Articles/Papers by Aude Lazaro
Provence Historique, 2024
Revue Archéologique des Alpes du Sud, 2023
Lieux de pendaison et d’exposition des condamnés à mort au Moyen
Âge et à l’époque moderne, les f... more Lieux de pendaison et d’exposition des condamnés à mort au Moyen
Âge et à l’époque moderne, les fourches patibulaires faisaient partie de l’arsenal judiciaire permettant aux seigneurs d’exercer leur autorité tout en
conférant au châtiment un caractère dissuasif. Découvertes en 2022, les fourches de Tende appartiennent à ces lieux de justice, encore méconnus dans les Alpes-Maritimes.
Le passé au fil de l’eau : L’eau et ses enjeux dans les sociétés anciennes. Paris : Éditions de la Sorbonne (Archeo.doct), 2024
https://books.openedition.org/psorbonne/116101
À la fin du XVe siècle, alors que le déperchement... more https://books.openedition.org/psorbonne/116101
À la fin du XVe siècle, alors que le déperchement de l’habitat s’amorce pour de nombreux villages et à la faveur d’une reprise économique après la « grande dépression médiévale », le réseau viaire se redessine et investit les fonds de vallée. Au débouché des ponts qui permettaient de franchir les cours d’eau parfois capricieux de ces vallées encaissées du sud-ouest des Alpes viennent s’implanter de petits lieux de culte. La polarisation par les ponts de chapelles, mais aussi la « sacralisation » de certains ponts, notamment par le remplacement du toponyme d’origine au profit de l’hagiotoponyme (toponyme évoquant un saint, un édifice religieux ou encore une relique) du lieu de culte révèlent l’irruption du sacré dans le réseau hydrographique et viaire, afin de conjurer le danger des fleuves et rivières : les saints avaient en effet la charge de protéger celles et ceux qui franchissaient le cours d’eau, à l’instar du pont, mais aussi de protéger le pont lui-même.
Mémoires de l'IPAAM, 2023
Mémoires de l'IPAAM, 2023
Mémoires de l'IPAAM, 2023
Revue Archéologique des Alpes du Sud, 2021
Basé sur l’étude de deux sites réunissant un castrum et un habitat en position basse, celui du Ca... more Basé sur l’étude de deux sites réunissant un castrum et un habitat en position basse, celui du Castellaras de Thorenc et celui du castrum du Mont Barri d’Aspremont, ce travail aborde la question de la place des pôles ecclésiaux au sein de ces noyaux mais également celle de leur devenir. Centrée sur la partie orientale de la Provence, cette approche permet également de s’interroger sur la pérennité de l’habitat polynucléé qui semble dominer le paysage rural au XIe siècle.
Institut de Préhistoire et d’Archéologie Alpes Méditerranée Mémoires de l’IPAAM, Tome 64, 2021
Etude et datation (datation radiocarbone par spectrométrie de masse par accélérateur et dendrochr... more Etude et datation (datation radiocarbone par spectrométrie de masse par accélérateur et dendrochronologie) de l'armature d'une chapelle de la vallée de la Roya (commune de La Brigue, département des Alpes-Maritimes).
ARCHEAM, 2020
Siècle noir (peste, famines, guerres), le XIVe siècle marqua un tournant indéniable dans l'archit... more Siècle noir (peste, famines, guerres), le XIVe siècle marqua un tournant indéniable dans l'architecture des lieux de culte du département des Alpes-Maritimes, avec notamment le développement de nombreuses chapelles de protection principalement dédiées à saint Roch, saint Sébastien et saint Antoine. Ce sont ces chapelles apotropaïques et leurs caractéristiques que présente cet article.
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Dark century (plague, famines, wars), the 14th century marked an undeniable turning point in the architecture of places of worship in the Alpes-Maritimes department, with the development of many protective chapels mainly dedicated to Saint Roch, Saint Sébastien and Saint Anthony. This article presents these apotropaic chapels and their characteristics.
Siècle noir (peste, famines, guerres), le XIVe siècle marqua un tournant indéniable dans l'archit... more Siècle noir (peste, famines, guerres), le XIVe siècle marqua un tournant indéniable dans l'architecture des lieux de culte du département des Alpes-Maritimes, avec notamment le développement de nombreuses chapelles de protection principalement dédiées à saint Roch et saint Sébastien.
