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1

RECHERCHE ET ÉVALUATION DE
L'INFORMATION
De l'interrogation d'un outil de recherche au
document de collecte, quels contenus
enseigner, quels parcours de formation ?

2

Trois entrées dialoguées*
• 1 : Exprimer son besoin d’information
• 2 : Utiliser des outils de recherche : compréhension des
interfaces et des systèmes techniques
• 3 : Quels parcours de formation mettre en œuvre ?
• - quels contenus ?
• - quelle progression du collège au lycée ?
*VassiliaMARGARIA-PENA,professeuredocumentalisteencollège(Nice),titulaireduM2RechercheDISTIC/
NoëlUGUEN,professeurdocumentalisteenlycée(Quimper),chargédecours«culturenumérique»à
l’UniversitédeRennes2,membreduGRCDI

3

EXPRIMER SON BESOIN
D’INFORMATION
Les difficultés

4

Difficultés des élèves dans
l’expression du besoin d’information
Vassilia MARGARIA-PENA

5

Professeure documentaliste dans l’Education nationale, notre
connaissance du terrain nous a permis de constater que :
Les élèves ont de moins en moins de difficultés à manipuler
le logiciel documentaire mais ont des difficultés
persistantes à trouver les mots-clés pour formuler des
requêtes pertinentes dans ce SRI.
Nos lectures ont permis d’étayer ce premier constat
Boubée Nicole et Tricot André. 2007. « La Formulation de Requête,
Une Pratique Ordinaire Des Élèves
Du Secondaire. » In 6ème Colloque International Du Chapitre
Français de l’ISKO–International Society for
Knowledge Management. Toulouse. Disponible sur :
http://andre.tricot.pagesperso-orange.fr/Boubee&Tricot_ISKO.pdf

6

Objet de l’étude
Décrire et analyser les formations dispensées par les
professeures documentalistes à l’utilisation du logiciel
documentaire en général et du thésaurus en particulier.
1. Etudier la pratique des professeures
documentalistes en terme de gestion documentaire
(indexation, choix des outils) en lien avec leur pratique
pédagogique.
2. Évaluer les formations menées pour aider les élèves
dans l’expression du besoin d’information, en
comparant l’utilisation et l’efficacité de différentes
techniques.

7

L’observation participante
Terrain d’investigation : un collège situé en milieu urbain avec un public
plutôt favorisé socialement et scolairement.
Participants : 25 élèves d’une même classe de 3ème divisés en 2 groupes.
Tâches observées : tâches prescrites par le professeur documentaliste, en
collaboration avec un professeur de SVT et de physique-chimie.
Modalités d’observation et d’analyse :
1. Un observateur extérieur s’appuyant
sur une grille d’observation :
2. Nous-même en position
d'observation participante.
Observation de tous les élèves,
sans grille contraignante.

8

Les entretiens semi-directifs
1. Des entretiens individuels
• Participants : 6 élèves volontaires appartenant à chacun des 2 groupes.
• Objectif : sonder les élèves sur ce qu'ils avaient retenu voire acquis.
2. Un entretien collectif
• Participants : un groupe de 5 élèves suivis par l’observateur extérieur
• Objectifs :
- recouper leur discours avec des éléments perçus lors des observations
et repérer les éventuelles contradictions entre les deux ;
- confronter les pratiques sur un même exercice de recherche (un même
objectif mais avec des méthodes différentes) ;
- ouvrir le dialogue entre pairs pour mieux cerner les choix, les freins...

9

L’enquête par questionnaire
- Questionnaire en ligne
- Diffusion par le biais de 4
listes de diffusion entre
mai et septembre 2013
- 5 parties, 50 questions :
46 fermées + 4 ouvertes.
- Renseignée par 307
professeurs
documentalistes
- Analyse : tris à plats et tris
croisés

10

Le besoin d’information, une notion
« problématique »
Noël UGUEN

11

Le besoin d’information
• Une notion à replacer dans un nouveau cadre
d’analyse du fait de :
• l'évolution du statut des ressources (accès à des
documents primaires non didactisés)
• le rôle du web comme dispositif de recherche : une seule
interface où se confondent la recherche, la sélection, le tri
des résultats

12

Modéliser une stratégie
Pascal Duplessis « Modéliser l’activité de recherche
d'information en ligne pour mieux identifier les
concepts info-documentaires »
Ce modèle place au centre le
besoin d'information qui pilote
l'action (comme une
stratégie)
ce modèle postule que le
besoin d’information se
construit progressivement, y
compris de manière
empirique comme le suggère
Nicole Boubée

13

Besoin d’information et collecte
• Observation des pratiques informationnelles (travaux de
thèse de Nicole Boubée**)
• Les élèves élaborent spontanément -sans consignes- un document
de collecte qui sert à réguler, piloter et clôturer l’activité
• Nicole Boubée recommande aux enseignants de s'appuyer sur ces
pratiques informelles de prise de notes qui semblent structurer
l’activité de recherche d’information.
** Voir cette synthèse : Nicole Boubée. Le rôle des copiés-collés dans l'activité de recherche d'information des élèves du
secondaire. Communication au Colloque "L'Éducation à la culture informationnelle", Lille, 16-17-18 octobre 2008. 2008.
[en ligne] http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00344161

14

Les limites de la méthodologie
• La pédagogie documentaire calquée sur le modèle des
étapes de la recherche d’information :
- cible le respect de procédures à suivre
- fournit aux élèves conseils et des guides pour réaliser l’activité
- Echec de cette approche méthodologique en TPE
- Les interventions placées en début (formation aux outils) et en fin
de TPE (bibliographie) n’ont pas d’effet concret sur les pratiques
d’évaluation de l’information des élèves qui restent marginales
- Nécessité de repenser le cadre de la formation à
l’évaluation de l’information, d’accompagner les
démarches empiriques de collecte des élèves

15

UTILISER DES OUTILS DE
RECHERCHE
Compréhension des interfaces et des systèmes
techniques

16

LANGAGES CONTROLES VS
LANGAGE NATUREL :
Y a t-il conflit entre les pratiques scolaires
et les pratiques informelles ?
Vassilia MARGARIA-PENA

17

Le constat
La formation des élèves à l’utilisation du logiciel documentaire,
un SRI «classique», reste parmi celles les plus couramment
dispensées par les professeures documentalistes.
Pourquoi les professeures documentalistes continuent-ils à
dispenser des formations à l’utilisation du logiciel documentaire,
alors même que leurs élèves tendent à délaisser les outils
documentaires classiques ?
Question ?

