ÉCONOMIE GÉNÉRALE FIIFO1
2000-2001
MÉRÉ Aurélien
AMC Economie - Page 1
INTRODUCTION GENERALE
3
NATURE DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE
L’OBJET DE LA SCIENCE ECONOMIQUE
3
4
LES GRANDS COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE
5
LE COURANT CLASSIQUE
LE MARXISME EN ECONOMIE
LE COURANT NEO-CLASSIQUE (OU MARGINALISTE)
LE COURANT KEYNESIEN
5
5
6
6
LE CIRCUIT ECONOMIQUE
7
LES PARTENAIRES DU CIRCUIT
LES MARCHES
LE SCHEMA DE L’ECONOMIE NATIONALE : LE CIRCUIT
7
7
8
LE TRAITEMENT DE L’INFORMATION ECONOMIQUE
10
INDICATEURS SIMPLES
UTILISATION DES POURCENTAGES
CROISSANCE EN VALEUR, EN VOLUME
10
10
10
ÉLEMENTS DE DEMOGRAPHIE
11
STRUCTURE DE LA POPULATION FRANÇAISE
L’EVOLUTION DE LA POPULATION
11
11
LA COMPTABILITE NATIONALE
12
HISTORIQUE ET INSTITUTIONS
LES PRINCIPES DE LA COMPTABILITE NATIONALE
L’ARCHITECTURE GENERALE
LES PRINCIPAUX RESULTATS
12
12
13
13
PRODUCTION ET SYSTEME PRODUCTIF
15
L’ACTE DE PRODUIRE
LA COHERENCE DU SYSTEME PRODUCTIF
15
16
L’INVESTISSEMENT
17
ELEMENTS DE DEFINITION
LES DETERMINANTS DE L’INVESTISSEMENT
INVESTISSEMENT ET CROISSANCE
17
17
18
AMC Economie - Page 2
Introduction générale
L’économie politique fait connaître l’économie de la société ;
elle nous dit comment les nations se procurent ce qui les fait
subsister. Or, comme c’est aux efforts des particuliers que ces
choses sont dues, comme ce sont principalement les particuliers qui
jouissent de l’aisance générale qui en est la suite, on ne doit pas
considérer l’économie politique comme l’affaire des hommes d’État
exclusivement. Elle est l’affaire de tout le monde.
Jean Baptiste Say, 1826
Nature de l’activité économique
La science économique est la science de l’administration des ressources
rares. Elle étudie les formes que prend le comportement humain dans
l’aménagement de ces ressources ; elle analyse et explique les modalités
selon lesquelles un individu ou une société affecte des moyens limités à la
satisfaction de besoins nombreux et illimités.
R.Barre
1 – Besoins illimités
Le besoin est le désir de la possession d’un bien, pour palier à un sentiment de
manque. Sans besoins, il n’y a aucun sens à l’activité économique. Des sentiments
humains sont mis en jeu. L’activité économique est la satisfaction des besoins des
hommes. Il existe trois natures de besoins :
•
•
•
Besoins élémentaires ou physiologiques : indispensable à la reproduction de
l’espèce (logement, habillement, nourriture, etc…)
Besoins matériels : apport au bien-être de l’individu
Besoins de culture, de loisirs
Il existe deux composantes des besoins humains : les composantes individuelles et
les composantes sociales.
Les besoins sont caractérisés par trois objets :
•
•
•
Leur multiplicité : besoins vitaux, physiologiques, liés à l’environnement
Leur satiété : Diminution du besoin au fur et à mesure qu’il est satisfait. Au
delà d’un certain point, on dit que le besoin est saturé.
Leur interdépendance : il s’agit de besoins substituables, ou de besoins
provoquant des dépendances avec d’autres besoins (ex : voiture).
Pour l’économiste, les seuls besoins pris en compte (quels qu’ils soient) sont ceux
qui engendrent une activité économique, de production essentiellement.
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2 – Biens limités
Les biens sont réputés limités ou rares. On ne les trouve pas en grande abondance.
Il se pose divers problèmes géographiques (ex : le pétrole en France) ou physiques. Par
exemple, l’eau est un bien économique qui s’achète en raison de sa rareté dans certains
pays pour des raisons climatiques, en plus des limitations réglementaires. De plus,
l’argent dont nous disposons pour consommer est lui-même un bien limité.
