M~decine et Maladies Infectieuses;
1976
- 6 -
6 - 268
b
274
Application de la rgaction d'h magolutinalion indirecle
s rodia0noslic de la loxoplasmose
Uiilisaiion d'un antigone soluble*
par J.P. SEGUELA**, M . H . BESSIERES**, C. FOISY***, B. LAUNAIS**,
S. POZET***, P. RECCO** et M.D. LINAS**
et la participation technique de C. PEREZ**, B. PRAT** et A. VOURZAY***
La toxoplasmose est l'une des infestations parasitaires les plus ]r$quentes
de la race humaine. La mise en place d':ttn d~pistage syst$matique devrait
~tre r~alis$e chez toute ]emme en @e de procr~er. Ceci n~cessite l'ut~lisatian
de techniques s~rologiques fiables, {aciles d'ex$cution et de lecture (14).
L'h~magglutination indirecte (6) nous para~t ~tre r u n e de celles-ci. Du choi'x
de l'antig~ne d~pend la d$tection pr$]drentielle de groupes d'Immunoglo~
bulines di]]$rents : IgM, IgG (14). II est donc important de pouvoir le standardiser,
i
A cOt$ des techniques classiques d'exploration ~e la s$rologie toxoplasmlque, telles que le test indirect en immuno~luorescence et le test de toxoplasmolyse, les techniques de ~ixation du compl~mer~t, d'agglutination directe
et d'h~magglutination indirecte on~t ~t~ pr$conis~es par di~]~rents auteurs. La
r$action d'h~magglutination ind~recte, par sa ]acilit(~ de r~alisation, constitue, ~t
notre avis, Umn appoft important gtla s~rologie toxoplasmique. Nons voulons
presenter ici ses principes de raise en oeuvre et ~tudier la vaIeur d'un antigone
soluble p r~par$ par des techniques ir~dustrielIes.
MATERIEL ET TECHNIQUE
L'ANTIGENE
I1 s'agit de ~< l'antigSne soluble ~ d6fini par H.
T h o r b u r n et H. Williams (15) et moclifi6 p a r Y.
P e l o u x (9). Les toxoplasmes sont r$colt$s fi partir
de liquide d'ascite de souris selon la t e c h n i q u e de
P. Couzineau et H. Baufine- Dueroq (2). AprSs r6colte de l'ascite des souris, les trophozoites sont
lavSs puis lys6s par 1'action cl'un choc hypotonique h 1'can distill6e suivie d ' u n e cong$1ation-d6cong61ation. Un broyage avec un Waring-]Mendor
fi 1.500 t / r a n ~ 4 ° C sous a t m o s p h e r e d'azote, finit
la pr6paration. Seul le surnageant obtenu par une
centrifugation fi faible vitesse est r$parti en flacons, puis lyophilis6. Chaque lot subit un dosage
des prot6ines en r u e de la stanclardisalion clu produit obtenu.
La fixation de I'antig~ne
Urre suspension ~ 1 % d'h6maties fixSes au glutarald$hyde est ajout6e fi part 6gale ~t l ' e x t r a i t antig6nique p r 6 a l a b l e m e n t titr$ (6). Le m61ange est
port6 ~ 56 ° C p e n d a n t une heure. I1 est ensuite
centrifug6, lav6 en solution de NaC1 0,15 M puis
remis en suspension fi 1 % en PBS. Ce rSaetif,
p l a e 6 h 4 ° C, p e u t se conserver au moins un an.
LA REACTION
DIRECTE
Les hdmaties uUlist~es
Ce sont des h6maties de m o u t o n ]av6es en PBS.
Le culot globufaire est alors mis en suspension
clans le m61ange t a m p o n p h o s p h a t e - g l u t a r a l d 6 h y d e
fi 2,5 %. Les h$maties trait6es, apr~s lavages r$p6t6s en PBS, sont plac6es gt + 4 ° C, ~ la concentration finale de 10 %.
IN-
Materiel
Le materiel n~cessa~re fi la r~action c o m p r e n d :
- - un rh$omStre ou une ~< a u t o p i p e t t e ~) avec
a d a p t a t e u r de 0 , 0 5 ml ou des stylo-closeurs
de 0,05 ml.
