Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

COG Congo Rep CP

Download as pdf or txt
Download as pdf or txt
You are on page 1of 10

1

Congo

GÉOGRAPHIE, CLIMAT ET POPULATION


La République du Congo couvre une superficie de 342 000 km2. Elle est située en Afrique
centrale à cheval sur l’équateur entre les latitudes 3°30’ nord et 5° sud, et les longitudes
11° et 18° est. Le pays est limité à l’ouest par le Gabon, au nord-est par le Cameroun,
au nord par la République centrafricaine, à l’est et au sud-est par la République
démocratique du Congo et, enfin, au sud par l’enclave angolaise du Cabinda. La façade
maritime ouverte sur l’océan Atlantique qui borde le territoire congolais au sud-ouest
s’étend sur 120 km. La superficie cultivée (terres arables et cultures permanentes) est
de 240 000 ha, soit 0.7 pour cent du territoire national (tableau 1). Les forêts occupent
environ 58 pour cent du territoire national et les savanes près de 42 pour cent.
Les principaux ensembles naturels qui composent le territoire congolais sont: la
plaine côtière, la chaîne du Mayombe, la plaine du Niari-Nyanga, le massif du Chaillu,

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population
Superficies physiques
Superficie du pays 2002 34 200 000 ha
Superficie cultivée (terres arables et cultures permanentes) 2002 240 000 ha
• en % de la superficie totale du pays 2002 0.7 %
• terres arables (cultures temporaires + prairies et jachères temp.) 2002 190 000 ha
• cultures permanentes 2002 50 000 ha
Population
Population totale 2004 3 818 000 habitants
• dont rurale 2004 46 %
Densité de population 2004 11 habitants/km2
Population active 2004 1 544 000 habitants
• en % de la population totale 2004 40 %
• féminine 2004 43 %
• masculine 2004 57 %
Population active dans le secteur agricole 2004 576 000 habitants
• en % de la population active 2004 37 %
• féminine 2004 60 %
•masculine 2004 40 %
Économie et développement
Produit intérieur brut (PIB) 2003 3 500 millions de $EU/an
• valeur ajoutée du secteur agricole (% du PIB) 2003 6.3 %
• PIB par habitant 2003 917 $EU/an
Indice de développement humain (plus élevé = 1) 2002 0.494
Accès aux sources améliorées d’eau potable
Population totale 2002 46 %
Population urbaine 2002 72 %
Population rurale 2002 17 %
2 L’irrigation en Afrique en chiffres – Enquête AQUASTAT 2005

les plateaux Batéké, la cuvette congolaise et les plateaux du nord-ouest. Le territoire


congolais est dominé par des sols acides qui se répartissent en deux classes principales:
les sols ferralitiques et les sols hydromorphes.
On distingue trois types de climat:
• le climat équatorial dans le nord du pays, caractérisé par une forte humidité et
une pluviosité supérieure à 1 700 mm avec une température moyenne comprise
entre 24°C et 26°C;
• le climat tropical humide dans le sud-ouest, où les précipitations moyennes
annuelles varient entre 1 200 mm dans le sud et 1 700 mm sur les reliefs proches
du Gabon; la température moyenne mensuelle est comprise entre 21°C et
27°C;
• le climat subéquatorial, connu dans les régions des plateaux et de la cuvette, est
intermédiaire entre ces deux précédents; les précipitations moyennes annuelles
y sont de l’ordre de 1 600 mm.
En termes de répartition spatiale, l’ensemble du territoire congolais est bien arrosé
avec des précipitations moyennes annuelles nationales de 1 650 mm. Les valeurs
moyennes annuelles de l’évapotranspiration potentielle oscillent autour de 1 300 mm.
Cette homogénéité s’explique par la constance de la couverture nuageuse et, partant, par
la part du rayonnement diffus dans le rayonnement global. Les conditions climatiques
sont un atout majeur pour le développement de l’agriculture. Globalement elles ne
présentent pas de limites pour la culture des plantes tropicales, bien que les fortes
précipitations gênent le développement de certaines cultures maraîchères telles que la
laitue, l’oseille, la morelle blanche et le chou. En période pluvieuse, ces cultures sont
produites sous serre (en plastique dans les exploitations modernes et en branchages
dans les exploitations paysannes).
La population du Congo est estimée à environ 3.8 millions d’habitants (2004), dont
46 pour cent sont des ruraux. La densité est de 11 habitants/km2 et le taux de croissance
démographique de 2.9 pour cent Environ 46 pour cent de la population ont accès aux
services d’approvisionnement en eau: 72 pour cent en milieu urbain et 17 pour cent en
milieu rural.

