Un sympathisant de la Révolution française aurait-il craint la dictature de la plèbe et défendu l... more Un sympathisant de la Révolution française aurait-il craint la dictature de la plèbe et défendu la propriété privée ? Il est difficile pour les commentateurs « républicains » de Kant de comprendre autrement la substitution de « fraternité » par « indépendance civile », conditionnant l'accès à l'indépendance politique à un critère économique. Kant n'aurait-il pas perçu les effets moraux de la pauvreté et recherché, au-delà de la politique ici impuissante, comment y parer avec le christianisme ?
Secularización en España (1700-1845) Albores de un proceso político FRANÇOISE CRÉMOUX, DANIÈLE BUSSY GENEVOIS (EDS.), Sep 30, 2020
En 1808 hacía ya dieciocho años que la religión se había acabado en Francia. En 1791, con la Cons... more En 1808 hacía ya dieciocho años que la religión se había acabado en Francia. En 1791, con la Constitución civil del clero, la Revolución francesa interrumpió el impulso con el que los sacerdotes habían celebrado la igualdad y la fraternidad como los valores mismos del cristianismo original. El divorcio se verifica entre la religión cristiana y el patriotismo revolucionario. Como escribiera más tarde Tocqueville: «al cristianismo, que ha hecho a todos los hombres iguales ante Dios, no le repug..
Quelle audience, quelle valeur, quel sens la philosophie peut-elle et doit-elle aujourd’hui accor... more Quelle audience, quelle valeur, quel sens la philosophie peut-elle et doit-elle aujourd’hui accorder a la revendication ethique de la religion et des theologiens ? Les apories du debat contemporain entre theologiens et philosophes (en l’occurrence les ethiciens de la discussion) nous reconduisent a exploiter les ressources de la philosophie kantienne pour repondre cependant a l’enjeu fondamental de celui-ci, a savoir accomplir le programme d’une « morale de la finitude » qui concilie la valeur centrale de notre modernite, l’autonomie et la reconnaissance lucide de la radicalite de la finitude. On peut en effet montrer comment par et dans la « theologie transcendantale », « principe supreme » de la philosophie transcendantale que Kant remet en chantier dans l’Opus postumum, s’elabore une theorie de la subjectivite pratique finie. La religion se devoile en consequence constituer une « esthetique de la raison pratique pure » en offrant au sujet fini un langage ou formuler une experienc...
Le combat pour la démocratie des Chétiens syriaques dans l'Administration Autonome du Nord-Est de... more Le combat pour la démocratie des Chétiens syriaques dans l'Administration Autonome du Nord-Est de la Syrie
When tracing the genealogy of the public space, Habermas puts
Rousseau aside, considering that i... more When tracing the genealogy of the public space, Habermas puts
Rousseau aside, considering that in the philosopher's view, what is taking place on the
public square is more a consensus of hearts than a rational agreement. From that same
statement, we will infer something different : not the absence in Rousseau's view of a
public space, but the inability of the public Enlightenment to get the people together,
which is precisely the problem to solve by the public space. When looking in particular
at some notes of Émile, the contradictory logic which makes of the globalization and
its dynamics of privatization, pushed to its paroxysm in the despotism of the philosophy,
a possibility of the public Enlightenment emerges. We then look for a way out of this
contradictory logic in the travel of the philosophy, called for by Rousseau in the famous
note of the Discourse on the origins of Inequality. The journey, be it a privilege for
some philosophers or a kind of larger common sense, helps us to think the possibility
of the public space on the horizon of the common world.
Lors d'un entretien télévisé de campagne électorale, Santiago Abascal, le nouveau dirigeant de Vo... more Lors d'un entretien télévisé de campagne électorale, Santiago Abascal, le nouveau dirigeant de Vox 1 , le parti d'extrême droite qui s'est imposé comme une force incontournable au Parlement national en radicalisant et divisant à la fois la droite 2 , a accusé la gauche d'avoir remplacé la lutte des classes par la guerre des sexes. En
Este articulo es una traducción hecha por Irache Ganuza Fernández de un articulo publicado en la ... more Este articulo es una traducción hecha por Irache Ganuza Fernández de un articulo publicado en la revista francesa Raison publique (PUF) en 2014.
