Orage
Par Anouk Kelly
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À propos de ce livre électronique
Il retrace le combat d'une jeune fille de 22 ans contre sa maladie génétique, qui tente, malgré tout, de survivre et garder l'envie de vivre.
Anouk Kelly
Anouk Kelly, diplômée d'école de commerce, poursuit une carrière dans la mode. En parallèle elle écrit son premier roman comme un exutoire à la suite de gros problèmes de santé liés à sa maladie, le syndrome d'Ehlers-Danlos type vasculaire. Elle espère ainsi faire connaître cette maladie peu connue mais aussi rendre hommage à son entourage pour son soutien dans ce combat.
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Aperçu du livre
Orage - Anouk Kelly
1 - Ça n’est pas définitif
J’ouvre les yeux sans savoir vraiment où je suis. Est-ce que je viens de me réveiller à l’instant ? Il y a un plafond au-dessus de moi, un assemblage de dalles carrées dans les tons grisâtres. Je crois bien que j’alterne depuis un moment entre conscience et inconscience. Je ne sais pas quelle heure il est, peut-être la fin de la matinée ?
Je suis allongée sur le dos. Quelle sensation bizarre… Je me sens pâteuse, un peu hagarde. Mon esprit est embrumé, ça n’est pas facile de réfléchir et encore moins de se rassembler.
OK, Anouk, fais un effort, réfléchis… Oui, voilà, tu es sûrement encore à l’hôpital.
J’entends du bruit sur ma droite, c’est une jeune infirmière blonde. À l’expression sur son visage, on sait que l’on peut lui faire confiance. Elle est douce dans ses mouvements, mais, en même temps, elle a la fermeté de ceux qui savent ce qu’ils font.
— Ah, tu es réveillée ! Ça va ? Tu n’as pas trop mal ?
Automatiquement, je réponds que non, mais je ne parviens qu’à sortir un bruit guttural et éraillé. C’est comme si Dark Vador s’était réincarné en femme. Ma gorge est affreusement sèche, ça gratte. Moi qui habituellement ai la voix plutôt aiguë, je suis très surprise, comme si ça ne venait pas de moi.
Je les entends alors, tous ces bips. L’infirmière change certaines seringues reliées aux tiges métalliques. Des machines, il y en a partout.
Je tente de regarder autour de moi. De ce que je peux apercevoir depuis mon lit, il y a, à droite, une sorte de grande tige en métal, sur laquelle sont accrochées une dizaine au moins de petites boîtes avec des seringues, au bout desquelles sortent encore autant de tubulures. Encore une autre tige de métal, avec d’autres perfusions : certaines poches contiennent des liquides transparents, une autre, une sorte de mélange si blanchâtre et pâteux que l’on dirait du plâtre. Juste derrière les tiges métalliques, il y a un écran. Dessus, on peut voir toutes mes constantes vitales, il y a plein de lignes de toutes les couleurs : du jaune, du rouge, du vert…
Un peu plus loin sur la droite, contre le mur, il y a un plan de travail recouvert de matériel médical. En face, j’aperçois trois fenêtres carrées. À leur gauche, il y a une télévision suspendue et une chaise. Juste en face de moi, je découvre des dessins accrochés, il y en a tellement que cela dépasse sur la première fenêtre. Je ne parviens pas à distinguer exactement ce qui est tracé. Sacrée myopie ! J’arrive malgré tout à voir qu’il y a parmi les dessins une feuille imprimée avec des photos : c’est moi et mes colocataires, Candice et Marina, lors de mon échange universitaire en Angleterre. Une photo nous montre toutes les trois sur les plages de Robin Woods Bay, une autre dans les rues de Hull, lorsqu’on était sorties boire un verre pour mon anniversaire, une dernière avec Candice à Paris, après avoir mangé italien. Que de bons souvenirs, cela me fait plaisir !
L’entrée se trouve sur la gauche, il n’y a pas de porte, ou du moins c’est ce qu’il me semble. Je vois un bout du couloir et comme un îlot central, où se rassemble sans doute le personnel.
