Florence Le Blanc has completed a doctoral studies (Université Laval), which focus on photography’s narrative potentialities, and more broadly in the hybrid forms generated through its interactions with cinema. She has held various positions related to visual arts research and dissemination. She presented her work in several solo and group shows, in Canada and abroad, particularly in France and Brazil. As an author and scholar, Florence Le Blanc has contributed to various publications. She works as research professional and teaches as a part-time lecturer and in various universities in Quebec.
Essai paru dans Le Territoire, publication dirigée par Richard Baillargeon et Martha Langford.
... more Essai paru dans Le Territoire, publication dirigée par Richard Baillargeon et Martha Langford.
Le projet de recherche-création Les Épaves scintillantes a été réalisé dans le cadre de mes études doctorales au programme de Littérature, arts de la scène et de l’écran de l’Université Laval. Empruntant la voie du récit autofictionnel, l’œuvre relate un voyage familial effectué aux États-Unis durant l’adolescence. Inspirée par la démarche proustienne, la réalisation de l’œuvre s’inscrivait dans un processus visant à produire une « recherche du temps perdu » par un enregistrement photographique au temps présent. Or, considérant cet exemple fondateur qu’est la Recherche, chez Proust, les lieux lointains remémorés s’avèrent à plusieurs occasions transposés en d’autres lieux distincts rattachés au présent du narrateur. C’est à partir de cet exemple que j’ai décidé que les lieux lointains évoqués par mon récit seraient transposés photographiquement en des emplacements m’étant à proximité, comportant toutefois des traits me les évoquant. Par cette approche, la route – à la fois sujet et structure de l’acte photographique – subirait inévitablement des dédoublements occasionnés par les croisements entre les lieux remémorés et les lieux photographiés. La réalisation de ce projet et la réflexion qu’il a impliquée ont donné lieu à différentes perspectives sur le récit de voyage photographique – s’articulant entre réel et fiction – que je me propose de présenter ici.
Prenant pour point de départ l’idée de mener une « recherche du temps perdu » par un emploi filmi... more Prenant pour point de départ l’idée de mener une « recherche du temps perdu » par un emploi filmique de la photographie, cette thèse présente la progression d’un processus de recherche-création dont résulte le film Les Épaves scintillantes. L’ensemble réflexif se compose de quatre chapitres associés à chacune des phases du projet. Considérant le questionnement qu’occasionne la Recherche auprès de plusieurs artistes et théoriciens de la photographie, l’idée de s’inspirer de Proust pour mener une réflexion sur les relations entre la photographie et la mémoire est d’abord interrogée en regard des essais La Chambre claire de Roland Barthes et Marcel Proust sous l’emprise de la photographie de Brassaï. Puis, l’influence que peuvent exercer les images sur l’écriture d’un récit est ensuite examinée à partir de démarches de création proposant diverses formes de rencontres entre la photographie et la narration. Sont ainsi examinés différents exemples de films photographiques : Locke’s Way et Voice : off de Donigan Cumming, Les Photos d’Alix de Jean Eustache et (nostalgia) d’Hollis Frampton. Privilégiant des films comportant une dimension autofictionnelle exercée dans une approche performative, la réflexion est également élargie à des pratiques qui, hors de ce champ disciplinaire, rejoignent autrement le projet. Alors que le film Les Épaves scintillantes présente le récit d’un voyage, les photographies qui y sont employées résultent d’une démarche visant à combiner la remémoration visuelle simultanément à l’acte photographique. À titre d’exemples, les démarches de Pierre Gauvin et de Sophie Calle sont ainsi examinées en tant qu’approches employant le déplacement comme dispositif de fictionnalisation de la photographie. Les œuvres India Song de Marguerite Duras et À distance de Patrick Altman sont aussi observées en regard des singuliers questionnements qu’elles induisent quant à la fictionnalisation filmique ou photographique de lieux d’abord remémorés. En somme, cette thèse vise à établir – par la voie du geste créateur – un dialogue entre différentes démarches essayistes et artistiques employant le souvenir visuel en tant que matière de création.
Qu’elle soit fixe ou mouvante, l’image est partout. Son omniprésence s’inscrit dans un contexte o... more Qu’elle soit fixe ou mouvante, l’image est partout. Son omniprésence s’inscrit dans un contexte où différents champs de création s’alimentent de croisements interdisciplinaires. Comment préserver les spécificités de la création vidéoscénique, alors que celle-ci évolue dans un contexte en constante mutation ? C’est le défi que relève le manuel Face à l’image de Robert Faguy et Ludovic Fouquet.
