Books by Sahar A Saeidnia
Charité, philanthropie, solidarité, aide humanitaire, care, … les pratiques du « bien » sont au c... more Charité, philanthropie, solidarité, aide humanitaire, care, … les pratiques du « bien » sont au cœur du fonctionnement de nos sociétés. Interdisciplinaire et comparatiste, cet ouvrage propose de les analyser dans leur pluralité et leurs diverses histoires politiques, sociales et religieuses, de la Judée antique à la France contemporaine, en passant par la Tunisie et l’Iran du XIXe siècle. Il explore les mondes de la bien-faisance au prisme des représentations qui leur sont associés, de leurs fondements moraux, des formes organisationnelles qu’ils adoptent, mais aussi – et surtout – à partir des investissements concurrentiels du social qu’ils produisent. Ce faisant, il met en lumière le caractère construit, voire conflictuel, du partage des tâches et expose en quoi et comment celui-ci contribue au maintien de l’ordre social et de ses hiérarchies, ou bien à sa recomposition et à sa critique.
Hannah Arendt's The Human Condition, 2017
With Dr Anthony Lang - Head of the Schook of International Relations at the University of St Andr... more With Dr Anthony Lang - Head of the Schook of International Relations at the University of St Andrews.
Hannah Arendt's 1958 The Human Condition was an impassioned philosophical reconsideration of the goals of being human. In its arguments about the kind of lives we should lead and the political engagement we should strive for, Arendt's interpretative skills come to the fore, in a brilliant display of what high-level interpretation can achieve for critical thinking. Arendt's aim is to lay out an argument for political engagement and active participation in society as the highest goals of human life; and to this end, she sets about defining a hierarchy of ways of living a "vita activa," or active life. The book sets about distinguishing between our different activities under the categories of "labour", "work", and "action" - each of which Arendt carefully redefines as a different level of active engagement with the world. Following her clear and careful laying out of each word's meaning, it becomes hard to deny her argument for the life of "action" as the highest human goal.
Articles/ Papers by Sahar A Saeidnia
Gouvernement et action publique, 2019
L’expérience de la guerre entre l’Iran et l’Irak est l’un des prismes principaux mobilisés pour a... more L’expérience de la guerre entre l’Iran et l’Irak est l’un des prismes principaux mobilisés pour analyser les dynamiques politiques et sociales dans l’Iran contemporain. Or, malgré leur richesse, ces travaux restent souvent centrés sur la figure du martyr de la Guerre de la défense sacrée ou de la Révolution, voire du corps qui a donné le plus de martyrs dans ce conflit armé, les basidjs. Cet article analyse la prégnance de la guerre dans les politiques de loisirs dans les quartiers de Téhéran à partir d’une perspective de sociologie de l’action publique. En explorant comment le répertoire de la guerre contribue à cadrer l’action publique légitime, à guider les pratiques et les représentations de soi des agents publics, à habiliter et à contraindre au travers de divers instruments et normes certaines conceptions des loisirs légitimes, il s’agit d’éclairer en retour les modalités du gouvernement contemporain de l’État iranien et leurs renégociations quotidiennes.
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The experience of the Iran-Irak war is one of the principal prismes used to analyse political and social dynamics in contemporary Iran. However, despite the strengths of this approach, it is often over-focused upon the figure of the martyr of “the sacred defence of the Revolution”, or upon the part of the army that lost most lives in defending this cause: the basidjs. Instead, this article analyses the effects of that war upon leisure policies in Teheran neighborhoods from the angle of the sociology of public action. By exploring how the repertoire linked to this war has contributed to framing what constitutes legitimate public action, to guiding the practices and self-representations of public agents, and to both empowering and constraining via a variety of instruments and norms as regards legitimate leisure pursuits, the aim is to shed light upon the modalities of government in contemporary Iran and its daily renegociation.
Revue internationale de politique comparée, 2018
Cet article propose d’affiner la description sociologique de la figure du « bon citoyen » en Iran... more Cet article propose d’affiner la description sociologique de la figure du « bon citoyen » en Iran (le motamed). À partir d’une enquête ethnographique menée dans les conseils de quartier téhéranais entre 2007 et 2012, cet article propose d’identifier ces exigences d’argumentation et d’expression des émotions jugées convenables, ainsi que les tensions entre les états affectifs que les acteurs montrent publiquement et ceux qu’ils se retiennent d’exprimer. L’analyse ethnographique du travail émotionnel des conseillers de quartier révèle les normes affectives qui contraignent le travail quotidien de ces acteurs, elles-mêmes révélatrices des logiques organisant les relations de pouvoir au sein de ces institutions. L’étude de l’économie émotionnelle que donnent à voir ces échanges est indissociable de logiques politiques et sociales qui relèvent à la fois de l’autoritarisme de la République islamique et de conflits de notabilité locales.