ÉCONOMIE, AGRICULTURE ET SÉCURITÉ ALIMENTAIRE


L’économie congolaise s’articule pour l’essentiel suivant deux grands axes: les industries
extractives minières (pétrole et gaz) et les activités du secteur primaire (agriculture,
pêche et forêt). Le PIB national en 2003 était de 3.5 milliards de dollars EU. La part
revenant à l’agriculture était de 6.3 pour cent du PIB national. En 2004, les secteurs
agricole et sylvicole absorbaient 37 pour cent de la population active totale dont 60
pour cent étaient des femmes.
Le bilan établi en 1994 sur la situation alimentaire du Congo montre que, hormis
pour le manioc et la banane plantain, où l’autosuffisance varie entre 90 et 100 pour
cent, les produits de base sont très déficitaires, à savoir la viande (30 pour cent
d’autosuffisance), le riz (3 pour cent), les œufs (46 pour cent) et l’huile (40 pour cent).
Globalement, le Congo dépend des importations pour son alimentation. Depuis 1994,
la situation n’a cessé de se dégrader, accentuée en outre par les crises sociopolitiques
que le Congo a connues à partir de 1997. La tendance actuelle se caractérise par la
persistance de la dépendance vis-à-vis des importations.
Les techniques culturales traditionnelles varient en fonction de la zone d’intervention.
En zone forestière le défrichement et l’abattage sont suivis du brûlis et de la culture
sur sillons ou billons. En zone de savane, un brûlis suivi d’un défrichement permet la
culture en sillons, en buttes écobuées ou en terres plates. En général, après la récolte, le
champ est abandonné à la jachère.
Le VIH/SIDA est actuellement l’une des principales causes de mortalité et de
morbidité au Congo. Sa propagation s’est accélérée ces dernières années suite aux
Congo 3

conflits armés que le pays a connus. À la fin de 2001, le nombre de personnes atteintes
du VIH/SIDA était de 110 000 dont 95 000 adultes (15-49 ans), soit 7.2 pour cent de
la population totale adulte. Bien que le taux de prévalence du VIH/SIDA soit plus
important en milieu urbain qu’en milieu rural, cette épidémie a un impact direct
sur le développement économique et, notamment, du secteur agricole. Sa gravité est
d’autant plus grande qu’elle touche principalement les populations actives valides et, en
particulier, les femmes qui constituent la majeure force de travail en agriculture.