Face à des besoins illimités, on a des biens rares ou limités.
On qualifie les biens de deux manières. On fait une première distinction entre les
biens matériels (physiques) et immatériels (services). Ensuite, on sépare les biens en trois
catégories :
• Biens de consommation : il disparaît après une première utilisation
• Biens de production : C’est un bien qui sert à produire plusieurs fois
• Biens intermédiaires : Ce sont des biens qui servent à produire de nouveaux
biens, qui seront détruits lors du processus de transformation
3 – L’utilisation efficace des ressources
Une des principales contradictions de l’économie est la conciliation entre des
besoins illimités et des ressources rares. Il convient donc, avec le moins de biens
possibles, de satisfaire le plus de besoins possibles. Il faut donc apprendre à gérer
efficacement ses ressources.
L’objet de la science économique
1 – Les méthodes d’approche en économie
Il existe deux approches de l’économie :
•
•
Approche Macro-économique : L’économie est saisie dans sa globalité. On
s’intéresse à un groupe, à la globalité. Un exemple d’indice macroéconomique est le PIB.
Approche Micro-économique : On s’intéresse aux individus. On analyse
comment se comporte l’individu en situation de rareté, et la manière dont
agit un agent économique au sein de la société.
2 – La nature de la science économique
L’économie est une science sociale. Elle n’est pas suffisante pour analyser une
société. Il est nécessaire d’y apporter d’autres sciences, telles que la sociologie, les
sciences politiques, la psychologie, l’histoire, etc…
3 – Quelques difficultés
Il est impossible d’étudier un phénomène sans le relier aux autres phénomènes sur
lesquels il agit (interdépendances). La gestion des interactions est nécessaire pour avoir
une vision correcte de la réalité.
Il y a une grande diversité de théories sur l’économie. Il y a aujourd’hui coexistence
entre plusieurs théories qui datent de plus de 100 ans. C’est une science relative. Il y a
plusieurs interprétations possibles d’une situation, dues à la diversité des êtres humains.
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Les grands courants de la pensée économique
Le courant classique
Le courant classique est apparu durant la révolution industrielle (XVII-XVIIIè siècle). Il est
issu de l’essor du capitalisme.
•
Division du travail et la spécialisation
C’est Adam Smith au XVIIIè siècle qui a proposé l’idée de la division du travail et de
la spécialisation. Ceci permet d’accroître la productivité, car chaque personne effectue
une seule et unique tâche, ce qui engendre une plus grande richesse des nations.
•
La loi des « débouchés »
Cette loi, proposée par J-B. Say indique que l’offre crée sa propre demande. En
conséquence, si la demande est présente, l’offre augmentera, et ainsi de suite. Dans un
tel cas de figure, il ne peut y avoir de crise.
•
Le principe de la « main invisible »
Le principe de la main invisible implique que le marché, où s’effectue tous les
échanges entre agents économiques, est toujours en équilibre. Il existe une conciliation
entre l’intérêt personnel et l’intérêt général. Il s’agit donc de rechercher l’intérêt
personnel afin de contribuer à l’intérêt général.
•
Le libéralisme économique
Le courant classique repose sur la libre entreprise : l’état ne doit pas intervenir
dans l’économie, et ne s’occuper que des tâches régaliennes (justice, police, armée).
Adam Smith : « Laisser faire, laisser passer ». Dans cette phrase, il prône également la
libre circulation des marchandises, pour favoriser le commerce.
.
Le Marxisme en économie
Le Marxisme est apparu au XIXè siècle et propose une vision de l’économie très différente
de celle des classiques. Le marxisme fait un bilan très négatif du système capitaliste, et considère
qu’il n’y a eu aucun progrès social avec les classiques, malgré les progrès technologiques.
•
Théorie de la Valeur-Travail
La théorie de la Valeur-Travail dit que le travail donne de la valeur aux produits. La
valeur associée aux produits ne provient que du temps qui a été socialement mis en
œuvre pour les produire. Il s’agit d’un élément commun à toutes les marchandises dans
l’échange.
