Yaser Mounir and Youssef Moflih: Bstract
Yaser Mounir and Youssef Moflih: Bstract
Yaser Mounir and Youssef Moflih: Bstract
1
Doctorant, Université Hassan II-Casablanca, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Département de
science de gestion, Laboratoire de Recherche sur la Nouvelle Economie et Développement LARNED, Ain Sebaâ, Casablanca,
Maroc
2
Directeur Professeur, Université Hassan II-Casablanca, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Laboratoire
de Recherche sur la Nouvelle Economie et Développement LARNED, Ain Sebaâ, Casablanca, Maroc
Copyright © 2018 ISSR Journals. This is an open access article distributed under the Creative Commons Attribution License,
which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
ABSTRACT: The concept of corporate social responsibility (CSR) has a long and varied history associated with the evolution of
the concept and the definition of corporate social responsibility (CSR). on the other hand, although it is possible to see CSR
fingerprints around the world, formal writings have been most evident in the united states, where a considerable number of
publications have accumulated. this movement of corporate social responsibility began in the 1950s in the United States before
it appeared in Europe in the 1990s. indeed, from the appearance of the book «Social Responsibilities of the Businessman (SRB)
» of Howard R. Bowen who is identified as the founding father of the concept of corporate social responsibility, different
definitions have been written in relation to this concept, and to this day no definition seems to have the consent around the
world to achieve universal thinking. our objective through this document is to highlight the conceptual evolution of corporate
social responsibility and we also present the various most widely used definitions that are exhaustive in nature.
RESUME: Le concept de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) a une histoire longue et variée associée à l'évolution du
concept et à la définition de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Par ailleurs, bien qu'il soit possible de voir les
empreintes de la RSE dans le monde, les écrits formels ont été les plus évidents aux États-Unis, où un nombre considérable de
publications s'est accumulé. Ce mouvement de la responsabilité sociétale des entreprises a connu naissance dès les années
1950 aux Etats-Unis avant qu’il ne soit apparu en Europe lors des années 1990. En effet à partir de l’apparition de de l’ouvrage
« Social Responsibilities of the Businessman (SRB) » de Howard R. Bowen qui est identifié comme le père fondateur de la notion
de Responsabilité Sociale de l’entreprise, différentes définitions ont été rédigées par rapport à ce concept, et à ce jour aucune
définition ne semble avoir le consentement dans le monde entier pour aboutir à une pensée universelle. Notre objectif à
travers ce document est de mettre en évidence l'évolution conceptuel de la responsabilité sociétale des entreprises et nous
présentons également les différentes définitions les plus largement utilisées qui sont de caractère exhaustif.
1 INTRODUCTION
La responsabilité sociétale des entreprises a créé un intérêt progressif aussi bien dans le monde économique que dans le
monde académique. Les multinationales et les entreprises cotées en bourse investissent massivement dans la RSE, ce qui
facilite la propagation du concept autour du monde des affaires, ainsi que les communiqués de presse, les ouvrages
professionnels, les sites internet, ou même les associations qui y sont attachés. Les débats, les expérimentations et les cas qui
en sont issus font l’objet de nombreuses publications et de différentes définitions [1].
Pour éclaircir ce propos, la base de données Google Scholar affiche 1 860 000 résultats lorsqu’une recherche avec les mots-
clés « corporate social responsibility» est lancée, 70 300 avec les mots-clés «responsabilité sociale des organisations», 66 300
avec les mots-clés «responsabilité sociale de l’entreprise», 23 700 avec les mots-clés «responsabilité sociétale des
organisations» et enfin, 22 500 résultats avec les mots-clés «responsabilité sociétale des entreprises»
Cette confusion est dû principalement à la traduction anglo-américaine du terme « Corporate Social Responsibility ».