De l’autre côté des Pyrénées aussi,
l’idée de patrie est au centre des débats
politiques. Pourt... more De l’autre côté des Pyrénées aussi,
l’idée de patrie est au centre des débats
politiques. Pourtant, le souvenir de la
dictature franquiste semblait avoir
oblitéré son usage et, hormis la
monarchie et des membres du Parti
populaire, personne n’aurait osé
revendiquer, comme le firent les dirigeants
de Podemos lors des récentes
compétitions électorales, « la grandeur
de l’Espagne ».
J. Robelin (ed.), Kant anti- kantien. Publications de l’Université de Rouen. , 2004
On se demande ici ce qu’est cette « théologie transcendantale » que Kant développe dans les toute... more On se demande ici ce qu’est cette « théologie transcendantale » que Kant développe dans les toutes dernières années de sa vie et dont il déclare qu’elle est « le principe suprême » de la philosophie transcendantale. La théologie de l’Opus postumum se présente en effet comme une théologie « transcendantale » personnelle. L’alliance paradoxale de ces deux caractères—dont les trois Critiques, en dépit de leurs variations, affirmaient l’incompatibilité— vient dire toute la nouveauté de cette théologie. Dans une première partie, nous cherchons à montrer par quels remaniements la modeste théologie transcendantale de la Critique de la raison pure a pu acquérir cette position privilégiée, au point d’éclipser la liberté transcendantale, l’idée de liberté sur laquelle pourtant l’autonomie humaine est fondée. Notre deuxième partie est consacré à préciser les rapports entre l’idée de Dieu et celle de la liberté, à montrer que l’idée de Dieu est une certaine figure de la liberté, la figure qu’elle prend pour « l’homme dans le monde ». La troisième partie enregistre les grandes lignes de cette théologie transformée, à savoir intériorisation du divin, “personnification” ou “personnalisation”, et par là même contraction du concept de Dieu. Enfin, la quatrième partie porte sur un des traits les plus originaux, mais en même temps un des plus problématiques, à savoir l’athéisme paradoxal de cette théologie.
One might notice a tendency in today « neo-liberal » society to reverse the relation – constituen... more One might notice a tendency in today « neo-liberal » society to reverse the relation – constituent of the concept of « narrative identity » - between narrative and life. Instead of serving life to write it down and understand it, the narrative becomes a tool in the hands of those who are its authors to use life for (economic) purposes. This trend underlines an ambiguity in the “philosophy of storytelling” that Hannah Arendt borrows from the writer Karen Blixen. If our identity comes to light only via the story of our life, then should we not live our life as if it were a story, that is, as one writes a novel or acts in a theater play? We suggest, in the footsteps of Hannah Arendt herself, to review both the life and tales of Karen Blixen, in order to reflect on the social, political and philosophical conditions that make this ambiguity possible and therefore, to find how it could be avoided. We will have to restate the meaning of the distinction between storytelling and art, since this distinction is essential to maintain the divide between life and art, and to not be driven by the surge to make a success of one’s life as one can make a success of an artwork.
La démission début octobre de Pedro Sanchez, le secrétaire général du PSOE, a dévoilé au grand jo... more La démission début octobre de Pedro Sanchez, le secrétaire général du PSOE, a dévoilé au grand jour l’ampleur de la crise dans laquelle est plongé le parti depuis les élections du 20 décembre 2015 : doit-il, par l’abstention, permettre la formation d’un gouvernement du Parti Populaire, responsable de la politique d’austérité vivement condamnée dans la campagne électorale, ou doit-il faire alliance avec Podemos pour former le « gouvernement du changement » − le changement désiré par les indignés? Ce sera finalement, samedi 29 octobre, la première option qui triomphera . Pour justifier l’impossibilité d’une alliance avec Podemos, Pedro Sanchez a mis en avant, à plusieurs reprises, son désaccord avec la ligne « radicale » du parti, celle suivie par son secrétaire général Pablo Iglesias, opposée à la ligne « transversale » de son secrétaire politique Iñigo Errejon . Quel sens et quelle validité faut-il accorder à cette division de Podemos, largement répercutée dans les média et entretenue également, à leurs corps défendant, par ses propres dirigeants ?
