Espace populations sociétés
2007/2-3 (2007)
Temps et temporalités des populations
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Thomas Thévenin, Sonia Chardonnel et Élodie Cochey
Explorer les temporalités urbaines de
l’agglomération de Dijon
Une analyse de l’Enquête-Ménage-Déplacement par
les programmes d’activités
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Référence électronique
Thomas Thévenin, Sonia Chardonnel et Élodie Cochey, « Explorer les temporalités urbaines de l’agglomération de
Dijon », Espace populations sociétés [En ligne], 2007/2-3 | 2007, mis en ligne le 01 décembre 2009, consulté le 13
octobre 2012. URL : /index2069.html
Éditeur : Université des Sciences et Technologies de Lille
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http://www.revues.org
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© Tous droits réservés
179
ESPACE,POPULATIONS,SOCIETES,2007.2-3
pp.179-190
ThomasTHÉVENIN
UMRTHEMA
UniversitédeBourgogne
LaboratoiredeGéographie
2,BoulevardGabriel
21000Dijon
thomas.thevenin@u-bourgogne.fr
SoniaCHARDONNEL
UMRPACTE-Territoire
UniversitéJosephFourrierdeGrenoble
InstitutdeGéographieAlpine
14bis,avenueMarieReynoard
38100Grenoble
sonia.chardonnel@ujf-grenoble.fr
ÉlodieCOCHEY
UMRTHEMA
UniversitédeBourgogne
LaboratoiredeGéographie
2,BoulevardGabriel
21000Dijon
elodie.cochey@u-bourgogne.fr
Explorerlestemporalitésurbainesdel’agglomérationdeDijon:
Uneanalysedel’Enquête-
Ménage-Déplacement
parlesprogrammesd’activités
INTRODUCTION
Lesanalysessurl’évolutiondesformesdela
mobilitéquotidienneontprouvéàquelpoint
celle-ciconditionnel’organisationdutemps
etlaqualitédeviedechacun.Cetteconnaissance, essentiellement issue des travaux de
rechercheensociologie,urbanismeougéographie, influence désormais les réflexions
menéesàl’amontdesprocessusdedécision
de l’action publique.À l’image d’expérienceseuropéennesinnovantes(Italie,Pays-Bas,
Allemagne) [Boulin, Mückenberger, 2002],
plusieurs collectivités territoriales françaises,associéesàdespartenairesscientifiques,
ontengagédesdispositifsd’actionpublique
qualifiésde«politiquestemporelles»,répondant à la nécessité de mieux accorder les
rythmes de la ville (horaires des services,
cadences des flux...) avec les emplois du
tempsdescitoyens(tempsdetravail,temps
familial,tempsdevie...).
Lestemporalitésdelamobilitéquotidienne
Nombre de recherches ont, en effet, permis
de montrer à quel point les « configurations
temporelles » des villes [Ascher, 2000] ont
subi des recompositions profondes liées à
l’évolution de la production industrielle. La
sociétérégléesuruneorganisationsegmentée
des activités est désormais marquée par une
imbrication des activités professionnelles et
familiales [Boulin, 2001]. Ces nouvelles formes d’organisation temporelle s’inscrivent
180
conjointement dans un processus de recomposition des territoires [Dupuy, 2000].
En effet, dans un contexte de diffusion des
airesurbainesdanslesespacesintermédiaires,
lesactivitésindividuellesetcollectivesseredéploient,élargissantetdiversifiantleschoix
delocalisationetleslieuxdepratiques.
Ces changements ont par conséquent entraîné un accroissement de la mobilité favorisé par la diffusion de l’automobile qui
a démultiplié considérablement la capacité
dedéplacement.Pourréaliserleurstrajetsde
vieengénéraletleursactivitésquotidiennes
en particulier, les individus sont désormais
amenés à se déplacer davantage et différemment selon des programmes d’activités
pluscomplexes,moinsréguliers.Lesindividussontdonccontraintsdestructureretde
coordonner leurs déplacements, en tenant
comptedeleursbesoinsd’activités,deshoraires et rythmes de la ville et des services
de transports publics [Bailly et al., 2001].
Les parcours quotidiens relient souvent de
nombreux lieux sur lesquels on stationne
ouquel’ontraverserapidement,combinent
parfois différents modes de déplacements,
s’effectuent seul et/ou accompagné.Véritables pérégrinations urbaines [Wiel, 2002],
cesformesdemobilitérelèventdestratégies
partiellement individuelles, construites intentionnellement dans le but d’optimiser le
programmequotidien.
