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71e Congrès de la Société nationale française de médecine interne, Besançon, 10–12 juin 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A19–A75
4 Département de médecine interne et immunologie clinique, rue du
Morvan, Vandœuvre-lès-Nancy
5 Médecine interne, 2, boulevard Tonnellé, Tours
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : champtiaux@hotmail.com (N. Champtiaux)
viscérales pulmonaires et cardiaques fréquentes. Au prix d’un
traitement immunosuppresseur lourd et prolongé, elles restent
néanmoins de bon pronostic.
Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de
conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Introduction
Au sein des myopathies acquises inflammatoires,
les myosites à anticorps anti-SRP appartiennent au sous-groupe
des myopathies nécrosantes auto-immunes (MNAI). Initialement
considérées comme sévères et de mauvais pronostic, des séries de
cas plus récentes font état d’une évolution plus favorable.
Patients et méthodes Dans cette étude descriptive rétrospective
nous rapportons les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et histologiques, ainsi que les modalités de prise en charge
de 40 patients présentant une MNAI à anticorps anti-SRP.
Résultats
L’âge médian au début des symptômes était de 46 ans
(extrêmes 12–76 ans). Soixante pour cent des patients étaient des
femmes. Chez 6 patients, il existait une autre connectivite associée
(2 sclérodermies, 3 Gougerot-Sjögren, et une polyarthrite rhumatoïde). Un cancer synchrone (diagnostiqué dans les 3 ans des 1ers
symptômes musculaires) était présent chez 2 patients (5 %). Le taux
maximal de CPK au diagnostic était de 8136 ± 5653 UI/L.
Sur le plan histologique, la plupart des biopsies musculaires pour
lesquelles nous disposions d’un compte rendu détaillé (n = 33),
montraient la présence d’une formule nécrose-régénération
(n = 31 ; 91 %). Un infiltrat inflammatoire significatif était néanmoins noté dans 34 % des cas (n = 11/33).
Sur le plan clinique, dans la majorité des cas, le déficit moteur était
sévère (définit par un score MRC du groupe musculaire le plus déficitaire ≤ 2 ; n = 26/39 ; 68 %), conduisant à une perte complète de
la marche chez 8 patients. L’atteinte laryngée était fréquente associant dysphagie (n = 20 ; 50 %), fausses routes (n = 13 ; 33 %) parfois
compliquées de pneumopathies d’inhalation (n = 5 ; 13 %) et ayant
nécessité le recours à une nutrition par sonde nasogastrique chez
3 patients. L’atteinte de la musculature respiratoire était également
fréquente (n = 17 ; 44 %), parfois sévère (ventilation mécanique chez
3 patients). A contrario, 5 patients ne présentaient qu’une fatigabilité musculaire ou des myalgies sans déficit. Enfin, 2 patients
présentaient une forme pseudodystrophique. Les symptômes cutanés (n = 5 ; 13 %) ou articulaires (n = 4 ; 10 %) étaient rares, et souvent
en rapport avec une connectivite associée. Seize patients (40 %)
signalaient un phénomène de Raynaud.
L’atteinte pulmonaire parenchymateuse, fréquente au scanner
(n = 16/37 ; 43 %), n’était qu’exceptionnellement sévère (n = 1). Neuf
patients (23 %) présentaient une atteinte cardiaque cliniquement
significative (troubles de la conduction n = 6 ; troubles du rythme
supraventriculaire n = 3, cardiomyopathie dilatée n = 4).
Sur le plan thérapeutique, deux patients paucisymptomatiques
n’ont reçu aucun traitement. Une corticothérapie seule, employée
en première intention chez 15 patients était rarement suffisante
(n = 3). Le second schéma thérapeutique de première intention
employé chez 13 patients associait une corticothérapie orale,
des immunoglobulines intraveineuses (2 g/kg, mensuellement), et
un immunosuppresseur de fond (méthotrexate [n = 8], azathioprine [n = 3], cyclophosphamide [n = 1], ou mycophénolate mofetil
[n = 1]). Ce schéma thérapeutique a permis une rémission complète
dans 8 cas sur 13. La durée médiane de traitement était de 3,4 ans
(extrêmes 6 mois, 14 ans). Néanmoins, aux dernières nouvelles,
seuls 9 patients (25 %) n’avaient plus aucun traitement immunosuppresseur.
