Papers by Magali Reghezza
Planning Theory & Practice , 2019
This paper studies how approaches to disaster planning have been changing with the rise of ‘resil... more This paper studies how approaches to disaster planning have been changing with the rise of ‘resilience,’ a concept that has been widely recommended by various international institutions. The critical studies on resilience argue that resilience only serves to legitimise a neoliberal policy agenda that is compatible with a global economic system of capitalism. Contesting that position, this paper argues that the rise of resilience can imply a shift in the mode of governance, and an opportunity for planners to engage with more progressive practices. To make this argument, we propose a ‘postmodern lens’ through which resilience can be seen as an attitude and a style of governance that goes beyond neoliberal assumptions by embracing uncertainty and complexity of governance challenges. Postmodern framing of resilience notes (1) how the concept can initiate a shift in the planner’s view of and practices on knowledges (going beyond ‘expert knowledge’), (2) how the flexibility of the concept can be used for developing political narratives that are progressive (3) how the concept can open up potential venues for nonconventional powers to intervene in policy making processes. To demonstrate how this lens works, we compare the cases of Seattle and Paris, which have drastically different risk governance political structures.
Vertigo, 2019
Les réseaux d’assainissement sont des infrastructures critiques dont l’importance dans le process... more Les réseaux d’assainissement sont des infrastructures critiques dont l’importance dans le processus de vulnérabilisation territoriale et dans la résilience est encore sous-évaluée. Si le rôle des réseaux d’énergie, de transport et de télécommunication dans la survenue des crises et le relèvement post-catastrophe est de mieux en mieux appréhendé, tant du point de vue théorique qu’opérationnel, celui des réseaux d’assainissement reste mal apprécié. Leur vulnérabilité est encore mal connue. Cet article a pour but de montrer, à partir du cas francilien, que les réseaux d’assainissement constituent des enjeux majeurs du territoire. Après avoir recontextualisé les différentes approches des liens entre sécurité et infrastructures critiques, l’article présente l’organisation de l’assainissement en Île-de-France. Il aborde la prise en compte de ce type de réseaux dans les actions de planification et de préparation à l’occurrence d’une crue centennale, et développe les conséquences potentielles de son endommagement ou de sa défaillance pour la gestion de crise et le relèvement post-catastrophe.
Although sanitation networks are critical infrastructures, their impact on territorial vulnerability and social resilience is still underestimated. The role played by the energy, transport and telecommunication networks in crises and post-disaster recovery is better understood, both from a theoretical and operational point of view. On the contrary, sanitation networks remain poorly appreciated and their vulnerability is underestimated. Based on the study of the Parisian metropolitan area, this paper aims to show that sanitation networks are critical components in crisis management, post-disaster recovery and reconstruction. First, we address the links between security and critical infrastructures. Then, we present the case of sanitation in Île-de-France. Finally, we discuss how sanitation system is taken into account in preparedness to major floods and describe the potential consequences of its damage or failure for crisis management and post-disaster recovery.
L'Espace Politique , 2019
This article documents the introduction of ‘resilience’ to the French model of risk governance, a... more This article documents the introduction of ‘resilience’ to the French model of risk governance, and examines how this concept has been operationalized in risk and security governance as well as territorial governance in Parisian region. The article is based on qualitative approach, relying on formal interviews, participant and non-participant observation, regular informal exchanges with certain stakeholders and the analysis of gray literature documents (e.g. government reports, policy statements, and other technical reports). It first discusses the structural characteristics of risk governance in Île-de-France, underlining its territorial fragmentation and intricate matrices of actors in different levels of government that further aggravate the complexity of the already fragmented governance model. We then explore how the concept of resilience becomes operationalized in such context, based on our key informant interviews with practitioners in the field. Our investigation has revealed that, while the introduction of resilience does not necessarily imply significant changes in the practices of disaster management, the concept has served a role in reorganization of risk and security governance — via accompanying the restructuring of territorial governance which has been under way for several years. Furthermore, it has been observed that the concept is also of service to pushing through some of the existing political agendas and policy initiatives; this implies that the operationalization of ‘resilience’ largely relies on the performativity of the concept that only gets developed by the actual use of practitioners.
