Geneviève Fraisse
Philosophe de la pensée féministe
Directrice de recherche émérite au CNRS / CRAL-EHESS (section 35 philosophie)
Geneviève Fraisse is a philosopher and Director of Research (emeritus) at the National Centre for Scientific Research (CNRS, France). Her work deals with epistemology and politics about genealogy of democracy, concepts of emancipation and philosophical problematisation of sex/gender debate.
Thèmes de recherche :
1) construction d’une « généalogie démocratique », à partir de la Révolution française, pour mettre en lumière le rapport entre l’exclusion et l’émancipation des femmes, autour des notions de citoyenneté, raison, représentation et gouvernement. Cette généalogie met en lumière le "dérèglement" des représentations du rapport des sexes.
2) réflexion sur des notions conceptuelles telles que le service, le consentement, la mixité, le privilège, en relation avec les concepts d’égalité et de liberté.
3) Lectures de l’objet « sexe/genre » dans la tradition philosophique et historique.
1975 : Fondatrice avec Jacques Rancière de la revue « Les révoltes logiques » 1984 : participe à la création du Collège international de philosophie (CIPH)
1990- 91 : chercheuse invitée à l’Institute for Advanced Study (Princeton, USA) 1997-1998 : déléguée interministérielle aux droits des femmes auprès du Premier Ministre
1999-2004 : députée européenne
2004 –2008 : productrice à France Culture de « L’Europe des idées »
2007-2009 : présidente du comité scientifique de l’Institut Émilie du Châtelet 2011-2013 : cours « Pensée des sexes et démocratie », PRESAGE (Programme de Recherche et d'Enseignement des SAvoirs sur le GEnre), Sciences Po. Paris.
Publications :
- Féminisme et philosophie, Folio-Gallimard, 2020.
- La Suite de l'Histoire, Actrices, créatrices, Seuil 2019.
- La Sexuation du monde, réflexions sur l'émancipation, Presses de Sciences Po, 2016.
- Les Excès du genre, concept, image, nudité, éditions Lignes, 2014, édition augmentée, Seuil 2019.
- La Fabrique du féminisme, Textes et entretiens, 2012, le passager clandestin, (2018), 2022.
- A côté du genre, sexe et philosophie de l’égalité, Le Bord de l’eau (2010), PUF Quadrige, 2022, (reprise de « la différence des sexes », 1996, « la controverse des sexes », 2001, et autres textes)
- Les femmes et leur histoire, (1998), augmenté d’une nouvelle préface, Folio-Gallimard, 2010.
- L’Europe des idées, suivi de « Touriste en démocratie, chronique d’une élue au Parlement européen, 1999-2004 » (avec la collaboration de Christine Guedj), France Culture/ L’Harmattan, 2008.
- Le privilège de Simone de Beauvoir, Actes Sud, 2008.
- Du consentement, Seuil, 2007.
- Le Mélange des sexes, Paris, Gallimard Jeunesse, collection „chouette penser“, 2006.
- Les deux gouvernements: la famille et la cité, (2000), Folio- Gallimard, 2001.
- Muse de la raison, la démocratie exclusive et la différence des sexes, (1989), Edition augmentée d’un avant-propos et d’une postface, Folio-Gallimard, 1995.
- Clémence Royer, philosophe et femme de sciences, (1830-1902), Paris, La Découverte, (1985) réédition 2002.
- Service ou servitude, essai sur les femmes toutes mains, (1979), nouvelle édition augmentée, Le Bord de l'eau, 2009.
Edition
- Opinions de femmes, de la veille au lendemain de la révolution française (M.-A. Gacon-Dufour, O. de Gouges, C. de Salm, A. Clément-Hémery, F.Raoul), édition et présentation, Côté- Femmes, 1989.
Elle a notamment préfacé les livres suivants :
- Jérôme Dorival, Hélène de Montgeroult, la Marquise et la Marseillaise, éditions symétrie, Lyon, 2006.
- Hubertine Auclert, pionnière du féminisme, Textes choisis, présentation Steven C. Hause, éditions Bleu autour, 2007.
- Ces hommes qui épousèrent la cause des femmes : dix pionniers britanniques, sous la direction de Martine Monicelli et Michel Prum, Paris, éditions de l’Atelier, 2010.
- Carole Pateman, Le Contrat sexuel, (1988), traduction de Charlotte Nordmann, postface d’Eric Fassin, La Découverte, 2010.
- Fanny Raoul, Opinion d’une femme sur les femmes (1801), Le passager clandestin, 2011.
- "Pour le court-circuit" Femmes, genre, féminismes en méditerranée, « Le
vent de La pensée», Hommage à Françoise Collin, sous la direction de
Christiane Veauvy et Mireille Azzoug, Saint-Denis, Editions Bouchène, 2014.
- "L'Histoire comme phénomène", Alain Brossat, Les Tondues, un carnaval moche, édition Téraèdre, 2015.
- "Paradoxe et vérité", Choderlos de Laclos, De l’éducation des femmes, éditions des Équateurs, 2018.
- « La nécessité de la lignée », Isabelle Alfonsi, Pour une esthétique de l'émancipation, construire les lignées d'un art queer, B42, 2019.
- « Craignez le réveil de la vérité », Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et autres textes, Librio, 2021.
Phone: +33607053251
Address: 7 rue du Terrage
Paris 75010
Directrice de recherche émérite au CNRS / CRAL-EHESS (section 35 philosophie)
Geneviève Fraisse is a philosopher and Director of Research (emeritus) at the National Centre for Scientific Research (CNRS, France). Her work deals with epistemology and politics about genealogy of democracy, concepts of emancipation and philosophical problematisation of sex/gender debate.
Thèmes de recherche :
1) construction d’une « généalogie démocratique », à partir de la Révolution française, pour mettre en lumière le rapport entre l’exclusion et l’émancipation des femmes, autour des notions de citoyenneté, raison, représentation et gouvernement. Cette généalogie met en lumière le "dérèglement" des représentations du rapport des sexes.
2) réflexion sur des notions conceptuelles telles que le service, le consentement, la mixité, le privilège, en relation avec les concepts d’égalité et de liberté.
3) Lectures de l’objet « sexe/genre » dans la tradition philosophique et historique.
1975 : Fondatrice avec Jacques Rancière de la revue « Les révoltes logiques » 1984 : participe à la création du Collège international de philosophie (CIPH)
1990- 91 : chercheuse invitée à l’Institute for Advanced Study (Princeton, USA) 1997-1998 : déléguée interministérielle aux droits des femmes auprès du Premier Ministre
1999-2004 : députée européenne
2004 –2008 : productrice à France Culture de « L’Europe des idées »
2007-2009 : présidente du comité scientifique de l’Institut Émilie du Châtelet 2011-2013 : cours « Pensée des sexes et démocratie », PRESAGE (Programme de Recherche et d'Enseignement des SAvoirs sur le GEnre), Sciences Po. Paris.
Publications :
- Féminisme et philosophie, Folio-Gallimard, 2020.
- La Suite de l'Histoire, Actrices, créatrices, Seuil 2019.
- La Sexuation du monde, réflexions sur l'émancipation, Presses de Sciences Po, 2016.
- Les Excès du genre, concept, image, nudité, éditions Lignes, 2014, édition augmentée, Seuil 2019.
- La Fabrique du féminisme, Textes et entretiens, 2012, le passager clandestin, (2018), 2022.
- A côté du genre, sexe et philosophie de l’égalité, Le Bord de l’eau (2010), PUF Quadrige, 2022, (reprise de « la différence des sexes », 1996, « la controverse des sexes », 2001, et autres textes)
- Les femmes et leur histoire, (1998), augmenté d’une nouvelle préface, Folio-Gallimard, 2010.
- L’Europe des idées, suivi de « Touriste en démocratie, chronique d’une élue au Parlement européen, 1999-2004 » (avec la collaboration de Christine Guedj), France Culture/ L’Harmattan, 2008.
- Le privilège de Simone de Beauvoir, Actes Sud, 2008.
- Du consentement, Seuil, 2007.
- Le Mélange des sexes, Paris, Gallimard Jeunesse, collection „chouette penser“, 2006.
- Les deux gouvernements: la famille et la cité, (2000), Folio- Gallimard, 2001.
- Muse de la raison, la démocratie exclusive et la différence des sexes, (1989), Edition augmentée d’un avant-propos et d’une postface, Folio-Gallimard, 1995.
- Clémence Royer, philosophe et femme de sciences, (1830-1902), Paris, La Découverte, (1985) réédition 2002.
- Service ou servitude, essai sur les femmes toutes mains, (1979), nouvelle édition augmentée, Le Bord de l'eau, 2009.
Edition
- Opinions de femmes, de la veille au lendemain de la révolution française (M.-A. Gacon-Dufour, O. de Gouges, C. de Salm, A. Clément-Hémery, F.Raoul), édition et présentation, Côté- Femmes, 1989.
Elle a notamment préfacé les livres suivants :
- Jérôme Dorival, Hélène de Montgeroult, la Marquise et la Marseillaise, éditions symétrie, Lyon, 2006.
- Hubertine Auclert, pionnière du féminisme, Textes choisis, présentation Steven C. Hause, éditions Bleu autour, 2007.
- Ces hommes qui épousèrent la cause des femmes : dix pionniers britanniques, sous la direction de Martine Monicelli et Michel Prum, Paris, éditions de l’Atelier, 2010.
- Carole Pateman, Le Contrat sexuel, (1988), traduction de Charlotte Nordmann, postface d’Eric Fassin, La Découverte, 2010.
- Fanny Raoul, Opinion d’une femme sur les femmes (1801), Le passager clandestin, 2011.
- "Pour le court-circuit" Femmes, genre, féminismes en méditerranée, « Le
vent de La pensée», Hommage à Françoise Collin, sous la direction de
Christiane Veauvy et Mireille Azzoug, Saint-Denis, Editions Bouchène, 2014.
- "L'Histoire comme phénomène", Alain Brossat, Les Tondues, un carnaval moche, édition Téraèdre, 2015.
- "Paradoxe et vérité", Choderlos de Laclos, De l’éducation des femmes, éditions des Équateurs, 2018.
- « La nécessité de la lignée », Isabelle Alfonsi, Pour une esthétique de l'émancipation, construire les lignées d'un art queer, B42, 2019.
- « Craignez le réveil de la vérité », Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et autres textes, Librio, 2021.
