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Surgissement de l’humanisation, ou réapprocher l’individu dans son rapport à l’Autre/autre Avertissement : Ces notes et ces propositions ne visent qu’à une réinterprétation et à un travail sur les mythes fondateurs tels qu’exposés dans les premiers chapitres de la bible. Ceux ci ne visent que des états de l’être humain. Point n’est besoin de vouloir les interroger sur les institutions comme le mariage. Ils visent des conditions de vie. La réglementation sociale, ô combien nécessaire, ne peut leur être demandée, même si sans aucun doute elle constitue des objectifs (lois) de certains textes. Mais plutôt que du droit positif ou législatif, essayons de les interroger sur les questions anthropologiques qu’ils soulèvent. Non sur une obligation de cette loi-commandement qui a perdu son support circonstanciel et donc se doit d’être actualisée. Durée, fidélité ? Il est de même inutile d’interroger les mythes fondateurs sur les notions de durée et de fidélité. Elles ne sont pas comprises dans les situations où l’intérêt du mythe met l’Adam-être humain. Poser le non divorce comme chez Paul ou dans l’Evangile ne remet pas ce status quaestionis en question. L’acte est infrangible mais la fin, pas même la mort, n’en est définie. Dans des cycles de vie individuels fort courts, valait il ou non de se poser la question ? Le contexte ne permet pas de la poser. Ce sera notre gloire de modernes de chercher et de trouver des réponses adéquates à l’allongement de la vie humaine. Autre conséquence le célibat devient la situation la plus ordinaire Le célibat dans son acception officielle –absence de lien stable et reconnu par la société- recouvre plus des deux tiers des personnes dans une population dont la durée de vie moyenne deux sexes confondus dépasse les 75 ans.. Il n’est pas pris en charge par les mythes fondateurs. Et les solutions essayées dans le temps, amour courtois, monachisme ne peuvent être appliquées à la majorité d’une population. L’exemple classique des démographes Ce cas se retrouve encore dans un peu plus du cinquième des êtres humains est le cas des femmes mariées dès la puberté. Si elles ont survécus à leurs couches, elles meurent généralement après la naissance de leur premier petit enfant, garantie de durée voire d’éternité puisque leur descendance est non stérile. Qu’en est il de l’aujourd’hui ou la plupart des femmes ont au moins trois vies ; une vie d’éducation commune avec tous les êtres humains ; à partir de la trentaine, une vie de procréation très raccourcie par suite de la prise en charge sans cesse grandissante de l’enfant par la société, et une vie post procréation sans cesse allongée. Et comme elles se marient plus tard et survivent aux hommes de leur génération, elles sont maintenant plus nombreuses que les hommes dans une population donnée. Les mythes fondateurs ne posent aucun rôle Le seul point très controversé est celui de l’autorité de l’homme sur la femme chez Paul. Impossible de rentrer dans ce débat ignoré des mythes fondateurs travaillés dans ce texte. Pour ouvrir brièvement une piste, celui ci rejoint le débat actuel sur le voile dans certaines sociétés. En hébreu et en arabe, voile et trône-autorité ont même racine NCC. La diatribe de bible 1ère lettre aux corinthiens 11 ne porte pas sur le rapport homme femme mais sur la soumission de tous et toutes à Dieu. L’homme manifeste son autorité naturellement (malheureusement le plus souvent) tandis que la femme a besoin du voile-autorité pour que soit manifestée la sienne. La chevelure n’intervenant que comme voile. pour chacun des deux sexes. Aucune tâche définie Aussi étonnant que cela puisse paraître, nous ne voyons aucune femme cuisinière dans la bible avant l’interprétation commune de Marthe et Marie. Dans la maison du Dieu, ce sont des lévites, des hommes, des prêtres encore de sexe masculin qui font la cuisine des sacrifices. et qui correspondrait mieux n’est pris en compte dans ces textes étonnamment modernes sur ce point. Trois régimes du rapport avec la divinité D’autres pistes sont également importantes à mettre en perspective. Les premiers chapitres Bible, premier testament, livre de la genèse Ch. 1 à 12 du mythe fondateur sont délibérément situés dans un monde humain sans foi. Ils tiennent compte de la différence essentielle clairement perçue par juifs et chrétiens au moins jusqu’au XVIIème siècle que l’immense majorité des êtres humains ne croient pas dans le Dieu. Ils lui rendent un culte parfois officiel. Ils ont avec lui un rapport codifié. Mais ce n’est qu’avec Abraham et ses fils qu’apparaît le terme de « foi-confiance » Bible, premier testament, livre de la genèse, 15, 6. Paul va en faire un argument essentiel de sa théologie Bible, second testament, lettre aux Romains ch. 4. Le monde des premiers chapitres de la genèse est celui de la science-connaissance, de ceux qui savent que Dieu(x) Orthographié comme cela à dessein existe(nt) et vivent avec. C’est le régime commun pour l’ensemble des nations dans la Bible. L’existence de la divinité est vécue comme un fait indubitable pour l’intelligence Bible, second testament, lettre au romains 1, 19-21 : « 19. car ce qu'on peut connaître de Dieu est pour eux manifeste : Dieu en effet le leur a manifesté.20.Ce qu'il a d'invisible depuis la création du monde se laisse voir à l'intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité, en sorte qu'ils sont inexcusables ; 21. puisque, ayant connu Dieu, ils ne lui ont pas rendu comme à un Dieu gloire ou actions de grâces, mais ils ont perdu le sens dans leurs raisonnements et leur cœur inintelligent s'est enténébré 22. dans leur prétention à la sagesse, ils sont devenus fous 23. et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible contre une représentation, simple image d'hommes corruptibles, d'oiseaux, de quadrupèdes, de reptiles. ». Le second testament le désigne parfois comme celui d’en bas, celui du diable Bible, second testament, évangile de Luc 4,31-37 « Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par un esprit démoniaque, qui se mit à crier d’une voix forte : « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu ! ». Pour rendre la vie commune acceptable à l’un et l’autre, une forme d’alliance-loi est mise en place pour certains, le peuple du Dieu, le judaïsme Le troisième est celui des disciples de Christ, la foi. Mais le second testament annonce que ce régime va être associé au premier Bible, second testament, lettre aux éphésiens 3, 5-6 : « 5. Ce mystère n'avait pas été communiqué aux hommes des temps passés comme il vient d'être révélé maintenant à ses saints apôtres et prophètes, dans l'Esprit : 6. les nations sont admises au même héritage, membres du même Corps, bénéficiaires de la même Promesse, dans le Christ Jésus, par le moyen de l'Évangile.”. Tout au long de l’histoire, ce point va poser problème. Le plus souvent la conversion à la foi sera exigée pour faire partie de l’institution chrétienne. Pour les chrétiens catholiques, le concile Vatican II a rouvert la porte de la coexistence des deux régimes. La « sécularisation » de certaines nations entraine de facto la reconnaissance des deux régimes en coexistence Cependant on constate la difficulté pour les institutions du régime de la foi, de coexister avec l’autre régime. Et la tentation sans cesse renaissante de faire passer les nations sous le régime de la foi. Alors que l’aller retour entre les deux régimes relève de la liberté de conscience. Il faudrait sans doute aussi réinterroger en profondeur la crise gnostique qui éclate dans l’Eglise du second siècle. Elle est en lien avec l’irruption des nations, qui ne connaissaient que le régime de la connaissance et qui voulaient l’instaurer à leur arrivée dans le christianisme.. Lire les premiers chapitres de la Genèse en marquant la coexistence des trois régimes est une opération difficile. Le premier comme le second testament étendent cette relation de confiance de l’être humain avec le Dieu aux êtres humains les uns avec les autres. Cependant ils n’en requièrent pas la nécessité ni l’apport dans le rapport homme-femme. Les chrétiens en ont fait sous sa variante fidélité le pilier du mariage. C’est une des conséquences de l’universalisation de la loi d’amour. Est elle légitime ? Dans la même voie, ces premiers chapitres veulent être entendues comme s’appliquant à tous les êtres humains sans distinction, ce que va rappeler Jésus dans les évangiles voir plus bas mais il est extrêmement difficile de discerner dans le texte si ce retour s’appliquera seulement à ses disciples ou à tous. Les chrétiens se sont servi de l’ambigüité du propos pour laisser la porte ouverte aux deux solutions, soit à la volonté originelle excluant toute liberté comme les catholiques, soir en acceptant les dérogations comme la plupart des autres. Relation sexuelle et descendance Une autre remarque est également importante, la relation sexuelle est prise en compte par la bible dans un contexte, où elle comporte toujours un risque de conception et donc d’enfants à naître. Repenser une relation sexuelle qui grâce à l’intelligence humaine, a perdu ce risque, ne peut conduire à penser qu’un acte humain puisse être anodin. Il y a peut être un livre biblique pour concevoir cela, les deux amants du cantiques des cantiques ne pensent qu’aux rapports charnels et rêvent de chambre à coucher Bible, premier testament, cantique des cantiques 3,4. L’amante tient compte que pour accomplir ce rêve, il lui faut dépasser les gardes de la ville. Dans quasiment toutes les civilisations, ils s’opposent à ce moment