Georges Vedel
Georges Vedel, né le à Auch (Gers) et mort le dans le 7e arrondissement de Paris, est un professeur français de droit public.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Il est, selon Guy Carcassonne et Olivier Duhamel, le « refondateur du droit public » en France.
Biographie
modifierSon père, militaire de carrière, était originaire de Mazamet.[réf. nécessaire]
Georges Vedel naît le à Auch (Gers) et meurt le dans le 7e arrondissement de Paris[1].
Scolarité
modifier
Carrière universitaire
modifierGeorges Vedel enseigne, une fois l'agrégation obtenue, aux facultés de l'université de Poitiers (1937) puis de université de Toulouse (1939).
En 1949, il est nommé à la faculté de droit de l'université de Paris, où il enseigne jusqu'en 1979. Il enseigne parallèlement à l'Institut d'études politiques de Paris[3]. Il a donné des cours à l'École centrale des arts et manufactures de Paris, en même temps que l'économiste Raymond Barre, à l'École des Mines et à HEC Paris.
Il fut l'avant-dernier doyen de la faculté de droit et des sciences économiques de Paris (de 1962 à 1967), précédant le doyen Alain Barrère, professeur d'économie politique (de 1967 à 1970), avant son éclatement entre les universités Paris I et Paris II.
Il est l'auteur d'un manuel de droit constitutionnel (1949) et de droit administratif (1958), qui ont marqué des générations de juristes. Il est principalement connu pour sa théorie des bases constitutionnelles du droit administratif et donc de l'unité du droit public français, dont « le cas le plus illustratif est celui de la comparaison des décisions du Conseil constitutionnel d’avec les arrêts du Conseil d'État », qui sont marquées par leur ressemblance[4].
Son Manuel de droit constitutionnel (1949) reste une référence pour tout étudiant qui veut comprendre les bases théoriques de la matière. Mais il s'est aussi beaucoup intéressé à la science politique qu'il a d'ailleurs professée longtemps.
Le doyen Georges Vedel a aussi écrit une multitude d'articles, principalement de droit public, publiés dans les plus grandes revues nationales et internationales. On ne compte plus les conférences qu'il a pu donner dans la plupart des grandes universités françaises et étrangères.
Peu avant sa mort, il a signé un article, approuvé par Robert Badinter, dans lequel il considérait comme anticonstitutionnelle la loi du 29 janvier 2001 portant reconnaissance du génocide arménien[5].
Il a été consulté dans des contentieux célèbres (ex. : Amoco Cadiz). Il était fortement engagé pour la réduction du mandat présidentiel (passage du septennat au quinquennat). De même, il a présidé un grand nombre de comités scientifiques de colloques prestigieux tant en France qu'à l'étranger (ex. : La Contribution de la présidence de Georges Pompidou à la Ve République, Aurillac, ). Il a aussi participé, comme membre ou président, à des dizaines de jurys de thèse ainsi qu'à de nombreux jurys d'agrégation de droit public. Il a aussi été un membre de la Fédération nationale des syndicats autonomes de l’enseignement supérieur et de la recherche qu'il a présidée de 1964 à 1972.
Fonctions et nominations
modifierConseiller juridique de la délégation française dans les négociations sur le Marché commun et l'Euratom (1956-1957) lors des conférences de Venise, Bruxelles et Rome. Cet organisme public européen chargé de coordonner les programmes de recherche sur l'énergie nucléaire a été institué pour une durée « illimitée » par le traité Euratom, signé le par les six pays membres de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA), et est entré en vigueur le .[réf. nécessaire]
Georges Vedel participe au collège chargé de la rédaction de la Constitution monégasque du 17 décembre 1962[6].
Il est membre du Conseil économique et social (1969-1979).[réf. nécessaire]
Il est président du Centre d'étude des revenus et des coûts (CERC 1976-1980)[7].
Georges Vedel est membre du Conseil constitutionnel, de 1980 à 1989, au titre des nominations faites par Valéry Giscard d'Estaing, président de la République jusqu'en 1981. Son mandat au sein du Conseil est unanimement reconnu comme l'un des plus marquants de l'institution. Il a véritablement influé, par sa science du droit et sa connaissance des institutions, sur certaines décisions, comme celles relatives à la loi de nationalisation du [8] et la Loi relative à l'enseignement supérieur du [9], dont il a été le rapporteur. Il a présidé en 1992 et 1993 une commission chargée de proposer des réformes constitutionnelles nommé par le président de la République François Mitterrand. Son rôle y fut considérable.
Georges Vedel a été consulté à de nombreuses reprises par des gouvernements français (de la IVe et de la Ve) de toute obédience ainsi que par un certain nombre de gouvernements étrangers. Il est aussi connu pour son soutien au fédéralisme européen[10].
Il meurt le dans le 7e arrondissement de Paris[1],[11].