Pour plusieurs créateurs, la route se présente comme une structure favorisant le rassemblement de... more Pour plusieurs créateurs, la route se présente comme une structure favorisant le rassemblement des images, que celles-ci soient fixes ou mouvantes, tangibles ou intérieures. L’essai Vers l’infini en défilement : prendre la route s’intéresse à la place qu’occupe la route au sein de pratiques artistiques alimentées par la déambulation et, plus largement, par l’idée du voyage. Se référant principalement au contexte routier nord-américain, elle s’articule par-delà les frontières disciplinaires, à partir d’un corpus partagé entre différents champs de création.
Donigan Cumming est un artiste dont le travail s’inscrit dans différents champs disciplinaires. E... more Donigan Cumming est un artiste dont le travail s’inscrit dans différents champs disciplinaires. En 2003, il réalise le film Locke’s Way avec l’intention de produire sa propre Recherche du temps perdu, ralliant simultanément la performance, la vidéo et la photographie. Or, quarante-cinq ans avant Cumming, Samuel Beckett est également inspiré par À la recherche du temps perdu lorsqu’il écrit la pièce La dernière bande. Puisque Donigan Cumming revendique depuis ses débuts l’influence de Samuel Beckett dans son approche performative de la vidéo, il s’avère peu étonnant de constater que les deux œuvres comportent plusieurs parallèles permettant ainsi de révéler d’autres parcelles de la portée interdisciplinaire qu’aura eue Marcel Proust sur l’interprétation autofictionnelle de la matière personnelle. Si, d’une part, l’étude de Locke’s Way permet d’examiner comment la démarche de Cumming, conjuguée entre différentes formes de langages, donne lieu à une œuvre dont l’hybridité s’avère plurielle, sa mise en parallèle avec La dernière bande permet également de rendre compte des différents croisements qu’occasionne ce passage de l’influence proustienne par-delà le théâtre, la vidéo, la photographie et la performance.
*Cet essai reprend certaines idées d’abord développées dans l’article « Performer l’intime: Locke’s Way de Donigan Cumming », paru dans Chameaux en 2014.
Bruno Caldas Vianna fabrique des pièges qui captent le temps. Les dispositifs qu’il élabore sont ... more Bruno Caldas Vianna fabrique des pièges qui captent le temps. Les dispositifs qu’il élabore sont réalisés à partir d’équipements technologiques qui sont considérés désuets. Comme il le mentionne lui-même, la salle d’exposition qu’il a investie à La Chambre blanche évoque le cabinet de curiosités, ou encore la Wunderkammer, expression que l’on pourrait traduire par « chambre des merveilles ».
Si la filmographie de Donigan Cumming est reconnue pour révéler le quotidien des exclus et des mi... more Si la filmographie de Donigan Cumming est reconnue pour révéler le quotidien des exclus et des miséreux, le film Locke’s Way s’en distingue en se référant à la vie personnelle du vidéaste. Considérant cette œuvre à la fois comme autofiction et comme performance, Cumming y raconte un récit familial à partir de photographies anciennes. Pleinement intégrée à la diégèse de l’histoire, l’image personnelle est alors déployée en tant qu’écriture de l’intime.
Réalisée à l’occasion d’une résidence au centre VU, la série Made in China de Virginie Mercure pr... more Réalisée à l’occasion d’une résidence au centre VU, la série Made in China de Virginie Mercure présente des objets dont les interactions génèrent de singuliers microcosmes.
Essai paru dans Le Territoire, publication dirigée par Richard Baillargeon et Martha Langford.
... more Essai paru dans Le Territoire, publication dirigée par Richard Baillargeon et Martha Langford.
Le projet de recherche-création Les Épaves scintillantes a été réalisé dans le cadre de mes études doctorales au programme de Littérature, arts de la scène et de l’écran de l’Université Laval. Empruntant la voie du récit autofictionnel, l’œuvre relate un voyage familial effectué aux États-Unis durant l’adolescence. Inspirée par la démarche proustienne, la réalisation de l’œuvre s’inscrivait dans un processus visant à produire une « recherche du temps perdu » par un enregistrement photographique au temps présent. Or, considérant cet exemple fondateur qu’est la Recherche, chez Proust, les lieux lointains remémorés s’avèrent à plusieurs occasions transposés en d’autres lieux distincts rattachés au présent du narrateur. C’est à partir de cet exemple que j’ai décidé que les lieux lointains évoqués par mon récit seraient transposés photographiquement en des emplacements m’étant à proximité, comportant toutefois des traits me les évoquant. Par cette approche, la route – à la fois sujet et structure de l’acte photographique – subirait inévitablement des dédoublements occasionnés par les croisements entre les lieux remémorés et les lieux photographiés. La réalisation de ce projet et la réflexion qu’il a impliquée ont donné lieu à différentes perspectives sur le récit de voyage photographique – s’articulant entre réel et fiction – que je me propose de présenter ici.
