Dimanche 4 octobre 2015, c’est sur les hauteurs vosgiennes que l’ADRAL a tenu sa journée de renco... more Dimanche 4 octobre 2015, c’est sur les hauteurs vosgiennes que l’ADRAL a tenu sa journée de rencontres et d’informations archéologiques. Après avoir visité la plaine, Grand en 2001, Contrexéville en 2008, il était normal de prendre de la hauteur pour aller voir si la montagne est toujours belle. Le centre de vacances AZUREVA de Bussang et sa terrasse à la vue magnifique sur les sommets nous ont accueillis pour cette journée, dont le déroulement a été facilité par la collaboration de l’association SESAM et de ses membres. Francis Pierre n’a pas manqué, outre son intervention, de nous faire admirer le panorama et de localiser les anciennes mines dans le paysage. Douze communications se sont succédé, impliquant une grande densité et, comme à l’habitude, un parcours marathonien. Tout naturellement la période gallo-romaine fut la plus représentée, soulignant ainsi sans contestation possible que la Lorraine est une terre de haute et profonde colonisation romaine. Nasium a été abondamment évoqué, comme le méritent à la fois l’importance de cette cité méconnue, pourtant probable capitale de la cité des Leuques, et les nombreuses investigations archéologiques qui font connaître ce site. Vandières pose la question de la continuité de l’habitat, d’une nécropole de l’âge du fer à une exploitation rurale du Bas-Empire, cependant détruite, semble-t-il, avec l’arrivée des Barbares. La villa gallo-romaine de Grigy est, elle aussi, riche d’enseignements. Les témoignages d’occupation antique sont également évidents à Lignéville mais plus rares aux confins orientaux de la cité des Leuques (région de Saint-Dié). La Préhistoire a toujours ses partisans qui nous détaillent aussi bien la chaille de l’oxfordien à Neufchâteau que les industries lithiques en Moselle. Les vestiges protohistoriques se signalent à Nasium et à Vandières. Le Moyen Age est peut-être le parent pauvre cette fois-ci : la rupture dans la continuité de l’occupation humaine entre Empire romain et début du haut Moyen Age n’est pas évoquée à Nasium ou Vandières, ni à Grigy. La chapelle St-Basle de LIgnéville , peut-être église cimétériale, où l’on peut restituer une part du bâti médiéval, souligne à la fois le caractère frustrant d’un sondage archéologique limité et l’effort de restauration entrepris. Les fragments de l’enceinte de Metz sont là pour rappeler la primauté de cette cité aux potentialités archéologiques toujours nombreuses. La période moderne, à Bussang, ne peut faire autrement que rendre la part belle aux anciennes mines de la région et aux techniques qui y furent utilisées. Le gibet de Creuë , en Meuse, témoigne que ce genre d’édifice faisait partie du paysage d’autrefois. Si toutes les périodes ont été représentées, comme d’habitude de façon inégale, il en est de même pour les différents départements de la région. Les Vosges, et c’est compréhensible, ont été les plus présentes (les mines, l’oxfordien, Grand, les confins leuquois, Lignéville…) ; la Meuse n’est pas en reste (Nasium, Creuë…) , la Moselle non plus (industries lithiques, Grigy, Metz…) ; la Meurthe-et-Moselle peine à se faire place mais le beau site de Vandières la récompense.