Distinctions, décorations et hommages
modifier- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Grand-croix de l'ordre national du Mérite
- Croix de guerre –
- Commandeur de l'ordre des Palmes académiques
- Grand officier de l'ordre du Ouissam alaouite [12]
- Docteur honoris causa de l'université Pantios d'Athènes
- Docteur honoris causa de l’université d'Athènes
- Docteur honoris causa de l’université libre de Bruxelles (ULB)
- Docteur honoris causa de l’université de Lausanne
- Docteur honoris causa de l’université du Costa Rica
- Grand prix de l’Académie des sciences morales et politiques (1985)
- Membre associé de l’Académie du royaume du Maroc[13]
- Membre de l’Académie d'Athènes
- En 1998, il est élu à l'Académie française au 5e fauteuil en remplacement de René Huyghe, le même jour qu’Erik Orsenna. Il est reçu par Jean-François Deniau dont le discours, plein d’humour, résume parfaitement le parcours de Georges Vedel, et son apport au droit public et aux institutions européennes.
La Faculté de droit de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a baptisé son centre de recherche du nom de Georges Vedel. L’école doctorale de droit public interne, science administrative et de science politique de l’université Paris-II (Assas) a adopté son nom en son honneur.[réf. souhaitée]
Apports au droit positif
modifier
Georges Vedel s'est fortement opposé à l'arrêt Falco et Vidaillac[14] et au contrôle de plus en plus étendu qu'exerce en réalité le Conseil d'État sur les décisions du Conseil supérieur de la magistrature.
Publications
modifier- Georges Vedel, Droit administratif, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Thémis »,
- Georges Vedel, Essai sur la notion de cause en droit administratif français, Paris, Sirey,
- Georges Vedel (préf. Guy Carcassonne, Olivier Duhamel), Manuel élémentaire de droit constitutionnel, Paris, Dalloz, coll. « Bibliothèque Dalloz », , 632 p. (ISBN 2-247-04267-8, présentation en ligne)
- Georges Vedel et la Ve République: De sa critique à son acceptation, mémoire de master II droit public approfondi, université Panthéon-Assas, Paris-II, 2013, 76 p, Marie Désestreit
Rapports publics
modifier- Propositions pour une révision de la Constitution : 15 février 1993, Paris, La Documentation française, , 137 p. (ISBN 2-11-002962-5, lire en ligne)
Préfacier
modifier- Guy Carcassonne (préf. Georges Vedel), La Constitution, Paris, Seuil, coll. « Points », , 10e éd., 464 p. (ISBN 978-2-7578-2141-1, présentation en ligne)
- Charles Eisenmann (préf. Hans Kelsen, Georges Vedel), La Justice constitutionnelle et la haute Cour constitutionnelle d’Autriche, Paris, Economica, coll. « Collection Droit public positif », , 383 p. (ISBN 2-7178-1210-5)
- Dominique Rousseau (préf. Georges Vedel), Droit du contentieux constitutionnel, Paris, Montchrestien, coll. « Domat », , 9e éd., 592 p. (ISBN 978-2-7076-1676-0, présentation en ligne)
- Préface de l'ouvrage de Pierre Avril : Un président pour quoi faire ?, éditions du Seuil,1965
Notes et références
modifier- Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 8 janvier 2020).
- Les Français stationnèrent 12 000 hommes dans la ville de Mayence
- Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5).
- Antoine Faye, Les bases administratives du droit constitutionnel français : Recherche sur la culture administrative du droit constitutionnel français, Institut universitaire Varenne, , 596 p. (ISBN 978-2-37032-139-8, lire en ligne), p. 14.
- L'article de Georges Vedel a été à nouveau publié dans François Luchaire, un républicain au service de la République, Publications de la Sorbonne, 2005.
- Yves Gaudemet, « Le Tribunal suprême de Monaco et la Constitution monégasque », Revue française de droit administratif, , p. 562.
- Fiche sur le site de l'Académie française.
- « Délibéré des séances de décembre et janvier 1982 », sur conseil-constitutionnel.fr (consulté le ).
- « Délibéré des séances des 19 et 20 janvier 1984 », sur conseil-constitutionnel.fr (consulté le ).
- M. Albertini, Qu'est-ce que le fédéralisme ? Recueil de textes choisis et annotés, Paris, Société européenne d'études et d'information, 1963. Préface de G. Vedel.
- « Hommage Royal à Georges Vedel, témoin et ami du Maroc », sur Le Matin.ma, (consulté le ).
- Communiqué du Conseil constitutionnel
- « Les membres de l’Académie », sur Site officiel de l'Académie du Royaume du Maroc, .
- « Conseil d'État, Assemblée, du 17 avril 1953, 24044, publié au recueil Lebon », Légifrance.
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative à la recherche :
- « Georges Vedel », sur Encyclopédie Larousse (consulté le )