Annales de géographies, 2019
Crisis and uncertainty are strongly related. Scholars and practitioners provide multiple definitio... more Crisis and uncertainty are strongly related. Scholars and practitioners provide multiple definitions of uncertainty. Every form of uncertainty requires a specific response. The caseof amajor flood inParis metropolitan areashows that different kinds of uncertainty occur in a crisis. Observations during the EU-Sequana exercise in March 2016 and the floods in June 2016 and January 2018 allow us to distinguish the unexpected, unknown and unpredictable. Each of these three kinds of uncertainty gives rise to specific issues for crisis managers. The problem of the unthinkable is also identified. People are unable to envisage some aspects of the future event. In particular, practitioners cannot imagine that a major flood in the Paris metropolitan area will be « a non-conventional crisis » needing a radical shift in paradigm and practice. Global cities are system-characterized by hyper-complexity. Complexity produces systemic crises in which uncertainty is both situational and structural. Systemic uncertainty forces people to act « outside the frame »: routines become counter-productive, plans are useless, unexpectedis the norm. The incapacityto think out of standardprocedureand to consider the non-conventional dimension of future crises raises questions on the actors’preparedness and planning.
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La crise est généralement associée à la notion d’incertitude. Le terme recouvre toutefois plusieurs acceptions qui appellent des réponses différentes de la part des acteurs de la gestion. Le cas d’une crue majeure de la Seine et de ses affluents permet d’étudier les différentes formes d’incertitudes qui surviennent lors d’une crise. En s’appuyant sur l’observation de l’exercice EU-Sequana de mars 2016 et sur les crues de juin 2016 et janvier 2018, on peut ainsi distinguer l’imprévu, l’inconnu et l’imprédictible structurel qui posent chacundes problèmes spécifiques aux gestionnaires et qui mettent à l’épreuve l’anticipation, la planification et la conduite. S’ajoute l’inimaginable (ou inconcevable) qui fait que les acteurs sont incapables, à un moment donné, de se figurer l’événement à venir, ici, un événement « hors-cadre», qui demande un changementradical dans la manière de concevoir et de mettre en œuvre la gestion de crise. Dans le cas de crises systémiques comme celle qui menace la métropole francilienne en casdecruemajeure,crisesproduites parl’hyper-complexité dusystèmeterritorial, l’incertitudedevientunélémentstructureletnonplus seulementconjoncturel, qui demande aux acteurs d’agir en dehors des routines. L’impensé du « hors-cadre » pose la question de la préparation des acteurs du territoire à ce type d’événement et de la pertinence des planifications.
VertigO, 2018
Cet article interroge, dans une perspective critique, les liens existant entre capacités à fair... more Cet article interroge, dans une perspective critique, les liens existant entre capacités à faire face, vulnérabilité et résilience afin de contribuer à la prévention des catastrophes naturelles. Il s’appuie sur une enquête réalisée en 2016 à Port-au-Prince sur le séisme de janvier 2010. Si la notion de capacité à faire face est largement utilisée dans la littérature et chez les professionnels, elle est rarement définie et n’est pas formalisée. Elle est en revanche associée à la réduction de la vulnérabilité et à l’amélioration de la résilience. Au-delà du problème théorique, on se heurte à un problème opérationnel avec l’impossibilité de définir des actions permettant de développer les capacités à faire face à un risque et/ou une catastrophe. Il faut plus largement se demander comment peuvent naître, exister, et de facto s’exprimer ces capacités, et a fortiori, les conditions nécessaires à leur expression. L’hypothèse principale est que ces capacités à faire face peuvent être définies et développées en s’appuyant sur la notion de capabilités définie par A. Sen et M. Nussbaum. Appliquées à la résilience, les capabilités vont désigner non seulement les capacités à faire face individuelles qui permettent à chacun de s’en sortir, de se relever, de se construire, mais aussi les ressources qui permettent d’activer ces capacités ou, le cas échéant, de pallier leur absence. Il est ainsi nécessaire de prendre en compte ce que nous appelons le « contexte capabilitaire » pour comprendre (et augmenter) la résilience des vulnérables.