où les deux êtres sont nus et vulnérables et engagent leur avenir.. Différentes sexualités Beaucoup d’anthropologues contemporains soulignent les ambivalences de la sexualité humaine. La plupart pensent que tous les rapports sont au moins fantasmés et souvent pulsionnels. Ce sera le rôle du surmoi sociétal de réguler ou d’autoriser ceux possibles. Nous pouvons retrouver un écho ou une difficulté dans le « tout est possible entre adultes consentants ». Qui est adulte ? à quel moment le consentement existe-t-il ?et quid de tous les hors champ de la loi ? Unicité individuelle et mariage Une autre problématique : l’unicité de l’individu est-elle associée ou non au mariage ? En résumant brutalement, soit elle est impossible puisque le « une seule chair » est attachée à l’union de deux êtres humains, soit le mariage n’existe pas pour ceux qui ont conscience d’être écrin du souffle-Esprit, d’où une proposition de célibat pour le monde de la résurrection. Le mot célibat n’existe pas ni en hébreu ni en grec. On peut être agamos, pas marié ou eunoucos, eunuque, mais dans les deux cas, c’est le rapport au mariage qui est privilégié, pas à l’individu ou à la personne. La sexualité humaine est une. Les distinctions récentes entre homosexualité et hétérosexualité sont au cœur de polémiques récentes. Mais comment interroger de vieux textes qui non seulement les ignore mais s’abstiennent de parler de conduites individuelles Le premier et le plus célèbre contre sens est l’onanisme. D’un texte dont la pointe est dirigée vers la descendance on en a tiré une interdiction de la masturbation. La découverte scientifique du sperme avec ses millions de spermatozoïdes à chaque éjaculat, n’a pas été accompagnée de l’action de grâces envers la prodigalité de la vie. Et il a fallu du coup penser à économiser la précieuse semence ! La seconde concerne l’homosexualité avec son identification à la conduite des habitants des villes de Sodome et Gomorrhe. Alors que bible, premier testament, livre de Jérémie 23, 14 « Chez les prophètes de Jérusalem, j'ai vu l'horreur l'adultère, l'obstination dans le mensonge, le soutien donné aux méchants pour que nul ne revienne de sa méchanceté. Ils sont tous pour moi comme Sodome et ses habitants comme Gomorrhe! », à comparer avec bible, premier testament, livre d’Ezéchiel 16.49 ; « Voici quel a été le crime de Sodome, ta sœur. Elle avait de l'orgueil, elle vivait dans l'abondance (NDR même racine que prostituée) et dans une insouciante sécurité, elle et ses filles, et elle ne soutenait pas la main du malheureux et de l'indigent. » Le mot de chiens ( bible, premier testament, livre du deutéronome 23,19 par ex.) identifiés aux prostitués masculins est battue en brèche par l’archéologie qui a découvert le sacrifice de chien dans des sanctuaires cananéens. Cf Bible premier testament livre d’Isaïe 66,3 :  « Si l’on égorge des bœufs et tue en même temps des hommes, si l’on immole des agneaux et assomme des chiens, si l’on offre des oblations mais aussi du sang de pourceau, si on brûle de l’encens mais adresse aussi des hommages aux idoles, c’est qu’ils se délectent dans leurs errements et prennent plaisir à leurs turpitudes. » le rapprochement de ce texte avec le rituel hittite de purification des armées permet de comprendre : A propos d'un rituel hittite pour la lustration d'une armée : le rite de purification par le passage entre les deux parties d'une victime, Olivier Masson Revue de l'histoire des religions, 1950, 137-1, pp. 5-25, www.persee.fr/web/revues/.../rhr_0035-1423_1950_num_137_1_5699 Dans le second testament la reprise de ce vocable est probablement lié au développement des cyniques (chiens) qui accomplissaient tout en public, défécation et rapport sexuel entre autres.. Mariage et prostitution Quelle relation demeure avec la chair dans le mariage ? Un des développements habituels de la sexualité passe par la masturbation, qui ouvre la personne à l’auto érotisme. Condition de découverte du corps et de ses possibilités particulièrement de plaisir, l’être humain qui a eu accès à la rencontre de l’autre ne devrait pas être tenté de revenir vers son propre corps. L’intensité de l’orgasme devait lui interdire ce chemin du retour. Mais quand le partenaire n’est plus là, ou inaccessible, acheter cet acte règle le problème en n’introduisant pas la relation comme préalable nécessaire. La bible va y ajouter une dimension supplémentaire dans sa lutte contre les idoles. En reprenant le rapport habituel des nations avec la divinité, sous le régime du « do ut des » « je te donne pour que tu me donnes », elle y décèle une prostitution, un achat de la fécondité du corps de la grande mère. La fécondité de la terre s’obtient souvent par l’union physique transformée en une union symbolique du mâle et de la prostituée attachée au sanctuaire représentant les forces productives de la survie par les moissons ou la descendance. Hommes et femmes versus mâles et femelles Un bref aperçu de Bible Genèse 1 et 2 1 verset du chapitre 1 Dans les premiers chapitres de la genèse, la Bible propose une vision de l’homme complexe, une vision de départ Bible, premier testament, livre de la genèse, chapitre 1, 26. L’elohim-divin se propose de créer un adam-être humain dans notre image, TSLM et similitude. DMT Mais Bible, premier testament, livre de la genèse, chapitre 1,27 l’adam-êtrehumain, est créée mâle et femelle dans l’image TSLM et dans son image TSLM (celle de Dieu). La racine ZKR, le mâle, est traduit se souvenir, NQBH, la femelle, la percée, la perforée. Deux mots, deux envois, l’un vers la mémoire, l’autre vers la sexualité. Mâle et femelle, se souvenir et perforée, transpercée renvoie donc une certaine image de Dieu. Est elle ressemblante ? Chapitre 2 de la genèse Pour comprendre et sortir de la lecture traditionnelle reprenons le résumé du livre des engendrements Bible, premier testament, livre de la genèse, chapitre 5, 1-2 : Voici le livre des engendrements d’adam-être humain, le jour où l’elohim-divin créa un adam-être humain, Il le fit dans la similitude DMT d’elohim-divin Mâle et femelle, Il les créa, les bénit et il les appela de leur nom : adam-être humain dans le jour où ils furent créés. Un adam-être humain vécut cent trente ans et il engendra-enfanta dans sa ressemblance et dans son image Ordre inverse que op. cit 1, 26 Ce livre des engendrements livre deux enseignements : l’adam n’est pas le mâle. Il est l’être humain mâle et femelle A rapprocher de Bible second testament, Paul parle du Christ nouvel Adam (1ère lettre aux corinthiens 15,45 par exemple) dans lequel il n’y a plus ni homme ni femme, ni esclave ni homme libre (lettre aux galates 3, 27-29 par exemple) avec double citation de la genèse, sur le vêtement et la postérité d’Abraham. Créé à l’image du Dieu, en sa descendance l’éveil à l’image et ressemblance peut se susciter. Le chapitre 2 du même livre décrit la fabrication, racine YTSR, de la différence, de l’extraction de l’altérité. Cette racine est principalement traduite par pensée, dessein, mais aussi du resserrement. Comment enfermer le souffle de Dieu dans un si petit espace ? Quel lien entre ces deux chapitres ? Le récit complexe Bible, premier testament, livre de la genèse, chapitre 2 rend compte d’un façonnage. La femme est un donné apparaissant brutalement après la période de léthargie du petit mâle Rappelons pour mémoire que pour Irénée de Lyon par exemple, l’adam est un enfant.. Alors que Dieu n’intervient plus directement depuis son repos dans le sabbat. À partir du souffle, l’homme construit à partir de la glaise du sol et rempli du souffle de Dieu n’a pas conscience de cette création. Il faut s’arrêter quelques instants sur la description du jardin où il va trouver place. Ce jardin est plein de belles et bonnes plantes. Y est planté également l’arbre de vie et l’arbre de beauté-bonté et de ruine-malheur. Curieux destin pour cet arbre de vie, son fruit est la vie à mordre et à déguster. Il n’apparaît que trois fois Bible, premier testament, livre de la genèse 2,9 ; 3,22 et 24 dans le mythe fondateur. Cet arbre est à la disposition de tous et demeure après l’expulsion à sa place. Il est de la vie ordinaire, non la vie de ressuscité. Ce qui semble être confirmé dans la sagesse Bible, premier testament, livre des proverbes 3,18 ; 11,30 ; 13,12 ; 15,4 . , « l’arbre de vie, (la sagesse ou la raison) pour ceux qui s’en emparent », « ce qui jaillit du juste, l’arbre de vie » , « l’arbre de vie , le désir qui s’accomplit », « une langue douce (pacifique), l’arbre de vie » Dans le second testament Bible, premier testament, livre de apocalypse, 2,7 : 22,2 ; 22,14, 22, 19, c’est un arbre pour ceux qui ont perdu la ferveur première. L’arbre de vie est sur la place de la cité et les nations trouvent la guérison dans ses fruits. Il est pour la foule immense de ceux qui ont lavé leurs robes et qui ont passé la grande épreuve de la vie et passe les portes de la cité, pour tous ceux qui ne retranchent rien de la révélation. Dans le mythe fondateur de l’humanité, le Dieu va interdire le retour à cet arbre pour ceux qui ont fait l’expérience de l’Esprit en eux, de la connaissance du bien et du mal. Ceux là doivent demeurer à l’est d’Eden, tourné vers le Christ soleil levant. La vie divine est en eux, ils n’ont plus à cultiver que l’adamah, l’humanité. Pour les humains dans leur naissance et développement dans l’esprit, la vie se contemple, elle ne se dévore pas, elle ne se mange pas. La beauté-bonté touche, le ruine-malheur se regarde mais n’est pas objet de digestion. Où est le jardin ? Le fleuve qui l’arrose, est extérieur