Mon totem

Chronique

Cet album d’Yves Jamait débute par un court dialogue entre un accordéon et une guitare électrique, avant que les deux instruments ne se fondent dans la rythmique d’une balade pop lyrique et optimiste (Je crois). À la manière d’un buddy movie tendre et chaleureux, ces deux instruments sont les compagnons de route essentiels de Mon Totem et symbolisent les tendances à la fois modernes et traditionnelles de l’univers de l’artiste dijonnais. Comme le prouve le titre de cette chanson d’ouverture, ainsi que celui de l’album, Yves Jamait a voulu montrer que l’athéisme auquel il est attaché depuis toujours pouvait être compatible avec une certaine foi. La foi en l’amour tout d’abord, avec notamment Dans vos yeux, lettre d’amour écrite par Gaston Couté au début du XXe siècle, et que Jamait chante sur un tango nonchalant. Jamait croit également en l’amitié (Pas les mots, dédiée à Didier Grebot) et à certaines saines révoltes (le féminisme dans Celles). Enfin, cet album est celui du renouvellement, comme le prouve l’absence de sa casquette légendaire sur la pochette. Avant d’entrer en studio, Jamait aurait dit à ses musiciens : « Etonnez-moi. » On a déjà évoqué le tango, mais il faut rajouter à la liste le reggae (Les Mêmes), le rock’n’roll (Mon Totem) ou encore la valse nostalgique (Dès l’aube). Surprendre en douceur et parler de thèmes profonds avec légèreté… Tel est le credo d’Yves Jamait pour cet album délicieux. ©Nicolas Magenham/Qobuz