This paper addresses the links between the ability to cope, vulnerability and resilience in order to contribute to the prevention of natural disasters. It is based on an investigation realized in 2016 in Port-de-Prince on the earthquake of January 2010. If scientific literature and professionals frequently refer to « coping capacities », the term is rarely defined and most likely not/never formalized. Notwithstanding, vulnerability reduction and resilience upgrade are often associated to coping capacities. This statement not only raises a theoretical problem but also an operational issue: the impossibility to define actions to build up, improve, reinforce capacities to face hazards and/or natural disasters. Hence, the paper aims to establish how these capacities can exist and rise, how they are used by individuals and what are the conditions needed for their full expression. We assumed here that coping capacities are related to capabilities, as defined by A. Sen and M. Nussbaum. Applied to resilience, the capabilities will not only designate personal abilities to cope to make it out, to get up and build back better. These will also display resources which allow the activation of these same capacities or, if applicable, to compensate for their absence. The necessity to take into account what we call the « context capabilitaire » to understand (and reduce) the resilience of vulnerabilities is undeniable.
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Historiens et géographes, 2008
L'espace dit à risque a longtemps été considéré comme un support neutre où la survenue de l'aléa ... more L'espace dit à risque a longtemps été considéré comme un support neutre où la survenue de l'aléa affectait des personnes ou des biens, eux-mêmes localisés. Un changement de perspective s’opère toutefois dans les années 1990, notamment à travers l'expression de «risques urbains» : il ne s'agit plus de penser le risque en fonction de l'aléa qui lui a donné naissance mais à partir de l’espace de manifestation du risque et de ses conséquences. Les chercheurs constatent en effet que des risques de nature diverse surviennent sur un même espace et que l'espace urbain est «une forme susceptible en elle-même de causer ruptures et perturbations» (November, 1994). Parallèlement, la connaissance et la gestion du risque s'appuient de plus en plus sur la spatialisation de ce dernier, avec la production de cartes et l'utilisation croissante des systèmes d'information géographique. Au tournant des années 2000, l’expression d’espace à risque est peu à peu associée, parfois remplacée, par celle de « territoire du risque ». Comment interpréter cette nouvelle terminologie ? Marque-t-elle une nouvelle évolution dans la façon de penser le risque et de le gérer ? Qu'apporte effectivement l'approche territoriale du risque? Quel(s) sens donner à l'expression «territoire du risque» ?
Annales de géographie, 2012
Le développement durable demande de reconsidérer l’aménagement d’espaces exposés à des risques na... more Le développement durable demande de reconsidérer l’aménagement d’espaces exposés à des risques naturels ou présentant de forts enjeux environnementaux. La basse vallée du Var (Alpes-Maritimes) constitue un exemple très représentatif de ces territoires considérés comme stratégiques pour le développement local, mais soumis à des dispositifs juridiques de protection très contraignants. Elle fait aujourd’hui l’objet d’un projet d’aménagement dans le cadre d’une opération d’intérêt national (OIN). Pour les porteurs de projet, cette opération est explicitement fondée sur la durabilité, « l’excellence écologique » devenant un moteur de métropolisation. Cet article propose d’étudier la difficile conciliation des objectifs de durabilité à partir des outils juridiques mis en œuvre sur ce territoire et de leurs usages par les différents acteurs. On s’attardera en particulier sur les conséquences de l’inadéquation entre les dispositifs juridiques existants et le nouveau référentiel du développement durable.
Environnement Urbain / Urban Environment , 2008
Le propos de cet article est de montrer qu’une des principales difficultés de gestion des inondat... more Le propos de cet article est de montrer qu’une des principales difficultés de gestion des inondations en ville réside dans la faible prise en compte des interactions entre le risque et la spécificité de l'espace urbain. La situation est encore plus complexe dans le cas de l'agglomération parisienne, où les dynamiques métropolitaines viennent s’ajouter aux dynamiques urbaines classiques. Il s’agit donc d'étudier les outils de gestion existants ainsi que les systèmes d’acteurs auxquels ils renvoient, afin de souligner les limites du dispositif français et de proposer des pistes de réflexion pour l’élaboration d’une gouvernance des inondations qui intègre le risque dans les dynamiques territoriales de la métropole.