L’opération d’archéologie préventive de Richemont,
Devant le Pont, première tranche s’est déroulé... more L’opération d’archéologie préventive de Richemont, Devant le Pont, première tranche s’est déroulée entre les mois de mai et août 2011. Une surface de plus de 10000 m2 a été ouverte. Elle contenait quatre phases d’occupation s’étendant de l’Âge du Bronze inal à l’Epoque Moderne. L’Âge du Bronze inal IIIa est représenté par trois sépultures à crémation découvertes dans la partie occidentale du site. Elles constituent certainement les ultimes vestiges d’une nécropole qui aurait été presque entièrement détruite. La structure la mieux conservée est composé d’un vase ossuaire et de neuf vases d’accompagnement, d’une épingle en Bronze et de six perles en verre bleu-turquoise. Au Premier Âge du Fer, un habitat s’est installé dans la partie occidentale du site, à proximité de l’ensemble funéraire précédent. Il a été daté de la transition Ha C / Ha D1. Sept bâtiments à 4 ou 6 poteaux correspondant à des habitats et à des greniers et plusieurs fosses d’extraction de limon vraisemblablement destiné à la construction contenant de la céramique ont été mis au jour. L’ensemble bâti semble être organisé selon un axe identique à celui de la villa gallo-romaine édiiée plusieurs siècles après. Toutes les structures protohistoriques semblent être disposées au nord d’une ligne virtuelle correspondant à la continuité de sa façade nord. Cet état de fait pourrait être expliqué par la persistance d’une limite disparue (voie ? chemin ? limite parcellaire ?) organisant l’habitat. Pour l’époque romaine, nous avons pu identiier trois grandes phases : - IIIa : Ier siècle apr. J.-C. - milieu IIe siècle, - IIIb : IIe siècle, - IIIc : in IIIe - IVe siècle Les phases IIIa et IIIb se succèdent probablement sans hiatus, mais l’étude du mobilier n’a pas permis de le prouver et de préciser cet événement. Les vestiges se répartissent sur une zone de près d’un hectare, qui ne correspond pas aux limites de l’établissement. La première période romaine est avant tout caractérisée par des bâtiments en bois. Elle est assez mal déinie tant d’un point de vue structurel que chronologique. Aucun élément archéologique n’a permis de déterminer précisément la date du début de cette occupation. Quant à sa in, elle se situe entre le début et le milieu du IIe siècle. Il s’agit d’un édiice à poteaux puissants et inclinés, de 120 m2. Une zone d’activité regroupant trois autres petits bâtiments, six foyers quadrangulaires et un puits entouré de quelques poteaux s’étendait au nord-est du bâtiment principal.Nous proposons de voir dans cette occupation le premier état d’un établissement rural à vocation agricole, qui prendra une forme beaucoup plus «classique» lors de la phase IIIb. La phase IIIb constitue la dernière installation romaine pérenne sur le site. Son élément principal est un bâtiment à galerie et pavillons d’angles occupant une surface au sol de près de 627 m². La surface habitable devait être de 455 m² voire le double, s’il existait un étage. Des animaux étaient peut-être abrités dans la pièce occidentale en appui contre le bâtiment. La façade du corps principal s’ouvrait au sud et un petit chemin la reliait à un puits. Au sud de la fouille, une série de trous de poteaux correspond peut-être à l’amorce d’un édiice annexe, à moins qu’il s’agisse d’une partie de palissade. La zone est parcourue par un réseau de fossés assez lâche. Malheureusement, en l’absence de mobilier, aucun n’a pu être relié à la phase IIIb. Ce manque de données archéologiques empêche d’appréhender l’étendue du site. L’abandon de cette petite villa ne semble pas lié aux effets de la crise du IIIe siècle, car il semble que celui-ci intervient avant ces troubles, mais plutôt à un phénomène de recentrage autour de structures de plus grande ampleur. La dernière phase romaine est de loin la moins bien représentée. Sans doute parce qu’il s’agit juste d’une réoccupation fugace qui ne semble pas correspondre à une installation durable, mais plus à un passage sur le site. Quarante-neuf structures ont été inventoriées pour l’Epoque Moderne, dont seize ont livré des éléments de datation supposant deux phases d’occupation : - IVa (in XVIe siècle - XVIIe siècle) a livré vingt foyers et une fosse. - IVb (in XVIIe siècle - XVIIIe siècle) a livré neuf foyers, quatre puits et un petit fossé. Les foyers de chaque phase semblent s’aligner suivant deux axes à l’orientation légèrement différente. À l’ouest, les foyers de la phase IVa et à l’est ceux de la phase IVb. Les vestiges découverts dans ces foyers semblent indiquer qu’il sont liés à des pratiques culinaires. Le rapport de diagnostic avait conclu aux vestiges d’un campement militaire. Nous n’avons découvert aucun élément permettant de conirmer cette proposition. Les prochaines tranches de fouille prévues sur l’emprise de la gravière permettront de préciser certains éléments, notamment en ce qui concerne l’extension de l’habitat Hallstatt C/D1 et celle des camps militaires modernes.