L’expression française, Responsabilité Sociale des Entreprises, peut omettre les formalités du concept en matière
d'engagement sociétale et laisser croire qu’il s’agit seulement de la dimension sociale de la responsabilité de l’entreprise. Une
telle formule exclut l’engagement de l’entreprise à l'égard de de la société et du territoire dans lequel elle pratique ses activités.
C’est pourquoi, un nombre important de chercheurs font appel au terme ‘’ Sociétal ‘’ en vue d’assigner une dimension
beaucoup plus large et éviter ainsi toute sorte de confusion [2].
La notion de responsabilité sociale des entreprises (RSE) a une longue histoire liée à la façon dont cela influence le
comportement des entreprises. Pour comprendre l’effet de la RSE sur le comportement des organisations, il est donc
nécessaire de comprendre son développement.
En 1950, l'accent a été mis sur la responsabilité des entreprises envers la société et sur le bien de la société. Durant cette
période, dans le monde de la littérature scientifique et commerciale, en particulier aux États-Unis, les problèmes de
l’entreprises et de la société sont consacrés à de nombreux documents de recherche informatifs qui offrent des concepts
associés à la responsabilité sociale. Parmi eux se trouvaient les plus populaires qui sont liés aux définitions de "la responsabilité
sociale des entreprises", "Corporate Social Performance", "intégrité sociale d'entreprise".
Dans les années 1970, les chefs d'entreprise travaillent en matière de responsabilité sociale, tandis qu'en 1980, les intérêts
commerciaux et sociaux de l'entreprise se sont rapprochés et sont devenus plus réactifs pour leurs membres, cette série a
poursuivi le concept d ‘ « éthique des affaires », de « philanthropie d’entreprise », de « politique sociale d’entreprise » et de «
gestion des parties prenantes ». Dans les années 1990, l'idée de RSE est devenue presque universellement acceptée, la RSE a
également été associée à la littérature sur la stratégie. Finalement au début du XXIe siècle, la RSE est devenue une question
stratégique importante. Les théories du « développement durable », de la « citoyenneté d’entreprise », de la « durabilité
d'entreprise », « réputation d’entreprise » et « investissement socialement responsable », « Corporate Social Reporting », et
d'autres conception sont apparus. [26], [25]
La conceptualisation de la RSE a connu plusieurs évolutions. En effet pour comprendre l'évolution et l'ancrage actuel du
concept dans l’activité économique, le XXe siècle est découpé en plusieurs périodes et a connu plusieurs tentatives de
définitions prônant sa construction conceptuelle et théorique [26], [25].
Renvoie essentiellement sur les bonnes actions que doivent tenir les directeurs et en même temps, les hommes d’affaires
[3] [4] à travers des comportements responsables sous l'influence du catholicisme social et du mouvement paternaliste. Ce
mouvement de nouveau comportement, promouvoir l’évolution du profil du dirigeant, qui change du statut de propriétaire
d’entreprise à celui d’employé diplômé face à de nouvelles problématiques en termes déontologique [5].
Au cours du XIX siècle et pendant la deuxième révolution industrielle [3], [6], [4] ces débats s'accroissent en parallèle des
pratiques de philanthropie et de paternalisme d’entreprise. Par ces actions, les patrons contribuent à combler les déficiences
étatiques en s’engagent dans le logement, l’éducation, la santé ou les loisirs de leurs ouvriers et de leurs familles. Dans cette
perspective, la responsabilité sociale ne s’applique pas forcement sur l’entreprise mais plutôt sur la figure du patron ou du
capitaine de l’industrie [6]. La responsabilité sociale s'appuie sur la notion religieuse, qui retourne à l’idée de gestion en bon
père de famille, c’est-à-dire l’importance, pour le propriétaire, d’agir en prenant en considération l’intérêt de la communauté.