Un sympathisant de la Révolution française aurait-il craint la dictature de la plèbe et défendu l... more Un sympathisant de la Révolution française aurait-il craint la dictature de la plèbe et défendu la propriété privée ? Il est difficile pour les commentateurs « républicains » de Kant de comprendre autrement la substitution de « fraternité » par « indépendance civile », conditionnant l'accès à l'indépendance politique à un critère économique. Kant n'aurait-il pas perçu les effets moraux de la pauvreté et recherché, au-delà de la politique ici impuissante, comment y parer avec le christianisme ?
Secularización en España (1700-1845) Albores de un proceso político FRANÇOISE CRÉMOUX, DANIÈLE BUSSY GENEVOIS (EDS.), Sep 30, 2020
En 1808 hacía ya dieciocho años que la religión se había acabado en Francia. En 1791, con la Cons... more En 1808 hacía ya dieciocho años que la religión se había acabado en Francia. En 1791, con la Constitución civil del clero, la Revolución francesa interrumpió el impulso con el que los sacerdotes habían celebrado la igualdad y la fraternidad como los valores mismos del cristianismo original. El divorcio se verifica entre la religión cristiana y el patriotismo revolucionario. Como escribiera más tarde Tocqueville: «al cristianismo, que ha hecho a todos los hombres iguales ante Dios, no le repug..
Quelle audience, quelle valeur, quel sens la philosophie peut-elle et doit-elle aujourd’hui accor... more Quelle audience, quelle valeur, quel sens la philosophie peut-elle et doit-elle aujourd’hui accorder a la revendication ethique de la religion et des theologiens ? Les apories du debat contemporain entre theologiens et philosophes (en l’occurrence les ethiciens de la discussion) nous reconduisent a exploiter les ressources de la philosophie kantienne pour repondre cependant a l’enjeu fondamental de celui-ci, a savoir accomplir le programme d’une « morale de la finitude » qui concilie la valeur centrale de notre modernite, l’autonomie et la reconnaissance lucide de la radicalite de la finitude. On peut en effet montrer comment par et dans la « theologie transcendantale », « principe supreme » de la philosophie transcendantale que Kant remet en chantier dans l’Opus postumum, s’elabore une theorie de la subjectivite pratique finie. La religion se devoile en consequence constituer une « esthetique de la raison pratique pure » en offrant au sujet fini un langage ou formuler une experienc...
Le combat pour la démocratie des Chétiens syriaques dans l'Administration Autonome du Nord-Est de... more Le combat pour la démocratie des Chétiens syriaques dans l'Administration Autonome du Nord-Est de la Syrie
When tracing the genealogy of the public space, Habermas puts
Rousseau aside, considering that i... more When tracing the genealogy of the public space, Habermas puts
Rousseau aside, considering that in the philosopher's view, what is taking place on the
public square is more a consensus of hearts than a rational agreement. From that same
statement, we will infer something different : not the absence in Rousseau's view of a
public space, but the inability of the public Enlightenment to get the people together,
which is precisely the problem to solve by the public space. When looking in particular
at some notes of Émile, the contradictory logic which makes of the globalization and
its dynamics of privatization, pushed to its paroxysm in the despotism of the philosophy,
a possibility of the public Enlightenment emerges. We then look for a way out of this
contradictory logic in the travel of the philosophy, called for by Rousseau in the famous
note of the Discourse on the origins of Inequality. The journey, be it a privilege for
some philosophers or a kind of larger common sense, helps us to think the possibility
of the public space on the horizon of the common world.
Lors d'un entretien télévisé de campagne électorale, Santiago Abascal, le nouveau dirigeant de Vo... more Lors d'un entretien télévisé de campagne électorale, Santiago Abascal, le nouveau dirigeant de Vox 1 , le parti d'extrême droite qui s'est imposé comme une force incontournable au Parlement national en radicalisant et divisant à la fois la droite 2 , a accusé la gauche d'avoir remplacé la lutte des classes par la guerre des sexes. En
Este articulo es una traducción hecha por Irache Ganuza Fernández de un articulo publicado en la ... more Este articulo es una traducción hecha por Irache Ganuza Fernández de un articulo publicado en la revista francesa Raison publique (PUF) en 2014.