Dimanche 4 octobre 2015, c’est sur les hauteurs vosgiennes que l’ADRAL a tenu sa journée de renco... more Dimanche 4 octobre 2015, c’est sur les hauteurs vosgiennes que l’ADRAL a tenu sa journée de rencontres et d’informations archéologiques. Après avoir visité la plaine, Grand en 2001, Contrexéville en 2008, il était normal de prendre de la hauteur pour aller voir si la montagne est toujours belle. Le centre de vacances AZUREVA de Bussang et sa terrasse à la vue magnifique sur les sommets nous ont accueillis pour cette journée, dont le déroulement a été facilité par la collaboration de l’association SESAM et de ses membres. Francis Pierre n’a pas manqué, outre son intervention, de nous faire admirer le panorama et de localiser les anciennes mines dans le paysage. Douze communications se sont succédé, impliquant une grande densité et, comme à l’habitude, un parcours marathonien. Tout naturellement la période gallo-romaine fut la plus représentée, soulignant ainsi sans contestation possible que la Lorraine est une terre de haute et profonde colonisation romaine. Nasium a été abondamment évoqué, comme le méritent à la fois l’importance de cette cité méconnue, pourtant probable capitale de la cité des Leuques, et les nombreuses investigations archéologiques qui font connaître ce site. Vandières pose la question de la continuité de l’habitat, d’une nécropole de l’âge du fer à une exploitation rurale du Bas-Empire, cependant détruite, semble-t-il, avec l’arrivée des Barbares. La villa gallo-romaine de Grigy est, elle aussi, riche d’enseignements. Les témoignages d’occupation antique sont également évidents à Lignéville mais plus rares aux confins orientaux de la cité des Leuques (région de Saint-Dié). La Préhistoire a toujours ses partisans qui nous détaillent aussi bien la chaille de l’oxfordien à Neufchâteau que les industries lithiques en Moselle. Les vestiges protohistoriques se signalent à Nasium et à Vandières. Le Moyen Age est peut-être le parent pauvre cette fois-ci : la rupture dans la continuité de l’occupation humaine entre Empire romain et début du haut Moyen Age n’est pas évoquée à Nasium ou Vandières, ni à Grigy. La chapelle St-Basle de LIgnéville , peut-être église cimétériale, où l’on peut restituer une part du bâti médiéval, souligne à la fois le caractère frustrant d’un sondage archéologique limité et l’effort de restauration entrepris. Les fragments de l’enceinte de Metz sont là pour rappeler la primauté de cette cité aux potentialités archéologiques toujours nombreuses. La période moderne, à Bussang, ne peut faire autrement que rendre la part belle aux anciennes mines de la région et aux techniques qui y furent utilisées. Le gibet de Creuë , en Meuse, témoigne que ce genre d’édifice faisait partie du paysage d’autrefois. Si toutes les périodes ont été représentées, comme d’habitude de façon inégale, il en est de même pour les différents départements de la région. Les Vosges, et c’est compréhensible, ont été les plus présentes (les mines, l’oxfordien, Grand, les confins leuquois, Lignéville…) ; la Meuse n’est pas en reste (Nasium, Creuë…) , la Moselle non plus (industries lithiques, Grigy, Metz…) ; la Meurthe-et-Moselle peine à se faire place mais le beau site de Vandières la récompense.
