La palatalisation des occlusives vélaires (/k g/, prononcées /ʧ ʤ/) apparaît aujourd'hui comme le... more La palatalisation des occlusives vélaires (/k g/, prononcées /ʧ ʤ/) apparaît aujourd'hui comme le trait le plus emblématique des parlers bretons vannetais. Cette caractéristique n'a pourtant pas toujours été mise en avant. Au XVIII e siècle, Le Pelletier et Cillart de Kerampoul donnent des indications précises sur les dialectes bretons mais ne disent rien sur la palatalisation. Grégoire de Rostrenen en 1732 décrit un phénomène bien différent de celle qui s'entend aujourd'hui. Peut-on dès lors admettre que la palatalisation soit si ancienne qu'on l'a longtemps pensé ? Je propose dans cet article de réexaminer la question, en pondérant l'apport de la géolinguistique, en recoupant les atlas par d'autres sources insuffisamment exploitées. Je tâcherai de démontrer l'hypothèse de deux vagues de palatalisation : à une première prononciation dorso-palatale aurait ainsi succédé une prononciation apico-palatale très récente. Le caractère dynamique et non-stabilisé du phénomène au moment même où il était cartographié, ainsi que l'hyper-vernacularisation concomitante du breton expliqueraient en grande partie l'apparente irrationalité des données de terrain.
En 1715, le Père Vaudelin, religieux parisien, publiait un ouvrage dans lequel il proposait de ré... more En 1715, le Père Vaudelin, religieux parisien, publiait un ouvrage dans lequel il proposait de réformer l’orthographe française en adoptant un alphabet phonétique. Sans doute désireux d’éprouver son système, il l’appliqua à diverses autres langues, dont le breton, transcrivant le Pater Noster à titre d’exemple. Ce texte, qui présente un témoignage sans équivalent sur la phonétique du breton au début du XVIIIe siècle, est ici étudié et discuté. Le Pater de Vaudelin pose en effet beaucoup de questions auxquelles il est difficile de répondre. Sa principale originalité est la formulation atypique de son premier vers : Hon Tad, pehini ma edoc’h en Neñv. Cette phrase, ainsi que d’autres détails plus mineurs, sont mis en relation avec le corpus breton de l’époque, qui fait finalement ressortir la grande hétérogénéité des pratiques de piété, caractéristique d’une société de l’oralité.
écrivain actif au début du XXe siècle, Jean-Pierre Calloc’h se trouve à la convergence de plusieu... more écrivain actif au début du XXe siècle, Jean-Pierre Calloc’h se trouve à la convergence de plusieurs usages graphiques du breton, qu’explique le contexte sociétal de l’époque. Le breton de l’île de Groix est sa langue maternelle, mais personne avant lui n’a jamais écrit en groisillon : le breton cultivé est soit le vannetais classique, forgé par l’Eglise depuis le XVIIe siècle ; soit un breton livresque de coloration surtout finistérienne, qui a gagné ses lettres de noblesse avec la publication du Barzaz Breiz et alors en voie de standardisation. La grande originalité de Calloc’h est d’avoir concilié la variation du breton et de l’avoir exploité à des fins littéraires pour construire son œuvre.
Identités, conflits et interventions sociolinguistiques
Le français et le breton sont inscrits dans une relation de contact très ancienne, mais également... more Le français et le breton sont inscrits dans une relation de contact très ancienne, mais également très déséquilibrée. Le chercheur est ainsi confronté au paradoxe de deux bilinguismes évoluant en parallèle et interagissant relativement peu : l'un d'attrition, l'autre en expansion. Comment dès lors caractériser une telle singularité ? En explorant la genèse historique du contact français-breton, j'ai été amené à revisiter le concept de conflit linguistique. Suivant A. Hudson, j'ai choisi de distinguer le conflit linguistique (ou bilinguisme sociétal) de la diglossie. Les pratiques linguistiques anciennes m'ont en outre amené à envisager une troisième configuration, celle du bilinguisme institutionnel. L'évolution du contact entre français et breton montrerait ainsi un imperceptible glissement depuis un multilinguisme institutionnel vers un bilinguisme sociétal, foncièrement asymétrique. Quant au paradoxe actuel du breton, il viendrait d'une mutation inattendue : c'est au moment où il est en passe d'être privé d'usage vernaculaire qu'il fait l'objet d'une promotion, semblant lui assigner aujourd'hui une position haute, au sein d'un bilinguisme institutionnel renouvelé. Mots-clés : breton, sociolinguistique, diglossie, bilinguisme, changement de langue
Dans la nébuleuse des parlers populaires bretons, le vannetais passe souvent pour donner la préf... more Dans la nébuleuse des parlers populaires bretons, le vannetais passe souvent pour donner la préférence, sinon l'exclusive, aux constructions à sujet en tête. Ceci bien que cette caractéristique soit très mal documentée. La grammaire de F. Favereau (1997) a été probablement la première à tenter de la quantifier sommairement pour ce qui est du Poher. Je suis donc parti de ses chiffres pour l'évaluer à mon tour en pays vannetais. Tout d'abord dans le parler de Malguénac, puis en étendant l'observation à deux autres terroirs : Erdeven et Arradon. Enfin, j'ai également analysé un extrait des Instructioneu santel de Jean Marion (1790). Les résultats de cette enquête invitent à reconsidérer l'opinion commune : d'une part le vannetais présente une grande variabilité, qui interdit les jugements hâtifs ; d'autre part, les données sociolinguistiques conduisent à mettre en doute l'hypothèse d'une origine romane du phénomène.