•
Plus-value et Exploitation
Dans l’idée des classiques, il y a une exploitation des travailleurs. Ils ne sont pas
rémunérés à leur juste valeur et en regard du travail qu’ils ont fourni. Il y a alors une
plus-value empochée par l’employeur capitaliste. L’appropriation de cette plus-value est
le fondement de l’exploitation.
AMC Economie - Page 5
•
La théorie des crises (ou la chute inexorable du capitalisme)
La concurrence entraîne l’élimination d’un certain nombre de personnes, se faisant
absorber par les plus grands groupes. Il se produit donc une concentration des différentes
firmes. Pour Marx, la force du capitalisme provient de la concurrence. S’il n’y a plus de
concurrence, ce qui risque d’arriver s’il y a monopole de certaines sociétés, le
capitalisme court à sa perte. Actuellement, cette prédiction ne s’est pas réalisée.
Le courant néo-classique (ou marginaliste)
Ce courant est apparu à la fin du XIXè siècle. Il a été mené par un franco-suisse WALRAS et
un anglais MARSHALL. Il prône un renouveau de pensée et une évolution du courant classique. Il
apparaît comme réponse au capitalisme et à l’essor des sciences.
•
L’utilité marginale
L’économie doit évoluer et exploiter les nouveaux outils qui apparaissent, et
notamment les mathématiques avec le calcul différentiel. L’économie devient alors une
annexe mathématique.
On utilise une unité marginale : « Quelle est la dernière unité produite qui a
apporté satisfaction ? » et « Quelle est la satisfaction que procure la dernière unité
consommée ? » afin d’orienter les études économiques, ainsi que la production
•
L’analyse micro-économique
Le courant néo-classique fait un premier pas dans l’analyse micro-économique en
étudiant les besoins individuels et non ceux des groupes.
•
L’équilibre général
D’après les néo-classiques, si on laissait libre cours aux individus d’agir, on créé une
offre et une demande, avec un équilibre général sur les marchés et donc à la satisfaction
de tous les individus.
Le courant Keynésien
Le courant Keynésien est issu de John Maynar Keynes, dans les années 1930. Il a été étoffé
pendant la crise de 1929 aux Etats-Unis et en Europe, en raison du crash boursier. Cette crise a eu
une très grande envergure avec plus de 12 millions de chômeurs aux USA et 6 millions en Allemagne
en 1933. Hitler arrive au pouvoir en 1933, et pour faire face au chômage, il créé une armée
constituée de chômeurs.
•
Analyse Macro-économique
Keynes créé l’analyse macro-économique, et analyse l’économie en termes de
circuits qui réunissent des acteurs économiques dans des marchés.
•
L’intervention de l’état
Keynes pense que le marché ne peut pas s’équilibrer automatiquement et pense
qu’il ne faut pas lui laisser libre cours. Il estime qu’une intervention de l’état est
nécessaire pour réguler l’économie : On parle alors de révolution Keynesienne. Seul l’état
est capable d’enrayer le chômage en relançant la demande.
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Le circuit économique
Les partenaires du circuit
•
Les ménages
Les ménages ont deux fonctions principales : travailler et consommer. Grâce à leur
travail ou leur activité, ils obtiennent des revenus (de travail, de transfert, de propriété,
de l’entreprise individuelle) et peuvent alors consommer.
•
Les entreprises
Les entreprises ont deux fonctions principales : produire et vendre. Elles
commencent par acheter des moyens de production, elles produisent, vendent et
partagent le revenu des ventes. Les bénéfices éventuels servent en partie à investir.
•
Les institutions financières
Les institutions financières ont pour rôle de collecter et répartir l’épargne. On
appelle épargne le revenu qui n’a pas été consommé.
•
Les administrations
Les administrations produisent des services non marchands, financés par des
recettes. Ces recettes proviennent de taxes, impôts, cotisations sociales, etc… et sont
reversées aux collectivités ou aux structures de l’état.
•
L’extérieur
L’extérieur désigne tous les échanges ayant lieu entre l’économie nationale et le
reste du monde. L’extérieur est pris dans sa globalité.