18

Résultats du questionnaire
Position hégémonique de BCDI
BCDI plus précis que Google
BCDI, un outil bien adapté aux recherches dans le cadre
scolaire :
« Google ça va être plus vague, un peu de tout que BCDI c’est plus pour le
scolaire. (...) y a plus des informations sur ce que je dois chercher. » (Emma)
Résultats des entretiens
Fort attachement des professeures documentalistes au
logiciel documentaire (outil de travail & de formation)

19

Le constat
L’évolution des outils documentaires tend à minimiser la place
des langages documentaires.
De la logique d’apprentissage à la logique d’usage : E-Sidoc
et « la spontanéité de la prise en main de la recherche par les
élèves » (L'Ecole numérique, n°5 d'octobre 2010)
Quelles sont les conséquences, pour la pratique professionnelle
des professeures documentalistes, de l’évolution des outils
documentaires qui tend à minimiser la place des langages
documentaires? Cette évolution fait-elle débat ou non ?
Question ?

20

• Disparition de la recherche par thésaurus : entre indifférence,
résignation et contournement (mais dans des proportions limitées).
• Un mode de recherche considéré comme : trop compliqué et
ne correspondant plus aux usages des élèves.
• Deux paradoxes :
 disparition de la recherche par thésaurus / permanence des
pratiques d’indexation par thésaurus.
 permanence des pratiques d’indexation par thésaurus / régression
de la formation des utilisateurs.
« Je m’oblige à la faire [l’indexation] mais ne l’enseigne pas aux
élèves… Du coup je me demande qu’elle est l’utilité ». (Monique)
Résultats du questionnaire

21

INDEXATION ET
CIRCULATION DES OBJETS :
Vers un nouveau savoir lire/collecter/annoter ?
Noël UGUEN

22

Nouveaux enjeux et objets de formation
• Les élèves ont des critères de surface pour analyser les
pages web qu’ils trouvent :
• présences d’images, qualité esthétique des documents
• Les élèves ne comprennent pas les logiques d’indexation
des outils :
• Par exemple, comment fonctionne Google images ?
• Les élèves ont du mal à contextualiser les documents
trouvés** :
• Savoir remonter à la page d’accueil, savoir questionner les indices
pour identifier la source du site
** Frédéric Rabat, Claire Fontan. « De la page au site… » http://documentation.spip.ac-rouen.fr/spip.php?article323

23

Nouvelle logique d’indexation sur le web
• « Alors que selon l’indexation traditionnelle
l’enjeu est de retrouver le ou les documents
contenant l’information recherchée,
l’indexation fine du contenu permet de ne
retrouver que les segments concernés par
la recherche d’information et de paramétrer
l’usage de ces segments... »
23
Bruno Bachimont. De l’indexation à l’éditorialisation »
http://cours.ebsi.umontreal.ca/sci6116/Ressources_files/BachimontFormatHerme%CC%80s.pdf

24

Circulation/décontextualisation des documents
« les segments peuvent se désolidariser du
contenu dont ils sont issus, perdant ainsi
leur origine et nature documentaires ».
« Devenant des ressources, ces segments
sont remobilisés pour la production d’autres
contenus dont ils constituent les
composants »
• Source : Bruno Bachimont, ibid
24

25

Des images sans contexte : Google images

26

Les images réutilisables : le cas de Prezi
L’insertion d’images depuis Google
images est directement intégrée au sein
de Prezi et fonctionne comme une
bibliothèques d’images prêtes à l’emploi

27

L’exemple du dessin de presse :
du support imprimé au site web
27
Journal imprimé : dessin
contextualisé
Site web du quotidien : dessin hors
contexte

28

Comprendre les logiques de circulation :
le cas des articles de presse
Source : Noël Uguen, http://emiconf-2013.ens-lyon.fr/posters/p42

29

Comprendre les logiques de circulation :
les réseaux sociaux

30

Comprendre les mécanismes de
l’indexation : un enjeu de formation
Recherche par
zone ou champ

31

QUELS PARCOURS DE
FORMATION METTRE EN
ŒUVRE ?

32

SAVOIRS NECESSAIRES POUR LA
MAÎTRISE DE LA RI
Vassilia MARGARIA-PENA

33

• Les didacticiens de l’information préconisent d’élargir les
formations documentaires aux démarches
intellectuelles et aux connaissances qui sous-tendent
ces techniques. (JL Charbonnier)
• Les professeures documentalistes sont devenus des
intervenants incontournables dans la formation des
élèves aux différentes étapes de la RI. (F. Chapron ;
M. Frisch)
• Pour former les élèves à l’expression du besoin
d’information, il existe différentes techniques,
méthodes et outils : questionnement quintillien, cartes
conceptuelles, vocabulaires contrôlés… (Y. Maury &
V. Liquète)

34

Les professeurs documentalistes et les apprentissages info-
documentaires : enquête réalisée par la FADBEN en 2013

35

Le 3QOCP : une technique non exempte
de difficultés pour les élèves
• « Ce questionnaire révèle souvent aux élèves l’ampleur de leur
méconnaissance, l’étendue de la tâche à accomplir et ne favorise pas la
motivation. Son découpage introduit parfois de la distraction. Peut être est-il
intéressant de le réserver pour une étape ultérieure de la recherche ? »
(RABAT, 2008)
• Un risque d'enfermement dans le questionnement.
• Une tendance à vouloir formuler des réponses dès cette étape.
• Une méthode pas toujours opérante pour faire émerger des mots clés et
permettre leur réinvestissement dans la requête.
• Un lien difficile entre les mots clés trouvés grâce au 3QOCP et la saisie
d’une requête.
Résultats de notre observation

36

Les « concepts map » et « mind map » :
des outils efficaces sur le plan cognitif
De fortes convergences, en particulier entre « concept map » / thésaurus :
représentation hiérarchique entre des concepts, relations entre les termes.
Une différence notable : elles représentent des connaissances individuelles,
mouvantes et sans contrôle du vocabulaire.
BUZAN Tony. Une tête bien faite. Eyrolles, 2011
NOVAK JD et CANAS AJ. The theory underlying concept maps
and how to construct and use them. 2008.

