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RPPUOU@ョッ@TR@シ@ー。ァ・ウ@SR@¢@TR
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PAR
VICTORIA
ARMSTRONG*
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En dépit de l’intérêt des chercheurs pour le phénomène du
clubbing, la dimension du genre, dans ce domaine, demeure
largement inexplorée. Cet article se propose d’interroger
la techno sous cet angle, en se penchant plus particulièrement
sur les expériences féminines dans la production et la
consommation de la dance music.
Je m’arrête dans un premier temps sur les obstacles matériels
que continuent de rencontrer les femmes dans leur accession
aux statuts de DJ et/ou de productrices. Ensuite, je discute
quelques perspectives philosophiques issues des théories
féministes, en particulier celles ayant trait à la construction de
nouvelles subjectivités féminines par l’expérience de la danse.
O
* doctorante à
University College
London (UK).
Texte traduit de
l’anglais par JÉRÔME
HANSEN
32 ●
MOUVEMENTS N°42
n prête souvent à la musique le pouvoir d’offrir aux sujets opprimés et aux sous-groupes culturels une résistance aux normes et
valeurs dominantes (Frith, 1983), « pouvoir » jugé néfaste par les
philosophes et les gouvernements. Comme l’indique McClary (1994),
« Platon craint qu’une musique non-autorisée puisse générer une soif de
liberté (ce que manifestement il ne considère pas comme bénéfique). Une
telle musique, dit-il, encourage la populace à valoriser ses propres opinions et à résister face à l’autorité, qu’elle soit familiale ou gouvernementale. Ainsi qu’il l’exprime plus directement dans la République, « il faut se
méfier d’une évolution vers un nouveau type de musique comme d’une
menace envers toutes nos richesses. Car jamais perturbation dans les pratiques musicales n’a manqué d’altérer les conventions politiques et sociales
les plus fondamentales ». (ibid. : 29).
Certains styles de musique étant perçus comme des « stimulants structurellement dangereux » qui pourraient laisser entrevoir des alternatives au
statu quo, on en a déduit que pour maintenir l’ordre (Schilling, 2005 :132)
il fallait contrôler la musique. C’est très exactement ce qu’a mis en évidence
l’arrivée de l’acid house et de la techno et le phénomène des raves, à la fin
novembre-décembre 2005
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Techno, Identité, Corps :
Les expériences féminines
dans la dance music
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des années 80. Au Royaume-Uni, des milliers de ravers sont venus grossir
les rangs du circuit clandestin des free-parties. Ces réunions, où l’on dansait
au moins jusqu’à l’aube et parfois même plusieurs jours, ont suscité l’expression d’une véritable panique morale dans les médias, d’autant plus
qu’elles s’accompagnaient de la prise de MDMA (ectasy). A en croire certains, ces craintes n’étaient pas justifiées : « Cette culture de danse et de
drogue affolait tellement les autorités – à l’image de la punk – qu’elles ont
réagi comme si le pays était en état de siège. Mais il n’y avait vraiment pas
de quoi… La rave n’avait pas plus d’effet qu’un chocolat chaud. » (Richard
Jobson, ancien chanteur des Skids, cité par Brown, 1997 :93).
Cela n’a pas empêché le gouvernement britannique de prendre des
mesures législatives contre ces soirées, à commencer par le Criminal
Justice and Public Order Act (CJA) adopté en 1994, dont les clauses spécifiquement anti-rave visaient l’usage d’ecstasy. Gilbert et Pearson
(1995 :152) rappellent que le CJA s’inscrit en réalité dans « une longue histoire de la répression du plaisir social et des plaisirs du corps ».
On peut toutefois penser que ce qui inquiétait le gouvernement, ce
n’était pas que des jeunes dansent librement ou qu’ils se déchaînent sous
« E », mais qu’ils se constituent en une communauté d’individus libres, à la
recherche d’un mode de vie alternatif en dehors du monde du travail
(Chatterton et Hollands, 2003) et au-delà de tout contrôle social (Tagg,
1994 :210-1, cité par Tomlinson, 1998 :205). De ce point de vue, la scène
techno était susceptible d’offrir un cadre pour les femmes désireuses de
transcender les rôles féminins traditionnels (Pini, 2001). Malgré le faible
intérêt qu’ils manifestent pour l’analyse des rapports entre musique et
danse, les rares textes académiques discutant des liens entre clubbing et
femmes ont d’ailleurs souvent mis l’accent sur le fait que la pratique sociale
de la danse était l’expression la plus évidente de l’investissement des
femmes dans la culture techno. À travers cette activité, la féminité ne
dépendrait plus des normes « classiques » du comportement féminin, et de
nouveaux modes de féminité pourraient ainsi voir le jour. Afin de mieux
comprendre ce rapport, les récentes théories féministes sur le corps ont été
mises à contribution, et seront plus amplement développées par la suite.