De l’autre côté des Pyrénées aussi,
l’idée de patrie est au centre des débats
politiques. Pourt... more De l’autre côté des Pyrénées aussi,
l’idée de patrie est au centre des débats
politiques. Pourtant, le souvenir de la
dictature franquiste semblait avoir
oblitéré son usage et, hormis la
monarchie et des membres du Parti
populaire, personne n’aurait osé
revendiquer, comme le firent les dirigeants
de Podemos lors des récentes
compétitions électorales, « la grandeur
de l’Espagne ».
J. Robelin (ed.), Kant anti- kantien. Publications de l’Université de Rouen. , 2004
On se demande ici ce qu’est cette « théologie transcendantale » que Kant développe dans les toute... more On se demande ici ce qu’est cette « théologie transcendantale » que Kant développe dans les toutes dernières années de sa vie et dont il déclare qu’elle est « le principe suprême » de la philosophie transcendantale. La théologie de l’Opus postumum se présente en effet comme une théologie « transcendantale » personnelle. L’alliance paradoxale de ces deux caractères—dont les trois Critiques, en dépit de leurs variations, affirmaient l’incompatibilité— vient dire toute la nouveauté de cette théologie. Dans une première partie, nous cherchons à montrer par quels remaniements la modeste théologie transcendantale de la Critique de la raison pure a pu acquérir cette position privilégiée, au point d’éclipser la liberté transcendantale, l’idée de liberté sur laquelle pourtant l’autonomie humaine est fondée. Notre deuxième partie est consacré à préciser les rapports entre l’idée de Dieu et celle de la liberté, à montrer que l’idée de Dieu est une certaine figure de la liberté, la figure qu’elle prend pour « l’homme dans le monde ». La troisième partie enregistre les grandes lignes de cette théologie transformée, à savoir intériorisation du divin, “personnification” ou “personnalisation”, et par là même contraction du concept de Dieu. Enfin, la quatrième partie porte sur un des traits les plus originaux, mais en même temps un des plus problématiques, à savoir l’athéisme paradoxal de cette théologie.
One might notice a tendency in today « neo-liberal » society to reverse the relation – constituen... more One might notice a tendency in today « neo-liberal » society to reverse the relation – constituent of the concept of « narrative identity » - between narrative and life. Instead of serving life to write it down and understand it, the narrative becomes a tool in the hands of those who are its authors to use life for (economic) purposes. This trend underlines an ambiguity in the “philosophy of storytelling” that Hannah Arendt borrows from the writer Karen Blixen. If our identity comes to light only via the story of our life, then should we not live our life as if it were a story, that is, as one writes a novel or acts in a theater play? We suggest, in the footsteps of Hannah Arendt herself, to review both the life and tales of Karen Blixen, in order to reflect on the social, political and philosophical conditions that make this ambiguity possible and therefore, to find how it could be avoided. We will have to restate the meaning of the distinction between storytelling and art, since this distinction is essential to maintain the divide between life and art, and to not be driven by the surge to make a success of one’s life as one can make a success of an artwork.
La démission début octobre de Pedro Sanchez, le secrétaire général du PSOE, a dévoilé au grand jo... more La démission début octobre de Pedro Sanchez, le secrétaire général du PSOE, a dévoilé au grand jour l’ampleur de la crise dans laquelle est plongé le parti depuis les élections du 20 décembre 2015 : doit-il, par l’abstention, permettre la formation d’un gouvernement du Parti Populaire, responsable de la politique d’austérité vivement condamnée dans la campagne électorale, ou doit-il faire alliance avec Podemos pour former le « gouvernement du changement » − le changement désiré par les indignés? Ce sera finalement, samedi 29 octobre, la première option qui triomphera . Pour justifier l’impossibilité d’une alliance avec Podemos, Pedro Sanchez a mis en avant, à plusieurs reprises, son désaccord avec la ligne « radicale » du parti, celle suivie par son secrétaire général Pablo Iglesias, opposée à la ligne « transversale » de son secrétaire politique Iñigo Errejon . Quel sens et quelle validité faut-il accorder à cette division de Podemos, largement répercutée dans les média et entretenue également, à leurs corps défendant, par ses propres dirigeants ?