37

Le thésaurus : une aide pour formaliser
son besoin d’information et construire des
requêtes pertinentes
Le thésaurus : un outil
«d’acquisition de vocabulaire
et d’activation de la pensée »
(SAADANI et BERTRAND-GASTALDY,
2000)
• Intérêt pédagogique des
« graphes conceptuels » à
valeur heuristique
• Accroissement de la flexibilité
lexicale
Copie d’écran de Motbis 2014. Environnement sémantique
du descripteur « liberté de pensée ». Consulté en ligne sur
: http://www.cndp.fr/thesaurus-motbis

38

Question ?
Quel est l’intérêt des langages
documentaires du point de vue
pédagogique : est-ce que la
formation à la manipulation du
thésaurus apporte une réelle
plus-value dans les situations
de RI, permet-elle ou non
d'améliorer les capacités à
exprimer son besoin
d'information et à formuler des
requêtes efficaces ?
Résultats : phase de mobilisation
des idées
1. Les atouts du
thésaurus
• L’exploration des
environnements
sémantiques
• L’enrichissement du lexique
2. Les limites du thésaurus
• Une représentation graphique
pas assez engageante
• Le risque de dérive
sémantique

39

Question ?
Quel est l’intérêt des langages
documentaires du point de vue
pédagogique : est-ce que la
formation à la manipulation du
thésaurus apporte une réelle
plus-value dans les situations
de RI, permet-elle ou non
d'améliorer les capacités à
exprimer son besoin
d'information et à formuler des
requêtes efficaces ?
Résultats : phase de construction
des questions
1. L’atout du thésaurus :
un outil qui contraint à
utiliser un vocabulaire
normalisé, commun entre
l’utilisateur et l’indexeur.
2. Les limites du
thésaurus
• Les problèmes de
correspondance entre LN et
LD
• Le risque de dérive
sémantique
• La maîtrise insuffisante de
l’interrogation dans
l’interface.

40

1. La technique du 3QOCP est plus difficile à utiliser par les élèves
que ne le pensent la majorité des professeurs documentalistes.
2. Le thésaurus n’est pas plus difficile à utiliser que le 3QOCP
contrairement à ce que pense la majorité des professeurs
documentalistes.
3. Ce qui semble déterminant pour rendre l'outil accessible : le
nombre d’heures consacrées à la formation.
Pour 75 % des personnes qui ont
mené des séances de 3 heures ou
plus, ces séances ont été utiles aux
élèves
Conclusion
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Utile Peu utile NSP
Evaluation de l'utilité des séances en fonction du
nombre d'heures passées
3 heures
2 heures
1 heure

41

Quelle progression des
apprentissages du collège au lycée ?
Vassilia MARGARIA-PENA

42

Actuellement :
Seules 20% des professeures documentalistes
formeraient à l’utilisation du thésaurus, dans une
perspective d’apprentissage de la démarche de
questionnement du sujet.
Plusieurs freins :
• Les lacunes de la formation ;
• Le manque de temps ;
• Les choix opérés par les éditeurs de logiciels
documentaires ;
• Les insuffisances des outils documentaires utilisés.

43

Dans les Instructions Officielles
• Dès la 6ème : les concepts qui fondent le fonctionnement d’un
thésaurus abordés dans les programmes scolaires de
français.
« Mise en réseau de mots (groupements par champ lexical et
par champ sémantique) et maitrise de leur classement par
degré d’intensité et de généralité »
« Analyse du sens des mots : polysémie et synonymie,
catégorisations (termes génériques/termes spécifiques), (…) »
(Conseil Supérieur des Programmes. Projets de programmes pour les cycles 2,
3, 4. Septembre 2015)
• A partir de la 4ème-3ème, parfois, dès la 5ème : l'étude du
thésaurus, aux côtés d’autres outils et méthodes, préconisée
dans les progressions des apprentissages info-
documentaires.

44

Dans les pratiques des professeures
documentalistes
• Une utilisation du thésaurus plus fréquente en 6ème
• En 5ème et 4ème : très peu de formation.
• En 3ème : une utilisation plus fréquente
• Au lycée : une utilisation plus répandue (2nd et 1ère).
(Enquête FADBEN, 2013).
Nécessité de construire une progression où l’utilisation
du thésaurus gagnerait à (re)trouver toute sa place aux
côtés d’autres technologies intellectuelles.

45

Quel parcours de formation mettre en
œuvre du lycée au supérieur ?
Noël UGUEN

46

Le rôle du document de collecte
• Un outil « réflexif » qui permet de partir des pratiques des
élèves et de les former à l’évaluation de l’information
• En accompagnement personnalisé en 2nde, analyser les
résultats de l’activité de collecte :
• Collecter des documents sur un sujet choisi, analyser ensuite la
source des documents
• pour former à l’évaluation systématique de l’information
• Une approche de type « portfolio d’apprentissage » en
TPE
• Mise en place d’une stratégie de recherche proche de la veille
informationnelle

47

Réhabiliter l’art du brouillon en AP 2de

48

Collecter pour construire la notion de source
A partir du copié/collé,
faire repérer et surligner des
mots-clés
Puis construire
progressivement des savoirs
sur des notions clés : auteur,
source, adresse, citation,
référence
Partir des erreurs dans le
choix d’image (induites par
l’usage de Google images)
pour faire comprendre :
-la notion de contexte de
publication de l’image
- et le mécanisme
d’indexation du moteur

49

Collecter pour contextualiser un document
La liste de résultats du
moteur donne le lien direct
vers un document PDF
sans mention de source
L’analyse du document de
collecte permet d’interroger le
contexte de publication : voici
le même document «
contextualisé » sur le site Zone
littéraire

50

Collecter pour enquêter, vérifier l’autorité
Histoiredelart.net : un site
populaire mais sans
éditeur, sans mention de
source : quels critères
pour établir sa fiabilité et
sa qualité ?
Il est cité par deux
sources fiables
-Le site RGWEB
- le site Zone littéraire
d’une enseignante