Longtemps exclu de l'école, le breton ne dispose pas dans le registre des mathématiques d'une te... more Longtemps exclu de l'école, le breton ne dispose pas dans le registre des mathématiques d'une terminologie unifiée et stable. A partir de ce constat liminaire, le présent travail a consisté à documenter les faits. Vingt-quatre termes mathématiques courants ont ainsi été isolés, tels qu'ils apparaissent dans deux lexiques à usage scolaire. D'abord comparés aux données de quatre dictionnaires contemporains, ils ont ensuite été mis en relation avec une trentaine de sources publiées entre 1450 et 2012 afin de mieux comprendre la généalogie des termes recensés. Ce sont donc huit courants lexicologiques qui apparaissent, articulant deux grandes tendances opposées : la néologie à base celtique et l'emprunt de termes internationaux d'origines gréco-latines. Les arguments des uns et des autres seront discutés, laissant entrevoir une corrélation entre choix lexicaux, trajectoire linguistique, expertise mathématique et modèle idéal d'enseignement. For many years excluded from schools, Breton still lacks a unified and undiscussed mathematical terminology. With this problematic in mind the purpose of this paper is to document this phenomenon. A sample of twenty-four common mathematic terms was taken from two mathematical dictionaries currently used in schools. The sample was compared to the data of four contemporary dictionaries, and then for a better understanding of the origins of theses terms, they were compared again with over thirty various Breton language documents published between 1450 and 2012. From this study, eight distinct lexicological streams can be identified. These streams can be grouped into two distinct tendencies, Celtic-based neology on the one hand and international loan words of mainly Greek and Latin origins on the other. The arguments of authors from each side are discussed, as there seem to be a correlation between their lexical choices and some features such as linguistic profile, mathematical expertise and their idea of the perfect teaching model.
Cette étude, extraite d’une thèse de doctorat en celtique soutenue à l’Université Rennes 2 en 200... more Cette étude, extraite d’une thèse de doctorat en celtique soutenue à l’Université Rennes 2 en 2008, se veut une mesure fine de quelques phénomènes de variation observables dans le parler breton de Malguénac (Morbihan). Ayant décelé des traits originaux chez chacun des locuteurs, l’auteur entend confronter la réalité d’un corpus enregistré aux représentations communément admises. Si pour les locuteurs, le breton local est homogène à l’intérieur de la commune et se distingue par des traits spécifiques des parlers voisins, l’analyse montre une réalité plus complexe. Elle remet en cause un tel compartimentage, en établissant à la fois la porosité du parler étudié, naturellement soumis à des influences extérieures, ainsi que l’existence de micro-usages particuliers, liés à l’hétérogénéité des trajectoires de vie et de socialisation des acteurs.
Le concept de diglossie fait partie des notions centrales en sociolinguistique. Revenir sur ce su... more Le concept de diglossie fait partie des notions centrales en sociolinguistique. Revenir sur ce sujet peut donc paraître superflu. Néanmoins, lorsqu’on tente de cerner la question, le concept n’est pas toujours aussi limpide qu’on le pense. La diglossie a pourtant été le terrain d’investigation de nombreux chercheurs au cours des dernières décennies. Mais l’on a parfois l’impression d’assister à une certaine dilution du concept : il s’enrichit de nuances diverses selon les auteurs, sans toujours faire consensus. Mon but n’est pas d’en dresser un inventaire exhaustif, mais de présenter ma propre compréhension de la diglossie, à partir de mon terrain propre. A savoir celui des études celtiques et en particulier de la description d’un parler breton.