L’observationdesformesspatio-temporellesdesdéplacements
Face à ces constats, les acteurs territoriaux
s’interrogentsurl’intégrationdutempsdans
lagestionurbaine.Parallèlement,lacommunauté scientifique soulève de nouvelles hypothèsesquantauxmécanismesetauxformesdelamobilitéquotidienne.Ilsedégage
ainsiunintérêtpourfaireévoluerlaconnaissance des déplacements tant d’un point de
vueopérationnelqueméthodologique.Cette
volontéd’anticipationdel’actionpassepar
la mise au point d’un dispositif d’observationapteàretranscrirelacomplexitédesdéplacements en intégrant à la fois l’offre de
transportetlademandeémanantdesbesoins
d’activitésdespersonnes.
Dans cette perspective, cet article propose
une chaîne de traitements des données capable de déterminer des formes de mobilitéenfonctiondesprogrammesd’activités
despersonnes.Pourrépondreàcetobjectif,
le point de départ de notre réflexion porte
sur la constitution d’un corpus d’informations adéquat. Le choix se pose alors entre
la construction d’une enquête spécifique
ou l’adaptation d’une source existante.
EnFrance,l’Enquête-Ménage-Déplacement
(EMD)constitueunebasedeconnaissances
très précieuse sur la mobilité quotidienne.
Nousproposonsdedétournerlavocationpremièredel’EMDpouradaptersoncontenuà
uneapprochestatistiqueexploratoirevisant
àmettreenévidencedescomportementsindividuelsjusqu’auniveauleplusglobal.
Lesfondementsméthodologiquesdecetarticlesontàrelierauxapprochesanglo-saxonnes
qualifiéesde«activity-basedapproach»qui
mettent l’accent sur les relations entre
« espace » « temps » et « activités». Les
principesetlespotentialitésdecestroisaxes
pour exploiter les données d’une enquête
ménageserontexposésdansunpremierchapitre.Lasecondepartiemontreraensuitela
procédure de structuration des données de
l’enquêteménageetdéplacementenvuede
générerlesprogrammesd’activitésetdeles
visualiser dans l’espace et dans le temps.
Enfin,àpartirdel’enquêteménagedel’agglomération de Dijon, le dernier chapitre
présenteralesrésultatsdestypologiesd’emplois du temps et des formes de mobilité,
enmettantenexerguelavaleurajoutéedes
outils d’analyse alliant les dimensions spatialesettemporellesdelamobilité.
1.UNEOBSERVATIONCENTRÉESURLESACTIVITÉSPOURCOMPRENDRE
LESSYSTÈMESDEMOBILITÉ
«Essayerd'analyserlamobilitéàpartirdes
seules observations de déplacement revient
à essayer de comprendre le comportement
d'unepieuvreenexaminantuniquementses
tentacules » [M.G. Mc Nally (2000), selon
R.Kitamura].
181
1.1.«L’approcheactivité-centrée»
L’approche par les programmes d’activités
(activity-based-approach)secaractérisepar
desétudessurlescomportementsdemobilité dont les variations au sein d’une populationreposentsurdescomposantessociales
(stylesdevie)etdescontraintesspatio-temporelles(budgets-temps,réseaud’offre,services). La combinaison des trois éléments
«espace»«temps»et«activités»permet
demettrel’accentplutôtsurlesressortsdela
mobilitéquesursesmanifestationsspatiales
etnumériques(flux).
Concrètement, l’approche par les programmesd’activitésremetencauselesprincipes
dominants dans la structure des modèles
de trafic les plus répandus : les modèles à
«4étapes».Développésnotammentparles
économistesdestransports,cesoutilsdemodélisation préfigurent les indicateurs d’observation de la mobilité. En effet, de nombreux auteurs montrent à quel point cette
approcheclassiquetendàréduirelamobilité
àsonexpressionlaplusélémentaire,ledéplacement,évacuantd’embléelacomplexité
duphénomènedemobilité.M.G.McNally
(2000)résumecescritiquesencinqpoints:
•L'enchaînement des activités au cours
d'un même déplacement n'est pas considéré;
•Lesdéplacementsnesontpassituésdans
l'espaceetletemps;
•Lareprésentationdescomportementsest
tropsimplifiée.Lesfonctionsd'utilitéprivilégientlacompréhensionduprocessus
de décision, plutôt que de déterminer la
complexitédescontraintesquidélimitent
lechoixdumodedetransport;
•Les relations entre les déplacements, les
contraintesliéesaumodedetransport,le
programme d'activités et les obligations
personnellesnesontpasprécisées;
•Le processus de décision ne tient pas
compte des interactions entre l'individu
d'unepartetlesmembresdesonménage,
lesinformationsdisponiblesetleshabitudesdedéplacementpropresàlapersonne
d'autrepart.