- - des plaques p o u r microtitration fi fond rond,
~t usage unique.
un agitatenr de Kline.
-
LA S E N S I B I L I S A T I O N DES H E M A T I E S
D'HEMAGGLUTINATION
-
* Accept6 le 24-4-1976.
** Service d e Parasitologie-Mycologic - CHU Rangueuil (Pr Ag. J.P. Seguela) - 31077 Toulouse
Cedex - France.
*** Labo,ratoire de Recherche Bact6rio-Immunologie
Bio-M6rieux - Marcy-L'Etoile - 69260 Charbonni6res-les.Bains - France.
~68
R6actifs
des h~maties sensibilis6es par l'antig&ne
-toxoplasmique.
- - des h6mades glutarald6hyd~es (( t~moins )),
non sensibilis6es, sont prSpar6es clans les
mSmes conditions. Etles ne portent pas Fantig~ne toxoplasmique.
- - des h6maties glutarald6hyd6es non sensibilis6es h 50 % en PBS p H 7,2. Elles sont utilisSes pour adsorber les agglutinincs nalurelles anti-mouton.
- - un diluant compos6 d ' u n e solution de NaC1
0,15 M additionn6e de 2 % de s~rum de veau
foetal.
porter les deux tubes au bain-marie une heure A 37 ° C.
les s6rums (trait6 et non trait6) sont dilu6s
au 1/5 dans le diluaUlt.
ils sont aloes mis en pr6sence des h6maties
glutarald6hyd6es A 50 % p o u r adsorber les
h6magglutinines naturelles. P o u r ce faire,
r6partir dans chaque tube 0,1 ml d'h6maties
glutarald6hyd6es A 50 %. P o r t e r trois heures A + 4 ° C et centrifuger A 2.500 t / m n
pendant dix minutes. D6canter les surnageants qui correspondent A u n e dilution finale a,u 1/10.
Rdaction proprement dite
Dans une plaque pour microtitration, r~partir
les prodnits suivants selon la distribution indiquSe
dans le tableau I.
]e diluant 0,05 ml dans les cupules 3 & 12.
--les
s6rums trait$s au 2 ME ou non trait6s
(dilution initiale an 1/10) 0,05 ml seront pass6s en sSrie & partir de la cupule 3.
- - l e s hSmaties sensibilis6es ~ 0,2 % 0,05 ml
d,~ls les cupules 2 A 12.
La plaque dolt comporter obligatoirement les
t6moins de contr61e des rSactifs utilis6s.
T.S. : t6moin s6rum (0,05 ml de s6rum + 0,05
ml d'h6maties A 0,2 % non sensibilis6es).
T. Ag. : t6moin antigone (0,05 ml de diluant +
0,05 ml d'h6maties sensibilis6es).
Ces r6actifs, eonservSs & + 4 ° C, sont stables au
moins un an.
-la solution de 2 Mercapto6thanol 0,2 (2 ME)
est h conserver en flacon brun.
TECHNIQUES
Traitement des s6rums
Ils ne doivent pas &tre ina!etiv~s. I1 est possible
de tester simultan6ment le mSme s6rum trait6 au
2 ME et non trait6 :
- - - d a n s u n tube A h6molyse, m61anger 0,2 ml
de s6rum et 02 ml de solution de 2 M E (s6r u m trait6 au 2 ME).
- - clans un autre tube, pr6parer 0,2 ml de s6rum et 0,2 ml de tampon PBS & p H 7,2 (s6rum non trait6).
TABLEAU I
Schema de pr6paration de la plaque pour microtitration.
R ° cupules
Taux de
dilution
Diluant
I
T.S.
2
3
1
10
.1
20
1
-
0,05
0,05
~5
1
80
6
1
1~'5
10
8
9
7
I
I
1
I
_320 "8"fi'5. i~-8o
... 2~
17
I
~120
i
La plaque ainsl pr6par$e ser,a agitSe cinq minutes sur l'agitateur de Kline puis couverte et
laiss6e dix-huit heures & la temp6rature du laboratoire.