Enfin, tout de suite à ma gauche, il y a une table sur roulettes, du même style que celles que l’on retrouve dans tous les hôpitaux. Il y a plein d’objets dessus. Deux cadres, un d’un style plutôt ancien avec des petits ours qui mangent des baies rouges. Dessus, une photo de ma grande sœur et de moi, lorsque nous étions en maternelle. Katy m’entoure de ses bras, je suis morte de rire. L’autre cadre est plus récent. C’est une photo de mon petit frère Victor et de moi, à Quiberon, au bar Le Poulain. Je regarde l’objectif alors que lui essaye de me toucher avec sa paille mouillée. Cette photo a toujours bien représenté notre relation : qui aime bien châtie bien. D’autres objets sont encore sur la table, mais elle est trop loin. Je suis si fatiguée.
Je crois que je vais dormir encore un peu…
**
J’entends l’infirmière revenir.
— Allez, ma belle, on enlève les drains après la toilette, me dit-elle.
Cela sonne comme une bonne nouvelle, mais je ne vois pas ce qu’elle veut dire. Jusque-là, je ne m’étais pas posé la question de mon état. En même temps, je ne sens pas grand-chose, et je n’ose pas aventurer ma main sous le drap pour le découvrir. Je sais que je me suis fait opérer. Mais je ne connais pas encore l’étendue des dégâts…
Je sens que j’ai quelque chose dans mon cou. J’ai mal au ventre, je sens qu’il y a pas mal de pansements.
Je n’ai pas à attendre longtemps avant de comprendre que mon ventre s’est transformé en nouveau chantier en construction pour l’hôpital de Reims. Je commence peu à peu à paniquer lorsque je la sens enlever un à un tous les pansements sur mon ventre. Un, deux, trois, quatre… J’arrête de compter, je n’ose pas baisser la tête. Je regarde le plafond. Je ne sais pas trop quoi penser. Mais de quoi j’ai l’air ?
On m’enlève alors les drains.
— Je compte jusqu’à trois, me dit-elle. À trois, tu prends une grande inspiration et ensuite, tu bloques.
Ça n’est pas très agréable, mais j’ai connu pire. Trois drains, si j’ai bien compté.
— C’est génial ! s’exclame-t-elle. Tu imagines tous les progrès que l’on a faits aujourd’hui ? Le médecin ne va pas tarder à passer.
Quelques instants plus tard, un monsieur arrive, vêtu d’une blouse blanche. Il se présente et parle, beaucoup. Il emploie des termes techniques que je ne comprends pas. « Colostomie », « péritonite », « opération de Hartmann », je suis perdue. Il me dit de me reposer et s’en va.
L’infirmière qui était à côté me regarde.
— Est-ce que tu as compris ce qu’il t’a dit ? me demande-telle avant d’enchaîner sans attendre ma réponse. Tu as une poche, mais c’est temporaire. Pour trois mois environ. Ça n’est pas définitif, mais c’était plus prudent, tu comprends, dans ta situation.
Ma situation ? Non, je ne comprends pas. Elle continue :
— Disons que c’est pour ne prendre aucun risque.
— D’accord, je réponds, sans vraiment appréhender la portée de l’information.
— C’est une poche qui récupère tous tes déchets, elle est sur ton ventre, m’explique-t-elle. L’avoir signifie que tu vas devoir adapter ton alimentation également, que cela nécessite des soins.
— Oh… D’accord…
Je réponds, alors que je digère lentement et difficilement la nouvelle.
— Ne t’inquiète pas. De toute façon tu verras la stomathérapeute, elle t’expliquera tout ça.
J’acquiesce alors qu’une multitude de sentiments m’assaillent. Mais comment ça, « mes déchets » ?
— Allez, repose-toi. Dans quelques heures, tu vas avoir de la visite.
**
J’entends des pas dans le couloir, lorsque deux petites têtes franchissent l’encadrement de l’entrée. Elles ressemblent à toutes ces personnes peu habituées aux hôpitaux, qui ne sont pas sûres de la posture à tenir et gardent leurs sacs bien serrés contre elles. Vous savez, au cas où un patient surgirait au détour d’un couloir et leur vole sournoisement leurs biens. Ces personnes qui ont peur de s’être trompées de chambre et craignent de surprendre, par mégarde, quelque chose de fâcheux.