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Actualités by Geneviève Fraisse
Jeudi 19 septembre 2024, Geneviève Fraisse, philosophe de la pensée féministe, directrice de recherche émérite au CNRS, a donné la conférence de rentrée du Programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre de Sciences Po. Elle est revenue sur la question du contretemps de l’émancipation des femmes. Revenir à l’Habeas corpus, un acte juridique adopté par le Parlement anglais en 1679, c’est revenir à “un ancêtre des droits humains” qui prévoit un droit au corps : “You Shall Have the Body”. C’est ce que la philosophe comprend dans les slogans des luttes féministes du XXème siècle : “Our bodies, our selves”, “mon corps m’appartient”.
On Thursday 19th September 2024, Geneviève Fraisse, a French philosopher of feminist thought and emeritus research director at the French National Centre for Scientific Research, delivered the opening lecture of the academic year 2024-25 for Sciences Po’s Gender Studies Programme. She visited the issue of the setbacks in women's emancipation.
« démocratie exclusive » des femmes, Geneviève Fraisse scrute ici les intuitions et les conséquences de ces principes chez celles et ceux qu’on peut qualifier de logiciennes et logiciens de l’égalité : Choderlos de Laclos, Olympe de Gouges, Fanny Raoul, Stendhal, Germaine de Staël ou Charles Fourier.
Diptyque composé de :
- "Les festins de Genevieve Fraisse", une sélection d'archives du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, cinéma le Luminor (Paris), 18 octobre 2020
- "Les Singulières", carte Blanche à Geneviève Fraisse - Les Lundis de l'INA, 13 septembre 2021
From habeas corpus to the temporality of procreation
I - The habeas corpus of women: a double revolution?
II - Time, law, history
_____
De l'habeas corpus à la temporalité de la procréation
I - L'Habeas corpus des femmes: une double révolution?
II - Le temps, le droit, l'histoire
La première partie "L'Habeas corpus des femmes: une double révolution?" a été publiée dans les actes du colloque : "Contraception: contrainte ou liberté?", sous la direction de Etienne-Emile Baulieu, Françoise Héritier, Henri Léridon, Éditions Odile Jacob, 1999, p53-60.
Repris dans "La Controverse des sexes", 2001 puis dans "À côté du genre" 2010, PUF Quadrige, 2022.
Traduction anglaise : "The Female Body: A Journey Through Law, Culture and Medecine", Brigitte Feuillet-Liger, Kristina Orfali, Thérèse Callus dir, Editions Bruylant, Bruxelles, 2013, p339-345.
La seconde partie "Le temps, le droit, l'histoire" est inédite, disponible en français et en anglais sur https://cnrs.academia.edu/genevieveFraisse
De l'habeas corpus à la temporalité de la procréation
I - L'Habeas corpus des femmes: une double révolution?
II - Le temps, le droit, l'histoire
La première partie "L'Habeas corpus des femmes: une double révolution?" a été publiée dans les actes du colloque : "Contraception: contrainte ou liberté?", sous la direction de Etienne-Emile Baulieu, Françoise Héritier, Henri Léridon, Éditions Odile Jacob, 1999, p53-60.
Repris dans "La Controverse des sexes", 2001 puis dans "À côté du genre" 2010, PUF Quadrige, 2022.
Traduction anglaise : "The Female Body: A Journey Through Law, Culture and Medecine", Brigitte Feuillet-Liger, Kristina Orfali, Thérèse Callus dir, Editions Bruylant, Bruxelles, 2013, p339-345.
La seconde partie "Le temps, le droit, l'histoire" est inédite, disponible en français et en anglais sur https://cnrs.academia.edu/genevieveFraisse
Livres - Bibliographie by Geneviève Fraisse
Geneviève Fraisse retrace ici la genèse du sens moderne du consentement, ses enjeux, sa complexité. Examinant les relations entre les sexes, prises entre émancipation et domination, entre parole libre et surdité de l’écoute, elle cherche à identifier les lieux de l’autonomie des femmes tant dans la sphère privée que politique.
« Le féminisme, ça pense ! »
Ce livre rassemble des entretiens et des articles écrits par Geneviève Fraisse et parus dans divers journaux et revues depuis les années 1970, mettant ainsi en lumière la pensée féministe et ses évolutions. « Les sexes font l’histoire », observe la philosophe, qui nous rappelle que c’est dans l’histoire en acte que les questions théoriques du féminisme ont pris et continuent d’avoir des chances de prendre forme.
Les femmes ont changé le Code civil, lutté pour s’imposer dans l’espace politique, franchi des interdits non explicites comme passer le baccalauréat ou reconnaître la multiplicité des sexualités. Mais, même si les droits civils et politiques se sont égalisés, si les droits économiques ont été énoncés et l’égalité dans la famille pensée et actée, le réel est encore loin de pratiquer l’égalité des sexes, comme on le redécouvre à chaque nouveau « scandale ». Geneviève Fraisse revient sur l’ensemble de ces enjeux et de ces luttes, jusqu’à ce qui se dessine aujourd’hui autour du corps des femmes, du corps reproducteur (PMA, GPA et filiations nouvelles) au corps sexuel (violences, du harcèlement au viol). Une pensée d’une brûlante actualité.
C’est au début des années 1980 que le concept de genre est proposé à la recherche dans les milieux alors restreints de l’histoire du féminisme et de la sociologie des rapports de sexe. Il est désormais possible de le mettre à l’épreuve. Le titre de ce livre, À côté du genre, marque la volonté de prendre de la distance face à un concept neuf et révolutionnaire. Il ne s’agit pas d’être pour, ou contre : il en va plutôt d’une position en éveil qui questionne avant de résoudre, examine avant d’affirmer…
Geneviève Fraisse a poursuivi cette mise à distance, voyant dans les « excès » ce que le mot « genre » tout autant que le mot « sexe » indiquent, à savoir les deux enjeux de l’émancipation des femmes, l’égalité des sexes et la liberté sexuelle. Car ces deux enjeux ne se maîtrisent pas aisément. Mais plutôt que de vouloir réguler les savoirs et les pratiques, on peut simplement reconnaître que cette question s’inscrit dans la temporalité, celle de la « sexuation du monde », temporalité ouverte à l’écriture de l’Histoire, à la « suite de l’Histoire ».
On lira en ouverture un long entretien avec la danseuse et chorégraphe Bintou Dembélé, qui revient sur l’histoire du hip-hop et sur sa détonante intégration à la mise en scène, par Clément Cogitore, des Indes galantes de Rameau et Fuzelier.
Enfin, les Miscellanées font retour sur des œuvres (Intersections, mise en scène par Mireille Camier et Ricard Soler Mallol), le journal de travail de la metteuse en scène Leyla-Claire Rabih, les dix ans du Nouveau Théâtre Populaire et de récentes parutions (autour de Meyerhold et de la dramaturgie).
Contact & commande :
Denise Brial, Association Atalante, 18 rue de la Glacière, 75013 Paris. Plus d'infos : denise.brial@sfr.fr
Cette nouvelle édition de l'ouvrage précurseur de Geneviève Fraisse retrace la généalogie de la notion de service – de la domesticité au paradigme du care, de la question de l'emploi et de la hiérarchie sociale entre femmes à celle de la solidarité, du service " à la personne " à la construction d'une société commune aux deux sexes.
Rendre au mot de " service " toute sa polysémie, analyser l'histoire du travail des femmes et de leur émancipation à travers une pensée de l'égalité et de la justice, telle est la grande originalité de ce livre.
Geneviève Fraisse est philosophe, directrice de recherche émérite au CNRS. Ancienne députée européenne, elle est l’autrice de livres sur la généalogie de l’égalité des sexes et la problématique sexe/genre, tels Du consentement (Seuil, 2007, édition augmentée 2017) et La Sexuation du monde. Réflexions sur l’émancipation (Presses de Sciences Po, 2016).
Écrire « leur » histoire oblige à lier ensemble les systèmes de la philosophie – de Rousseau à Derrida – et les données empiriques de l’histoire – des initiatives révolutionnaires aux utopies égalitaires. Des figures singulières du féminisme – Madame de Staël, George Sand, Louise Michel, Clémence Royer ou Madeleine Vernet – accompagnent dans cet ouvrage l’analyse serrée de grands discours ou textes fondateurs de l’exclusion comme de l’inclusion des femmes. Parce qu’il s’agit de se réintroduire dans l’histoire, c’est-à- dire de prendre part à l’énigme du devenir plutôt que de continuer à être représentées comme des énigmes de la nature.
Aussi l’enjeu est-il désormais de penser à nouveau ensemble les deux gouvernements, le domestique et le politique, et de trouver une articulation originale, par-delà toute « conciliation » ou « réconciliation », entre vie familiale et vie sociale.
Jeudi 19 septembre 2024, Geneviève Fraisse, philosophe de la pensée féministe, directrice de recherche émérite au CNRS, a donné la conférence de rentrée du Programme de recherche et d'enseignement des savoirs sur le genre de Sciences Po. Elle est revenue sur la question du contretemps de l’émancipation des femmes. Revenir à l’Habeas corpus, un acte juridique adopté par le Parlement anglais en 1679, c’est revenir à “un ancêtre des droits humains” qui prévoit un droit au corps : “You Shall Have the Body”. C’est ce que la philosophe comprend dans les slogans des luttes féministes du XXème siècle : “Our bodies, our selves”, “mon corps m’appartient”.
On Thursday 19th September 2024, Geneviève Fraisse, a French philosopher of feminist thought and emeritus research director at the French National Centre for Scientific Research, delivered the opening lecture of the academic year 2024-25 for Sciences Po’s Gender Studies Programme. She visited the issue of the setbacks in women's emancipation.
« démocratie exclusive » des femmes, Geneviève Fraisse scrute ici les intuitions et les conséquences de ces principes chez celles et ceux qu’on peut qualifier de logiciennes et logiciens de l’égalité : Choderlos de Laclos, Olympe de Gouges, Fanny Raoul, Stendhal, Germaine de Staël ou Charles Fourier.
Diptyque composé de :
- "Les festins de Genevieve Fraisse", une sélection d'archives du Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, cinéma le Luminor (Paris), 18 octobre 2020
- "Les Singulières", carte Blanche à Geneviève Fraisse - Les Lundis de l'INA, 13 septembre 2021
From habeas corpus to the temporality of procreation
I - The habeas corpus of women: a double revolution?
II - Time, law, history
_____
De l'habeas corpus à la temporalité de la procréation
I - L'Habeas corpus des femmes: une double révolution?
II - Le temps, le droit, l'histoire
La première partie "L'Habeas corpus des femmes: une double révolution?" a été publiée dans les actes du colloque : "Contraception: contrainte ou liberté?", sous la direction de Etienne-Emile Baulieu, Françoise Héritier, Henri Léridon, Éditions Odile Jacob, 1999, p53-60.
