Cameroun septentrional
Le Cameroun septentrional ou Cameroun du Nord (en anglais : Northern Cameroons) était la partie septentrionale du Cameroun britannique. Aujourd'hui, il couvre trois États du Nigeria : Adamawa, Borno et Taraba[1].
(en) Northern Cameroons
Statut | Partie septentrionale du Cameroun britannique |
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Capitale | Gashaka |
Langue(s) | Anglais |
Religion | Islam |
Population (1925) | 700 000 |
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Premier référendum | |
1961 | Second référendum et rattachement au Nigeria |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Géographie
modifierLe Cameroun septentrional est constitué de deux étroites bandes de territoire, au nord et au sud de la Bénoué. La bande nord s'étendait sur 350 km au sud du Tchad, avec une largeur moyenne de 54 km. Administrativement, ce territoire est réparti entre les provinces d'Adamawa et du Bornu, la plus grande partie se trouvant dans les provinces du Bornu. Le secteur du Bornu comprend les plaines en pente douce du bassin du Tchad ; la province d'Adamawa englobait les hauteurs du Mandara, avec des sommets s'élevant à 1 400 m d'altitude. Toute cette région septentrionale est desservie par des routes longitudinales praticables dans toutes les régions[2].
La majeure partie du sud de la Bénoué se trouve dans la province d'Adamawa ; seule une petite partie de la vallée du Donga se trouvait dans la province de la Bénoué. Cette bande a une longueur d'environ 320 km et une largeur moyenne de 100 km. Elle s'élève généralement au-dessus de 750 m et forme un massif sur les plateaux orientaux de Bamenda, au Cameroun méridional. Les rivières qui coulent vers l'ouest creusent de profondes vallées dans ces massifs, dont les plus importantes sont celles du Donga et du Temba. L'eau est drainée depuis les plaines de la Bénoué et les vallées sont les seules voies d'accès. Mais l'absence de voies longitudinales isole les différents bassins[2].
Histoire
modifierLe Kamerun (dont le territoire correspond à l’actuel Cameroun et à la frange du Nigeria) est colonisé par l'Allemagne sous le régime du protectorat durant la « course à l'Afrique » entre puissances européennes à la fin du XIXe siècle. Pendant la Première Guerre mondiale, le protectorat est occupé par les troupes britanniques, françaises et belges. À l'issue du traité de Versailles, le protectorat est divisé le entre un mandat français et un mandat britannique de la Société des Nations (SDN).
Période du mandat
modifierPériode de la tutelle
modifierPour ne pas épuiser ses ressources, et pour des raisons de commodité administrative, les Britanniques, par le décret du , administrent le Cameroun septentrional depuis la région du Nord du Nigeria britannique, mais sans le rattacher à celui-ci[1]. Le Cameroun septentrional est soumis à deux référendums distincts en 1959 et 1961, le premier référendum se tient le , les électeurs ont le choix entre une union avec le Nigeria ou le report de la décision[3], les électeurs se sont prononcés en faveur de cette dernière solution, 62,25 % d'entre eux ayant voté pour le report de la décision[3].
Référendum et rattachement au Nigeria
modifierUn second référendum est organisé en 1961 laissant aux électeurs le choix entre une union avec le Nigeria (indépendant depuis le ) ou avec le Cameroun (indépendant depuis le ), 60 % des électeurs du Cameroun septentrional votant pour le rattachement au Nigeria et 40 % pour le rattachement au Cameroun[3].
Liste des dirigeants
modifierÉducation
modifierEn 1925, il y a trois écoles primaires au Cameroun septentrional de plus de 700 000 habitants, avec un effectif total de 31 élèves[4]. En 1930, il n'y a qu'une seule école à Mubi, qui accueille 28 enfants. Il existe une autre école non assistée et non reconnue dans la division de Dikwa, supervisée par le Nigeria[4]. Cinq habitants du Cameroun septentrional suivent une formation d'enseignant d'école primaire au Nigeria. La même année, il y a 619 écoles coraniques qui n'ont que peu ou pas de rapport avec l'éducation occidentale. En 1938, il y a quatre écoles primaires reconnues au Cameroun septentrional[4].
Le représentant britannique au Conseil de tutelle des Nations unies, déclare au début des années 1950[4] :
« Dans la partie reculée du Cameroun septentrional (district de Dikwa), l'analphabétisme atteint presque 100 %. »
La situation s'améliore légèrement à la fin des années 1950, avec trois écoles primaires dans les districts d'Adamawa Nord et Sud du Cameroun septentrional[4]. Au moment du départ des Britanniques en 1961, il n'y a jamais eu d'école secondaire au Cameroun septentrional, ni d'ailleurs d'école pour filles[4].
Notes et références
modifier- (en-US) PRNigeria, « The Nigerian States that Formed Parts of Northern Cameroons », sur PRNigeria News, (consulté le )
- John Robert Victor Prescott, « La géographie politique du Cameroun septentrional sous mandat britannique », Annales de géographie, vol. 70, no 377, , p. 86–90 (DOI 10.3406/geo.1961.15214, lire en ligne, consulté le )
- « Sub-National Referendums in Sub-Saharan Africa », sur africanelections.tripod.com (consulté le )
- (en) W. Munji, « The United Kingdom’s Troubled Legacy in the Cameroons », sur Medium, (consulté le )
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Anicet Oloa Zambo, L'affaire du Cameroun septentrional - Cameroun/Royaume-Uni, Paris, L'Harmattan, 2007, 288 p. (ISBN 978-2-296-02494-6)