lui aussi, pénétrant dans le jardin et se divise en quatre têtes. Le « sourdant », guihôn, qui entoure le pays des ennemis, des Ismaëlites, l’Arabie Bible, premier testament, livre de la Genèse 25,18, le « jaillissant », pishôn qui entoure l’Egypte-Ethiopie-Soudan, un autre ennemi, le Tigre, l’Euphrate, les ennemis de toujours, Sumer, Assyrie. Le jardin est planté dans les pays où les êtres humains, les gens ordinaires, les ennemis de ceux qui vivent avec souffle-Esprit sont installés, parce que la terre est cultivable et l’eau abondante sauf peut être la Perse d’où est venu la bénédiction puisque c’est elle qui va reconnaître pour la première fois par Cyrus l’existence du judaïsme et leur donner Jérusalem comme capitale.. Drôle de paradis qui est le pays des ennemis et même pas la terre promise ! Le paradis, un jardin planté en terre hostile ! Et après ? Quand on est chassé, où va t on ? Après la fermeture des portes, vers l’orient, c’est-à-dire vers le désert d’Asie centrale. ISH et ISHAT, le feu et la flamme, l’homme et la femme, sont chassés de la terre cultivable et de l’eau. Ils vont devenir nomades ? Vont ils se consumer mutuellement ? Le berger nomade Moïse voit un buisson en feu qui parle. Le lieu que les humains cultivent ordinairement, un champ de violence et de tribulations. Ne pas replacer le paradis dans la géographie qui est proposée par l’écrivain c’est se condamner à ne pas comprendre la place de l’être humain créé par Dieu. Faisant l’expérience de la mort, ils découvrent leurs nudités, et la vie nouvelle procurée par le vêtement. Question de présentation ? Désormais le vêtement qu’il ou elle choisit dit ce que lui ou elle veut dire, mensonges et expression de l’être propre, dissimulations des pulsions que la nudité ne pouvait cacher. Trahisons des émois et de l’âge. Vont ils pour autant revêtir le Christ et en lui, les sentiments d’amour mutuel ? En quittant le paradis, ils quittent la terre des êtres humains ordinaires qui cultivent la terre sans souci. S’occuper des êtres vivants par le pastoralisme devient leur propre histoire. Éjecté du paradis l’extraction de l’autre peut prendre des chemins aussi variés qu’il est unique lui ou elle, être humain. Les gens ordinaires cultivant la terre n’ont qu’une sexualité, celle de mâles et femelles. A ceux qui vivent l’emprise de l’Esprit en eux tout porte fruit. Les deux descendances Sans possible retour à un bonheur qu’elle semble promettre, la descendance qu’elle procure, la fraternité, ne va conduire qu’à l’assassinat, le frère tue le frère, Caïn assassine Abel. Ils sont issus de deux terres ennemies, exacerbant les violences, le paradis et le désert, le sédentaire et le nomade n’habitant pas le même lieu. Le texte va plus loin dans la suggestion sur les causes de cet assassinat. Abel assume la sortie du jardin et du coup vit en paix avec le Dieu. Caïn continue de vivre dans la terre qu’il peut cultiver mais qui est celle où la conscience n’existe pas, où l’extraction de l’altérité par le Dieu n’a pas eue de conséquence. Il n’a pas accepté l’expulsion. C’est la source de la violente animosité entre les deux frères. Quand la femme apparaît… Le `Dieu reconnaît la solitude de l’être humain, elle n’est pas bonne pour lui. Lui fabrique une aide, un secours en vis à vis, mais la racine BBG, en face, est la même que le parler, une aide parlante en face. Va-t-il sortir de son soliloque, de sa parole tout seul ? L’adam, l’être humain cherche parmi les animaux et tous les être vivants, Il ne la trouve. À son réveil de la torpeur pré pubertaire, il découvre une femme nue à son côté. Il ne la prend pas pour sa partenaire ni de parole ni de sexualité, c’est elle qui va lui faire découvrir l’une et l’autre, à lui l’être humain, Elle le précipite dans le monde de la culture, elle lui fait quitter le paradis, le lieu de l’insouciance, une jeunesse éternelle. En entrant dans l’âge adulte et en découvrant la sexualité, le texte ne précise pas qu’il découvre une femme, il découvre un être humain qu’il va nommer mère, Eve, la mère des vivants. Ce n’est pas ici que l’on va découvrir la réalité de la relation homme femme, époux épouse. Ce n’est que beaucoup plus tard, À travers la relation de plus en plus construite entre Abram et Sarah. Abraham découvre tout d’abord son épouse comme une sœur, qui peut d’ailleurs vendre comme telle à des alliés de passage. Le premier dialogue entre un homme et une femme Abram et Saraï, dans le mythes fondateur est une dispute au sujet de Agar Bible, premier testament, livre de la genèse, chapitre 16. Faut il choisir ? Les deux premiers chapitres de la genèse dévoilent des visions fort différentes. La première qui nous est plus familière nous livre le monde comme déjà créé et la sexualité posée avant l’existence de l’homme. La seconde propose une vision très différente, le projet repris par la vision paulinienne, où l’homme existe d’abord. Ensuite il est placé dans la création, la sexualité n’arrivant qu’en dernier. Il faut aller plus loin encore. La création Bible, premier testament, livre de la genèse, chapitre 1 jusqu’à 2,5 appartient à Elohim, ce Divin que peut partager presque tous les êtres humains. Le Dieu unique, le seul qui a un nom propre YAHVE, crée une autre humanité. Ce jardin cultivé par tous les humains n’est un paradis que pour ceux qui le cultivent et ne s’embarrassent pas de la connaissance. La vie ordinaire leur suffit et la reproduire est leur souci. Ils n’ont rien à se dire, Comme à des êtres sans parole, comme les animaux sensibles seulement à la voix. Pas de langage entre eux, pas d’autre communication que celle de mâles et femelles qui se projettent dans une descendance-éternité . Les mâles et femelles sont sans conscience du bien ou du mal, elle leur est extérieure et se réduit à un arbre de connaissance. La conscience ne se mange pas, elle ne se développe que dans la relation, prendre con(avec, ensemble)-science. Les autres se mettent en quête de l’autre, Dieu les place en dehors. Au début, ils appartiennent à l’espèce commune, mâles et femelles. Mais dès que Dieu emprisonne son souffle en eux, une autre histoire nouvelle avec une responsabilité personnelle devient possible. Deux visions ? Pourquoi ces deux visions en apparente contradiction coexistent-t-elles ? Le XXIe siècle dans lequel nous vivons, est fondée sur une apparente certitude. Le père de la psychanalyse, Freud, la paléontologie, nous ont montré un être humain arrivant en cours d’histoire de l’univers, avec l’embarras de sa sexualité. L’autre vision, avec l’être humain à l’origine de l’univers, nous embarrasse quelque peu. Et si nous devions coexister avec ces deux visions ? Les certitudes scientifiques ne doivent pas embarrasser le philosophe et les croyants, Elles balisent le champ mais ne doivent pas l’enfermer. Il existe un hors champ de la science, une appréhension possible de l’homme qui passe par d’autres capteurs. La plupart des pères de l’église ont compris cela puisqu’ils ont pris la seconde création Bible, premier testament, livre de la genèse chapitre 2 comme l’annonce de la venue du Christ. Reprenant Paul, ils ont ouvert une anthropologie nouvelle. L’homme n’est pas écrasé par la création, dépendant d’elle. Sa domination n’est pas une appropriation, mais un surgissement devant son regard, un lieu sur lequel il n’a nulle prise. Il n’en est le maître que ….par la parole Et si l’esprit de Dieu, le souffle insufflé dans ses narines avait inspiré en lui un logos, une parole de nomination, une maîtrise de relation, une raison. Vision de l’être humain, aboutissement de tout le processus de l’évolution, ou vision de celui ci antérieur à cette histoire, pourquoi faudrait-il choisir ? Le texte ne nous le demande pas, il nous suggère la coexistence entre ces deux visions. Devra t on en faire la synthèse ? Le texte nous suggère que c’est à partir de la sortie du jardin, à partir de la découverte de l’extraction d’altérité que la création continue, que l’homme reprend à son compte le processus inachevé que le repos du Dieu interrompait. La place de l’homme dans l’univers, c’est le Dieu créateur qui lui propose, la culture, le huitième jour ? L’esprit à l’origine de toute création est désormais intérieur à l’être humain. Il va en prendre conscience à partir du surgissement de la femme nue, bâtie de sa machine à souffle. Elle lui offre de manger à la connaissance du bien et du mal. Ce n’était qu’un arbre au milieu du jardin, cela devient l’outil perforant et porteur de la relation. Cependant l‘adam-être humain n’entrera pas en dialogue avec son épouse. Il la reconnaît comme un adam, un être humain, mais sait il lui-même qu’il est un adam ? nul miroir dans le jardin pour se réfléchir. Va-t-elle devenir son miroir ? Il ne lui a pas appris le mode d’emploi du jardin. Il ne lui en a même pas parlé. A elle de se débrouiller. Et comme tous ceux et celles menés par l’esprit, tout lui appartient. Elle se saisit de la connaissance du bien et du mal. Elle l’administre à son mari. Une autre hypothèse Le Coran émet une autre hypothèse. La femme issue du souffle sait qu’elle vient de l’Esprit et que tout lui appartient. Le serpent dit vrai lorsqu’il parle de l’arbre. Tous sont appelés à la résurrection « vous serez des dieux ». Et la résurrection c’est passer la mort, c’est manger de l’arbre de la vie et de l’arbre de beauté-bonté et de ruine-malheur. C’est passer la mort pour entrer dans le monde nouveau, dans la vie nouvelle. Et si tout ce mythe était celui de l’humanité sensible à l’Esprit que le Christ serait venu rappeler. Bible 1 lettre de jean 1, 1-3 1. Ce qui est dès le