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Académie de Saint-Luc

L'Académie de Saint-Luc est à l'origine, à Paris, la confrérie charitable associée à la Communauté des maîtres peintres et sculpteurs de Paris, avec laquelle elle a fini par se confondre.

Fondée en 1391, elle a été refondée en 1649 à l'instigation de Simon Vouet par la Communauté des peintres et sculpteurs et dotée de chaires d'enseignement pour faire pièce aux enseignements institués en 1648 avec l'Académie royale de peinture et de sculpture.

La Communauté des peintres et sculpteurs de Paris a été réformée entre 1655 et 1668, puis supprimée avec les autres communautés d'arts et de métiers par l'édit dit de Turgot de 1776[1].

Elle s'inspirait des corporations de métiers artistiques qui existaient depuis le Moyen Âge en Italie, notamment de celle qui était appelée « Compagnie des peintres de Saint-Luc » depuis 1339, par exemple, à Florence ((it) Compagnia dei pittori fiorentini di San Luca), ou Guilde de Saint-Luc dans toute l'Europe, entre autres en Flandres.

Histoire

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En France, les premiers statuts de cette Communauté des peintres et tailleurs d'images, en 19 articles, présentés par vingt-cinq peintres (dont Colart de Laon et Jean d'Orléans) et cinq sculpteurs (dont Jean de Thoiry et Robert Loisel), furent dressés le par le prévôt de Paris[2]. Ils furent confirmés par des lettres patentes de Charles VI[3], puis de Charles VII en 1430, d'Henri III en 1583, de Louis XIII en 1622.

La fondation de l'« Académie de Saint-Luc » en tant que telle est beaucoup plus tardive (1649), elle est, sur le modèle romain, due à Simon Vouet qui avait fréquenté l'Académie Saint Luc de Rome. Professeur et peintre de Louis XIII, il a formé Le Sueur, Le Brun et Mignard, ainsi que des professeurs qui eurent beaucoup de succès comme François Perrier et Jacques Blanchard.

En 1648, l'Académie royale de peinture et de sculpture est fondée sous l'impulsion de Mazarin : elle n'aura de cesse d'imposer son privilège, lequel est officialisé en 1664 et 1668. Peu après[Quand ?], l'ancienne communauté de métier des peintres prend également le nom d'« académie », ou « Académie de dessin[réf. nécessaire] » par des lettres patentes du jeune Louis XIV en 1655. Dix ans plus tard, elle doit s'effacer au profit de l'Académie royale. La création de l'Académie royale de peinture et de sculpture dirigée par Charles Le Brun en concurrence avec l'ancienne organisation des métiers, fait sortir les meilleurs peintres et sculpteurs de leur statut de corps de métier du bâtiment pour leur donner un statut proche de celui des officiers royaux, qui deviendra celui d'artiste[4].

 
L'ancienne chapelle Saint-Luc, précédemment église Saint-Symphorien-de-la-Chartre était située dans la rue des Deux-Moulins qui disparaîtra lors de la construction du nouvel Hôtel-Dieu (plan v. 1754)

En 1704, elle est de nouveau autorisée à exposer et investit l'ancienne église Saint-Symphorien-de-la-Chartre en l'île de la Cité, désaffectée, qu'elle fait réparer et embellir[réf. nécessaire]. L'édifice est mis sous le vocable du saint patron de la communauté et devient ainsi la chapelle Saint-Luc[5]. Cette liberté rendue est complétée par une déclaration du , qui l'autorise à ouvrir une école de dessin et de peinture, et à distribuer chaque année, le jour de la Saint Luc, deux médailles d'argent aux élèves qui se seraient distingués par leur progrès. L'Académie Saint-Luc organisait également des concours, l'attribution de prix et la tenu d'expositions dans différents lieux de Paris (voir ci-dessous).

À compter de 1729 et jusqu'en 1782, l'Académie devient le fer de lance de la protection artistique de la famille Voyer d'Argenson. Marc-Pierre de Voyer de Paulmy d'Argenson, comte d'Argenson, futur ministre de la Guerre de Louis XV, en devient le protecteur en 1729, hébergeant l'institution au sein de son hôtel de la rue des Bons-Enfants. En 1749, son fils, Marc-René de Voyer de Paulmy d'Argenson, marquis de Voyer, prend la relève et demeurera protecteur de l'institution jusqu'à son décès en 1782. Souhaitant rivaliser avec l'Académie royale de peinture et de sculpture et établir sa notoriété de grand mécène, il multiplie les expositions au début des années 1750, organisées chez son cousin, Antoine-René de Voyer de Paulmy d'Argenson, marquis de Paulmy. Il permet ainsi aux artistes non retenus au Salon du Louvre de présenter leurs travaux. Cette protection soutenue accordée à l'Académie de Saint-Luc n'empêcha pas le marquis de Voyer de figurer parmi les membres amateurs de l'Académie royale de peinture et de sculpture.

En 1732, l'Académie Saint-Luc de Paris interdit aux artisans toute copie d'œuvres sans autorisation[réf. nécessaire].

Dans L'Almanach historique et raisonné des architectes, peintres, sculpteurs, graveurs et ciseleurs de Paris, publié en 1776 par Delalain, la notice est rédigée par Lebrun : « Cette académie occupe près de Saint-Denis-de-la Chastre une maison où elle tient son bureau, dans lequel les amateurs comme les étrangers peuvent voir les chefs-d'œuvre des premiers artistes français, tels que Le Brun, Le Sueur, Mignard, Blanchard et autres, que l'on conserve soigneusement, ainsi que les chefs-d'œuvre des artistes modernes. On ne refuse à qui que ce soit cette douce satisfaction. il y a chaque jour, dans une salle, école publique où des professeurs enseignent tout ce qui concerne la peinture et la sculpture, la perspective, l'architecture et la géométrie. L'Académie doit à la bienfaisance dont M. le Marquis de Paulmy l'honore, quatre médailles, dont deux d'or et deux d'argent, que ce généreux seigneur distribue lui-même aux élèves qui ont montré au concours le plus de talent. »

En 1776, les élèves de Saint-Luc sont réunis à ceux de l'Académie royale de peinture qui, pour les recevoir, a obtenu une seconde salle au Louvre consacrée à l'étude des modèles. Cette année marque leur dernière exposition indépendante.