Fortement conditionnés par ces remarques,
les partisans de l'analyse des programmes
d’activités veulent « replacer l'analyse des
mobilitésdansuncadreplusricheetplusholistiqueoùchaquedéplacementestanalysé
selonuneouplusieursjournéesenfonction
des différents modes de vie et des programmes d'activités de chaque personne»
[Jones et al., 1990]. Ce courant trouve ses
origines dans des travaux issus de plusieurs disciplines des sciences sociales.
T.Hägerstrand,lefondateurdelaTimegeography, a tout d'abord mis en évidence les
relationsentreleprogrammed'activitésdes
individusetlescontraintesliéesàl'espaceet
autemps[Chardonnel,2001].Lesociologue
F. Chapin (1974) a identifié des catégories
decomportementsdedéplacementdansl'espaceetletempstandisqueM.Friedamis
en relation les groupes sociaux en fonction
decertainsprogrammesd'activités.Chacune
decescontributionsadonnénaissanceaux
premières études sur les programmes d'activités au TSU (Transport Studies Units) à
Oxford[Jonesetal.,1983].Decettediversité méthodologique et théorique ressortent
cinqgrandsprincipesfédérateurs[Kuraniet
al.,1997;McNally,2000]:
•Lescaractéristiquesduménageetsapositionsocialeinfluencentsesdéplacements
etlesprogrammesd'activités;
•Lescontraintesliéesàl'espace,autemps,
au mode de transport ainsi que les relationsentrelespersonnesd'unmêmeménageconditionnentleprogrammedesactivitésdecelui-ci;
•Lademandedetransportdépendduprogrammed'activitésdelajournée;
•L'unité d'observation de base n'est plus
seulement envisagée comme un simple
segmentdedéplacement,maisaussicommeuneséquencecomposéedetrajets;
•Le programme d'activités doit être situé
dansletempsetdansl'espace.
Ces principes amènent bien sûr un renouvellement des objets d’analyse et éventuellement des modes de production de l’information, mais ils visent surtout à introduire
denouvellescatégoriesdepensée,puisd’actionsrelativesauxpratiquesdemobilité.En
effet,ilsinvitentàconsidérerledéplacement
entantque«trajectoiresituée»,c’est-à-dire
à lui donner l’épaisseur de l’expérience et
l’intentionquiaccompagnelesprogrammes
d’activités des individus et les amènent à
construireleurspérégrinationsquotidiennes.
Ainsi, puisque l’espace est considéré non
comme un simple lieu de passage mais
commeuncheminement,nosanalysesdoiventprendreencomptelesséquencesetles
182
rythmes qui composent la mobilité. Une
connaissance fondée uniquement sur le découpage d’une journée en une succession
de déplacements permet essentiellement
de produire des données résumées sur les
principaux motifs (domicile-travail, domicile-loisirs...)etsurlesmodesquileursont
associés(voiture,transportscollectifs...).En
revanche,l’approchebaséesurlesprogrammesd’activitéspermetderendrecomptede
l’enchaînement et de la durée des activités
en les reliant de manière explicite aux séquençages des déplacements [Wachowicz,
1999;Kwan,2003].L’enjeuestdoncplutôt
d’identifier des comportements de mobilité
auregarddesdéplacementscaractériséspar
les programmes d’activités. On entend ici
par«comportement»uneformedemobilité
décriteenfonctiondelachaînedesactions
quilamotiveetdescaractéristiquesdel’environnement qui la rendent possible ou la
contraignent.
1.2.L’Enquête-Ménage-Déplacement:
uneméthodologiestandard...
La constitution d’enquêtes spécifiques sur
lesprogrammesd’activitésrestitueunephotographietrèsfinedelamobilitéquotidienne.
Cependant,cetypedesondagenepermetde
constituer qu’un échantillon réduit de plusieurs centaines d’individus en mobilisant
desmoyensfinanciersconséquents.Deplus,
la méthodologie d’enquête, qui est souvent
adaptéeauxcontraintesduterrainétudié,interdittoutedémarchecomparativeentreles
agglomérations.Ilnoussembleainsiintéressantdevérifiersilesgrandesenquêtesurbainesexistantessontenmesured’appréhender
lamobilitédupointdevuedesprogrammes
d’activités.