Repris dans "La Controverse des sexes", 2001 puis dans "À côté du genre" 2010, PUF Quadrige, 2022.
Traduction anglaise : "The Female Body: A Journey Through Law, Culture and Medecine", Brigitte Feuillet-Liger, Kristina Orfali, Thérèse Callus dir, Editions Bruylant, Bruxelles, 2013, p339-345.
La seconde partie "Le temps, le droit, l'histoire" est inédite, disponible en français et en anglais sur https://cnrs.academia.edu/genevieveFraisse
De l'habeas corpus à la temporalité de la procréation
I - L'Habeas corpus des femmes: une double révolution?
II - Le temps, le droit, l'histoire
La première partie "L'Habeas corpus des femmes: une double révolution?" a été publiée dans les actes du colloque : "Contraception: contrainte ou liberté?", sous la direction de Etienne-Emile Baulieu, Françoise Héritier, Henri Léridon, Éditions Odile Jacob, 1999, p53-60.
Repris dans "La Controverse des sexes", 2001 puis dans "À côté du genre" 2010, PUF Quadrige, 2022.
Traduction anglaise : "The Female Body: A Journey Through Law, Culture and Medecine", Brigitte Feuillet-Liger, Kristina Orfali, Thérèse Callus dir, Editions Bruylant, Bruxelles, 2013, p339-345.
La seconde partie "Le temps, le droit, l'histoire" est inédite, disponible en français et en anglais sur https://cnrs.academia.edu/genevieveFraisse
Geneviève Fraisse retrace ici la genèse du sens moderne du consentement, ses enjeux, sa complexité. Examinant les relations entre les sexes, prises entre émancipation et domination, entre parole libre et surdité de l’écoute, elle cherche à identifier les lieux de l’autonomie des femmes tant dans la sphère privée que politique.
« Le féminisme, ça pense ! »
Ce livre rassemble des entretiens et des articles écrits par Geneviève Fraisse et parus dans divers journaux et revues depuis les années 1970, mettant ainsi en lumière la pensée féministe et ses évolutions. « Les sexes font l’histoire », observe la philosophe, qui nous rappelle que c’est dans l’histoire en acte que les questions théoriques du féminisme ont pris et continuent d’avoir des chances de prendre forme.
Les femmes ont changé le Code civil, lutté pour s’imposer dans l’espace politique, franchi des interdits non explicites comme passer le baccalauréat ou reconnaître la multiplicité des sexualités. Mais, même si les droits civils et politiques se sont égalisés, si les droits économiques ont été énoncés et l’égalité dans la famille pensée et actée, le réel est encore loin de pratiquer l’égalité des sexes, comme on le redécouvre à chaque nouveau « scandale ». Geneviève Fraisse revient sur l’ensemble de ces enjeux et de ces luttes, jusqu’à ce qui se dessine aujourd’hui autour du corps des femmes, du corps reproducteur (PMA, GPA et filiations nouvelles) au corps sexuel (violences, du harcèlement au viol). Une pensée d’une brûlante actualité.
C’est au début des années 1980 que le concept de genre est proposé à la recherche dans les milieux alors restreints de l’histoire du féminisme et de la sociologie des rapports de sexe. Il est désormais possible de le mettre à l’épreuve. Le titre de ce livre, À côté du genre, marque la volonté de prendre de la distance face à un concept neuf et révolutionnaire. Il ne s’agit pas d’être pour, ou contre : il en va plutôt d’une position en éveil qui questionne avant de résoudre, examine avant d’affirmer…
Geneviève Fraisse a poursuivi cette mise à distance, voyant dans les « excès » ce que le mot « genre » tout autant que le mot « sexe » indiquent, à savoir les deux enjeux de l’émancipation des femmes, l’égalité des sexes et la liberté sexuelle. Car ces deux enjeux ne se maîtrisent pas aisément. Mais plutôt que de vouloir réguler les savoirs et les pratiques, on peut simplement reconnaître que cette question s’inscrit dans la temporalité, celle de la « sexuation du monde », temporalité ouverte à l’écriture de l’Histoire, à la « suite de l’Histoire ».
On lira en ouverture un long entretien avec la danseuse et chorégraphe Bintou Dembélé, qui revient sur l’histoire du hip-hop et sur sa détonante intégration à la mise en scène, par Clément Cogitore, des Indes galantes de Rameau et Fuzelier.
Enfin, les Miscellanées font retour sur des œuvres (Intersections, mise en scène par Mireille Camier et Ricard Soler Mallol), le journal de travail de la metteuse en scène Leyla-Claire Rabih, les dix ans du Nouveau Théâtre Populaire et de récentes parutions (autour de Meyerhold et de la dramaturgie).
Contact & commande :
Denise Brial, Association Atalante, 18 rue de la Glacière, 75013 Paris. Plus d'infos : denise.brial@sfr.fr
Cette nouvelle édition de l'ouvrage précurseur de Geneviève Fraisse retrace la généalogie de la notion de service – de la domesticité au paradigme du care, de la question de l'emploi et de la hiérarchie sociale entre femmes à celle de la solidarité, du service " à la personne " à la construction d'une société commune aux deux sexes.
Rendre au mot de " service " toute sa polysémie, analyser l'histoire du travail des femmes et de leur émancipation à travers une pensée de l'égalité et de la justice, telle est la grande originalité de ce livre.
Geneviève Fraisse est philosophe, directrice de recherche émérite au CNRS. Ancienne députée européenne, elle est l’autrice de livres sur la généalogie de l’égalité des sexes et la problématique sexe/genre, tels Du consentement (Seuil, 2007, édition augmentée 2017) et La Sexuation du monde. Réflexions sur l’émancipation (Presses de Sciences Po, 2016).
Écrire « leur » histoire oblige à lier ensemble les systèmes de la philosophie – de Rousseau à Derrida – et les données empiriques de l’histoire – des initiatives révolutionnaires aux utopies égalitaires. Des figures singulières du féminisme – Madame de Staël, George Sand, Louise Michel, Clémence Royer ou Madeleine Vernet – accompagnent dans cet ouvrage l’analyse serrée de grands discours ou textes fondateurs de l’exclusion comme de l’inclusion des femmes. Parce qu’il s’agit de se réintroduire dans l’histoire, c’est-à- dire de prendre part à l’énigme du devenir plutôt que de continuer à être représentées comme des énigmes de la nature.
Aussi l’enjeu est-il désormais de penser à nouveau ensemble les deux gouvernements, le domestique et le politique, et de trouver une articulation originale, par-delà toute « conciliation » ou « réconciliation », entre vie familiale et vie sociale.
Il sera aussi question de Vérité, en un temps où binarité et multiplicité des sexes font face à l’exigence « queer » qui cherche à se définir.
Ce livre propose une perspective originale sur la polémique sexe/genre, sur la critique des stéréotypes et sur l’usage de la nudité en politique.
Comment Simone de Beauvoir, qui use si souvent du mot «privilège», place-t-elle son désir de connaître et de se connaître au cœur du Privilège de la pensée que le XXe siècle lui a accordé? Formidable espace que celui de la femme savante, pensante, tout éblouie par ces lumières intellectuelles offertes, enfin sans limites, au sexe féminin.
Pourquoi se pose-t-elle alors la question du deuxième sexe, de l’autre sexe? Pourquoi, surtout, introduit-elle l’idée d’un «devenir» de la femme, d’une histoire peut-être, qui produirait enfin un écart après tant de siècles répétitifs?
Commémorer une grande figure, telle Simone de Beauvoir, n’est pas une affaire d’héritage ou de transmission dans le cadre d’une histoire des femmes, encore fragile, trop peu légitime. Il s’agit, plus sûrement, de découvrir la possibilité d’une appropriation ; il ne faut pas recevoir, mais prendre.
Sommaire :
Introduction / Toutes et chacune
PARTIE I - POUR TOUTES
Chapitre 1 / Poulain de la Barre, un logicien de l'égalité temps du préjugé et sexe de l'esprit
Chapitre 2 / Rousseau, et les « moitiés » de la république
Chapitre 3 / Voir et savoir la contradiction des égalités
Chapitre 4 / Émancipation versus domination lecture de Jacques Rancière
Chapitre 5 / La commune mesure : le MLF a 40ans
PARTIE II - POUR CHACUNE
Chapitre 6 / Le dérèglement des représentations
Chapitre 7 / La sculptrice à l'œuvre au XIXe siècle (extrait)
Chapitre 8 / Causer ou bavarder, à deux et à plusieurs, à propos d'un tableau de Vuillard
Chapitre 9 / Simone de Beauvoir : étude, souffrance, jouissance
Chapitre 10 / Simone de Beauvoir, Simone Weil, Simone Fraisse, le temps historique de la pensée des femmes
Chapitre 11 / Conversation entre Marwa Arsanios et Geneviève Fraisse
C’est une énigme philosophique.
Les professeurs d’éducation physique sont de grands philosophes de la question de la différence des sexes.
L’école est le lieu du désir de savoir mais c’est aussi le temps où va s’apprendre le désir de l’autre. Il faut se toucher quand on fait du sport. Mais comment toucher le corps de l’autre lorsqu’on a 13 ans ?
La séparation des sexes reposait sur une évidence empirique. La biologie nous apprend aujourd’hui qu’il n’est pas si simple d’établir la frontière entre les sexes.
Il s’agit simplement de faire cesser des impossibilités, donc de rendre possible l’égalité. Cela s’appelle l’émancipation.
Mais est-ce que pour autant émancipation veut dire mélange ?
Le sport serait-il le seul lieu, excepté celui de la maternité, qui renverrait immanquablement à la dualité homme-femme ?
Dans cet épisode, Geneviève Fraisse, philosophe de la pensée féministe, directrice de recherche émérite au CNRS, et Hélène Périvier, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques, conversent sur les liens entre recherche et féminisme. Elles abordent leurs travaux et leurs sujets de recherche, la pensée féministe en travail, entre effacement et subversion.
"Retour sur le parcours de Geneviève Fraisse et sur les problématiques qui sont au cœur de ses recherches".
À ce titre, il expose une pensée, aussi bien que son goût, sa nécessité, sa méthode, ses enjeux et, pour tout cela, son indéniable singularité.
Écouter le podcast : https://www.gangofwitches.com/podcast/episode-10/
https://educazionepermanente.wordpress.com/2020/05/06/epistemologia-del-femminismo-intervista-alla-filosofa-francese-genevieve-fraisse/
Entretien entre Marie Misset et l'autrice et philosophe Geneviève Fraisse. Ensemble, elles parlent de son parcours, du MLF au gouvernement Jospin, de sa pensée féministe toujours en évolution, et de l'enjeu qui fera le XXIe siècle : pour elle, ce sera le corps des femmes, sans hésitation !