Mais auparavant, il semble pertinent d’attirer l’attention sur un autre aspect
de l’expérience des femmes, à savoir leur contribution à la production culturelle de la techno. Derrière l’apparente « démocratie » des nouvelles technologies digitales (grâce auxquelles quiconque peut produire et jouer de la
techno), les femmes Dj, productrices et organisatrices d’événements, restent
nettement minoritaires. La vieille division des genres entre homme/producteur et femme/consommatrice reste intacte. Cette situation n’a rien de
surprenant si l’on tient compte du fait que le lien genre-technologie se
constitue à l’intérieur des discours et pratiques technologiques – dans leur
usage matériel, leurs significations symboliques, leur fonction idéologique.
Or, la musique techno fait justement usage de toutes les technologies de
l’ère digitale ; qu’il s’agisse de hardcore ou d’ambient, ou de quelque autre
style que ce soit, l’important réside dans le caractère électronique de la production (Richard et Kruger, 1998). Et de fait, même ces nouvelles technoloMOUVEMENTS N°42
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Te c h n o , I d e n t i t é , C o r p s : L e s e x p é r i e n c e s f é m i n i n e s d a n s l a d a n c e m u s i c
Te c h n o , u n e h i s t o i r e d e c o r p s e t d e m a c h i n e s
● La production culturelle de la techno
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Pour Williams, « une technologie est toujours, au sens plein du terme,
sociale » (1981 :227), c’est-à-dire que l’entrée en fonction et l’utilisation des
technologies sont façonnées par les relations sociales du monde dans
lequel celles-ci apparaissent et, que pour cette raison, s’y trouvent agrégées des problématiques de pouvoir, d’autorité et de contrôle. Toute innovation procède d’un ensemble de sélections, de préférences et de choix
mis en œuvre par des agents humains, ce qui nous permet de comprendre
en quoi et par qui un objet sera configuré du point de vue des intérêts de
genre. Selon Wajcman : « Il n’y a rien d’inéluctable dans la façon dont les
technologies évoluent. Au contraire, le changement technologique est un
processus contingent et hétérogène. Différents groupes peuvent posséder
d’une même technologie des connaissances très différentes, y compris sur
ses caractéristiques techniques. Les utilisateurs ont donc la capacité de
modifier radicalement le sens et le déploiement des technologies. »
(2004 :37).
En tant que domaine essentiel d’une masculinité construite socialement,
la technologie agit comme une sorte de « garde-barrière » : si c’est technologique, ce doit forcément être masculin. Pour Murray (1993) elle est étroitement associée aux notions de raison, de logique, d’objectivité et d’esprit
rationnel, qu’elle renforce. On sait bien que la séparation esprit/corps dans
la culture occidentale a produit une opposition binaire selon laquelle l’esprit serait masculin et le corps féminin. Tout ce qui touche à l’esprit (donc,
à l’homme) se voit accorder une valeur et un statut plus élevés que ce qui
relève du corps « naturel », donc peu valorisé, de la « femme ». J’y reviendrai dans ma discussion sur les femmes et la danse.
Il ne faudrait pas pour autant imaginer que le lien entre technologie et
masculinité est une sorte de réalité indépassable. Les femmes ont bien sûr
contribué aux innovations technologiques, même si leurs apports sont
généralement moins reconnus (voir la liste qu’en dresse Casey, 1997).