Geocarrefour Revue De Geographie De Lyon, 2007
L'exemple du risque de crue centennale en agglomération parisienne nous rappelle que la multiplic... more L'exemple du risque de crue centennale en agglomération parisienne nous rappelle que la multiplicité des aléas et la grande variété de leurs impacts sur les territoires rendent difficile la compréhension de certains risques et des vulnérabilités associées. Pour dépasser cette complexité, nous proposons de construire une grille de lecture fondée non plus sur l'aléa, mais sur les enjeux et leur vulnérabilité. En nous appuyant sur le cas des réseaux de transport, nous distinguons d'abord la vulnérabilité matérielle de la vulnérabilité fonctionnelle. Puis, en isolant la vulnérabilité structurelle, nous faisons apparaître un niveau intermédiaire essentiel pour comprendre les mécanismes en jeu dans les chaînes d'endommagement induites par l'aléa initial. Nous pouvons alors généraliser cette méthode au territoire francilien et mettre en évidence le rôle de l'organisation spatiale comme facteur de vulnérabilité structurelle. Cette analyse ouvre de nouvelles pistes pour la gestion des risques.
Bulletin de l'Association de géographes français, 2005
Les représentations attachées à certains territoires sont des facteurs de vulnérabilité. La ville... more Les représentations attachées à certains territoires sont des facteurs de vulnérabilité. La ville — et aujourd'hui la métropole — peut se penser comme l'inscription spatiale du désir de sécurité. Cette image de la ville-refuge résulte d'un long processus historique, qui a consacré parallèlement la ville comme « archipel du danger ». Cet idéal de sécurité accroît la vulnérabilité du territoire urbain.
Échogéo, 2015
La résilience est un terme à la mode, qui souffre cependant de sa polysémie. Cet article propose ... more La résilience est un terme à la mode, qui souffre cependant de sa polysémie. Cet article propose de montrer deux choses. D’une part, cette polysémie est autant le fait de la construction pluridisciplinaire du concept que de la coexistence de deux paradigmes distincts au sein des sciences qui traitent du risque, les cindyniques. Le même mot de résilience relève ainsi deux conceptions du risque différentes, qui si elles ne sont pas exclusives l’une de l’autre, ne sont pas réductibles l’une à l’autre. D’autre part, il est possible de repositionner les différentes acceptions de la résilience en fonction des deux paradigmes pour lever les contradictions. La résilience devient alors un outil réflexif pour penser les cindyniques dans leur diversité et leurs complémentarités.
Espace politique, 2015
Cet article interroge les liens entre risque et territoire. Il met en question la « gestion ter... more Cet article interroge les liens entre risque et territoire. Il met en question la « gestion territorialisée » des inondations au moment où la transformation de certains risques place les gestionnaires dans des situations inédites d’incertitude plus ou moins radicale. La relation entre risque et territoire reste difficile à appréhender du point de vue théorique (I). Dans la culture gestionnaire, le risque est encore largement envisagé comme un élément extérieur au territoire. La gestion territorialisée du risque, qui est au fondement des politiques publiques, consiste en pratique dans une déclinaison locale, à l’échelle de périmètres découpés en fonction des aléas, de règles établies à l’échelon national. Cette « territorialisation », qui ne tient ni compte des particularités des aléas, ni des spécificités locales, provoque des conflits et entraîne le rejet ou l’inefficacité des outils mis en place (II). Non seulement il est difficile de territorialiser certains types d’aléas, mais la transformation de certains risques, qui relèvent en réalité de situations d’incertitude, pose problème (III). Ces difficultés sont illustrées à partir de l’application française de la directive européenne de 2007, dite directive inondation, à la métropole francilienne. On s’attachera ici à la définition des territoires à risque importants d’inondation (TRI), de la stratégie nationale de 2014 et de la stratégie locale (IV).
Développement durable et territoires, 2015
À l’heure où nous basculons de la société du risque vers celle de l’incertitude, l’adaptation e... more À l’heure où nous basculons de la société du risque vers celle de l’incertitude, l’adaptation et la résilience, semblent des réponses pragmatiques aux impasses théoriques et opérationnelles. L’adaptation, devenue une injonction internationale, s’impose comme l’élément central des stratégies de réponse aux menaces et à l’incertitude. Héritée de l’écologie botanique, l’adaptation est reprise, souvent sans recul, par des praticiens qui peinent à s’en emparer. Malgré un apparent changement de paradigme, l'adaptation se traduit par le même solutionnisme technique. Ce recyclage des vieilles recettes s’accompagne d’une tendance à dépolitiser et à naturaliser les choix. Le cas de l’Ile-de-France montre l’importance de repolitiser l’adaptation.