L’opération d’archéologie préventive de Richemont,
Devant le Pont, première tranche s’est déroulé... more L’opération d’archéologie préventive de Richemont, Devant le Pont, première tranche s’est déroulée entre les mois de mai et août 2011. Une surface de plus de 10000 m2 a été ouverte. Elle contenait quatre phases d’occupation s’étendant de l’Âge du Bronze inal à l’Epoque Moderne. L’Âge du Bronze inal IIIa est représenté par trois sépultures à crémation découvertes dans la partie occidentale du site. Elles constituent certainement les ultimes vestiges d’une nécropole qui aurait été presque entièrement détruite. La structure la mieux conservée est composé d’un vase ossuaire et de neuf vases d’accompagnement, d’une épingle en Bronze et de six perles en verre bleu-turquoise. Au Premier Âge du Fer, un habitat s’est installé dans la partie occidentale du site, à proximité de l’ensemble funéraire précédent. Il a été daté de la transition Ha C / Ha D1. Sept bâtiments à 4 ou 6 poteaux correspondant à des habitats et à des greniers et plusieurs fosses d’extraction de limon vraisemblablement destiné à la construction contenant de la céramique ont été mis au jour. L’ensemble bâti semble être organisé selon un axe identique à celui de la villa gallo-romaine édiiée plusieurs siècles après. Toutes les structures protohistoriques semblent être disposées au nord d’une ligne virtuelle correspondant à la continuité de sa façade nord. Cet état de fait pourrait être expliqué par la persistance d’une limite disparue (voie ? chemin ? limite parcellaire ?) organisant l’habitat. Pour l’époque romaine, nous avons pu identiier trois grandes phases : - IIIa : Ier siècle apr. J.-C. - milieu IIe siècle, - IIIb : IIe siècle, - IIIc : in IIIe - IVe siècle Les phases IIIa et IIIb se succèdent probablement sans hiatus, mais l’étude du mobilier n’a pas permis de le prouver et de préciser cet événement. Les vestiges se répartissent sur une zone de près d’un hectare, qui ne correspond pas aux limites de l’établissement. La première période romaine est avant tout caractérisée par des bâtiments en bois. Elle est assez mal déinie tant d’un point de vue structurel que chronologique. Aucun élément archéologique n’a permis de déterminer précisément la date du début de cette occupation. Quant à sa in, elle se situe entre le début et le milieu du IIe siècle. Il s’agit d’un édiice à poteaux puissants et inclinés, de 120 m2. Une zone d’activité regroupant trois autres petits bâtiments, six foyers quadrangulaires et un puits entouré de quelques poteaux s’étendait au nord-est du bâtiment principal.Nous proposons de voir dans cette occupation le premier état d’un établissement rural à vocation agricole, qui prendra une forme beaucoup plus «classique» lors de la phase IIIb. La phase IIIb constitue la dernière installation romaine pérenne sur le site. Son élément principal est un bâtiment à galerie et pavillons d’angles occupant une surface au sol de près de 627 m². La surface habitable devait être de 455 m² voire le double, s’il existait un étage. Des animaux étaient peut-être abrités dans la pièce occidentale en appui contre le bâtiment. La façade du corps principal s’ouvrait au sud et un petit chemin la reliait à un puits. Au sud de la fouille, une série de trous de poteaux correspond peut-être à l’amorce d’un édiice annexe, à moins qu’il s’agisse d’une partie de palissade. La zone est parcourue par un réseau de fossés assez lâche. Malheureusement, en l’absence de mobilier, aucun n’a pu être relié à la phase IIIb. Ce manque de données archéologiques empêche d’appréhender l’étendue du site. L’abandon de cette petite villa ne semble pas lié aux effets de la crise du IIIe siècle, car il semble que celui-ci intervient avant ces troubles, mais plutôt à un phénomène de recentrage autour de structures de plus grande ampleur. La dernière phase romaine est de loin la moins bien représentée. Sans doute parce qu’il s’agit juste d’une réoccupation fugace qui ne semble pas correspondre à une installation durable, mais plus à un passage sur le site. Quarante-neuf structures ont été inventoriées pour l’Epoque Moderne, dont seize ont livré des éléments de datation supposant deux phases d’occupation : - IVa (in XVIe siècle - XVIIe siècle) a livré vingt foyers et une fosse. - IVb (in XVIIe siècle - XVIIIe siècle) a livré neuf foyers, quatre puits et un petit fossé. Les foyers de chaque phase semblent s’aligner suivant deux axes à l’orientation légèrement différente. À l’ouest, les foyers de la phase IVa et à l’est ceux de la phase IVb. Les vestiges découverts dans ces foyers semblent indiquer qu’il sont liés à des pratiques culinaires. Le rapport de diagnostic avait conclu aux vestiges d’un campement militaire. Nous n’avons découvert aucun élément permettant de conirmer cette proposition. Les prochaines tranches de fouille prévues sur l’emprise de la gravière permettront de préciser certains éléments, notamment en ce qui concerne l’extension de l’habitat Hallstatt C/D1 et celle des camps militaires modernes.