Les Marchés
•
Le marché des services et des biens
Ce marché détermine la production nationale (offre), la demande, ainsi que le
niveau des prix.
•
Le marché de production
Dans ce marché, on voit s’échanger les biens et les moyens de production. Il
contient notamment le marché du travail, où l’on détermine notamment le volume
d’emplois et le niveau des salaires.
•
Les marchés des capitaux
Le marché des capitaux, ou marché du crédit est l’endroit où l’on va acquérir des
capitaux pour pouvoir réaliser notre activité. C’est également ici que sont déterminés les
taux d’intérêts (loyer de l’argent).
•
Les marchés des changes
Le marché des changes, est le lieu d’échange entre les différentes monnaies
internationales. C’est ici que l’on y détermine le taux de change.
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Le schéma de l’économie nationale : le circuit
L’économie nationale forme un circuit entre les différents
partenaires où des flux différents circulent d’un agent à
l’autre par l’intermédiaire des marchés.
•
Cas d’une économie à deux partenaires
o
Les ménages consomment tous leurs revenus
Les entreprises proposent leurs biens et leurs services sur des marchés, à
l’attention des ménages qui en ont besoin. Les dépenses des familles entraînent
la circulation de monnaie entre le marché et l’entreprise. On caractérise ces
échanges par deux types de flux : un flux monétaire et un flux réel. Le flux réel
est matérialisé.
On appelle Y la production et C la consommation. On obtient alors
l’équation de production suivante :
Y=C
o
Les ménages épargnent
L’épargne est symbolisée par la lettre S et les investissements par I. Dans
le cadre du circuit, on a donc :
Productions
Demande de biens de
consommation C
Demande de biens
d’investissement I
Revenus
Achats de biens de
consommation C
Epargne S
Ainsi, dans l’optique du produit, on a l’équation Y = C+I, et dans l’optique
des revenus, on a Y=C+S. On en déduit l’équation suivante :
Y = C+S = C+I
On en déduit que quand la production est égale au revenu :
Production – Consommation = Investissement
Revenu – Consommation = Epargne
Investissement = Epargne
AMC Economie - Page 8
•
Economie à trois agents, avec intrusion de l’état
Avec l’état, il y a modification du circuit et de l’activité économique. L’état
effectue alors deux types de dépense : achats de biens et de services aux entreprises de
dépense publique (notés G), et paiement de transferts aux ménages (indemnités diverses,
allocations, etc) sans contreparties (notés F). La réception de taxes par l’état se note T.
Productions
Dépense publique G
Demande de biens de
consommation C
Demande de biens
d’investissement I
Revenus
Impôts – Transferts (T-F)
Achats de biens de
consommation C
Epargne S
Ainsi, dans l’optique du produit, on a l’équation Y = G+C+I, et dans l’optique des
revenus, Y = C+S+T-F. On a donc l’équation d’équilibre suivante :
G+C+I = C+S+T-F
•
Economie ouverte
Dans l’économie ouverte, on fait intervenir le monde extérieur avec l’ajout :
• Des exportations X
• Des importations M
L’équation d’équilibre des biens et des services constituée de l’offre globale Y+M et
de la demande C+I+G+X est donc :
Y+M = C+I+G+X
AMC Economie - Page 9
Le traitement de l’information économique
Indicateurs simples
•
Variation absolue
La variation absolue est la valeur finale d’un indice moins la valeur initiale.
•
Coefficient de variation CVar
CVar= ValeurFinale
ValeurInitiale
•
Indice élémentaire
Valeur initiale
Valeur
Indice
7500
100
Valeur finale
Valeur
Indice
8000
106
Utilisation des pourcentages
•
Taux de croissance (évolution)
T=
•
Vf −Vi
*100 où Vf représente la Valeur finale, et Vi la valeur initiale
Vi
Croissance multiple
Deux hausses qui se suivent ne s’ajoutent pas mais se multiplient.
•
Taux de croissance annuel moyen
(n Indice−1)*100
Croissance en valeur, en volume
•
Méthode d’évaluation nominale
On utilise les valeurs courantes. On évalue la variation en fonction des quantités et
des prix.
•
Méthode d’évaluation dite réelle
On évalue la variation en fonction du volume, à prix constant. Pour avoir à prix
constant, il faut déflater (supprimer l’effet d’augmentation des prix).