Enregistré le 27 janvier 2020
Partiellement repris dans le livre "La thérapie de la vieille branche" : https://nouvellesecoutes.fr/podcast/livre-vieille-branche/
Nous sommes dans les années 1970 et déjà, Geneviève Fraisse va mettre en évidence la nécessité de l’échappatoire. Comment sortir du cadre ? Comment échapper à son sort ?
En 1979, elle publie Femmes toutes mains, Essai sur le service domestique (Seuil). Elle y décrit les conventions sociales, elle observe avec acuité l’ordre des choses, ces femmes qui doivent penser au « ménage » (dans tous les sens du terme) avant elles mêmes.
Elle y souligne les paradoxes autour des « bonnes ». Elles doivent rester célibataires et s’occuper des enfants des riches (p.229). Mais pourquoi les bonnes ne s’émanciperaient pas de ce sort ?
La philosophe Geneviève Fraisse travaille sur l’épistémologie politique de la pensée féministe avec le concept d'égalité comme opérateur de pensée, ce avec quoi elle questionne le sexe, le genre, les femmes... Comment recourir aux mots et aux concepts permet-il de penser le féminisme ?
Reparu dans "Féminisme et Philosophie", Folio-Gallimard, 2020.
Reparu dans "Féminisme et Philosophie", Folio-Gallimard, 2020.
Réalisation : Manoushak Fashahi. Avec la collaboration de Claire Poinsignon.
- Lundi 24 avril, "Atteindre la philosophie...et le genre" (1/5) : Sœur, travailleuse, compagne, citoyenne, mère, artiste... "la femme moderne est susceptible d'une multiplicité de définitions", mais c'est d'abord comme fille que nous découvrons ce soir Geneviève Fraisse.
Fille d'une famille pas comme les autres, celle de la communauté des Murs blancs, elle grandit aux côtés de ses parents Simone et Paul Fraisse, et de Paul Ricoeur, et tente d'"atteindre" la philosophie, celle-là même qui pensait pourtant si peu, encore à cette époque et jusque dans les années 70, le sexe et le genre.
- Mardi 25 avril, "Révoltes Logiques et logiques féministes" (2/5) : Années 70, Geneviève Fraisse rencontre l'histoire : les révoltes féministes, le MLF, et les Révoltes logiques, revue qu'elle co-fonde alors avec Jacques Rancière, mais c'est une autre histoire qu'elle découvre aussi, celle des archives féministes de la bibliothèque Marguerite Durand.
Jusqu'à son entrée au CNRS et à la création du Collège International de Philosophie en 1983, Geneviève Fraisse fabrique ainsi un geste original entre recherche et militantisme, souci de l'histoire et attention au présent.
- Mercredi 26 avril, "De la "démocratie exclusive" au "consentement" : à l'oeuvre !" (3/5) : De 1989 et son bicentenaire de la Révolution jusqu'aux débats, plus récents, sur le voile et la prostitution, en passant par les questions de parité et du PACS qui ont agité une partie des années 90, Geneviève Fraisse a construit la colonne vertébrale d'une pensée féministe à part, entre actualité et généalogie.
De là, trois grandes œuvres : Muse de la raison, Les deux gouvernements et Du consentement.
- Jeudi 27 avril, "Droits des femmes et Parlement européen : parenthèse politique" (4/5) : Si "le féminisme, ça pense", ça fait aussi !
En 1997, Geneviève Fraisse devient déléguée interministérielle aux droits des femmes jusqu'en 1998, puis députée au Parlement Européen de 1999 à 2004.
Mais n'a-t-elle été qu'une touriste en démocratie ? Comment est-elle passée de la théorie à la pratique ? A-t-elle représenté les femmes ou gouverné pour tous ?
"Influence", "articulation", "rivalité", "sororité"... comment sa pensée s'est-elle enrichie de cette expérience ?
- Vendredi 28 avril, "Fabriquer, sculpter et colporter le féminisme" (5/5) : "Construire un espace critique qui manque cruellement", dénuder pour rendre à leur opacité des problèmes, fabriquer un objet philosophique, sculpter des questions pour "toutes et chacune", telle est le geste de Geneviève Fraisse, qu'elle a élaboré seule, collectivement, ou en "famille".
Mais comment penser et passer des figures d'exception (Simone de Beauvoir, Clémence Royer ou encore Fanny Raoul) à "toutes" les femmes ? Et à "tous" ? Que reste-t-il à colporter ?
Geneviève Fraisse in dialogue with Gabriel Rockhill and the participants in the Critical Theory Workshop at the Sorbonne (July 8, 2015).
"Festival international des écrits de femmes", organisé par La Société des Amis de Colette, la Maison de Colette;
Saint-Sauveur en Puisaye.
par Christine Goémé
01:25 Dramatique
Les Femmes Savantes de Molière
Mise en scène,Jean Meyer
1ère diffusion : 29/1/56
03:15 Louise Michel, héroïque citoyenne
Une autre Louise Michel à travers sa correspondance
de Xavière Gauthier
Réalisé par Myron Meerson
1ère diffusion : 30/5/01
04:00 Entretien avec Geneviève Fraisse
par Christine Goémé
04:22 Tribune des arts
Les artistes femmes
Description : par André Parinaud Avec Germaine Richier, Leonor Fini, Dora Maar, Viera da Silva, 1ère diffusion : 1/1/56
04:52 Lectures de femmes
Marie-Paule Duhet et George Sand
par Michèle Perrein
1ère diffusion : 3/4/71
05:17 A voix nue
Christiane Rochefort
1ère diffusion : 5/10/88
06:22 Entretien avec Geneviève Fraisse
par Christine Goémé"
Radio libertaire, printemps 2012;
13 décembre 2008
Musée de l'Homme, salle de cinéma Jean Rouch
Avec Geneviève Fraisse, Philosophe (CNRS)
Geneviève Fraisse est philosophe, directrice de recherche au CNRS, ancienne députée au Parlement européen, productrice à France Culture.
Lors de la fondation de la revue Les Révoltes logiques en 1975, elle a fait le pari de la pensée des femmes et de son histoire (Les Femmes et leur histoire, 1998). Elle est connue pour ses nombreux essais, depuis Femmes toutes mains, essai sur le service domestique (1979) jusqu’au Privilège de Simone de Beauvoir (2008), en passant notamment par Clémence Royer (1985), Muse de la raison, la démocratie exclusive et la différence des sexes (1989), La Différence des sexes (1996), Les Deux Gouvernements, la famille et la cité (2000) et Du consentement (2007). Cela l’a amenée à travailler étroitement avec les historiennes, jusqu’à la synthèse de l’Histoire des femmes en Occident (1991, codirection du volume 4, XIXe siècle).
"
Texte en anglais : https://www.academia.edu/108599795/_Fencing_doesnt_mean_war_contribution_to_the_catalog_of_the_Germaine_Richier_exhibition_Centre_Pompidou_Paris_2023
Interviews made by Oksana Briukhovetska, Lesia Kulchynska, Anna Kravets (Kyiv), Segolene Pruvot (Paris) and Zuzana Stefkova (Prague).
Published in 2019 in Kyiv.
The research was initiated in the frame of Tandem Ukraine-2017 program.
The publication is supported by Rosa Luxemburg Stiftung with funding from the German Ministry of Foreign Affairs.
The event is part of the book presentation series of The Right to Truth: Conversations about Art and Feminism. Interviews, ed. Oksana Briukhovetska, Lesia Kulchynska (VCRC, 2019).
"La sculptrice à l’oeuvre ", Catalogue d’exposition, Sculpture’ELLES, les sculpteurs femmesdu XVIIIème siècle à nos jours, Musée des Années Trente,Boulogne-Billancourt, Somogy éditions d’art, Paris, 2011, p210-214
Translated by Nick Cowling & Marie-Noëlle Dumaz
Or, à cette généalogie politique, s'adjoint le constat du dérèglement effectif des images. La "muse endormie" de Brancusi, son visage effacé, nous invite à penser que la muse s'absente de la scène créatrice laissant les deux sexes jouer ensemble et séparément avec les images anciennes. L'ancien ordonnancement ne fait pas place à un nouvel espace de repères. A-t-on pris la mesure de ce formidable désordre?
Republié dans "Féminisme et philosophie", Folio-Gallimard, 2020.
Sur proposition d'une collection Collège international de philosophie/Institut National d'Histoire de l'Art (CIPH-INHA).
En savoir + : http://www.rue89lyon.fr/2016/10/18/culture-laissons-les-femmes-diriger-des-lieux-culturels-et-etre-libres-de-leur-programmation/
Repris et revu dans Théâtre Public n°236, juillet-septembre 2020.
Avec Emmanuelle de L’Ecotais, chargée des collections photographiques au musée d’art moderne de la Ville de Paris et commissaire de l’exposition Linder ; Geneviève Fraisse, philosophe, historienne de la pensée féministe, auteur de Les excès du genre, concept, image, nudité, Editions Lignes, 2014 et Joseph Paris, réalisateur du documentaire Naked War. Débat modéré par Arnaud Laporte, animateur-producteur à France Culture.
En partenariat avec les Presses universitaires de France, la Réunion des musées nationaux-Grand Palais propose d’assister tous les lundis à des débats animés par Arnaud Laporte : des confrontations stimulantes d’opinions et d’analyses en écho avec l’actualité.
Voir aussi : https://ligneesfeministes.com
Elle aimait entendre l’opéra italien autant que jouer ses contemporains Mozart et Haydn et fut la première à faire connaître aux pianistes le style de Johann Sebastian Bach. Son monumental Cours complet, commencé vers 1788 et publié vers 1812, montre aussi que le piano romantique était déjà présent à Paris sous la Révolution et l’Empire – bien avant l’essor de Mendelssohn et de Schumann.
Propos recueillis par Béatrice Gross
Comment l'émancipation des femmes artistes depuis le XIXe siècle permet-elle une remise en cause de la symbolique masculine? On en parle avec la philosophe Geneviève Fraisse, qui publie "La Suite de l'Histoire - actrices, créatrices" (Seuil, septembre 2019).
Voir aussi : Théâtre Public n°236, juillet-septembre 2020
https://www.nouveau-magazine-litteraire.com/entretien-féminisme/affronter-luniversel-sans-disparaître-pour-autant-est-la-question-posée-aux
Le texte est accompagné de nombreuses illustrations parmi lesquelles figureront les reproductions d’œuvres de Michel Journiac, Claude Cahun, Marcel Moore, Lynda Benglis, Lucy Lippard, Robert Morris, Felix Gonzalez-Torres, ou encore Akimbo. Autant d’images dont la circulation a parfois été compromise par la prédominance d’une vision patriarcale et hétéronormée de histoire de l’art.
