De la cruauté religieuse
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À propos de ce livre électronique
Paul Thiry d’Holbach, philosophe matérialiste allemand d’expression française, est l’un des premiers grands penseurs ouvertement athée. Cet érudit mondain parisien fut un grand ami de Diderot, d’Alembert et de nombreux autres encyclopédistes. Dans cet ouvrage, il s’attaque aux dogmes du christianisme en montrant les actes cruels commis au nom de Dieu. En dénonçant le fanatisme religieux et la violence de l’Eglise chrétienne, il bouscule l’ordre social et s’attire les foudres du clergé. Ce livre aborde de manière philosophique les crimes de l’Inquisition ainsi que les graves persécutions commises par l’Église romaine au nom de la religion.
A l’heure actuelle où le terrorisme religieux refait surface, il est interessant de se replonger dans notre histoire chrétienne afin de mieux comprendre comment la croyance religieuse peut mener à la violence et à la radicalisation.
Extrait : « Je vais examiner dans cet essai les différentes espèces de cruautés religieuses. Je comprends également sous ce nom, soit les opinions religieuses qui procèdent de la cruauté ou qui la font naître, soit les actes de barbarie qu'impose la religion même, ou ceux dont ses zélateurs se font un devoir pour son service et par amour pour elle. »
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Aperçu du livre
De la cruauté religieuse - Paul Thiry d'Holbach
De la cruauté religieuse
Paul Thiry d'Holbach
Alicia Editions
Table des matières
INTRODUCTION
SECTION PREMIÈRE.
SECTION II.
SECTION III.
SECTION IV.
SECTION V.
SECTION VI.
SECTION VII.
SECTION VIII.
SECTION IX.
SECTION X.
SECTION XI.
SECTION XII.
I. SUPPLÉMENT A L'ESSAI SUR LA CRUAUTÉ RELIGIEUSE.
SECTION PREMIÈRE.
SECTION II.
SECTION III.
SECTION IV.
II. RÉFLEXIONS SUR LES PERSÉCUTIONS RELIGIEUSES ET SUR LES MOYENS DE LES PRÉVENIR.
SECTION PREMIÈRE.
SECTION II.
SECTION III.
SECTION IV.
SECTION V.
INTRODUCTION
Je vais examiner dans cet essai les différentes espèces de cruautés religieuses. Je comprends également sous ce nom, soit les opinions religieuses qui procèdent de la cruauté ou qui la font naître, soit les actes de barbarie qu'impose la religion même, ou ceux dont ses zélateurs se font un devoir pour son service et par amour pour elle.
La croyance en Dieu étant le fondement de toute religion, c'est en général l'idée qu'on se fait de l'être suprême qui imprime un caractère au culte qu'on lui rend : si les hommes se figurent un Dieu tyrannique, capricieux ou méchant leur religion respirera l'esclavage, l'inconséquence, la cruauté. Mais s'ils regardent sincèrement la divinité comme un être infiniment sage et bon, l'on a droit d'en conclure que leur religion sera pleine de raison et de bienveillance, et déterminera à suivre une conduite honnête. Les adorateurs d'un seul Dieu disent, sans doute, que cet être est doué d'une sagesse et d'une bonté infinies ; mais s'ils lui attribuent des actions de cruauté, s'ils s'imaginent qu'on peut lui plaire par des pratiques vaines et puériles, ou par des actions barbares ; s'ils pensent que Dieu lui-même ait ordonné de telles choses, alors l'idée qu'ils ont réellement de la divinité sera directement opposée à ce qu'ils en disent, et ce sera cette idée qui constituera l'essence de leur religion.