Lorsqu’on analyse la langue bretonne au plus près, il faut convenir que l’hétérogénéité des prati... more Lorsqu’on analyse la langue bretonne au plus près, il faut convenir que l’hétérogénéité des pratiques (condition normale de toute langue naturelle) présente ici une dualité singulière. Schématiquement, la langue se parlerait selon deux grandes modalités : le breton populaire (BP) et le néo-breton (NB). Chacune présentant des caractéristique très différentes en terme de phonologie, de lexique, de mode de transmission, de vitalité, de domaines d’usage etc. Si cette dichotomie, un peu simpliste, doit être affinée, il apparaît indéniable qu’elle possède une certaine validité. Pour la comprendre, il faut revenir à l’histoire et distinguer trois grandes ruptures qui ont affecté la transmission de la langue au cours des deux derniers siècles.
La palatalisation des occlusives vélaires (/k g/, prononcées /ʧ ʤ/) apparaît aujourd'hui comme le... more La palatalisation des occlusives vélaires (/k g/, prononcées /ʧ ʤ/) apparaît aujourd'hui comme le trait le plus emblématique des parlers bretons vannetais. Cette caractéristique n'a pourtant pas toujours été mise en avant. Au XVIII e siècle, Le Pelletier et Cillart de Kerampoul donnent des indications précises sur les dialectes bretons mais ne disent rien sur la palatalisation. Grégoire de Rostrenen en 1732 décrit un phénomène bien différent de celle qui s'entend aujourd'hui. Peut-on dès lors admettre que la palatalisation soit si ancienne qu'on l'a longtemps pensé ? Je propose dans cet article de réexaminer la question, en pondérant l'apport de la géolinguistique, en recoupant les atlas par d'autres sources insuffisamment exploitées. Je tâcherai de démontrer l'hypothèse de deux vagues de palatalisation : à une première prononciation dorso-palatale aurait ainsi succédé une prononciation apico-palatale très récente. Le caractère dynamique et non-stabilisé du phénomène au moment même où il était cartographié, ainsi que l'hyper-vernacularisation concomitante du breton expliqueraient en grande partie l'apparente irrationalité des données de terrain.
En 1715, le Père Vaudelin, religieux parisien, publiait un ouvrage dans lequel il proposait de ré... more En 1715, le Père Vaudelin, religieux parisien, publiait un ouvrage dans lequel il proposait de réformer l’orthographe française en adoptant un alphabet phonétique. Sans doute désireux d’éprouver son système, il l’appliqua à diverses autres langues, dont le breton, transcrivant le Pater Noster à titre d’exemple. Ce texte, qui présente un témoignage sans équivalent sur la phonétique du breton au début du XVIIIe siècle, est ici étudié et discuté. Le Pater de Vaudelin pose en effet beaucoup de questions auxquelles il est difficile de répondre. Sa principale originalité est la formulation atypique de son premier vers : Hon Tad, pehini ma edoc’h en Neñv. Cette phrase, ainsi que d’autres détails plus mineurs, sont mis en relation avec le corpus breton de l’époque, qui fait finalement ressortir la grande hétérogénéité des pratiques de piété, caractéristique d’une société de l’oralité.
écrivain actif au début du XXe siècle, Jean-Pierre Calloc’h se trouve à la convergence de plusieu... more écrivain actif au début du XXe siècle, Jean-Pierre Calloc’h se trouve à la convergence de plusieurs usages graphiques du breton, qu’explique le contexte sociétal de l’époque. Le breton de l’île de Groix est sa langue maternelle, mais personne avant lui n’a jamais écrit en groisillon : le breton cultivé est soit le vannetais classique, forgé par l’Eglise depuis le XVIIe siècle ; soit un breton livresque de coloration surtout finistérienne, qui a gagné ses lettres de noblesse avec la publication du Barzaz Breiz et alors en voie de standardisation. La grande originalité de Calloc’h est d’avoir concilié la variation du breton et de l’avoir exploité à des fins littéraires pour construire son œuvre.