RESSOURCES EN EAU ET UTILISATION DE L’EAU


Ressources en eau
La République du Congo dispose d’un réseau hydrographique dense qui s’organise
autour de deux bassins fluviaux principaux: le bassin du fleuve Congo, qui occupe
environ 72 pour cent de la superficie totale du pays et celui du Kouilou−Niari, couvrant
environ 16 pour cent. À ces deux bassins il convient d’ajouter des bassins côtiers de
moindre importance: les bassins de la Loémé, de la haute Nyanga, du haut Ogooué, et
de Chilango.
Les eaux souterraines sont également abondantes. Elles sont comprises dans quatre
ensembles aquifères:
• aquifère du bassin sédimentaire côtier (6 000 km2);
• aquifère du bassin sédimentaire du Congo (224 000 km2);
• aquifère des séries du sédimentaire ancien (68 000 km2);
• aquifère des roches cristallines et cristallophylliennes (44 000 km2).
Les deux premières unités hydrogéologiques renferment des terrains sédimentaires
plus ou moins poreux et perméables, très peu consolidés. Ces terrains recouvrent
67 pour cent du territoire national et constituent des aquifères généralisés. Les deux
autres unités hydrogéologiques occupent 33 pour cent du territoire national. Elles
représentent les aquifères discontinus du socle, dominés par une porosité de fissure.
La République du Congo dispose de deux barrages: le barrage du Djoué et celui de
Moukoukoulou avec une capacité totale de 9 millions de m3. Le territoire congolais
est constitué à 20 pour cent à peu près de zones humides comprenant des forêts et
des savanes inondées, des zones marécageuses et des zones côtières occupées par
les mangroves. Ces zones sont essentielles pour la conservation de la biodiversité
et jouent un rôle majeur dans la régulation de l’écoulement du fleuve Congo et des
bassins fluviaux côtiers. La conservation de ces aires fait actuellement l’objet de
beaucoup d’attention de la part des autorités politiques, tant au niveau sous-régional
que national. De vastes programmes de conservation et de gestion des aires protégées
sont mis en œuvre avec l’assistance de l’Union européenne, du Fonds mondial pour
l’environnement et du Gouvernement des États-Unis d’Amérique.
Les ressources en eau renouvelables sont très abondantes. Celles en eau renouvelables
internes sont estimées à 222 km3/an. En tenant compte des eaux qui proviennent des
pays voisins et des eaux de frontière entre deux pays, elles s’élèveraient à 832 km3/an
(tableau 2).

Utilisation de l’eau
Les prélèvements d’eau les plus importants sont effectués pour satisfaire les besoins
domestiques, industriels et agricoles. Ils sont respectivement de 32 millions de m3/an
pour les usages domestiques (69 pour cent), 10 millions de m3/an pour l’industrie (22
pour cent) et 4 millions de m3/an pour l’agriculture (9 pour cent). Globalement ils
n’atteignent que 46 millions de m3/an (tableau 2 et figure 1).
Les estimations des prélèvements effectuées à l’horizon 2025, dans le cadre de
l’analyse de la situation des pays d’Afrique centrale en matière de gestion des ressources,
montrent que les besoins en eau pour les populations seront de 312 millions de m3, soit
environ 10 fois l’utilisation actuelle.
4 L’irrigation en Afrique en chiffres – Enquête AQUASTAT 2005

TABLEAU 2
L’eau: ressources et prélèvement
Les ressources en eau renouvelables
Précipitations moyennes 1 646 mm/an
563 109 m3/an
Ressources en eau renouvelables internes 222 109 m3/an
Ressources en eau renouvelables réelles totales 832 109 m3/an
Indice de dépendance 73.3 %
Ressources en eau renouvelables réelles totales par habitant 2004 217 915 m3/an
Capacité totale des barrages 2000 9 106 m3
Prélèvements en eau
Prélèvement total en eau 2002 46 106 m3/an
- irrigation + élevage 2000 4 106 m3/an
- collectivités 2002 32 106 m3/an
- industrie 2002 10 106 m3/an
• par habitant 2002 13 m3/an
• en % des ressources en eau renouvelables réelles totales 2002 0.006 %
Ressources en eau non conventionnelles
Volume d’eaux usées produit - 106 m3/an
Volume d’eaux usées traité - 106 m3/an
Réutilisation des eaux usées traitées - 106 m3/an
L’eau dessalée produite - 106 m3/an
Réutilisation des eaux de drainage - 106 m3/an

Eaux internationales: enjeux


FIGURE 1 La République du Congo partage quatre
Prélèvements en eau bassins internationaux avec ses voisins: les
Total: 0.46 km3 en 2002
bassins des fleuves Congo, Ogooué, Nyanga
Agriculture et Chiloango. Le bassin de Chiloango, avec
9%
Industrie une superficie totale de 11 600 km2, est situé
22 % pour l’essentiel dans le territoire de l’Angola
et de la République démocratique du Congo.
Le territoire congolais n’en renferme que 300
km2.
Collectivités Le bilan hydrologique du Congo montre que
69% sa dépendance vis-à-vis des débits provenant
de l’extérieur est de 73 pour cent. Très peu
d’accords régissent la gestion des ressources
en eau internationales. Les cadres juridiques
existants sont essentiellement liés à l’utilisation des eaux du fleuve Congo à des fins de
navigation. Les conflits sous-régionaux ou entre voisins relativement à la gestion des
ressources en eau sont quasi inexistants. Les ressources en eau renouvelables internes
sont déjà très abondantes, s’élevant à plus de 60 000 m3/habitant pas an.