Disponibledepuis1970,l’Enquête-MénageDéplacement(EMD)constituelaprincipale
source d’informations sur la mobilité quotidienne dans les agglomérations françaises.Cesenquêtess’inscriventdanslecadre
d’unedémarchestandardcoordonnéeparle
CERTU (1998) pour le compte des autoritésorganisatricesdetransport(Communauté
d’agglomération, Conseil général ou régional).Cedispositifinstitutionnelpermetainsi
d’effectuer à l’échelon national des études
comparatives sur l’évolution de la mobilité
entrelesagglomérationsdeplusde100000
habitants.Maiscesétudessontparticulière-
mentutiliséesauniveaulocalafindedéfinir
lesorientationsdelapolitiquedestransports
dans le cadre des Plans de Déplacement
Urbains(PDU).Cescampagnesd’enquêtes
livrentdesindicationsprécieusesnotamment
danslagestiondutraficroutierousurlaconnaissancedelaclientèledestransportscollectifs. Cette source d’informations permet
égalementd’identifierlesattentesdeshabitantstantdansledomainedestransportsque
surlescomportementsdeconsommation.
Pour répondre à ces différents objectifs,
l’enquête ménage suit une méthodologie
standard fondée sur trois grands principes.
Tout d’abord le terrain d’étude fait l’objet
d’undécoupageenzonesplusoumoinsfinesàmesurequel’ons’approchedespôles
d’activités d’une agglomération ou d’une
aireurbaine.Ensuite,lesdéplacementssont
relevésaucoursd’unejournéederéférence
(lemardioulejeudi)etpouruneduréede
24heures.Letroisièmeprincipereposesur
la collecte systématique des déplacements
effectuéssurlapérioded’observation.Cette
méthodologieaainsiétémiseenœuvrepour
alimenterlesmodèlesdetrafic,afind’assister les décideurs dans le dimensionnement
des réseaux de transport. Cependant, cette
approchequantitativesurlesvolumesdedéplacementpeutêtrecomplétéeparunpoint
de vue plus qualitatif, fondé sur l’analyse
desprogrammesd’activités.
1.3....compatibleavecl’approcheactivités-
centrées
L’Enquête-Ménage-Déplacementpermetde
constituerdenotrepointdevuetroisgrandes
catégoriesd’informationspourappréhender
lamobilitéquotidiennedescitadins(fig.1).
Ces trois domaines peuvent-ils répondre
auxcinqprincipesfondateursdel’approche
activités-centréesexposésprécédemment?
Un premier tableau de données collecté à
l’échelon de l’INDIVIDU (fig. 1a) permet
d’identifierleprofilsocio-économiquedela
personneenquêtée(leplussouventlechef
deménage).Cettecatégoried’informations
répond au premier principe de l’approche
activités-centrées concernant la position
sociale du ménage et de ses individus. Le
second principe sur les relations entre les
personnesd’unménageestreprésentédans
le tableau de données intitulé MÉNAGE
(fig.1b).DansletableauDÉPLACEMENT
183
(fig.1c),touteactivitéentraînantundéplacement est consignée sous la forme d’un
trajet.Ainsi,les8trajetsrelevéssurlajournée constituent une suite de déplacements.
Cette classe d’informations est donc conformeauxprincipes3et4concernantres-
pectivement le programme d’activités et
la séquence de déplacement. Enfin, les dimensionsspatialeettemporelle(principe5)
sontappréhendéesenfonctiondeshoraires
dedépartetd’arrivéedanschaquezonede
l’enquête.
Figure1:Lestroisinformationsdel’Enquête-Ménage-Déplacement
Cette lecture croisée entre les principes de
l’approcheparlesprogrammesd’activitéset
lesdonnéesdel’enquêteménagesemblerévélerunvéritablepotentielpourreplacerces
informations sur les déplacements dans un
cadre conceptuel capable d’appréhender la
mobilitédanstoutessesdimensions.Ilserait
cependantillusoired’affirmerquel’Enquête-
Ménage-Déplacement répond totalement
aux exigences des enquêtes spécifiquement conçues pour identifier les programmesd’activités.Eneffet,l’EMDnepermet
pas de reproduire fidèlement les processus
d’interactionentrelesindividusduménage.
Enoutre,ellenepermetpasdelocaliserprécisément les individus dans l’espace, puisquel’unitéstatistiquedebaseestunezone
etnonpasunbâtiment.Enfin,cetyped’enquêteoffredesinformationsuniquementsur
les déplacements des individus, aucune informationn’estdisponiblelorsquel’individu
estpostéàsonlieudetravailouaureposà
son domicile.Ainsi s’impose une réflexion
sur l’adaptation des données de l’EnquêteMénage-Déplacementànotreproblématique
desprogrammesd’activités.
2.DESDÉPLACEMENTSAUXPROGRAMMESD’ACTIVITÉS
L’adaptation des données de l’enquête
ménage pour étudier la mobilité selon les
programmes d’activités nécessite la définition d’hypothèses et d’une méthodologie
particulière. Comment reconstituer une séquence d’activités complète sur la journée
etestimerlesbudgets-tempscorrespondants
[Vilhelmson,1999]enoffrantunelecturede
cesrésultatsdansl’espaceetletemps?