Lecture
La lecture se fait sur fond blanc. Une r6aetion
269
I
~02--~Y0
0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 O, 05 0, 05 0,05ml
Sdrum trait4
2 ME ou non
0 , 0 5 1 0 , 0 5 0,05
traitd (Dilu~
t,.__
'~ ~
'~ L I I ~
tion au I/I0)
H4maties&
0,2 %
0,05 0,05 o , 05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,~5
sensibilis6es=~
H6maties & b,2 %
non sensibiZiI O, 05
sdes t6moin
i
12
-I-
& rej_~ter
0,05
Tag
d'h6magglufination positive se traduit par un voile
tapissant plus ou moins compl&tement la cupule.
Nous avons retenu comme scull de lecture positif,
le voile qui tapisse ]a moiti$ clu diam&tre de la
cupule. Ce scull est quantifi6 A -F + (tableau II).
Les t6moins s6rt/m et antig&ne doivent obligatoirement donner une r6action nSgalive.
TABLEAU II
M6thode de lecture des h6magglutinations
'el "~
4~ 4~
O'~
~ O
~
++++
:
+++
: le v o i l e
cupule
homog&ne
++
: le v o i l e
occupe
+
." p r e m i & r e r d a c t i o n n ~ g a t i v e : u n e l i g n e de s d d i m e n t a tion p4riph@rique
caract~ristique
apparaSt autour du
v o i l e qui o c c u p e m o i n s de la m o i t i 6 de l a s u r f a c e de
la c~pul e
.-t ml
e l l e se p r 6 s e n t e c o m m e u n v o i l e t a p i s s a n t la t o t a l i t 4
de la C U R u l e m a i s p e u t a v o i r u_ne frange de r 4 t r a o t i o n
16g~re en bordure.
tun c u l o t
de
occupe
les
la m o i t i 6
2/3 d u d i a m & t r e
de la s u r f a c e
s6dimentation
net
pm6sence d'un bouton central
celui du t6moin antigone)
de l a
de la
cupule
appara~t.
net
(il e s t
identique
&
RESULTATS
P o u r juger de la valeur de la! n:6thode d'h6magglutinatiort indirecte ( H . A . I . ) et de l'antigb.ne que
nous proposons en fonetion des crit~res de sp6eificit$, de sensibilit6 et de reproductibilit$ que
l'on est en droit d'exiger d ' u n e r6action s6rologique, nous avorts entrepris une 6tude compara.
tive de cette technique avec trois autres m6thodes
de diagnostic sSrologique couramment pratiqu6es :
]e test indirect en immunofluorescence ( I . F . ) (5,
12), 1'agglutination directe (A.D.) (8) et la r6action de fixation du comp]4ment (R.F.C.) (1). Puis,
nous avons 6tudi6 la sensibilit6 et la sp6cificit6 de
I'H.A.I. pour le dSpistage des immunoglobulines
1 9 S e t 7 S (10, 11). Enfin, des tests de reproductibilit6 ont 6t6 effectu6s vis4-vis d e lots d'antig~nes
diff6rents et avec le mSme lot sur des s6rums
identiques.
TABLEAU III
moins de 2,7
2t7 UI/ml
8
16
16o
320
820
o
0
3
1/lo
2
o
17
19
~/2o
3
4
32
39
1/#o
3
30
1/8o
6
71
2
1
80
1/16o
lO
~8
16
3
77
1/320
2
3o
16
#
7
53
1/540
1
18
15
7
1
~2
1/~280
6
13
4
6
29
1/256o
4
7
8
2
21
~/5~2o
I
2
2
2
7
5
5
3
15
260
76
34
15
502
1/lo
86
1/7o2~o
Total
86
5
26
H6magglutination indirecte et test indirect en
immunofluorescence
502 s6rums provenant de femmes de la consultation des Services de la Maternit6 (Pr A. Pontonnier et P r ~¢[. Monrozies) du C.H.R. de Toulouse ont 6t6 test$s par ces deux m6thodes.
Le test indirect en immunofluorescence est r6alis6 selon la technique dScrite par l'$cole lyorrnaise (5). Ces r~sultats en sont exprimSs en unit6s
internationales par ml ( U I / m l ) . Nous la consid&rons comme la technique de r$f6renee puisqu'il
est admis qu'elle poss&de les m~mes eaxact&res de
sp6cificit6 et de sensibilit$ que le dye-test (7).