51

Collecter pour construire « après coup »
sa carte des sources
Le besoin d’information se précise au fur et à mesure que
l’élève sélectionne des types de sources fiables
(encyclopédies, sites de musées, site d’experts…)
Ce processus aboutit à la mise en place d’une stratégie de
recherche qui peut s’écrire sous forme de carte mentale

52

TPE et évaluation de l’information
• Démarche prescrite :
• Un contrat de lecture et d’évaluation de l’information
• Démarche organisée
• Un document de collecte structuré
• Démarche encadrée
• Un document de collecte qui sert de base à des évaluations
(dialogues, suivi en ligne…)

53

Démarche prescrite : le contrat de lecture
53

54

Démarche organisée
Le choix d’un outil en ligne –
Scoopit- pour faciliter la collecte
systématique des sources
(après expérimentation des
limites du traitement de textes
par le passé)
Les élèves apprennent
à qualifier les sources.
Leur commentaire publié sur
Scoop it permet de dialoguer
avec eux sur leurs critères
d’évaluation pendant le cours

55

Démarche encadrée
L’évaluation est effectuée en présentiel et à distance : le document de
collecte reflète les apprentissages progressifs des élèves

56

De l’évaluation à la reformulation du
besoin d’information
• Le besoin d‘information s’affine progressivement
• Le travail systématique de collecte et d’évaluation des sources
permet une démarche réflexive. L’élève se demande alors :
• De quel type de discours ou de données ai-je besoin pour argumenter?
• Dans quelle source puis-je trouver ce type d’information ?
• La démarche d’évaluation devient la composante d’une
une stratégie personnelle de recherche d’arguments, au-
delà d’une prescription scolaire
56

57

Les points de vigilance
• Résistance des élèves tant qu’ils n’ont pas intégré une «
conception stratégique » de leur besoin d’information (de
quel type d’arguments/ de sources ai-je besoin?)
• Nécessité d’un dialogue et d’un accompagnement régulier
: évaluation formative
• Importance cruciale de la posture pédagogique du professeur-
documentaliste, au-delà du signalement de ressources
• Nécessité d’une prise en compte du travail d’évaluation
de l’information dans la note portant sur le parcours de
réalisation du TPE

58

De la recherche à la stratégie de veille
Source : Richard PeiranoSource : P Duplessis
La formation à la collecte et à l’évaluation de l’information au lycée
prépare les élèves à la maîtrise de la démarche de veille en BTS

59

Cartographier pour piloter
59
• Le pilotage de la recherche d’information passe par la
rédaction d’un document réflexif comme une carte
mentale qui formalise et circonscrit le besoin d’information

60

BILAN
• Vers la légitimation d’un parcours de formation à la culture
de l’information :
• De la prise de référence exacte de la source (en niveau 2nde)
• A l’évaluation de l’autorité, de la fiabilité et de la qualité de la
source (en niveau1ère)
• Vers la formation à la veille informationnelle (en niveau BTS)
• Importance des écrits intermédiaires (documents de
collecte, cartes mentales…)
• pour construire une stratégie de recherche d’information
(cartographie des types de sources recherchées, usage critique
des outils de recherche)
• pour construire de manière réflexive et dialogique des savoirs sur
la circulation et la contextualisation des documents

61

POUR CONCLURE

62

Réinterroger le statut du « document
de collecte »
Noël UGUEN

63

Critique du document de collecte
• Ce n’est pas une simple méthode
• Les écrits intermédiaires (documents de collecte/cartes mentales)
sont les pivots pour une analyse réflexive de l’activité
• Le document de collecte est le lieu où s’apprend de manière
réflexive et dialogique l’évaluation de l’information
• La carte des sources est un exemple d’écrit intermédiaire
structurant le pilotage du besoin d’information
• Les savoirs à enseigner portent aussi sur l’indexation, la
circulation et la contextualisation des documents.
• Voir les résultats de l’enquête Fadben (2015) des connaissances
en information-documentation des élèves du secondaire : pistes
pédagogiques sur la notion d’indexation, p 159
http://fadben.asso.fr/2015_05_21_synthese_enquete_web/co/synthese_enquete_web.html

64

Quel document de collecte ?
64
La notion d’architexte** d’Yves Jeanneret permet de sérier les
formes et formats d’écriture des outils en ligne : selon les
objectifs pédagogiques choisis, on privilégiera certaines
modalités éditoriales et certaines opérations
d’indexation/annotation dans le document de collecte
Essai de grille de comparaison des formes
d’annotation et d’indexation
** Valérie Jeanne-Perrier. « Publier sur internet : illustration de la notion d’architexte ». L’Ecole
numérique n°7, mars 2011

65

Le document de collecte : un objet translittératique ?
65

66

Un front de recherche sur l’annotation et
l’indexation
• Didactique des langues et didactique des lettres **
• Rôle des écrits intermédiaires / écrits réflexifs dans l’apprentissage
• Rôle du portfolio d’apprentissage (voir l’expérimentation menée au
Lycée pilote du Futuroscope)
• Didactiques infodocumentaire et professionnelle ***
• Détourer les savoirs savants sur l’indexation et les architextes
(Yves Jeanneret, Valérie Jeanne-Perrier…)
• Entrée par les situations (investigation, controverse…)
66
** Jean-Charles Chabanne, Dominique Bucheton. « Parler et écrire pour penser, apprendre et se construire. L'écrit et
l'oral réflexifs ». PUF, 2002
*** Agnes Montaine; «Gradation, progression des apprentissages quelques questions dans une perspective curriculaire
autour de l’exemple du document technique » séminaire 2009 du Grcdi
http://culturedel.info/grcdi/wp-content/uploads/2008/06/texte_seminairegrcdi-2009_amontaigne.doc

67

(Re-)mettre en évidence l’intérêt des
thésaurus
Vassilia MARGARIA-PENA

68

Intérêts de l’étude
Au final, cette étude a permis de :
• Croiser le regard des professionnels sur leurs outils
documentaires et leurs pratiques pédagogiques avec les
pratiques et les compétences des élèves.
• Révéler le gaspillage des compétences
professionnelles : tâche d’indexation avec thésaurus
/ usagers non formés qui ne peuvent en tirer bénéfice.
• (Re-)mettre en évidence l’intérêt des thésaurus tant du
point de vue de l’usage que de l’apprentissage.
• Apporter des pistes pour la construction de formations
à l’expression du besoin d’information.