Ainsi, l’idée d’une « aliénation » des femmes par la technologie est bien le
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1. Par production du
genre, il faut entendre
le processus par lequel
le genre se construit au
sein d’une interaction
sociale (note de la
rédaction).
gies digitales demeurent encombrées du vieux bagage des relations
sociales genrées car elles sont développées et utilisées dans des espaces
sociaux définis selon l’axe des genres. Il existe des similitudes entre les procédés et pratiques qui contribuent à la production du genre [gendering1]
des technologies et à celle de la musique. En examinant l’effet des pratiques
musicales sur la construction et la perpétuation des idéologies de genre, les
musicologues féministes ont mis en évidence la façon dont les discours
dominants et les pratiques associées à la musique fonctionnent pour positionner différemment les femmes et les hommes (Citron, 1993 ; Cook et
Tsou, 1994 ; Green, 1997 ; McClary, 1991 ; Solie, 1993). Comme le remarque
Sheperd (1987 :171), « la grande majorité des musiques consommées dans
le monde occidental s’attache, d’une manière ou d’une autre, à articuler des
processus d’hégémonie masculine ». La technologie étant déjà traditionnellement perçue comme domaine du masculin, la culture de la production
musicale vient redoubler cette connotation symbolique de masculinité.
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résultat d’une construction historique et culturelle de la technologie
comme masculine et liée à « l’esprit » masculin. Ce ne sont pas les technologies elles-mêmes qui posent problème aux femmes, mais plutôt le
contexte culturel de leur usage.
L’articulation entre homme et expertise technologique se retrouve dans
de nombreux styles musicaux, dans l’électro-acoustique comme dans les
musiques populaires. Dans l’étude qu’elle a consacrée aux compositrices
canadiennes d’électro-acoustique, Andra McCartney a remarqué que ces
femmes se trouvaient souvent minoritaires et que leurs expériences pouvaient être très négatives.
Quand j’ai commencé, je ne connaissais rien aux ordinateurs […] J’étais dans
une classe avec onze hommes, et eux
avaient tous l’air d’être dans le coup. Il y
avait une forte atmosphère d’agressivité
dans la classe – de la vantardise, plutôt,
car je doute qu’ils s’y connaissaient vraiment en informatique […] Je ne sais pas
trop comment, mais j’ai survécu à cet
environnement et j’ai appris en passant
des heures dans le studio…(Wende
Bartley citée par McCartney, 1995 :8-9).
On n’attend pas non plus des femmes qu’elles s’essayent aux techniques
plus « traditionnelles » du rock, par exemple en jouant de la guitare électrique ou de la batterie. Celles qui s’y hasarderaient mettraient leur féminité
en péril (Bayton, 1997). Quand elles participent, les femmes ont tendance
à le faire, soit en tant que consommatrices, soit en qualité de simples
« numéros » (groupies, petites amies) dont la fonction principale est de soutenir la performance masculine. Pour McRobbie (1981 :29), la culture rock
a développé des systèmes codés qui privilégient la masculinité, et dans lesquels « les significations sédimentées autour d’autres objets, tels que les
motos ou l’équipement électronique, les ont rendus tout autant inaccessibles aux femmes et aux filles ». Bayton soutient le même raisonnement en
suggérant que les rôles différents attribués aux hommes et aux femmes
reflètent des idéologies profondément ancrées au sujet des femmes musiciennes : « Le rock est associé à la technologie, elle-même liée symboliquement à la masculinité. Les garçons reçoivent des jouets technologiques : pas
les filles. L’apprentissage informel des garçons, à domicile ou parmi leurs
semblables, reproduit une familiarité et une assurance à l’égard de tout ce
qui touche à la mécanique et au scientifique. » (Bayton, 1998 :41). Si on la
compare à la musique rock, la scène de dance électronique des années
1990 ne manifeste pas d’évolution notable. Le lien entre les femmes et la
technologie reste marqué par la passivité et cette dernière demeure sous
contrôle masculin, cachée dans les studios (Bradby, 1993)
C’est pourquoi, malgré une plus grande présence des femmes dans l’industrie, les liens tissés au fil des années entre masculinité et technologie sont
toujours, et fermement, en place : « La fonction de démocratisation des nou-
Le lien entre les femmes et
la technologie reste marqué
par la passivité et cette
dernière demeure sous
contrôle masculin, cachée
dans les studios.