2.1 Reconstituer des programmes d’activités
La reconstitution des programmes d’activités consiste à estimer la durée (le budget temps) et l’horaire de début et de fin
de toutes les tâches afin de reconstituer
l’organisation de la journée sous la forme
d’une séquence [Chardonnel et al., 2006].
Ilfautrappelerquel’enquêteménagenous
informeuniquementsurl’horaire,ladurée
et le motif des déplacements effectués par
unindividuaucoursdelajournée(fig.2a).
Àpartirdecesmouvements,ilestpossible
dedéduiredansunsecondtempslesactivités stationnaires (fig. 2b) comme le temps
passé au lieu de travail ou à domicile. La
fusion de ces deux séquences permet de
reconstituer l’intégralité d’un programme
d’activités (fig. 2c) pour une journée de
24heures.
184
Figure2:Uneméthodedereconstitutiondesprogrammesd’activités
Uneméthodesuivant4étapesaétéimaginée
àcettefin.Letableau1reprendlapremière
séquence de la journée représentée dans la
figure2.
Tableau1:4étapespourélaborerunprogrammed’activités
Étape Opération
Résultat
1
Sélectionnerl’heured’arrivéedudéplacement1
Findudéplacement1à8h00pourlemotiftravail
2
Sélectionnerl’heurededépartdudéplacement2
3
Créeruneactivitéstationnaire1
Débutdudéplacement2à16h00pourlemotif
accompagnement
Activitéstationnairede8h00à16h00
4
Affecterlemotifdudéplacement1delastation1
Affectationdumotiftravailde8h00à16h00
Appliquée aux données de l’enquête réalisée à Dijon, cette méthode permet ainsi de
reconstituer le déroulement complet d’une
journéepourles6activitéssuivantes:
•Transport;
•Domicile;
•Travail/étude;
•Accompagnement(école,santé);
•Achatetdémarchesadministratives;
•Loisirsetpromenadeetvisiteàdesparents
ouamis;
Inspirée des nomenclatures de l’enquête
emploidutempsdel’Insee,cettetypologie
permet d’estimer le budget-temps et l’enchaînementdesactivitéseffectuéesaucours
delajournée.Lerésultatprésentecependant
unelimiteànepasnégliger.Eneffet,lanotiondemotifnepermetpasdereconstituer
avec exactitude le déroulement des activités stationnaires. Par exemple, un individu
qui déjeune sur son lieu de travail change
effectivement de poste d’activité mais sans
déplacement il est impossible d’enregistrer
cechangementd’état.Cetteremarqueinterditainsitouteétudeprécisesurlesemplois
du temps, cependant cette organisation des
donnéesrestevalablepouranalyserconjointementlamobilitéquotidienneaveclesprogrammesd’activitésassociés.
2.2Tracerdestrajectoiresspatio-temporelles
Aprèsavoirabordéladimensiontemporelle
des programmes d’activités, il s’agit à présent de représenter cette information d’un
pointdevuespatial.L’espace,dansl’enquête
ménage,estconsidérédansunsystèmezonaldontlamaillepeutvarierd’unbâtimentà
unedélimitationcommunale.Ainsi,lepoint
dedépartetd’arrivéedechaquedéplacement
effectuéparunindividupeutêtrelocaliséen
fonctiondecezonagesouslaformedetrajectoiresspatio-temporelles(fig.3).
Cette organisation des données nécessite
l’utilisation d’un Système d’Information
Géographique(SIG).Danscecadreméthodologique, le module dénommé Traj’net a
étédéveloppéspécialementpourreprésenter
lestrajectoiresdedéplacementdansl’espace
etletemps.Lafigure3permetderécapituler
185
Figure3:tracerdestrajectoiressous-traj’net
les étapes de cette opération. Les données
d’entrée comportent d’une part un tableau
des activités et d’autre part une carte des
zonesdel’enquêteménagereprésentéedans
lesdeuxdimensionsduplan.Lepassagedu
tableauàlacarteconsisteàcréeruneligne
pourchaqueactivitéàuninstantdonnédans
une troisième dimension. Pour la première
activité,l’individureprésentédanslafigure
3resteàsondomicileentre4h00et7h25:
aucundéplacementn’esteffectué:Traj’net
traceuneligneverticale.Lasecondeactivité
estundéplacemententreleszones2401et
601:uneligneobliqueestdoncajoutéeau
cheminementdel’individu.Cetteopération
estainsirépétéepourlesactivités3,4et5jusqu’auretourdéfinitifdelapersonneenquêtéeàsondomicile.Cessegmentssuccessifs
dessinentdestrajectoiresspatio-temporelles
capablesderestituertoutelacomplexitéde
lamobilitéquotidienneentermesdemotifet
demodededéplacement.