Aux dernières nouvelles (durée médiane de suivi 5,1 ans), la majorité des patients suivis pendant plus de 6 mois étaient guéris
ou paucisymptomatiques (n = 26 ; 74 %). Une minorité gardait des
séquelles invalidantes (n = 6 ; 17 %). Trois patients sont décédés
(âges de décès 78 ; 78 et 80 ans). Un seul de ces décès était imputable à la maladie. Les CPK étaient normaux chez 40 % des patients
et < 2N chez 70 %.
Conclusion Les MNAI à anticorps anti-SRP se caractérisent par
un déficit moteur initial souvent sévère et des complications
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.263
CO033
Myopathies inflammatoires traitées
par échanges plasmatiques
L. Gilardin 1,∗ , S. Saheb 2 , N. Champtiaux 1 , Y. Schoindre 1 ,
A. Rigolet 1 , G. Breton 1 , Y. Allenbach 1 , A. Simon 1 , B. Hervier 1 ,
K. Mariampillai 1 , O. Benveniste 1
1 Département de Médecine Interne et d’immunologie clinique,
Groupe Hospitalier La Pitié-Salpêtrière-Charles-Foix, Paris
2 Centre clinique d’hémobiothérapie, Groupe Hospitalier La
Pitié-Salpêtrière-Charles Foix, Paris
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : gilardin@gmail.com (L. Gilardin)
Introduction Les Myopathies Inflammatoires (MI) sont des
pathologies auto-immunes dont certaines formes sévères peuvent
être traitées par échanges plasmatiques (EP). L’indication des EP
est mal codifiée, les études évaluant leur intérêt sont essentiellement rétrospectives et/ou anciennes [1,2]. Les progrès récents dans
la connaissance de la physiopathologie des MI permettent d’établir
une nouvelle classification basée sur les auto-anticorps dont certains sont pathogènes [3]. Nous avons donc entrepris une étude
des MI récemment traitées par EP dans notre service.
Patients et méthodes Toutes les MI prises en charge dans le département de médecine interne et d’immunologie clinique du GHPS
après le 01/01/2011 ont été incluses dans une cohorte prospective
de suivi (protocole MASC). Les cas de MI traitées par EP entre le
1/01/2011 et le 24/07/2014 ont été analysés rétrospectivement.
Résultats Vingt patients atteints de MI ont été inclus correspondant à 22 traitements par EP. Cela concernait 7 hommes et
13 femmes, âgés de 51 ans en médiane (18–80) au diagnostic.
Les pathologies rencontrées étaient majoritairement des myopathies nécrosantes auto-immunes (n = 14), dont 10 associées aux
anticorps anti-HMG-coA-Réductase et 3 associées aux anticorps
anti-SRP. Les autres MI étaient des dermatomyosites associées
aux anticorps anti-MDA5 (n = 3), des myosites de chevauchement
associées aux anticorps anti-mitochondries de type 2 (n = 2) et un
syndrome des anti-synthétases avec anticorps anti-Jo1.
Tous les cas étaient sévères, définis par un déficit moteur invalidant
(n = 16), la présence de troubles de la déglutition (n = 6), d’une dyspnée stades III–IV NYHA (n = 8), une atteinte cardiaque (n = 6), un
profil évolutif rapidement progressif (n = 2) ou résistant aux immunosuppresseurs (IS) (n = 3).
Les EP étaient réalisés au moment du diagnostic de la MI dans
15 cas avec un délai médian de 10 jours (1–209). Dans 7 cas,
les séances d’EP étaient entreprises en raison d’une aggravation sous traitement, avec 2 patients ayant déjà été traités par
EP au diagnostic. Au moment de la réalisation des EP, les
traitements spécifiques administrés comportaient l’association
corticoïdes + immunosuppresseurs (IS) dans 21 cas, avec relais des
EP par Immunoglobulines polyvalentes dans 14 cas. Un patient
n’a reçu que des corticoïdes. Le traitement IS était méthotrexate
(n = 17), cyclophosphamide (n = 1), azathioprine (n = 2), ou rituximab (n = 1). Le nombre de séances d’EP réalisées était de 5 en
médiane (2–6).