DÉVELOPPEMENT DE L’IRRIGATION ET DU DRAINAGE


Évolution du développement de l’irrigation
Le potentiel des terres irrigables du Congo est de 340 000 ha. La régularité des
précipitations dans la majeure partie du pays a favorisé le développement des cultures
pluviales au détriment des cultures irriguées. Ces dernières années, l’irrigation au
Congo n’a pas connu un développement significatif. Outre la culture industrielle de
la canne à sucre produite à Nkayi, dans les bas-fonds et plaines du département de la
Bouenza, des périmètres exploités pour le maraîchage ont été créés en maîtrise totale/
partielle par l’Institut congolais d’appui au développement (AGRICONGO), qui
joue un rôle d’interface (accueil, conseil, formation, activités de recherche, adaptation
et suivi socio-économique des filières et des opérateurs). La superficie totale des
Congo 5

exploitations d’AGRICONGO sous cultures


irriguées est de 43.8 ha. Elle est presque FIGURE 2
entièrement située en zone périurbaine (villes Répartition des superficies avec contrôle de l’eau
de Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie). Dans Total: 2 000 ha en 1993
ces exploitations on pratique l’irrigation à Maîtrise
l’aide d’arrosoirs. totale/partielle
11 %
La superficie équipée pour l’irrigation est
de 2 000 ha dont 217 ha en maîtrise totale et
1 783 ha de cultures en zones basses (canne
à sucre, en particulier) (tableau 3 et figure 2).
La principale technique d’irrigation utilisée
Zones basses
en maîtrise totale est l’irrigation de surface, équipées
111 ha plantés en cultures maraîchères étant 89 %

irrigués moyennant des arrosoirs (aspersion


manuelle) (figure 3). L’irrigation localisée n’est
utilisée que dans des démonstrations sur 1 ha.
FIGURE 3
Les principales sources de captage des eaux Techniques d’irrigation
pour l’irrigation sont les rivières et les plans Total: 217 ha en 1993
d’eau de surface. D’une manière générale, les
Irrigation localisée
exploitations agricoles s’étendent à proximité
0.5 %
des cours d’eau (cas d’AGRICONGO sur la
rive droite du Djoué) pour profiter de la facilité
d’installation des dispositifs d’irrigation à partir
du captage des eaux de surface. En raison du
coût et des contraintes de mobilisation des eaux
souterraines (coût des ouvrages et des moyens
Irrigation de surface
d’exhaure), cette eau n’est pratiquement pas
99.5 %
utilisée pour l’agriculture, sauf dans quelques
très petites exploitations privées et paysannes
pour une irrigation de complément (entre les périodes pluvieuses) quand le captage
direct des eaux de surface ne présente pas d’avantages comparatifs. La gestion des
périmètres équipés est assurée par des exploitants indépendants, des coopératives de
maraîchers et des structures organisées et modernes telles qu’AGRICONGO. Le coût
moyen de l’eau utilisée pour l’irrigation sur les périmètres d’AGRICONGO (rive
droite du Djoué), hors amortissement et entretien des équipements, était évalué à 0.06
dollar EU (33 FCFA)/m3 en 2003.