Ce sont mes amies de l’école, Aurelia et Berthille. Aurelia est petite, brune, elle est la sagesse incarnée. Elle arrive à comprendre une situation et tous ses aspects sans forcément l’avoir vécue, car elle brille par sa perspicacité. Elle est attentionnée, gentille. C’est en partie pour cela que je l’adore. Être à ses côtés promet aussi bien des discussions profondes sur le sens des relations humaines que des fous rires sans fin.
Berthille est un peu plus grande qu’Aurelia, cheveux courts, bruns. C’est mon « bébou », comme je l’appelle. Aussi sérieuse et rigoureuse que fofolle et complice, elle a su garder cette candeur et cette pureté normalement associées à l’enfance. Elle est totalement désintéressée. Elle aime sans compter, c’est une petite boule d’amour qui adore s’amuser, rigoler, chanter, danser, sans jamais se prendre au sérieux. Mais pourtant, c’est sûrement la plus carrée de toutes. Avec Berthille, on ne sera jamais en bankrupt !
Les voir me rend tellement heureuse que j’en oublie la visite du médecin un peu plus tôt. Lorsqu’elles m’aperçoivent, leurs visages s’éclairent. Elles sautillent jusqu’à moi et m’embrassent tendrement sur la joue. Leurs yeux brillent, je ne pensais pas leur faire autant d’effet, je dois vraiment avoir l’air pitoyable, ou bien je dois avoir une coiffure improbable…
— Ça me fait tellement plaisir de te voir, Nounouk !
— Ça va, tu n’as pas mal ?
— Pas trop fatiguée ?
— Tu as déjà réussi à manger ?
Les questions pleuvent, je suis si contente de les voir, je crois qu’elles aussi !
— Tiens, c’est pour toi, Nounouk, me dit Berthille en me tendant une jolie enveloppe beige.
Je l’ouvre. Dedans, une photo de nous deux à la fin de la première année d’école de commerce, devant la cathédrale de Reims. Et une carte sur laquelle il est écrit « Pour toi », avec plein de fleurs et des petites lettres dorées.
— Oh !Merci, Berthille ! Il ne fallait pas, je réponds avec ma voix d’outre-tombe.
Aurelia a pitié de moi, puisqu’elle me dit en souriant :
— Tu sais si cela te fait mal, économise ta voix…
— Oui, oui, ne parle pas ! Quand j’ai vu ce que ta famille t’avait amené, j’ai pensé que, moi aussi, je pourrais aussi décorer ta chambre, surenchérit Berthille.
— Mais oui, c’est fou, il y a plein de choses… Je ne sais pas comment ma mère a fait pour tout ramener ! C’est super bien décoré !
— C’est vrai que tout le monde t’a apporté quelque chose, ta famille est géniale… Ta mère est venue samedi, je crois ? se questionne Berthille.
Je sens que je suis fatiguée et que ça n’est pas toujours facile de suivre le rythme de la conversation. Mais quelque chose me surprend néanmoins.
— Attends, comment ça, samedi ? On est quel jour ? On n’est pas vendredi ? je demande.
Il y a un gros blanc. Aurelia et Berthille se regardent, embarrassées.
— Mais non, Nounouk… On est lundi, répond Aurelia.
— Attends, comment ça, lundi ? Mais j’ai été opérée jeudi, non ?
— Oui… chuchote-t-elle.
— Mais… Je ne me souviens pas… je réalise, un peu paniquée.
— C’est normal, me rassure Aurelia. Je ne pensais juste pas qu’on te l’apprendrait…
Berthille me regarde sans trop savoir quoi dire.
— Eh bien, tu as été endormie pendant plusieurs jours, juste après ton opération. Toute ta famille est venue te voir, ta sœur, ta mère, tes oncles, tata, tes grands-parents. Il y a aussi eu des amies à toi ! Une autre avec son copain, et une de tes amies d’enfance qui est venue de Belgique !