Espace, populations, sociétés, 2017
La question de la multiplicité des échelles, souvent pointée comme un aspect important de la co... more La question de la multiplicité des échelles, souvent pointée comme un aspect important de la compréhension et la prévention des risques, reste dans les faits insuffisamment prise en compte. La focalisation sur l’aléa et ses impacts a longtemps fait penser et agir à l’échelle de l’enjeu menacé, sans que l’on n’envisage réellement la dimension spatiale et la temporalité des risques et des catastrophes. L’introduction de la vulnérabilité a permis progressivement d’adopter des approches multiscalaires, qu’il s’agisse d’espace ou de temps. La transformation de certaines menaces en risques globaux et systémiques appelle cependant de nouvelles grilles de lectures certes multi-scalaires mais aussi transcalaires qui permettent de mieux saisir la spatialité et les temporalités de ces menaces et des crises qui en découlent.
Cybergeo, 2012
A fashionable concept, resilience is now a must in both academic research and management. However... more A fashionable concept, resilience is now a must in both academic research and management. However, its polysemy nourishes many debates on its uses, heuristics and operational relevance. The purpose of this article is not to bring these debates to a close. Starting from a cross-disciplinary state of the art, we point out the incompatibilities between certain meanings and uses of the term. These inconsistencies raise theoretical issues, leading some researchers to reject the term for that matter, especially those outside the cindynics field. The analysis of the concept also brings out some methodological pitfalls. These are evident when attempting to translate theory into operational terms. Resilience is indeed seen as a promising response to recurrent difficulties in risk management. Nevertheless, it solves them only partially and produces new ones. Lastly, its implementation involves ethical and political risks. The injunction to resilience that seems to prevail internationally is in fact implying a number of moral and ideological assumptions which are not always clearly stated and remain serious issues.
Annales de géographie, 2010
Le risque naturel est inhérent au système territorial. Pourtant, malgré l’affirmation d’une néces... more Le risque naturel est inhérent au système territorial. Pourtant, malgré l’affirmation d’une nécessaire gestion territorialisée du risque, l’analyse des dispositifs actuels montre une séparation entre risque et territoire. L’étude d’exemples passés souligne que cette approche dichotomique n’a pas toujours été la règle. Dans le Roussillon, au XVIIIe siècle, les communautés rurales vivaient avec le risque. Elles géraient un territoire et non un risque sur un territoire. Pour expliquer cette évolution, il faut envisager une évolution des systèmes de valeur et des représentations, qui touchent tant à la façon d’envisager le risque qu’aux rapports de forces entre les acteurs et à la relation au pouvoir.
Edited books by Magali Reghezza
ISTE Press - Elsevier , 2015
"We have to adapt to the impacts that, unfortunately, we can no longer avoid", said President Oba... more "We have to adapt to the impacts that, unfortunately, we can no longer avoid", said President Obama at the UN Climate Summit in September 2014. Adaptation and resilience are now a must in both academic research and international bodies. A fashionable concept, resilience's polysemy sparks many debates on its uses and operational relevance.
This book bridges the increasing divide between academic research and the latest planning innovations, offering practical and conceptual insights for practitioners, researchers and students. Magali Reghezza-Zitt and Samuel Rufat present a cross-disciplinary, state-of-the-art debate and critical analysis of the social, spatial, practical and political implications of resilience.