Rôle de l’irrigation dans la production agricole, l’économie et la société


L’irrigation est particulièrement intense en zone périurbaine où des ceintures
maraîchères sont exploitées par le secteur informel. L’irrigation, en particulier celle
du maraîchage, constitue actuellement un débouché pour les jeunes au chômage et
pour occuper les femmes. Bien que peu étendues, les cultures irriguées sont appelées
à se développer étant donné le potentiel en terres cultivables. Cependant des mesures
doivent être prises pour faciliter l’accès à la terre. En matière de gestion des périmètres
irrigués, chaque exploitant accomplit toutes les tâches liées à la mise en valeur des terres
(femme ou homme sans distinction).
Les besoins en eau pour les différentes cultures sont peu importants par rapport
aux ressources totales renouvelables et exploitables. AGRICONGO estime les besoins
journaliers en eau pour les cultures maraîchères à 46.7 m3/ha, soit 4.7 mm.
L’agriculture nationale s’appuie essentiellement sur les cultures pluviales vivrières
et industrielles. L’agriculture irriguée ne contribue que faiblement au PIB national. En
2002 et 2003, les investissements prévus dans ce domaine ne représentaient que 7.5 pour
cent et 10.4 pour cent du budget total des investissements consacrés à l’agriculture. À
6 L’irrigation en Afrique en chiffres – Enquête AQUASTAT 2005

TABLEAU 3
Irrigation et drainage
Potentiel d’irrigation 340 000 ha
Contrôle de l’eau
1. Irrigation, maîtrise totale/partielle: superficie équipée 1993 217 ha
- irrigation de surface 1993 216 ha
- irrigation par aspersion 1993 0 ha
- irrigation localisée 1993 1 ha
• partie irriguée à partir des eaux souterraines 1993 0 %
• partie irriguée à partir des eaux de surface 1993 100 %
2. Zones basses équipées (marais, bas-fonds, plaines, mangroves) 1993 1 783 ha
3. Irrigation par épandage de crues - ha
Superficie totale équipée pour l’irrigation (1+2+3) 1993 2 000 ha
• en % de la superficie cultivée 1993 1 %
• augmentation moyenne par an sur les …. dernières années - %
• superficie irriguée par pompage en % de la superficie équipée - %
• partie de la superficie équipée réellement irriguée 1993 11 %
4. Marais et bas-fonds cultivés non équipés - ha
5. Superficie en cultures de décrue non équipée - ha
Superficie totale avec contrôle de l’eau (1+2+3+4+5) 1993 2 000 ha
• en % de la superficie cultivée 1993 1 %
Périmètres en maîtrise totale/partielle Critère
Périmètres d’irrigation de petite taille < ha - ha
Périmètres d’irrigation de taille moyenne > ha et < ha - ha
Périmètres d’irrigation de grande taille > ha - ha
Nombre total de ménages en irrigation -
Cultures irriguées dans les périmètres en maîtrise totale/partielle
Production totale de céréales irriguées - tonnes
• en % de la production totale de céréales - %
Superficie totale en cultures irriguées récoltées - ha
• Cultures annuelles/temporaires: superficie totale - ha
- légumes 1993 217 ha
Intensité culturale des cultures irriguées %
Drainage - Environnement
Superficie totale drainée - ha
- partie de la superficie équipée pour l’irrigation drainée - ha
- autres surfaces drainées (non irriguées) - ha
• superficie drainée en % de la superficie cultivée - %
Superficie protégée contre les inondations - ha
Superficie salinisée par l’irrigation - ha
Population touchée par les maladies hydriques liées à l’eau - habitants

l’exception de la culture industrielle de la canne à sucre, l’irrigation n’est utilisée que


pour les cultures maraîchères dont les principales sont: le chou, le ciboule, l’aubergine,
la tomate, la laitue, le concombre, la carotte, l’oseille, la morelle blanche et l’amarante.