Bien des gens sans s'en douter croient à un Dieu cruel, et en conséquence ils sont cruels en fait de religion. Ils en imposent là-dessus à eux-mêmes et aux autres. Mais qu'ils s'interrogent eux-mêmes de bonne foi et qu'ils se demandent comment ils s'imaginent au fond de leur cœur que l'Être-Suprême traitera dans l'autre monde la plus grande partie des hommes qu'il a créés et nommément les infidèles quoiqu'inévitablement tels : qu'ils se demandent comment eux-mêmes, s'ils en avaient le pouvoir, traiteraient en ce monde les gens qui ne s'accordent pas avec eux sur le culte, ou sur les dogmes de la religion : ces questions mûrement examinées et répondues avec candeur feront voir l'opinion des hommes touchant la divinité, et leur religion dans un jour très différent de celui sous lequel on les avait d'abord envisagées.
Quoique la plupart des hommes conviennent qu'il n'y a point d'opinions plus importantes par les conséquences que celles qui ont Dieu et la religion pour objet, cependant il n'y en a point qu'on prenne plus communément sur parole. On apprend le symbole et le catéchisme par routine ainsi que des vaudevilles et des chansons ; l'on ne raisonne pas plus sur les uns que sur les autres.
Un grand nombre d'articles de foi sont embrassés avec chaleur, soutenus obstinément, courageusement défendus, non parce qu'on les trouve raisonnables, mais parce qu'on s'est accoutumé de bonne heure à les respecter, ou parce qu'ils s'accordent soit avec le tempérament, soit avec les intérêts qu'on peut avoir. Nous sommes disposés à penser que les opinions dont on nous a pénétrés dans notre enfance et que l'habitude a fait en quelque façon croître avec nous, sont des résultats de nos propres raisonnements quoique nous ne les ayons jamais examinées. Il y en a quelques-unes qui sont si évidemment vraies qu'il importe peu de savoir si elles ont été découvertes par nous-mêmes ou simplement acquises ; mais pour celles qui peuvent comporter le moindre doute, il est très essentiel pour nous de ne les admettre qu'après le plus mûr examen ; cela seul peut nous donner le droit de les regarder comme véritablement à nous.
Après ce petit nombre d'observations préliminaires, nous allons partager notre sujet dans les trois chefs suivants. Nous examinerons :
Premièrement les opinions que la plus grande partie du genre humain a reçues et reçoit encore sur la cruauté des dieux qu'il adore.
Secondement les dévotions barbares dont la pratique est ordinaire.
Troisièmement les traitements inhumains que les hommes se font réciproquement éprouver à cause de la différence de leurs cultes et de leurs opinions en matière de religion.
SECTION PREMIÈRE.
Les hommes donnent toujours aux dieux qu'ils adorent les passions qu'ils ont eux-mêmes.
Nous ne savons rien de clair ni de satisfaisant sur la création de l'homme ¹. Nous ignorons donc l'opinion première qu'il eut de son créateur et quel fut au commencement l'objet de son adoration.
Si nos premiers pères ont admis l'existence d'un être éternel, invisible, tout puissant, d'une bonté infinie, créateur de l'univers, il est vraisemblable que presque toute la postérité perdit bientôt et cette connaissance et tout sentiment raisonnable sur la divinité2. Selon les anciens témoignages que nous ayons de l'histoire, les hommes, dès les premiers âges du monde, ont adoré les plus étranges dieux : rien de plus ridicule que leurs différentes opinions sur cette multitude de divinités ; elles sont si absurdes que, si nous n'en avions pas des preuves incontestables, il nous serait impossible de croire que l'homme, doué d'abord de quelque intelligence, eût pu se dépraver à ce point et tomber dans cet abîme de déraison ; ces notions furent également absurdes et changeantes, et cela devait nécessairement arriver ; en effet si la vérité est de sa nature circonscrite et toujours la même, l'erreur n'a pas plus de forme fixe que de limites ².