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Douze communications se sont succédé, impliquant une grande densité et, comme à l’habitude, un parcours marathonien. Tout naturellement la période gallo-romaine fut la plus représentée, soulignant ainsi sans contestation possible que la Lorraine est une terre de haute et profonde colonisation romaine. Nasium a été abondamment évoqué, comme le méritent à la fois l’importance de cette cité méconnue, pourtant probable capitale de la cité des Leuques, et les nombreuses investigations archéologiques qui font connaître ce site. Vandières pose la question de la continuité de l’habitat, d’une nécropole de l’âge du fer à une exploitation rurale du Bas-Empire, cependant détruite, semble-t-il, avec l’arrivée des Barbares. La villa gallo-romaine de Grigy est, elle aussi, riche d’enseignements. Les témoignages d’occupation antique sont également évidents à Lignéville mais plus rares aux confins orientaux de la cité des Leuques (région de Saint-Dié).
La Préhistoire a toujours ses partisans qui nous détaillent aussi bien la chaille de l’oxfordien à Neufchâteau que les industries lithiques en Moselle. Les vestiges protohistoriques se signalent à Nasium et à Vandières. Le Moyen Age est peut-être le parent pauvre cette fois-ci : la rupture dans la continuité de l’occupation humaine entre Empire romain et début du haut Moyen Age n’est pas évoquée à Nasium ou Vandières, ni à Grigy. La chapelle St-Basle de LIgnéville , peut-être église cimétériale, où l’on peut restituer une part du bâti médiéval, souligne à la fois le caractère frustrant d’un sondage archéologique limité et l’effort de restauration entrepris. Les fragments de l’enceinte de Metz sont là pour rappeler la primauté de cette cité aux potentialités archéologiques toujours nombreuses. La période moderne, à Bussang, ne peut faire autrement que rendre la part belle aux anciennes mines de la région et aux techniques qui y furent utilisées. Le gibet de Creuë , en Meuse, témoigne que ce genre d’édifice faisait partie du paysage d’autrefois.
Si toutes les périodes ont été représentées, comme d’habitude de façon inégale, il en est de même pour les différents départements de la région. Les Vosges, et c’est compréhensible, ont été les plus présentes (les mines, l’oxfordien, Grand, les confins leuquois, Lignéville…) ; la Meuse n’est pas en reste (Nasium, Creuë…) , la Moselle non plus (industries lithiques, Grigy, Metz…) ; la Meurthe-et-Moselle peine à se faire place mais le beau site de Vandières la récompense.
Devant le Pont, première tranche s’est déroulée
entre les mois de mai et août 2011. Une surface
de plus de 10000 m2 a été ouverte. Elle contenait
quatre phases d’occupation s’étendant de l’Âge du
Bronze inal à l’Epoque Moderne.
L’Âge du Bronze inal IIIa est représenté par trois
sépultures à crémation découvertes dans la partie
occidentale du site. Elles constituent certainement
les ultimes vestiges d’une nécropole qui aurait été
presque entièrement détruite. La structure la mieux
conservée est composé d’un vase ossuaire et de
neuf vases d’accompagnement, d’une épingle en
Bronze et de six perles en verre bleu-turquoise.