Identités, conflits et interventions sociolinguistiques
Le français et le breton sont inscrits dans une relation de contact très ancienne, mais également... more Le français et le breton sont inscrits dans une relation de contact très ancienne, mais également très déséquilibrée. Le chercheur est ainsi confronté au paradoxe de deux bilinguismes évoluant en parallèle et interagissant relativement peu : l'un d'attrition, l'autre en expansion. Comment dès lors caractériser une telle singularité ? En explorant la genèse historique du contact français-breton, j'ai été amené à revisiter le concept de conflit linguistique. Suivant A. Hudson, j'ai choisi de distinguer le conflit linguistique (ou bilinguisme sociétal) de la diglossie. Les pratiques linguistiques anciennes m'ont en outre amené à envisager une troisième configuration, celle du bilinguisme institutionnel. L'évolution du contact entre français et breton montrerait ainsi un imperceptible glissement depuis un multilinguisme institutionnel vers un bilinguisme sociétal, foncièrement asymétrique. Quant au paradoxe actuel du breton, il viendrait d'une mutation inattendue : c'est au moment où il est en passe d'être privé d'usage vernaculaire qu'il fait l'objet d'une promotion, semblant lui assigner aujourd'hui une position haute, au sein d'un bilinguisme institutionnel renouvelé. Mots-clés : breton, sociolinguistique, diglossie, bilinguisme, changement de langue
Dans la nébuleuse des parlers populaires bretons, le vannetais passe souvent pour donner la préf... more Dans la nébuleuse des parlers populaires bretons, le vannetais passe souvent pour donner la préférence, sinon l'exclusive, aux constructions à sujet en tête. Ceci bien que cette caractéristique soit très mal documentée. La grammaire de F. Favereau (1997) a été probablement la première à tenter de la quantifier sommairement pour ce qui est du Poher. Je suis donc parti de ses chiffres pour l'évaluer à mon tour en pays vannetais. Tout d'abord dans le parler de Malguénac, puis en étendant l'observation à deux autres terroirs : Erdeven et Arradon. Enfin, j'ai également analysé un extrait des Instructioneu santel de Jean Marion (1790). Les résultats de cette enquête invitent à reconsidérer l'opinion commune : d'une part le vannetais présente une grande variabilité, qui interdit les jugements hâtifs ; d'autre part, les données sociolinguistiques conduisent à mettre en doute l'hypothèse d'une origine romane du phénomène.
Longtemps exclu de l'école, le breton ne dispose pas dans le registre des mathématiques d'une te... more Longtemps exclu de l'école, le breton ne dispose pas dans le registre des mathématiques d'une terminologie unifiée et stable. A partir de ce constat liminaire, le présent travail a consisté à documenter les faits. Vingt-quatre termes mathématiques courants ont ainsi été isolés, tels qu'ils apparaissent dans deux lexiques à usage scolaire. D'abord comparés aux données de quatre dictionnaires contemporains, ils ont ensuite été mis en relation avec une trentaine de sources publiées entre 1450 et 2012 afin de mieux comprendre la généalogie des termes recensés. Ce sont donc huit courants lexicologiques qui apparaissent, articulant deux grandes tendances opposées : la néologie à base celtique et l'emprunt de termes internationaux d'origines gréco-latines. Les arguments des uns et des autres seront discutés, laissant entrevoir une corrélation entre choix lexicaux, trajectoire linguistique, expertise mathématique et modèle idéal d'enseignement. For many years excluded from schools, Breton still lacks a unified and undiscussed mathematical terminology. With this problematic in mind the purpose of this paper is to document this phenomenon. A sample of twenty-four common mathematic terms was taken from two mathematical dictionaries currently used in schools. The sample was compared to the data of four contemporary dictionaries, and then for a better understanding of the origins of theses terms, they were compared again with over thirty various Breton language documents published between 1450 and 2012. From this study, eight distinct lexicological streams can be identified. These streams can be grouped into two distinct tendencies, Celtic-based neology on the one hand and international loan words of mainly Greek and Latin origins on the other. The arguments of authors from each side are discussed, as there seem to be a correlation between their lexical choices and some features such as linguistic profile, mathematical expertise and their idea of the perfect teaching model.
Cette étude, extraite d’une thèse de doctorat en celtique soutenue à l’Université Rennes 2 en 200... more Cette étude, extraite d’une thèse de doctorat en celtique soutenue à l’Université Rennes 2 en 2008, se veut une mesure fine de quelques phénomènes de variation observables dans le parler breton de Malguénac (Morbihan). Ayant décelé des traits originaux chez chacun des locuteurs, l’auteur entend confronter la réalité d’un corpus enregistré aux représentations communément admises. Si pour les locuteurs, le breton local est homogène à l’intérieur de la commune et se distingue par des traits spécifiques des parlers voisins, l’analyse montre une réalité plus complexe. Elle remet en cause un tel compartimentage, en établissant à la fois la porosité du parler étudié, naturellement soumis à des influences extérieures, ainsi que l’existence de micro-usages particuliers, liés à l’hétérogénéité des trajectoires de vie et de socialisation des acteurs.