Exemple : PIB(n)=5000, PIB(n+1)=5400. Inflation de 2%. PIB(n)=5400/1.02=5294 soit
un taux de croissance en volume de 5.8 %
•
Indices
Indice _Volume=
Indice _Valeur
Indice _ Prix
AMC Economie - Page 10
Éléments de démographie
Il existe un lien très fort entre l’évolution démographique et l’évolution économique.
L’accroissement de la démographie est facteur de progrès économique, en raison de la demande en
hausse, celle-ci stimulant l’industrie et donc la création d’emplois. Cela dit, un excès de
population est également problématique.
Structure de la population Française
•
L’effectif de la population
L’effectif de la population est le premier indicateur de la démographie, car il
représente la taille du groupe humain. En France, au 1/1/1999, il y avait 58.967.000
habitants. Si l’évolution est constante, on estime qu’il y en aura 63.5 Millions en 2002.
•
La répartition géographique
La répartition géographique est la façon dont la population est répartie à travers le
territoire. On a introduit le concept de densité, qui indique le nombre d’habitants pour
une superficie. On se rend ainsi compte qu’il existe des écarts considérables entre les
différentes régions, les différents pays et continents.
Une trop forte densité pose des problèmes économiques, à cause du manque
d’équipements collectifs et du manque de place.
•
Répartition par sexe
Actuellement, il naît plus de garçons que de filles, cet excès de naissances étant
compensé par une surmortalité masculine. Globalement, il y a plus de femmes que
d’hommes (environ 51.2% de femmes).
•
Répartition par âge
L’âge est une variable importante, car il existe dans notre société des classes d’âges
actives et d’autres inactives. Rappelons que les actifs apportent des revenus alors que les
inactifs sont à la charge des actifs. On constate d’ailleurs un vieillissement de la
population en raison de la baisse de la natalité.
L’évolution de la population
Flux d’entrée : Natalité et Immigration
Flux de sortie : Mortalité et Emigration
La variation globale de la population est la somme du solde naturel et du solde migratoire.
•
Mouvements naturels
Depuis 30 ans, il y a un ralentissement de la croissance de la population. Le taux
naturel de croissance est passé de 1.1% dans les années 60, à 0.47% dans les années 90. Il
y a de moins en moins de naissances depuis 1950. De même le taux de fécondité (nb
d’enfants par femme) est passé 3 en 1946 à 1.8 aujourd’hui, ce qui est inférieur au seuil
de reproduction de la population française. L’émancipation de la femme en est la cause.
•
Les courants migratoires
Il y a eu une forte immigration au 20è siècle, jusque dans les années 1970,
provenant d’Europe Centrale, Méridionale, puis d’Afrique du Nord.
AMC Economie - Page 11
La comptabilité nationale
Historique et Institutions
•
Rappels historiques
F.Quesnay (1758)
Théorie Keynesienne (1929) mise en place en 1946 après la guerre.
Système élargi en 1976.
Institution nationale des statistiques et études économiques (INSEE)
•
Evolution du rôle de l’état
La comptabilité nationale est liée au rôle de l’état. Elle a acquis une importance de
plus en plus grande après la crise de 1929. L’état a besoin d’un tableau de bord complet
pour orienter sa politique économique.
Les principes de la Comptabilité Nationale
•
L’espace et le temps
L’économie nationale est l’activité de l’ensemble des unités résidents sur le
territoire national.
•
La production
La production occupe une place centrale de l’activité économique. Il y a
comptabilisation de tous les biens et services créés à partir d’un travail rémunéré. On
compte la production marchande (prix du marché) et la production non marchande (coûts
de production).
•
Les acteurs
On utilise comme unité statistique l’unité institutionnelle (comptabilité propre +
autonomie de décision). Il y a regroupement des unités institutionnelles en secteurs
institutionnels.
•
Les différentes opérations
1) Opérations sur biens et services
Description et enregistrement des ressources en biens et services,
ainsi que de leurs emplois.
Ressources de la nation : production + importation
Emplois de la nation : consommation + FBCF + Exportation + ∆ stocks
-
2) Opérations de répartition
-
Distribution des revenus : rémunération des salariés, impôts et
cotisations sociales.