Au Premier Âge du Fer, un habitat s’est installé
dans la partie occidentale du site, à proximité de
l’ensemble funéraire précédent. Il a été daté de la
transition Ha C / Ha D1. Sept bâtiments à 4 ou 6
poteaux correspondant à des habitats et à des greniers
et plusieurs fosses d’extraction de limon vraisemblablement
destiné à la construction contenant
de la céramique ont été mis au jour. L’ensemble
bâti semble être organisé selon un axe identique
à celui de la villa gallo-romaine édiiée plusieurs
siècles après. Toutes les structures protohistoriques
semblent être disposées au nord d’une ligne
virtuelle correspondant à la continuité de sa façade
nord. Cet état de fait pourrait être expliqué par la
persistance d’une limite disparue (voie ? chemin ?
limite parcellaire ?) organisant l’habitat.
Pour l’époque romaine, nous avons pu identiier
trois grandes phases :
- IIIa : Ier siècle apr. J.-C. - milieu IIe siècle,
- IIIb : IIe siècle,
- IIIc : in IIIe - IVe siècle
Les phases IIIa et IIIb se succèdent probablement
sans hiatus, mais l’étude du mobilier n’a pas
permis de le prouver et de préciser cet événement.
Les vestiges se répartissent sur une zone de près
d’un hectare, qui ne correspond pas aux limites de
l’établissement.
La première période romaine est avant tout caractérisée
par des bâtiments en bois. Elle est assez
mal déinie tant d’un point de vue structurel que
chronologique. Aucun élément archéologique n’a
permis de déterminer précisément la date du début
de cette occupation. Quant à sa in, elle se situe
entre le début et le milieu du IIe siècle. Il s’agit d’un
édiice à poteaux puissants et inclinés, de 120 m2.
Une zone d’activité regroupant trois autres petits
bâtiments, six foyers quadrangulaires et un puits
entouré de quelques poteaux s’étendait au nord-est
du bâtiment principal.Nous proposons de voir dans
cette occupation le premier état d’un établissement
rural à vocation agricole, qui prendra une forme
beaucoup plus «classique» lors de la phase IIIb.
La phase IIIb constitue la dernière installation
romaine pérenne sur le site. Son élément principal
est un bâtiment à galerie et pavillons d’angles occupant
une surface au sol de près de 627 m². La surface
habitable devait être de 455 m² voire le double,
s’il existait un étage. Des animaux étaient peut-être
abrités dans la pièce occidentale en appui contre
le bâtiment. La façade du corps principal s’ouvrait
au sud et un petit chemin la reliait à un puits. Au
sud de la fouille, une série de trous de poteaux correspond
peut-être à l’amorce d’un édiice annexe,
à moins qu’il s’agisse d’une partie de palissade. La
zone est parcourue par un réseau de fossés assez
lâche. Malheureusement, en l’absence de mobilier,
aucun n’a pu être relié à la phase IIIb. Ce manque
de données archéologiques empêche d’appréhender
l’étendue du site. L’abandon de cette petite
villa ne semble pas lié aux effets de la crise du IIIe
siècle, car il semble que celui-ci intervient avant ces
troubles, mais plutôt à un phénomène de recentrage
autour de structures de plus grande ampleur.
La dernière phase romaine est de loin la moins
bien représentée. Sans doute parce qu’il s’agit juste
d’une réoccupation fugace qui ne semble pas correspondre
à une installation durable, mais plus à un
passage sur le site.
Quarante-neuf structures ont été inventoriées
pour l’Epoque Moderne, dont seize ont livré des
éléments de datation supposant deux phases d’occupation
:
- IVa (in XVIe siècle - XVIIe siècle) a livré
vingt foyers et une fosse.
- IVb (in XVIIe siècle - XVIIIe siècle) a livré
neuf foyers, quatre puits et un petit fossé.
Les foyers de chaque phase semblent s’aligner
suivant deux axes à l’orientation légèrement différente.
À l’ouest, les foyers de la phase IVa et à
l’est ceux de la phase IVb. Les vestiges découverts
dans ces foyers semblent indiquer qu’il sont liés à
des pratiques culinaires. Le rapport de diagnostic
avait conclu aux vestiges d’un campement militaire.
