English : In Ouagadougou, as in every other capital city, there is an invisible side to the city,... more English : In Ouagadougou, as in every other capital city, there is an invisible side to the city, that of the marginalized and anonymous. Following the movements and modalities of appropriation of the public space by the street youth (the bakoroman), this articles describes the transformation of this "negative" city mapping between day and night.
Français : À l'instar de toutes les grandes villes, la carte de Ouagadougou présente un envers invisible, celui des marginaux et des anonymes. Suivant les mouvements et les modalités d'appropriation de l'espace public par les jeunes de la rue (les bakoroman), cet article décrit comment cette cartographie "négative" de la ville se transforme entre le jour et la nuit.
À partir d’une enquête menée au Burkina Faso auprès d’individus vivant dans la rue — qui s’au... more À partir d’une enquête menée au Burkina Faso auprès d’individus vivant dans la rue — qui s’autodésignent par le terme «bakoroman» —, cet article pose la question des statuts communément associés aux différents âges de la vie. En plus de partager un ensemble de pratiques et de modes de sociabilité, les bakoroman se présentent en effet comme un groupe d’âge relativement homogène qui correspondrait à la période de transition entre l’enfance et l’âge adulte. Marqué par l’indétermination et l’inachèvement, cet âge recouvre à leurs yeux une capacité d’action distinctive que les bakoroman ont appris à exploiter. À l’encontre d’idées reçues et de perspectives surplombantes sur les catégories d’âge, cette ethnographie de la « jeunesse de rue » burkinabè explore la notion de liminarité appliquée à cet âge « entre-deux ». Ni enfance, ni âge adulte, la jeunesse est ici redéfinie comme une parenthèse, un « moment » de liberté et d’explorations situé entre l’insouciance de l’enfant et les responsabilités de l’adulte.
Alors que les enfants de la rue suscitent depuis longtemps une littérature scientifique abondante... more Alors que les enfants de la rue suscitent depuis longtemps une littérature scientifique abondante et sont la cible de nombreux programmes de développement, le phénomène persiste et les projets de réinsertion parviennent difficilement à toucher leur public. Cet article revient sur ce sujet à partir d’une démarche ethnographique de longue haleine, menée en dehors des projets de développement, dans la capitale du Burkina Faso. À partir d’une réflexion sur les mouvements de catégorisations dont ils font l’objet, des appellations que les enfants se réapproprient et dont ils jouent, l’auteur expose le processus de marginalisation indirectement induit par ces dénominations. En s’appuyant sur les représentations locales de l’enfance et sur le discours des individus en question, l’article se propose enfin d’explorer une catégorisation alternative, en les appréhendant non plus comme des enfants de la rue, mais comme de jeunes migrants qui peinent à intégrer le marché de l’emploi.
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Français : À l'instar de toutes les grandes villes, la carte de Ouagadougou présente un envers invisible, celui des marginaux et des anonymes. Suivant les mouvements et les modalités d'appropriation de l'espace public par les jeunes de la rue (les bakoroman), cet article décrit comment cette cartographie "négative" de la ville se transforme entre le jour et la nuit.
À partir d’une enquête menée au Burkina Faso auprès d’individus vivant dans la rue — qui s’au... more À partir d’une enquête menée au Burkina Faso auprès d’individus vivant dans la rue — qui s’autodésignent par le terme «bakoroman» —, cet article pose la question des statuts communément associés aux différents âges de la vie. En plus de partager un ensemble de pratiques et de modes de sociabilité, les bakoroman se présentent en effet comme un groupe d’âge relativement homogène qui correspondrait à la période de transition entre l’enfance et l’âge adulte. Marqué par l’indétermination et l’inachèvement, cet âge recouvre à leurs yeux une capacité d’action distinctive que les bakoroman ont appris à exploiter. À l’encontre d’idées reçues et de perspectives surplombantes sur les catégories d’âge, cette ethnographie de la « jeunesse de rue » burkinabè explore la notion de liminarité appliquée à cet âge « entre-deux ». Ni enfance, ni âge adulte, la jeunesse est ici redéfinie comme une parenthèse, un « moment » de liberté et d’explorations situé entre l’insouciance de l’enfant et les responsabilités de l’adulte.
Alors que les enfants de la rue suscitent depuis longtemps une littérature scientifique abondante... more Alors que les enfants de la rue suscitent depuis longtemps une littérature scientifique abondante et sont la cible de nombreux programmes de développement, le phénomène persiste et les projets de réinsertion parviennent difficilement à toucher leur public. Cet article revient sur ce sujet à partir d’une démarche ethnographique de longue haleine, menée en dehors des projets de développement, dans la capitale du Burkina Faso. À partir d’une réflexion sur les mouvements de catégorisations dont ils font l’objet, des appellations que les enfants se réapproprient et dont ils jouent, l’auteur expose le processus de marginalisation indirectement induit par ces dénominations. En s’appuyant sur les représentations locales de l’enfance et sur le discours des individus en question, l’article se propose enfin d’explorer une catégorisation alternative, en les appréhendant non plus comme des enfants de la rue, mais comme de jeunes migrants qui peinent à intégrer le marché de l’emploi.
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Français : À l'instar de toutes les grandes villes, la carte de Ouagadougou présente un envers invisible, celui des marginaux et des anonymes. Suivant les mouvements et les modalités d'appropriation de l'espace public par les jeunes de la rue (les bakoroman), cet article décrit comment cette cartographie "négative" de la ville se transforme entre le jour et la nuit.
Français : À l'instar de toutes les grandes villes, la carte de Ouagadougou présente un envers invisible, celui des marginaux et des anonymes. Suivant les mouvements et les modalités d'appropriation de l'espace public par les jeunes de la rue (les bakoroman), cet article décrit comment cette cartographie "négative" de la ville se transforme entre le jour et la nuit.