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2. Pour des références
et des contacts sur les
femmes en musiques
électroniques, consulter
le site
www.femmebots.com
velles technologies de la pop ne semble pas avoir facilité l’accès aux nouvelles
formes de composition et d’ingénierie pour les femmes – sans doute pour des
raisons socialement complexes qui touchent à l’identification de la technologie à la masculinité. En d’autres termes, les garçons s’accaparent une fois de
plus les jouets (Goodwin, 1992 :92, cite par Cunningham, 1998 :145).
Tel est le cas pour le DJ, composante vitale dans le succès des événements de dance, lequel jouit d’une autorité considérable de par sa maîtrise
technique et son emprise sur la foule. Si l’on a pu dire que les technologies digitales offrent un environnement créatif au sein duquel tout le
monde, homme ou femme, peut participer, la norme en matière de DJ,
« prêtre ou chamane », est toujours masculine. Et Cunningham (1998) a
beau noter une augmentation du nombre de DJ femmes, il n’en demeure
pas moins qu’un très petit nombre d’entre elles accèdent à une notoriété
et à une rémunération comparables à celles des DJ-producteurs masculins,
comme Fat Boy Slim ou Paul Oakenfold. Même dans le circuit amateur des
soirées dance, a priori anti-hiérarchique et plus politisé, les hommes maintiennent également un contrôle sur le public, la vente des drogues et l’organisation des événements (Rietveld, 1998).
Certaines femmes n’ont pourtant pas manqué de contester cette position
marginale, comme en témoigne l’existence du répertoire en ligne australien « Techno Femmes Fatales », qui informe des activités liées aux femmes
Dj et productrices2 (St Johns, 2001). En définitive, tous ces exemples montrent, dans leur diversité, que des distinctions matérielles et symboliques
existent entre les usages technologiques des hommes et des femmes, et
que des barrières d’ordre institutionnel et culturel empêchent une participation accrue des femmes à la production de dance music.
● Corps et identités féminines dans la danse
Je voudrais maintenant examiner la position de certains philosophes à
propos du corps dansant et notamment l’idée selon laquelle la danse
encouragerait l’expression de nouvelles subjectivités féminines. Cette proposition peut s’avérer ambiguë si elle entre en résonance avec l’idéologie,
bien enracinée, qui assimile le corps naturel (donc, inférieur) au féminin,
étant donné que « la nature présuppose un état pur, antérieur à tout intellect » (Citron, 1993 : 48) – et le masculin à l’intellect. D’une certaine
manière, en confinant les femmes au dance floor, on renforcerait les tropes
féminins traditionnels qui associent les femmes à une corporalité « inférieure ». Il faut donc probablement remettre en question l’idée que la danse
est un site d’émancipation potentiel pour les femmes. Comme le fait remarquer Wolff (1998), cette activité continue à être représentée (à tort) comme
intuitive, non-verbale et naturelle – toutes caractéristiques inférieures déjà
attribuées aux femmes et à la féminité en général.
Thornton fait une remarque similaire quand elle prétend que, même si
les femmes disent trouver quelque chose de positif et d’émancipateur dans
le clubbing, ce n’est pas vraiment le cas : « En fait, les sentiments de « libération » exaltés par le club sont si puissants que l’opinion la plus répandue
au sujet des pratiques modernes de « danse sociale » est qu’elles participent
36 ●
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Te c h n o , u n e h i s t o i r e d e c o r p s e t d e m a c h i n e s
Te c h n o , I d e n t i t é , C o r p s : L e s e x p é r i e n c e s f é m i n i n e s d a n s l a d a n c e m u s i c
3. Il faut d’ailleurs noter
que Thornton ne
précise pas ce qu’elle
entend par « droits
politiques substantiels ».
Dans ce cas, on pourrait
donc imaginer un effacement
des positions traditionnelles
d’homme-voyeur et de
femme-danseuse.
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d’une prise de pouvoir [empowers] des filles et des femmes. Cela dit, ce
genre d’analyses a tendance à assimiler cette sensation de liberté (…) à des
droits et libertés politiques substantiels. »3 (Thornton, 1995 :21).
Pour Pini (1997a : 37), une telle interprétation reviendrait à dire que le
sentiment de liberté qu’éprouvent les femmes ne serait qu’une duperie, en
somme qu’elles ne pourraient pas voir les choses telles qu’elles sont vraiment. Pini (2001) maintient que les expériences de femmes en culture rave
contiennent une forte composante politique, en ce qu’elles leur permettent
de danser seules, sans pressions à caractère sexuel et en étant temporairement dégagées des sphères domestique et familiale.