Éditions Le manuscrit, 2012
De Pompéi à Fukushima, les villes sont confrontées de manière récurrente à des catastrophes. Elle... more De Pompéi à Fukushima, les villes sont confrontées de manière récurrente à des catastrophes. Elles y font face, chacune à leur manière, rares étant celles qui disparaissent. Depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York, la catastrophe urbaine est entrée dans une ère mondialisée et est de plus en plus pensée en termes de résilience. Omniprésent dans les organisations internationales et aux États-Unis, le concept se diffuse désormais en France. Cet ouvrage, issu du séminaire de recherche « Résilience urbaine », organisé à l’École normale supérieure, propose une analyse croisée de cas historiques et contemporains, pour illustrer, mais aussi critiquer et déconstruire la résilience : Pompéi, Rome, Berlin, Bucarest, Phnom-Penh, La Nouvelle- Orléans, Londres et Paris.
Éditions Le Manuscrit, 2015
La mondialisation, alliée à la métamorphose du capitalisme à sa financiarisation, a largement con... more La mondialisation, alliée à la métamorphose du capitalisme à sa financiarisation, a largement contribué à l’émergence du « local ». Qu’il
s’agisse d’aménagement, d’action publique, de logiques économiques,on est passé du territoire aux territoires.
Ce glissement du singulier au pluriel n’est pas neutre. Les territoires désignent aujourd’hui un local qui présente la particularité de s’inscrire dans le global : dans un espace mondialisé, les lieux sont fortement interconnectés. Des systèmes d’interdépendances de plus en plus complexes donnent naissance au « glocal ». Dès lors le local subit désormais des contraintes ou des infl uences venues d’autres territoires.
Tiré d’un séminaire de recherche à l’École normale supérieure,cet ouvrage montre, à partir de diff érents cas d’étude, comment la mondialisation redéfi nit la nature même des territoires.
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Papers by Magali Reghezza
Although sanitation networks are critical infrastructures, their impact on territorial vulnerability and social resilience is still underestimated. The role played by the energy, transport and telecommunication networks in crises and post-disaster recovery is better understood, both from a theoretical and operational point of view. On the contrary, sanitation networks remain poorly appreciated and their vulnerability is underestimated. Based on the study of the Parisian metropolitan area, this paper aims to show that sanitation networks are critical components in crisis management, post-disaster recovery and reconstruction. First, we address the links between security and critical infrastructures. Then, we present the case of sanitation in Île-de-France. Finally, we discuss how sanitation system is taken into account in preparedness to major floods and describe the potential consequences of its damage or failure for crisis management and post-disaster recovery.
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La crise est généralement associée à la notion d’incertitude. Le terme recouvre toutefois plusieurs acceptions qui appellent des réponses différentes de la part des acteurs de la gestion. Le cas d’une crue majeure de la Seine et de ses affluents permet d’étudier les différentes formes d’incertitudes qui surviennent lors d’une crise. En s’appuyant sur l’observation de l’exercice EU-Sequana de mars 2016 et sur les crues de juin 2016 et janvier 2018, on peut ainsi distinguer l’imprévu, l’inconnu et l’imprédictible structurel qui posent chacundes problèmes spécifiques aux gestionnaires et qui mettent à l’épreuve l’anticipation, la planification et la conduite. S’ajoute l’inimaginable (ou inconcevable) qui fait que les acteurs sont incapables, à un moment donné, de se figurer l’événement à venir, ici, un événement « hors-cadre», qui demande un changementradical dans la manière de concevoir et de mettre en œuvre la gestion de crise. Dans le cas de crises systémiques comme celle qui menace la métropole francilienne en casdecruemajeure,crisesproduites parl’hyper-complexité dusystèmeterritorial, l’incertitudedevientunélémentstructureletnonplus seulementconjoncturel, qui demande aux acteurs d’agir en dehors des routines. L’impensé du « hors-cadre » pose la question de la préparation des acteurs du territoire à ce type d’événement et de la pertinence des planifications.
This paper addresses the links between the ability to cope, vulnerability and resilience in order to contribute to the prevention of natural disasters. It is based on an investigation realized in 2016 in Port-de-Prince on the earthquake of January 2010. If scientific literature and professionals frequently refer to « coping capacities », the term is rarely defined and most likely not/never formalized. Notwithstanding, vulnerability reduction and resilience upgrade are often associated to coping capacities. This statement not only raises a theoretical problem but also an operational issue: the impossibility to define actions to build up, improve, reinforce capacities to face hazards and/or natural disasters. Hence, the paper aims to establish how these capacities can exist and rise, how they are used by individuals and what are the conditions needed for their full expression. We assumed here that coping capacities are related to capabilities, as defined by A. Sen and M. Nussbaum. Applied to resilience, the capabilities will not only designate personal abilities to cope to make it out, to get up and build back better. These will also display resources which allow the activation of these same capacities or, if applicable, to compensate for their absence. The necessity to take into account what we call the « context capabilitaire » to understand (and reduce) the resilience of vulnerabilities is undeniable.