Transferts en capital : patrimoine des agents économiques
(subventions d’investissement, droits de succession).
3 ) Opérations financières
-
Création et circulation des moyens financières
AMC Economie - Page 12
L’architecture générale
•
Les principes de base
- Présentation sous la forme d’emplois / ressources pour les biens et services
- Présentation sous la forme de dettes / créances pour les comptes financiers.
Exemple :
- M. X achète un produit. Pour le ménage, il y a emploi de revenu et pour
l’entreprise, il y a une ressource.
- M. X obtient un prêt. Pour le ménage, c’est une dette et pour la banque, c’est
une créance.
•
Tableau des secteurs institutionnels
Voir tableau joint.
Les principaux résultats
•
Les tableaux
1) Le tableau économique d’ensemble
- Résumé de toute l’activité économique
- Juxtaposition des comptes des secteurs et des opérations
2) Le tableau des opérations financières
- Détaille les mécanismes d’ajustement des capacités aux besoins de
financement des secteurs institutionnels.
3) Le tableau des entrées / sorties
- Description des opérations sur les biens et les services par branche d’activité.
- Met en relation les comptes de production des différentes branches.
•
Les principaux agrégats
Un agrégat est une grandeur synthétique qui mesure le résultat de l’ensemble d’une
activité économique.
1) Les différents agrégats en France
-
PIB : Somme des productions dans un pays
Revenu national : Somme des revenus d’un pays
Consommation finale
FCBF : Formation brute de capital fixe
Epargne
2) Le PIB (Produit intérieur brut)
a) La consommation
-
Les biens et services produits sont destinés à être consommés, c’està-dire être détruits.
Une partie est consommée par les ménages
Une partie de la production est consommée par d’autres agents à des
fins productives.
Consommation intermédiaire : Utilisation de biens et services
marchands en vue de créer d’autres biens et services.
AMC Economie - Page 13
b) La valeur ajoutée
La production nationale est la somme de la production des entreprises
moins la consommation. On mesure la contribution réelle de chaque
agent intermédiaire.
La valeur ajoutée est la valeur de la production de la production
moins les consommations intermédiaires.
VA=Valeur _ Pr oductions −Conso _ Intermediaires
c) Le PIB
PIB=Σ(VA_ PAYS)
Le PIB regroupe toutes entreprises implantées sur un territoire,
quelque soit leur nationalité. On le considère « brut » car il est sujet
à une approximation.
3) Le PNB (Produit national brut)
PNB =Σ(Prod _ Nationale )
Le PNB est la somme de la production des agents nationaux, quelques
soient leur lieu de résidence. On y ajoute la contribution des
différents agents économiques de la France.
-
-
Le PNB est égal au PIB dans ces conditions :
On soustrait les revenus des facteurs versés au reste du monde
On soustrait les revenus des facteurs reçus du reste du monde
On soustrait les impôts et taxes payés au reste du monde (taxes à
l’importation perçues par la France auprès des importateurs résidents
et reversés à la CEE)
On ajoute les subventions reçues du reste du monde (provenant de la
CEE).
4) Le revenu national
Le revenu primaire représente ce que perçoivent les différents agents en
contrepartie de leur activité économique. Ceci comprend la rémunération
des salariés, les excédents bruts d’exploitation distribués aux agents
économiques
Le revenu primaire est égal à la rémunération des salaires bruts :
+ excédents d’exploitation
+ revenus de la propriété reçus du reste du monde
- revenus de la propriété vers le reste du monde
- impôts liés à la production payés à l’administration
+ subvention d’exploitation reçues par les entreprises
RDB = Revenu disponible brut
Le RDB est égal aux revenus primaires moins les impôts sur le revenu et les
cotisations sociales, plus les transferts sociaux (prestations sociales).
RDB = C + S
(r : revenu, C : consommation, S : épargne)
AMC Economie - Page 14
Production et Système Productif
L’acte de produire
•
Qu’est-ce que la production ?