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This paper aims to refine the sociological understanding of what being a “good citizen” means in the Islamic Republic of Iran. Drawing upon an ethnographic study conducted in Tehran’s neighbourhood councils (between 2007 and 2012), this paper identifies what emotions are legitimate (or not), as well as exploring the tensions between emotions that are publicly shared and those that are hidden. This ethnographic analysis of the councillors’ emotional work reveals how the affective norms constrain their everyday activities and structure power relations in these institutions. The councillors’ emotional rationalities appear to be impacted by both political and social processes.
Cahier sens public, 2013
Cet article développe une discussion critique des analyses qui se sont attachées à
construire de... more Cet article développe une discussion critique des analyses qui se sont attachées à
construire des concepts spécifiques aux terrains étudiés afin de contourner le biais
« colonialiste » ou occidentalocentré. Définir ce qu’est la modernité dans les « pays
du sud » ou construire un concept d’espace public spécifique aux sociétés
musulmanes entretient l’illusion d’exceptionnalisme de cet ailleurs étudié. Plutôt que
de savoir si l’on peut parler de « sphère publique religieuse » ou d’espace public en
Iran, je montre qu’il est plus intéressant de s’interroger sur les logiques et les
dynamiques qui prévalent selon les espaces et les interactions.
Chapitres d'ouvrage/ Book chapters by Sahar A Saeidnia
Social Policy in the Islamic World, 2021
Since the 1990s, in the context of states’ reconfiguration, beneficence has become a powerful eth... more Since the 1990s, in the context of states’ reconfiguration, beneficence has become a powerful ethic and repertoire of action that spans all social spaces. A growing number of actors resort to this notion while claiming to act for “the good” of “the poor”, “the weak” or “the dependent”. In this chapter, we argue that the study of beneficence, understood as a socio-historically constructed realm of encounters and conflicts, offers a stimulating point of entry into understanding contemporary social policies in the Islamic world. We first highlight the complex and ever changing relations between the “doing good” actors and practices and the State and then explore the multiple logics that their everyday interactions may generate.
in Les mondes de la bien-faisance. Les pratiques du bien au prisme des sciences sociales, 2021
Faire, défaire la démocratie. De Moscou, Bogota et Téhéran au conseil de l'Europe , 2021
Cet ouvrage part d’un paradoxe d’une brûlante actualité : alors que les régimes autoritaires tend... more Cet ouvrage part d’un paradoxe d’une brûlante actualité : alors que les régimes autoritaires tendent à se durcir et que les libertés publiques sont de plus en plus remises en question dans les démocraties libérales, le formalisme démocratique (norme électorale, expression de la « société civile », dispositifs participatifs, etc.) continue d’être très largement mobilisé comme source de légitimation interne et internationale. À partir d’enquêtes menées sur les pratiques d’une grande diversité de pays (Algérie, Azerbaïdjan, Biélorussie, Colombie, France, Iran, Pologne, Russie, Turquie), les contributions rassemblées ici donnent à voir comment la norme démocratique, tout en demeurant incontournable, se trouve dans bien des cas affaiblie sinon vidée de sa substance à mesure qu’elle recouvre des formes plus ou moins raffinées de surveillance et de contrôle. Apparaît ainsi le brouillage contemporain de la frontière entre autoritarisme et démocratie, auquel les démocraties et les organisations internationales prêtent parfois leur concours lorsqu’elles sont amenées à en rabattre sur leurs standards.
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Dans mon chapitre, je propose une analyse situationnelle et historicisée des investissements que font les acteurs des techniques de gouvernement dites « participatives » dans l’Iran contemporain, en les resituant dans leurs contextes politiques municipal, national et international. Loin de chercher à les qualifier d’autoritaires ou de démocratiques, j'interroge ce que ces multiples expériences « participatives » font aux règles organisant l'espace politique local en Iran afin de mettre au jour comment s’y joue, en pratique, la définition des acteurs et des modalités légitimes à prendre part à la vie de la cité.