3.1.2 ANNEES 1950-1980 : L’AUGMENTATION DE LA POPULARITE DES VOLETS ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA RSE A DES FINS UTILITARISTES
Cette phase s’est caractérisée par la considération de la RSE comme étant un mécanisme qui permet l’amélioration et le
développement de la qualité de vis des individus, et de solliciter les entreprises de réfléchir non uniquement à leurs bénéfices
mais également à leurs employés, clients, et à la communauté de façon générale [7], contrairement au courant de pensée plus
concentré sur la maximisation du profit [8].
Dans le même principe, l’ouvrage théorique fondateur de Howard R. Bowen, publie en 1953 « Social Responsibilities of the
Businessman », il est le premier à adopter le terme « Corporate Social Responsibility » appeler par la suite « responsabilité
sociale de l’entreprise » qui affirme que « la prise en compte volontaire d’une responsabilité sociale de l’homme d’affaires
peut, ou pourrait être, un moyen opérationnel pour résoudre des problèmes économiques et à atteindre de manière plus
globale les objectifs économiques fixés » Selon Bowen cette doctrine est importante, il est obligatoire que cette idée soit
strictement agréée par les décisionnaires qui définissent des stratégies afin de développer l'articulation entre les
comportements des individus et les résultats sociétaux et garantir des pratiques convenables avec les objectifs de la
communauté en général [3].
Dans le champ académique, les études et les recherches qui visent à assembler la RSE à la performance financière sont de
plus en plus multiples (Lee, 2008) [9], les chercheurs du sphère Business and Society cherchent à entretenir leur position, et
les cultures d’entreprise dites « éthiques » s'accroissent considérablement [7].
À cette époque la RSE se confirme comme étant un moyen de prendre en charge les effets externes négatifs de l’entreprise
ou de l’organisation [10], et inclut dans cette sphère l’investissement dans le bien-être de la communauté, les relations de
travail, le développement, la création et le maintien de l’emploi, la protection et la préservation de l’environnement et la
performance financière (Khoury1999). Cette période devient celle de la citoyenneté d’entreprise [7], de la durabilité et de
l’écodéveloppement, et les notions connexes prend alors de l’ampleur et font leur apparition : éthique des affaires, gestion
des parties prenantes, etc. [11]. Pendant cette vague un nouveau courant a vu le jour appeler « stratégique utilitariste » est
basé sur le concept qu’un comportement responsable procure et améliore les performances économiques de l’entreprise.
Cette conception stratégique qui se polarise autour de l’intérêt du comportement socialement responsable de l'entreprise,
met l'emphase sur l’idée qu’un bon comportement social doit contribuer à sa performance économique ; autrement dit,
l’accomplissement d’objectifs sociétaux ou sociaux doit lui servir un avantage compétitif en matière de retour financier sur
l’investissement social, alors que toute stratégie sociale nécessitera donc de passer par un calcul de coûts/avantages [12].
Durant cette période, un intérêt croissant s'est manifesté de la part des chercheurs en Business & Society, de quoi Le champ
sociale est articulé au champ économique vu que la finalité primordiale de la RSE est d’améliorer la qualité de vie des individus
aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise, tout en garantissant les profits et les intérêts de cette dernière [13].
Dès le début des années 2000, la RSE s'intéresse et soutenir le bien universel de la société par l’intégration des pratiques
sociales, économiques, sociétales et environnementales dans les opérations commerciales et dans l'attachement avec
l’ensembles des parties prenantes [14]. La RSE devient donc l’ensemble des préoccupations et des comportements adopter
par les entreprises à l’égard du capital humain, les relations avec les parties prenantes, l’environnement dans lequel leurs
activités sont intégrées, l’Etat, et de la communauté générale [15].
Cette conception souligne l’importance pour l’entreprise de collaborer intensivement à la gouvernance de la communauté
(Matten 2003) et contribuer activement au bien commun : La citoyenneté d’entreprise est considérée comme le résultat final
de l'accroissement de définitions de la RSE [16].
