En periode de repression, la societe est amenee a reinventer ses codes de communication. L'Uruguay (1973 - 1985) a vu se transformer le carnaval en veritable « voix bruyante de la conscience collective » Davis (1979). En effet, ce lieu d'expression populaire par excellence n'est pas a considerer comme une simple « soupape de surete » qui detournerait l'attention de la realite sociale mais plutot comme un « moyen par lequel une communaute perpetue certaines de ses valeurs, par lequel aussi elle peut contester un ordre politique » Davis (1979). Ainsi, le carnaval s'est transcende pour donner naissance a un espace tiers qui abritera en son sein l'un des vecteurs de la liberte de parole. Et, la murga va muter, devenir transgressive et subversive puis finira par etre revendiquee comme l'un des elements identificatoires d'une societe en rupture. Nous nous proposons de presenter et commenter ce teatro de los tablados qui, sous etroite surveillance, va devenir le porte-parole d'une verite autre en s'affranchissant de la censure. Nous analyserons comment la situation politique va amener certains paroliers a reinvestir et a travestir le genre pour parler au spectateur et lui donner la possibilite de manifester une forme d’engagement.
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