Mais les hommes en s'écartant de la vérité par différentes routes se sont généralement réunis en un point sur le compte de leurs dieux ; ils leur ont attribué les dispositions et les passions qu'ils éprouvaient eux-mêmes, et souvent leur ressemblance corporelle. Car qu'y a-t-il eu de plus commun dans la plupart des nations et des religions que de représenter les dieux sous la figure humaine ? ³
Parmi les chrétiens même, et surtout parmi les moines d'Égypte, il y eut autrefois une secte qui professait l'anthropomorphisme ; elle fondait ce sentiment sur ce qu'il est dit que l'homme fut créé à l'image de Dieu. L'opinion de ces moines fut portée jusqu'à un tel degré de fureur, qu'ils auraient assassiné Théophile, leur Évêque, qui avait écrit et prêché contre elle, s'il n'avait eu l'adresse de les calmer en leur disant : lorsque je vous vois je crois voir la face de Dieu ⁴. Tertullien et Épiphane, ces deux grands antagonistes des hérésies, ont été accusés de cette erreur. En effet qu'y a-t-il de plus commun parmi ceux qu'on appelle chrétiens que de voir le tout-puissant, l'incompréhensible, l'invisible créateur de l'univers représenté sous la figure d'un faible mortel ⁵ ?
Il est évident que la plupart des hommes se prennent eux-mêmes pour modèles dans les idées qu'ils se font des dieux et même d'un seul dieu ; ils agrandissent seulement leurs propres dimensions ; un dieu n'est pour eux qu'un homme colossal, ou, si l'on veut, l'homme est un Dieu pygmée. Il est vraisemblable que si d'autres animaux, soit reptiles, soit insectes, étaient capables d'imaginer des dieux, ils leur donneraient aussi leur propre ressemblance ; ce seraient des dieux éléphants ou fourmis, des dieux brebis ou lions.
Cette propension générale que les hommes ont de donner à leurs divinités les dispositions et les passions qui les dominent eux-mêmes, nous rend très-bien raison de la cruauté qu'ils ont toujours attribuée à leurs dieux. Elle est en même temps une preuve très forte de la cruauté naturelle du cœur humain.
Les hommes sentent, par leur propre expérience et par celle des autres, combien le pouvoir est étroitement lié avec la tyrannie et la cruauté. Ils ont là-dessus des exemples tirés de la conduite des maîtres avec leurs serviteurs, des maris avec leurs femmes, des pères avec leurs enfants, des précepteurs avec leurs pupilles, des monarques absolus avec leurs esclaves, et comme ils ont attribué à leurs dieux un pouvoir illimité, ils ne mettent aucunes bornes à leur tyrannie et à leur cruauté ⁶.
Il est évident, par des exemples sans nombre, que la plus grande partie du genre humain, dans tous les temps, dans toutes les nations, dans toutes les religions, a regardé cette cruauté comme un attribut de ses dieux. Les païens ont généralement supposé que les leurs les châtiaient par les plus grandes calamités, comme la famine ou la peste ; et cela communément pour l'omission de quelque cérémonie vaine et ridicule, ou pour avoir méprisé quelque conte absurde de leurs devins ou de leurs prêtres. S'ils croyaient leurs dieux capables de s'irriter pour des sujets aussi frivoles, ils pensaient aussi pouvoir les apaiser par des expiations du même genre. On n'employait souvent pour cela que quelques chansons, quelques danses ou quelques jeux en leur honneur ⁷. Les Romains sur-tout, lorsqu'ils étaient affligés de quelque contagion, pour expier leurs péchés et apaiser les dieux, nommaient un dictateur, dont les fonctions se bornaient à attacher un clou au temple de Jupiter ; il abdiquait sa magistrature après cette belle cérémonie.
Que des païens qui déifiaient souvent leurs semblables et particulièrement leurs princes les plus odieux, attribuassent encore la cruauté à des dieux fauteurs de leurs vices aussi bien que de leurs vertus, il ne faut pas s'en étonner. Mais que les adorateurs d'un Dieu infiniment bon lui fassent la même injure, cela est aussi absurde qu'étonnant.