English version is available in the Art section.
French version is published in "La Sexuation du monde, réflexions sur l'émancipation", Presses de Sciences Po, 2016
The mechanics of the arts, which for a long time knew how to distribute places in the functioning of creation, became sickly at the end of the 18th Century. What was to become of the ancient balance between muse and genius from then on ? Egalitarian imaginary began to forge its path, and the path had no limits : apart from the fact, nothing new, that a woman might be creative, the question of the enjoyment advocated, of its symmetrical sharing between the sexes, produced effects in art itself. This upheaval of women artists' place was therefore accompanied by multiple esthetic parts: truth and nudity, production and nurturing, to and from between subject and object, hybridization, explanation of the self and genealogy... The esthetic solutions elaborated to regulate the question of the difference between the bodies and sex of the artist began to undermine the former edifice at the very time of its transformation.
Partiellement repris dans ''La Suite de l'Histoire, actrices, créatrices", Seuil, 2019.
Consultable par lien audio : bit.ly/2vdTG15
Avec l'idée démocratique, le droit à la création (et à la jouissance) artistique des femmes fut débattu, notamment avec "la querelle des poètes" à la fin du XVIIIème siècle. Depuis lors, la femme comme sujet de la musique cristallise plusieurs situations d'émancipation possible, la femme compositrice se plaçant dans une multiplicité d'expressions d'écriture et de performance.
Repris dans "L'égalité sans retour", CNRS Éditions, 2024
Lien vers le texte de présentation > https://ref.lamartinieregroupe.com/media/9782757891933/149311_extrait_Extrait_0.pdf
Repris dans "L'égalité sans retour", CNRS Éditions, 2024
Fanny Raoul, "Opinion d'une femme sur les femmes", Paris, impr. de Giguet, 1801, réédité en 2011 avec une préface de Geneviève Fraisse. voir aussi "Muse de la raison, démocratie exclusive différences des sexes" (1989) Folio-Gallimard 2017
Repris dans Fanny Raoul, "Opinion d'une femme sur les femmes", édition augmentée, le passager clandestin, 2024
"Du plagiat en 1800. Le tyran comme caractère, ou la tyrannomanie comme système ?", Théâtre/Public n° 236, juin 2020.
La question n'est pas celle de la misogynie mais du lien entre pensée politique (contrat social, Révolution, mouvement ouvrier) et refus de l'égalité des sexes.
Repris dans "Féminisme et philosophie", Folio Gallimard, 2020.
actes du colloque "Droits des femmes et Révolutions arabes" du Mans, 29 juin 2012, sous la direction de Juliette Gaté
Repris dans "Féminisme et philosophie", Folio-Gallimard, 2020
Reconnaître que l’histoire est sexuée s’entend de plusieurs façons: d’abord que les sexes font l’histoire, ensuite, inversement, que la conviction d’une atemporalité anthropologique des sexes freine la pensée, enfin que la sexuation du monde se lit, à l’ère démocratique, au travers de problèmes politiques. Trois axes sont proposés à la réflexion :une perspective généalogique propre à établir le lien entre démocratie exclusive, république masculine et émancipation des femmes ;
la prise au sérieux du concept «égalité» qui permet de lire les auteurs contemporains mais aussi d’élaborer la question de la symétrie démocratique (à l’œuvre par exemple avec la notion de « consentement », ou en difficulté avec la notion de « service » remplacé désormais par « care » ou « soin ») ;
un souci de clarification épistémologique quant au regard sur les stratégies et pensées de la domination comme sur celles de l’émancipation, et une exigence de précision terminologique (sexe/genre, différence/identité, égalité/liberté).
Democracy was constructed with keeping women back: there is no systematic statement excluding them, yet for a long time democracy was held to be applicable only to men. It did not exclude, but it was “exclusive”: “Neither citizens nor workers “precious half of the Republic” as Rousseau says – such was the dream of the democratic man with regard to women.” Geneviève Fraisse reviews the long journey from 1830 to current times that led to the progressive inclusion of women in the democratic system. From their integration into the democratic “whole” was born the process of discrimination against women, a process that consists of separating while judging, and also the fact that there are two democratic governments, the domestic one and the political one. The philosopher emphasizes how Europe was a driving force with respect to equality between the sexes, the fight against discrimination and the potential contradictions inherent in policies based on gender mainstreaming – although such contradictions cannot, she feels, be avoided. Her views go beyond an identity-based approach, and are situated on the side of praxis in such a way as to formulate the problems centred on the history of equality and women’s liberation.
JEL classification codes: J16, B15, B24.""
L'autorité dans l'espace familial fut longtemps, en effet, couplée avec la souveraineté nationale sous le terme polysémique de «gouvernement». Ainsi pour Montesquieu la comparaison entre le gouvernement domestique et le gouvernement politique est pertinente : «Il est contre la raison et contre la nature que les femmes soient maîtresse dans la maison», mais «il ne l'est pas qu'elles gouvernent un empire»1. L'apparition chez Montesquieu de la question du pouvoir est immédiatement donnée sous forme paradoxale, avec l'affirmation que le pouvoir des femmes se comprend mieux au niveau de l'Etat, qu'au niveau de la maisonnée. Inversion de la représentation courante qui veut que la femme dispose d'un certain pouvoir domestique même si l'époux et le père conserve l'autorité du chef de famille et s'octroie le pouvoir politique féodal. Jusqu'à la fin de l'Ancien régime, en effet, on pense d'un même mouvement le gouvernement domestique et le gouvernement politique avec la double image patriarcale du père et du roi. Et dans les deux espaces, privé et public, se posait la question du gouvernement des femmes, mis en balance de façon comparative. Jean-Jacques Rousseau introduit alors une rupture théorique importante en proposant de délier les deux gouvernements, domestique et politique, de cesser de comparer la société familiale et la société politique. Dans Le Contrat social 2 , il déclare que c'est un «sophisme» de «comparer le gouvernement civil au gouvernement domestique», tenant ainsi à isoler la société politique à venir du foyer et de la famille. Allant contre l'idée qui avait prévalu jusque là d'une homogénéité entre la cellule primitive, la famille, et la cellule complexe, une société politique, Rousseau propose de considérer que ces deux sociétés sont hétérogènes l'une à l'autre. Ce clivage a pour conséquence un XIXè siècle où domine l'image d'une distinction essentielle entre vie privée et vie publique. Les femmes ont pu être ainsi «affectées» à la vie privée de manière apparemment incompatible avec la vie publique. Enoncer l'hétérogénéité des deux sociétés, domestique et politique, a eu pour effet de justifier la non citoyenneté des femmes.
Or, à y regarder de près, la séparation du privé et du public s'avère participer de I'imaginaire moderne plus que de la réalité historique, s'avère cacher la circulation inéluctable entre les deux espaces. De ce point de vue l'image de deux sphères est meilleure que celle de deux espaces car le recoupement des sphères se conçoit visuellement assez facilement. La construction moderne des deux sphères est bornée par deux repères : la production de la vie d'une part, le gouvernement d'autre part. Le premier repère relèverait du privé, le second du public. Il apparaît rapidement, sur ces deux points, que la circulation l'emporte sur la séparation. Reproduction humaine et production sociale s'entraînent mutuellement ; gouvernement politique et gouvernement domestique ont une origine historique commune. Il est vrai que mon point de vue est privilégié : avec le prisme de l'histoire des femmes et la recherche de la pensée de la différence des sexes, la perspective montre d'emblée comment les cercles des sphères se recoupent.
Dans la sphère publique comme dans la sphère privée, la question du pouvoir des hommes et des femmes est désormais soulevée, et loin d'être réglée. Le patriarcat n'existe plus, en principe les femmes ont accès aux plus hautes fonctions de l'Etat, et en droit le chef de famille n'est plus l'apanage du sexe masculin. Que la réalité soit moins simple que la théorie est une évidence. Dans la famille, les autorités sont conjointes ou disjointes, dans la cité les hommes tentent de garder leur monopole. La sphère politique et la sphère domestique constituent deux lieux de pouvoir s'articulant l'un à l'autre et dans lesquels les hommes et les femmes sont en situation de perpétuelle négociation pour affirmer l'un et l'autre leurs positions respectives de sujets et de citoyens."
La démocratie française est exclusive, la république est masculine, et la monarchie de droit divin, réservée aux hommes, subsiste dans l’imaginaire. Le propos de l’auteur est de reconstruire, à partir de ces trois sources de l’exclusion politique des femmes, la généalogie d’une histoire française, moins exceptionnelle que paradigmatique.
French democracy is based on exclusion, the Republic is masculine and the divine right monarchy, reserved to men, lingers on in the political imagination. Starting from those three sources of the political exclusion of women the article reconstructs the genealogy of a history of France that is less exceptional than paradigmatic.
Republié dans : "Les femmes et leur histoire", (1998), Folio- Gallimard, 2010, 2019
Voir aussi :
1- Muse de la raison, la démocratie exclusive et la différence des sexes, Aix-en-Provence, Alinea, 1989, 223p, (Madrid, Catedra, 1991; Chicago, Chicago Press, 1994). Edition revue et augmentée d’un avant-propos et d’une postface, Folio- Gallimard, (1995), 2017
L'ouvrage est disponible aux éditions l'Harmattan : https://bit.ly/3MylD7k
"Muse de la raison", (1989), Folio Gallimard, 2017
Lien vers le podcast : https://podcastaddict.com/un-livre-une-histoire/episode/167121947
Disponible également sur toutes les plateformes de podcast : https://www.ac-paris.fr/un-livre-une-histoire-le-nouveau-podcast-de-l-academie-de-paris-129789
> https://lirecrire.hypotheses.org/1848
Republié dans "Le Privilège de Simone de Beauvoir", Folio Gallimard, 2018.
French version in La Sexuation du monde, réflexions sur l'émancipation, Paris, Presses de Sciences Po, 2016, p127-137.
Repris dans "Le Privilège de Simone de Beauvoir", Folio-Gallimard, 2018.
Repris dans "Le Privilège de Simone de Beauvoir", Folio-Gallimard, 2018.
Simone de Beauvoir/Jean-Paul Sartre
Les deux philosophes ont joué la symétrie comme un pari; symétrie "disparate", toute en couleurs contrastées. La symétrie comme tentative de réciprocité ou comme expérience de l’égalité?
Mais, aussi, quel pari? S'agit-il de sexualité? D'écriture? D'engagement? Ils ont choisi, l’un et l’autre, ou ensemble, la continuité, la longévité de leur histoire. Était-ce seulement pour se situer face à la grande Histoire ?