Prenant pour point de départ l’idée de mener une « recherche du temps perdu » par un emploi filmi... more Prenant pour point de départ l’idée de mener une « recherche du temps perdu » par un emploi filmique de la photographie, cette thèse présente la progression d’un processus de recherche-création dont résulte le film Les Épaves scintillantes. L’ensemble réflexif se compose de quatre chapitres associés à chacune des phases du projet. Considérant le questionnement qu’occasionne la Recherche auprès de plusieurs artistes et théoriciens de la photographie, l’idée de s’inspirer de Proust pour mener une réflexion sur les relations entre la photographie et la mémoire est d’abord interrogée en regard des essais La Chambre claire de Roland Barthes et Marcel Proust sous l’emprise de la photographie de Brassaï. Puis, l’influence que peuvent exercer les images sur l’écriture d’un récit est ensuite examinée à partir de démarches de création proposant diverses formes de rencontres entre la photographie et la narration. Sont ainsi examinés différents exemples de films photographiques : Locke’s Way et Voice : off de Donigan Cumming, Les Photos d’Alix de Jean Eustache et (nostalgia) d’Hollis Frampton. Privilégiant des films comportant une dimension autofictionnelle exercée dans une approche performative, la réflexion est également élargie à des pratiques qui, hors de ce champ disciplinaire, rejoignent autrement le projet. Alors que le film Les Épaves scintillantes présente le récit d’un voyage, les photographies qui y sont employées résultent d’une démarche visant à combiner la remémoration visuelle simultanément à l’acte photographique. À titre d’exemples, les démarches de Pierre Gauvin et de Sophie Calle sont ainsi examinées en tant qu’approches employant le déplacement comme dispositif de fictionnalisation de la photographie. Les œuvres India Song de Marguerite Duras et À distance de Patrick Altman sont aussi observées en regard des singuliers questionnements qu’elles induisent quant à la fictionnalisation filmique ou photographique de lieux d’abord remémorés. En somme, cette thèse vise à établir – par la voie du geste créateur – un dialogue entre différentes démarches essayistes et artistiques employant le souvenir visuel en tant que matière de création.
Qu’elle soit fixe ou mouvante, l’image est partout. Son omniprésence s’inscrit dans un contexte o... more Qu’elle soit fixe ou mouvante, l’image est partout. Son omniprésence s’inscrit dans un contexte où différents champs de création s’alimentent de croisements interdisciplinaires. Comment préserver les spécificités de la création vidéoscénique, alors que celle-ci évolue dans un contexte en constante mutation ? C’est le défi que relève le manuel Face à l’image de Robert Faguy et Ludovic Fouquet.
Pour plusieurs créateurs, la route se présente comme une structure favorisant le rassemblement de... more Pour plusieurs créateurs, la route se présente comme une structure favorisant le rassemblement des images, que celles-ci soient fixes ou mouvantes, tangibles ou intérieures. L’essai Vers l’infini en défilement : prendre la route s’intéresse à la place qu’occupe la route au sein de pratiques artistiques alimentées par la déambulation et, plus largement, par l’idée du voyage. Se référant principalement au contexte routier nord-américain, elle s’articule par-delà les frontières disciplinaires, à partir d’un corpus partagé entre différents champs de création.
Donigan Cumming est un artiste dont le travail s’inscrit dans différents champs disciplinaires. E... more Donigan Cumming est un artiste dont le travail s’inscrit dans différents champs disciplinaires. En 2003, il réalise le film Locke’s Way avec l’intention de produire sa propre Recherche du temps perdu, ralliant simultanément la performance, la vidéo et la photographie. Or, quarante-cinq ans avant Cumming, Samuel Beckett est également inspiré par À la recherche du temps perdu lorsqu’il écrit la pièce La dernière bande. Puisque Donigan Cumming revendique depuis ses débuts l’influence de Samuel Beckett dans son approche performative de la vidéo, il s’avère peu étonnant de constater que les deux œuvres comportent plusieurs parallèles permettant ainsi de révéler d’autres parcelles de la portée interdisciplinaire qu’aura eue Marcel Proust sur l’interprétation autofictionnelle de la matière personnelle. Si, d’une part, l’étude de Locke’s Way permet d’examiner comment la démarche de Cumming, conjuguée entre différentes formes de langages, donne lieu à une œuvre dont l’hybridité s’avère plurielle, sa mise en parallèle avec La dernière bande permet également de rendre compte des différents croisements qu’occasionne ce passage de l’influence proustienne par-delà le théâtre, la vidéo, la photographie et la performance.
