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La dérive monarchique et klepto-autocratique en Afrique: Essai
La dérive monarchique et klepto-autocratique en Afrique: Essai
La dérive monarchique et klepto-autocratique en Afrique: Essai
Livre électronique111 pages1 heure

La dérive monarchique et klepto-autocratique en Afrique: Essai

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À propos de ce livre électronique

La démocratie en tant que système de gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple, avec alternance au pouvoir, est un corps étranger en Afrique. Les chefs d’État africains font tout ce qu’ils peuvent pour se positionner en monarques et créer une dynastie : longévité et succession généalogique au pouvoir. Dieudonné Zélé analyse, dans La dérive monarchique et klepto-autocratique en Afrique, cette double gouvernance du continent africain et la tendance des dirigeants à faire resurgir des royaumes et des empires, entraînant des conséquences désastreuses.


À PROPOS DE L'AUTEUR


Titulaire d’un doctorat en lettres, Dieudonné Zélé a déjà écrit de nombreux ouvrages dans des domaines variés, du roman à la poésie. Il est membre de l'académie d'Angoumois, de la Société des auteurs du Poitou-Charentes, des Arts et lettres de Charentes et de l'Association des auteurs et artistes francophones dont il a reçu la médaille d'or 2021 des mains de monsieur Hervé de Saint-Exupéry. L’humaniste qu’il est signe ici son cinquième essai avec fluidité.
LangueFrançais
Date de sortie24 mars 2022
ISBN9791037749727
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    Aperçu du livre

    La dérive monarchique et klepto-autocratique en Afrique - Dieudonné Zélé

    Empires et royaumes

    de l’Afrique précoloniale

    La liste que nous fournissons ci-après ne saurait être exhaustive. Nos lecteurs savent aussi que la classification des périodes historiques qui nous sont familières quand il s’agit du monde occidental ne saurait s’appliquer telle quelle à l’histoire de l’Afrique. Nous verrons dans la suite de notre travail que les termes tels que : rois, empires ou capitales ne recouvrent pas les mêmes réalités qu’en Occident. Nous avons déjà rencontré cette réalité dans notre ouvrage Les fondements de la pensée africaine : causes du sous-développement, paru aux éditions Saint-Honoré en 2020. Nous nous appuyons, néanmoins, dans notre travail, sur la classification des périodes historiques retenue par l’histoire telle qu’elle est enseignée dans les universités en Occident, par commodité pour nous repérer dans le temps. Toute autre classification sèmerait la confusion rendrait la compréhension de notre livre impossible.

    C’est ainsi que nous disons, par exemple, que l’Égypte des pharaons et le royaume d’Aksoum, fondateur de l’Éthiopie, appartiennent à la période qu’il est convenu d’appeler l’Antiquité. De la même façon, nous situons l’empire du Ghana dans l’Antiquité tardive tandis que celui de Gao est contemporain du Moyen-Âge, le royaume des Songhaïs est contemporain de la Renaissance tandis que le royaume de Lounda est contemporain de la période moderne précoloniale. De nombreux types d’États : monarchies ou aires d’influence, ont existé en Afrique avant l’arrivée de la colonisation et le partage du continent entre les puissances occidentales à la conférence de Berlin en 1885. Aussi dénommée conférence de l’Afrique de l’Ouest et tenue à l’initiative du chancelier Bismarck, elle a commencé le 15 novembre 1884 et a duré jusqu’au 26 février 1885. Aucun Africain n’avait été invité. C’était une affaire de blancs qui se partageaient tout un continent à leur guise étendant leur domination sur des peuples entiers qui n’avaient pas leur mot à dire.

    Ayant posé ces préalables, dressons un rapide panorama de l’histoire et de l’évolution de l’Afrique précoloniale. Ceux de nos lecteurs qui souhaitent en savoir plus n’auront aucune peine à trouver plus de détails sur Wikipédia : liste des civilisations de l’Afrique précoloniale.

