisation de certains peuples balkaniques entre la fin du Moyen Âge et le début de l'époque contemporaine ». D'où vient l'islam européen, qu'il soit slave, albanais ou türk, lorsqu'il est plus ancien que les immigrations récentes ? La réponse paraît évidente : de l'empire ottoman, lorsqu'Istanbul remplaça Constantinople, soit que l'islamisation ait résulté du transport de colons depuis l'Anatolie, soit que les populations autochtones se soient converties à la nouvelle religion d'État. Mais comment a pu s'opérer cette conversion ? Ce sont ses précédents qui sont ici étudiés, l'existence dans les Balkans depuis le Moyen Âge d'une foi que ses fidèles disaient chrétienne, et même « vraie chrétienne », mais que les clercs de ce temps stigmatisaient comme manichéenne. Le rapport entre cette foi, dans ses divers rassemblements, et l'islam européen a été discuté. L'étude tente de présenter un certain nombre d'éléments pour le débat. Au-delà, restera à se demander ce qui fait l'unité des sociétés humaines ou leur division : car la balkanisation, en dépit du terme, n'est pas propre aux Balkans.
B. Badevant-Gaudemet et alii, Plenitudo Juris. Mélanges ... Michèle bégou-Davia, Paris, p.459, 2015
« En ce temps-là, mon père était un grand guérisseur. Fils, me déclara-t-il un jour, je veux que ... more « En ce temps-là, mon père était un grand guérisseur. Fils, me déclara-t-il un jour, je veux que tu saches, je vais t'enseigner la connaissance. Avec elle tu soigneras et tu guideras quiconque dans le besoin, ainsi que je l'ai toujours fait. En vérité, j'avais moi-même décidé d'entreprendre la quête des pouvoirs malgré les périls à affronter […] C'est ainsi que je devins nemara. J'envoyais impitoyablement mes gens-alliés détruire ceux du jeteur de sorts. J'étais devenu nemara, j'étais capable du meilleur comme du pire, de guérir et de tuer »
M. Begou-Davia, F. Demoulin-Auzary, F. Jankowiak éd. Rerum novarum ac veterum scientia, mélanges ... Brigitte Basdevant-Gaudemet, Paris, II p.341, 2020
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- Alberto Prohania (Pérou 1976)
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