Pour reprendre l'expression sartrienne, Sartre s'est mêlé de ce qui ne le regardait pas, Simone de Beauvoir, en revanche, s'est mêlée de ce qui la regardait. Oui, leur être historique n’était pas placé dans un simple vis-à-vis de deux singularités.
Geneviève Fraisse se štirideset let ukvarja z vzpostavitvijo miselnega polja feminizma v filozofskem prostoru. Bila je soavtorica obsežne knjige Zgodovina žensk na Zahodu, proučevala je fenomen domačega dela, razliko med spoloma, njuno mešanje in protislovja, posvečala se je Simone de Beauvoir, v zadnjih letih pa predvsem pojmu soglasja in spremembam v reprezentaciji žensk v likovni umetnosti. Med letoma 1999 in 2004 je bila tudi poslanka v evropskem parlamentu.
Repris dans "Féminisme et philosophie", Folio Gallimard, 2020.
Paru dans "Lou Andréas- Salomé, Zwischenwege in der Moderne / Sur les chemins de traverse de la modernité", Britta Benert & Romana Weiershausen (Hrsg.), MedienEdition Welsch, 2019
"Les Monologues éloquents", citation de Jules Michelet, vient préciser ce qu'on appelle la conversation de Mme de Staël...
À partir de la contribution au colloque "Penser le racisme" (1989), "Lignes" n°12, 1991, repris dans "À côté du genre, sexe et philosophie de l'égalité", Le Bord de l'eau, (2010), PUF-Quadrige, 2022
Contribution au colloque "Penser le racisme" (1989), "Lignes" n°12, 1991, repris dans "À côté du genre, sexe et philosophie de l'égalité", Le Bord de l'eau, (2010), PUF-Quadrige, 2022
Contribution au colloque "Penser le racisme" (1989), "Lignes" n°12, 1991, repris dans "À côté du genre, sexe et philosophie de l'égalité", (2010), PUF-Quadrige, 2022
Cet article fut rédigé à l'occasion de la publication du livre de Poulain de la Barre, "De l'Egalité des deux sexes" (1673), édité en 1984 par le "Corpus des oeuvres de philosophie en langue française", éditions Fayard.
International, multidisciplinary symposium 11th - 12th October, 2012, Ecole Normale Superieure of Lyon / Lyon 3 University (under the leadership of Marie-Frédérique Pellegrin)
French version in "La Sexuation du monde, réflexions sur l'émancipation", Presses de Sciences Po, 2016, p17-28.
"This article is a chapter of a book which deals with the epistemology of the difference between sexes as developed in philosophy. The hypothesis has two parts : the first one is based on the premise that it is necessary to produce categories with which to read philosophical texts on women and on the difference between the sexes ; the second part argues that in the course of the nineteenth century the discussion of this question changed. The « lucidity » of the philosophers is seen in their concern to « finally » deal with this issue in philosophy, in their ironic awareness to tell everything that they know, and in their consciousness to employ a polemic about the true stakes at issue."
Actes du colloque "Penser avec Françoise Collin, philosophe et féministe", organisé par l'institut Émilie-du-Châtelet et le RING, 5-6 mai 2014, Paris.
Repris dans Féminisme et philosophie, Folio Gallimard, 2020.
Repris en partie dans "Féminisme et philosophie", Folio Gallimard, 2020.
Il est imaginable par conséquent que l’affirmation du sujet n’entraîne pas la subversion de la place d’objet, autrement dit ne se traduise par aucune victoire de la nouvelle figure du sujet femme.
The customary formulation makes use of the opposition between object and subject. The new subject is said to subvert the old object. Woman’s position as object would therefore qualify that from which she had to escape from. How can one stop being an object and become a subject? Nothing is simple. Object of desire, object of exchange, the woman remains all of that independently of any political regime.
It is therefore conceivable that the affirmation of the subject may not lead to the subversion of the role of the object, in other words, does not signify any victory of the new figure of the female subject.
Non pas que penser, mais comment penser ? Comment penser l'égalité des sexes en échappant aux pièges de l'identité des sujets ou des normes de la domination ? Car le vrai problème est celui de l'historicité, face à la volonté répétée de mettre les sexes hors du temps politique. Que le monde soit sexué oblige à reconnaître la contradiction démocratique qui s'attache toujours à l'égalité des sexes. Reste à éclairer cette contradiction avec de nouveaux outils conceptuels, ceux qui nomment ces difficultés comme autant de tentatives pour fabriquer "leur" histoire.
mots clé : égalité, contradiction, historicité, émancipation, service consentement, catégorie vide
No qué pensar, sino ¿cómo pensar? ¿Cómo pensar la igualdad de los sexos escapando de las trampas de la identidad de los sujetos o de las normas de la dominación? Puesto que el verdadero problema es el de la historicidad, ante la repetida voluntad de colocar los sexos fuera del tiempo político. Que el mundo sea sexuado obliga a reconocer la contradicción democrática siempre ligada a la igualdad de los sexos. Falta aclarar esta contradicción con nuevas herramientas conceptuales, aquéllas que nombran estas dificultades como otros tantos intentos para imponer “su” historia.
Abstract
The point is not what to understand about gender equality but how to understand it. How can one understand gender
equality while escaping the pitfalls regarding the identity of the subjects or the norms of domination? Because the
real issue is historicity, facing the permanent effort to place gender outside of the political agenda. The fact that the
world is gender-dependent forces us to recognize the democratic contradiction that is always attached to gender
equality. It remains for us to clarify this contradiction with new conceptual tools, which address these issues by
considering them as attempts to impose ‘their’ (hi)story.
Key words: equality, contradiction, historicity, emancipation, service, consent, empty category.
Repris et augmenté sous le titre "Les contretemps de l'émancipation des femmes (condition, conséquence, mesure et ruse), dans "À côté du genre", (2010), PUF Quadrige, 2022.
Previously published in French in "À côté du genre", (2010), PUF Quadrige, 2022.
Ce texte reprend "la controverse des sexes: le cas de la parité", 2001, republié dans le recueil "A côté du genre, sexe et philosophie de l'égalité", (2010), PUF Quadrige 2022.
Repris dans : "A Côté Du Genre, sexe et philosophie de l'égalité", (2010), PUF Quadrige 2022.
Alors il n'y a pas d'utopie du féminisme, mais bien plutôt une nouvelle perspective philosophique: si la sexuation du monde croise l'historicité des sexes, on découvre que le sujet de l'émancipation, toujours en devenir, reste un objet d'échange politique et discursif. Le sujet ne supprime pas l'objet, et inversement: inutile de penser en termes d'instrumentalisation du féminisme dans la modernité; il s'agit d'un lieu de l'échange, le lieu même de l'échange, donc de l'histoire.
Repris dans "Féminisme et philosophie", Folio Gallimard, 2020
Ce texte est la préface de l’édition espagnole du livre de Geneviève FRAISSE, Les Excès du genre. Concept, image, nudité (2014), Points Seuil 2019 /
Los Excesos del género. Concepto, imagen, desnudez, traducción de Antoni Domènech, Madrid, Ediciones Cátedra (Feminismos), 2016
Una trayectoria en una época Cuando se presentó la ocasión de escribir un prólogo para el nuevo libro de Geneviève Fraisse, el tercero que se publica en la colección Feminismos, pensé que debía hacerlo. En primer lugar por el interés que en estos momentos tiene el debate epistemológico que se suscita en el libro que la autora titula con acierto: Les excès de genre. Concept, Image, Nudité y en el que se aborda, con una mirada crítica, la aparición de la categoría de "género" en el panorama de los estudios feministas. Se nos ofrece en él una perspectiva original para entender los debates que afectarían hoy a este campo de estudios, gracias a la experiencia de una investigadora que ha dedicado largos años y muchos libros a pensar las preguntas y el modo de resolver los problemas que interesarían al feminismo. Por este motivo me ha parecido importante alargar esta presentación, para referir, aunque sea a grandes trazos, una trayectoria intelectual consolidada, influyente en los estudios feministas, a través de la cual, además, se podía mostrar el proceso de creación de un campo de conocimiento – feminista-, que hoy podemos afirmar que ha venido para quedarse. Empezaré, pues, por el principio, tomando como referente el relato de Fraisse sobre la coincidencia en el tiempo de la militancia feminista y los inicios de su carrera académica: El movimiento de mujeres y mis estudios fueron contemporáneos…. Estamos a comienzos de los años setenta, en un momento político convulso y esperanzado a la vez: en este tiempo, que se inicia en Francia inmediatamente después del mayo del 68, se abriría un momento de utopía. La utopía era necesaria para cuestionar las evidencias: la desigualdad entre los sexos, la diferencia sexual. Su mirada se fijaría entonces en la Voz de las mujeres que, en el pasado, habían pensado y escrito sobre la causa de las mujeres. Mayo del 68 no había sido feminista, pero Fraisse podía comprobar entonces, no sin cierta sorpresa emocionada, cómo, en cambio, las mujeres que habían participado en la revuelta de 1848 habían sabido unir los intereses, las demandas feministas, a los de la revuelta. Esta comprobación marcaría su elección de pensar la revuelta y el pensamiento feminista, que debía anclarse en los acontecimientos sociales y políticos relevantes, particularmente en el siglo XIX, que elegiría como el momento adecuado para producir sus propias reflexiones. Un tiempo después, el estudio de la diferencia de los sexos y de la dominación debía abrir un nuevo campo para la reflexión sobre el método y la epistemología. Como ella misma escribe, se trata de pensar: ¿Qué método nos permite reflexionar, mostrar que hay una materia para pensar allí donde la experiencia diaria se conforma precisamente con admitir lo impensado? Contrariamente a una tendencia contemporánea, que quiere afirmar, la producción de una teoría de la diferencia de sexos, dar un contenido, yo he escogido la cuestión del método, reforzado de una tentativa de epistemología ¿ quién piensa y cómo pensar? son los anclajes sobre los que he construido mi compromiso con esta investigación (Geneviève Fraisse : A contre–temps, Introduction à la soutenance de thèse: la diffèrence des sexes, recherches sur une forme de la connaissance (EHESS 1997) en https//c.n.r.s. academia.edu). La trayectoria intelectual de Fraisse se conectaría, por otro lado, con los grupos de estudios renovadores que, surgidos al calor de las nuevas sensibilidades
espagnole du livre de Geneviève FRAISSE, Les Excès du genre. Concept, image, nudité
(2014), Points Seuil 2019 / Los Excesos del género. Concepto, imagen, desnudez, traducción de Antoni Domènech, Madrid, Ediciones Cátedra (Feminismos), 2016
Quand l’occasion s’est présentée d’écrire la préface du nouveau livre de Geneviève Fraisse, le troisième publié dans la collection Feminismos, j’ai pensé que je devais le faire. Tout d’abord, à cause de l’intérêt que présente à l’heure actuelle le débat épistémologique que propose ce livre, intitulé très justement par l’auteure : Les Excès du genre. Concept, image, nudité. Fraisse analyse l’apparition...