commencement, ce que nous entendons (depuis toujours) (depuis toujours) adjonction nécessaire pour traduire l’aoriste grec, comme son nom l’indique « non limité sans limites », il désigne un aspect de l’action bien plus qu’un temps, dont on ne peut fixer l’origine dans le temps. Si le passé simple existait toujours en français, il faudrait l’employer car il ne prend pas position sur la continuation ou non de l’action., ce que nous voyons (depuis toujours) de nos yeux, ce que nous contemplons(depuis toujours), ce que nos mains touchent (depuis toujours) du Verbe de vie ; 2. - car la Vie se manifeste (depuis toujours) : nous la voyons (depuis toujours) , nous en témoignons (depuis toujours) et nous vous annonçons (depuis toujours) cette vie éternelle, qui était tournée vers le Père et qui nous est manifeste – 3. ce que nous voyons et entendons, nous vous l'annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous. Quant à notre communion, elle est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ Ce qui est appelé « Verbe de vie » dans cette traduction est le « logos zoê », comment la vie devient parole, raison, logique à partir du souffle mis par le Dieu dans l’homme Le plus beau commentaire de ce mythe a été proposé par Darwin, dans The descent of man, qui en 1871 démontre qu’il y a dans l’être humain, un principe qui brise la loi de l’origine des espèces, la concurrence et la loi du plus fort, celle qui préside à l’évolution du vivant : le principe d’aide aux plus faibles et démunis voir plus bas. Cf. Charles DARWIN, La Filiation de l’Homme et la sélection liée au sexe, trad. sous la direction de Patrick TORT, coord. par Michel Prum. Précédé de P. Tort, « L’anthropologie inattendue de Charles Darwin », Paris, Champion Classiques, 2013, 1100 p.. Histoire de péché pour les théologiens et les moralistes, ce mythe est l’histoire de la vie pour les humains qui font l’expérience du souffle-esprit du Dieu en eux. Et chapitre 3 Stéle dite de Kadech, musée du Louvre XIIIème siècle avant JC Le récit mythologique nous livre une description quasi exhaustive de la stèle. Trois divinités, la femme kadech-sainteté présente le lotus, symbole d’éternité et les serpents- devins- avenir. « vous serez comme des dieux ». Le sexe dressé de la divinité (le grand Rê-disque du soleil) de gauche et sa tête contemplant l’éternité promise, la divinité de droite dieu guerrier mais aussi exact magicien de la bible dans l’Exode, bâton à la main et bonnet phrygien de l’augure sur la tête, contemplant la mantique-serpent. Le mythe de la Genèse Bible, premier testament, livre de la genèse 3 transporte cette scène du monde des dieux au monde des êtres humains. Elle donne un statut de la vie possible pour les être humains dans leur vie présente. Elle sera qualifiée plus tard de vie ressuscitée. A vrai dire un nième protagoniste est entré en mythe, celui qui va être fixé dans la catégorie serpent dans la Septante Pourquoi ? La réponse est simple, le mot hébreu NHS, signifie augurer, user de la divination. Or chez les égyptiens ou les chaldéens, les maîtres en divination usaient de serpents. La bible fait référence à de multiples reprises à cet usage Bible, premier testament, livre du lévitique, 19, 26 ; 18, 10 ou livre du deutéronome. Mais aussi livre de l’Exode avec bâton changé en serpents. Le nom verbal d’augurer, deviner, eût bientôt un second sens, celui de serpent dont à vrai dire la proximité avec le sexe masculin était troublante et commune dans les civilisations de la Méditerranée. Bible, premier testament, livre de la genèse 3, 2 peut aussi s’écrire : « l’augure, le devin était nu plus que tout, un être vivant des champs.» (à rapprocher de genèse 25,27, même expression pour décrire Esaü face à Jacob, pasteur vivant sous la tente). Le devin disant l’avenir, est assurément le vivant le plus nu, puisqu’il ne met pas au moins un dieu ou l’incertitude pour voile entre l’avenir et lui. Le devin a un défaut commun avec la plupart des théologiens et des religieux. Il se permet de parler à la place du Dieu : « le Dieu a dit que… ». Deux figures concrètes de ce devin - augure - serpent existent dans bible, livres de la Genèse et des Nombres. La première est Joseph en Bible livre de la Genèse 44 et suivants. L’autre figure de ce devin – augure existe aussi dans Bible, livre des nombres, 22 à 24, c’est Balaam, celui dont l’œil est ouvert, ce qui correspond à la promesse du devin - serpent de bible, livre de la Genèse 3, 5. Aucun des deux n’est condamné pour leur activité de devin. Le second Balaam, ne peut toujours prononcer les paroles qu’on voudrait lui voir prononcer, la malédiction. Il est obligé de prononcer les paroles Bible, premier testament, livre des Nombres 24, 14, que le Dieu parle en lui. La condamnation de la mantique Bible, premier testament, livre du Lévitique 19, 26 et livre du Deutéronome 18, 10 est portée parce qu’elle est une pratique commune des nations, auxquelles le peuple du Dieu ne peut s’assimiler. Cette sanction nous rapproche encore de l’interprétation du jardin - Eden planté en pays des vivants ordinaires. Ceux qui ont pris conscience de l’insufflation de l’Esprit du Dieu en eux par leur vis à vis parlant ne parlent pas selon la chair du vivant ordinaire. Le souffle Esprit distribué en eux fait vibrer leur chair, leur donne parole, union sans mélange ni confusion entre lui et la chair. Le dialogue entre le devin et l’être issu du souffle, de l’Esprit, la femme, prend un certain relief : Bible, livre de la Genèse 2, 2b-5 Devin - vraiment le Dieu a dit que vous ne mangerez pas de tout arbre du jardin. Femme - nous mangeons du fruit de l’arbre du jardin, et du fruit de l’arbre du milieu du jardin, le Dieu a dit vous n’en mangerez pas, vous n’y toucherez pas de peur que - vous ne mouriez pas de mort, Devin- vous ne mourrez pas de mort car connaissant le Dieu où le jour vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux connaissant beauté-bonté et ruine-malheur (cf. le portrait des Élohim, des dieux ordinaires). Entre le devin du chapitre 3 et Paul, y a t il une différence ? Le dialogue dévoile tout son sens : « vous allez devenir des voyants, des nabis… » Alors où est l’erreur si elle existe ? Le devin montre son errement habituel, confondre le présent et l’avenir. Ce n’est pas au futur qu’ils vont être des prophètes, ils le sont déjà puisque le souffle, l’Esprit du Dieu est en eux. L’altercation entre le Dieu et le devin va révéler cette difficulté : Le Dieu- parce que tu as accompli-acquis cela, maudit toi entre les animaux domestiques et entre les êtres vivants de la campagne (même expression qu’en 3, 2), tu voyageras sur ton ventre (le lieu de production du fruit), de la poussière tu mangeras tous les jours de ta vie, je mettrai une haine entre toi et la femme, entre ta semence et la sienne, elle assaillira ta tête et tu assailliras son talon. Voyager sur son ventre/voyager sur ses jambes ou pieds, quel est l’instrument de la marche, le ventre ou les pieds ? L’un permet de ramper et dévorer la poussière, de ne voir que l’immédiat, l’autre de respirer et de voir loin. Le devin, l’augure - serpent mange, racine AKL en hébreu, manger, dévorer, détruire, de la poussière, le constituant de l’être humain, la chair. Il mange ce qui de poussière y retournera selon le cycle du vivant. Il ne peut toucher à l’esprit-souffle vainqueur. Bible livre d’Esaïe, 65, 17-25 17. Car voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l'esprit. 18. Mais soyez pleins d'allégresse et exultez éternellement de ce que moi, je vais créer : car voici que je vais faire de Jérusalem une exultation et de mon peuple une allégresse. 19. J'exulterai en Jérusalem, en mon peuple je serai plein d'allégresse, et l'on n'y entendra plus retentir les pleurs et les cris. 20. Là, plus de nouveau-né qui ne vive que quelques jours, ni de vieillard qui n'accomplisse son temps; car le plus jeune mourra à l'âge de cent ans, c'est à cent ans que le pécheur sera maudit. 21. Ils bâtiront des maisons et les habiteront, ils planteront des vignes et en mangeront les fruits. 22. Ils ne bâtiront plus pour qu'un autre habite, ils ne planteront plus pour qu'un autre mange. Car les jours de mon peuple égaleront les jours des arbres, et mes élus useront ce que leurs mains auront fabriqué. 23. Ils ne peineront pas en vain, ils n'enfanteront plus pour la terreur, mais ils seront une race de bénis de Yahvé, et leur descendance avec eux. 24. Ainsi, avant qu'ils n'appellent, moi je répondrai, ils parleront encore que j'aurai déjà entend. 