Selon le livre vert publié en 2001 par la commission européenne sous le titre « Promouvoir un cadre européen pour la RSE
» qui vise à réunir les avis sur la responsabilité sociale des entreprises à l'échelle national, européen et international, définissait
le concept de la RSE comme « l'intégration volontaire des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs
activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes », Être socialement responsable signifie non seulement
satisfaire pleinement aux obligations juridiques applicables, mais aussi aller au-delà et investir « davantage » dans le capital
humain, l'environnement et les relations avec les parties prenantes,1 tout en ajoutant les concepts de responsabilité sociale
interne et externe.
De cette façon, il distingue les relations entre l’entreprise et ses employés d’un côté, et la protection de l’environnement,
les relations avec les Partenaires commerciaux, fournisseurs et consommateurs, les Communautés locales et les autorités
publiques d’un autre côté. L’investissement dans des pratiques commerciales socialement et écologiquement responsable
conduisant au-delà que le respect de la législation, et les entreprises sont de plus en plus conscientes qu'un bon comportement
responsable s’interprète par un succès commerciale durable et pouvaient accroître leur compétitivité. Le respect et
l’application de règles sociales dépasse les exigences légales fondamentales, par exemple en matière de la formation, les
circonstances de travail ou de relation entre l’administration et les employés, peut de même avoir des retombées éventuelles
favorables directes sur la productivité et l'activité industrielle et commerciale.
Quant à l’ISO (International Organisation for Standardisation), organisation chargée de définir les standards internationaux
qui régissent le commerce des entreprises, et qui donne aux organisations les lignes directrices de la responsabilité sociétale à
l'échelle internationale et de la rendre applicable à tout type d'organisation, qu'il s'agisse des entreprises, des collectivités
locales ou encore des ONG. ISO s’est également penchée sur la définition de la RSE comme « la responsabilité d’une
organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et ses activités sur la société et sur l’environnement , qui se traduise par un
comportement éthique et transparent qui contribue au développement durable, y compris la santé et le bien-être de la société
et prendre en compte toutes les attentes des parties prenantes1, et le respect des lois en vigueur qui est en accord avec les
normes internationales de comportement ; et qui est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses
relations »2.
Dans le cadre du Pacte Mondial des Nations unies en juillet 2000. Fondé sur le volontariat des entreprises qui y adhèrent à
adopter une stratégie responsable dans le cadre d’une mondialisation plus humaine. L’ONU considère la RSE comme
l’ensemble de pratiques volontaires visant l’harmonisation des activités et des stratégies des entreprises et des organisations
du monde entier, sur la base de « dix principes universels relatifs aux droits de l’Homme, aux normes du travail, à
l’environnement et la lutte contre la corruption »3.
Le réseau mondial BSR (Business for Social Responsibility) (2003) définit la RSE comme « l’ensemble des pratiques qui
respectent les valeurs éthiques, les personnes, les communautés et l'environnement naturel ». Ainsi, la RSE est considérée
comme un ensemble de stratégies, politiques et programmes qui sont intégrés dans les opérations commerciales, les chaînes
d'approvisionnement et les processus décisionnels dans toute l'entreprise et partout où elle exerce ses activités, partant elle
1 http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX:52001DC0366
2 https://www.unglobalcompact.org/Languages/french/francais1.html
3 www.un.org/french/globalcompact
peut faciliter la réussite commerciale tout en permettant d’honorer des valeurs éthiques respectueuses des personnes, de la
société et de l’environnement4.
De son côté, IBLF (L’International Business Leaders Forum, organisation indépendante composée de 150 multinationales).
Elle avance que La RSE est l’ensemble de pratiques transparentes basées sur des principes et valeurs éthiques et de respect
pour le personnel, la communauté et l’environnement, et tous ceux qui contribuent au succès et au développement de
l’entreprise durablement5.