On pourrait objecter à cela que l’assimilation du corps féminin dansant à un
lieu de résistance est problématique puisque ce corps reste un objet sexualisé
exposé à des spectateurs normalement masculins. En effet, la question de l’exposition se lit aussi à travers le filtre des genres. Alors même que des individus
des deux sexes peuvent se prêter à un affichage sexuel, pour Green
(1997 :25), quel que soit le sexe, « la résonance symbolique d’un affichage ouvertement sexuel possède une connotation de
‘féminité’, où la personne regardée est
codée comme ‘féminine’et le spectateur
comme ‘masculin’ ». Mais on peut aussi
considérer que la techno accentue le pur
plaisir de la danse, et que la scène rave, par
rapport aux autres lieux de danse, n’a pas
vocation à être lieu de séduction, le remplacement de l’alcool par l’ecstasy générant
une atmosphère plus passive dans laquelle
les hommes semblent moins enclins à la
« prédation ». Dans ce cas, on pourrait donc imaginer un effacement des positions traditionnelles d’homme-voyeur et de femme-danseuse. Même s’il existe
toujours un plaisir à contempler le corps dansant, ce «nouveau regard n’est pas
un regard d’objectivation ou de sexualisation (au sens hétérosexuel), car ce
corps ne subit plus le conventionnel marquage de l’invite sexuelle » (Pini,
2001 :44). McRobbie admet que ces femmes ravers puissent donner une nouvelle image de la féminité: «Dans les sous-cultures, la place des filles a toujours
été du côté de la danse. Là résidait leur unique habilitation. Maintenant, dans
la rave, c’est justement cette activité de danse qui devient motivation principale de la sous-culture, grâce à quoi les filles y acquièrent une confiance, une
importance nouvelle […] On remarque dans la rave – et dans la culture des
clubs avec laquelle elle coïncide souvent – une forte sexualisation dans l’apparence et les vêtements féminins […] Il semble que, pour les filles, la tension
consiste à maintenir un contrôle de soi tout en se perdant dans la danse et la
musique (McRobbie, 1993 :419).
Richard et Kruger (1998) constatent également que la techno privilégie
« les plaisirs corporels grisants de la danse plutôt que la drague et le sexe »
par lesquels les hommes peuvent explorer, par opposition aux plus traditionnels aspects physiques, ceux plus sensuels de leurs corps. Pour autant,
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ces auteurs ne veulent pas dire que la culture rave se caractérise par un
évitement sexuel total, mais plutôt que la techno « convertit l’érotisme luimême en un style de danse » (ibid. : 168).
Les travaux féministes se sont récemment beaucoup développés sur la
question du corps, manifestant souvent le souhait de se « réapproprier » ce
site potentiel de résistance. Dans cette acception, le corps est sujet de
connaissances, il revèle la nature phallocentrique et partielle des savoirs
dominants. Le corps, qu’il n’est question ni d’effacer, ni de transcender, passe
au premier plan, au cœur même de la subjectivité (Grosz, 1993). Ce qui remet
en cause le postulat selon lequel le savoir
est essentiellement affaire d’abstraction,
puisque le corps y joue un rôle de médiation laissant des traces indélébiles. À partir
de cette conception du corps comme lieu
de l’action sociale, on peut concevoir une
autre approche de la corporalité. La théoricienne Judith Butler (1999/2005) définit
ainsi la construction du genre comme un
processus culturellement variable où le
corps est formé par le discours, c’est-à-dire
qu’il se construit de manière dialectique
sous l’influence de l’inscription continue
des normes de genre sur le corps et les
contraintes à réitérer ces normes (procédé de répétition) – « le genre consiste
davantage en une identité tissée avec le temps (…) par une répétition stylisée
d’actes » (ibid.: 265). Le corps devient le lieu où le savoir pratique est produit
et où se jouent les « performances » de genre. Ces dernières ne devraient pas
être assimilées à des actes isolés ou intentionnels, mais à un ensemble de pratiques répétées en permanence, jusqu’à en devenir auto- référentielles, et
grâce auxquelles le discours reproduit les effets qu’il désigne.