En 1777, toutes les communautés de métier ayant été supprimées, elle disparaît.

Expositions

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L'Académie de saint-Luc a exposé :

Au XVIIe siècle
Au XVIIIe siècle

Les sept expositions de l'Académie de Saint-Luc organisées de 1751 à 1774 se tiennent dans les lieux suivants[6] :

  • en 1751, dans la salle des Grands-Augustins ;
  • en 1752, dans une salle de l'Arsenal ;
  • en 1753, dans une salle de l'Arsenal ;
  • en 1756, dans une salle de l'Arsenal ;
  • en 1762, à l'hôtel d'Aligre, rue Saint-Honoré ;
  • en 1764, à l'hôtel d'Aligre, rue Saint-Honoré ;
  • en 1774, à l'hôtel Jabach, rue Neuve Saint-Merry.
  • en 1776, à l'hôtel Jabach, rue Neuve Saint-Merry.

Liste de membres

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Notes et références

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  1. Edit… Portant suppression des communautés d'Arts et métiers ci-devant établies dans les villes du ressort du Parlement de Paris, et création de nouvelles communautés dans celles desdites villes dont l'État arrêté au Conseil [Le 25 avril 1777]
  2. Jules Guiffrey, « La communauté des peintres et sculpteurs parisiens, dite académie de Saint-Luc (1391-1776) », dans Journal des savants, avril 1915, p. 145-156 En ligne
  3. Guiffrey, op. cit.
  4. Nathalie Heinich, Du peintre à l'artiste.
  5. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Édition de Minuit, (ISBN 2-7073-1052-2), t.1, p.349.
  6. Jules Guiffrey, Livrets des expositions de l'Académie de Saint-Luc à Paris pendant les années 1751, 1752, 1753, 1736, 1762, 1764 et 1774, avec une notice et une table, (1915), Librairie des Arts et Métiers, Nogent-le-Roi, 1991, Réédition par Jacques Laget, pp. V et VI.
  7. Neil Jeffares, Dictionary of pastellists befor 1800, Online édition. Référence pour tous les Chevalier de cette page
  8. Anne-Rosalie Boquet était la fille de Blaise Boquel, éventailliste à Paris, et de Marie-Rosalie Hallé, de la famille du peintre Noël Hallé (1711-1781). Elle était la petite fille de Nicolas-François Boquet, peintre du roi, et elle avait pour oncles Louis-René Bocquet, dessinateur de costumes de l'Opéra, inspecteur des Menus Plaisirs, et Antoine Deville, receveur du Marc d'or. Le 8 septembre 1777, elle devient la troisième épouse de Louis Filleul, concierge du château de La Muette, à Paris.
  9. « AN MC/ET/XXXVIII/416 | 01/10/1754 - 31/10/1754 | Paris (Paris, France) - Geneanet », sur www.geneanet.org (consulté le )
  10. Inventaire après le décès de Jean-Baptiste Lechantre[1].
  11. Tution de ses enfants mineurs à la suite du décès de sa femme - acte du 26 septembre 1726 - AN Y4411B.
  12. biographie de Emil Kren and Daniel Marx.
  13. Henri Martin, Histoire de la Bibliothèque de l'Arsenal, Paris, Plon et Nourrit, 1900, page 216.

Annexes

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Bibliographie

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  • Explication des Ouvrages de Peinture et de Sculpture de Messieurs de l'Académie de Saint-Luc, par M. Eisen, peintre de cette Académie et de celle des beaux-arts de Rouen, Paris, 1751
  • Jules Guiffrey, Histoire de l'Académie de Saint-Luc, Archives de l'art français, Nouvelle période, tome IX, 1915, p. 1-516 (lire en ligne)
  • Jules Guiffrey, Livrets des expositions de l'Académie de Saint-Luc à Paris pendant les années 1751, 1752, 1753, 1736, 1762, 1764 et 1774, avec une notice et une table, (1915), Librairie des Arts et Métiers, Nogent-le-Roi, 1991, Réédition par Jacques Laget.
  • Jules Guiffrey, « La communauté des peintres et sculpteurs parisiens, dite académie de Saint-Luc (1391-1776). », Journal des Savants, vol. 13, no 4,‎ , p. 145–156 (DOI 10.3406/jds.1915.4362, lire en ligne, consulté le )
  • Nathalie Heinich, Du peintre à l’artiste. Peintres et académiciens à l’âge classique, collection « Paradoxe », Paris, Minuit, 1993, (ISBN 9782707314543).
  • Jérôme de La Gorce, dir. La Condition sociale de l'artiste. XVIe – XXe siècle, Paris, 1987.
  • Guy-Michel Leproux, « La corporation des peintres et sculpteurs à Paris dans les premières années du XVIIe siècle », XVIIe siècle, no 4,‎ , p. 649-668 (lire en ligne)
  • Antoine Schnapper, Le métier de peintre au Grand Siècle, Éditions Gallimard, coll. « Bibliothèque des Histoires », , 397 p. (ISBN 978-2-07-077043-4)
  • Philippe Cachau, Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart (1711-1778), thèse d'histoire de l'art, Paris-I Panthéon-Sorbonne, 2004, t.I, p.468-469.

Articles connexes

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Lien externe

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