Discussion L’efficacité des EP, évaluée sur les paramètres cliniques (dyspnée, testing musculaire, échelle fonctionnelles) et
paracliniques (CPK, IRM cardiaque et musculaire, EFR et TDM thoracique) montrait une amélioration rapide (au cours du premier
mois) dans 17 cas. Dans 3 cas, l’état clinique était stabilisé. Enfin,
2 patients avec de lourdes comorbidités (cancer hépatique et insuffisance respiratoire séquellaire post-tuberculose) sont décédés
71e Congrès de la Société nationale française de médecine interne, Besançon, 10–12 juin 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A19–A75
suite à l’absence d’efficacité des traitements. L’amélioration
observée initialement était persistante à 6 mois dans 15 cas, non
évaluable dans 3 cas et dans les 2 derniers cas, il fut nécessaire
d’introduire un traitement IS de deuxième ligne (rituximab et
ciclosporine).
Deux évènements indésirables ont été rapportés : une septicémie à
staphylocoque doré sur cathéter et une décompensation cardiaque
associée à un syndrome de Raynaud nécrotique chez un patient
ayant eu une longue évolution de sa maladie.
Conclusion
Les MI présentant des auto-anticorps probablement
impliqués dans leur pathogénie sont éligibles à un traitement par
EP. Les EP sont des traitements sûrs et efficaces utilisés en complément des corticoïdes et des IS dans les cas sévères, permettant une
amélioration ou une stabilisation rapides des symptômes. La durée
d’évolution de la maladie et le profil évolutif sont les principaux
facteurs prédictifs d’une réponse rapide aux EP.
Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de
conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Références
[1] Herson S, Lok C, Roujeau JC, Coutellier A, Etienne SD, Revuz J,
et al. Plasma exchange in dermatomyositis and polymyositis.
Retrospective study of 38 cases of plasma exchange. Ann Med
Interne 1989;140(6):453–5.
[2] Miller FW, Leitman SF, Cronin ME, Hicks JE, Leff RL, Wesley
R, et al. Controlled trial of plasma exchange and leukapheresis in polymyositis and dermatomyositis. N Engl J Med
1992;326(21):1380–4.
[3] Allenbach Y, Benveniste O. Autoantibody profile in myositis. Rev
Med Interne 2014;35:437–43.
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.264
CO034
Incidence de l’histiocytose
langerhansienne de l’adulte à Paris
(2010 à 2013)
C. Maldini 1,∗ , M. De Menthon 1 , G. Lorillon 2 , J. Haroche 3 ,
J.L. Vanhille 4 , J. Donadieu 5 , A. Tazi 2 , A. Mahr 1
1 Médecine interne, Hôpital Saint-Louis, AP–HP, Paris
2 Pneumologie, Hôpital Saint-Louis, AP–HP, Paris
3 Médecine interne, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris
4 Service études et statistiques, caisse primaire d’assurance maladie,
Paris
5 Hématologie, Hôpital pour enfants Trousseau, Paris
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : carla.maldini@sls.aphp.fr (C. Maldini)
Introduction Les données épidémiologiques sur l’histiocytose
langerhansienne (HL) sont éparses. L’incidence annuelle de l’HL
a été estimée dans différents pays européens entre 2,6 à 8,9 cas
par million pour les enfants et elle est inconnue pour les adultes.
L’objectif de notre étude était d’estimer l’incidence de l’HL en
population générale pour les adultes et de décrire ses principales
caractéristiques en population générale.
Patients et méthodes L’étude a porté sur la population adulte
(âgée ≥ 15 ans) de Paris qui compte 1 926 596 habitants. La période
d’étude était de 4 ans (2010 à 2013) et l’étude a été menée rétrospectivement sur 3 ans (2010 à 2012) et prospectivement sur 1 an
(2013). Les cas incidents d’HL ont été recherchés par 3 moyens
distincts :
– une enquête avec 4 envois quadrimestriels de courriers postaux
ou électroniques à 133 services hospitaliers (anatomopathologie,
dermatologie, endocrinologie, médecine interne, neurochirurgie,
neurologie, orthopédie, pneumologie et rhumatologie) des hôpitaux parisiens et limitrophes ;
– une enquête avec 3 envois semestriels de courriers postaux
ou électroniques à 3408 médecins libéraux (généralistes, anatomopathologistes, dermatologues, endocrinologues, neurologues,
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neurochirurgiens, orthopédistes, pneumologues, et rhumatologues) exerçant à Paris ;
– une extraction de la base de l’Assurance Maladie des assurés
bénéficiant d’une exonération du ticket modérateur pour une HL
(identifiés par les codes CIM-10 M 76.0, C 96.0 et M 76.3).