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Edited books by Magali Reghezza
This book bridges the increasing divide between academic research and the latest planning innovations, offering practical and conceptual insights for practitioners, researchers and students. Magali Reghezza-Zitt and Samuel Rufat present a cross-disciplinary, state-of-the-art debate and critical analysis of the social, spatial, practical and political implications of resilience.
s’agisse d’aménagement, d’action publique, de logiques économiques,on est passé du territoire aux territoires.
Ce glissement du singulier au pluriel n’est pas neutre. Les territoires désignent aujourd’hui un local qui présente la particularité de s’inscrire dans le global : dans un espace mondialisé, les lieux sont fortement interconnectés. Des systèmes d’interdépendances de plus en plus complexes donnent naissance au « glocal ». Dès lors le local subit désormais des contraintes ou des infl uences venues d’autres territoires.
Tiré d’un séminaire de recherche à l’École normale supérieure,cet ouvrage montre, à partir de diff érents cas d’étude, comment la mondialisation redéfi nit la nature même des territoires.
Although sanitation networks are critical infrastructures, their impact on territorial vulnerability and social resilience is still underestimated. The role played by the energy, transport and telecommunication networks in crises and post-disaster recovery is better understood, both from a theoretical and operational point of view. On the contrary, sanitation networks remain poorly appreciated and their vulnerability is underestimated. Based on the study of the Parisian metropolitan area, this paper aims to show that sanitation networks are critical components in crisis management, post-disaster recovery and reconstruction. First, we address the links between security and critical infrastructures. Then, we present the case of sanitation in Île-de-France. Finally, we discuss how sanitation system is taken into account in preparedness to major floods and describe the potential consequences of its damage or failure for crisis management and post-disaster recovery.
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La crise est généralement associée à la notion d’incertitude. Le terme recouvre toutefois plusieurs acceptions qui appellent des réponses différentes de la part des acteurs de la gestion. Le cas d’une crue majeure de la Seine et de ses affluents permet d’étudier les différentes formes d’incertitudes qui surviennent lors d’une crise. En s’appuyant sur l’observation de l’exercice EU-Sequana de mars 2016 et sur les crues de juin 2016 et janvier 2018, on peut ainsi distinguer l’imprévu, l’inconnu et l’imprédictible structurel qui posent chacundes problèmes spécifiques aux gestionnaires et qui mettent à l’épreuve l’anticipation, la planification et la conduite. S’ajoute l’inimaginable (ou inconcevable) qui fait que les acteurs sont incapables, à un moment donné, de se figurer l’événement à venir, ici, un événement « hors-cadre», qui demande un changementradical dans la manière de concevoir et de mettre en œuvre la gestion de crise. Dans le cas de crises systémiques comme celle qui menace la métropole francilienne en casdecruemajeure,crisesproduites parl’hyper-complexité dusystèmeterritorial, l’incertitudedevientunélémentstructureletnonplus seulementconjoncturel, qui demande aux acteurs d’agir en dehors des routines. L’impensé du « hors-cadre » pose la question de la préparation des acteurs du territoire à ce type d’événement et de la pertinence des planifications.
This paper addresses the links between the ability to cope, vulnerability and resilience in order to contribute to the prevention of natural disasters. It is based on an investigation realized in 2016 in Port-de-Prince on the earthquake of January 2010. If scientific literature and professionals frequently refer to « coping capacities », the term is rarely defined and most likely not/never formalized. Notwithstanding, vulnerability reduction and resilience upgrade are often associated to coping capacities. This statement not only raises a theoretical problem but also an operational issue: the impossibility to define actions to build up, improve, reinforce capacities to face hazards and/or natural disasters. Hence, the paper aims to establish how these capacities can exist and rise, how they are used by individuals and what are the conditions needed for their full expression. We assumed here that coping capacities are related to capabilities, as defined by A. Sen and M. Nussbaum. Applied to resilience, the capabilities will not only designate personal abilities to cope to make it out, to get up and build back better. These will also display resources which allow the activation of these same capacities or, if applicable, to compensate for their absence. The necessity to take into account what we call the « context capabilitaire » to understand (and reduce) the resilience of vulnerabilities is undeniable.