-
Etude comparative des r6actions d'h6magglutination
passive et d'immunofluorescence indirecte portant
sur 502 s6rums.
moins de
E T U D E DE LA S E N S I B I L I T E DE LA REAC.
TION D'H.A.I. PAR RAPPORT A D'AUTRES
REACTIONS) SEROLOGIQUES
89
33
A l ' e x a m e n des r6sultats, on volt que :
pour les taux inf6rieurs & 2,7 U I / m l et inf6rieurs 'h 1/10 en H.A.I., il y a une exce]lente
correlation entre les deux techniques. Ceci
correspond & des s6rolggies n6gatives.
- - pour les faibles taux d'anticorps sup$rieurs &
2,7 U I / m l et inf6rieurs & 160 U I / m l en I.F.,
et sup6rieurs & 1/10 et inf6rieurs & 1/150 en
H.A.I., I ' H . A . I . parait avoir la m~me sensibilit6 que I'I.F.
- - p o u r des taux plus $lev6s, & partir de 160
U I / m l en I.F. et de 1/160 en H.A.I., il
existe un parall$1isme 6troit entre les deux
m~thodes.
-
H6magglutination indirecte et r~action de fixation du compl6ment
453 des s~rums precedents ont ~t6 examin6s
comparativement en H.A.I. et en R.F.C. La
R.F.C. u/ilis6e est celle que nous avons d6crite en
microm6thode (1). Les r6sultats sont rapportds
dans le tableau IV.
270
TABLEAU IV
Etude comparative ,des r6actions d'h6magglutination
passive et de la r6actio,n de fixation du compl6ment
sur 453 s4rums,
~
inf. &
Moims
1/8
de
i/8
1/76 1/32 1/64 7 / 1 2 8
1/256 Total
55
7/7o
i/7o
55
#
8
.3
1
76
3
31
5
I
7/20
78
#
6
7/#0
7o
7
2
1/80
22
22
75
7
3
1/160
26
23
18
8
2.
~/32o
~7
25
7
6#
77
21
7
6
3
2
7/646
8
78
71
7
#
~
7
z;#
7/1280
6
12
5
6
3
2
2
36
5
5
#
1
24
6
1
1~-
~.2
~/256o
5
4
}/5~20
2
9
~/102#o
7
#
2
174
132
74
Total
A l ' e x a m e n des r6sultats, on volt q u ' i l n ' y a pas
de concordance entre les deux techniques. Ceei
n ' e s t pas fait p o u r nous 4tonner ear la R.F.C. est
une r$action peu sensible qui n ' a d'int6rSt que
c o m m e test d'6volutivit6 aigu~ et dans la surveil.
lance th6rapeutique de la toxoplasmose. C o m m e
G. E t c h a r r y (4) l ' a v a i t signal6, l'h6magglufina,
tion, en raison de sa sensibilit6, p e r m e t de r6v61er
la prSsence d ' a n t i c o r p s & des titres parfois 61ev6s
~ans 'des s6rums off les antieorps ne sont pa~ cl~eelables en R.F.C. alors que dans aucun cas eette
derni~re rSaction n ' e s t positive sans que I ' H . A . I .
ne le soit.
56'
Hdmagglutination indirecte et agglutination directe
P o u r les 502 s t r u m s de femmesr 6tudi6s, 451 ont
6t6 test6s c o m p a r a t i v e m e n t en H . A . I . et en A.D.
A la lecture du tableau V qui r a p p o r t e ees r6sultats, on peut conclure & la plus grande sensibilit6
de I ' H . A . I . dans la d6termination des taux d'anticorps.