Plus elle m’en parle, moins je trouve ça crédible. Trois jours ? Sans aucun souvenir ? Mais qu’est-ce que je faisais pendant ce temps ? Une sorte de sensation de vide, comme si quelque chose m’échappait. Pourquoi je ne me souviens de rien ?
Aurelia continue : tout le monde a fait la route pour venir me voir à Reims. C’est que j’ai dû faire quelque chose de grave, non ?
— De Belgique ? T’es sûre ? je demande.
Ambre avait-elle fait réellement tout ce chemin, et moi je n’en garde aucun souvenir ?
— Oui, oui, elle est restée tout le week-end ! Elle a pris un Airbnb avec une amie à elle dans Reims. Elle est venue samedi et dimanche, affirme Aurelia.
Un sentiment d’amour et de chaleur m’envahit, je n’ai jamais ressenti cela. Comme si le fait de me savoir aussi entourée me donnait déjà des forces. Mes tontons de région parisienne, Ambre de Belgique, Louise et Alexandre de Vert-le-Grand, mes grands-parents de Lagny, mon père du Perreux, ma mère de Saint-Fargeau-Ponthierry et mes amies d’école. Ça a l’air trop beau pour être vrai.
— Attends, ta grande sœur a fait des plannings de visite, continue Aurelia en sortant son téléphone.
— Des plannings ? Katy ?
OK, c’est décidé, le monde est tombé sur la tête pendant ces trois jours où j’ai apparemment joué la belle au bois dormant.
— Oui, parce qu’en service de réanimation (bien, maintenant je sais où je suis exactement), les visites sont très réglementées : maximum deux personnes par créneau et c’est une heure maximum à chaque fois. Premier créneau à 14 heures et deuxième à 18 heures. Comme tout le monde voulait te voir, il fallait bien s’organiser, alors ta grande sœur a créé des conversations Messenger pour ça.
— C’est incroyable ! Je n’en reviens pas d’avoir loupé ça ! je dis, étonnée.
— Oui, et ta sœur est vraiment super sympa, d’ailleurs, ajoute Aurelia en rigolant.
Oui, elle l’est…
— Ah, voilà, j’ai trouvé ! Alors, samedi, il y a eu ton père et ta belle-mère qui apparemment sont aussi venus te voir le vendredi soir. Puis tes grands-parents. Ensuite, il y a écrit tata Annie et tonton Pierre, tonton François et tonton Thierry, Ambre et Aurelia. Dimanche, ta mère, ta sœur, Ambre et moi encore (petit clin d’œil d’Aurelia) et nous aussi.
— Mais c’est fou, cette histoire…
— Oui, tu nous as fait bien peur, crois-moi… me confie Berthille.
Elles sont émues, je le sens. C’est à cause de moi, tout ça.
— Ta mère a ton téléphone, je pense que tu auras plein de messages.
— D’ailleurs, ne t’inquiète pas pour les cours. Lucile et Gloria vont les prendre pour toi !
— On va te laisser, ma Nounouk, me glisse gentiment Aurelia. Tu es toute fatiguée, je le sens…
J’acquiesce doucement. Elles m’embrassent et s’en vont.
**
Je crois que je me suis endormie un peu après leur départ. Je suis, comme on dit, dans le pâté. Je repense doucement à ce qu’elles m’ont dit.
Trois jours. Trois jours sans aucun souvenir. Trois jours que je ne récupérerai jamais, donc.
Ça fait un drôle d’effet, comme si ma vie m’avait échappé. Je me rends compte qu’on ne contrôle rien. J’aurais pu mourir sans m’en rendre compte.
On parle beaucoup des « nearly death experience » dans les séries, la théorie selon laquelle, lorsqu’on frôle la mort, on voit sa vie défiler, ou pour certains, on se voit au-dessus de son corps. Je ne sais pas ce qui m’effraie le plus : le fait d’avoir oublié ? Ou peut-être qu’en fait, il n’y a vraiment rien ?