Cependant ce mode de représentation présente des limites. Tout d’abord, il est impossibledeconnaîtreavecprécisionlalocalisationdeslieuxd’activité.Lesdifférentes
étapesdelatrajectoirededéplacementsont
localisées sur les centroïdes des zones de
l’enquêteménage.Enfin,larichessedecette information rend extrêmement délicate
l’interprétation des résultats. La représentationdel’ensembledestrajectoiressurun
seulschémadonneuneimagetrèsconfuse
de la réalité qui pourrait être comparée à
une pelote de laine. Il s’agit à présent de
fournir une grille d’analyse pour guider
l’utilisateurdansl’explorationdesdonnées
surlamobilité.
3.ANALYSEDESMOBILITÉSSURL’AGGLOMÉRATIONDEDIJON
Séquence d’activité, budget-temps, trajectoire de mobilité constituent un corpus originalpourétudierlesmobilités.Ilestalors
indispensable de mettre en place un dispositifd’analysecapablederendrecomptedes
comportements de mobilité [Banos et al.,
2005]. Si le recours aux techniques de statistiquesexploratoiresmultidimensionnelles
estessentiel,ilestégalementnécessairede
produire des supports spécifiques pour étudier la répartition des budgets-temps ou la
structure des trajectoires de déplacement à
l’aide d’un appareil cartographique inspiré
delaTimeGeography.Lesanalysesprésentéesdanscettesectionontétéeffectuéessur
lesdonnéesdel’enquêteménageréaliséesur
l’agglomérationdeDijon.
3.1Identificationdesprofilsd’activités
L’identification des profils d’activité a été
effectuée à partir des variables décrivant
les programmes d’activités reconstitués,
les déplacements et les descripteurs sociodémographiques issus des fiches ménage
et personnes de l’enquête. Ces catégories
d’informations ont été soumises à un trai-
186
tement statistique multivarié : l’Analyse en
ComposantesMultiples(ACM)combinéeà
uneClassificationHiérarchiqueAscendante
(CAH). La figure 4 présente les variables
utilisées pour élaborer cette typologie. Les
profils de classe permettent par ailleurs de
décriredemanièresynthétiquecesdifférents
groupes,enraisonnantentermesdesous-et
sur-représentation statistique. Les six catégoriesidentifiéessuiventlesgrandestendancessuivantes:
•Les seniors sédentaires (C1) : cette catégorie rassemble des femmes âgées et
célibataires. Elles se déplacent peu et
effectuent principalement leur trajet en
transport collectif et marche à pied. Le
budget-temps est essentiellement consacréàdesactivitésaudomicile;
•Lesadolescentsscolarisés(C2):lesscolaires de moins de 18 ans constituent le
second groupe. Ces adolescents appartiennent à des familles propriétaires de
leurlogementetpossédantplusieursautomobiles.Lesmodesdetransportspublics
etdoux(vélo,piéton)sontprivilégiésetle
budget-tempsestaffectéauxactivitéssur
lelieud’étudeetàdesactivitéssociales
(notammentlesvisites);
•Lesinactifs(C3):cegroupeestcomposé
dechômeursetd’inactifsdeplusde30ans
locatairesd’unappartement.Lesdéplacementssonteffectuésenmodedouxessentiellement (piéton et vélo) et le budgettempsestpasséaudomicileainsiquedans
lesadministrationspourlesdémarches;
•Lesétudiants(C4):sansvoitureetlocatairesdeleurlogement,cettecatégorieest
utilisatricedestransportscollectifsetdes
modes doux. Peu de déplacements sont
effectués, ainsi le budget-temps est consommésurlelieud’étudeetenvisite;
•Lesjeunesretraités(C5):cettecatégorie
rassemble les couples de retraités, propriétaires de leur logement et possédant
une seule voiture. Peu de déplacements
sont effectués, ainsi la majorité du budget-tempsestpasséeaudomicile;
•Des familles actives multimotorisées
(C6):groupecomposéd’actifspossédant
plusieursvéhicules,lenombrededéplacementsdecederniergroupeestproche
delamoyenne.Lebudget-tempsestconsacréprincipalementautravailetàl’accompagnement.