25. Le loup et l'agneau paîtront ensemble, le lion comme le bœuf mangera de la paille, et le serpent se nourrira de poussière. On ne fera plus de mal ni de violence sur toute ma montagne sainte, dit Yahvé. Dans la nouvelle création, la nourriture n’est plus pour la mort ni selon l’appétit naturel du vivant. Les carnivores n’attaqueront plus l’humain et la poussière-origine de l’humain passe de la dévoration à la nourriture, racine LHM en hébreu, nourrir, combattre, du serpent - devin. Cette nourriture du devin est la seule dont on peut dire un avenir. L’esprit lui est imprévisible, libre comme le souffle, le vent. Bien plus un autre prophète Michée assimile les nations Bible, premier testament, livre de Michée 7, 17 au serpent – devin, dévorant la poussière. Pourquoi une haine entre la femme - flamme et le devin - serpent ? et pas entre l’homme - feu et lui ? Il n’y a pas de vis à vis possible entre le devin - augure et le vis à vis parlant qu’est la femme, entre l’avenir lu et dit et donc ou mensonger ou contraint, et la parole qui attend une réponse libre, entre le dialogue et l’obligation. Dans les langues sémitiques, ce problème est encore plus redoutable puisqu’il ne porte pas sur le temps de l’action, passé, présent ou futur, mais sur sa réalisation ou non. Il y a une réelle inimitié entre une action à commencer, laissant la liberté de la réponse et une action commencée dont seule la poursuite ou non est libre. « Entre ta descendance-graine-sperme et sa descendance-graine-sperme », ce mode d’expression se doit d’être relevé. La racine hébraïque ZRHH, 229 emplois dans la bible n’est jamais appliquée qu’au mâle à commencer par Abraham ou Onan. Le Dieu se tromperait il de sexe ? Sommes nous déjà dans le monde de la résurrection où Abraham et Paul ont un sein et enfantent ? Ou dans Bible évangile de Mathieu 22, 30 ou évangile de Luc 20, 35 littéralement « ni donner en mariage, ni être donné en mariage » ; 34. Et Jésus leur dit : « Les fils de ce monde-ci prennent femme ou mari; 35. mais ceux qui auront été jugés dignes d'avoir part à ce monde-là et à la résurrection d'entre les morts ne prennent ni femme ni mari ; 36. aussi bien ne peuvent-ils plus mourir, car ils sont pareils aux anges, et ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Dans la promesse faite à Abraham bible, genèse, 13,16 et 28, 14 que sa descendance – graine - sperme - postérité soit aussi nombreuse que la poussière dont l’homme est issue, l’histoire de l’être humain avec le souffle du Dieu en lui deviendra universelle, l’histoire en laquelle toutes les nations se béniront. Une note au passage, la bénédiction abrahamique passe par la descendance. Elle n’est pas en accès direct. Ce dont Bible évangile de Luc 1, 42 et 48 dans la rencontre des deux mères de Jean le baptiste et de Jésus se souviendra. Aucun besoin d’avoir peur de la génération à venir, celle dont on sait qu’elle est moins bonne que l’actuel. « elle assaillira ta tête et tu assailliras son talon » Comprendre le siège de la tête et du talon se saisit dans le moment où Jésus apostrophe Pierre. Bible , évangile de Mathieu 16 21. A dater de ce jour, Jésus commença de montrer à ses disciples qu'il lui fallait s'en aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et, le troisième jour, ressusciter. 22. Pierre, le tirant à lui, se mit à le morigéner en disant : « Dieu t'en préserve, Seigneur ! Non, cela ne t'arrivera point ! » 23. Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! tu me fais obstacle, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes ! » 24. Alors Jésus dit à ses disciples : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. 25. Qui veut en effet sauver son souffle-vie-psuché le rendra sans usage, mais qui rendra sans usage son souffle-vie-psuché à cause de moi la trouvera. 26. Que servira-t-il donc à l'homme de gagner le monde entier, s'il rend sans usage son propre souffle –vie-psuché ? Ou que pourra donner l'homme en échange de souffle–vie-psuché ? 27. C'est qu'en effet le Fils de l'homme doit venir dans la gloire de son Père, avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa pratique. Au verset 6 de ce même chapitre, Jésus a parlé à ses disciples de nourriture, de levain exactement et recommandé à ses disciples d’ouvrir les yeux, parallèle avec le dire du devin-serpent. En plaçant Pierre qui lui tient tête derrière lui, c’est à dire au talon, Jésus indique dans le royaume du Dieu la place du devin-serpent. Le mythe s’accomplit. L’avenir n’est pas celui que pense les humains, mais en suivant celui qui est le chemin, attitude du disciple, l’avenir s’ouvre aussi pour eux. Le satan placé en embuscade en assaillant le talon va profiter du salut universel. chercher la véritable origine du mal Pourquoi les scribes et les théologiens ont cherché l’origine du mal là où elle n’était pas indiquée Bible, premier testament, livre de la Genèse, chapitre 2 alors qu’elle était clairement identifiée au chapitre 6 ? Bible livre de la genèse chapitre 6 1et il existe quand l’Adam-être humain commence à être nombreux sur la surface de l’adamah-sol, et des filles soient enfantées pour eux 2 et les fils d’Elohim-divin voient les filles de l’adam-être humain qu’elles (sont ) belles et ils prirent des femmes parmi toutes celles qu’ils choisirent 3 et Adonaï dit mon souffle ne durera pas avec l’adam-être humain pour toujours parce qu’il (est) chair et ses années seront 120 ans 4 les tombés-ruinés étaient sur la terre en ces jours là et aussi après lorsque les fils d’Elohim-divin vinrent vers les filles de l’Adam-être humain et elles leur enfantent des vaillants qui pour toujours sont des hommes de réputation 5 Adonaï vit que grand était le mal de l’adam-être humain sur la terre et que tous les penchants des pensées de son cœur (étaient) seulement mauvais tout le jour. Au verset 2 du chapitre 6, les hommes font comme le Dieu au chapitre 1, ils voient la beauté. Ce texte indique le changement de statut de la femme, d’où vient le mal. Elle passe de bâtie par le Dieu et présente à ses côtés à enfantée par l’être humain. Il ne s’agit plus du souffle du Dieu présenté comme altérité en l’adam-être humain au sortir de sa léthargie sexuelle. Les femmes trouvent leur origine en lui et lui sont donc inférieures. Le texte renvoie aussi à un problème commun à la plupart des langues sémitiques. Il existe un pluriel normalement formé à AYSH, homme-feu. Il n’a pas de pluriel à ISHAT, femme, flamme, on change de racine, et on tombe sur une forme de pluriel abstrait, NSYM, très proche et peut être formée sur la racine NSMAT, le souffle de vie Bible, premier testament, livre de la genèse 2,7, , l’haleine, l’esprit insufflé par le Dieu dans les narines de l’homme. Qui sont les néfilim du verset 4 ? La racine hébraïque NFL, tomber ruiner est souvent traduite par géants ? Ce sont bien évidemment ceux qui sont tombés par les voies basses, et qui n’ont jamais trouvé celle bien vivante, bien présente à côté d’eux, altérité toujours contradictoire, la femme bâtie par le Dieu. En choisissant des épouses issues d’eux mêmes et non celles bâties par le Dieu, les enfants qui vont naître de cette union seront des surhommes puisque enfantées doublement de l’humain. La double naissance d’en haut et d’en bas a disparu au profit de la seule double naissance des voies basses dites naturelles. L’origine du mal est clairement identifiée. L’inceste est consommé, il ne peut être question d’épouser sa fille même si elle est une belle créature. Le mariage est la reconnaissance que ce que l’on épouse ne vient pas des parents de l’épouse ce qui était clairement indiqué en Bible, premier testament, livre de la Genèse 2, 27 : l’être humain quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme. Dans le second testament, le Christ va aller plus loin encore dans cette reconnaissance : Bible évangile de Marc 2, 2-16 2. S'approchant, des Pharisiens lui demandaient : « Est-il permis à un homme (aner)de répudier sa femme (gunaix) ? » C'était pour le mettre à l'épreuve. 3. Il leur répondit : « Qu'est-ce que Moïse vous a prescrit ? » -4. « Moïse, dirent-ils, a permis de rédiger un acte de divorce et de répudier. »5. Alors Jésus leur dit : « C'est en raison de votre dureté de cœur (sklhrokardia) qu'il a écrit pour vous cette prescription. 6. Mais dès l'origine de la création Il les fit mâle et femelle.7. Ainsi donc l'homme quittera son père et sa mère, 8. et les deux ne feront qu'une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair.9. Eh bien ! ce que Dieu a uni, l'homme ne doit point le séparer. »10. Rentrés à la maison, les disciples l'interrogeaient de nouveau sur ce point.11. Et il leur dit : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à son égard ;12. et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère. ». Comme presque toujours, Jésus ne répond pas à la question posée. Les pharisiens interrogent sur mari et femme, la réponse porte sur mâle et femelle. Qu’est ce que la dureté-sécheresse du cœur-raison ? Elle se trouve en divers endroits de la Bible des Septante traduisant toujours la non circoncision du coeur Bible, premier testament, livre du deutéronome 10, 16 ou livre de Jérémie, 4, 4. Pour une relation normale avec le Dieu, le prophète Jérémie réclame circoncision du cœur ou des oreilles Bible, premier testament, livre de Jérémie, 6, 10.. Pourquoi faut il enlever un anneau de chair au pénis de la raison ? Paul répond : Bible lettre aux romains 2, 28-29 28 ce n’est pas ce qui se voit qui fait le juif, ni la marque visible dans la chair qui fait la circoncision. 