11
20
8
.3
453
TABLEAU V
Etude comparative d e s r 6 a c t i o n s d'h6magglutination passive et de l'agglutination
directe portant
N I/2 I/8 I/8 1/16 1/32 1/68 1/128 1/256 1/512 1/1024 1/2048 1/4096 Total
Znf. &
1/10
29 26
10
5*
I*
2
i/1o
2
5
5
1/20
2
6
s
5
1/40
2
3
1/80
1/160
1/32o
I
2*
74
3
2
28
I
8
3
17
11
4
6
15
15
19
9
5
1
9
9
11
13
3
2
2
9
5
lO
7
5
3
2
5
8
5
2
2
5
1/2560
fi
1/512o
1
1
1/102#0
Total
36 48
67
61
71
55
8
67
3
I
74
48
1
1
2
7
2
3
4
2
2
4
3
~
I
41
40
15
14
2
L ' H . A . I . c o m m e I ' I . F . se m o n t r e plus sensible
que I'A.D. dans le d6pistage des faibles taux d ' a n ticorps. Dans les dilutions plus 61ev6es, on note
par contre un b o n parall61isme entre les deux
techniques.
E T U D E D E LA S P E C I F I C I T E D E L ' H . A . I .
P o u r 6tudier cette sp6cificit&, nous avons retenu
c o m m e technique de r6f6rence, l ' I . F , c o m m e nous
l'avons d6jh pr6cis6 (7) (Tableau I I I ) . L ' e x a m e n
des r6sultats m o n t r e que I ' H . A . I . a une bonne
sp6cificit6 :
--elle
ne donne pas de r6actions positives 'h
tort.
271
33
9
17 ,15
1
451 s6rums,.
13
3
1/64o
1/1280
1"
sur
~2
26
21
11
14
I
451
elle ne donne pas de r6actions n6gatives &
tort, si ee n ' e s t p o u r 3 s6rums sur 502, soit
0,6 %. Nous pensons q u ' i l n ' y a done pas de
dissociation entre les deux 2 m6thodes. Nous
poursuivons avee un 6chaniillonnage plus
i m p o r t a n t , une &ude p o u r confirmer ee
point.
Des agglutinations non sp6cifiques sont d6cel6es
par I'A.D. Nous avons contr6l& s'il existait un
ph6nombne c o m p a r a b l e en H . A . I .
Un c e r t a i n n o m b r e de s6rums (9 au total), signal6s positifs en A.D. et marqu&s d ' u n ast6risque
dans le tableau V, contiennent en fait des anticorps labiles au 2 ME en A.D. off (( anticor,ps
--
toxoplasmiques naturels }~ (3).Ils ont, par contre,
un titre inf6rieur & 1/10 en H . A . I . La n a t u r e
exacte de ces anticorps p r o v o q u a n t ces agglutinations non sp6cifiques n ' e s t pas dTfinie. P o u r pr6ciser si I ' H . A . I . est influenc$e par leur pr6sence,
nous avons 6tttdi6 154 s6rums en parall~le avec et
sans action du 2 ME. P o u r chaque s t r u m 6tudi6,
nous avons fait les analyses suiva~'~tes :
- - test indirect en immunofluorescence,
-test de Remington,
-r&acfion de fixation du compl6ment,
- - agglutination directe avec et sans 2 M E ,
--h6magglutination
indirecte avec et sans 2
ME.
TABLEAU ¥1
Etude de la sensibilit6 de I'H.A.I. aux IgG et IgM,
A.D.
No
Z,F. Remin•
en
R,F,C. P . B . S . 1 2 ME
t serumlu.i, gton
3169
320
;3~o9
13o
376
800
1/64
+
1/128
H.A.I.
P.B,S.
1/640
1/258 1/512
1/1280
2 ME
N
N
Nature des
Irrcnunogl oibuline s spdicifiques
IgM +
IgM +
1/128
1/1024 1/64 iI/64o
1/16o
IgM + TgG +
1828 800
1/64
1/512 1/128 I/6~o
1/16o
IZKH + ZffG +
3348
1/32
1/64
I/~6o
65O
1/2
1/32o
1981
650
N
1/8
1 / 5 1 2 1/256 1/20~80 1/10240
~112
320
N
1/8
1/84
~868
975
N
1/32
1/102a 1/512 1/10240 1/102#0
ZgG +
1795
1365
N
1/64
1/128 1/32
1/320
1/320
XgG +
~270
650
N
1/.32
1/512
1/128o
1/64o
~gG +
1/84 1Z10240
1/8
1/102~0
XgG +
~gO +
P o u r chaque s6rum o f f une chute de plus de
deux dilutions en A.D. 6tait observ6e apr&s traitem e n t au 2 ME, un f r a c t i o n n e m e n t du s6rum a 6t6
r6alis6 par ultra-centrifugation en gradient linkaire de saccharose (16). Sur les 12 fractions obte-'
hues, la puret6 des i m m u n o g l o b u l i n e s isol6es est
contr61~e par i m m u n o d i f f u s i o n radiale. Puis cha,
que fraction e s t test6e q u a n t i t a t i v e m e n t en I . F . ,
en A.D. et en H . A . I . p o u r d6terminer b u r sp6cificit6 a n t h o x o p b s m i q u e .