L’ère démocratique, initiée par la Révolution française, fut l’occasion d’une double polémique : les femmes pouvaient-elles être citoyennes ? Les femmes pouvaient-elles être artistes ? La famille plutôt que la cité, la muse plutôt que le génie, arguaient bien des hommes qui n’étaient pas tous réactionnaires.
L’ouvrage revient sur les conséquences de ce moment fondateur en soulignant plusieurs problématiques : faut-il analyser la domination ou l’émancipation ? Comment rendre compte de la contradiction des égalités ? La subversion féministe fait-elle le lien entre la logique égalitaire et la singularité de la création artistique ?
De Poulain de la Barre, philosophe du XVIIe siècle, à Jacques Rancière, penseur contemporain, avec Virginia Woolf comme avec Simone de Beauvoir, la généalogie de l’égalité des sexes montre que les questions posées sont essentielles à la modernité : celle du préjugé insoluble, ou de la jouissance revendiquée, celle de la stratégie subversive et de la mesure de l’émancipation des femmes, celle de la pensée féministe aux prises avec l’héritage de la tradition occidentale. Cet ouvrage rend compte du dérèglement de cette tradition.
Conférence présentée à l'Université Toulouse-Jean Jaurès-campus Mirail, le 4 novembre 2015.
Réédition Les excès du genre, une enquête philosophique, Points Seuil 2019.
"Service ou servitude" (1979) est republié par Points Seuil, 2021.
Version française rééditée dans "La fabrique du féminisme", le passager clandestin, (2012), 2018.
Un programme de 20 films - court et long métrage, documentaire et fiction - nous conduit à relire les images qui représentent les femmes à travers la place qu’elles occupent au sein du secteur économique le moins représenté dans nos cultures, le « ménage». Que ce soit dans la famille, le foyer ou encore l’entreprise, les films mettent en scène des personnages de bonnes très déterminées, tragiques ou violentes, lucides et complexes, dégagées des clichés de la séduction et du rôle de faire valoir.
au programme :
La Servante Kim Ki-Young Corée du Sud / 1960 / 1h50 / fiction
Le Journal d’une femme de ménage Luis Bunuel France /1963 / 1h40 / fiction
La Noire Ousmane Sembene Sénégal / 1966 / 1h05 / fiction
Brèves rencontres Kira Mouratova Ukraine / 1967 / 1h30 / fiction
Sister my Sister Nancy Meckler Grande-Bretagne / 1994 / 1h42 / fiction
Yes Sally Potter Grande-Bretagne / 2004 / 1h39 / fiction
Dans les champs de bataille Danielle Arbid Liban / 2004 / 1h30 / fiction
Le Monologue de la muette Khady Sylla Sénégal-France / 2008 / 45mn / doc
Puzzle Natalia Smirnoff Argentine / 2009 / 1h28 / fiction
Vous êtes servis Jorge Leon Belgique / 2010 / 59mn / doc
Beauty Daniela Seggiaro Argentine / 2011 / 1h23 / fiction
Las mujeres del pasajero P. Correa et V. Mac-Pherson Chili / 2012 / 45mn / fiction
court métrages :
Scènes de ménage Claire Simon France / 1992 / 10 x 4mn / fiction
Manual do sentimento doméstico Marta Pessoa Portugal / 2007 / 25mn / fiction
The Maid Heidi Saman Égypte / 2008 / 19mn / fiction
Félicita Salomé Aleksi Géorgie / 2009 / 30mn / fiction
Los minutos las horas Janaína Marques Ribeiro Cuba / 2009 / 11mn / fiction
Nés derrière les pierres Carina Freire Suisse / 2012 / 7mn / doc
La filósofa feminista Geneviève Fraisse hace emerger las palabras de la práctica cotidiana para que los conceptos sean menos ambiguos, la igualdad no se reduzca a equidad y el gobierno doméstico sea democrático.
Édition française augmentée d'un épilogue "Et le refus de consentir ?" et d'un avant-propos "Et la libération de l'écoute", Points-Seuil, 2022
Je voyais bien que la raison du consentement, utilisée pour défendre le port du foulard, ou exercer le métier de prostituée, s’entourait de principes politiques avérés, la liberté, la liberté de choisir, la liberté offerte par notre droit ; et la résistance, la capacité de dire non à un ordre injuste. Car dire « oui », c’est aussi pouvoir dire « non », l’âpreté de l’établissement d’un viol nous le rappelle méchamment.
J’ai beaucoup cherché, des années durant, à identifier les lieux de l’autonomie des femmes contemporaines. Ce travail sur le consentement m’entraîne, désormais, dans la pensée du lien, du mouvement de l’un vers l’autre des êtres, de chacun des êtres que nous sommes. Par là commence, ainsi, la construction d’un monde. »
Avec un épilogue inédit "Et le refus de consentir ?"
Augmenté d'un avant-propos "Et la libération de l'écoute", Points-Seuil, 2022
L’autonomie (être source de sa propre loi) est l'aboutissement du « devenir sujet » des femmes à la fin du XXe siècle. Pourtant, ce devenir sujet dans l'autonomie économique et civique, par la maîtrise de la fécondité, le droit à l’avortement... ne supprime pas les relations qui font des femmes autant d'objets (d’échange, de communication, etc.). Le paradigme sujet/objet est aujourd’hui le plus heuristique. Dans ce contexte, il nous faut réfléchir à l’articulation de l’égalité et de la liberté, et ce à partir du mot « consentement »."
Construire une nouvelle image de la femme - par les femmes - rétablir celle de son corps et repenser l'usage de la nudité. Car cette nudité ne saurait être le simple objet d'une domination masculine mais s'impose désormais comme un moyen d'émancipation et de réappropriation de leurs corps par les femmes. i-D a rencontré Geneviève Fraisse pour parler de corps, de nudité et de féminisme au pluriel.
Réédition de De l'éducation des femmes, (Les Equateurs 2018), Geneviève Fraisse préface : "Paradoxe et vérité". Repris dans Féminisme et philosophie, Folio Gallimard 2020.
Repris dans Féminisme et philosophie, Folio Gallimard, 2020
Si l’autonomie économique reste centrale pour la prise de parole, l’esprit de révolte se répand.
Ce texte publié pour la première fois en 1996 résonne aujourd'hui avec l'affaire Harvey Weinstein.
Lien vers la vidéo : https://vimeo.com/825496829/27b3bf0a18
Cette conférence est en diptyque avec "Les Festins de Geneviève Fraisse" - 18 octobre 2020 : https://vimeo.com/479617565
Avec cette carte blanche à Geneviève Fraisse, l’INA poursuit son cycle de Lundis consacré à l’histoire, aux figures et aux luttes féministes dans ses archives.
« Retrouver des visages de l’histoire du féminisme récent comme autant de lignées possibles, lignées qui peuvent proposer du sens, plutôt des sens, au regard d’aujourd’hui. L’histoire se plie à la temporalité du féminisme, marque à la fois la rupture et la continuité : avant et après 68 et le début du MLF, les visages choisis s’inscrivent dans une histoire personnelle tout autant qu’ils s’adossent à l’écriture d’un « sans passé, les femmes »; passé qui s’avère être terriblement historique. La continuité, au moins autant que la discontinuité, s’avère intéressante. Et l’humour affleure sur ces visages, ou plutôt le sourire discret, comme implicite, nous dit la conscience des pas en avant que l’écriture, l’édition, la recherche offrent à une société qui s’interroge. »
Geneviève Fraisse s’est toujours préoccupée de constituer des lignées dans l’histoire du féminisme, cherchant sous les apparences les noms enfouis dont le travail bourdonne encore d’inaccompli. Son travail a aussi été de filtrer les mots afin que leur affinement en permette un usage judicieux.
Repris dans Geneviève Fraisse, "Les femmes et leur histoire", Folio-Gallimard, (1998), 2010, 2019.
Repris dans Geneviève Fraisse, "Les femmes et leur histoire", Folio-Gallimard, (1998), 2019.
Repris dans "Féminisme et philosophie", Folio Gallimard, 2020.
Vendredi 20 janvier, à l’occasion de la Women’s March sur Washington mais aussi celles de Los Angeles, Londres, Paris… programmées le 21 janvier en réaction à l’investiture de Donald Trump, France Culture consacre son antenne à la condition des femmes dans le monde.
De l'investiture d'un Président américain misogyne aux remises en cause de l'IVG en France, comment le corps des femmes est-il un lieu de pouvoir qui peut dépasser les enjeux de la cause féminine ?
Extraits
- Vidéo de Iyuna Bishop (source: facebook)
- Archive: Femen/ Inna Shevchenko (21/06/2013)
- Archive: François Fillon (fin novembre 2016)
Références musicales
- Zizi Jeanmaire, Je suis une femme
- Peggy Lee, I'm a woman
En savoir + : https://www.franceculture.fr/evenement/ecrire-le-monde-moderne-la-longue-marche-des-femmes
Rencontre en plusieurs parties : https://bit.ly/2CyWBVV
Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, collection Jean Maitron, dirigée par Claude Pennetier, Tome 44 (1789-1939) : Biographies nouvelles, sous la direction de M.Cordillot, C.Pennetier, J.Risacher. Paris, Les Éditions de l'Atelier/ Éditions Ouvrières, 1997.
Repris dans "Féminisme et philosophie", Folio Gallimard, 2020.
Alain Brossat, "Les Tondues, un carnaval moche", éditions Téraèdre, 2015 (Première édition 1993).
Repris dans "Féminisme et philosophie", Folio Gallimard, 2020.
Contribution lors du colloque "Une histoire des femmes est-elle possible?", Saint-Maximin, 1983.
"Les mots du monde, masculin-féminin", Paris, La Découverte, 2004; repris dans le recueil éponyme "A côté du genre, sexe et philosophie de l'égalité", (2010), PUF Quadrige 2022.