La production est mesurable avec des outils tels que le PIB et le PNB. On appelle
processus l’acte de produire. Produire, c’est combiner des facteurs de production entre
eux. Ces facteurs de production peuvent être dits originels (nature, ressources humaines)
ou dérivés (capital). La production s’effectue dans l’entreprise dans le but de satisfaire
les besoins.
•
Les facteurs de production
1) La Nature, la Terre
o
o
o
o
Ressources naturelles
Matières premières (minérales, végétales, animales)
Energie première (pétrole, …)
Il s’agit de ressources limitées et dont l’épuisement est probable.
2) Les hommes, les ressources humaines
o
o
o
o
o
Population totale = Population active + Inactifs
Population active = Employés + Chômeurs
Taux d’activité = Population active / Population totale
Durée du travail : il est passé de 63h/semaine en 1870 à 35h aujourd’hui.
Précarité du travail : Aujourd’hui, on est pas sûr de conserver longtemps son
emploi (temps partiel, CDD, emplois jeunes, …)
3) Le travail
o
o
o
o
La salarisation augmente
Accroissement des qualifications
Tertiarisation des activités (il y a de plus en plus de services)
De plus en plus d’activités domestiques sont socialisées
4) Le capital
a) Capital physique (biens matériels de production)
Biens destinés à produire
Fixe : Equipements dont l’usure est lente ou progressive
Circulant : Capital qui disparaît lors du processus de production.
Incorporel ou immatériel : Ressources techniques et commerciales,
brevets, logiciels. Ils ont une importance de plus en plus grande.
b) Aspect financier
Réserve de l’entreprise
Crédit bancaire, crédit interne
Etat (subvention, aide à l’investissement)
Etranger
AMC Economie - Page 15
La cohérence du système productif
L’économie contemporaine est caractérisée par son dynamisme et sa structuration
complexe et diversifiée.
•
Définition
Le TES est un tableau synthétique qui présente les ressources et les emplois en
biens et services par branche et les comptes de production de ces branches.
•
Composition
Ressources en
produit
Emplois
intermédiaires
Emplois
finals
Compte de
production et
exploitation
PIB
Production + importation = Consommation (inter. + finale) + Exportations + FBCF
•
Utilité du TES
o
o
o
•
Tableau des emplois intermédiaires
Chaque branche utilise les produits des autres branches et donc une
variation de l’activité d’une branche agit sur les autres branches.
Le TES permet donc de prévoir les différentes variations d’une branche.
La matrice de coefficients techniques
La matrice de coefficients techniques permet de mesurer la consommation
intermédiaire d’un produit nécessaire pour la production d’une unité de cette branche. Le
rapport entre la consommation intermédiaire et la production est le coefficient
technique.
Consommation intermédiaire
Coefficient technique =
Production de la branche
Les coefficients techniques établissent les conditions et la structure de la
production.
Coefficients techniques constants : si l’on désigne par l’indice i les différents
produits et par j les différentes branches, le coefficient technique du produit i dans la
branche j aij est calculé ainsi :
Aij =
Consommation intermédiaire du produit i par la branche j
Production effective de la branche j
AMC Economie - Page 16
L’investissement
C’est une opération économique fondamentale car elle est déterminante pour
l’accumulation du capital nécessaire à la croissance économique. Elle constitue un des
principaux moteurs économiques et elle permet l’amélioration des techniques de
production et le développement du progrès technique. Elle est une puissante source
d’emplois et de revenus. L’investissement est au cœur des débats économiques et des
débats politiques notamment.
Eléments de définition
L’investissement est l’acquisition de biens de production.
1 ) Investissement et FBCF (Formation brute de capital fixe)
•
•
•
•
Dépense immédiate en vue de recettes futures
Dépenses pour minimiser les coûts : valeur des biens durables acquis par les
unités productrices résidentes afin d’être utilisées pendant au moins un an
dans le processus de production.
Pour la comptabilité nationale, on parle d’investissements productifs : il
s’agit de l’ensemble des investissements en capital fixe des entreprises,
hors logement.
La FBCF est obtenue en ajoutant à ce dernier l’acquisition de logements par
les ménages et la constitution d’équipements collectifs par les
administrations publiques.
