Dorothy Vaughan
Dorothy Vaughan née Dorothy Jean Johnson ( - ) est une mathématicienne et informaticienne américaine qui a travaillé pour le National Advisory Committee for Aeronautics (NACA), puis à la National Aeronautics and Space Administration (NASA), contribuant ainsi aux premières décennies du programme spatial américain. Elle fut la première directrice de division afro-américaine du NACA puis de la NASA.
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Dorothy Johnson |
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Formation |
Bachelor of Arts en mathématiques, Université de Wilberforce |
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Père |
Leonard H. Johnson |
Mère |
Annie Johnson |
Conjoint |
Howard Vaughan |
A travaillé pour | |
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Domaine |
Mathématiques, ingénierie informatique |
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Distinction |
Médaille d'or du Congrès (posthume) |
Biographie
modifierJeunesse
modifierDorothy Johnson Vaughan[1],[2] est la fille d'Annie et de Leonard H. Johnson[3], elle naît le 20 septembre 1910 à Kansas City, dans l'État du Missouri[4]. Sa famille déménage à Morgantown, dans l'État de Virginie-Occidentale en 1917[1]. En 1925, elle est diplômée du lycée de Beechurst[5],[6].
Elle poursuit ses études grâce à une bourse et entre à l'Université de Wilberforce. Cette université est fondée par des Afro-Américains pour des Afro-Américains à la suite des lois ségrégatives dans l'Ohio[1]. En 1929, elle obtient son Bachelor of Arts (Licence) en mathématiques avec la mention cum laude.
Elle est membre de la sororité Alpha Kappa Alpha[7] (chapitre Zeta)[8], la première société universitaire créée par et pour les femmes afro-américaines le 15 janvier 1908 à l'Université Howard[5].
Carrière
modifierBien qu'encouragée par ses professeurs à continuer ses études supérieures à l'Université Howard[9], Dorothy Vaughan pose sa candidature pour travailler en tant que professeure afin d'aider sa famille lors de la Grande Dépression (due au Krach boursier de 1929)[4].
Dorothy Vaughan est embauchée comme professeure de mathématiques à la Robert Russa Moton High School[10] (devenue le Robert Russa Moton Museum (en)[11]) de Farmville, en Virginie, établissement secondaire ouvert en 1939 pour les jeunes afro-américains[12]. La ségrégation raciale est alors en place dans les écoles publiques et autres établissements de Virginie en vertu des lois dites Jim Crow[9].
En 1943, Dorothy Vaughan commence à travailler au NACA, qui a créé en 1935 une section de femmes mathématiciennes qui effectuent des calculs complexes pour le programme aéronautique de l'armée américaine[9] : la « NACA’s West Area Computing Unit », dont les membres sont plus communément appelées les « West computers »[13]. À l'origine, le poste proposé à Vaughan est temporaire, juste pour la durée de la guerre[14].
Dorothy Vaughan est affectée à la West Area Computers (Unité de calcul de la zone ouest) du Centre de recherche Langley de Hampton, en Virginie. Il s'agit d'une unité ségréguée. Les mathématiciennes afro-américaines y sont embauchées pour réaliser des calculs mathématiques complexes afin de répondre à la demande croissante de données à destination de la recherche aéronautique[9],[15].
En 1949, Dorothy Vaughan est nommée directrice de l'unité des West Area Computers[16] et devient ainsi une des premières femmes à occuper un poste de superviseuse. La mathématicienne Katherine Johnson a travaillé dans l'équipe de Dorothy Vaughan à Langley avant d'être transférée à la division de la recherche. La NACA (NASA par la suite) lui permet de collaborer à la "course à la lune" contre l'Union soviétique.
En 1958, le NACA devient la NASA et le groupe des mathématiciennes du West Area Computers est affecté à la division d'analyse et de calcul[17]. Il s'agit d'un groupe de travail intégré[précision nécessaire] mettant fin à la ségrégation dans l'établissement[5]. Dorothy Vaughan se bat pour le droit des femmes à obtenir une augmentation ou un poste plus important.
En 1961, Dorothy Vaughan se dirige vers le secteur du calcul numérique, après que la NASA a acquis son premier ordinateur. Elle commence l'écriture d'un ouvrage compilant les calculs d'algèbre utiles pour travailler sur les ordinateurs[5], et se spécialise pour le reste de sa carrière dans l'électronique, l'informatique et la programmation Fortran. Elle devient une experte en programmation informatique, enseignant le langage Fortran[1],[18] pour apprendre à ses collègues à traduire les formules mathématiques en code informatique[19].
Elle participe également au projet du Solid Controlled Orbital Utility Test (SCOUT)[20],[21],[22].
Durant ses années à la NASA, elle s'engage dans la lutte pour l'égalité salariale entre les femmes et les hommes[19].
Fin de vie
modifierElle prend sa retraite en 1971[1], quittant la NASA à l'âge de 61 ans, sans avoir obtenu d'autre promotion de direction au Centre de recherche Langley[5],[14].
Elle meurt le à l'âge de 98 ans dans son foyer à Hampton[14].
Dorothy Vaughan repose au Hampton Memorial Gardens à Hampton dans l'État de Virginie[23].
Vie privée
modifier- Elle était une membre active de la paroisse Saint Paul de Newport News rattachée à l'Église Épiscopale Méthodiste Africaine[24].
- Elle a activement participé au département de musique de la Dora Brown Missionary Society de l'église méthodiste et à son programme de secours alimentaire jusqu'à sa maladie.