    Civilisations de l’âge de fer : Égypte, Afrique du Nord ;

    Pays du Pount et du D’mt : Corne de l’Afrique ;

    Royaume d’Aksoum prolongé par l’empire éthiopien du XIIIe au XXe siècle ;

    Califats islamiques médiévaux du VIIIe au XIIIe siècle : Afrique du Nord et Corne de l’Afrique

    Royaumes du Sahel comme sultanat du Darfour ;

    Les monarchies du XVe au XIXe siècle :

    Les histoires des anciens royaumes et empires africains constituent de nos jours un enjeu majeur pour les peuples d’Afrique. Elles servent, bien souvent, de bases pour justifier des comportements nationalistes violents teintés de racisme. Elles servent aussi de points d’appui pour contrebalancer les effets du colonialisme puisqu’il subsiste dans l’esprit d’une majorité d’Européens la conviction que l’Afrique n’existait pas avant l’arrivée des blancs. Victor Hugo a ainsi écrit : « Que serait l’Afrique sans les blancs ? Rien ; un bloc de sable ; la nuit ; la paralysie ; des paysages lunaires. L’Afrique n’existe que parce que l’homme blanc l’a touchée. […] »¹

    Poursuivant cette incroyable saillie du grand poète, on a du mal à accepter que le Grand Zimbabwe, par exemple est l’œuvre de noirs. Certains auteurs le rattachent au roi Salomon ou aux Phéniciens. La première histoire du Monomotapa (Mwene Mutapa ; Munhumutapa, ou Mutapa, l’autre nom de l’empire du Grand Zimbabwe 1450-1629) écrite en 1896 par A. Wilmot comporte trois chapitres ayant pour titres : « Les Phéniciens », « les Arabes », « les Portugais » signifiant, de cette manière que toute civilisation trouvée en Afrique, ne peut qu’être exogène. Victor Hugo a fait de gros dégâts en passant sous silence le fait que l’empire du Ghana, capitale Koumbi (IIIe au XIIIe siècle), contemporain de l’empire de Charlemagne était plus vaste que ce dernier.

    Des pays modernes Ghana, Mali, Bénin, Zimbabwe ont pris les noms des anciens empires sans en avoir les frontières historiques. Certains Maliens caressent le rêve d’un « Grand Mali » débarrassé des « races » étrangères. Ils vont jusqu’à affirmer que ce sont des expéditions maliennes qui ont découvert l’Amérique désignant pour preuves certains traits des civilisations amérindiennes. Nous en avons froid dans le dos. Le rêve de reconstitution de « Grand Mali » porte en lui le cauchemar d’une violente et potentiellement sanglante purification ethnique ! Des Soninkés ou des Malinkés, de leur côté, n’ont qu’une idée en tête, se venger des Berbères ou des Marocains.

    L’exercice du pouvoir dans ces entités

    Les évènements qui se sont déroulés le 6 janvier 2021 sur le Constitution Hill et qui ont vu des manifestants envahir le Capitole, le cœur de la démocratie américaine, alors que le Congrès tenait session pour confirmer la victoire de Joe Biden aux élections de 2020, nous rappellent, opportunément, que les États-Unis d’Amérique n’ont pas connu d’autre régime que la démocratie. Elle est à la base de toutes leurs institutions. Nous l’avons dit au début de notre analyse, la démocratie est loin d’être le régime le plus répandu dans l’histoire du continent africain. La Russie n’a pas, non plus, une tradition démocratique dans le fonctionnement de ses institutions. Le régime autocratique des Tsars ayant été suivi par le régime, tout aussi autocratique, brutal et dictatorial des soviets, ce que continue d’être, aujourd’hui, la poigne de fer de Vladimir Poutine. Comme les pays africains, la Russie ne parvient pas à se couler dans le costume de la démocratie. Le président Poutine vient de se confectionner une constitution qui lui permet de conserver le pouvoir jusqu’en 2036, un vrai règne, à moins que la nature n’en décide autrement. Il est, de facto, président à vie, comme François Duvalier l’était en Haïti. On n’a pas encore trouvé l’élixir de l’immortalité. L’empire du Milieu, la puissante Chine a une histoire parallèle à celle de la Russie. Le parti communiste chinois dirige le pays d’une main de fer. Le président Xi Ji Ping est, lui aussi, désormais président à vie. Les rares velléités d’émancipation sont, brutalement, écrasées dans le sang. Personne n’a oublié le massacre des étudiants sur la place Tiananmen de Pékin, le 4 juin 1989, tandis que sous nos yeux se déroule la mise au pas des défenseurs de la démocratie de Hong Kong. L’énigmatique disparition, depuis le 24 octobre 2020, de Jack Ma, le milliardaire chinois, fondateur du site Ali Baba, après une violente diatribe contre le gouvernement chinois, vient s’ajouter à celle de Xiao Jiunhua, enlevé en 2017 par des agents

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