Je n’ai jamais été très croyante. Mais je comprends ceux qui le sont. Ça rassure. Ça rassure, n’est-ce pas, de se dire que ce que l’on fait a un sens, qu’il y a quelque chose derrière ? On ne fait rien sans rien, en fin de compte, nous ne sommes que de grands enfants. « Si tu ne te comportes pas bien, le père Noël ne va pas passer cette année ! » La religion, c’est comme une grosse carotte divine. Elle nous pousse à avancer et à continuer à chercher le meilleur de nous-mêmes, parce qu’il y a la grande récompense aux portes dorées sur la ligne d’arrivée.
Mais si on nous avait menti ? Si la première personne qui a inventé la religion avait aussi failli mourir et avait ressenti ce néant ? Elle aurait alors inventé quelque chose qui nous dépasserait, nous permettrait de croire, de rêver à un monde meilleur qui nous attendrait après l’épreuve de nos vies ?
Parce que sinon, à quoi bon ? À quoi bon souffrir de la vie, si cela ne nous apporte rien ?
Et voilà que, maintenant, je me transforme en philosophe de bas étage, juste parce que j’ai été dans les vapes pendant trois jours… Quel cliché !
**
Comme avec Aurelia et Berthille, je vois deux petites têtes s’avancer à pas feutrés dans ma chambre. C’est Gabrielle et Gloria. Elles chuchotent et regardent autour, comme si elles se demandaient bien ce qu’elles faisaient là. Elles ont l’air perdu et perplexe, comme Harry Potter qui chercherait la voie 9 ¾. Ça me fait rire intérieurement. En même temps, ce n’est pas une activité très répandue, la visite du service de réanimation pour des jeunes femmes de vingt-trois ans. Les bars, les boîtes de nuit, ça oui, mais les hôpitaux…
Elles m’embrassent.
— On a galéré pour venir, personne ne nous a expliqué la procédure ! me dit Gloria, le sourire aux lèvres. Imagine des poules dans un centre commercial : eh bien, c’était nous !
— Mais oui, on a suivi deux personnes qui étaient devant nous, reprend Gabrielle. Elles, elles avaient l’air de savoir quoi faire.
— En fait, on doit poser nos affaires dans des casiers, ajoute Gloria, puis après, il y a des lavabos pour se désinfecter les mains. Il y a même des dessins pour expliquer comment faire ! C’est ingénieux !
Avec Gabrielle, on se connaît depuis la première année de prépa. Ça n’est pas un rayon de soleil, c’est même plutôt un oiseau de mauvais augure. Si râler était un sport olympique, elle serait médaille d’or. C’est d’ailleurs en râlant toutes les deux qu’on est devenues amies, le premier jour de prépa. Elle fait la tronche la plupart du temps, car les gens ne sont pas sa tasse de thé. Mais une fois la carapace brisée, c’est une petite boule d’amour. Un vrai chat, en fait, on ne lui fera pas faire ce qu’elle ne veut pas ! Mon amie a du caractère et je sais que je peux compter sur elle à n’importe quelle occasion. Surtout lorsque je dois lui raconter mes bêtises, dans le fastfood du coin. Elle me fait rire et je l’adore, ma petite princesse Gabi !
Gloria, c’est surtout l’amie de Gabrielle, je la connais grâce à Gabi, d’ailleurs. Je crois que ça a matché essentiellement grâce au fait qu’elle porte le prénom de mon doudou hippopotame bouillotte violette spéciale règles douloureuses… Forcément, ça rapproche ! Elle n’a pas sa langue dans sa poche et dit tout ce qui lui passe par la tête. Plus c’est cochon, mieux c’est ! C’est peut-être de cela qu’est venue sa passion pour les sous-vêtements ? Tremblez, équipes marketing d’Orcanta, Etam et autres marques de lingerie fine, Gloria va révolutionner votre univers à dentelle !
On dirait le duo Tweedledum et Tweedledee d’Alice au pays des merveilles. Gloria commence une phrase, Gabrielle continue. Ça s’enchaîne, j’assiste à un vrai match de tennis.
— Tu nous as fait peur, petite Nounouk !
— Mais oui, franchement, ça va pas de nous faire des coups comme ça !
— Mais ne t’inquiète pas pour les cours, avec Lucile, on te