Ultraglide In Black

Chronique

Lorsque l’on est musicien et que l’on vient de Détroit, on porte forcément sur ses épaules le poids de l’histoire entre la Motown des années 1960 et le rock, des Stooges au MC5, des années 1970. Avec un tel patrimoine, la Motor City inspire. Ce disque lui rend un vibrant hommage.

Les Dirtbombs et surtout leur leader Mick Collins se sont demandés "Comment faire se rencontrer ces deux périodes glorieuses sans tomber dans le massacre orchestré ?" Et ils ont trouvé la réponse : En osant faire un album de reprises. Raw Power. Qui l'eut cru ?

Pour accompagner les guitares saturées, désaccordées, les chœurs irrévérencieux et fiers trahissant l’esprit punk de ces Dirtbombs, ils ont des basses qui ronflent, qui groovent, qui dansent et font danser autant que la soul, la black music des versions originales.

Et il faut l’avouer, ces versions rock crasse de titres emblématiques de l’âge d’or de la Motown telles que « If You Can Want » (de Smokey Robinson & the Miracles), « Livin’ For The City » (la rencontre improbable des Stooges avec Stevie Wonder !), « Got To Give It Up » (de Marvin Gaye) ont de quoi laisser pantois. Le pari est réussi.

Certes, ces chansons ne satisferont jamais les puristes amateurs de soul, mais elles ravirent ceux qui se réjouirent, à l’aube des années 2000, de l’arrivée d’une nouvelle vague garage rock venue de Detroit à laquelle les Dirtbombs furent associés avec leurs collègues des White Stripes et des Von Bondies.



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