Dans l'6tude de ces 154 s6rums, nous en avons
retenu cinq (extraits du tableau V I ) qui nous paraissent tr&s d6monstratifs.
Dans les deux p r e m i e r s cas (s6rum n ° 3169 et
s6rum n ° 3409), les r6actions p e r m e t t a n t le d6pistage des I g M sont concordantes. La s6paration des
i m m u n o g l o b u l i n e s a montr6 q u ' i l s'agissvtit bien
d ' i m m u n o g l o b u l i n e s du groupe des I g M sp6cifiques antitoxoplasmiqnes.
Dans le troisi&me cas (s6rum n ° 1795), I'A.D. a
chut6 de plus de deux dilutions apr$s t r a i t e m e n t
au 2 ME. L ' H . A . I . est au contralre stable. La s6paration des i m m u n o g l o b u l i n e s a montr6 q u ' i l s'agissalt bien d ' i m m u n o g l o b u l i n e s du groupe des I g G
et q u ' i l n ' y avait pas d ' I g M sp6cifiques. Cette
chute du titre en A.D. correspond ici A des agglutinations non sp6cifiques.
Dans le quatri~me cas (s6rum n ° 4270), I'A.D.
a chut6 de plus de deux dilutions apr~s t r a i t e m e n t
aU 2 ME. L~H.A.I. est stable. Apr&s uhra-centrifugation du sSrum, nous n~avons pas ret~ouv6
d ' I g M sp6cifiques.
Dans le cinqui&me cas (sSrum n ° 3348), I'A.D.
a bien signal6 la pr6sence d'IgM. L ' H . A . I . ne l ' a
pas montr6. Le contr61e en u h r a c e n t r i f u g a t i o n a
confirm6 cependant l'existence d ' I g M sp6cifiques.
Ceci m o n t r e parfois la difficult$ d ' i n t e r p r 6 t a t i o n
apr&s t r a i t e m e n t des s6rums au 2 ME.
A l ' e x a m e n de ces r6suhats, on eonstate que
I ' H . A . I . n ' e s t pas ,pertur,b6e par les agglutinations
non sp6cifiques.
Etude du seuil de sp6cificit6
P o u r d6terminer ce seuil, nous nous sommes
servis de la technique de r6f&ence sp6cifique
qu'esZ le test indirect en immunofluorescence.
La lecture du tableau I I I montre que le seuil de
sp6cificit6 est voisin du 1/20. Un s6rum sera consid6r6 c o m m e positif si !e titre obtenu est 6gal ou
sup6rieur au ~/40.
En effet, c o m m e Y. Marc (14) l ' a v a i t fait rem a r q u e r , il vaut m i e u x rendre un r6sultat faussement n@atif, q u ' i l est t0ujours possible de v6rifler sur un pr61&vement uh6rieur si la f e m m e est
enceinte (ceci est rSalis6 de fagon syst6matique an
C.H.U. de T o u l o u s e ) , q n ' u n r6sultat faussement
positif g6n6ralement consid6r6 c o m m e d6finitif et
par cons6quent i r r a t t r a p a b l e .
Dans la p r a t i q u e , nous associons 2 techniques de
d6pistage de fagon & s u p p r i m e r tout risque d ' e r reur (aucune technique s6rologique n ' 6 t a n t liable
100 %) et h obtenir un meilleur d6pistage des
anticorps dans les basses dilutions.