Partant des théories de Butler, Gilbert et Pearson (1999), suggèrent que,
si la matérialité du corps procède de pratiques répétées dans l’expérience
musicale, alors on peut y trouver un moyen de « rematérialiser » ce corps en
dehors des oppositions binaires du genre. Car les expériences de plaisir et
de jouissance font intervenir des éléments à la fois masculins et féminins, et
qui « ont des implications potentiellement déconstructrices pour tout le
monde, homme ou femme, gay ou hétéro » (ibid. : 102). Les musiques de
danse offriraient donc l’un des défis les plus radicaux aux priorités musicales du discours « phallogocentrique4 ». En tentant de reconceptualiser le
corps sous cet angle, nous serions en mesure, comme le pense McClary
(1992 :32), de comprendre comment la musique interfère avec le corps en
déstabilisant les normes de subjectivité, de genre et de sexualité – car c’est
là que réside toute la dimension politique des musiques. Pini (2001) élabore
une critique significative et nuancée de l’expérience du clubbing comme
d’un espace de construction et de performance des identités féminines par
l’activité sociale de danse. Si elle s’inspire de différentes métaphores philosophiques, elle évite néanmoins un trop grand degré d’abstraction en se
Les travaux féministes se
sont récemment beaucoup
développés sur la question
du corps, manifestant
souvent le souhait de
se « réapproprier » ce site
potentiel de résistance.
4. Comme l’indique la
particule logos, ce terme
du vocable féministe
désigne la domination
des normes masculines
(phallocentriques) sur la
fabrique des savoirs et
le langage qui y donne
accès.
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MOUVEMENTS N°42
novembre-décembre 2005
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Te c h n o , u n e h i s t o i r e d e c o r p s e t d e m a c h i n e s
Te c h n o , I d e n t i t é , C o r p s : L e s e x p é r i e n c e s f é m i n i n e s d a n s l a d a n c e m u s i c
concentrant sur d’authentiques expériences incarnées : « La danse fait ainsi
office de métaphore par laquelle imaginer une certaine désorganisation de
la subjectivité, une histoire qui ne se fonde plus sur des continuités, des
dualismes et des consensus » (Pini, 1997a : 115).
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Avec l’attention particulière qu’elle prête aux oppositions esprit/corps, physique/technologique autour desquels s’organise le couple masculinité/féminité, Pini entrevoit dans l’activité de danse une rencontre entre corps et esprit
sous l’influence des technologies (musique, projections visuelles, drogues,
etc.) qui engendre une sorte de corps « cyborg », inséparable de son environnement, dont la subjectivité n’est pas conditionnée par les distinctions classiques entre humain et machine, matériel et spirituel. La musique et les effets
stroboscopiques s’incorporent à l’expérience du raver dans ce que Pini
appelle un assemblage corps/esprit/technologie (1997b).
La métaphore cybernétique imaginée par Haraway (1990) représente un
hybride de machine et d’organique qui franchit la limite séparant l’humain
du non-humain, pour produire « une créature tenant tant de la fiction que
de la réalité sociale » (ibid : 191) ; « un moi postmoderne, individuel et collectif, démantelé et ré-assemblé (…) que les féministes doivent coder »
(ibid. : 205). En tant qu’outil rhétorique, la métaphore du cyborg est devenue pour certaines une véritable icône féministe, avec sa vision utopique
d’un futur sans genres, où la position libre des femmes leur permettrait de
participer pleinement à la construction de nouvelles significations dans le
champ technologique. Cependant, ne peut-on pas imaginer qu’en fait, le
cyborg ne ferait que réinstaller de nouvelles frontières, plus restrictives
encore que les précédentes ? Cette configuration ne renouvelle-t-elle pas
simplement la vieille conception cartésienne de l’identité en privilégiant
l’esprit aux dépens du corporel ? Dans son examen de la place du corps
dans l’Intelligence Artificielle, Adam (1998) formule justement cette critique.
Dans le monde « artificiel » du cyberespace, où l’esprit doit être téléchargé
dans une machine, on pourrait penser le corps superflu. C’est, dit-elle, dans
cette tentative de transcendance, cette évasion du domaine « charnel » que
se trouve justement tout l’attrait du cyberespace pour les hommes. La tension contradictoire entre ce cyborg métaphorique – un construit désincarné
et délivré du « corps » social – et le sujet incarné-incorporé dans la production des savoirs apparaît donc comme un frein possible à l’engagement
politique. La rhétorique du cyborg pourrait en vérité obscurcir les structure
sociales matérielles qui bloquent justement la possibilité de prise de pouvoir que les féministes voient dans l’accès aux technologies.