Le Téhéran des quartiers populaires. Transformation urbaine et société civile dans une république islamique, 2013
Ouvrage dirigé par Mina Saidi Sharouz, Karthala et IFRI, Paris, 2014. (Ouvrage traduit en persan ... more Ouvrage dirigé par Mina Saidi Sharouz, Karthala et IFRI, Paris, 2014. (Ouvrage traduit en persan en 2016).
Résumé de l'ouvrage : Téhéran, capitale de l’Iran, a un double visage : celui d’une métropole moderne de treize millions d’habitants, composée de tours et de résidences de luxe, découpée par des réseaux d’autoroutes, et celui d’une ville ancienne et populaire avec un tissu urbain dense et vernaculaire. Cette recherche s’intéresse à cette deuxième « ville », située en périphérie, dans la zone sud ou dans le centre historique, proche du Grand Bazar. Ses quartiers, en apparence vétustes et à l’écart des changements, possèdent un dynamisme social et économique propre, solidement ancré. Les habitants, composés essentiellement de migrants, ont longtemps résisté aux différentes planifications urbaines et projets d’aménagement qui, depuis cinq décennies, ont radicalement transformé le reste de la ville.
Cet ouvrage rend compte du rôle actif des habitants des quartiers populaires dans la fabrication et la gestion des territoires de la grande ville. En ce sens, il apporte un éclairage inédit sur la manière dont les projets urbains créent des tensions mais ouvrent également des espaces de dialogue et de négociation entre les pouvoirs publics et la société civi le en Iran. Construit à partir d’enquêtes de terrain réalisées dans plusieurs quartiers de Téhéran entre 2007 et 2012, il restitue une partie des résultats d’un programme de recherche mené à l’Observatoire Urbain de Téhéran et des Villes d’Iran (OUTI) de l’Institut Français de Recherche en Iran (IFRI). Au-delà des idées préconçues, les auteurs dessinent une image paradoxale du Téhéran d’aujourd’hui qui renvoie à une combinaison complexe d’un urbanisme contrôlé face aux pratiques participatives des habitants. À travers les différents exemples présentés et les problèmes soulevés, ce livre a l’ambition de convaincre de l’intérêt de l’étude des phénomènes urbains « par le bas ».
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Dans cet ouvrage collectif qui interroger la place (institutionnelle, politique, historique, etc.) du quartier dans la mégalopole téhéranaise, mon chapitre traite plus spécifiquement des nouvelles institutions locales créées en 2005 que sont les conseils de quartier. J’expose comment ces dispositifs consultatifs mais élus s’insèrent plus largement dans le gouvernement municipal des années 2000.
Deliberation in Divided Societies: Case Studies and Cross-Sectional Analysis, , 2014
Book editors: Juan Ugarriza & Didier Caluwaertz (Dir.), Palgrave Macmillan, New York, 2014.
Th... more Book editors: Juan Ugarriza & Didier Caluwaertz (Dir.), Palgrave Macmillan, New York, 2014.
Through case-analysis and cross-sectional assessment of eleven countries this collection explores the most deeply divided societies in the world in order to highlight what deliberative democracy looks like in a deeply divided society and to understand the conditions that deliberative democracies could realistically emerge in difficult circumstances
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Dans cet ouvrage collectif portant sur le renouvellement de l’analyse des processus délibératifs, mon chapitre montre que l’approche de la délibération, qui repose uniquement sur l’idée que la décision résulte d’échanges rationnels n’est pas pertinente pour analyser le terrain iranien. Bien qu’il soit important de distinguer la délibération d’une simple discussion, je mobilise une définition plus ouverte, qui n’associe pas nécessairement la recherche du consensus ou la rationalité des échanges à la délibération. Celle-ci permet d’éclairer les terrains où les critiques directes du pouvoir étatique sont potentiellement dangereuses. Je montre ainsi qu’il apparait plus heuristique (en Iran mais aussi sur d’autres terrains) de dissocier dans un premier temps la délibération et la prise de décision. C’est en s’interrogeant précisément sur ce qui se passe concrètement dans les échanges entre conseillers, et sur l’environnement dans lequel ils se déroulent, qu’il est possible de comprendre les modalités cadrant à la fois l’expression du dissensus et de la décision.