69

Prolongements à envisager
Cette recherche mériterait d’être poursuivie pour :
1. Confirmer les résultats, en menant des observations sur
d’autres terrains.
2. Approfondir les résultats en se tournant vers les différents
acteurs :
- Les concepteurs des outils documentaires (logiciels de
recherche et langages documentaires) ;
- Les didacticiens de l’information ;
- Les professeurs documentalistes nouvellement recrutés et de
leurs formateurs ;
- Les professeurs documentalistes qui ont déjà eu l’occasion de
construire des formations ambitieuses sur ces thématiques ;
- Les élèves qui ont pu en bénéficier.

70

Merci pour votre attention
Des questions ?
Contacts : vassilia.margaria@gmail.com /
noel.uguen@orange.fr

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  • 6. Objet de l’étude Décrire et analyser les formations dispensées par les professeures documentalistes à l’utilisation du logiciel documentaire en général et du thésaurus en particulier. 1. Etudier la pratique des professeures documentalistes en terme de gestion documentaire (indexation, choix des outils) en lien avec leur pratique pédagogique. 2. Évaluer les formations menées pour aider les élèves dans l’expression du besoin d’information, en comparant l’utilisation et l’efficacité de différentes techniques.
  • 7. L’observation participante Terrain d’investigation : un collège situé en milieu urbain avec un public plutôt favorisé socialement et scolairement. Participants : 25 élèves d’une même classe de 3ème divisés en 2 groupes. Tâches observées : tâches prescrites par le professeur documentaliste, en collaboration avec un professeur de SVT et de physique-chimie. Modalités d’observation et d’analyse : 1. Un observateur extérieur s’appuyant sur une grille d’observation : 2. Nous-même en position d'observation participante. Observation de tous les élèves, sans grille contraignante.
  • 8. Les entretiens semi-directifs 1. Des entretiens individuels • Participants : 6 élèves volontaires appartenant à chacun des 2 groupes. • Objectif : sonder les élèves sur ce qu'ils avaient retenu voire acquis. 2. Un entretien collectif • Participants : un groupe de 5 élèves suivis par l’observateur extérieur • Objectifs : - recouper leur discours avec des éléments perçus lors des observations et repérer les éventuelles contradictions entre les deux ; - confronter les pratiques sur un même exercice de recherche (un même objectif mais avec des méthodes différentes) ; - ouvrir le dialogue entre pairs pour mieux cerner les choix, les freins...
  • 9. L’enquête par questionnaire - Questionnaire en ligne - Diffusion par le biais de 4 listes de diffusion entre mai et septembre 2013 - 5 parties, 50 questions : 46 fermées + 4 ouvertes. - Renseignée par 307 professeurs documentalistes - Analyse : tris à plats et tris croisés
  • 10. Le besoin d’information, une notion « problématique » Noël UGUEN
  • 11. Le besoin d’information • Une notion à replacer dans un nouveau cadre d’analyse du fait de : • l'évolution du statut des ressources (accès à des documents primaires non didactisés) • le rôle du web comme dispositif de recherche : une seule interface où se confondent la recherche, la sélection, le tri des résultats
  • 12. Modéliser une stratégie Pascal Duplessis « Modéliser l’activité de recherche d'information en ligne pour mieux identifier les concepts info-documentaires » Ce modèle place au centre le besoin d'information qui pilote l'action (comme une stratégie) ce modèle postule que le besoin d’information se construit progressivement, y compris de manière empirique comme le suggère Nicole Boubée
  • 13. Besoin d’information et collecte • Observation des pratiques informationnelles (travaux de thèse de Nicole Boubée**) • Les élèves élaborent spontanément -sans consignes- un document de collecte qui sert à réguler, piloter et clôturer l’activité • Nicole Boubée recommande aux enseignants de s'appuyer sur ces pratiques informelles de prise de notes qui semblent structurer l’activité de recherche d’information. ** Voir cette synthèse : Nicole Boubée. Le rôle des copiés-collés dans l'activité de recherche d'information des élèves du secondaire. Communication au Colloque "L'Éducation à la culture informationnelle", Lille, 16-17-18 octobre 2008. 2008. [en ligne] http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00344161
  • 14. Les limites de la méthodologie • La pédagogie documentaire calquée sur le modèle des étapes de la recherche d’information : - cible le respect de procédures à suivre - fournit aux élèves conseils et des guides pour réaliser l’activité - Echec de cette approche méthodologique en TPE - Les interventions placées en début (formation aux outils) et en fin de TPE (bibliographie) n’ont pas d’effet concret sur les pratiques d’évaluation de l’information des élèves qui restent marginales - Nécessité de repenser le cadre de la formation à l’évaluation de l’information, d’accompagner les démarches empiriques de collecte des élèves
  • 15. UTILISER DES OUTILS DE RECHERCHE Compréhension des interfaces et des systèmes techniques
  • 16. LANGAGES CONTROLES VS LANGAGE NATUREL : Y a t-il conflit entre les pratiques scolaires et les pratiques informelles ? Vassilia MARGARIA-PENA
  • 17. Le constat La formation des élèves à l’utilisation du logiciel documentaire, un SRI «classique», reste parmi celles les plus couramment dispensées par les professeures documentalistes. Pourquoi les professeures documentalistes continuent-ils à dispenser des formations à l’utilisation du logiciel documentaire, alors même que leurs élèves tendent à délaisser les outils documentaires classiques ? Question ?
  • 18. Résultats du questionnaire Position hégémonique de BCDI BCDI plus précis que Google BCDI, un outil bien adapté aux recherches dans le cadre scolaire : « Google ça va être plus vague, un peu de tout que BCDI c’est plus pour le scolaire. (...) y a plus des informations sur ce que je dois chercher. » (Emma) Résultats des entretiens Fort attachement des professeures documentalistes au logiciel documentaire (outil de travail & de formation)