La même observation est faite par Bradby (1993) dans le cas des relations
entre voix féminines, techno et sexualité à partir d’une discussion de la chanson Ride on Time produite en 1989 par le groupe italien Black Box. Dans ce
titre, la partie vocale consiste en un sample prélevé sur une autre chanson
d’une chanteuse de soul américaine. Mais, dans le clip qui accompagne la
chanson, la « performance » vocale est assurée (en play-back) par une femme
plus jeune, plus attirante, et le corps de la chanteuse originale n’est plus
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● La métaphore du cyborg
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visible. Même si elle désavoue cette disjonction entre une voix de femme et
sa représentation visuelle incarnée dans un corps autre, Bradby estime que
le cyborg produit par cette technicisation peut avoir des conséquences bénéfiques pour les femmes dans la musique pop, parce qu’une telle juxtaposition remet en question ce qu’elle appelle « le primat du visuel dans notre
conception quotidienne du corps (un point central de l’analyse féministe des
représentations féminines)» (ibid.: 171). Nous sommes tous habitués à « voir »
une voix et une image investies dans un même corps. Grâce à la dissociation
entre l’une et l’autre qu’autorise la technologie dans les représentations cyborgiennes des personnes et des machines, les féministes devront renoncer aux
catégories de genre héritées des Lumières pour explorer les théories postmodernes de l’identité.
Malgré leurs dissemblances, les travaux de Bradby (1993) et de Pini
(1997a, 2001) expriment la même conviction d’une fluidité des genres et
du rôle positif que jouent les nouvelles subjectivités féminines au sein des
espaces technologiques. Les femmes ravers auxquelles s’intéresse Pini sont
exemplaires par la complexité de leurs expériences à l’intérieur et en
dehors des bornes conventionnelles de la corporalité féminine et de la
façon dont ces expériences affectent, temporairement ou plus durablement, leurs vies et leurs identités. Pour autant, une reconceptualisation des
expériences féminines à travers la métaphore du cyborg ne devrait pas
nous faire perdre de vue que ces espaces sont circonscrits par des pratiques elle-mêmes genrées et des processus ayant des effets matériels sur
les femmes dans leur rapport au monde des technologies. Battersby (1999)
maintient cependant que le cyborg permet d’entrevoir la perspective d’une
identité reconceptualisée selon une conception différente des frontières,
une réévaluation du sens féminin. Chose très importante si l’on accepte de
conférer à la réécriture du moi la nature d’un enjeu politique, les modalités de la réécriture dépendant de l’identité de celui/celle qui donne le ton.
5. RICHARD et KRUGER
(1998) constatent aussi
qu’une fois l’expérience
achevée au RoyaumeUni, les idéaux de
démocratie professés
par la nation rave ont
en général laissé place
aux vieilles divisions
sociales.
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MOUVEMENTS N°42
J’ai tenté ici d’aborder certains des thèmes les plus significatifs sur les
femmes et leurs expériences du clubbing, en me concentrant d’abord sur
leur participation aux productions culturelles de la techno, puis en discutant la constitution éventuelle d’une nouvelle subjectivité féminine dans les
raves et le clubbing. J’ai tout particulièrement évoqué les travaux de Pini
parce qu’ils font partie des rares recherches qui évoquent des expériences
incarnées du clubbing et leur fonction de reconfiguration subjective. Ces
travaux sont particulièrement importants quand on se souvient des promesses d’union, d’appartenance et de tolérance générées par le mouvement des raves, même si « l’unité des raves, incitée par l’ecstasy, n’en comporte pas moins d’inévitables lignes de fractures de classe, raciales et
régionales » (Reynolds, 1997 :102)5. Certes, les recherches de Pini illustrent
l’activation de nouveaux modes de féminité, confirmant ainsi ce que
McRobbie (1993) décrit comme la « non-fixité » des femmes. Mais le matériel empirique demeure insuffisant pour étayer la thèse d’un effacement
des divisions sociales, raciales, ethniques et genrées dans la culture du
clubbing. ●
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