Varia by Sahar A Saeidnia
Organization of conferences/workshops by Sahar A Saeidnia
the stories we tell · engaging archives otherwise
the stories we tell matter. it matters not only what they say about others and ourselves but also... more the stories we tell matter. it matters not only what they say about others and ourselves but also how we craft them. this seminar series engages scholars and artists of the middle east working across disciplines and national boundaries for a set of crossed conversations on critical and creative archival practices. the current political moment and the ravages of empire across the region demand that we unlearn and rethink forms of knowing to foreground histories and struggles on the margins. we envisage this series as a way to collectively explore methods and approaches at the intersection of social science and art-based research that can nourish and transform historical and ethnographic storytelling. in doing so we consider what constitutes an archive and what are the challenges of producing, collecting and interpreting primary sources – from state collections, canonical texts and journals to family histories, folk songs, audiovisual material, urban sites and seeds.
AAC AFSP 2022/ Call for papers AFSP 2022
The Observatory of the Arab and Muslim World’ annual cycle of seminars
Depuis plus de trente ans, la bienfaisance connaît un regain à l'échelle mondiale et apparaît com... more Depuis plus de trente ans, la bienfaisance connaît un regain à l'échelle mondiale et apparaît comme une éthique et un registre d'action investis par un nombre croissant d'acteurs revendiquant oeuvrer pour le « bien » des « pauvres », des « faibles », des « indigents », des « dépendants » ou encore des « populations des pays en développement ». D'une part, dans un contexte mondial de redéfinition des modalités de protection sociale, ceux qui se présentent comme des bienfaiteurs sont de plus en plus nombreux à prendre en charge la question sociale, à produire – voire à mettre en concurrence – différentes définitions des ayant-droits, et ce tant à l'échelle micro-locale qu'internationale. D'autre part, s'inscrivant dans des histoires sociales et religieuses plurielles, les pratiques du bien adoptent des formes organisationnelles diverses (plus ou moins institutionnalisées) et sont investies par de multiples acteurs (des associations humanitaires et de développement aux institutions publiques, en passant par des institutions religieuses, des fondations privées ou encore de simples citoyens). Cette pluralité nous invite à repenser la pertinence des catégories analytiques savantes qui classent les différentes pratiques du bien selon des typologies distinguant par exemple bienfaisance, charité, humanitarisme, aide sociale et philanthropie. Elle appelle également à interroger la variabilité des registres et pratiques du bien, mais aussi la multiplicité des langues de la bienfaisance et des classifications auxquels elles donnent lieu. Cette journée d'études entend réunir des chercheurs qui analysent la bienfaisance et les pratiques du bien dans une perspective relationnelle et dans leurs articulations avec la question sociale. En ce sens, sociologiser la bienfaisance implique d'abord de l'appréhender de manière située, en s'intéressant aux pratiques et aux discours des acteurs qui l'investissent, dans leurs articulations avec d'autres registres de légitimation, et en lien avec les régimes de protection et solidarité sociale tels qu'ils se déclinent dans les contextes étudiés. Dans cette perspective, nous proposons de prendre en compte dans l'analyse l'ensemble des acteurs – sans en fixer a priori les rôles – et des répertoires mobilisés. Ensuite, l'enjeu de cette journée d'étude sera d'élaborer collectivement, dans une approche interdisciplinaire et comparative, un état des lieux des travaux qui portent sur la bienfaisance dans différents contextes socio-culturels et politiques, dans « les Suds » comme dans les pays du « Nord ». Les échanges pourront être organisés autour des trois axes suivants :
1. « Faire le bien » au quotidien : les mots et les contours de la bienfaisance.
2. Le milieu de la bienfaisance : acteurs, pratiques et logiques.
3. Inscrire la bienfaisance dans le champ de l’aide sociale.
Papers by Sahar A Saeidnia
Faire, défaire la démocratie, 2021
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Books by Sahar A Saeidnia
Hannah Arendt's 1958 The Human Condition was an impassioned philosophical reconsideration of the goals of being human. In its arguments about the kind of lives we should lead and the political engagement we should strive for, Arendt's interpretative skills come to the fore, in a brilliant display of what high-level interpretation can achieve for critical thinking. Arendt's aim is to lay out an argument for political engagement and active participation in society as the highest goals of human life; and to this end, she sets about defining a hierarchy of ways of living a "vita activa," or active life. The book sets about distinguishing between our different activities under the categories of "labour", "work", and "action" - each of which Arendt carefully redefines as a different level of active engagement with the world. Following her clear and careful laying out of each word's meaning, it becomes hard to deny her argument for the life of "action" as the highest human goal.