Deuxprincipauxconstatssemblents’imposeràlalecturedecettetypologie.Enpremier
lieu,ilfautnoterlareprésentationimportante
des seniors en distinguant deux groupes de
retraités.D’unepartdejeunesretraitésavec
des comportements de mobilité réguliers,
complétés d’autre part avec des personnes
plus âgées dont les comportements de mobilité tendent à se réduire. Ensuite, ce traitement statistique tend à isoler les familles
activesetmobilesdetouteslesautrescatégories.Untravailspécifiquesurcesixième
groupe a été effectué afin de distinguer les
comportementsdemobilitéselonlaposition
socio-professionnelle. Malheureusement, la
construction de l’échantillon de l’enquête
de Dijon semble interdire toute comparaisondanscesens.L’identificationdecessix
profils permet de poursuivre nos investigations à travers l’analyse des budgets-temps
consacrés aux diverses activités (transport,
domicile,travail,courses,loisirs...).
3.2Représentationdesprogrammes
d’activités
L’analyse des programmes d’activités a nécessité la préparation d’un graphique que
nousappelleronsactogramme[André-Poyaud
etal.,2006].Cemodedereprésentationfait
apparaîtreles6possibilitésd’activitéseffectuéespouruneduréede24heures:de4h00
à4h00lelendemain.Pourles6profilsidentifiés précédemment, deux actogrammes
ont été reconstitués. Un calcul sur les budgets-tempsmoyensapermisdesélectionner
l’individuserapprochantleplusdu«profil
moyen».L’actogramme«hyperactif»montre le nombre d’activités maximum effectuéesparunindividuaucoursdelajournée.
Dans l’objectif de donner quelques clefs
d’interprétation de la figure 5, nous proposonsdemettreenévidencelesgrandscontrastes en opposant les femmes retraitées
seulesauxactifs.Pourlacatégorieseniors,
deux activités hors du domicile viennent
rythmerlajournéeenmobilisantdefaibles
tempsdetransport.Legraphiqueconcernant
leseniorhyperactiffaitapparaîtrelesmêmes
activités dans un ordre identique mais sur
desduréesbeaucouppluslongues.Àl’inverse,l’observationduprofilmoyendesactifs
faitapparaîtreunebonnereprésentationdes
6catégoriesd’activités.Letempspasséhors
dudomicileestmajoritairementconsacréau
187
Figure4:Typologiedesprofilsd’activités
188
Figure5:actogrammedessixprofilsd’activités
travailentrecoupédemultiplesdéplacements
decourtedurée.L’analysedunombred’activitésmaximumrévèleuneplusfortevariabilitédestâchesavecdesretoursaudomicile
plusfréquentsetunmotifaccompagnement
visible à plusieurs reprises. Ensuite, cette
catégorie occupe la première place pour ce
quiconcernel’amplitudequis’étendde6hà
20h.Enfin,l’étudiant«hyperactif»effectue
lesactivitéslesplustardivesavecunretour
audomicileversminuit.
La représentation en actogramme permet
ainsi de mettre en évidence la variabilité
desprogrammesd’activitésdespopulations.
Outrel’analysedesdonnéessurdesvaleurs
centrales, cette organisation des données
permetàl’utilisateurdecontrôlerlesinformations à une échelle individuelle. Cette
analysedesprogrammesd’activitésdupoint
de vue temporel nous amène à aborder la
distributionspatialedesactivités.
3.3Uneanalyseexploratoirespatio-temporelledesactivités
Letracédestrajectoiresrépondaubesoin
derévélerlacomplexitédesdéplacements
dansl’espaceetletemps.Cemodedereprésentationpermetentreautredemesurer
l’étendue des déplacements et l’intensité
de la fréquentation des lieux d’activités
d’une agglomération. Cependant, l’interprétation de ces cartes est extrêmement
délicate, nous avons ainsi choisi de faire
figurerdanslafigure6sixcheminements
correspondantauxsixprofilsmoyensd’activités exposés précédemment. Toujours
dansunsoucidelisibilité,lestrajectoires
des populations à faible mobilité ont été
consignéesdansunepremièrecarte(figure 6a), tandis que la figure 6b retrace les
mouvementsdesplusmobiles.
Avantd’aborderl’interprétationdesrésultats,troisélémentsessentielsdoiventêtre
rappelés. Tout d’abord, la hauteur totale
dechaquetrajectoireestégaleà24heures.
Ensuite, les segments verticaux symbolisent les activités stationnaires, comme le
tempspassésurlelieudetravailoudedomicile.Àl’inverse,lessegmentsobliques
montrentletempsconsacréauxtransports.
Ces éléments de lecture nous amènent à
opposer les trajectoires des couples âgés
aux trajectoires effectuées par les actifs.
Danslepremiercas,uneseuleactivitéen
dehorsdudomicilepeutêtrerecensée,ce
qui correspond à un trajet aller et retour.