Collectanea Christiana Orientalia. Número: 10., 2013
JOHANNES VON SEGOVIA, De gladio divini spiritus in corda mittendo Sarracenorum. Edition und deuts... more JOHANNES VON SEGOVIA, De gladio divini spiritus in corda mittendo Sarracenorum. Edition und deutsche Überstezung mit Einleitung und Erläuterung von Ulli ROTH , «Corpus Islamo-Christianum», Series Latina 7 (Wiesbaden: Harrassowitz Verlag, 2012), 2 vol., 945 pp. ISBN: 978-3-447-06747-8
“Christen in der Türkei und in Syrien − das ist heute keine
Selbstverständlichkeit”. Par cette br... more “Christen in der Türkei und in Syrien − das ist heute keine Selbstverständlichkeit”. Par cette brève formule, qui est aussi un euphémisme, Martin Tamcke résume bien, dans sa courte introduction, l’inquiétude qui pèse sur le sort des Chrétiens en Turquie et Syrie. Cependant, si cet ouvrage nous invite à nous intéresser à leur sort, ce n’est pas tant pour lamenter, impuissamment, le passé que pour considérer, à côté de leur statut de victimes, la part qu’il leur reste d’action. Soulignons dans cette perspective l’emploi, dans le titre, du terme de « situation » : une situation, à l’inverse de la destinée, est toujours contingente et peut changer. Il s’agit aussi, par ce travail sur le passé et le présent, de semer les graines pour une réconciliation future et durable entre chrétiens et musulmans dans cette partie du monde, qui reste, en dépit de tout, objet d’espérance.
Mediterranea. International journal on the transfer of knowledge 2 (2017)
Avec le " retour du religieux " qui caractérise notre siècle, secoué par une série de crises écon... more Avec le " retour du religieux " qui caractérise notre siècle, secoué par une série de crises économique, politique et surtout écologique, d'une nature et d'une ampleur inédites, on voit se rouvrir le débat entre science et religion au sujet de la détention de la vérité. Témoin des errements auxquels la science a conduit l'humanité au XXème siècle, la religion ne contente pas toujours de se présenter comme un supplément de sagesse pour celle-là, mais elle peut aller jusqu'à réclamer pour elle seule le statut de la science, comme l'illustre aux Etats-Unis l'expansion de l'enseignement de la théorie créationniste au détriment de la théorie de l'évolution. Notre siècle serait-il alors « un nouveau Moyen Âge » ? C'est le mérite paradoxal de cet ouvrage, rassemblant des conférences prononcées en 2014 à l'occasion du 3ème colloque international sur Robert Grosseteste de la Bishop Grosseteste University à Lincoln, que de nous refuser cette comparaison, en nous privant de nos idées préconçues sur l'obscurantisme du Moyen Âge. Tout au contraire, s'il fallait ne dégager de ces textes qu'une seule conviction, c'est celle que le 13 ème siècle, dans lequel vécut Robert Grosseteste, évêque de Lincoln de 1235 à 1253, « intellectuel érudit, théologien et scientifique » comme le présente Angelo Silvestri (p.245), sut faire preuve, pour régler les rapports entre science et religion, d'une inventivité et d'une réflexivité dont notre siècle semble pour l'instant dépourvu et dont il aurait tout intérêt à s'inspirer. C'est en même temps notre histoire de la science moderne que ces textes questionnent en examinant la possibilité de faire remonter la naissance de cette dernière au-delà de Roger Bacon, à Robert Grosseteste lui-même. Les textes réunis dans la première partie « Rainbows, Light and Optics » se penchent dans cette perspective sur ses écrits scientifiques. Dans « Unity and Symmetry in the De Luce of Robert Grosseteste », les différents auteurs s'attachent, par une étude du célèbre traité sur la lumière, qui est aussi « le seul traité de cosmogonie depuis
Collectanea Christiana Orientalia. Número: 12., 2015
