Université Paris 5 / UFR de Mathématiques et Informatique
L3 MIA
Systèmes Numériques de Communication
Epreuve de contrôle continu (1h25) - 11 avril 2005
Documents et téléphones interdits. Calculatrices inutiles
Il est attendu la plus grande rigueur dans la rédaction des réponses, qui devront être claires,
courtes et précises à la fois. Les trois parties peuvent être abordées dans l’ordre qui vous conviendra,
mais les réponses à chaque partie ne devront pas être dispersées dans la copie. Vous trouverez en
annexe quelques compléments éventuellement utiles pour les exercices.
Gaël Mahé, Université Paris 5 / UFR math-info, 2005.
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1
1 Questions de cours (7 points)
1)
Quel est l’intérêt du code biphase (Manchester) par rapport au code NRZ ?
2) Dans une fibre optique, qu’est-ce que la dispersion intermodale ? En quoi limite-t-elle le débit ?
Pourquoi est-elle plus faible pour les fibres à gradient d’indice que pour celles à saut d’indice ?
3) Quel est l’intérêt de la diffraction des ondes radio pour la radiodiffusion ? Pourquoi un système
de radiodiffusion terrestre longue distance n’est pas envisageable aux hyperfréquences (fréquences
au-delà de 10 GHz) ?
4)
Donner deux intérêts de la modulation de porteuse.
5) Dessiner une constellation de modulation de phase à 8 états (MDP-8) et indiquer pour chaque
symbole le mot binaire correspondant, en considérant un codage de Gray.
2 Exercices
2.1 Interférence entre symboles, débit et probabilité d’erreur (6 points)
On considère une transmission 8-aire (alphabet de 8 symboles) en bande de base sur un canal bruité
de bande passante B = 70 kHz. Le bruit de canal a une densité spectrale de puissance constante N 0 /2.
La puissance d’émission étant fixée, le rapport (Eb /N0 )dB (énergie par élément binaire sur N0 ) est
fonction du débit binaire D comme indiqué sur la figure 1
1)
Combien de bits porte chaque symbole transmis ?
2) Pour annuler l’interférence entre symboles (IES), on utilise des impulsions en cosinus surélevé
avec un facteur de retombée α = 0.4. La durée T de chaque symbole doit alors vérifier :
1+α
≤B
2T
Exprimer le débit maximal Dmax sans IES en fonction de B et α, puis le calculer.
3) On souhaite que la probabilité d’erreur par symbole n’excède pas 10 −5 . D’après les courbes cidessous, le débit précédemment calculé permet-il d’atteindre cette performance ? Si non,
– quel doit être le débit ?
– permet-il une transmission sans IES ?
2
(Eb /N0 )dB
22
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
−2
−4
−6
104
105
106
107
108
Débit binaire D (bit/s)
PeS = probabilité d’erreur par symbole
F IG . 1 – Rapport (Eb /N0 )dB en fonction du débit D.
10−1
10−2
10−3
10−4
10−5
10−6
10−7
10−8
−6 −4 −2
0
2
4
6
8 10 12 14 16 18 20 22
(Eb /N0 )dB
F IG . 2 – Probabilité d’erreur par symbole pour un code NRZ à symboles 8-aires.
3
2.2 Transmission binaire en bande de base (7 points)
On considère une transmission binaire en bande de base sur un canal bruité de bande passante
infinie. En réception, on prélève, à intervalle T = 1/D (D étant le débit binaire), une valeur z telle
que :
z = −A + b si un 0 a été émis
z = A + b si un 1 a été émis
avec A une valeur déterministe positive (dépendant de la puissance émise) et b une variable aléatoire
gaussienne centrée de variance σ 2 (dépendant du bruit du canal).
On suppose que le rapport signal à bruit est suffisamment fort pour que A > 2σ. La détection de
la valeur binaire émise (0 ou 1) se fait de la manière suivante :
– si z < −A + 2σ, alors on détecte 0 ;
– si z > A − 2σ, alors on détecte 1 ;
– si −A + 2σ < z < A − 2σ, alors on considère qu’il y a trop d’incertitude sur la valeur du bit
émis, et on demande la ré-émission de la trame d’appartenance du bit.
1) On note P(R|0) (respectivement P(R|1)) la probabilité de demande de ré-émission conditionnellement à l’émission d’un 0 (respectivement conditionnellement à l’émission d’un 1). Montrer que ces
probabilités s’expriment :
P(R|0) = P(R|1) = P(2σ < b < 2A − 2σ)
2) En supposant que les valeurs 0 et 1 sont équiprobables, exprimer la probabilité de demande de
ré-émission PR en fonction de P(R|0).
3)
Montrer que PR = Q(2) − Q( 2A
− 2), où Q est la fonction définie par :
σ
Z ∞
1
2
Q:x→ √
e−z /2 dz
2π x
3 Annexe
Densité de probabilité p d’une variable aléatoire gaussienne centrée de variance σ 2 :
1
z2
p(z) = √ exp − 2
2σ
σ 2π
Il en résulte que :
∀α, β > 0,
P(α < z < β) = P(−β < z < −α)
4