Nous n’avons découvert aucun élément permettant
de conirmer cette proposition.
Les prochaines tranches de fouille prévues sur
l’emprise de la gravière permettront de préciser
certains éléments, notamment en ce qui concerne
l’extension de l’habitat Hallstatt C/D1 et celle des
camps militaires modernes.
Douze communications se sont succédé, impliquant une grande densité et, comme à l’habitude, un parcours marathonien. Tout naturellement la période gallo-romaine fut la plus représentée, soulignant ainsi sans contestation possible que la Lorraine est une terre de haute et profonde colonisation romaine. Nasium a été abondamment évoqué, comme le méritent à la fois l’importance de cette cité méconnue, pourtant probable capitale de la cité des Leuques, et les nombreuses investigations archéologiques qui font connaître ce site. Vandières pose la question de la continuité de l’habitat, d’une nécropole de l’âge du fer à une exploitation rurale du Bas-Empire, cependant détruite, semble-t-il, avec l’arrivée des Barbares. La villa gallo-romaine de Grigy est, elle aussi, riche d’enseignements. Les témoignages d’occupation antique sont également évidents à Lignéville mais plus rares aux confins orientaux de la cité des Leuques (région de Saint-Dié).
La Préhistoire a toujours ses partisans qui nous détaillent aussi bien la chaille de l’oxfordien à Neufchâteau que les industries lithiques en Moselle. Les vestiges protohistoriques se signalent à Nasium et à Vandières. Le Moyen Age est peut-être le parent pauvre cette fois-ci : la rupture dans la continuité de l’occupation humaine entre Empire romain et début du haut Moyen Age n’est pas évoquée à Nasium ou Vandières, ni à Grigy. La chapelle St-Basle de LIgnéville , peut-être église cimétériale, où l’on peut restituer une part du bâti médiéval, souligne à la fois le caractère frustrant d’un sondage archéologique limité et l’effort de restauration entrepris. Les fragments de l’enceinte de Metz sont là pour rappeler la primauté de cette cité aux potentialités archéologiques toujours nombreuses. La période moderne, à Bussang, ne peut faire autrement que rendre la part belle aux anciennes mines de la région et aux techniques qui y furent utilisées. Le gibet de Creuë , en Meuse, témoigne que ce genre d’édifice faisait partie du paysage d’autrefois.
Si toutes les périodes ont été représentées, comme d’habitude de façon inégale, il en est de même pour les différents départements de la région. Les Vosges, et c’est compréhensible, ont été les plus présentes (les mines, l’oxfordien, Grand, les confins leuquois, Lignéville…) ; la Meuse n’est pas en reste (Nasium, Creuë…) , la Moselle non plus (industries lithiques, Grigy, Metz…) ; la Meurthe-et-Moselle peine à se faire place mais le beau site de Vandières la récompense.
Devant le Pont, première tranche s’est déroulée
entre les mois de mai et août 2011. Une surface
de plus de 10000 m2 a été ouverte. Elle contenait
quatre phases d’occupation s’étendant de l’Âge du
Bronze inal à l’Epoque Moderne.
L’Âge du Bronze inal IIIa est représenté par trois
sépultures à crémation découvertes dans la partie
occidentale du site. Elles constituent certainement
les ultimes vestiges d’une nécropole qui aurait été
presque entièrement détruite. La structure la mieux
conservée est composé d’un vase ossuaire et de
neuf vases d’accompagnement, d’une épingle en
Bronze et de six perles en verre bleu-turquoise.
Au Premier Âge du Fer, un habitat s’est installé
dans la partie occidentale du site, à proximité de
l’ensemble funéraire précédent. Il a été daté de la
transition Ha C / Ha D1. Sept bâtiments à 4 ou 6
poteaux correspondant à des habitats et à des greniers
et plusieurs fosses d’extraction de limon vraisemblablement
destiné à la construction contenant
de la céramique ont été mis au jour. L’ensemble
bâti semble être organisé selon un axe identique
à celui de la villa gallo-romaine édiiée plusieurs
siècles après. Toutes les structures protohistoriques
semblent être disposées au nord d’une ligne
virtuelle correspondant à la continuité de sa façade
nord. Cet état de fait pourrait être expliqué par la
persistance d’une limite disparue (voie ? chemin ?
limite parcellaire ?) organisant l’habitat.