29 et c’est ce qui est caché qui fait le juif, la seule concision est celle du cœur, celle qui relève de l’esprit et non de la lettre. Voilà l’homme qui reçoit sa louange non des hommes mais du Dieu. La circoncision du cœur-raison correspond donc au travail qu’accomplit l’esprit, tout faire venir à la lumière, ne rien laisser cacher dans un pli La philosophie contemporaine traite de ce problème. Rappelons Deleuze et le pli de la surface, Foucault et le pli du dehors en dedans, Derrida et le pli qui marque l’impossibilité d’une simple identité à soi, Jean-Luc Marion et le pli de la besace dans la donation, voire même Heidegger et son pli de l’être. Le pli vient de Platon en passant par Cicéron dans le couple complicatio-explicatio, compliquer, expliquer, répliquer, plier, déplier ou comment penser les rapports du constituant et du constitué de l’un et multiple, du contenant et du contenu, identité et différence, dedans et dehors. Ces approches critiques de la phénoménologie sont proches de la mystique de maître Eckart et de ses épousailles mystiques. . La nouvelle humanité en Noé Bible, premier testament, livre de la genèse 9 puis en Abraham Bible, premier testament, livre de la genèse 17, 17 et 18,12. non seulement ne verra plus la malédiction de la chair, mais de cette chair-poussière va naître l’humanité nouvelle bénissant son nouveau père dans la foi. Pour que celle ci voit le jour, il faut que homme et femme rient Bible, premier testament, livre de la genèse 12, 3 et seq.. C’est une invention singulière qui est celle de toute la culture humaine. Il ne peut y avoir de bonnes relations sexuelles si elles ne sont pas entourées de rire Pour la relation entre rire et coucheries, voir bible, premier testament, livre de la genèse 26,8 ; 39,14, 39,17 . Rire Dans son célèbre essai sur le rire, Henri Bergson affirme que la source principale du rire comique est le plaquage du mécanique sur le vivant, définition qui ouvre aux rires-coucheries du mythe fondateur une profondeur insoupçonnée. Les êtres humains “normaux” croient en la mécanique pour régler les problèmes de descendance-filiation. Le rire produit la distanciation nécessaire pour que l’esprit puisse s’introduire dans cette mécanique que l’on croit bien « huilée ». d’eux mêmes d’abord, comment faire naître l’être humain selon la promesse d’organismes délabrées et plus ancien que la relation mâle-femelle normale ? Rires d’une relation entre la femme du grand sommelier et l’esclave Joseph, obscénité de Sanson Bible, premier testament, livre des juges 16,25., rires –coucheries du peuple avec les idoles Bible, premier testament, livre de l’exode 32, 6 ou livre d’Ezéchiel 23, 32 repris dans bible, second testament, 1 lettre aux corinthiens 10,7 ? La distanciation produite par le rire procure l’espace de la confiance en la promesse. Il y a fracture permettant l’ouverture à l’esprit pour que naissent des fils et filles du Dieu. Livre des nombres 13, 33 Absence de sexe ou sexe différent ? Cette absence de sexe ou plus exactement d’une phénoménologie autre, la relation sexuelle n’est pas seulement de chair à chair. Elle vaut aussi de la même manière de la relation chair esprit dans le monde de l’Esprit interroge ? Est elle le signe de la négation de la condition humaine qui d’après Freud n’existerait que sexuée Les cultures populaires confondent presque toujours sexe et genre spécialement grammatical. Leur dénomination en certaines langues comme le français y poussent, masculin//mâle, féminin//femme. La quasi totalité des études linguistiques contemporaines y voient un abus de langage. Le nombre de genres est très différent selon les langues, de 0 comme en turc à plus de 5 comme en polonais. Les langues sémitiques n’ont que deux genres, masculin et féminin, tout ce qui est indéterminé se met au féminin pluriel. Dans les langues indoeuropéennes, les linguistes remarquent que le troisième genre, le neutre, ne s’applique pas à la différence sexuelle, mais à la différence animé, inanimé.? Non, mais elle définit deux statuts d’humanité coexistant dans le même individu, une naissance par les voies basses nous mettant au monde ordinaire, une naissance d’en haut par les voies hautes su souffle – Esprit du Dieu, nous mettant au monde de la pleine humanité. Et si le sexe était aussi du ressort d’une alliance avec le souffle-esprit. ! Une suite de l’histoire A travers le cantique des cantiques Bible livre des cantiques des cantiques 6, 9, ouvre une piste intéressante, les jeunes filles qualifient la bien aimée d’ashérah, (un nom verbal de la racine ASR, pouvoir, dominer, bonheur alors que bible, premier testament, 1er livre des rois 1, 5 dit : Salomon suivit asharté (un autre nom verbal de la racine ASR). Le lien est fort. Les femmes qu’aime et épouse Salomon sont prises des nations , cf la tribu d’asher la relation de l’homme et de la femme va se révéler une quête mutuelle, perpétuelle, dont le final est l’introduction dans la chambre à coucher. Cette découverte passe par l’approfondissement des corps, la rencontre de cette femme nue, détaille leur singularité et leur alliance. Mis dans la bouche de Salomon, dont la réputation vis à vis des femmes est grande Bible, premier testament, 1er livre des rois 11 : 700 princesses et 300 concubines, cette opuscule prend une dimension curieuse. D’un côté une consommation effrénée avec des filles des nations qui le conduit au péché d’idolâtrie, de l’autre une recherche raffinée de l’unique qui est contemplée par les autres comme une prostituée sacrée qui va devenir le symbole même de l’alliance du Dieu d’Israël avec son peuple. Les êtres humains créés par le Dieu unique sont spéciaux. Ils sont uniques c’est-à-dire à la fois homme et femme, leur sexualité s’épanouit à travers leur histoire. L’extraction de l’autre en eux est un processus datable et quantifiable. La mise en place de l’autre n’est pas d’origine, elle est temps et culture du huitième jour, dû à la présence de l’Esprit de Dieu en eux. Mais ce qui est bâti en eux par le processus divin, n’est pas le mâle et la femelle, c’est une autre entité, ISH et ISHat. Deux thèmes annexes Prostitution et idolâtrie Dans le livre de genèse, la cohabitation Egypte, Israël est relevée comme normale et allant de soi. On va et vient et quand il y a famine, on y descend s’approvisionner A partir de l’exode, celle ci passe de l’esclavage Bible, premier testament, livre de l’exode 1 à un nouveau rapport avec les peuples environnants, la prostitution Bible, premier testament, livre de l’exode 34,16, livre du deutéronome 31,16 et 133 occurrences dans le premier testament . Pourquoi ? Une raison est souvent alléguée, produite par le mythe lui même. Les religions dites de nature au Moyen Orient connaissaient une sursexualisation autour de Baal et Ashera. Pieux ou arbres sacrés, phallus et prostitution auraient tournées avec les cultes de fécondité à la prostitution sacrée. Signalée par le texte mais sans condamnation pour les nations pas plus que l’inceste pharaonique, mariage entre frère et sœur chez le pharaon, mais indignes des êtres humains qui accèdent à l’immortalité et à la vie divine directement dans la vie d’ici bas, par l’inspiration du souffle esprit du Dieu dans leurs narines. De cette situation va surgir chez les prophètes une équation à partir de l’arrivée en Palestine et chez les prophètes, idolâtrie = prostitution. Inscriptions peintes sur un fond de jarre (pithoi) de Kuntillet Arjud, forteresse (sanctuaire ?) israélite yahviste IXème-VIIIème siècle av JC entre Eilat et Samarie. L’inscription se traduit généralement par : « Je te bénis par Yahweh de Téman et son Ashérah. Peut il te bénir et te garder et être avec mon seigneur.” Ces deux illustrations reflètent les milliers de découvertes archéologiques faites en Israël depuis 50 ans Mais elles recouvrent aussi la totalité de l’aire sémite et au delà. L’artiste varie quelque peu, le mythe demeure.. L’exégèse historico-critique biblique, fort des découvertes faites tout au long du XIXème siècle chez les puissants voisins, Egypte, Sumer, Assyrie ont cherché l’inspiration du livre biblique dans leurs grands mythes. Gilgamesh étant un parfait exemple. La Torah et les prophètes avaient joué aussi un rôle dans ce processus. En interdisant et en méprisant les baals et les ashérah, l’attention a été détournée vers le Dieu unique. Mais l’archéologie contemporaine s’est chargée de renverser la vision. Les Baals et les ashérah sont omniprésents tout au long du mythe raconté par la Bible. De temple de Jérusalem aucune trace, mais des sanctuaires locaux ou domestiques avec inscription, des centaines de figurines d’Astarté en terre cuites. Voilà qui nous permet de remettre l’aventure de croyants en le Dieu unique dans son contexte. Il n’a pas changé au cours du premier millénaire avant l’ère commune. Un petit reste faisant l’expérience de l’Esprit ballotté au gré des orages et témoignant d’une espérance invincible. Que reste t il comme vêtement aux minotaures de l’inscription ? Seuls leurs prépuces cachent quelque chose… Certes ils sont bien armés, mais leur puissance est limitée, la vie n’est donnée que par la vache, la femelle. Le Talmud donne à la circoncision un argument : le gland du pénis est comme le bébé dans le placenta, s’il n’est pas rompu, découvert, il ne viendra jamais au monde. Les figurines d’Astarté mettent en valeur la poitrine féminine bien mis en avant et soutenues par la main qui la présente, wonderbra avant la lettre et image du pays où coulent le lait et le miel. Mais aussi image de rêve pour mâles retombés en enfance auprès de la prostituée, leur grande mère. Pour les statuettes en pied moins nombreuses mais souvent plus riches en termes de matière, le sexe est aussi clairement soulignée, provoquant pour le regard, attirant l’attention. Il n’y a même plus la promesse d’éternité promise par l’offrande de la femme dans le mythe fondateur ou la stèle de Kadesh. Regard brut de la relation mâle, femelle. Il n’a plus de tiers dans la relation, plus de recherche autre que celle du rut permanent. Plus de descendance autre que doublement humaine sans souffle-esprit. La double naissance Bible second testament, évangile de Jean ch 2 est celle des voies naturelles, les voies basses comme disent les gynécos, et des voies hautes, celles de la tête, de l’échange, inspiration du souffle-Esprit du Dieu et expiration parole humaine sur souffle de l’Esprit passée par l’être humain. La différence avec la prostitution-idolâtrie se fait par la double naissance. L’extraction de l’altérité se fait dans l’histoire personnelle de chacun et se fait par vis vis parlant. En l’épousant comme don du Dieu bâti en chair de femme, l’histoire de l’adam-être