Articles/ Papers by Sahar A Saeidnia
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The experience of the Iran-Irak war is one of the principal prismes used to analyse political and social dynamics in contemporary Iran. However, despite the strengths of this approach, it is often over-focused upon the figure of the martyr of “the sacred defence of the Revolution”, or upon the part of the army that lost most lives in defending this cause: the basidjs. Instead, this article analyses the effects of that war upon leisure policies in Teheran neighborhoods from the angle of the sociology of public action. By exploring how the repertoire linked to this war has contributed to framing what constitutes legitimate public action, to guiding the practices and self-representations of public agents, and to both empowering and constraining via a variety of instruments and norms as regards legitimate leisure pursuits, the aim is to shed light upon the modalities of government in contemporary Iran and its daily renegociation.
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This paper aims to refine the sociological understanding of what being a “good citizen” means in the Islamic Republic of Iran. Drawing upon an ethnographic study conducted in Tehran’s neighbourhood councils (between 2007 and 2012), this paper identifies what emotions are legitimate (or not), as well as exploring the tensions between emotions that are publicly shared and those that are hidden. This ethnographic analysis of the councillors’ emotional work reveals how the affective norms constrain their everyday activities and structure power relations in these institutions. The councillors’ emotional rationalities appear to be impacted by both political and social processes.
construire des concepts spécifiques aux terrains étudiés afin de contourner le biais
« colonialiste » ou occidentalocentré. Définir ce qu’est la modernité dans les « pays
du sud » ou construire un concept d’espace public spécifique aux sociétés
musulmanes entretient l’illusion d’exceptionnalisme de cet ailleurs étudié. Plutôt que
de savoir si l’on peut parler de « sphère publique religieuse » ou d’espace public en
Iran, je montre qu’il est plus intéressant de s’interroger sur les logiques et les
dynamiques qui prévalent selon les espaces et les interactions.
Chapitres d'ouvrage/ Book chapters by Sahar A Saeidnia
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Dans mon chapitre, je propose une analyse situationnelle et historicisée des investissements que font les acteurs des techniques de gouvernement dites « participatives » dans l’Iran contemporain, en les resituant dans leurs contextes politiques municipal, national et international. Loin de chercher à les qualifier d’autoritaires ou de démocratiques, j'interroge ce que ces multiples expériences « participatives » font aux règles organisant l'espace politique local en Iran afin de mettre au jour comment s’y joue, en pratique, la définition des acteurs et des modalités légitimes à prendre part à la vie de la cité.
Résumé de l'ouvrage : Téhéran, capitale de l’Iran, a un double visage : celui d’une métropole moderne de treize millions d’habitants, composée de tours et de résidences de luxe, découpée par des réseaux d’autoroutes, et celui d’une ville ancienne et populaire avec un tissu urbain dense et vernaculaire. Cette recherche s’intéresse à cette deuxième « ville », située en périphérie, dans la zone sud ou dans le centre historique, proche du Grand Bazar. Ses quartiers, en apparence vétustes et à l’écart des changements, possèdent un dynamisme social et économique propre, solidement ancré. Les habitants, composés essentiellement de migrants, ont longtemps résisté aux différentes planifications urbaines et projets d’aménagement qui, depuis cinq décennies, ont radicalement transformé le reste de la ville.
Cet ouvrage rend compte du rôle actif des habitants des quartiers populaires dans la fabrication et la gestion des territoires de la grande ville. En ce sens, il apporte un éclairage inédit sur la manière dont les projets urbains créent des tensions mais ouvrent également des espaces de dialogue et de négociation entre les pouvoirs publics et la société civi le en Iran. Construit à partir d’enquêtes de terrain réalisées dans plusieurs quartiers de Téhéran entre 2007 et 2012, il restitue une partie des résultats d’un programme de recherche mené à l’Observatoire Urbain de Téhéran et des Villes d’Iran (OUTI) de l’Institut Français de Recherche en Iran (IFRI). Au-delà des idées préconçues, les auteurs dessinent une image paradoxale du Téhéran d’aujourd’hui qui renvoie à une combinaison complexe d’un urbanisme contrôlé face aux pratiques participatives des habitants. À travers les différents exemples présentés et les problèmes soulevés, ce livre a l’ambition de convaincre de l’intérêt de l’étude des phénomènes urbains « par le bas ».