Cet individu a ainsi fréquenté deux lieux
en un temps très court. La trajectoire des
individusactifsestenrevanchebeaucoup
plus complexe à interpréter. Sept trajets
peuvent être dénombrés et sur 9 activités
effectuées, 6 se sont déroulées en dehors
dudomicile.Puis5lieuxdifférentsontété
fréquentés en dehors du domicile. Cette
189
Figure6:Trajectoiresspatio-temporellesdessixprofilsd’activités
lectureenoppositionmontreàquelpoint
les actifs fréquentent les lieux d’activités
disponibles sur l’agglomération. Les déplacements effectués par cette catégorie
s’étendent en effet sur une grande partie
de ville. Pour les autres catégories, les
trajectoires de mobilité se limitent à une
seule activité en dehors du domicile. Si
certaines études font état de la mobilité
croissantedesseniors,ilsemblecependant
quelespossibilitésd’activitésdecettecatégorieseresserrentprincipalementautour
dudomicile.
Cemodedereprésentationouvre,denotre
pointdevue,devéritablesperspectives.Il
permet d’une part de donner du sens aux
différents types de comportements qui
émergent aujourd’hui et que nous avons
puesquisserdansl’analysestatistiqueprécitée. D’autre part, ces diagrammes mettent en évidence les différentes capacités
d’accès aux lieux en lien avec les profils
sociodémographiquesouéconomiquesdes
personnes, et surtout en rapport avec les
programmesd’activitésqu’ilsdoivent/souhaitentréaliser.
CONCLUSION
L’analysedel’Enquête-Ménage-Déplacement
parlesprogrammesd’activitésrévèleunvéritablepotentielpourexplorerlescomportementsdemobilitédanstoutessesdimensions.
Le principal intérêt de cette enquête réside
danslatailledel’échantillonquireprésente
plusde4000personnessurl’agglomération
deDijonetquipeutatteindrejusqu’à17000
personnes pour une aire urbaine comme
Grenoble.Cetteinformationindividuellereprésente certes 2% de la population totale,
maisaucuneenquêtesurlamobilitén’estactuellement capable en France de fournir un
volume de données de cette ampleur. Outre
sareprésentativité,l’EMDs’inscritdansune
démarchestandard,ainsileprotocoled’analyseprésentédanscetarticleestreproductibledanstouteslesagglomérationsfrançaises
deplusde100000habitants1.
Touteslessourcesd’informationsprésentent
égalementleurslimitesetl’EMDn’échappe
pasàcetterègle.Aucoursdenosinvestigations,l’absenced’informationsurlestrajets
réellementeffectuésconstitueunevéritable
lacune pour comprendre comment les personneseffectuentleurchoixd’itinéraire.De
plus, il faut rappeler que les changements
d’activitésenunmêmelieunepeuventêtre
intégrésdanscetteanalyse.L’EMDinterdit
donctouteestimationdesbudgets-tempssur
les activités réalisées au domicile qui peuventenpartieexpliquerlescomportements
demobilité(coordinationsfamiliales)oude
non-mobilité (achat sur Internet par exemple). Pour ces deux raisons, il est essentiel
d’améliorerlesinformationsissuesdel’Enquête-Ménage-Déplacement avec l’acquisitiondedonnéescomplémentairesmobilisant
1Danslecadred’unecollaboration,leprincipedecette
Territoires(IsabelleAndré-Poyaud,SoniaChardonnel,
LaureCharleux,KamilaTabaka)
chaînedetraitementaétérépliquésurlaRégionUrbaineGrenobloisepardeschercheursdel’UMRPACTE-
190
desapprochesméthodologiquesqualitatives
notamment(entretiens,carnetsdebord...).
Les premiers résultats, fournis par cette
analyse des programmes d’activités dans
l’EMDdeDijon,permettentdecomparerles
individus en les appréhendant par l’ensemble des composantes de leur mobilité. Les
différentscomportementsidentifiéspeuvent
de ce fait prendre des dimensions variées,
rendantcompteparexempledelaproximité
decomportementsentermespatial,oubien
montrantlaconvergencedeprofilsenterme
decontraintestemporellesliéesàdesréalités
socialesoudémographiques,etc.Enmettant
doncenévidencelescomposantesspatiales
et temporelles des comportements de mobilité, il est possible de produire une connaissanceplusfournieetplusreprésentative
de la diversité des pratiques.Ainsi peuvent
être distingués des groupes cibles qualifiés
enpartieparleurpropensionàaccéderaux
ressourcesdesterritoires.Lesindicateursde
la mobilité deviennent alors plutôt des mesuresd’accessibilitéetrendentpossibleune
approcheplusglobaledelagestiondesdéplacementsdansdespolitiquestemporelles.
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