  • 19. Le constat L’évolution des outils documentaires tend à minimiser la place des langages documentaires. De la logique d’apprentissage à la logique d’usage : E-Sidoc et « la spontanéité de la prise en main de la recherche par les élèves » (L'Ecole numérique, n°5 d'octobre 2010) Quelles sont les conséquences, pour la pratique professionnelle des professeures documentalistes, de l’évolution des outils documentaires qui tend à minimiser la place des langages documentaires? Cette évolution fait-elle débat ou non ? Question ?
  • 20. • Disparition de la recherche par thésaurus : entre indifférence, résignation et contournement (mais dans des proportions limitées). • Un mode de recherche considéré comme : trop compliqué et ne correspondant plus aux usages des élèves. • Deux paradoxes :  disparition de la recherche par thésaurus / permanence des pratiques d’indexation par thésaurus.  permanence des pratiques d’indexation par thésaurus / régression de la formation des utilisateurs. « Je m’oblige à la faire [l’indexation] mais ne l’enseigne pas aux élèves… Du coup je me demande qu’elle est l’utilité ». (Monique) Résultats du questionnaire
  • 21. INDEXATION ET CIRCULATION DES OBJETS : Vers un nouveau savoir lire/collecter/annoter ? Noël UGUEN
  • 22. Nouveaux enjeux et objets de formation • Les élèves ont des critères de surface pour analyser les pages web qu’ils trouvent : • présences d’images, qualité esthétique des documents • Les élèves ne comprennent pas les logiques d’indexation des outils : • Par exemple, comment fonctionne Google images ? • Les élèves ont du mal à contextualiser les documents trouvés** : • Savoir remonter à la page d’accueil, savoir questionner les indices pour identifier la source du site ** Frédéric Rabat, Claire Fontan. « De la page au site… » http://documentation.spip.ac-rouen.fr/spip.php?article323
  • 23. Nouvelle logique d’indexation sur le web • « Alors que selon l’indexation traditionnelle l’enjeu est de retrouver le ou les documents contenant l’information recherchée, l’indexation fine du contenu permet de ne retrouver que les segments concernés par la recherche d’information et de paramétrer l’usage de ces segments... » 23 Bruno Bachimont. De l’indexation à l’éditorialisation » http://cours.ebsi.umontreal.ca/sci6116/Ressources_files/BachimontFormatHerme%CC%80s.pdf
  • 24. Circulation/décontextualisation des documents « les segments peuvent se désolidariser du contenu dont ils sont issus, perdant ainsi leur origine et nature documentaires ». « Devenant des ressources, ces segments sont remobilisés pour la production d’autres contenus dont ils constituent les composants » • Source : Bruno Bachimont, ibid 24
  • 25. Des images sans contexte : Google images
  • 26. Les images réutilisables : le cas de Prezi L’insertion d’images depuis Google images est directement intégrée au sein de Prezi et fonctionne comme une bibliothèques d’images prêtes à l’emploi
  • 27. L’exemple du dessin de presse : du support imprimé au site web 27 Journal imprimé : dessin contextualisé Site web du quotidien : dessin hors contexte
  • 28. Comprendre les logiques de circulation : le cas des articles de presse Source : Noël Uguen, http://emiconf-2013.ens-lyon.fr/posters/p42
  • 29. Comprendre les logiques de circulation : les réseaux sociaux
  • 30. Comprendre les mécanismes de l’indexation : un enjeu de formation Recherche par zone ou champ
  • 31. QUELS PARCOURS DE FORMATION METTRE EN ŒUVRE ?
  • 32. SAVOIRS NECESSAIRES POUR LA MAÎTRISE DE LA RI Vassilia MARGARIA-PENA
  • 33. • Les didacticiens de l’information préconisent d’élargir les formations documentaires aux démarches intellectuelles et aux connaissances qui sous-tendent ces techniques. (JL Charbonnier) • Les professeures documentalistes sont devenus des intervenants incontournables dans la formation des élèves aux différentes étapes de la RI. (F. Chapron ; M. Frisch) • Pour former les élèves à l’expression du besoin d’information, il existe différentes techniques, méthodes et outils : questionnement quintillien, cartes conceptuelles, vocabulaires contrôlés… (Y. Maury & V. Liquète)
  • 34. Les professeurs documentalistes et les apprentissages info- documentaires : enquête réalisée par la FADBEN en 2013
  • 35. Le 3QOCP : une technique non exempte de difficultés pour les élèves • « Ce questionnaire révèle souvent aux élèves l’ampleur de leur méconnaissance, l’étendue de la tâche à accomplir et ne favorise pas la motivation. Son découpage introduit parfois de la distraction. Peut être est-il intéressant de le réserver pour une étape ultérieure de la recherche ? » (RABAT, 2008) • Un risque d'enfermement dans le questionnement. • Une tendance à vouloir formuler des réponses dès cette étape. • Une méthode pas toujours opérante pour faire émerger des mots clés et permettre leur réinvestissement dans la requête. • Un lien difficile entre les mots clés trouvés grâce au 3QOCP et la saisie d’une requête. Résultats de notre observation
  • 36. Les « concepts map » et « mind map » : des outils efficaces sur le plan cognitif De fortes convergences, en particulier entre « concept map » / thésaurus : représentation hiérarchique entre des concepts, relations entre les termes. Une différence notable : elles représentent des connaissances individuelles, mouvantes et sans contrôle du vocabulaire. BUZAN Tony. Une tête bien faite. Eyrolles, 2011 NOVAK JD et CANAS AJ. The theory underlying concept maps and how to construct and use them. 2008.
  • 37. Le thésaurus : une aide pour formaliser son besoin d’information et construire des requêtes pertinentes Le thésaurus : un outil «d’acquisition de vocabulaire et d’activation de la pensée » (SAADANI et BERTRAND-GASTALDY, 2000) • Intérêt pédagogique des « graphes conceptuels » à valeur heuristique • Accroissement de la flexibilité lexicale Copie d’écran de Motbis 2014. Environnement sémantique du descripteur « liberté de pensée ». Consulté en ligne sur : http://www.cndp.fr/thesaurus-motbis