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Dans cet ouvrage collectif qui interroger la place (institutionnelle, politique, historique, etc.) du quartier dans la mégalopole téhéranaise, mon chapitre traite plus spécifiquement des nouvelles institutions locales créées en 2005 que sont les conseils de quartier. J’expose comment ces dispositifs consultatifs mais élus s’insèrent plus largement dans le gouvernement municipal des années 2000.
Through case-analysis and cross-sectional assessment of eleven countries this collection explores the most deeply divided societies in the world in order to highlight what deliberative democracy looks like in a deeply divided society and to understand the conditions that deliberative democracies could realistically emerge in difficult circumstances
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Dans cet ouvrage collectif portant sur le renouvellement de l’analyse des processus délibératifs, mon chapitre montre que l’approche de la délibération, qui repose uniquement sur l’idée que la décision résulte d’échanges rationnels n’est pas pertinente pour analyser le terrain iranien. Bien qu’il soit important de distinguer la délibération d’une simple discussion, je mobilise une définition plus ouverte, qui n’associe pas nécessairement la recherche du consensus ou la rationalité des échanges à la délibération. Celle-ci permet d’éclairer les terrains où les critiques directes du pouvoir étatique sont potentiellement dangereuses. Je montre ainsi qu’il apparait plus heuristique (en Iran mais aussi sur d’autres terrains) de dissocier dans un premier temps la délibération et la prise de décision. C’est en s’interrogeant précisément sur ce qui se passe concrètement dans les échanges entre conseillers, et sur l’environnement dans lequel ils se déroulent, qu’il est possible de comprendre les modalités cadrant à la fois l’expression du dissensus et de la décision.
Varia by Sahar A Saeidnia
Organization of conferences/workshops by Sahar A Saeidnia
1. « Faire le bien » au quotidien : les mots et les contours de la bienfaisance.
2. Le milieu de la bienfaisance : acteurs, pratiques et logiques.
3. Inscrire la bienfaisance dans le champ de l’aide sociale.
Papers by Sahar A Saeidnia
Hannah Arendt's 1958 The Human Condition was an impassioned philosophical reconsideration of the goals of being human. In its arguments about the kind of lives we should lead and the political engagement we should strive for, Arendt's interpretative skills come to the fore, in a brilliant display of what high-level interpretation can achieve for critical thinking. Arendt's aim is to lay out an argument for political engagement and active participation in society as the highest goals of human life; and to this end, she sets about defining a hierarchy of ways of living a "vita activa," or active life. The book sets about distinguishing between our different activities under the categories of "labour", "work", and "action" - each of which Arendt carefully redefines as a different level of active engagement with the world. Following her clear and careful laying out of each word's meaning, it becomes hard to deny her argument for the life of "action" as the highest human goal.
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The experience of the Iran-Irak war is one of the principal prismes used to analyse political and social dynamics in contemporary Iran. However, despite the strengths of this approach, it is often over-focused upon the figure of the martyr of “the sacred defence of the Revolution”, or upon the part of the army that lost most lives in defending this cause: the basidjs. Instead, this article analyses the effects of that war upon leisure policies in Teheran neighborhoods from the angle of the sociology of public action. By exploring how the repertoire linked to this war has contributed to framing what constitutes legitimate public action, to guiding the practices and self-representations of public agents, and to both empowering and constraining via a variety of instruments and norms as regards legitimate leisure pursuits, the aim is to shed light upon the modalities of government in contemporary Iran and its daily renegociation.
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This paper aims to refine the sociological understanding of what being a “good citizen” means in the Islamic Republic of Iran. Drawing upon an ethnographic study conducted in Tehran’s neighbourhood councils (between 2007 and 2012), this paper identifies what emotions are legitimate (or not), as well as exploring the tensions between emotions that are publicly shared and those that are hidden. This ethnographic analysis of the councillors’ emotional work reveals how the affective norms constrain their everyday activities and structure power relations in these institutions. The councillors’ emotional rationalities appear to be impacted by both political and social processes.
construire des concepts spécifiques aux terrains étudiés afin de contourner le biais
« colonialiste » ou occidentalocentré. Définir ce qu’est la modernité dans les « pays
du sud » ou construire un concept d’espace public spécifique aux sociétés
musulmanes entretient l’illusion d’exceptionnalisme de cet ailleurs étudié. Plutôt que
de savoir si l’on peut parler de « sphère publique religieuse » ou d’espace public en
Iran, je montre qu’il est plus intéressant de s’interroger sur les logiques et les
dynamiques qui prévalent selon les espaces et les interactions.