Le World Business Council for Sustainable Development (Le Conseil mondial des entreprises pour le développement
(WBCSD), association d’entreprises internationales, Définit la RSE comme étant « l’engagement des organisations à contribuer
au développement économique durable et à adopter des comportements éthiques afin d’améliorer la qualité de vie des
employés, leurs familles, la communauté locale et la société dans son ensemble. » (WBCSD, 1999)6.
Quant au CBSR (Canadian Business for Social Responsibility), indique que « la RSE est l’engagement des entreprises à agir
au cœur d’un lieu de continuité sociale, économique et environnementale tout en garantissant les intérêts de ses participants.
Ces derniers englobent les clients, les fournisseurs, les propriétaires, les employés, les associés, les communautés locales,
l’environnement et la société au sens large ». Mais également a souligné que la « responsabilité sociale va au-delà des bonnes
pratiques telles que le volontariat et la philanthropie »7.
Une des autres définitions est celle composer par Carroll qui a proposé l'interprétation de la RSE, signifie « les attentes
économiques, juridiques, éthiques et discrétionnaires pertinentes de la Société pendant cette période » [17]. D’après Carroll,
le fait de réaliser un bénéfice et le fait de respecter la loi sont deux modalités principales pour comprendre l’attachement d’une
entreprise à l’éthique et à la société dans laquelle elle opère. Ce dernier définit la responsabilité sociale comme étant une
manière de gérer l’entreprise « de telle façon qu’elle soit profitable économiquement, qu’elle respecte la loi et qu’elle respecte
l’éthique ». La RSE, en termes de Carroll, sont les attentes du public pour une organisation particulière dans quatre domaines
différents : économique, juridique, éthique, philanthropique. » [18].
Davis et R. Blomström [19] ont défini l'orientation de la RSE comme «la responsabilité des décideurs, de prendre des
mesures qui non seulement répondent à leurs propres intérêts, mais aussi à la protection et à l'amélioration de la richesse
publique ». Ainsi que en Analysant les travaux de nombreuses entreprises, K. Davis [19] et d'autres chercheurs ont constaté
que la responsabilité sociale contribue au développement et à la valorisation des entreprises et inversement, l'évitement de la
responsabilité sociale réduit les opportunités économiques des entreprises. Cela confirmera qu'à long terme, ceux qui
n'utilisent pas le pouvoir disponible dans une direction que la société considère comme responsable, ont régulièrement perdu
ce pouvoir. Le début des années 90 du siècle dernier a montré que la préservation du concept de responsabilité sociale des
entreprises était « le noyau » de la transformation progressive dans un cadre thématique alternatif
McGuire [20], a souligné que « la société a non seulement des obligations économiques et juridiques, mais est aussi une
certaine responsabilité sociale qui va au-delà d'eux ».
4 http://www.bsr.org/BSRResources/IssueBriefDetail.cfm?DocumentID=48809
5 http://www.iblfglobal.org/
6 http://www.wbcsd.org
7 http://strategis.ic.gc.ca/epic/site/csr-rse.nsf/fr/h_rs00095f.html
Finalement, on peut déduire que à travers l’ensemble de définitions, il règne deux approches différentes. La première
approche marque que l’engagement sociétal conduit au-delà de la responsabilité légale économique ou environnementale.
Cela sous-entend que l’entreprise à travers l’ensemble de ses pratiques mises en place en termes de RSE doit également
répondre à d’autres responsabilités et prendre en considération des problèmes qui vont au-delà de ses obligations à l’égard
de la société.