Voilà un ouvrage, issu d'un travail de thèse, ambitieux : il ne s'agit pas seulement de combler l... more Voilà un ouvrage, issu d'un travail de thèse, ambitieux : il ne s'agit pas seulement de combler les lacunes des connaissances dans le domaine de la littérature apocalyptique juive et chrétienne à l'aube de l'expansion de l'islam, mais de changer radicalement l'approche même de ce domaine. En réalité, le premier objectif ne peut être rempli que si le second l'est : en effet, ce qui rend difficile l'étude comparative des traditions apocalyptiques juives et chrétiennes, la mise au jour de leurs confluences notamment au sein de l'islam naissant, est que ces traditions semblent situées sur un « no man's land entre époques, espaces culturels et disciplines scientifiques ». Si on file la métaphore géographique, on comprend que, de même que les grandes découvertes au XVIIIème siècle, pour se produire, avaient supposé une nouvelle épistémologie, un nouveau regard sur l'altérité, la cartographie de ce no man's land nécessite préalablement un profond remaniement conceptuel : il s'agit d'appréhender la littérature apocalyptique comme un geste politique de part en part, en dépit du paradoxe −l'apocalypse, parce qu'elle aspire à la fin du monde, ne constitue-t-elle pas plutôt le refus de la politique? −. Toute l'introduction (intitulée « Historische Apokalyptologie ») s'emploie à restituer le cheminement aboutissant à cette nouvelle approche du discours apocalyptique, qui ne laisse pas d'être provocatrice. Le point de départ est le constat que l'expansion fulgurante de l'islam au VIIème siècle n'est pas l'événement décisif qui explique à lui seul le boom de la production de textes apocalyptiques dans les communautés chrétiennes et juives à l'aube du Moyen-âge. Certes, il est indéniable que la constitution de l'islam en une grande puissance religieuse et politique constitua pour ces dernières un grand défi existentiel et qu'elles y firent face en mobilisant un schéma apocalyptique. Il est exact aussi que la littérature apocalyptique n'est pas le fruit d'un « état d'esprit apocalyptique » de ses auteurs ou de leurs publics, mais qu'elle est une réaction à des événements politiques concrets. Mais on n'a peut-être pas assez prêté attention à la « préhistoire » des conquêtes arabes des années 630. Pour les habitants du Proche-Orient, le monde avait commencé à trembler dès le début du siècle, lorsque l'Empire perse sassanide sous Khosrô II repoussa hors de Syrie, de Palestine, d'une grande partie de l'Anatolie et de l'Egypte l'autre superpuissance du monde de l'Antiquité tardive, l'Empire byzantin et rompit de ce fait l'équilibre des pouvoirs en cette région. Les juifs et les chrétiens vivant dans cette région et qui n'étaient pas en bons termes avec la domination romano-byzantine eurent l'impression que l'avancée des Perses annonçait la fin de cette dernière. L'empire d'Edom, ainsi que les Juifs nommaient l'Empire romain hostile à leur religion, la domination de l'Empereur des Romains, qui menait la vie dure aux nombreuses populations monophysites à ses yeux hérétiques, était à terre : la punition de Dieu était enfin arrivée, le quatrième et dernier empire mondial de l'histoire, prophétisé
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Papers by Hedwig Marzolf
Rousseau aside, considering that in the philosopher's view, what is taking place on the
public square is more a consensus of hearts than a rational agreement. From that same
statement, we will infer something different : not the absence in Rousseau's view of a
public space, but the inability of the public Enlightenment to get the people together,
which is precisely the problem to solve by the public space. When looking in particular
at some notes of Émile, the contradictory logic which makes of the globalization and
its dynamics of privatization, pushed to its paroxysm in the despotism of the philosophy,
a possibility of the public Enlightenment emerges. We then look for a way out of this
contradictory logic in the travel of the philosophy, called for by Rousseau in the famous
note of the Discourse on the origins of Inequality. The journey, be it a privilege for
some philosophers or a kind of larger common sense, helps us to think the possibility
of the public space on the horizon of the common world.
l’idée de patrie est au centre des débats
politiques. Pourtant, le souvenir de la
dictature franquiste semblait avoir
oblitéré son usage et, hormis la
monarchie et des membres du Parti
populaire, personne n’aurait osé
revendiquer, comme le firent les dirigeants
de Podemos lors des récentes
compétitions électorales, « la grandeur
de l’Espagne ».
