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Amiens

2007, ADLFI. Archéologie de la France - Informations

ADLFI. Archéologie de la France Informations une revue Gallia Picardie | 2007 Amiens – Rue Flatters, Hôtel Mercure Dominique Gemehl Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/adlfi/5817 ISSN : 2114-0502 Éditeur Ministère de la culture Référence électronique Dominique Gemehl, « Amiens – Rue Flatters, Hôtel Mercure », ADLFI. Archéologie de la France Informations [En ligne], Picardie, mis en ligne le 01 mars 2007, consulté le 03 mai 2019. URL : http:// journals.openedition.org/adlfi/5817 Ce document a été généré automatiquement le 3 mai 2019. © Ministère de la Culture et de la Communication, CNRS Amiens – Rue Flatters, Hôtel Mercure Amiens – Rue Flatters, Hôtel Mercure Dominique Gemehl Identifiant de l'opération archéologique : 9101 Date de l'opération : 2007 (EV) 1 Dans le cadre des derniers aménagements de la ZAC « Cathédrale », l’emplacement du sous-sol du futur Hôtel Mercure, sur la parcelle du Marché aux Herbes, a fait l’objet de fouilles en 2007, en complément et à la suite de celles menées en 2006 à l’occasion du projet Bas Parvis (BSR, 2006). Dans une position topographique équivalente à celle de l’emprise fouillée l’année précédente, le terrain s’inscrit également dans des contextes archéologiques et historiques similaires, et son exploration relevait des mêmes problématiques. Les couches d’occupation accumulées durant les deux premiers siècles de notre ère, situées sous le niveau de la nappe phréatique, sont considérées ici aussi comme gisement exceptionnel et ont fait l’objet de mesures conservatoires (réduction de la profondeur des sous-sols et tubage des pieux de fondation sur la hauteur des niveaux à protéger), de même que la muraille du Bas-Empire. Comme dans le cas de l’opération Bas Parvis, l’épaisseur à étudier correspondait à la séquence illustrant l’histoire du secteur entre le IVe s. et nos jours. 2 Le Castrumdu Bas-Empire, forteresse d’une vingtaine d’hectares très mal connue aujourd’hui encore, utilise pour certains fronts des points forts de la structure urbaine préexistante, qui facilitent une mise en défense rapide et efficace. Au nord, l’Avre constituait une protection et un obstacle naturels à l’avant du rempart. Cet élément fort de la topographie urbaine du IVe s. au XIIe s. était situé théoriquement sous la cote de fond de fouille. C’est la nécessité d’assurer sa position exacte et son état de conservation, pour arrêter les mesures de protection appropriées, qui a motivé son dégagement. Contrairement à la partie fouillée sur le chantier du Bas Parvis, le tronçon mis au jour ici consiste en massifs de maçonnerie, suivis sur 18 m de longueur, encastrés dans les caissons de fondations construits en grand appareil de monuments antérieurs, dont les ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Picardie 1 Amiens – Rue Flatters, Hôtel Mercure élévations sont abattues. En revanche, le glacis aménagé à l’avant du mur est à nouveau attesté. Le mur lui-même n’excède pas 3 m d’épaisseur. Le cœur de la maçonnerie est un blocage très compact employant des moellons et blocs récupérés dans diverses édifices. Les parements sont en petit appareil classique. Côté extérieur, le rang supérieur de grands blocs des caissons sert de rang de libage à la base du mur. Des réparations sont visibles vers le pied de mur (remplacement de blocs fracturés, parement refait). Nombre de questions que pose cet ouvrage (anomalies de tracé, décalages d’orientation et connexion directe impossible avec la courtine découverte 70 m plus à l’est en 2006, aboutissement sur une porte supposée) resteront sans réponse à défaut de fouilles véritables, plus étendues. 3 Mais sur celle, importante, de la datation de la construction, des propositions pourront être faites à l’issue des études en cours (notamment analyse dendrochronologique des bois de construction prélevés). Le dégagement des vestiges du rempart a eu pour effet de mettre également en évidence des parties préservées, car intégrées dans le mur d’enceinte, de constructions monumentales du Haut-Empire, insoupçonnées, qui occupaient auparavant la position. Il s’agit d’une part d’une culée de pont construit au débouché du cardoIV sur l’Avre, dans le prolongement et en contrebas de laquelle un quai large de 4 m suit le lit de rivière, l’accès direct de l’un à l’autre étant assuré par un escalier de la même largeur que le quai. Les similitudes d’appareil et le liaisonnement entre culée de pont et mur de soutènement du quai permettent d’affirmer une construction simultanée de l’ensemble, que le mobilier associé tend à placer vers le milieu-seconde moitié du Ier s. 4 D’autre part, les puissantes fondations en caisson, réutilisées pour assoir le rempart mais contemporaines de l’ensemble précédent, témoignent de constructions monumentales élevées le long de cette portion de quai (Fig. n°1 : Les vestiges de la courtine du BasEmpire, imbriqués dans les fondations en grand appareil d’édifices du I er s., construits le long d’un quai, lui aussi construit en grand appareil). Sur des aspects tels que la durée effective du rôle actif du front nord de l’enceinte, du moment et du rythme de son démantèlement et de l’évolution des terrains libérés qui aboutira à l’agrandissement ou à la formation d’ilots urbains, les fouilles de 2007 n’apportent pas d’éléments nouveaux. Le bâti qui s’est succédé ici depuis le bas Moyen Âge est en effet d’une telle densité, notamment au niveau des sous-sols, qu’à une exception près, la stratification accumulée à partir du Bas-Empire a été détruite. 5 Les recherches documentaires en cours et l’analyse du bâti ne pourront sans doute totalement pallier cette perte. Les quelques mètres carrés épargnés par le phénomène, situés immédiatement au pied du rempart côté extérieur, à l’emplacement d’une future rue, nous informent partiellement de l’évolution du glacis, et ont surtout livré les traces d’un petit atelier temporaire de bronzier ou orfèvre installé là au haut Moyen Âge. 6 GEMEHL Dominique (Inrap) ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Picardie 2 Amiens – Rue Flatters, Hôtel Mercure ANNEXES Fig. n°1 : Les vestiges de la courtine du Bas-Empire, imbriqués dans les fondations en grand appareil d’édifices du Ier s., construits le long d’un quai, lui aussi construit en grand appareil Auteur(s) : Gemehl, Dominique (INRAP). Crédits : Gemelh, Dominique, INRAP (2007) INDEX Index chronologique : Empire romain, Moyen Âge, Temps Modernes operation Fouille d'évaluation (EV) Index géographique : Picardie, Somme (80), Amiens Thèmes : aménagement de berge, atelier de bronzier, courtine, dendrochronologie, fondation de bâtiment, forteresse, maçonnerie, moellon, parement, petit appareil, pont, quai, rempart, remploi, rivière AUTEURS DOMINIQUE GEMEHL INRAP ADLFI. Archéologie de la France - Informations , Picardie 3