Alors que, Dans une autre perspective d’un deuxième courant de pensée, l'accent mis actuellement sur l'aspect volontaire
de l’entreprises à pratiquer sa responsabilité sociale par le fait d’être bénéfique pour elle-même et pour autrui à travers son
intervention dans les problèmes sociaux, avoir des retombées économiquement positives sur la société et mieux respecter
l’environnement. Dans un autre côté, il prévaut une nouvelle conception connue par Triple Bottom Line qui se caractérise par
l’évaluation de la performance de l’entreprise à travers trois axes ; la recherche de profits et le respect des règles
environnementales et sociales [21] [2] :
Social : conséquences sociales de l’activité de l’entreprise pour l’ensemble de ses parties prenantes par de bonnes
pratiques (People) ;
Environnemental : la convenance entre l’activité de l’entreprise et la préservation des écosystèmes, tout en
adoptant une stratégie écologiquement durable qui respecte l’environnement et la prévention de la pollution
(Planet) ;
Économique : Un facteur majeur à prendre en considération par les organisations. (Profit).
5 LE MODELE DE CAROLL
Actuellement le modèle de Carroll (1979) [17] de la RSE, Il peut être accepté comme l’une des références surtout les plus
mentionner pour définir la RSE, par le fait de préciser les quatre dimensions économique, légale, éthique et philanthropique
de la RSE. Cependant, on trouve bien des auteurs, ont présenté de différents modèles pour appréhender cette notion, comme
Wood (1991), Wartick et Cochran (1985) et Carroll (1991) [18], [23] au nombre de ces modèles, la pyramide de Carroll (1991)
[18] est celui qui a été utilisé davantage pour appréhender ce concept (Jamali, 2008 ; Schwartz et Carroll, 2003) [22].
De plus, Carroll avance que son modèle est près de la conception représentée par Milton Friedman qui souligne que
l’entreprise a des responsabilités purement économiques, et que les actions sociales sont en principe du ressort du
gouvernement et non pas de la juridiction de l’entreprise. La seule responsabilité de l’entreprise est d'augmenter ses profits
[17] [18]. Milton Friedman[24], en particulier, souligne que l'entreprise devrait se concentrer sur la maximisation des profits
est de dégager autant que possible des profits pour les actionnaires, et que les dirigeants qui pratiquent la « RSE », en fait «
volent de l'argent aux propriétaires » et envahissent une zone qui se situe en dehors de leur compétence professionnelle, Ces
derniers sont engagés à l’égard des propriétaires qui les emploient à raison de diriger l’activité à la manière de ceux-ci le
désirent, et de dégager autant que possible des profits pour les actionnaires, et non pas régler les questions de la communauté,
Ainsi, le dirigeant ne peut en aucun cas intervenir ou décider à la place des propriétaires au sujet d’un acte social d’intérêt
général, notamment lorsqu'il s'agit d'une influence des coûts de l'entreprise. Quant à Carroll, « La responsabilité sociale des
entreprises couvre les attentes économiques, légales, éthiques et discrétionnaires que la société a à un moment donné » [17].
La responsabilité économique de Carroll est un devoir fondamental de l'organisation pour exercer ses fonctions sur le
marché. La raison d’être de l’entreprise est la maximisation du profit. Cette dernière a pour mission principale d’assurer la
satisfaction des besoins des clients en leur offrant des produits et des services pour réaliser des profits, afin qu’elle puisse
assurer le paiement de ses employés, fournisseurs, impôts…, et garantir des dividendes pour l’ensembles des actionnaires
associés. En effet c’est dans cette perspective où se trouve la responsabilité primordiale de l’entreprise, alors que si l’entreprise
à des questions de rentabilité, et s’il n’est pas compétitive sur son environnement, certes qu’elle ne va pas intervenir dans des
actions sociales de charité [17], [18].
La responsabilité légale occupe le deuxième étage de la pyramide de la RSE dans le modèle de Carroll [18]. La responsabilité
légale est la nécessité pour l'organisation d'exister en droit et dans le domaine juridique. L’entreprise doit opérer de façon
conforme à la loi, aux attentes du gouvernement et être convenable avec les normes de l’Etat (Matten, 2004). Il s’agit du
respect des règles public, être une entreprise responsable, citoyenne, respectueuse des lois, fournir des biens et services qui
répondent au moins aux exigences légales minimales, et se comporter par respect des règles du jeu [18].