We suggest, in the footsteps of Hannah Arendt herself, to review both the life and tales of Karen Blixen, in order to reflect on the social, political and philosophical conditions that make this ambiguity possible and therefore, to find how it could be avoided. We will have to restate the meaning of the distinction between storytelling and art, since this distinction is essential to maintain the divide between life and art, and to not be driven by the surge to make a success of one’s life as one can make a success of an artwork.
Pour justifier l’impossibilité d’une alliance avec Podemos, Pedro Sanchez a mis en avant, à plusieurs reprises, son désaccord avec la ligne « radicale » du parti, celle suivie par son secrétaire général Pablo Iglesias, opposée à la ligne « transversale » de son secrétaire politique Iñigo Errejon . Quel sens et quelle validité faut-il accorder à cette division de Podemos, largement répercutée dans les média et entretenue également, à leurs corps défendant, par ses propres dirigeants ?
Rousseau aside, considering that in the philosopher's view, what is taking place on the
public square is more a consensus of hearts than a rational agreement. From that same
statement, we will infer something different : not the absence in Rousseau's view of a
public space, but the inability of the public Enlightenment to get the people together,
which is precisely the problem to solve by the public space. When looking in particular
at some notes of Émile, the contradictory logic which makes of the globalization and
its dynamics of privatization, pushed to its paroxysm in the despotism of the philosophy,
a possibility of the public Enlightenment emerges. We then look for a way out of this
contradictory logic in the travel of the philosophy, called for by Rousseau in the famous
note of the Discourse on the origins of Inequality. The journey, be it a privilege for
some philosophers or a kind of larger common sense, helps us to think the possibility
of the public space on the horizon of the common world.
l’idée de patrie est au centre des débats
politiques. Pourtant, le souvenir de la
dictature franquiste semblait avoir
oblitéré son usage et, hormis la
monarchie et des membres du Parti
populaire, personne n’aurait osé
revendiquer, comme le firent les dirigeants
de Podemos lors des récentes
compétitions électorales, « la grandeur
de l’Espagne ».
We suggest, in the footsteps of Hannah Arendt herself, to review both the life and tales of Karen Blixen, in order to reflect on the social, political and philosophical conditions that make this ambiguity possible and therefore, to find how it could be avoided. We will have to restate the meaning of the distinction between storytelling and art, since this distinction is essential to maintain the divide between life and art, and to not be driven by the surge to make a success of one’s life as one can make a success of an artwork.
Pour justifier l’impossibilité d’une alliance avec Podemos, Pedro Sanchez a mis en avant, à plusieurs reprises, son désaccord avec la ligne « radicale » du parti, celle suivie par son secrétaire général Pablo Iglesias, opposée à la ligne « transversale » de son secrétaire politique Iñigo Errejon . Quel sens et quelle validité faut-il accorder à cette division de Podemos, largement répercutée dans les média et entretenue également, à leurs corps défendant, par ses propres dirigeants ?
Selbstverständlichkeit”. Par cette brève formule, qui est aussi un
euphémisme, Martin Tamcke résume bien, dans sa courte
introduction, l’inquiétude qui pèse sur le sort des Chrétiens en
Turquie et Syrie. Cependant, si cet ouvrage nous invite à nous
intéresser à leur sort, ce n’est pas tant pour lamenter,
impuissamment, le passé que pour considérer, à côté de leur statut de
victimes, la part qu’il leur reste d’action. Soulignons dans cette
perspective l’emploi, dans le titre, du terme de « situation » : une
situation, à l’inverse de la destinée, est toujours contingente et peut
changer. Il s’agit aussi, par ce travail sur le passé et le présent, de
semer les graines pour une réconciliation future et durable entre
chrétiens et musulmans dans cette partie du monde, qui reste, en
dépit de tout, objet d’espérance.