E T U D E DE LA R E A C T I V I T E DE L ' H E M A G G L U T I N A T I O N I N D I R E C T E AUX IgM et AUX
IgG SPECIFIQUES
P o u r 6tudier la valeur de cettc r6a/ction, nous
avons proc6d6 h deux sSries d e ' t e s t s dont nous
rapportons les cas les plus int6ressants.
Dans le tableau VI, nous pr6sentons les r6sultats
de quelques s6rums particuli&rement significatifs.
Leur ~tude nous p e r m e t de conclure h la bonne
sensibilit6 &e la r~action d ' H . A . I , vis-&-vis des
I g G (78) et vis,.h-vis des IgM (198). T o u t s6rum
qui, apr&s t r a i t e m e n t au 2 ME, chute d ' a u moins
deux dilutions est suspect de contenir des IgM.
P o u r trois de ces s6rums, nous pr6sentons des
r6suhats plus d6taill6s. Apr~s s6paration des immunoglobulines du s6rum en 12 fractions, par ultracentrifngation, la puret6 de celles-ci est contr616e syst6matiquement en i m m u n o d i f f u s i o n radiale. Chaque fraction a 6t6 test6e en H . A . I . , en
A.D. et en I . F . Les r6sultats en sont rapport6s
dans les tableaux V I I , V I I I et IX.
Nous avons not6 &ans la derni~re colonne, la
nature de l ' i m m u n o g l o b u l i n e sp6cifique s6par6e.
272
TABLEAU VII
Etude du s6rum n o 3409
s4rum
n ° 3409
no
f r a ~
~radient
TABLEAU VIII
sdrum
n ° 3348
t eohnique
H.A.I.
A.D.
pBS 12 ME PBS 12 ME
Z.F.
~/728o
N I/~12
~ I)o UZ/m~
A.D.
H'A'T"
~
nature des immunoglubulines
sp6cifiques
Z.F.
1
1/128
~/64
+++
lgM
2
I/32
1/128
++
zgM
3
~/6~t
1/128
+
zgM
z~
1/128
'~/128
;v
5
1/128
6
i/4
en gradient
Etude du s6rum n ° 3 3 4 8
A.Do
H.A.I.
R~MZNGTONIR.F.C.
PBS I2 ME PBSI2 ME I.F.
1/220I 1/160 64 I/2 650 UZ/ml
N
I, 1/32
nature des i ~ u I
noglobulines
A.D.
!.F.
H.A.I.
spdcifiques
1
1/128
2
~/~28
3
1/64
+
"ra~
/64
+-
zaM
1/16
±
1/64
~/2
1/2
7
8
9
1/~
1/4
1/4
1o
~/2
11
~/2
12
N
1/2
:1/2
ii/2
I/2
N
Non test6
6
i/1g
-~/#
ZEC (traces)
7
~/32
/s
+7-
IgG
IgC (traces)
8
1/32
1/8
++
lgG
+
lgC (traces)
9
1/16
1/4
÷
+
ZgC (traces)
1o
N
Non test4
11
N
N
H
Non testd
Non test~
12
N
N
N"
Non testd
Non testd
1/~.
1/#
lgM
~on test6
+
+
N
TABLEAU IX
Non test&
!gG
Non kestd
Etude idu s6rum n° 4868
H.A.I.
s6r~un
n ° 4868
z.F.
REMINGTON
A.D,
I.F.
nature des Immunoglobulines
sp~difiqdes
N
N
pas
d'IgM
N
N
N
pa~
d'IgM
3
N
N
N
pas
d'IgM
#
N
N
N
~as d ~ i g M
5
I/#
N
N
Non
1/4
H
1/16
+++
IgG
PBS
2 ME
pss
H.A.¿.
I
2
1/256
2 ~
testd
1/2048
1/32
+++
IgG
9
1/20#8
1/64
+++
IgG
10
1/2048
1/32
N
Zge
11
1/256
I/2
N
Non
N
N
Non testd
Ces trois e x e m p l e s permettent de dire que
I'H.A.I. avec 1'anti$~ne utilis6 d6tecte les faibles
taux d'anticorps antitoxoplasmiques, que cette
fonction soit port6e par des i m m u n o g l o b u l i n e s
19S ou 7S. Elle nous parait plus sensible au IgG
(7S) que I'A.D. qui d6tecte bien les IgM (19S).
