HOPECORE

Chronique

Christine and The Queens n’en finit plus de se réinventer. Celui qui s’appelle désormais Rahim C Redcar sort un album baroque, conçu pour les clubs. « Hopecore a été créé avec des larmes, du sang, et surtout une foi inébranlable dans l’expression brute et pure de l’âme. Un appel de la chair, une prière pour la justice et la liberté » : c’est en ces termes édifiants que Rahim évoque cet album qu’il qualifie également de « prophétique et sauvage ». Dans la bouche de Rahim, le terme prophétique peut être pris comme un synonyme d’avant-gardiste et inventif. Mais tout en recherchant l’audace et l'expérimentation, il puise aussi dans le passé de la pop. C’est ainsi que ELEVATE pourra évoquer à certains la période Erotica de Madonna. De manière plus générale, la musique s’inscrit dans une esthétique vintage, où le synthétiseur Jupiter-6 de Roland et des effets comme le delay ont la part belle. Et comme toujours chez Rahim, l’émotion (dans tout ce qu’elle a de plus physique) est également palpable au sein de morceaux ultra-dansants comme Red Birdman Emergency et Deep Holes. Hopecare, c’est aussi et enfin un album qui s’inscrit dans une œuvre pharaonique, un opéra pop dont le prologue s’intitulait Redcar les adorables étoiles, sorti en 2022. En cela un morceau comme OPERA – I UNDERSTAND, avec ses envolées pianistiques, ses nappes de synthé déchirantes et ses chœurs convulsifs, reflète l’ambition de ce projet hors-norme. ©Nicolas Magenham/Qobuz