2 ) Les différents types d’investissement
•
•
•
•
•
L’investissement ne mesure que des achats de biens matériels
Il existe trois types d’investissement : remplacement (renouvellement du
capital usé ou jugé obsolète), les investissements d’expansion ou de
capacité (accroissement de la capacité de l’entreprise), les investissements
de productivité ou modernisation.
Certaines dépenses en services sont considérées comme des investissements
car elles permettent d’accroître la productivité. Ce sont tous les
investissements dits immatériels (recherche et développement, formation,
logiciels).
Dépenses de savoir (recherche), savoir-faire (formation), savoir organiser
(méthode & logiciels) et de faire savoir (publicité et études de marché).
Pour la comptabilité nationales, ça reste des dépenses intermédiaires.
Les déterminants de l’investissement
Il s’agit de la décision d’investir en fonction de multiples paramètres
La demande : Il s’agit de la mise en œuvre des projets d’investissements que si les
débouchés paraissent suffisants. Il faut également que leurs capacités productives soient
suffisantes. On utilise pour ce faire le taux d’utilisation des capacités de production.
Les profits : Les entreprises ne se risquent à investir que si elle escompte des profits
futurs intéressants.
La situation financière de l’entreprise : L’investisseur doit tenir compte de sa
capacité à financer des projets. Le recours à l’emprunt se fait à la condition que le niveau
et la structure de son endettement présent le permettent. Il faut que le coût de
l’emprunt (taux d’intérêt) soit inférieur à son taux de profit.
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Investissement et croissance
Il s’agit d’une opération économique majeure tant du côté de l’offre que du côté de
la demande. Investir, c’est exprimer une demande en biens de production. Investir, c’est
aussi augmenter la capacité de production.
L’investissement est un moteur pour la croissance : il permet un accroissement de
la production de richesses ; il introduit et diffuse le progrès technique, un élément
constitutif de la demande globale.
L’investissement est un catalyseur des échanges extérieurs : cela produit la
modernisation de l’appareil de production nationale en le rendant plus compétitif et donc
un accroissement des exportations. On peut avoir un accroissement des importations si le
secteur intérieur de biens d’équipement ne peut faire face à la demande nationale.
Le principe d’accélération
En cas de variation de la demande de biens de consommation, la variation de la
demande d’investissements est plus importante.
Hypothèses
• On suppose que le coefficient k est constant : s’il y a variation de la
production, la variation du capital s’effectue dans les mêmes proportions.
• On considère que la production s’adapte à la demande.
• On considère que les amortissements (investissements de remplacement)
sont constants. Ils dépendent de la durée de vie des équipements. Chaque
année, on paye une quantité Lr=K/nombre d’années de vie.1
• Le principe d’accélérateur permet de déterminer le capital nécessaire à une
production quand on connaît le coefficient de capital et la production.
• L’élément déterminant de l’activité économique est donc la demande ; et si
l’on veut relancer l’activité économique, il faut agir sur la demande.
Un investissement négatif est appelé désinvestissement.
K=
Capital
Production
Le principe du multiplicateur d’investissement
Les dépenses d’investissement proviennent des demandes exprimées auprès des
producteurs de biens d’équipement. L’effet de la demande est plus large : il y a diffusion
à l’ensemble de l’économie, notamment par une distribution de revenus.
CA
Demande en biens de production
Profits
Augmentation de la
production
Matière
première
Salaire
Consommation
Production
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Impôts
Investissements
Revenus
Répartition du
revenu
Consommation
Epargne
Augmentation de
production
Investissements
On appelle propension marginale à consommer :
PmC= ∆C
∆Y
En économie fermée, on obtient les relations suivantes :
Y =C0 +CY +I
c0 correspond à la consommation incompressible et cY à la partie qui dépend du
revenu et c la propension marginale à consommer.
Y-CY = C0+I
Y(1-C) = C0+I
Y = 1 (C0 +I)
1−C
C0 est constant. A chaque variation de l’investissement, il y a variation du revenu en
fonction de 1/(1-C) qui est appelé k le multiplicateur d’investissement.
Y =k.(C0 +I)
En terme de variation, on a :
∆Y =k.∆I
Le coefficient k mesure dans le cas cas d’une économie fermée ce que l’on appelle
le multiplicateur d’investissement.
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