humain devient celle des épousailles avec l’esprit. La connaissance-coît viendra après pour produire des semblables ; Le prophète, les prostituées : Osée, le Christ Une seule chair advient après l’éveil, la rencontre, la reconnaissance de l’esprit en l’autre, autrement dit les épousailles de chair et d’esprit. Mais comment quitter ou ne pas entrer dans le monde de la rencontre adultère, homme femme = prostitution, ne rester qu’aux apparences et à la chair ? Le mariage inclut-il ou non la relation avec les femmes enfantées par les êtres humains ? Autrement dit après l’interdiction de la prostitution dite sacrée, quels sont les rapports possibles avec enfant nés doublement de la chair ? on pourrait s’attendre à une réponse totalement négative. Et pourtant la Bible se fait échos d’une voie, celle du prophète osée d’abord, repris par Jésus ensuite. Le prophète Osée doit fréquenter et connaître à plusieurs reprises une femme d’entre les prostituées Bible, premier testament, livre d’Osée 1, 2. Le texte hébreu ne permet pas de trancher si la femme d’Osée est une prostituée ou prise d’entre les prostituées. sur l’ordre du Dieu. Il devient aussi un signe pour le peuple tout entier. Et Gomer cette femme, n’est pas condamnée. Bien plus séduite par le Dieu lui même, elle va devenir la fiancée pour toujours Bible, premier testament, livre d’Osée 3, 1 et 21. Le second testament présente Jésus fréquenté par les prostituées et ne refusant pas le contact. Il fera même d’elles les premières arrivées dans le royaume. Pourquoi ? Parce qu’elles ont cru en Jean le baptiste, répond l’évangéliste Mathieu. L’apôtre Paul nous livre un raisonnement reprenant exactement le chapitre 6 de la Genèse Bible second testament, 1ère lettre aux corinthiens 6, 13-20 13. Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments, et Dieu détruira ceux-ci comme celui-là. Mais le corps n'est pas pour la prostitution (porneia) ; il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. 14. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera, nous aussi, par sa puissance. 15. Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? Et j'irais prendre les membres du Christ pour en faire des membres de prostituée (pornê)! Jamais de la vie ! 16. Ou bien ne savez-vous pas que celui qui s'unit à la prostituée (pornê) n'est avec elle qu'un seul corps ? Car il est dit : Les deux ne seront qu'une seule chair. 17. Celui qui s'unit au Seigneur, au contraire, n'est avec lui qu'un seul esprit. 18. Fuyez la prostitution ! Tout péché que l'homme peut commettre est extérieur à son corps ; celui qui se prostitue, lui, pèche contre son propre corps. 19. Ou bien ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint Esprit, qui est en vous et que vous tenez de Dieu ? Et que vous ne vous appartenez pas ? 20. Vous avez été bel et bien achetés ! Glorifiez donc Dieu dans votre corps. L’argument de ce texte est double : Le membre du Christ ne peut plus se livrer à la prostitution ordinaire car son corps a été acheté. Il était donc un corps de prostituée. L’union au Seigneur est celle avec le souffle-esprit, car il est son temple (voir plus haut le paragraphe parallèle avec le temple écrin de la loi) Le corps du disciple, à la suite des prophètes est considéré comme s’étant livré à la prostitution. Mais acheté par Christ, il redevient ce qu’il a été  depuis la création de l’adam-être humain: l’écrin du souffle esprit. En ajoutant le parallèle avec le temple écrin de la loi, Paul donne au corps une dimension nouvelle. Toujours livré à l’autre, mais uni à l’Esprit, il sera impossible de chercher le Dieu en dehors. La prostitution constatée comme étant la condition habituelle du peuple du Dieu devient par un dernier acte d’achat, le signe du prix immense de ce corps, qui alors ne peut retourner à ses prostitutions ordinaires. Enfants et infantes, fils et filles Et la descendance dans tout cela, ni le premier ni le second testament ne s’en occupe beaucoup sinon par l’obligation faite à chacun des fils ou filles du Dieu d’être aux côtés du faible, du démuni, ce qui l’honore et fait de lui un être humain. C’est le commandement le plus rappelé de la bible Rappelons aussi comme nous l’avons dit plus haut que d’après Darwin, c’est le signe même de l’anthropologisation. C’est le signe propre de l’alliance du peuple du Dieu. Protéger la veuve le faible et l’orphelin, c’est à dire celui qui n’a plus personne pour assurer son droit. Ce pourrait être une digression, mais le passage est obligatoire. Le chemin doit nous faire découvrir comment on passe de la loi dans le temple au corps, ce qui nous ramènera à notre sujet premier : comment surgissent des êtres humains ?. Le commandement-rappel du non abandon de la veuve et de l’orphelin est cité pas moins de 34 fois dans le premier testament quand le décalogue ne l’est pas plus de deux fois Bible, premier testament, livre de l’exode 34, 28 et livre du deutéronome 4,13. Comment comprendre cette différence si singulière ? La réponse habituelle vient de Flavius Joseph Antiquités judaïques livre 3, ch. 5, 4, : « Il ne nous est plus permis de redire ces paroles ». A quand remonte cette interdiction ? Les tables de la loi et leur écrin, la tente de la rencontre Bible, premier testament, livre de l’exode 25,1-5 ont été livrées en même temps. Même en admettant que Moïse eut édifié cet objet et reçu les tables de la loi, il n’en resterait pas moins que le temple de Jérusalem tel que décrit Bible, premier testament, 1er livre des rois 6-9 est un temple classique phénicien et n’a rien à voir avec la vision mosaïque Bible, premier testament, livre de l’exode ch. 25-31. La description du temple futur Bible, premier testament, livre d’Ézéchiel ch. 40-43 est encore totalement différente et s’apparente à une ville Bible, premier testament, livre d’Ezéchiel 40,2. Et bien plus curieux encore, le second testament Bible, second testament, lettre aux hébreux, ch. 8-10 , réfère le culte chrétien non au temple de Jérusalem mais à la tente de l’Exode. Alors si Salomon lui même et ses successeurs se sont affranchis de la vision de Moïse en ce qui concerne la maison du Dieu, si Ézéchiel ne connaît rien du temple de Salomon, si la lettre aux hébreux se réfère à la vision mosaïque, quid du décalogue qui lui est étroitement lié et dont la tente de la première vision est l’écrin? Dans quelles circonstances a disparu l’arche d’alliance contenant les tables de la loi et transportée Bible, premier testament, 1er livre des rois 8,2 dans le temple dit de Salomon ? Elle fait une dernière apparition dans le texte biblique. Bible, livre de Jérémie 3, 15-17 : «  15 je vous donne des bergers selon mon cœur-raison qui vous conduiront avec sagesse et discernement. 16 Quand vous serez devenus, à cette époque, nombreux et prospères dans le pays, déclare l'Eternel, on ne dira plus: Arche de l'Alliance du Seigneur! La pensée n'en reviendra plus à l'esprit, on n'en rappellera plus le souvenir ni on n'en remarquera l'absence: on n'en fera plus d'autre. 17 En ces temps on appellera Jérusalem: "Trône de l'Eternel. Tous les peuples s'assembleront là, à Jérusalem, en l'honneur de l'Eternel, et ils cesseront de suivre les mauvais penchants de leur cœur. » Ce texte proclame l’abandon de l’arche d’alliance comme écrin de la loi. Le nouvel écrin pour les prophètes, ce sera la cité de la paix et en elle l’être humain : Bible livre de Jérémie 31, 33 : « Voici l’alliance que je conclurai avec la maison d’Israël après ces jours-là, oracle de Yahvé. Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l’écrirai sur leur cœur-raison. » Bible livre de Ezéchiel 36, 26-27 : « Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau, j’ôterai de votre chair le cœur de pierre et vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit et je ferai que vous marchiez selon mes lois. » Les jours de demain sont donc comme l’annonce le mythe fondateur à l’instar des jours de création où le Dieu insuffle son souffle-esprit dans la chair de l’homme. Il n’y a plus de temple dans la nouvelle Jérusalem : Bible second testament livre de l’apocalypse 21, 22-26 22. Du temple, je n'en vis point en elle ; c'est que le Seigneur, le Dieu Maître-de-tout, est son temple, ainsi que l'Agneau. 23. La ville peut se passer de l'éclat du soleil et de celui de la lune, car la gloire de Dieu l'a illuminée, et l'Agneau est son flambeau. 24. Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre viendront lui porter leurs trésors. 