*Cet essai reprend certaines idées d’abord développées dans l’article « Performer l’intime: Locke’s Way de Donigan Cumming », paru dans Chameaux en 2014.
Bruno Caldas Vianna fabrique des pièges qui captent le temps. Les dispositifs qu’il élabore sont ... more Bruno Caldas Vianna fabrique des pièges qui captent le temps. Les dispositifs qu’il élabore sont réalisés à partir d’équipements technologiques qui sont considérés désuets. Comme il le mentionne lui-même, la salle d’exposition qu’il a investie à La Chambre blanche évoque le cabinet de curiosités, ou encore la Wunderkammer, expression que l’on pourrait traduire par « chambre des merveilles ».
Si la filmographie de Donigan Cumming est reconnue pour révéler le quotidien des exclus et des mi... more Si la filmographie de Donigan Cumming est reconnue pour révéler le quotidien des exclus et des miséreux, le film Locke’s Way s’en distingue en se référant à la vie personnelle du vidéaste. Considérant cette œuvre à la fois comme autofiction et comme performance, Cumming y raconte un récit familial à partir de photographies anciennes. Pleinement intégrée à la diégèse de l’histoire, l’image personnelle est alors déployée en tant qu’écriture de l’intime.
Réalisée à l’occasion d’une résidence au centre VU, la série Made in China de Virginie Mercure pr... more Réalisée à l’occasion d’une résidence au centre VU, la série Made in China de Virginie Mercure présente des objets dont les interactions génèrent de singuliers microcosmes.
Uploads
Papers by Florence Le Blanc
Le projet de recherche-création Les Épaves scintillantes a été réalisé dans le cadre de mes études doctorales au programme de Littérature, arts de la scène et de l’écran de l’Université Laval. Empruntant la voie du récit autofictionnel, l’œuvre relate un voyage familial effectué aux États-Unis durant l’adolescence. Inspirée par la démarche proustienne, la réalisation de l’œuvre s’inscrivait dans un processus visant à produire une « recherche du temps perdu » par un enregistrement photographique au temps présent. Or, considérant cet exemple fondateur qu’est la Recherche, chez Proust, les lieux lointains remémorés s’avèrent à plusieurs occasions transposés en d’autres lieux distincts rattachés au présent du narrateur. C’est à partir de cet exemple que j’ai décidé que les lieux lointains évoqués par mon récit seraient transposés photographiquement en des emplacements m’étant à proximité, comportant toutefois des traits me les évoquant. Par cette approche, la route – à la fois sujet et structure de l’acte photographique – subirait inévitablement des dédoublements occasionnés par les croisements entre les lieux remémorés et les lieux photographiés. La réalisation de ce projet et la réflexion qu’il a impliquée ont donné lieu à différentes perspectives sur le récit de voyage photographique – s’articulant entre réel et fiction – que je me propose de présenter ici.
*Cet essai reprend certaines idées d’abord développées dans l’article « Performer l’intime: Locke’s Way de Donigan Cumming », paru dans Chameaux en 2014.
Le projet de recherche-création Les Épaves scintillantes a été réalisé dans le cadre de mes études doctorales au programme de Littérature, arts de la scène et de l’écran de l’Université Laval. Empruntant la voie du récit autofictionnel, l’œuvre relate un voyage familial effectué aux États-Unis durant l’adolescence. Inspirée par la démarche proustienne, la réalisation de l’œuvre s’inscrivait dans un processus visant à produire une « recherche du temps perdu » par un enregistrement photographique au temps présent. Or, considérant cet exemple fondateur qu’est la Recherche, chez Proust, les lieux lointains remémorés s’avèrent à plusieurs occasions transposés en d’autres lieux distincts rattachés au présent du narrateur. C’est à partir de cet exemple que j’ai décidé que les lieux lointains évoqués par mon récit seraient transposés photographiquement en des emplacements m’étant à proximité, comportant toutefois des traits me les évoquant. Par cette approche, la route – à la fois sujet et structure de l’acte photographique – subirait inévitablement des dédoublements occasionnés par les croisements entre les lieux remémorés et les lieux photographiés. La réalisation de ce projet et la réflexion qu’il a impliquée ont donné lieu à différentes perspectives sur le récit de voyage photographique – s’articulant entre réel et fiction – que je me propose de présenter ici.
*Cet essai reprend certaines idées d’abord développées dans l’article « Performer l’intime: Locke’s Way de Donigan Cumming », paru dans Chameaux en 2014.