Traduction anglaise : « Gender, in profile », Keywords/gender , New-York, The Other Press, 2004 ; New Dheli, Vistaar Publications, 2004;
Voir aussi : Discussion entre Jacques Rancière et Geneviève Fraisse (n°8/9, Les Révoltes Logiques) à propos de l'introduction de Lydia Elhadad aux Mémoires de Suzanne Voilquin "Souvenirs d'une fille du peuple" ( Maspéro, 1978)
Repris dans "La fabrique du féminisme", le passager clandestin, (2012, 2018), 2022
""Résumé : Cinq années d’élue au Parlement européen (1999-2004) sont à l’origine de cette chronique, qui se veut aussi un témoignage. Ce récit est adossé aux représentations doublement négatives du travail politique de l’élu et de l’institution parlementaire européenne ; il s’attache à montrer quelques traits politiques de cet espace public, y compris dans la particularité des commissions (Culture et Droits des femmes) ; il tient, enfin, à restituer l’expérience d’une femme élue au titre du féminisme et de la société civile, chercheuse au CNRS.
Abstract : Tourism to democracy – The five years I spent as an elected member of the European Parliament have motivated this chronicle which is also intended as a testimony. This story rests on the equally negative descriptions of both the political work of the elected member and the European parliamentary institution; it tries to share some of the political aspects of this public space, including the peculiarities of commissions, such as Culture and Women’s Rights; it attempts to convey the experience of a woman who was elected on a programme of feminism and civil society and is a researcher with CNRS (French National Center for Scientific Research)""
Repris dans "La Fabrique du féminisme", le passager clandestin, 2012
La transposition nationale du gender mainstreaming est tout sauf évidente. Sa traduction française par ‘approche intégrée de l’égalité’ puis par ‘paritarisme’ en témoigne, car elle souligne la tendance à occulter, voire à nier, la spécificité de cette notion transnationale. L’analyse de sa genèse, au niveau international et européen, a pour but de soulignerla spécificité de ce concept-méthode à la fois valeur et principe d’action. Les controverses autour de cette notion questionnent ainsi les référentiels d’égalité de l’action publique au regard du dilemme de la complémentarité entre actions spécifiques et culture de l’égalité des chances.
27 juillet - Carmen Castillo
2 août - Mireille Delmas-Marty
3 août - Fethi Benslama
9 août - Jacques Rancière
10 août - Galia Ackerman
16 août - Françoise Collin
17 août - Bernard Faivre d’Arcier
23 août - Florence Delay
24 août - Dany Cohn-Bendit
L'affaire des silhouettes de femmes installées à Dannemarie (Alsace), puis retirées et finalement à nouveau autorisées par la Conseil d'Etat souligne l'embarras des juges face à la notion indéfinie de sexisme qu'il faudrait définir comme une disqualification de l'être femme.
Repris dans "Féminisme et philosophie", Folio Gallimard, 2020.
"Il existe de longue date une théorie relative à « l’influence » politique des femmes. L’argumentaire de François Fillon s’y adosse dans un remarquable contretemps historique."
Si le féminisme reste encore pensé dans une abstraction atemporelle ; ce qui reste une difficulté cruciale, un obstacle, nous devons apprendre à faire face au contretemps que représentent les affaires récurrentes autour de la femme musulmane.
The prohibition of the burkini on the beach in several cities in France during Summer 2016 gave rise to intense debates in the political arena, but also among feminists. Starting from Levi Strauss’ statement that women are
sign and signs producers, this article suggests that the burkini has a political funtion, rather than a religious one. Dismissing the validity of the argument of consent, which has not been solved yet, the author comes to the conclusion that, the political debate around burkini is less about the promotion of gender equality, than about the use of women’s body argument to talk about something else. Women are still today the place of the exchange.
Tabla de contenidos / contents : http://journals.sfu.ca/redf/index.php/redf/issue/view/Número%2029%20-%20Primer%20semestre%202017
"Pour les femmes qui viennent de témoigner publiquement de leur expérience individuelle et collective du harcèlement sexuel, on a parlé «courage» par-delà la «honte», on a d'abord fait de la psychologie morale ; au sens noble du terme «vertu». Manière de se cantonner à une vision sociale du «problème des femmes». Heureusement, l'espace médiatique était prêt à entendre. Maintenant que des femmes, au plus haut de l'Etat (des ministres) valident leur démarche, l'affaire est enfin clairement politique, politique au sens de mise en espace public, de res publica. On le savait, mais c'est bien de le dire. L'affaire DSK est ainsi définitivement débarrassée de sa version privée et pathologique. Il s'agit bien de notre vie en commun. Du politique donc. Puis la presse est allée voir du côté de la domination masculine, exception française, histoire du machisme en politique. Le plus intéressant, dans ce cas, est plutôt de montrer que c'est un monde, la vie des politiques, emblématique des autres mondes, dans lesquels nous vivons tous et toutes, emploi et cantine, bistro et famille. Mais voyons plutôt les choses du côté de celles qui font un geste d'émancipation."
Ce que le Front national laisse entendre, c’est que la définition de la vie de l’embryon est un enjeu à géométrie variable et que le droit à disposer de son corps pour les femmes peut être remis en cause.
L’auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, en 1791, n’a pas eu sa place au Panthéon. Une ironie de l’histoire ? Son buste devait être installé mercredi à l’Assemblée nationale au côté de celui de Jean Jaurès. Mais il ne sera pas prêt à temps…
Repris dans "Féminisme et philosophie", Folio-Gallimard 2020.
Le pape François combat le lien fait entre la femme et le mal, se dit lassé du machisme contemporain, mais il se bat pour l'égalité des sexes dans l'imaginaire, mais quid de la réalité, alors que se déroule la journée mondiale pour l'avortement.
Repris dans "Féminisme et philosophie", Folio Gallimard, 2020.
En France, être désignée comme ministre a été plus facile pour une femme que d'être élue à l'Assembléenationale ou au Sénat. A Madrid et à Barcelone, deux femmes viennent de faire avancer les choses en prenantle pouvoir après avoir été élues pour représenter le peuple, sans appartenir au personnel politique.
pas de lieu fixe, pas de point de départ assuré et pas d’espace déjà donné à l’objet sexe/genre dans la pensée instituée ». Ce recueil d’interventions parues depuis 2010 illustre bien sa méthode itinérante.
Une émission de Michel Sourget
Sartre écrit, dans Plaidoyer pour les intellectuels, que l'intellectuel est celui qui se mêle de ce qui ne le regarde pas, quand Beauvoir - à l'évidence - se mêle de ce qui la regarde, dans ses livres Le Deuxième Sexe, La Vieillesse. La question sexe/genre s'impose désormais comme problème théorique, mais l'objet de pensée échappe encore à la sérénité académique, comme à la légitimité scientifique. L'étudiante Geneviève Fraisse a compris que la philosophie était le bastion le plus solide, parce que le plus symbolique, de la prérogative masculine. Alors il fallait chercher les mots possibles de l'émancipation féministe, de la démocratie exclusive au consentement par exemple, pour leur donner une consistance conceptuelle et les colporter sur les chemins de l'universel. L'histoire est un bon matériau, les textes anciens comme l'actualité récente, voire les événements tel Metoo. Car il faut s'introduire dans la tradition pour mieux la subvertir.
Mardi, au lendemain des révélations des élues EELV concernant Denis Baupin, le journal Libération, un an après la parution dans ses pages d’un appel de journalistes politiques, cinq ans après l’affaire DSK, publiait une nouvelle tribune (« Harcèlement et politique: «Pour que l’impunité cesse» »), signée par plus de 500 militant(e)s et élu(e)s qui dénoncent le comportement de certains de leurs collègues.
Cette impunité fréquente concernant les cas de harcèlement sexuel est-elle vécue en France comme une fatalité ?
Le machisme et à la mysoginie sont-ils intrinsèques à l'exercice du pouvoir ?
Selon les chiffres publiés en novembre 2015 par l’observatoire national des violences faites aux femmes, seules 10 % des victimes de viol ou tentative de viol déposent plainte. Plus de la moitié des femmes ne se rendront jamais au commissariat, ne consulteront ni médecin, ni psychiatre ni psychologue
Comment expliquer l’omerta persistante concernant le harcèlement et les agressions sexuels dans la sphère politique, mais aussi dans tous les autres domaines professionnels ?
Intervenants
Geneviève Fraisse : philosophe, directrice de recherche émérite au CNRS
Gérard Courtois : Directeur éditorial du journal "Le Monde"
Vanessa Jérome : Politiste, Spécialiste du parti vert, Post-doctorante au LabEx Tepsis de l’EHESS
Il nous a semblé important après la lecture de cet article de Frédérique Joignot et de l'actualité de mettre ce sujet en perspective à l'aide de notre invitée, la philosophe Geneviève Fraisse qui a fait paraître l'an dernier un ouvrage relatif à cette question : Les excès du genre : concept, image, nudité, Éditions Lignes, 2014.
Autora de obras como La fabrique du féminisme, Du consentement o Les excès du genre, ha dedicado su vida a pensar la emancipación y la diferencia de sexos, así como a reflexionar sobre la noción de consentimiento en ámbitos como el uso del velo islámico o el ejercicio de la prostitución. Entre 1997 y 2004 hizo un paréntesis de “servicio político”: fue delegada ministerial sobre derechos de las mujeres en el gobierno del socialista Lionel Jospin y diputada europea en el grupo de Izquierda Unitaria. Como divulgadora ha estado al frente del programa de France Culture L’Europe des Idées durante cuatro años. El mes pasado visitó Santiago de Compostela para ofrecer una conferencia en el Consello da Cultura Galega.
Revendications de démocratie dans le monde arabe, vives discussions autour du « mariage pour tous »… : la référence à l’universalité proposée par la tradition occidentale se confronte aujourd’hui au soupçon que cet universel ne soit qu’une nouvelle forme de domination. Les grandes frontières qui traversent l’humain : distinction de sexe, de race, de générations, distinction humain/animal, raison/émotion, nature/culture, sont régulièrement remises en cause, et leurs contours sont spécifiques à chaque culture. Nos idées, nos valeurs, nos catégories sont-elles pour autant relatives ? Démocratie, égalité, liberté… : que devient l’universel ? Nos invités en discutent.
Philippe Descola, anthropologue Professeur au Collège de France Directeur du Laboratoire d’anthropologie sociale Médaille d’or du CNRS 2012 Jean-Pierre Changeux, neurobiologiste Professeur émérite à l’Institut Pasteur Kavli Institute for Brain and Mind (University of California, San Diego) Médaille d’or du CNRS 1992 Pierre-Henri Tavoillot, philosophe Maître de conférences à l’Université Paris-Sorbonne Président du Collège de philosophie Membre du Conseil d’Analyse de la Société (Premier Ministre) Geneviève Fraisse, philosophe, historienne de la pensée féministe Directrice de recherche au CNRS Ancienne déléguée interministérielle aux droits des femmes Ancienne députée européenne Animateur : Mathieu Vidard Animateur/producteur de "La tête au carré" sur France Inter