Elle est plus ir~t6ressante que le test de R e m i n g t o n
qui est d'imerprStation d61icate en fonction des
antiglobulines utilis6es pour la d6teetion des IgM.
E T U D E D E LA R E P R O D U C T I B I L I T E D E LA
REACTION D ' H . A . I . E N FONCTION D E L'ANTIGENE
Trois lysa~s antig6niques pr6par6s A des p 6 r i o -
R,EjC,
II)2
8
12
273
I
1/IO2~O I1/lO2~ 11/512 975 uz/ml
i/io2~o
testd
des diff6ren'tes selon la m ~ m e technique ont $t6
6tudi6s en aveugle sous d o u z e num6ros de lots
diff6rents. 90 s6rums ont ~t6 test6s avee ces diff6~ents antig&nes ¢n H.A.I. avee et sans traitement
au 2 ME. La reproduetibilit6 de la r6action & deux
dilutions pr&s est totale : elle e~t & 96 % & une
dilution pr&s, & 92 % & la m ~ m e dilution.
E T U D E D E LA R E P R O D U C T I B I L I T E DU TAUX
DES A N T I C O R P S DECELES P A R H.A.I.
La reproductibilit6 d u taux des anticorps c~6cel6s par la r6aetion d'H.A.I, en utilisant le m~me
lot d'antig&ne a 6t6 6tudiSe sur 60 s6rums. L&
encore la reproductibilit6 de la r6action est bonne,
les s6rums ayant 6t6 retrouv6s ~t des titres identiques dans 95,3 % des cas et h des titres ne diff6rant pas de plus de deux dilutions en totalit6.
CONCLUSION
P a r comparaison avee I ' I . F . (un des tests de
r6f6rence classiques), l'6tude de la r6action
d ' t t . A . I . , men6e avec l'antig~ne soluble tel q u ' i l
a 6t6 d6fini, permet de conclure tt sai grande sensibilit6 et tt sa bonne sp6cificit6. Son seuil de sp6cificit6 se situe & la dilution de 1/40. Ce scull qui
peut paraitre 61ev6 a 6t6 choisi par prudence. Les
6tudes en cours p e r m e t t r o n t vraisemblablement
de l'abaisser.
RESUME
Mots-clef :
P a r comparaison avec la rSaction d'A.D, qui
r6pond tr~s bien aux IgM, la r6action d ' H . A . I .
semble plus influenc6e par les IgG. Elle d6teete
bien les IgM lorsqu'elles sont seules pr6sentes.
Dans ce cas, la majorit6 des s6rums ont leur titre
qui chute de plus de deux dilutions apr~s traitement au 2 ME.
Cet antig&ne, utilis6 dans une r6action d'ex$cution facile et reproductible, vient compl6ter la
gamme des r6actions s6rologiques & la disposition
des biologistes p o u r le diagnostic de la toxoplasmose. Nous insisterons sur le fait que, comme
toute technique immunologique, elle ne dolt pas
Ore exclusive.
L'h6magglutination in directe est une m6thode simple et facile & mettre en
oeuvre. Les auteurs pr6sentent son application dans le s6rodiagnostic de la
toxoplasmose en utilisant un antig6ne soluble pr6par6 par des techniques indus~jelles. Cette r6actio.n est tr6s sensible aux Ig7S. Elle d6tecte bien les Igl9S
lorsqu'elles sont purcs. Elle n'est pas perturb6e par les agglutinations non sp6cifiques. Elle est de bonne sp6cificit6 et reproducflible.
H6magglutination - Toxoplasmose - Antig6ne soluble~i
SUMMARY
Key-words :
Hemagglutination is an easy suitable technic in the usual
gnosis. The authors present the application of this process in
sero-diagnosis. They use a << soluble antigen >>. This reaction
7S and 19SIg. It is not disturbe& by none specific agglutinations.
specificity and a good rep,roducibility.
biological diaToxopla,smosis
is se~sibl¢ to
Lt has a good
Hem~yglu'lination - Toxoplasmosis - Soluble antigen.
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