GESTION DE L’EAU, POLITIQUES ET DISPOSITIONS LÉGISLATIVES RÉGISSANT


L’UTILISATION D’EAU EN AGRICULTURE
Institutions
La gestion des ressources en eau est placée sous la responsabilité du Ministère des
mines, de l’énergie et de l’hydraulique (MMEH), qui définit la politique en la matière,
et en assure la mise en œuvre par le contrôle, la réglementation et l’exécution des
programmes d’équipements hydrauliques par l’entremise de la Direction générale de
l’hydraulique (DGH) et de la Direction de la gestion des ressources hydrauliques
(DGRH). D’autres ministères dont les activités concernent la gestion des ressources en
eau interviennent également dans le secteur:
• Ministère de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la promotion de la
femme (MAEPP), avec sous sa tutelle la Direction générale de l’agriculture et
Congo 7

de l’élevage (DGAE) et la Direction centrale du génie rural, du machinisme et


de l’équipement agricole (DGRMEA);
• Ministère du plan, de l’aménagement du territoire et de l’intégration
économique;
• Ministère de l’économie forestière et de l’environnement;
• Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique;
• Ministère des transports et de la privatisation;
• Ministère de la santé et de la population.
AGRICONGO, l’institut congolais d’appui au développement, membre du réseau
Agrisud international, met au point, expérimente et vulgarise des techniques rurales
et agricoles dont celles de maîtrise et de valorisation des ressources en eau. L’objectif
recherché est de faire passer les populations en situation de précarité à l’autonomie
économique et sociale.
Dans le secteur privé, les principaux acteurs sont les entreprises agroindustrielles
(plantations de canne pour la production de sucre) et des petits exploitants privés
regroupés parfois en coopératives.
Jusqu’à ce jour, la gestion des ressources en eau est encore centralisée en attendant
l’application des lois n°9 et 10-2003 du 6 février 2003 fixant les orientations fondamentales
de la décentralisation et portant transfert des compétences aux collectivités locales.

Gestion de l’eau
Les ressources en eau sont utilisées en agriculture: i) dans de grandes exploitations
agricoles modernes et privées (supérieures à 1 ha); ii) dans de petites exploitations
privées (inférieures à 1 ha); iii) dans de petites exploitations paysannes (inférieures à
0.1 ha). Tous ces exploitants ne sont pas organisés en associations d’usagers. Seules
quelques coopératives de maraîchers ont été créées dans le cadre du projet «ceinture
maraîchère» dans les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire.
Bien que la responsabilité de la production agricole incombe au MAEPP et celle
de la gestion des ressources en eau, en général, au MMEH, il faut souligner qu’aucun
dispositif tant au niveau national, départemental que local n’est mis en place pour
assurer la gestion de l’eau en agriculture. Les services techniques des Directions
départementales du génie rural et du machinisme agricole, bien qu’installées sur
l’ensemble du territoire national, sont peu opérationnelles du fait de leur faible capacité
d’intervention.

Financement
La planification des investissements destinés à l’irrigation et au drainage est assurée
par le MAEPP dans le cadre des projets inscrits dans le budget de l’État dont les plus
importants sont le Programme spécial pour la sécurité alimentaire - volet maîtrise de
l’eau et le Projet ceinture maraîchère d’AGRICONGO. Les projets d’irrigation sont
financés à partir de plusieurs sources: les moyens librement affectables de l’État, les
dons et subventions des donateurs extérieurs et les investissements privés réalisés par
des exploitants agricoles. La programmation du budget 1999-2003 pour l’agriculture
irriguée se répartit de la manière suivante:
• moyens librement affectables: 204 millions de FCFA (380 000 dollars EU);
• dons et legs: 98.5 millions de FCFA (185 000 dollars EU);
• investissements privés réalisés par les exploitants.
L’exploitation des ressources en eau n’est assujettie à aucune imposition ni
tarification.

Politiques et dispositions législatives


Les seules dispositions existantes spécifiques sur l’utilisation des eaux et des terres en
agriculture sont énoncées dans le code de l’eau et le code domanial et foncier:
8 L’irrigation en Afrique en chiffres – Enquête AQUASTAT 2005