Article paru dans le Sourgentin n° 235, février-mars 2019, p. 36-37
Communications/Talks by Aude Lazaro
Les Rendez-vous de l'histoire de Blois, 2023
La table ronde est consacrée aux usages mortuaires et représentations associées aux morts margina... more La table ronde est consacrée aux usages mortuaires et représentations associées aux morts marginaux du Moyen Âge à l’époque contemporaine. Par la mise en perspective de cas européens et extrême-orientaux à travers une approche pluridisciplinaire allant de l’histoire à la danse, les différentes interventions questionneront les formes de prise en charge religieuses et politiques des morts marginales et leurs représentations, tant dans les discours que dans les pratiques.
147e congrès national des sociétés historiques et scientifiques du CTHS, « Ruptures et effondreme... more 147e congrès national des sociétés historiques et scientifiques du CTHS, « Ruptures et effondrements », Université Toulouse – Jean-Jaurès (UT2J), Toulouse
22-26/05/2023
Lorsque Ludovic Revelli rapporte en 1501 dans ses De memorabilibus de Nice les vers d’une prophétie anonyme annonçant que « dans un déchirement on verra les royaumes voltiger », la Provence orientale est depuis un siècle et demi en proie aux guerres et aux épidémies. En effet, touchée depuis le milieu du XIVe siècle par les conflits opposant Louis d’Anjou et la Reine Jeanne, ainsi que ceux impliquant les Grimaldi, les Lascaris ou encore les Milanais, elle est également confrontée dès 1347 à la deuxième pandémie de peste. Face aux épisodes répétés de mortalité et aux multiples crises que la région traverse, le territoire se couvre de chapelles, petits édifices apotropaïques souvent placés aux portes de l’habitat pour protéger les populations des maladies et de la mort. Saint Roch et saint Sébastien, protecteurs contre la peste, s’imposent alors rapidement à la tête des « escouades » de saints qui, à travers ces chapelles, sont appelées au secours d’une société au bord de l’effondrement.
L'empreinte de l'Homme sur les espaces naturels. 18e journée doctorale d'Archéologie-ED 112 Paris... more L'empreinte de l'Homme sur les espaces naturels. 18e journée doctorale d'Archéologie-ED 112 Paris 1 Panthéon Sorbonne, 24/05/2023.
En 1719, l’évêque de Vence signale « une fontaine qui est à dix pas de la chapelle, un peu au-dessous, vers la rivière du Loup, où les malades, hommes et femmes, se baignent, dans la pensée que cette eau leur fera recouvrer la santé ». Cette fontaine, sanctifiée par la présence de saint Arnoux, puis d’un ermitage et d’une chapelle au XIIIe siècle, illustre l’empreinte apposée par l’homme sur un élément naturel, la source, devenu objet de dévotions et pèlerinages.
Qu’il s’agisse de la Madone des Fontaines de La Brigue, chapelle édifiée à côté de sept sources pour demander à la Vierge que les sources, taries après un tremblement de terre, se remettent à couler, de Notre-Dame de l’Acquasanta de Montalto Ligure, sanctuaire édifié en 1433 près d’une source apparue miraculeusement et dans laquelle la Vierge Marie aurait conseillé à un vieil homme malade de se plonger, de la Fon Sainte ou Fontasanta de Sospel, ou encore de la Fontaine Sainte de Nice, les exemples de ces sources et résurgences sanctifiées ne manquent pas. Pourtant, alors que des sites semblables ont été étudiés dans l’ouest de France, de la Bretagne à l’Aquitaine, ainsi qu’en Bourgogne, le sud-est de la France n’a encore fait l’objet d’aucune synthèse.
Basée sur une cartographie des sources et fontaines sacrées de l’arc liguro-provençal, cette communication, à la croisée des données textuelles, archéologiques et spatiales, propose donc une première étude sur la sacralisation au Moyen Âge de ces éléments naturels que constituent les sources et résurgences. Ce travail s’intéresse également à la genèse de ces lieux sacrés, qu’ils aient été sanctifiés par la présence d’un saint ou d’un martyr, qu’ils trouvent leur origine dans des apparitions et guérisons miraculeuses, ou qu’ils soient hérités de « Boires-Dieu » voire de sites antiques païens.
Catastrofi, crisi, risposte nel Medioevo mediterraneo / Catastrophes, crises et réponses dans le monde méditerranéen médiéval, Séminaire doctoral, Ecole française de Rome, 2022
Territoire stratégique entre la mer et les Alpes, la Provence orientale fut tout au long du Moyen... more Territoire stratégique entre la mer et les Alpes, la Provence orientale fut tout au long du Moyen Âge un espace frontalier, zone de passage et d’échanges, mais aussi objet de conflits et de rivalités. À la faveur des guerres du XIVe siècle, les bandes armées se multiplient et de nombreux villages sont détruits par la soldatesque : Biot, Opio ou encore Thorenc sont désertés dans le dernier quart du XIVe siècle. De plus, à la fin du Moyen Âge, l’ouest de la Provence (à l’instar du reste de l’Occident) est touché de plein fouet par la deuxième pandémie de peste. Face à ces crises, tant politiques que sanitaires, et ipso facto démographiques, la société s'adapte : qu'il s'agisse de politiques d'immigration pour repeupler les lieux désertés, de la construction de nouveaux axes de communication pour favoriser la reprise du commerce ou encore de la multiplication des chapelles autour de l'habitat afin de protéger les populations, les réponses aux crises qui frappent la Provence entre la seconde moitié du XIVe siècle et la fin du XVIe siècle sont diverses et reflètent des réalités multiples, entre périodes de déprise et périodes de reprise, qui s'observent également dans le maillage cultuel et l'évolution des pratiques dévotionnelles.
Point de jonction entre les deux rives d’un cours d’eau, le pont assure la sécurité du voyageur q... more Point de jonction entre les deux rives d’un cours d’eau, le pont assure la sécurité du voyageur qui l’emprunte : « parmi les périls les plus redoutés du voyage, l’eau, sous toutes ses formes, n’est [en effet] pas le moindre » (Sophie CASSAGNE BROUQUET, « La chapelle sur le pont », Siècles, 25, 2007, p. 36). Mais le pont seul ne suffit pas toujours à conjurer le danger de ces eaux parfois redoutées. Au Moyen Âge, et notamment à partir du XVe siècle, l’importance des ponts est telle qu’ils polarisent une partie des lieux de culte édifiés dans les vallées du sud-ouest des Alpes. Ainsi, à Breil-sur-Roya, les deux ponts qui enjambaient la Roya étaient chacun dotés d’une chapelle. À Saint-Etienne-de-Tinée, la chapelle Saint-Antoine était construite à côté du pont Saint-Antoine sur la Tinée tandis que la proche chapelle Saint-Sébastien fut édifiée « propre pontem Merdaricii », à côté du pont du Mardaric.
Les exemples ne manquent pas et posent la question des enjeux sociaux et économiques des ponts pour les habitants de ces montagnes à la fin du Moyen Âge. La tempête Alex l’a d’ailleurs récemment rappelé : dans les vallées encaissées du territoire étudié, ils constituent un aménagement essentiel pour les communautés en permettant la circulation des personnes et des biens, même s’ils font aussi partie des éléments les plus susceptibles d’être emportés par la force de l’eau lors des crues importantes.
À la croisée des données textuelles, cartographiques et archéologiques, le travail présenté porte sur les chapelles édifiées au débouché de ces ponts. Il questionne notamment l’implantation de ces lieux de culte par rapport aux ponts, leur rôle ainsi que leurs caractéristiques. Le travail mené s’intéresse également aux saints auxquels étaient consacrées ces chapelles : les titulaires de ces lieux de culte avaient en effet la charge de protéger celles et ceux qui franchissaient le cours d’eau, mais aussi de protéger le pont lui-même, qui prenait parfois le nom du titulaire de la chapelle. Plus largement, c’est cette irruption du sacré dans le réseau hydrographique et viaire, afin de conjurer le danger des fleuves et rivières, que cette étude se propose de présenter.
Journée d'étude en histoire et archéologie du Moyen Âge, 2021
Titulaire de 22% des lieux de culte mentionnés entre le XIe et le XVIe siècle sur le territoire d... more Titulaire de 22% des lieux de culte mentionnés entre le XIe et le XVIe siècle sur le territoire des anciens diocèses de Grasse, Vence, Glandèves, Nice et Vintimille (soit l’essentiel des Alpes-Maritimes, 13 communes des Alpes de Haute-Provence et la moitié occidentale de l’actuelle province d’Imperia en Italie), la Vierge Marie se place en tête des saints les plus invoqués, ainsi que cela a pu être démontré pour d’autres diocèses (E. Astruc 2016, P. Guigon 2010, E. Zadora-Rio 2008, etc.).
Mais plus encore que l’« invasion mariale de l’univers onomastique » (P. Martin 2017), il est ici question de l’invasion mariale du territoire et de l’espace. En effet, près d’un tiers des lieux de culte consacrés à la Vierge Marie s’adjoint d’un oronyme, d’un phytotoponyme ou encore d’un hydronyme, notamment ceux antérieurs au XIVe siècle.
Se pose donc dans un premier temps la question de l’adjonction du locus à l’ecclesia, du lieu-dit au nom de l’église, afin de comprendre comment la « basilica de sancta Maria que est constructa in loco Virgo » (1092) devient le « prioratus ruralis beate Marie de Virgis » (1400) ou comment l’église « in loco qui dicitur Crotonos, ad sanctam Mariam » (1040) devient l’« eclesia beate Marie de Crotonis » (1300).
Se pose également la question de l’évolution, d’une part, des titulatures (Sancta Maria, Beata Maria ou Nostra Domina ?), d’autre part, des toponymes. En effet, l’étude des toponymes et de leur évolution peut notamment permettre de saisir la polarisation exercée par le castrum et/ou l’église, ces nouveaux pôles concurrençant parfois des églises antérieures dont le toponyme va alors changer, reflétant ainsi les restructurations opérées au sein du territoire étudié.
Ateliers internationaux de formation doctorale - Pouvoirs, sociétés, imaginaires dans les villes du monde méditerranéen (XIIe-XVe siècle). Pour une approche historico-anthropologique de la ville médiévale - La dimensione religiosa nelle città del Mediterraneo (secoli XII-XV) - IVe Atelier doctoral, 2021
Présentation de mes travaux de thèse, notamment par le biais de l'étude des nombreuses chapelles,... more Présentation de mes travaux de thèse, notamment par le biais de l'étude des nombreuses chapelles, véritables "remparts" spirituels, construites autour des villes de la Provence orientale à la fin du Moyen Âge, lors de la quatrième édition des Ateliers internationaux de formation doctorale "Pouvoirs, sociétés, imaginaires dans les villes du monde méditerranéen (XIIe-XVe siècle). Pour une approche historico-anthropologique de la ville médiévale" organisés par le Centro di Studi sulla Civiltà Comunale della Deputazione di Storia Patria per la Toscana, le Dottorato di Ricerca in Studi Storici delle Università di Firenze e di Siena, la Sorbonne Université (Faculté Des Lettres) Centre Roland Mousnier et la Comune di San Gimignano.
12e Rencontre du Groupe d’Anthropologie et d’Archéologie Funéraire - Rencontre autour des funérailles. Des os et des larmes. Préparer les corps, pleurer et honorer les morts, 26,27 et 28 mai 2021, 2021
Encadrées par l'Eglise, les funérailles ecclésiastiques sont définies par la doctrine chrétienne ... more Encadrées par l'Eglise, les funérailles ecclésiastiques sont définies par la doctrine chrétienne (fixée au début du Ve siècle par Augustin), les coutumes ou "consuetudines" et, à partir du XIIIe siècle surtout, le droit canon (voir notamment le Titulus XXVIII du livre III des Décrétales de Grégoire IX). La multiplication des conflits et transactions concernant les droits de funérailles ou de mortalage, dès le XIIe siècle, mais surtout au XIIIe siècle et jusqu'au XVIIe siècle, témoigne de l'importance prise par la célébration des prières et messes pour l'âme des morts (l'invention du purgatoire ne fut pas étrangère aux "pro anima sua" et "pro missis celebrandis" qui vinrent émailler les testaments à partir du XIIIe siècle ) mais aussi de nouveaux enjeux, financiers pour les uns, spirituels pour les autres.
Cette communication, principalement basée sur l'étude de procès et de testaments (provenant essentiellement des archives départementales des Alpes-Maritimes) se propose ainsi d'étudier les acteurs et enjeux de ces funérailles ecclésiastiques, dans les Alpes-Maritimes, du XIIIe au XVIIe siècle.
2eme séminaire Jeunes Chercheurs - équipe IT&M, CEPAM (Nice, France), 2021
Les corrélations (plan, dimensions, orientation, implantation, vocable) que l'on peut observer en... more Les corrélations (plan, dimensions, orientation, implantation, vocable) que l'on peut observer entre plusieurs édifices cultuels peuvent-ils témoigner d'une typologie rattachable à un contexte historique, à un secteur géographique ou encore répondre à des logiques d'implantation, d'approvisionnement et/ou des fonctions spécifiques ? Première ébauche de réponse, cette communication porte sur l'étude historique et archéologique de trois chapelles consacrées au Sauveur dans le département des Alpes-Maritimes.
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Articles/Papers by Aude Lazaro
Âge et à l’époque moderne, les fourches patibulaires faisaient partie de l’arsenal judiciaire permettant aux seigneurs d’exercer leur autorité tout en
conférant au châtiment un caractère dissuasif. Découvertes en 2022, les fourches de Tende appartiennent à ces lieux de justice, encore méconnus dans les Alpes-Maritimes.
À la fin du XVe siècle, alors que le déperchement de l’habitat s’amorce pour de nombreux villages et à la faveur d’une reprise économique après la « grande dépression médiévale », le réseau viaire se redessine et investit les fonds de vallée. Au débouché des ponts qui permettaient de franchir les cours d’eau parfois capricieux de ces vallées encaissées du sud-ouest des Alpes viennent s’implanter de petits lieux de culte. La polarisation par les ponts de chapelles, mais aussi la « sacralisation » de certains ponts, notamment par le remplacement du toponyme d’origine au profit de l’hagiotoponyme (toponyme évoquant un saint, un édifice religieux ou encore une relique) du lieu de culte révèlent l’irruption du sacré dans le réseau hydrographique et viaire, afin de conjurer le danger des fleuves et rivières : les saints avaient en effet la charge de protéger celles et ceux qui franchissaient le cours d’eau, à l’instar du pont, mais aussi de protéger le pont lui-même.
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Dark century (plague, famines, wars), the 14th century marked an undeniable turning point in the architecture of places of worship in the Alpes-Maritimes department, with the development of many protective chapels mainly dedicated to Saint Roch, Saint Sébastien and Saint Anthony. This article presents these apotropaic chapels and their characteristics.
Article paru dans le Sourgentin n° 235, février-mars 2019, p. 36-37
Communications/Talks by Aude Lazaro
22-26/05/2023
Lorsque Ludovic Revelli rapporte en 1501 dans ses De memorabilibus de Nice les vers d’une prophétie anonyme annonçant que « dans un déchirement on verra les royaumes voltiger », la Provence orientale est depuis un siècle et demi en proie aux guerres et aux épidémies. En effet, touchée depuis le milieu du XIVe siècle par les conflits opposant Louis d’Anjou et la Reine Jeanne, ainsi que ceux impliquant les Grimaldi, les Lascaris ou encore les Milanais, elle est également confrontée dès 1347 à la deuxième pandémie de peste. Face aux épisodes répétés de mortalité et aux multiples crises que la région traverse, le territoire se couvre de chapelles, petits édifices apotropaïques souvent placés aux portes de l’habitat pour protéger les populations des maladies et de la mort. Saint Roch et saint Sébastien, protecteurs contre la peste, s’imposent alors rapidement à la tête des « escouades » de saints qui, à travers ces chapelles, sont appelées au secours d’une société au bord de l’effondrement.
En 1719, l’évêque de Vence signale « une fontaine qui est à dix pas de la chapelle, un peu au-dessous, vers la rivière du Loup, où les malades, hommes et femmes, se baignent, dans la pensée que cette eau leur fera recouvrer la santé ». Cette fontaine, sanctifiée par la présence de saint Arnoux, puis d’un ermitage et d’une chapelle au XIIIe siècle, illustre l’empreinte apposée par l’homme sur un élément naturel, la source, devenu objet de dévotions et pèlerinages.
Qu’il s’agisse de la Madone des Fontaines de La Brigue, chapelle édifiée à côté de sept sources pour demander à la Vierge que les sources, taries après un tremblement de terre, se remettent à couler, de Notre-Dame de l’Acquasanta de Montalto Ligure, sanctuaire édifié en 1433 près d’une source apparue miraculeusement et dans laquelle la Vierge Marie aurait conseillé à un vieil homme malade de se plonger, de la Fon Sainte ou Fontasanta de Sospel, ou encore de la Fontaine Sainte de Nice, les exemples de ces sources et résurgences sanctifiées ne manquent pas. Pourtant, alors que des sites semblables ont été étudiés dans l’ouest de France, de la Bretagne à l’Aquitaine, ainsi qu’en Bourgogne, le sud-est de la France n’a encore fait l’objet d’aucune synthèse.
Basée sur une cartographie des sources et fontaines sacrées de l’arc liguro-provençal, cette communication, à la croisée des données textuelles, archéologiques et spatiales, propose donc une première étude sur la sacralisation au Moyen Âge de ces éléments naturels que constituent les sources et résurgences. Ce travail s’intéresse également à la genèse de ces lieux sacrés, qu’ils aient été sanctifiés par la présence d’un saint ou d’un martyr, qu’ils trouvent leur origine dans des apparitions et guérisons miraculeuses, ou qu’ils soient hérités de « Boires-Dieu » voire de sites antiques païens.
Les exemples ne manquent pas et posent la question des enjeux sociaux et économiques des ponts pour les habitants de ces montagnes à la fin du Moyen Âge. La tempête Alex l’a d’ailleurs récemment rappelé : dans les vallées encaissées du territoire étudié, ils constituent un aménagement essentiel pour les communautés en permettant la circulation des personnes et des biens, même s’ils font aussi partie des éléments les plus susceptibles d’être emportés par la force de l’eau lors des crues importantes.
À la croisée des données textuelles, cartographiques et archéologiques, le travail présenté porte sur les chapelles édifiées au débouché de ces ponts. Il questionne notamment l’implantation de ces lieux de culte par rapport aux ponts, leur rôle ainsi que leurs caractéristiques. Le travail mené s’intéresse également aux saints auxquels étaient consacrées ces chapelles : les titulaires de ces lieux de culte avaient en effet la charge de protéger celles et ceux qui franchissaient le cours d’eau, mais aussi de protéger le pont lui-même, qui prenait parfois le nom du titulaire de la chapelle. Plus largement, c’est cette irruption du sacré dans le réseau hydrographique et viaire, afin de conjurer le danger des fleuves et rivières, que cette étude se propose de présenter.
Mais plus encore que l’« invasion mariale de l’univers onomastique » (P. Martin 2017), il est ici question de l’invasion mariale du territoire et de l’espace. En effet, près d’un tiers des lieux de culte consacrés à la Vierge Marie s’adjoint d’un oronyme, d’un phytotoponyme ou encore d’un hydronyme, notamment ceux antérieurs au XIVe siècle.
Se pose donc dans un premier temps la question de l’adjonction du locus à l’ecclesia, du lieu-dit au nom de l’église, afin de comprendre comment la « basilica de sancta Maria que est constructa in loco Virgo » (1092) devient le « prioratus ruralis beate Marie de Virgis » (1400) ou comment l’église « in loco qui dicitur Crotonos, ad sanctam Mariam » (1040) devient l’« eclesia beate Marie de Crotonis » (1300).
Se pose également la question de l’évolution, d’une part, des titulatures (Sancta Maria, Beata Maria ou Nostra Domina ?), d’autre part, des toponymes. En effet, l’étude des toponymes et de leur évolution peut notamment permettre de saisir la polarisation exercée par le castrum et/ou l’église, ces nouveaux pôles concurrençant parfois des églises antérieures dont le toponyme va alors changer, reflétant ainsi les restructurations opérées au sein du territoire étudié.
Cette communication, principalement basée sur l'étude de procès et de testaments (provenant essentiellement des archives départementales des Alpes-Maritimes) se propose ainsi d'étudier les acteurs et enjeux de ces funérailles ecclésiastiques, dans les Alpes-Maritimes, du XIIIe au XVIIe siècle.
Âge et à l’époque moderne, les fourches patibulaires faisaient partie de l’arsenal judiciaire permettant aux seigneurs d’exercer leur autorité tout en
conférant au châtiment un caractère dissuasif. Découvertes en 2022, les fourches de Tende appartiennent à ces lieux de justice, encore méconnus dans les Alpes-Maritimes.
À la fin du XVe siècle, alors que le déperchement de l’habitat s’amorce pour de nombreux villages et à la faveur d’une reprise économique après la « grande dépression médiévale », le réseau viaire se redessine et investit les fonds de vallée. Au débouché des ponts qui permettaient de franchir les cours d’eau parfois capricieux de ces vallées encaissées du sud-ouest des Alpes viennent s’implanter de petits lieux de culte. La polarisation par les ponts de chapelles, mais aussi la « sacralisation » de certains ponts, notamment par le remplacement du toponyme d’origine au profit de l’hagiotoponyme (toponyme évoquant un saint, un édifice religieux ou encore une relique) du lieu de culte révèlent l’irruption du sacré dans le réseau hydrographique et viaire, afin de conjurer le danger des fleuves et rivières : les saints avaient en effet la charge de protéger celles et ceux qui franchissaient le cours d’eau, à l’instar du pont, mais aussi de protéger le pont lui-même.
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Dark century (plague, famines, wars), the 14th century marked an undeniable turning point in the architecture of places of worship in the Alpes-Maritimes department, with the development of many protective chapels mainly dedicated to Saint Roch, Saint Sébastien and Saint Anthony. This article presents these apotropaic chapels and their characteristics.
Article paru dans le Sourgentin n° 235, février-mars 2019, p. 36-37
22-26/05/2023
Lorsque Ludovic Revelli rapporte en 1501 dans ses De memorabilibus de Nice les vers d’une prophétie anonyme annonçant que « dans un déchirement on verra les royaumes voltiger », la Provence orientale est depuis un siècle et demi en proie aux guerres et aux épidémies. En effet, touchée depuis le milieu du XIVe siècle par les conflits opposant Louis d’Anjou et la Reine Jeanne, ainsi que ceux impliquant les Grimaldi, les Lascaris ou encore les Milanais, elle est également confrontée dès 1347 à la deuxième pandémie de peste. Face aux épisodes répétés de mortalité et aux multiples crises que la région traverse, le territoire se couvre de chapelles, petits édifices apotropaïques souvent placés aux portes de l’habitat pour protéger les populations des maladies et de la mort. Saint Roch et saint Sébastien, protecteurs contre la peste, s’imposent alors rapidement à la tête des « escouades » de saints qui, à travers ces chapelles, sont appelées au secours d’une société au bord de l’effondrement.
En 1719, l’évêque de Vence signale « une fontaine qui est à dix pas de la chapelle, un peu au-dessous, vers la rivière du Loup, où les malades, hommes et femmes, se baignent, dans la pensée que cette eau leur fera recouvrer la santé ». Cette fontaine, sanctifiée par la présence de saint Arnoux, puis d’un ermitage et d’une chapelle au XIIIe siècle, illustre l’empreinte apposée par l’homme sur un élément naturel, la source, devenu objet de dévotions et pèlerinages.
Qu’il s’agisse de la Madone des Fontaines de La Brigue, chapelle édifiée à côté de sept sources pour demander à la Vierge que les sources, taries après un tremblement de terre, se remettent à couler, de Notre-Dame de l’Acquasanta de Montalto Ligure, sanctuaire édifié en 1433 près d’une source apparue miraculeusement et dans laquelle la Vierge Marie aurait conseillé à un vieil homme malade de se plonger, de la Fon Sainte ou Fontasanta de Sospel, ou encore de la Fontaine Sainte de Nice, les exemples de ces sources et résurgences sanctifiées ne manquent pas. Pourtant, alors que des sites semblables ont été étudiés dans l’ouest de France, de la Bretagne à l’Aquitaine, ainsi qu’en Bourgogne, le sud-est de la France n’a encore fait l’objet d’aucune synthèse.
Basée sur une cartographie des sources et fontaines sacrées de l’arc liguro-provençal, cette communication, à la croisée des données textuelles, archéologiques et spatiales, propose donc une première étude sur la sacralisation au Moyen Âge de ces éléments naturels que constituent les sources et résurgences. Ce travail s’intéresse également à la genèse de ces lieux sacrés, qu’ils aient été sanctifiés par la présence d’un saint ou d’un martyr, qu’ils trouvent leur origine dans des apparitions et guérisons miraculeuses, ou qu’ils soient hérités de « Boires-Dieu » voire de sites antiques païens.
Les exemples ne manquent pas et posent la question des enjeux sociaux et économiques des ponts pour les habitants de ces montagnes à la fin du Moyen Âge. La tempête Alex l’a d’ailleurs récemment rappelé : dans les vallées encaissées du territoire étudié, ils constituent un aménagement essentiel pour les communautés en permettant la circulation des personnes et des biens, même s’ils font aussi partie des éléments les plus susceptibles d’être emportés par la force de l’eau lors des crues importantes.
À la croisée des données textuelles, cartographiques et archéologiques, le travail présenté porte sur les chapelles édifiées au débouché de ces ponts. Il questionne notamment l’implantation de ces lieux de culte par rapport aux ponts, leur rôle ainsi que leurs caractéristiques. Le travail mené s’intéresse également aux saints auxquels étaient consacrées ces chapelles : les titulaires de ces lieux de culte avaient en effet la charge de protéger celles et ceux qui franchissaient le cours d’eau, mais aussi de protéger le pont lui-même, qui prenait parfois le nom du titulaire de la chapelle. Plus largement, c’est cette irruption du sacré dans le réseau hydrographique et viaire, afin de conjurer le danger des fleuves et rivières, que cette étude se propose de présenter.
Mais plus encore que l’« invasion mariale de l’univers onomastique » (P. Martin 2017), il est ici question de l’invasion mariale du territoire et de l’espace. En effet, près d’un tiers des lieux de culte consacrés à la Vierge Marie s’adjoint d’un oronyme, d’un phytotoponyme ou encore d’un hydronyme, notamment ceux antérieurs au XIVe siècle.
Se pose donc dans un premier temps la question de l’adjonction du locus à l’ecclesia, du lieu-dit au nom de l’église, afin de comprendre comment la « basilica de sancta Maria que est constructa in loco Virgo » (1092) devient le « prioratus ruralis beate Marie de Virgis » (1400) ou comment l’église « in loco qui dicitur Crotonos, ad sanctam Mariam » (1040) devient l’« eclesia beate Marie de Crotonis » (1300).
Se pose également la question de l’évolution, d’une part, des titulatures (Sancta Maria, Beata Maria ou Nostra Domina ?), d’autre part, des toponymes. En effet, l’étude des toponymes et de leur évolution peut notamment permettre de saisir la polarisation exercée par le castrum et/ou l’église, ces nouveaux pôles concurrençant parfois des églises antérieures dont le toponyme va alors changer, reflétant ainsi les restructurations opérées au sein du territoire étudié.
Cette communication, principalement basée sur l'étude de procès et de testaments (provenant essentiellement des archives départementales des Alpes-Maritimes) se propose ainsi d'étudier les acteurs et enjeux de ces funérailles ecclésiastiques, dans les Alpes-Maritimes, du XIIIe au XVIIe siècle.
Sur les 40 sites pressentis (10 sites potentiels et 30 sites attestés), 3 étaient déjà connus par des vestiges, 12 ont été prospectés, et 7, aujourd’hui situés dans des espaces densément urbanisés, ont dû être écartés.
Sur les 12 sites prospectés cette année, seuls deux ont livré des vestiges : il a ainsi été possible de retrouver l’arase d’un des piliers des fourches patibulaires de Lantosque ainsi qu’un des piliers des fourches de Tende. Un état des lieux a également été dressé pour les trois sites déjà connus (Èze, Peille et La Turbie).
Mon mémoire de recherche portait sur la pérennité de la cité antique de Cimiez du IVème au VIIème siècle, et plus particulièrement sur certains éléments de décor du groupe épiscopal et des thermes. Pour l’étude de ce décor, j’ai constitué un corpus à partir des éléments lapidaires épars conservés au musée archéologique de Cimiez, dans les réserves ou remisés dans les anciens cabanons des archéologues à l’extérieur du site.
Mon corpus est composé pour l’essentiel de chapiteaux de pilastre corinthisant. Le but, à partir de ces chapiteaux, pour certains indubitablement tardifs, était d’apporter des éléments de réponse sur la question du devenir de Cimiez en tant que cité épiscopale à l’Antiquité tardive.
Article complet dans le Sourgentin n°232 (juin-juillet 2018), p. 34-35.