  • 38. Question ? Quel est l’intérêt des langages documentaires du point de vue pédagogique : est-ce que la formation à la manipulation du thésaurus apporte une réelle plus-value dans les situations de RI, permet-elle ou non d'améliorer les capacités à exprimer son besoin d'information et à formuler des requêtes efficaces ? Résultats : phase de mobilisation des idées 1. Les atouts du thésaurus • L’exploration des environnements sémantiques • L’enrichissement du lexique 2. Les limites du thésaurus • Une représentation graphique pas assez engageante • Le risque de dérive sémantique
  • 39. Question ? Quel est l’intérêt des langages documentaires du point de vue pédagogique : est-ce que la formation à la manipulation du thésaurus apporte une réelle plus-value dans les situations de RI, permet-elle ou non d'améliorer les capacités à exprimer son besoin d'information et à formuler des requêtes efficaces ? Résultats : phase de construction des questions 1. L’atout du thésaurus : un outil qui contraint à utiliser un vocabulaire normalisé, commun entre l’utilisateur et l’indexeur. 2. Les limites du thésaurus • Les problèmes de correspondance entre LN et LD • Le risque de dérive sémantique • La maîtrise insuffisante de l’interrogation dans l’interface.
  • 40. 1. La technique du 3QOCP est plus difficile à utiliser par les élèves que ne le pensent la majorité des professeurs documentalistes. 2. Le thésaurus n’est pas plus difficile à utiliser que le 3QOCP contrairement à ce que pense la majorité des professeurs documentalistes. 3. Ce qui semble déterminant pour rendre l'outil accessible : le nombre d’heures consacrées à la formation. Pour 75 % des personnes qui ont mené des séances de 3 heures ou plus, ces séances ont été utiles aux élèves Conclusion 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% Utile Peu utile NSP Evaluation de l'utilité des séances en fonction du nombre d'heures passées 3 heures 2 heures 1 heure
  • 41. Quelle progression des apprentissages du collège au lycée ? Vassilia MARGARIA-PENA
  • 42. Actuellement : Seules 20% des professeures documentalistes formeraient à l’utilisation du thésaurus, dans une perspective d’apprentissage de la démarche de questionnement du sujet. Plusieurs freins : • Les lacunes de la formation ; • Le manque de temps ; • Les choix opérés par les éditeurs de logiciels documentaires ; • Les insuffisances des outils documentaires utilisés.
  • 43. Dans les Instructions Officielles • Dès la 6ème : les concepts qui fondent le fonctionnement d’un thésaurus abordés dans les programmes scolaires de français. « Mise en réseau de mots (groupements par champ lexical et par champ sémantique) et maitrise de leur classement par degré d’intensité et de généralité » « Analyse du sens des mots : polysémie et synonymie, catégorisations (termes génériques/termes spécifiques), (…) » (Conseil Supérieur des Programmes. Projets de programmes pour les cycles 2, 3, 4. Septembre 2015) • A partir de la 4ème-3ème, parfois, dès la 5ème : l'étude du thésaurus, aux côtés d’autres outils et méthodes, préconisée dans les progressions des apprentissages info- documentaires.
  • 44. Dans les pratiques des professeures documentalistes • Une utilisation du thésaurus plus fréquente en 6ème • En 5ème et 4ème : très peu de formation. • En 3ème : une utilisation plus fréquente • Au lycée : une utilisation plus répandue (2nd et 1ère). (Enquête FADBEN, 2013). Nécessité de construire une progression où l’utilisation du thésaurus gagnerait à (re)trouver toute sa place aux côtés d’autres technologies intellectuelles.
  • 45. Quel parcours de formation mettre en œuvre du lycée au supérieur ? Noël UGUEN
  • 46. Le rôle du document de collecte • Un outil « réflexif » qui permet de partir des pratiques des élèves et de les former à l’évaluation de l’information • En accompagnement personnalisé en 2nde, analyser les résultats de l’activité de collecte : • Collecter des documents sur un sujet choisi, analyser ensuite la source des documents • pour former à l’évaluation systématique de l’information • Une approche de type « portfolio d’apprentissage » en TPE • Mise en place d’une stratégie de recherche proche de la veille informationnelle
  • 47. Réhabiliter l’art du brouillon en AP 2de
  • 48. Collecter pour construire la notion de source A partir du copié/collé, faire repérer et surligner des mots-clés Puis construire progressivement des savoirs sur des notions clés : auteur, source, adresse, citation, référence Partir des erreurs dans le choix d’image (induites par l’usage de Google images) pour faire comprendre : -la notion de contexte de publication de l’image - et le mécanisme d’indexation du moteur
  • 49. Collecter pour contextualiser un document La liste de résultats du moteur donne le lien direct vers un document PDF sans mention de source L’analyse du document de collecte permet d’interroger le contexte de publication : voici le même document « contextualisé » sur le site Zone littéraire
  • 50. Collecter pour enquêter, vérifier l’autorité Histoiredelart.net : un site populaire mais sans éditeur, sans mention de source : quels critères pour établir sa fiabilité et sa qualité ? Il est cité par deux sources fiables -Le site RGWEB - le site Zone littéraire d’une enseignante
  • 51. Collecter pour construire « après coup » sa carte des sources Le besoin d’information se précise au fur et à mesure que l’élève sélectionne des types de sources fiables (encyclopédies, sites de musées, site d’experts…) Ce processus aboutit à la mise en place d’une stratégie de recherche qui peut s’écrire sous forme de carte mentale
  • 52. TPE et évaluation de l’information • Démarche prescrite : • Un contrat de lecture et d’évaluation de l’information • Démarche organisée • Un document de collecte structuré • Démarche encadrée • Un document de collecte qui sert de base à des évaluations (dialogues, suivi en ligne…)
  • 53. Démarche prescrite : le contrat de lecture 53
  • 54. Démarche organisée Le choix d’un outil en ligne – Scoopit- pour faciliter la collecte systématique des sources (après expérimentation des limites du traitement de textes par le passé) Les élèves apprennent à qualifier les sources. Leur commentaire publié sur Scoop it permet de dialoguer avec eux sur leurs critères d’évaluation pendant le cours
  • 55. Démarche encadrée L’évaluation est effectuée en présentiel et à distance : le document de collecte reflète les apprentissages progressifs des élèves