• Les grandes orientations de la politique nationale relative à l’eau sont énoncées


dans la loi n°13-2003 du 10 avril 2003 portant code de l’eau. Cette loi définit
le domaine public hydraulique, les modalités de la mise en œuvre de la police
des eaux, les conditions de gestion du service public de l’eau et les modalités de
financement du développement du secteur de l’eau. Elle prévoit des dispositions
relatives à l’élaboration et au suivi de la mise en œuvre de la réglementation
sur l’utilisation de l’eau à des fins agricoles et pour l’abreuvement du cheptel
(article 34). Il convient cependant de noter que le cadre juridique de l’utilisation
de l’eau en agriculture est encore faible. De plus, l’application du code de l’eau
n’a pas encore démarré.
• La loi n° 52/83 du 21 avril 1983 portant code domanial et foncier dispose
que la terre et les eaux sur toute l’étendue du territoire national font partie
du domaine public. Dans la pratique, et particulièrement en milieu rural, les
terres et les eaux sont gérées conformément au droit coutumier appliqué dans
la zone concernée. Des autorisations des propriétaires doivent être obtenues
pour l’utilisation de l’eau comme des terres. Celles-ci, de durée limitée (un
cycle végétatif, soit 1,5 an au maximum), constituent un obstacle majeur au
développement des dispositifs d’irrigation pérennes. Il convient de signaler
qu’un nouveau code domanial et foncier est en cours d’élaboration.
• Les principales orientations stratégiques pour le développement de
l’irrigation sont énoncées dans le document sur la situation générale et les
stratégies des différents secteurs de la production agro-alimentaire adopté
par le gouvernement en août 2000, ainsi que dans le schéma directeur du
développement rural actualisé en 2000 qui n’est pas accompagné d’un plan
d’action fixant les objectifs quantitatifs à atteindre et les investissements à
réaliser en matière d’agriculture irriguée.
• La loi n°003/91 du 23 avril 1991 sur la protection de l’environnement, dont la
responsabilité de la mise en œuvre incombe au Ministère de l’environnement,
souffre de l’absence de textes d’application. La préservation de l’équilibre des
écosystèmes est prise en compte dans l’utilisation du domaine hydraulique
public.

ENVIRONNEMENT ET SANTÉ
Qualité des eaux
Globalement, les eaux de surface s’écoulant sur le territoire congolais sont faiblement
minéralisées et se classent dans la catégorie des eaux douces (minéralisation totale
inférieure à 100 mg/litre), de même que les eaux souterraines des quatre principaux
aquifères. Seules quelques formations de la série du schisto−calcaire, localisées dans
les départements de la Bouenza et du Niari, présentent des minéralisations totales
supérieures à 100 mg/litre. Bien qu’étant impropres à la consommation humaine du
fait de leur dureté, ces eaux, dans une certaine mesure, peuvent être utilisées pour
l’irrigation et l’abreuvement du cheptel. La composition chimique des matières
dissoutes et en suspension dans les eaux de surface n’indique pas de concentrations
excessives d’éléments indésirables. Le bilan des matières a révélé des valeurs comprises
entre 8 et 20 tonnes/km3 par an de matières dissoutes, ce qui ne constitue pas un
obstacle à l’utilisation agricole de ces eaux.

Impact de la gestion de l’eau en agriculture sur l’environnement


Le niveau d’utilisation des produits phytosanitaires et des engrais dans le pays est bas
si bien que son impact sur les ressources en eau et sur l’environnement est faible. Seules
les eaux du Niari sont impropres à des usages domestiques et au développement de
certaines espèces halieutiques (crevettes d’eau douce), en aval immédiat du complexe
sucrier de Nkayi, du fait des effluents industriels, des fertilisants et des produits
Congo 9

phytosanitaires utilisés dans les plantations de canne à sucre. Cependant, certaines


techniques de pêche artisanale, basées sur l’utilisation des produits toxiques, ont des
effets néfastes sur l’environnement. Les principales sources de pollution identifiées
sont les activités anthropiques et les déchets domestiques en particulier dans les zones
périurbaines.
Le Congo ne dispose que de deux barrages (Moukoukoulou et Djoué) utilisés
uniquement pour la production hydro-électrique et l’approvisionnement en eau
potable au niveau desquels le phénomène d’envasement des réservoirs n’est pas
significatif. L’utilisation des plans d’eau stagnante (mares, marigots, lacs, etc.) et des
cours d’eau pollués pour l’irrigation est une des principales causes de l’apparition de
maladies d’origine hydrique (non liées uniquement à l’agriculture) dont les principales
sont le paludisme et la schistosomiase (bilharzia). Les statistiques épidémiologiques
pour l’année 2002 ont révélé 153 013 cas de paludisme dont 522 décès, 21 274 cas de
diarrhée simple et de gastro-entérite aiguë dont 101 décès, et 961 cas de bilharziose.