- Elle était également membre active de la Phyllis Wheatley YWCA (en) (Young Women's Christian Association) et de son organisation les Silver Bells[25].
- En 1932, elle épouse Howard Seymoure Vaughan. Ils ont six enfants (Ann, Maida, Leonard, Kenneth, Michael et Donald), dix petits-enfants et quatorze arrière-petits-enfants[26].
- Elle part à la retraite en 1971.
Prix, distinctions et hommages
modifierLe 15 novembre 2018, une loi est votée au Congrès pour qu'elle reçoive la Médaille d'or du Congrès à titre posthume pour son travail pour la NASA en même temps que deux de ses anciennes collègues, Katherine Johnson et Mary Jackson ainsi que la docteur Christine Darden[27],[28].
À Charlotte dans l'État de la Caroline du Nord, l'agence scolaire Charlotte-Mecklenburg Schools (en) a créé un institut de technologie portant le nom de Dorothy J. Vaughan Academy of Technology[29].
Le 16 novembre 2019, un cratère lunaire est baptisé Vaughan (en) en son honneur[30]. Ce nom a été choisi par la planétologue Ryan N. Watkins et son étudiant et soumis le jour de ce qui aurait été le 109e anniversaire de Dorothy Vaughan[31].
Dans la culture populaire
modifierDorothy Vaughan, ainsi que Katherine Johnson et Mary Jackson font l'objet du livre intitulé Les Figures de l'ombre de Margot Lee Shetterly[32], adapté au cinéma en 2017 sous le titre Les Figures de l'ombre[33],[34]. Son rôle est interprété par Octavia Spencer[35].
Bibliographie
modifier- (en) Loh-Hagan, Virginia, Dorothy Vaughan, Ann Arbor (Michigan), Cherry Lake Publishing,
- (en-US) « Learning from Dorothy Vaughan: artificial intelligence and the health professions », Medical Education, Volume 52, Issue 1, , p. 11-13
Références
modifier- (en) « Dorothy Vaughan | Biography & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
- (en) « Dorothy Vaughan », sur SpaceNext50 | Encyclopedia Britannica, (consulté le )
- « États-Unis : qui sont les « colored computers », femmes noires et pionnières oubliées de l’aérospatiale ? – JeuneAfrique.com », JeuneAfrique.com, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Am et a Prahl Am, « Biography of Dorothy Vaughan, Groundbreaking NASA Mathematician », sur ThoughtCo (consulté le )
- « Mathematician Dorothy Vaughan, a pioneer in the Space Age », Amsterdam News, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « Dorothy Johnson Vaughan », sur Biography (consulté le )
- (en-US) Fran Becque, Ph.D., « Hidden Figures on Alpha Kappa Alpha Founders’ Day », (consulté le )
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- (en) « The Hidden Black Women Who Helped Win the Space Race », The Cut, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Eric Vitug, « Dorothy J. Vaughan », sur NASA, (consulté le )
- (en-US) « Robert Russa Moton Museum », sur AfroVirginia (consulté le )
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- (en) « Dorothy Vaughan | Biography & Facts | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
- « Katherine Johnson, Mary Jackson et Dorothy Vaughan, les véritables femmes de l’ombre de la Nasa », parismatch.be, (lire en ligne, consulté le )
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- (en-US) Florencia Grattarola, « Dorothy Vaughan — Space Heroine », sur A Medium Corporation, (consulté le )
- (en) Maryam Washington, Careers for Tech Girls in Web Development, The Rosen Publishing Group, Inc, (ISBN 978-1-5081-8026-5, lire en ligne)
- « The Women In Aeronautical Research- Beverly Golemba, 1990 », NASA
- (en-US) Christopher McFadden, « Dorothy Vaughan: NASA's "Human Computer" and American Hero », sur Interesting Engineering, (consulté le )
- Sarah Loff, « Dorothy Vaughan Biography », sur NASA, (consulté le )
- (en-US) « Dorothy Jean Johnson Vaughan », sur Find a Grave (consulté le )
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- (en-US) « Warner, Kaine bill that awards Congressional Gold Medal to four African American women for work at NASA passes Senate », Augusta Free Press, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) Marina Fang, « Bipartisan Group Of Senators Nominates 'Hidden Figures' Trailblazers For Congressional Gold Medal », Huffington Post, (lire en ligne, consulté le )
- (en-US) « Dorothy J. Vaughan Academy of Technology », sur dorothyjvaughanacademyoftechnology.wearecms.com (consulté le )
- Vaughan dans le Gazetteer of Planetary Nomenclature.
- Ryan Watkins, "Thrilled to announce that this small (3 km) crater on the Moon now has a name - Vaughan! My student and I chose to name Vaughan crater after Dorothy Vaughan (you may remember her from @HiddenFigures , where she was portrayed by @octaviaspencer).", Twitter, 16 octobre 2019.
- (en-US) Matt Blitz, « The True Story of 'Hidden Figures' and the Women Who Crunched the Numbers for NASA », Popular Mechanics, (lire en ligne)
- L’histoire secrète de la NASA
- (en-US) Scott Tobias, « The 'Hidden Figures' Who Crunched The Numbers In The Space Race », sur National Public Radio (consulté le )
- (en-GB) Karen Krizanovich, « Octavia Spencer: ‘Hidden Figures is about sisterhood’ », Telegraph, (lire en ligne)
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Katherine Johnson
- Mary Jackson
- Margot Lee Shetterly
- Christine Darden
- Charles F. Bolden
- Valerie Thomas
Liens externes
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- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :