Dans cet article, on propose un ensemble de conseils aux artistes femmes du passe, pour atteindre... more Dans cet article, on propose un ensemble de conseils aux artistes femmes du passe, pour atteindre la renommee de leur vivant et organiser la conservation posthume de leur nom et de leur oeuvre dans l'histoire. Dans ce but, on s'inspire a la fois des recherches menees sur la population des peintres, des sculptrices et des graveuses actives en France dans la premiere moitie du XIXe siecle, et des travaux sociologiques ou historiques menes sur la question de la construction de la reputation artistique et de l'inscription des noms dans la memoire collective. On suggere ainsi aux artistes femmes de partir avec les bonnes cartes en main (naitre dans une famille d'artistes, etre belles…), de faire les bons choix (en matiere de maitres, de specialisations…), de ne pas perdre de temps pour se faire re/connaitre (exposer tot, produire beaucoup…), de savoir se vendre (frequenter les critiques, s'attacher des mecenes…), et de penser a la posterite (creer sous un seul nom, signer ses oeuvres, se faire remarquer juste ce qu'il faut, controler son image, eviter la concurrence memorielle…)
Dans un premier temps, nous allons proposer une definition du genre puisque les inegalites entre ... more Dans un premier temps, nous allons proposer une definition du genre puisque les inegalites entre femmes et hommes dans le secteur de l'audiovisuel (cinema/television), comme partout ailleurs, sont systemiques et reperables a plusieurs niveaux. Ensuite, apres un bref apercu de la situation presente du marche de l’emploi dans l’audiovisuel et des inegalites qui le structurent, nous vous indiquerons comment la construction sociale du genre se traduit en termes de division sexuee du travail. Puis nous montrerons comment ces inegalites entre hommes et femmes se traduisent materiellement en termes de conditions d’emploi et de revenus dans le secteur du cinema et dans celui de la television – en revenant, pour ce dernier cas, sur la situation specifique de l’audiovisuel public. Enfin, et pour alimenter la discussion qui suivra les interventions de ce matin, nous tenterons de proposer quelques pistes et preconisations pour (faire) prendre conscience de ces inegalites, et les resorber.
Nourri de echanges et discussions collectives entamees a l’occasion de l’Ecole d’ete ESSE 2007, l... more Nourri de echanges et discussions collectives entamees a l’occasion de l’Ecole d’ete ESSE 2007, le texte interroge les transformations contemporaines de l’univers artistique a l’aune des apparentes interpenetrations des logiques artistiques et economiques. En effet, le champ de l’art contemporain semble de plus en plus soumis aux contraintes de l’espace economique ; mais il est aussi – et peut-etre surtout – de mettre ces mutations propres au champ de l’art en rapport avec les transformations qui s’operent parallelement dans le champ economique, dont on pourrait dire qu’il happe et profite (dans tous les sens du terme) des logiques artistiques. A partir de travaux menes par un ensemble de sociologues sur la question, les auteurs de l’article proposent d’abord une recontextualisation historique de la problematique pour revenir sur un ensemble de pratiques et d’enquetes (en cours) afin de tenter d’eclairer ce qui apparaitrait comme une nouvelle « revolution symbolique » du regime de l’art, devenu regime entrepreneurial, ou, entre autres, la figure de l’« artiste entrepreneur » peut objectiver cette tension entre univers artistique et economique. Et a l’inverse, les auteurs indiquent qu’on assiste a une utilisation de plus en plus frequente, par les tenants de l’economie de marche, des discours et des modes de legitimation qui, propres a l’art en regime vocationnel, contribuent a dissimuler et a renforcer dans un meme mouvement la pregnance (et la violence) des lois du marche etendues a tous les domaines. C’est a cette complexite de faits, entre « autonomie » et « heteronomie », retournant d’un ensemble d’autres pratiques et de manieres de penser enchevetres et entremeles (aussi au cours de l’histoire), que s’attaquent les auteurs en nous proposant des pistes de reflexions plutot qu’un discours definitif et arrete.
To work on a historical period requires, for sociologists, a particular attention to the hiatus b... more To work on a historical period requires, for sociologists, a particular attention to the hiatus between discourses and practises, the first ones tending to dodge, if not occult, the understanding of the second ones. The study of social relationships between sexes and the situation of women in a given field therefore presents a number of traps, which must be avoided by giving its full importance to the polysemy of the concept of genre which covers both the socially constructed differences between sexes and the way these differences impregnate representations. The point is to look back on these difficulties as well as on a number of preconceived ideas, through the example of an analysis of the trajectories of female plastics artists in the art field of the first half of the XIXth century.
Dans cet article, on propose un ensemble de conseils aux artistes femmes du passe, pour atteindre... more Dans cet article, on propose un ensemble de conseils aux artistes femmes du passe, pour atteindre la renommee de leur vivant et organiser la conservation posthume de leur nom et de leur oeuvre dans l'histoire. Dans ce but, on s'inspire a la fois des recherches menees sur la population des peintres, des sculptrices et des graveuses actives en France dans la premiere moitie du XIXe siecle, et des travaux sociologiques ou historiques menes sur la question de la construction de la reputation artistique et de l'inscription des noms dans la memoire collective. On suggere ainsi aux artistes femmes de partir avec les bonnes cartes en main (naitre dans une famille d'artistes, etre belles…), de faire les bons choix (en matiere de maitres, de specialisations…), de ne pas perdre de temps pour se faire re/connaitre (exposer tot, produire beaucoup…), de savoir se vendre (frequenter les critiques, s'attacher des mecenes…), et de penser a la posterite (creer sous un seul nom, signer ses oeuvres, se faire remarquer juste ce qu'il faut, controler son image, eviter la concurrence memorielle…)
Dans un premier temps, nous allons proposer une definition du genre puisque les inegalites entre ... more Dans un premier temps, nous allons proposer une definition du genre puisque les inegalites entre femmes et hommes dans le secteur de l'audiovisuel (cinema/television), comme partout ailleurs, sont systemiques et reperables a plusieurs niveaux. Ensuite, apres un bref apercu de la situation presente du marche de l’emploi dans l’audiovisuel et des inegalites qui le structurent, nous vous indiquerons comment la construction sociale du genre se traduit en termes de division sexuee du travail. Puis nous montrerons comment ces inegalites entre hommes et femmes se traduisent materiellement en termes de conditions d’emploi et de revenus dans le secteur du cinema et dans celui de la television – en revenant, pour ce dernier cas, sur la situation specifique de l’audiovisuel public. Enfin, et pour alimenter la discussion qui suivra les interventions de ce matin, nous tenterons de proposer quelques pistes et preconisations pour (faire) prendre conscience de ces inegalites, et les resorber.
Nourri de echanges et discussions collectives entamees a l’occasion de l’Ecole d’ete ESSE 2007, l... more Nourri de echanges et discussions collectives entamees a l’occasion de l’Ecole d’ete ESSE 2007, le texte interroge les transformations contemporaines de l’univers artistique a l’aune des apparentes interpenetrations des logiques artistiques et economiques. En effet, le champ de l’art contemporain semble de plus en plus soumis aux contraintes de l’espace economique ; mais il est aussi – et peut-etre surtout – de mettre ces mutations propres au champ de l’art en rapport avec les transformations qui s’operent parallelement dans le champ economique, dont on pourrait dire qu’il happe et profite (dans tous les sens du terme) des logiques artistiques. A partir de travaux menes par un ensemble de sociologues sur la question, les auteurs de l’article proposent d’abord une recontextualisation historique de la problematique pour revenir sur un ensemble de pratiques et d’enquetes (en cours) afin de tenter d’eclairer ce qui apparaitrait comme une nouvelle « revolution symbolique » du regime de l’art, devenu regime entrepreneurial, ou, entre autres, la figure de l’« artiste entrepreneur » peut objectiver cette tension entre univers artistique et economique. Et a l’inverse, les auteurs indiquent qu’on assiste a une utilisation de plus en plus frequente, par les tenants de l’economie de marche, des discours et des modes de legitimation qui, propres a l’art en regime vocationnel, contribuent a dissimuler et a renforcer dans un meme mouvement la pregnance (et la violence) des lois du marche etendues a tous les domaines. C’est a cette complexite de faits, entre « autonomie » et « heteronomie », retournant d’un ensemble d’autres pratiques et de manieres de penser enchevetres et entremeles (aussi au cours de l’histoire), que s’attaquent les auteurs en nous proposant des pistes de reflexions plutot qu’un discours definitif et arrete.
To work on a historical period requires, for sociologists, a particular attention to the hiatus b... more To work on a historical period requires, for sociologists, a particular attention to the hiatus between discourses and practises, the first ones tending to dodge, if not occult, the understanding of the second ones. The study of social relationships between sexes and the situation of women in a given field therefore presents a number of traps, which must be avoided by giving its full importance to the polysemy of the concept of genre which covers both the socially constructed differences between sexes and the way these differences impregnate representations. The point is to look back on these difficulties as well as on a number of preconceived ideas, through the example of an analysis of the trajectories of female plastics artists in the art field of the first half of the XIXth century.
L'Institut du Genre organise « Les jeudis du Genre », en partenariat avec le Columbia Global Cent... more L'Institut du Genre organise « Les jeudis du Genre », en partenariat avec le Columbia Global Centers / Paris à Reid Hall. Ces rencontres sont l' occasion de présenter des publications récentes ou de débattre de thématiques d'actualité. La première séance de l'année universitaire est consacrée à la remise du Prix de thèse de l'institut du genre, décerné par le conseil scientifique de l'Institut du Genre, à des candidate -s dont les travaux intègrent une perspective genre et sont réalisés dans un établissement partenaire. Les séances suivantes ont été choisies et seront animées par des membres du Conseil Scientifique du GIS Institut du Genre.
Si l’on devait faire son arbre généalogique commercial, le marchand de couleurs se situerait san... more Si l’on devait faire son arbre généalogique commercial, le marchand de couleurs se situerait sans doute entre l’épicier (corporation dont il est issu au cours XVIIIe siècle) et le marchand d’art (groupe auquel il a, en partie, donné naissance dans la seconde moitié du XIXe siècle). Population aussi hétérogène que méconnue, les marchands de couleurs sont surtout, pendant au moins un siècle et demi, au centre de l’espace de production artistique. Ce commerce est urbain par essence, mais pas uniquement parisien : on vend couleurs et « articles de peinture » dès qu’il y a, en un lieu, assez de peintres pour assurer à ce marchand une clientèle stable. Pourtant, rares sont les marchands de couleurs à n’avoir que des artistes pour clients. De plus, parce qu’ils relèvent traditionnellement à la fois de « l’artisanat pur » (en ce qu’ils fabriquent ce qu’ils vendent) et du « commerce pur » (en ce qu’ils tiennent boutique et proposent – aussi – à la vente des objets fabriqués par d’autres), les marchands de couleurs relèvent pleinement de cette catégorie trouble de la « boutique indécise » qui fut décrite par les juristes du XVIIIe siècle.
À l'occasion de la publication du sixième numéro de la revue Biens Symboliques consacré à la prod... more À l'occasion de la publication du sixième numéro de la revue Biens Symboliques consacré à la production de la télévision, le cycle Séries et sciences sociales et le réseau thématique "Sociologie des médias" de l'Association française de sociologie ont le plaisir de vous inviter à une soirée projection-débat le lundi 8 novembre à 20 h au cinéma Le Majestic Bastille (2-4 boulevard Richard Lenoir 75011 Paris). Initialement prévue au mois de novembre 2020, cette soirée avait dû être annulée en raison du contexte sanitaire (nouvelles mesures de confinement).
Le débat portera sur la série Jeux d'influence (Arte, 2019), dont le premier épisode sera projeté en première partie. Elle se fera en présence du réalisateur de la série Jean-Xavier de Lestrade, du chercheur Jean-Noël Jouzel (Centre de sociologie des organisations de SciencesPo), spécialiste de la question des pesticides et des enjeux de santé environnementale, et des contributeurs et contributrices du numéro thématique de Biens Symboliques "Faire (de) la télévision" coordonné par Séverine Sofio et Muriel Mille.
L'entrée est libre sur inscription et dans la limite des places disponibles. Conformément aux décisions gouvernementales, le passe sanitaire sera obligatoire pour accéder à la soirée.
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Le débat portera sur la série Jeux d'influence (Arte, 2019), dont le premier épisode sera projeté en première partie. Elle se fera en présence du réalisateur de la série Jean-Xavier de Lestrade, du chercheur Jean-Noël Jouzel (Centre de sociologie des organisations de SciencesPo), spécialiste de la question des pesticides et des enjeux de santé environnementale, et des contributeurs et contributrices du numéro thématique de Biens Symboliques "Faire (de) la télévision" coordonné par Séverine Sofio et Muriel Mille.
L'entrée est libre sur inscription et dans la limite des places disponibles. Conformément aux décisions gouvernementales, le passe sanitaire sera obligatoire pour accéder à la soirée.
Inscriptions : https://framadate.org/1EtkBAzFtE5fRw7x