Cependant il est notoire que les juifs, les chrétiens et les mahométans, qui tous prétendent croire un pareil Dieu, le représentent comme plus cruel encore que les dieux païens. L'opinion enseignée par les juifs, adoptée et propagée par les sages chrétiens, est qu'un Dieu miséricordieux et bienfaisant, rempli de patience, riche en bonté, plein d'une compassion tendre, prêt à pardonner l'iniquité, les transgressions, les péchés, ne laisse pas de vouloir châtier cruellement les coupables, venge les iniquités des pères sur les enfants, et sur les enfant des enfants, jusqu'à la troisième et quatrième génération ⁸.
L'ancien testament nous fournit beaucoup d'autres exemples de la croyance où étaient les juifs que Dieu punissait l'innocent pour les crimes du coupable. Un exemple inique, mais remarquable en ce genre peut suffire. On lit dans le livre des chroniques, chap. 21, que le roi David ordonna le dénombrement du peuple d'Israël. Il est vraisemblable que ce fut par un motif de vanité ; néanmoins ce n'était pas un crime d'une profonde noirceur ni comparable pour l'atrocité à beaucoup d'autres qu'avait commis cet homme selon le cœur de Dieu. Cependant Dieu en fut tellement irrité qu'il frappa Israël de la peste, et fit périr soixante-dix mille hommes. Si le dénombrement était un crime, c'était celui de David et non celui du peuple : lui-même le sentit si bien que voici quelle fut sa prière à Dieu : N'est-ce pas moi qui ai ordonné le dénombrement ? C'est donc moi qui ai péché, mais pour ce troupeau qu'a-t-il fait ? Il est évident que le peuple ne pouvait pas plus empêcher son dénombrement que le peut un troupeau de moutons et qu'il n'était pas plus coupable. Cependant après que Dieu eût détruit par ce motif jusqu'à soixante-dix mille hommes, il se repentit du mal qu'il avait fait et dit à l'Ange exterminateur : c'est assez, que ta main s'arrête à présent. Telle est l'opinion de la cruauté avec laquelle les païens et les juifs s'imaginaient que leurs dieux les punissaient en ce monde ; cependant les plus fortes punitions temporelles ne sont que des afflictions légères en comparaison des tourments éternels réservés aux pécheurs dans l'autre monde par le Dieu de bonté, si l'on en croit ceux qui admettent le dogme de la vie future : en effet, selon le plus grand nombre des chrétiens, un malheur éternel doit être le partage non-seulement des scélérats atroces et opiniâtres, mais aussi des pécheurs qui, toutes circonstances pesées, n'ont pu s'empêcher de tomber dans quelques fautes, suites nécessaires de leur fragilité. Les mêmes peines sont décernées pour l'omission, même absolument involontaire, de certaines cérémonies qui ne peuvent assurément purifier ni le cœur ni la conscience. C'est le cas des enfants qui meurent sans baptême.
Tous les infidèles et les incrédules sont encore également menacés de la damnation éternelle ; ainsi la croyance du vrai Dieu ayant été pendant un grand nombre de siècles exclusivement accordée à un peuple obscur, méprisable, méchant (comme le dépeignent ses propres historiens et ses prophètes) vu que ce peuple habitait une petite contrée qui n'avait que peu de commerce avec ses voisins, il s'ensuit que faute d'avoir la connaissance du vrai Dieu tout le reste du genre humain a dû être éternellement malheureux. Nous sommes obligés de croire que les Aristides, les Phocion, les Timoléon, les Epaminondas, les Socrates, les Platon, en un mot que les hommes les plus excellents du paganisme ont été enveloppés dans cette cruelle sentence. Depuis la venue du Christ nous devons damner et tous ceux qui n'ont point cru en lui quoiqu'ils n'en aient jamais entendu parler, et ceux aussi qui le reconnaissant pour Dieu n'ont pas admis le même genre de culte ou de doctrine enseigné par quelque secte particulière ; c'est