Les principales données médicales des cas signalés ont été obtenues par l’analyse de leurs dossiers médicaux. Un cas incident
était défini par un diagnostic d’HL (défini par des critères anatomopathologiques ou radio-cliniques) porté au cours de la période
2010 à 2013 chez un adulte habitant Paris au moment du diagnostic. Le taux d’incidence annuelle a été calculé en rapportant le
nombre de cas incidents d’HL (numérateur) à la population adulte
de Paris (dénominateur). Le calcul d’une estimation standardisée
pour l’âge et le sexe a utilisé la population mondiale comme référence. L’exhaustivité de l’identification des cas a été calculée par la
méthode de capture-recapture à 3 sources en utilisant un modèle
de régression log-linéaire.
Résultats
Les taux de réponse à l’enquête étaient de 41 % pour
les services hospitaliers et de 30 % pour les médecins libéraux. Les
3 sources réunies étaient à l’origine de 201 signalements de cas
(incluant 34 doublons) dont 131 cas (65 %) par les hôpitaux, 26 cas
(13 %) par les médecins libéraux 44 cas (22 %) par l’Assurance Maladie. Vingt cas (âge médian : 42 ans, femmes : 65 %) remplissaient
tous les critères d’éligibilité ; la répartition des nombres de cas incidents sur la période d’étude était de 2 (2010), 4 (2011), 5 (2012) et 9
(2013). Les tissus les plus souvent touchés étaient le poumon (70 %)
et l’os (54 %) ; 14 (70 %) avaient une forme mono-tissulaire. Les taux
d’incidence annuelle brut et standardisé étaient respectivement de
2,6 (intervalle de confiance à 95 % [IC 95 %] : 0,6–8,8) et 2,2 (IC 95 % :
0,2–7,2) par million. L’exhaustivité de l’identification des cas a été
estimée à 91 % (IC 95 % : 84–95).
Conclusion
Cette première estimation de l’incidence annuelle
d’HL chez l’adulte de 2,6 cas par million et ses particularités cliniques suggèrent que les caractéristiques épidémiologiques de l’HL
de l’adulte sont proches de celles de l’HL pédiatrique.
Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de
conflits d’intérêts en relation avec cet article.
http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.03.265
CO035
L’étude des manifestations
hématologiques dans une série de
133 patients avec une maladie
d’Erdheim-Chester met en évidence
une association aux pathologies
myéloïdes chez 9 patients
M. Papo 1,∗ , F. Cohen Aubart 1 , T. Sené 2 , M. Miyara 3 , F. Lemoine 3 ,
J.E. Kahn 4 , F. Charlotte 5 , D. Roos-Weil 6 , M. Pavic 7 , J.F. Emile 8 ,
Z. Amoura 1 , J. Haroche 1
1 Médecine interne institut E3M, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière,
Paris
2 Médecine interne, Hôpital de la Croix Saint-Simon, Paris
3 Laboratoire d’immunologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris
4 Médecine interne, hôpital Foch, 40, rue Worth, Suresnes
5 Anatomopathologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris
6 Hématologie, Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris
7 Médecine interne, Hôpital d’Instruction des Armées Desgenettes,
Lyon
8 Anatomopathologie, Hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : matt.papo@gmail.com (M. Papo)
Introduction
La maladie d’Erdheim-Chester (MEC) est une histiocytose non langerhansienne caractérisée par une infiltration
tissulaire par des histiocytes spumeux CD68+ CD1a−. La mise en
évidence d’une mutation somatique BRAF V600E dans ces histiocytes ainsi que l’association fréquente de la MEC à une histiocytose