25. Ses portes resteront ouvertes le jour - car il n'y aura pas de nuit -26. et l'on viendra lui porter les trésors et le faste des nations. Dans le Catéchisme de l’Eglise catholique Troisième partie, la vie dans le Christ, deuxième section les dix commandements il est affirmé Le Décalogue contient une expression privilégiée de la loi naturelle. Il forme une unité organique où chaque parole ou commandement renvoie à tout l'ensemble. Transgresser un commandement, c'est enfreindre toute la Loi (cf Jacques 2.10–11). Les dix commandements énoncent, en leur contenu fondamental, des obligations graves ; cependant, l'obéissance à ces préceptes implique aussi des obligations dont la matière est, en elle-même, légère. Le don du Décalogue est accordé à l'intérieur de l'Alliance conclue par Dieu avec son peuple. Il nous est connu par la révélation divine et par la raison humaine. Ce que Dieu commande, il le rend possible par sa grâce. Jésus Christ a attesté la pérennité du Décalogue, par sa pratique et par sa prédication. Le parallèle, décalogue révélé// loi naturelle, se pose comme une alternative à la disparition de l’écrin de la loi, l’arche d’alliance. Si celle ci d’après les prophètes change d’inscription et passe des tables de la loi au cœur-raison, elle ne se dissout point dans une loi naturelle universelle. Le changement d’écrin indique une piste pour que l’Esprit s’unisse à la chair comme promis par le créateur dès l’origine dans le mythe. La femme-écrin de l’Esprit est bâtie à partir de la côte-contenant du souffle-Esprit chez l’être humain. En l’épousant l’adam-être humain devient une seule chair avec l’altérité qui lui a été arrachée. Mais les épousailles de l’homme et de la femme, si elles fabriquent une seule chair, ne fabriquent de la descendance que par un acte supplémentaire, la connaissance mutuelle. Ce verbe est une des activités typiques du Dieu Bible, premier testament, livre de la genèse 3,5 ou 3, 22. En passant chez l’adam-être humain, il lui donne la même puissance de création de créer des êtres à son image et ressemblance Bible, premier testament, livre de la genèse 5,3. Cependant le devenir en une seule chair Bible, premier testament, livre de la genèse 2,24 est faite à partir de la présentation, homme femme et non à partir de connaissance-coït comme la plupart des êtres humains le pensent. Le parallèle avec les tables de la loi et leur écrin-tente de la rencontre-temple s’impose. Lorsque le second s’efface et disparaît, alors apparaît non seulement la perle- souflle esprit déposé mais plus encore la place du plus petit, de l’enfant. Le mythe fondateur affirme deux relations de nature différentes. Eveil, résurrection rencontre ,union de l‘adam-être humain et de la femme et devenir en une seule chair par présentation et découverte mutuelle, inspiration expiration par les voies hautes, celles du souffle-Esprit pour attacher l’un à l’autre et devenir une seule chair Le meilleur commentaire de cette relation est dans Irénée, contre les hérésies V, 6, 1 : “Car, par les mains du Père, c'est-à-dire par le Fils et l'Esprit, c'est l'homme, et non une partie de l'homme, qui devient à l'image et à la ressemblance de Dieu (Gn 1, 26). Or l'âme et l'esprit peuvent être une partie de l'homme, mais nullement l'homme; l'homme parfait, c'est le mélange et l'union de l'âme qui a reçu l'Esprit du Père et qui a été mélangée à la chair modelée selon l'image de Dieu. Et c'est pourquoi les hommes que l'Apôtre Paul nomme spirituels (1 Co 2, 15) sont spirituels par une participation de l'Esprit, mais non par une évacuation de la chair, c'est-à-dire de l'ouvrage modelé, pour ne considérer que ce qui est proprement esprit, une telle chose n'est plus l'homme spirituel, mais l'esprit de l'homme ou l'Esprit de Dieu. La chair modelée, à elle seule, n'est pas l'homme parfait, elle n'est que le corps de l'homme, donc une partie de l'homme. L'âme, à elle seule, n'est pas davantage l'homme, elle n'est que l'âme de l'homme, donc une partie de l'homme. L'esprit non plus n'est pas l'homme, on lui donne le nom d'esprit, non celui d'homme. C'est le mélange et l'union de toutes ces choses qui constitue l'homme parfait ».. Connaissance mâle-femelle, intromission, extromission du pénis pour les voies basses avec interdiction sous peine d’inceste de devenir une seule chair avec l’enfant. Réaliser les deux relations avec la même personne semble soit tenir de l’utopie, ou de l’uchronie, soit un empêchement à la liberté, polyandrie, polygamie homosexualités et toutes les autres formes du fantasme humain. La première opération est universelle. Tout adam-être humain conscient est porteur de l’écrin-pompe du souffle-Esprit comme tous les autres. Mais cet écrin-pompe du souffle-Esprit détaché de lui et bâtie en femme est bâtie par le troisième, la relation. L’amour devient altérité-vis-à-vis parlant. Leur rencontre les unit en une seule chair. Elle est indépendante de la connaissance-coît. La porneia, prostitution de la bible des septante et du second testament (tableau ci dessous) prend une nouvelle vigueur, puisque la prostitution idolâtrique du premier testament prend l’autre pour une chair et non pour un écrin de l’Esprit. Matthieu 19 : 9 Mais je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour prostitution (porneia), et qui en épouse une autre, commet un adultère. Marc 7 : 21 Car c'est du dedans, c'est du cœur-raison des hommes, que sortent les mauvaises pensées, les adultères, les prostitutions (porneia), les meurtres, Jean 8 : 41 Vous faites les œuvres de votre père. Ils lui dirent : Nous ne sommes pas des enfants de la prostitution (porneia); nous avons un seul Père, Dieu. Actes 15 : 20 mais qu'on leur écrive de s'abstenir des souillures des idoles, de la prostitution (porneia), des animaux étouffés et du sang. Actes 15 : 29 savoir, de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de la prostitution (porneia), choses contre lesquelles vous vous trouverez bien de vous tenir en garde. Adieu. Actes 21 : 25 A l'égard des païens qui ont cru, nous avons décidé et nous leur avons écrit qu'ils eussent à s'abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de la prostitution (porneia). 1 Corinthiens 5 : 1 On entend dire généralement qu'il y a parmi vous de la prostitution (porneia), et une prostitution (porneia) telle qu'elle ne se rencontre pas même chez les païens; c'est au point que l'un de vous a la femme de son père. 1 Corinthiens 6 : 13 Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments; et Dieu détruira l'un comme les autres. Mais le corps n'est pas pour la prostitution (porneia). Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. 1 Corinthiens 6 : 18 Fuyez la prostitution (porneia). Quelque autre péché qu'un homme commette, ce péché est hors du corps; mais celui qui se livre à l' prostitution pèche contre son propre corps. 1 Corinthiens 7 : 2 Toutefois, pour éviter la prostitution (porneia), que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari. 2 Corinthiens 12 : 21 Je crains qu'à mon arrivée mon Dieu ne m'humilie de nouveau à votre sujet, et que je n'aie à pleurer sur plusieurs de ceux qui ont péché précédemment et qui ne se sont pas repentis de l'impureté, de la prostitution (porneia) et des dissolutions auxquelles ils se sont livrés. Galates 5 : 19 Or, les œuvres de la chair sont manifestes, ce sont la prostitution (porneia), l'impureté, la dissolution, Ephésiens 5 : 3 Que la prostitution (porneia), qu'aucune espèce d'impureté, et que la cupidité, ne soient pas même nommées parmi vous, ainsi qu'il convient à des saints. Conclusion En reprenant le mythe fondateur de la torah, apparaissent deux relations constituantes de l’être humain ; La première, mâle femelle risque de cacher la seconde. Le désir de descendance selon la chair est tel qu’il risque d’obnubiler Ob-nubiler= couvrir de nuages en tout et pour tout, ob la préposition latine de l’ouverture totale qui ne respecte plus le secret, le caché -comme en obscénité- et nubile de nubes nuages. l’être humain. Elle n’est en aucun cas condamnable et est béni par le Dieu sauf en cas d’union de deux chairs et non de deux êtres porteurs de l’écrin-pompe du souffle-Esprit. La seconde est plus universelle. Sauf pour les êtres humains qui veulent demeurer dans le monde d’ici bas où la seule réalité appréhensible immédiatement est mâle femelle, tous les autres sont appelés à vivre avec à leur côté l’écrin du souffle-Esprit. Une altérité bâtie à côté d’eux par la relation qui a nom amour ou le Dieu pour les croyants en Jésus le Christ. La rencontre se fait par expulsion bienheureuse de l’Eden-jardin pour entrer dans le monde du rire, de la culture, une seule chair avec l’autre. Un monde sans cesse nouveau dans la liberté de l’Esprit qui ne s’attache à aucun autre héritage que la liberté. La modernité a permis la distinction claire et la mise en place programmée des deux relations. Avant la relation pour la descendance qui peut s’effectuer dans le cadre mâle femelle doit intervenir après la sortie de la léthargie pré pubertaire la rencontre avec tous les autres Adam-êtres humains porteurs de l’écrin de l’Esprit. Cette rencontre s’appelle éducation, quitter ses père et mère pour le devenir de deux adam-être humains en une seule chair sans doute une des visions de l’unité du genre humain proposé par le concile Vatican II.. Une seule chair est la seule relation nécessaire pour que l’humanité soit image du Dieu, porteuse du souffle-esprit. La dichotomie homme femme n’est que relative. Bien plus selon Paul cette différence doit disparaître au profit d’une unité d’origine toujours plus ou moins rêvée. Elle peut devenir la seule présente à l’œuvre dans le monde nouveau dans lequel la rencontre nous fait entrer de plain pied. Une seule chair avec la puissance du souffle-esprit permet d’envisager la parfaite humanisation de l’homme, celle d’une conjonction infrangible avec la divinité et son véritable temple, l’humain. S’il n’est pas fait de main d’homme ou de sa puissance virile, il ouvre à la puissance de l’unicité de la personne, rassemblant les deux composantes contradictoires de la chair et du souffle-esprit. Pourquoi penser les deux relations comme contradictoires ? La mâle femelle pose la continuité avec toute la création ; celle avec l’autre du souffle-esprit marque la rupture. Toute humanisation est tension entre ces deux relations qui fournissent à l’adam-être humain l’énergie nécessaire pour quitter le paradis jardin, et venir créer son lieu propre, le monde humain. L’avenir de l’individu est création d’une histoire dite par l’augure, mais réalisée par chacun dans une quête perpétuelle de ce que le Dieu ou l’amour a mis à côté de soi, le vis-à-vis parlant qui possède la même origine divine commune.