Pour l’époque romaine, nous avons pu identiier
trois grandes phases :
- IIIa : Ier siècle apr. J.-C. - milieu IIe siècle,
- IIIb : IIe siècle,
- IIIc : in IIIe - IVe siècle
Les phases IIIa et IIIb se succèdent probablement
sans hiatus, mais l’étude du mobilier n’a pas
permis de le prouver et de préciser cet événement.
Les vestiges se répartissent sur une zone de près
d’un hectare, qui ne correspond pas aux limites de
l’établissement.
La première période romaine est avant tout caractérisée
par des bâtiments en bois. Elle est assez
mal déinie tant d’un point de vue structurel que
chronologique. Aucun élément archéologique n’a
permis de déterminer précisément la date du début
de cette occupation. Quant à sa in, elle se situe
entre le début et le milieu du IIe siècle. Il s’agit d’un
édiice à poteaux puissants et inclinés, de 120 m2.
Une zone d’activité regroupant trois autres petits
bâtiments, six foyers quadrangulaires et un puits
entouré de quelques poteaux s’étendait au nord-est
du bâtiment principal.Nous proposons de voir dans
cette occupation le premier état d’un établissement
rural à vocation agricole, qui prendra une forme
beaucoup plus «classique» lors de la phase IIIb.
La phase IIIb constitue la dernière installation
romaine pérenne sur le site. Son élément principal
est un bâtiment à galerie et pavillons d’angles occupant
une surface au sol de près de 627 m². La surface
habitable devait être de 455 m² voire le double,
s’il existait un étage. Des animaux étaient peut-être
abrités dans la pièce occidentale en appui contre
le bâtiment. La façade du corps principal s’ouvrait
au sud et un petit chemin la reliait à un puits. Au
sud de la fouille, une série de trous de poteaux correspond
peut-être à l’amorce d’un édiice annexe,
à moins qu’il s’agisse d’une partie de palissade. La
zone est parcourue par un réseau de fossés assez
lâche. Malheureusement, en l’absence de mobilier,
aucun n’a pu être relié à la phase IIIb. Ce manque
de données archéologiques empêche d’appréhender
l’étendue du site. L’abandon de cette petite
villa ne semble pas lié aux effets de la crise du IIIe
siècle, car il semble que celui-ci intervient avant ces
troubles, mais plutôt à un phénomène de recentrage
autour de structures de plus grande ampleur.
La dernière phase romaine est de loin la moins
bien représentée. Sans doute parce qu’il s’agit juste
d’une réoccupation fugace qui ne semble pas correspondre
à une installation durable, mais plus à un
passage sur le site.
Quarante-neuf structures ont été inventoriées
pour l’Epoque Moderne, dont seize ont livré des
éléments de datation supposant deux phases d’occupation
:
- IVa (in XVIe siècle - XVIIe siècle) a livré
vingt foyers et une fosse.
- IVb (in XVIIe siècle - XVIIIe siècle) a livré
neuf foyers, quatre puits et un petit fossé.
Les foyers de chaque phase semblent s’aligner
suivant deux axes à l’orientation légèrement différente.
À l’ouest, les foyers de la phase IVa et à
l’est ceux de la phase IVb. Les vestiges découverts
dans ces foyers semblent indiquer qu’il sont liés à
des pratiques culinaires. Le rapport de diagnostic
avait conclu aux vestiges d’un campement militaire.
Nous n’avons découvert aucun élément permettant
de conirmer cette proposition.
Les prochaines tranches de fouille prévues sur
l’emprise de la gravière permettront de préciser
certains éléments, notamment en ce qui concerne
l’extension de l’habitat Hallstatt C/D1 et celle des
camps militaires modernes.