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Ferdinand Zecca

réalisateur français

Ferdinand Louis Zecca né le à Paris 10e[1] et mort le à Saint-Mandé[2], est un réalisateur, producteur, acteur et scénariste français qui a joué un rôle majeur dans le développement des premiers temps du cinéma. Considéré comme l'un des pionniers du cinéma français, il a laissé une empreinte indélébile sur l'histoire du septième art.

Ferdinand Zecca
Description de cette image, également commentée ci-après
Ferdinand Zecca et Charles Pathé à droite (1906).
Nom de naissance Ferdinand Louis Zecca
Naissance
Paris 10e
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 83 ans)
Saint-Mandé, Val-de-Marne
Profession Réalisateur, scénariste, producteur de cinéma
Films notables Histoire d'un crime
La Vie et la Passion de Jésus-Christ

Issu d'un milieu artistique, il baigne dès son plus jeune âge dans le monde du spectacle. Son père est chef-machiniste de café-concert et ses frères sont comédiens. Lui-même gravit les échelons en devenant régisseur puis comédien. C'est d'ailleurs en tant que comédien qu'il se fait remarquer par les studios Pathé, où il prête sa voix à des enregistrements phonographiques. Attiré par les nouvelles technologies, il se tourne rapidement vers le cinéma et réalise ses premiers films pour Pathé à la fin du XIXe siècle, explorant différents genres comme le documentaire, la fiction et le film à trucs. Son talent et son inventivité font de lui l'un des réalisateurs les plus prolifiques et les plus appréciés de son époque.

Véritable touche-à-tout du cinéma, il excelle dans la réalisation de films comiques, de films d'actualité reconstitués et de films fantastiques. Parmi ses œuvres les plus célèbres, on peut citer La Baignade impossible, L'Assassinat du Président McKinley ou encore Le Chat botté. Il est également l'un des premiers à expérimenter avec les couleurs et le son au cinéma. Grâce à son travail chez Pathé, il contribue largement à populariser cette nouvelle industrie en France et à l'étranger. Il est considéré comme l'un des maîtres du cinéma des premiers temps et a influencé de nombreux cinéastes qui lui ont succédé.

Malgré son immense talent, il est aujourd'hui moins connu du grand public que certains de ses contemporains. Pourtant, son œuvre reste une référence pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire du cinéma.

Biographie

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Ferdinand Zecca joue en personne dans À la conquête de l’air (1901).
Histoire d'un crime (1901).

Ferdinand Zecca naît dans le milieu du spectacle vivant. Son père est chef-machiniste d'un café-concert, ses frères, comédiens. Lui-même devient régisseur puis comédien. À l'occasion, il donne sa voix à des enregistrements de rouleaux de phonographe pour Pathé. Dans les prémices du muet, en 1899, il arrive assez curieusement au cinéma par le son. Il réalise pour Pathé un premier film sonore, Le Muet mélomane, en accompagnant sa projection du son d'un phonographe puis, pour Gaumont, Les Méfaits d'une tête de veau.

Ferdinand Zecca se tourne définitivement vers Pathé en 1900. Lors de l'Exposition universelle de Paris où il tient un stand pour la société, il rencontre Charles Pathé en personne, qui l'embauche comme réalisateur. Il devient le cinéaste attitré de la jeune société et cumule les différents postes techniques : scénariste, décorateur, cadreur, acteur... Son premier grand succès est Histoire d'un crime. L'œuvre comporte le premier flash-back du cinéma : un condamné à mort revoit dans ses derniers instants les grands moments de sa vie et notamment la rencontre avec sa future victime. Les copies vont faire le tour du monde. En 1902, Zecca entame le tournage de La Vie et la Passion de Jésus-Christ qui sort sur les écrans en 1903. Zecca est promu à la direction artistique de Pathé, supervisant le travail de nouveaux réalisateurs (Gaston Velle, Georges Hatot, Louis Gasnier). Sa filmographie est en conséquence difficile à établir car son rôle était variable sur certains films qui ont pu lui être attribués.

Ali Baba et les 40 voleurs (1902).

Artiste prolifique et doué d'une alacrité intellectuelle exceptionnelle, attentif aux découvertes formelles du cinéma des premiers âges, Zecca réussit dans les domaines nés de l'imagination de Georges Méliès : l'actualité reconstituée (Assassinat du Président McKinley), les films à trucs (La Baignade impossible), et la féerie (La Belle au bois dormant, Le Chat botté). Il va aussi réaliser sa propre Affaire Dreyfus, après celle de Méliès. Il s'attaque aussi au drame social (Au pays noir, La Grève). Comme beaucoup d'autres cinéastes de l'époque, il emprunte aux films de la concurrence, c'est ainsi qu'il puise de nombreuses idées chez les réalisateurs britanniques de l'École de Brighton. Il comprend l'apport fondamental de ces cinéastes et reprend sans vergogne des sujets déjà traités par George Albert Smith. Il fait preuve parfois d'une réelle sensibilité créatrice[3], mais en général son approche est moins artistique que commerciale : multiplier les genres et s'inspirer, voire plagier, ses contemporains a surtout pour objectif d'occuper le terrain commercial. Le but est atteint puisqu'en 1908, Pathé Frères est une multinationale présente partout dans le monde, qui domine la production cinématographique.

En 1914, il est missionné aux États-Unis pour s'occuper de la branche américaine d'import-export de Pathé, Pathé Exchange. Il revient en 1917 pour diriger le département Pathé-Baby, consacré aux appareils de projection et aux films destinés à la vente au grand public. La popularité de Ferdinand Zecca tient au fait que son nom est associé à plusieurs milliers de bobines qui ont été projetées à travers le monde dans cette période du cinéma d'avant la Guerre de 14-18. Sa carrière est étroitement mêlée à l'essor de Pathé.

Une allée porte son nom dans la ville du Port (Réunion).

Filmographie

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Comme réalisateur

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Tous les films ci-dessous sont coréalisés par René Leprince

Comme producteur

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Comme acteur

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Comme scénariste

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Notes et références

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  1. Acte de naissance n° 777 (vue 11/13) avec mention marginale du mariage. Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 10e arrondissement, registre des naissances de 1864.
  2. Extrait de décès no 113/1947.
  3. Edgar Morin, Le Cinéma, ou l'homme imaginaire, Paris, Gonthier, coll. « Bibliothèque Médiations » (no 34), , 187 p..

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Maurice Gianati, « Ferdinand Zecca chez Gaumont », 1895, revue d'histoire du cinéma, no 30,‎ , p. 27-41 (lire en ligne)

Liens externes

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