Le concept de diglossie fait partie des notions centrales en sociolinguistique. Revenir sur ce su... more Le concept de diglossie fait partie des notions centrales en sociolinguistique. Revenir sur ce sujet peut donc paraître superflu. Néanmoins, lorsqu’on tente de cerner la question, le concept n’est pas toujours aussi limpide qu’on le pense. La diglossie a pourtant été le terrain d’investigation de nombreux chercheurs au cours des dernières décennies. Mais l’on a parfois l’impression d’assister à une certaine dilution du concept : il s’enrichit de nuances diverses selon les auteurs, sans toujours faire consensus. Mon but n’est pas d’en dresser un inventaire exhaustif, mais de présenter ma propre compréhension de la diglossie, à partir de mon terrain propre. A savoir celui des études celtiques et en particulier de la description d’un parler breton.
Lorsqu’on analyse la langue bretonne au plus près, il faut convenir que l’hétérogénéité des prati... more Lorsqu’on analyse la langue bretonne au plus près, il faut convenir que l’hétérogénéité des pratiques (condition normale de toute langue naturelle) présente ici une dualité singulière. Schématiquement, la langue se parlerait selon deux grandes modalités : le breton populaire (BP) et le néo-breton (NB). Chacune présentant des caractéristique très différentes en terme de phonologie, de lexique, de mode de transmission, de vitalité, de domaines d’usage etc. Si cette dichotomie, un peu simpliste, doit être affinée, il apparaît indéniable qu’elle possède une certaine validité. Pour la comprendre, il faut revenir à l’histoire et distinguer trois grandes ruptures qui ont affecté la transmission de la langue au cours des deux derniers siècles.
Uploads
Papers by Erwan Le Pipec
For many years excluded from schools, Breton still lacks a unified and undiscussed mathematical terminology. With this problematic in mind the purpose of this paper is to document this phenomenon. A sample of twenty-four common mathematic terms was taken from two mathematical dictionaries currently used in schools. The sample was compared to the data of four contemporary dictionaries, and then for a better understanding of the origins of theses terms, they were compared again with over thirty various Breton language documents published between 1450 and 2012. From this study, eight distinct lexicological streams can be identified. These streams can be grouped into two distinct tendencies, Celtic-based neology on the one hand and international loan words of mainly Greek and Latin origins on the other. The arguments of authors from each side are discussed, as there seem to be a correlation between their lexical choices and some features such as linguistic profile, mathematical expertise and their idea of the perfect teaching model.
Mon but n’est pas d’en dresser un inventaire exhaustif, mais de présenter ma propre compréhension de la diglossie, à partir de mon terrain propre. A savoir celui des études celtiques et en particulier de la description d’un parler breton.
Si cette dichotomie, un peu simpliste, doit être affinée, il apparaît indéniable qu’elle possède une certaine validité. Pour la comprendre, il faut revenir à l’histoire et distinguer trois grandes ruptures qui ont affecté la transmission de la langue au cours des deux derniers siècles.
For many years excluded from schools, Breton still lacks a unified and undiscussed mathematical terminology. With this problematic in mind the purpose of this paper is to document this phenomenon. A sample of twenty-four common mathematic terms was taken from two mathematical dictionaries currently used in schools. The sample was compared to the data of four contemporary dictionaries, and then for a better understanding of the origins of theses terms, they were compared again with over thirty various Breton language documents published between 1450 and 2012. From this study, eight distinct lexicological streams can be identified. These streams can be grouped into two distinct tendencies, Celtic-based neology on the one hand and international loan words of mainly Greek and Latin origins on the other. The arguments of authors from each side are discussed, as there seem to be a correlation between their lexical choices and some features such as linguistic profile, mathematical expertise and their idea of the perfect teaching model.
Mon but n’est pas d’en dresser un inventaire exhaustif, mais de présenter ma propre compréhension de la diglossie, à partir de mon terrain propre. A savoir celui des études celtiques et en particulier de la description d’un parler breton.
Si cette dichotomie, un peu simpliste, doit être affinée, il apparaît indéniable qu’elle possède une certaine validité. Pour la comprendre, il faut revenir à l’histoire et distinguer trois grandes ruptures qui ont affecté la transmission de la langue au cours des deux derniers siècles.