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Ce mémoire interroge les usages documentaires de deux technologies immersives, la stéréoscopie et la réalité virtuelle. L’une, la stéréoscopie, remet en cause la planéarité du cadre en lui conférant un relief singulier. L’autre, la... more
Ce mémoire interroge les usages documentaires de deux technologies immersives, la stéréoscopie et la réalité virtuelle. L’une, la stéréoscopie, remet en cause la planéarité du cadre en lui conférant un relief singulier. L’autre, la réalité virtuelle, interroge les limites mêmes du
cadre, désormais relatives et dépendantes en permanence de l’activité du spectateur.

La stéréoscopie porte la promesse d’un renouvellement possible de l’image documentaire. Pina de Wim Wenders (2011) et La Grotte des Rêves perdus (2011) de Werner Herzog en constituent l’illustration la plus importante. Elle induit une proximité singulière du spectateur
avec le réel filmé, et une liberté d’exploration nouvelle d’une image désormais spatiale.

La réalité virtuelle semble s’inscrire dans la continuité de cette libération d’une image désormais indépendante des limites du cadre et offrant au spectateur un rapport quasi immédiat au réel, qui se manifeste dans son caractère brut. L’image, redevenue champ perceptif , ne peut
plus mentir ; elle devient garante de l’absence de biais interprétatif.

Mais la stéréoscopie et la réalité virtuelle empêchent également de bénéficier des ressources discursives habituelles de l’image filmée. Elles font ainsi émerger la menace d’un sacrifice du regard documentaire. Il s’agit donc d’étudier à la fois les pouvoirs documentaires
de l’immersion et les problèmes esthétiques, épistémologiques et éthiques que posent ces deux
technologies.