  • 56. De l’évaluation à la reformulation du besoin d’information • Le besoin d‘information s’affine progressivement • Le travail systématique de collecte et d’évaluation des sources permet une démarche réflexive. L’élève se demande alors : • De quel type de discours ou de données ai-je besoin pour argumenter? • Dans quelle source puis-je trouver ce type d’information ? • La démarche d’évaluation devient la composante d’une une stratégie personnelle de recherche d’arguments, au- delà d’une prescription scolaire 56
  • 57. Les points de vigilance • Résistance des élèves tant qu’ils n’ont pas intégré une « conception stratégique » de leur besoin d’information (de quel type d’arguments/ de sources ai-je besoin?) • Nécessité d’un dialogue et d’un accompagnement régulier : évaluation formative • Importance cruciale de la posture pédagogique du professeur- documentaliste, au-delà du signalement de ressources • Nécessité d’une prise en compte du travail d’évaluation de l’information dans la note portant sur le parcours de réalisation du TPE
  • 58. De la recherche à la stratégie de veille Source : Richard PeiranoSource : P Duplessis La formation à la collecte et à l’évaluation de l’information au lycée prépare les élèves à la maîtrise de la démarche de veille en BTS
  • 59. Cartographier pour piloter 59 • Le pilotage de la recherche d’information passe par la rédaction d’un document réflexif comme une carte mentale qui formalise et circonscrit le besoin d’information
  • 60. BILAN • Vers la légitimation d’un parcours de formation à la culture de l’information : • De la prise de référence exacte de la source (en niveau 2nde) • A l’évaluation de l’autorité, de la fiabilité et de la qualité de la source (en niveau1ère) • Vers la formation à la veille informationnelle (en niveau BTS) • Importance des écrits intermédiaires (documents de collecte, cartes mentales…) • pour construire une stratégie de recherche d’information (cartographie des types de sources recherchées, usage critique des outils de recherche) • pour construire de manière réflexive et dialogique des savoirs sur la circulation et la contextualisation des documents
  • 62. Réinterroger le statut du « document de collecte » Noël UGUEN
  • 63. Critique du document de collecte • Ce n’est pas une simple méthode • Les écrits intermédiaires (documents de collecte/cartes mentales) sont les pivots pour une analyse réflexive de l’activité • Le document de collecte est le lieu où s’apprend de manière réflexive et dialogique l’évaluation de l’information • La carte des sources est un exemple d’écrit intermédiaire structurant le pilotage du besoin d’information • Les savoirs à enseigner portent aussi sur l’indexation, la circulation et la contextualisation des documents. • Voir les résultats de l’enquête Fadben (2015) des connaissances en information-documentation des élèves du secondaire : pistes pédagogiques sur la notion d’indexation, p 159 http://fadben.asso.fr/2015_05_21_synthese_enquete_web/co/synthese_enquete_web.html
  • 64. Quel document de collecte ? 64 La notion d’architexte** d’Yves Jeanneret permet de sérier les formes et formats d’écriture des outils en ligne : selon les objectifs pédagogiques choisis, on privilégiera certaines modalités éditoriales et certaines opérations d’indexation/annotation dans le document de collecte Essai de grille de comparaison des formes d’annotation et d’indexation ** Valérie Jeanne-Perrier. « Publier sur internet : illustration de la notion d’architexte ». L’Ecole numérique n°7, mars 2011
  • 65. Le document de collecte : un objet translittératique ? 65
  • 66. Un front de recherche sur l’annotation et l’indexation • Didactique des langues et didactique des lettres ** • Rôle des écrits intermédiaires / écrits réflexifs dans l’apprentissage • Rôle du portfolio d’apprentissage (voir l’expérimentation menée au Lycée pilote du Futuroscope) • Didactiques infodocumentaire et professionnelle *** • Détourer les savoirs savants sur l’indexation et les architextes (Yves Jeanneret, Valérie Jeanne-Perrier…) • Entrée par les situations (investigation, controverse…) 66 ** Jean-Charles Chabanne, Dominique Bucheton. « Parler et écrire pour penser, apprendre et se construire. L'écrit et l'oral réflexifs ». PUF, 2002 *** Agnes Montaine; «Gradation, progression des apprentissages quelques questions dans une perspective curriculaire autour de l’exemple du document technique » séminaire 2009 du Grcdi http://culturedel.info/grcdi/wp-content/uploads/2008/06/texte_seminairegrcdi-2009_amontaigne.doc
  • 67. (Re-)mettre en évidence l’intérêt des thésaurus Vassilia MARGARIA-PENA
  • 68. Intérêts de l’étude Au final, cette étude a permis de : • Croiser le regard des professionnels sur leurs outils documentaires et leurs pratiques pédagogiques avec les pratiques et les compétences des élèves. • Révéler le gaspillage des compétences professionnelles : tâche d’indexation avec thésaurus / usagers non formés qui ne peuvent en tirer bénéfice. • (Re-)mettre en évidence l’intérêt des thésaurus tant du point de vue de l’usage que de l’apprentissage. • Apporter des pistes pour la construction de formations à l’expression du besoin d’information.
  • 69. Prolongements à envisager Cette recherche mériterait d’être poursuivie pour : 1. Confirmer les résultats, en menant des observations sur d’autres terrains. 2. Approfondir les résultats en se tournant vers les différents acteurs : - Les concepteurs des outils documentaires (logiciels de recherche et langages documentaires) ; - Les didacticiens de l’information ; - Les professeurs documentalistes nouvellement recrutés et de leurs formateurs ; - Les professeurs documentalistes qui ont déjà eu l’occasion de construire des formations ambitieuses sur ces thématiques ; - Les élèves qui ont pu en bénéficier.
  • 70. Merci pour votre attention Des questions ? Contacts : vassilia.margaria@gmail.com / noel.uguen@orange.fr

Notes de l'éditeur

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  9. 19
  10. 20
  11. 33
  12. 35
  13. 36
  14. 37
  15. 38
  16. 39
  17. 40
  18. 42
  19. 46
  20. 68
  21. 69