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Dans mon chapitre, je propose une analyse situationnelle et historicisée des investissements que font les acteurs des techniques de gouvernement dites « participatives » dans l’Iran contemporain, en les resituant dans leurs contextes politiques municipal, national et international. Loin de chercher à les qualifier d’autoritaires ou de démocratiques, j'interroge ce que ces multiples expériences « participatives » font aux règles organisant l'espace politique local en Iran afin de mettre au jour comment s’y joue, en pratique, la définition des acteurs et des modalités légitimes à prendre part à la vie de la cité.
Résumé de l'ouvrage : Téhéran, capitale de l’Iran, a un double visage : celui d’une métropole moderne de treize millions d’habitants, composée de tours et de résidences de luxe, découpée par des réseaux d’autoroutes, et celui d’une ville ancienne et populaire avec un tissu urbain dense et vernaculaire. Cette recherche s’intéresse à cette deuxième « ville », située en périphérie, dans la zone sud ou dans le centre historique, proche du Grand Bazar. Ses quartiers, en apparence vétustes et à l’écart des changements, possèdent un dynamisme social et économique propre, solidement ancré. Les habitants, composés essentiellement de migrants, ont longtemps résisté aux différentes planifications urbaines et projets d’aménagement qui, depuis cinq décennies, ont radicalement transformé le reste de la ville.
Cet ouvrage rend compte du rôle actif des habitants des quartiers populaires dans la fabrication et la gestion des territoires de la grande ville. En ce sens, il apporte un éclairage inédit sur la manière dont les projets urbains créent des tensions mais ouvrent également des espaces de dialogue et de négociation entre les pouvoirs publics et la société civi le en Iran. Construit à partir d’enquêtes de terrain réalisées dans plusieurs quartiers de Téhéran entre 2007 et 2012, il restitue une partie des résultats d’un programme de recherche mené à l’Observatoire Urbain de Téhéran et des Villes d’Iran (OUTI) de l’Institut Français de Recherche en Iran (IFRI). Au-delà des idées préconçues, les auteurs dessinent une image paradoxale du Téhéran d’aujourd’hui qui renvoie à une combinaison complexe d’un urbanisme contrôlé face aux pratiques participatives des habitants. À travers les différents exemples présentés et les problèmes soulevés, ce livre a l’ambition de convaincre de l’intérêt de l’étude des phénomènes urbains « par le bas ».
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Dans cet ouvrage collectif qui interroger la place (institutionnelle, politique, historique, etc.) du quartier dans la mégalopole téhéranaise, mon chapitre traite plus spécifiquement des nouvelles institutions locales créées en 2005 que sont les conseils de quartier. J’expose comment ces dispositifs consultatifs mais élus s’insèrent plus largement dans le gouvernement municipal des années 2000.
Through case-analysis and cross-sectional assessment of eleven countries this collection explores the most deeply divided societies in the world in order to highlight what deliberative democracy looks like in a deeply divided society and to understand the conditions that deliberative democracies could realistically emerge in difficult circumstances
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Dans cet ouvrage collectif portant sur le renouvellement de l’analyse des processus délibératifs, mon chapitre montre que l’approche de la délibération, qui repose uniquement sur l’idée que la décision résulte d’échanges rationnels n’est pas pertinente pour analyser le terrain iranien. Bien qu’il soit important de distinguer la délibération d’une simple discussion, je mobilise une définition plus ouverte, qui n’associe pas nécessairement la recherche du consensus ou la rationalité des échanges à la délibération. Celle-ci permet d’éclairer les terrains où les critiques directes du pouvoir étatique sont potentiellement dangereuses. Je montre ainsi qu’il apparait plus heuristique (en Iran mais aussi sur d’autres terrains) de dissocier dans un premier temps la délibération et la prise de décision. C’est en s’interrogeant précisément sur ce qui se passe concrètement dans les échanges entre conseillers, et sur l’environnement dans lequel ils se déroulent, qu’il est possible de comprendre les modalités cadrant à la fois l’expression du dissensus et de la décision.
1. « Faire le bien » au quotidien : les mots et les contours de la bienfaisance.
2. Le milieu de la bienfaisance : acteurs, pratiques et logiques.
3. Inscrire la bienfaisance dans le champ de l’aide sociale.