La responsabilité éthique implique la nécessité de corréler les actions des entreprises avec des normes morales spécifiques
à un environnement culturel particulier. Dans ce sens l’entreprise se comporte bénévolement de manière à ce que ces actions
soient convenables avec les attentes de la communauté et les habitudes de la société. Avec ce genre de responsabilité,
l’entreprise doit agir par tout ce qui est jugé bien et correct même si elle n’y a pas d’obligation légales [18].
Selon Carroll, il est important de se comporter de manière conforme aux attentes des mœurs de la société, puis reconnaître
et respecter les règles éthiques nouvelles ou en évolution adoptées par la société, pour qu'une bonne entreprise citoyenne
soit définie comme faisant ce qui est attendu moralement ou éthiquement. Les responsabilités éthiques des entreprises exigent
non seulement le respect du territoire concerné et les traditions culturelles et éthiques, mais aussi la non-action qui va à
l'encontre des normes morales existantes [18].
En dernière représentation de la pyramide de Carroll (1991), c’est les responsabilités philanthropiques. La responsabilité
philanthropique devrait être orientée vers le soutien et le développement de la société et des groupes marginaux individuels
à travers la participation volontaire aux programmes sociaux, Le soutien des œuvres caritatives et l'investissement social. La
philanthropie est un principe qui vise spécialement le bienêtre de l’humanité à travers l’amélioration de l’état des individus
par d’autres individus sans contrepartie ou récompense.
Carroll (1991) considère dans son modèle de la responsabilité sociale qu’il est important d’agir d'une manière compatible
avec les attentes philanthropiques et charitables de la société à travers le soutien des beaux-arts, l’assistance aux
établissements d'enseignement privés et publics et aider volontairement les projets qui améliorent la qualité de vie d'une
communauté. Selon Carroll ces responsabilités sont moins importantes que les trois autres catégories de la responsabilité
sociale mais elles restent désirées par la société.
6 CONCLUSION
En dépit de la présence d'un grand nombre de livres, d’articles scientifiques et de thèses de doctorats qui traitent le sujet
de la RSE, Malgré les nombreux efforts pour aboutir à une définition claire et impartiale de la RSE, le concept reste flou,
controversé et voire même une certaine confusion quant à la façon dont la RSE devrait être définie. La responsabilité sociale/
sociétale des entreprises (RSE) est une notion compliquée à cerner et qui a connu une nouvelle étendue à l'aide de l’évolution
de la mondialisation et le développement du commerce international, cette dernière est généralement favorisée, non
seulement par les directeurs d’entreprises mais aussi par différentes parties prenantes (associations, clients, syndicats,
organismes publics, ONG etc…). À partir du début des années 1950, La RSE est intégrée dans les sciences de gestion avec de
nouvelles constructions, et les recherches en gestion des entreprises ont commencé à donner beaucoup d'intérêt au concept
de la responsabilité sociale des entreprises et ont suggéré un grand nombre de signification et définitions de ce concept. Les
définitions se sont développées dans les années 1960 et se sont étendues dans les années 1970. En 1980, il y avait moins de
nouvelles définitions, plus de recherches empiriques, et les thèmes alternatifs ont commencé à mûrir. Ces thèmes alternatifs
incluent la performance sociale des entreprises (CSP), la théorie des parties prenantes et la théorie de l'éthique des affaires.
Elle règne une histoire impressionnante associée à l'évolution du concept et à la définition de la responsabilité sociétale
des entreprises. Dans cet article, nous mettons en évidence l'évolution du concept de la RSE, et examinons également certaines
des définitions les plus largement utilisées dans le monde entier qui sont de nature exhaustive. Cependant Il n'y a pas de «
définition unique » pour la RSE et, par conséquent, des définitions spécifiques ont évolué en fonction du développement
institutionnel, de la sensibilisation aux questions sociales, environnementales et du comportement organisationnel.
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