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This book bridges the increasing divide between academic research and the latest planning innovations, offering practical and conceptual insights for practitioners, researchers and students. Magali Reghezza-Zitt and Samuel Rufat present a cross-disciplinary, state-of-the-art debate and critical analysis of the social, spatial, practical and political implications of resilience.
s’agisse d’aménagement, d’action publique, de logiques économiques,on est passé du territoire aux territoires.
Ce glissement du singulier au pluriel n’est pas neutre. Les territoires désignent aujourd’hui un local qui présente la particularité de s’inscrire dans le global : dans un espace mondialisé, les lieux sont fortement interconnectés. Des systèmes d’interdépendances de plus en plus complexes donnent naissance au « glocal ». Dès lors le local subit désormais des contraintes ou des infl uences venues d’autres territoires.
Tiré d’un séminaire de recherche à l’École normale supérieure,cet ouvrage montre, à partir de diff érents cas d’étude, comment la mondialisation redéfi nit la nature même des territoires.
Ce concept soulève pourtant de nombreuses questions sur son efficacité théorique et son opérationnalité, ce qui rend nécessaire une approche critique des implications sociales, spatiales, pratiques et politiques de la résilience.
Présentant un vaste panel transdisciplinaire d'approches théoriques reposant sur des résultats récents, tout en s'appuyant sur une grande diversité d'études de cas, cet ouvrage offre des perspectives aux acteurs, chercheurs et décideurs.
À de multiples échelles et de multiples niveaux, de l’Élysée à la RATP en passant par les sièges sociaux de La Défense, un réseau d’acteurs tente de se tenir prêt pour la « crue du siècle ». Cependant, la Ville lumière, l’Île-de-France et leurs 10 millions d’habitants sont plus vulnérables aujourd’hui qu’il y a un siècle. Pourquoi ? Que nous dit l’impréparation de la société civile sur nos aspirations à la sécurité, notre rapport à la nature ou le développement actuel des métropoles mondialisées ?
Régulièrement, des catastrophes viennent nous rappeler la vulnérabilité de nos villes face à des phénomènes qui n’ont pourtant rien d’exceptionnel. À l’heure où la nécessité d’un développement plus durable semble de plus en plus largement admise, la tolérance des sociétés très modernes face à de tels événements est de plus en plus faible. À travers un décryptage limpide des conséquences prévisibles d’une inondation centennale de l’agglomération parisienne, Magali Reghezza-Zitt propose une réflexion inédite et stimulante sur la façon dont nos sociétés font ou refusent de faire face aux risques « naturels ».
Cette nouvelle édition vient également faire le point sur les problématiques les plus récentes : réforme territoriale, mutation des systèmes productifs, changement climatique et transition écologique, marges et périphéries.
Une synthèse incontournable assortie de nombreux outils et figures originales, avec des études de cas en fin de chaque chapitre.
The deadline for the submissions of proposal is 20 December 2017.
For more details on the conference and the call for papers: https://rightuseofearth.sciencesconf.org/
This is a joint conference of the Paris Sciences et Lettres "Environmental Humanities" Research Program and the New York University. It is organzed by Christophe Bonneuil (Cnrs & EHESS, PSL), Luca d’Ambrosio (Collège de France, PSL), Magali Reghezza (ENS, PSL), Stefan Aykut (Universität Hamburg) et Peder Anker (New York University).
This Conference is one of the concluding events in the PSL-Environnement Research Project Environmental Humanities at the age of Anthropocene. It is organized by PSL University in cooperation with the NYU-PSL Global Alliance.
Organization committee: Luca d’Ambrosio (Collège de France, PSL); Peder Anker (New York University); Stefan Aykut (Universität Hamburg); Christophe Bonneuil (EHESS, PSL), Magali Reghezza (ENS, PSL).