PERSPECTIVES POUR LA GESTION DE L’EAU EN AGRICULTURE


Le programme national de lutte contre la pauvreté vient d’être adopté, et une place de
choix y est réservée à la réorganisation et à l’accroissement de la production animale et
végétale. L’un de ses piliers stratégiques est l’intensification de l’agriculture irriguée. Il
est déjà pris en compte, dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire
(PSSA), dans sa composante «maîtrise de l’eau» et dans le programme «ceinture
maraîchère» d’AGRICONGO. Cependant, tous ces programmes se limitent à la
détermination des investissements à réaliser à court ou moyen terme.
L’adoption d’une nouvelle loi portant code domanial et foncier, et la mise en œuvre
des dispositions de la loi portant code de l’eau, en particulier celles se rapportant à la
police des eaux, devraient lever les principales contraintes identifiées qui freinent le
développement de l’agriculture irriguée (le régime foncier et coutumier des terres et des
eaux, ainsi que la qualité des eaux).
La situation à l’horizon 2050 en matière de disponibilité des ressources en eau
n’est pas préoccupante si des mesures de préservation et de contrôle des écosystèmes
aquatiques, tant sur le plan qualitatif que quantitatif, sont mis en œuvre dès à présent.
La loi n° 13-2003 du 10 avril 2003 portant code de l’eau pose déjà les bases pour la mise
en œuvre de ces mesures préventives destinées à protéger les ressources en eau contre
des pollutions prévisibles et à réduire ainsi les coûts récurrents de la potabilisation de
ces eaux.

PRINCIPALES SOURCES D’INFORMATION


BCEOM. 1992. Évaluation hydrologique de l’Afrique subsaharienne – pays de l’Afrique de
l’Ouest: Congo.
Ministère de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la promotion de la femme. 2000.
Annuaire des statistiques agricoles et alimentaires.
Ministère de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la promotion de la femme/FAO.
2000. Situation générale et stratégie pour le développement des différents secteurs de la
production agroalimentaire.
Ministère de l’économie, des finances et du budget. 2001. Recettes et dépenses d’investissement
2002.
Ministère du plan, de l’aménagement du territoire et de l’intégration économique. 2002.
Budgets d’investissement exercice 2003.
Ministère du plan, de l’aménagement du territoire et de l’intégration économique. 1985.
Recensement général de la population et de l’habitat 1984.
Ministère de la santé et de la population. 2003. Réseau de surveillance intégré des maladies
- année 2002.
10 L’irrigation en Afrique en chiffres – Enquête AQUASTAT 2005

Mott MacDonald Intl./BCEOM/SOGREAH/ORSTOM. 1992. Évaluation hydrologique de


l’Afrique subsaharienne. Pays de l’Afrique de l’Ouest. Rapport de pays: Congo. Rapport
préparé pour la Banque mondiale, le PNUD, la Banque africaine de développement et le
Ministère français de la coopération.
Osseté J.M. 2003. Rapport national sur la mise en valeur des ressources en eau 2003. Ministère
des mines, de l’énergie et de l’hydraulique.
PNUD. 2002. République du Congo - Rapport national sur le développement humain.
République du Congo/FAO/PNUD. 2000. Schéma directeur du développement rural
actualisé.
Réunion des Ministres chargés de la gestion des ressources en eau en Afrique centrale. 2000.
Rapport des travaux des experts - Brazzaville 14 - 16 novembre 2000.
UNICEF. 2002. République du Congo – Analyse de la situation des enfants et des femmes au
Congo 2002.

You might also like