Liutgarde de Vermandois
Liutgarde (Lietgarde, Liégarde) de Vermandois (avant 925 - 14 novembre, après 977)[1] est la fille du comte Herbert II et d'Adèle, fille du roi Robert Ier de France.
Lietgarde de Vermandois | |
Fonctions | |
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comtesse de Rouen | |
– (6 ans) |
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Comtesse consort de Chartres et de Blois | |
– (33 ans) |
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Biographie | |
Dynastie | Vermandois |
Date de naissance | avant 925 |
Date de décès | 14 novembre, après 977 |
Lieu de décès | Abbaye Saint-Père-en-Vallée |
Père | Herbert II |
Mère | Adèle |
Conjoints | Guillaume Ier Thibaud Ier de Blois |
Enfants | Hugues de Blois Eudes Ier Emma de Blois |
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Mariages et descendance
modifierVers 936-937, elle épouse[2] le comte Guillaume Ier dit Longue Épée, lui-même d'ascendance Viking, comte de Rouen et chef des Normands de la Seine et mort assassiné le 17 décembre 942. Ce mariage reste sans enfant, Elle reçoit en douaire une partie du pays de Madrie située à l'ouest de l'Eure en Normandie[3].
Cette union de Guillaume Longue-Épée est contestée par Riulf, comte du Cotentin, et quelques autres barons Normands - Vikings eux aussi. À leurs yeux, le Jarl contracte des mésalliances telles que des étrangers - des Francs - risquent de s'introduire à la Cour et au Conseil. Guillaume Longue-Épée les affronte dans un pré, au pied des murs de la ville, d'où il ressort vainqueur[4],[5]. La rue du Pré-de-la-Bataille témoigne encore de ces événements.
Devenue veuve, elle épouse vers 944 en secondes noces le comte de Blois et de Chartres, Thibaud le Tricheur[1]. Ce mariage est voulu par Hugues le Grand qui fait de de son vassal Thibaud et de ses domaines un contrepoids à la principauté normande. D'ailleurs lors de son mariage, Lietgarde garde son douaire normand et apporte[6] en dot la seigneurie de Meulan et le comté de Beauvais qui furent possession d'Herbert II.
De son union avec Thibaud, elle a comme enfants[2] :
- Hugues († 986), archevêque de Bourges en 969[7] à la suite de son oncle Richard[8] ;
- Eudes Ier, († 995), comte de Blois ;
- Emma, épouse de Guillaume IV d'Aquitaine, comte de Poitiers[9].
Elle est inhumée à l'abbaye Saint-Père-en-Vallée de Chartres[1].
Généalogie simplifiée
modifier : Roi ou duc des Francs
: Comte ou vicomte de Blois
: Comte de Troyes ou de Meaux
: Comte de Tours
Notes et références
modifierNotes
modifier- Cette filiation est discutée car la Chronique de Nantes est sujette à caution : à défaut d'être sa fille, la mère de Drogon de Bretagne peut avoir été la sœur de Thibaud Ier bien que cela pose de nombreuses difficultés historiques (Bijard 2023).
Références
modifier- Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens, Villeneuve-d'Ascq, éd. Patrick van Kerrebrouck, 1993, p. 277-278.
- Michel Bur. La formation du comté de Champagne (v.950-v.1150). Nancy, Université de Nancy-II, 1977. In-8°, 573 pages. (Mémoires des Annales de l'Est, 54.)
- [Prévost 1837] Auguste Le Prévost, Anciennes divisions territoriales de la Normandie, Paris, Crapelet, , 46 p., sur gallica (lire en ligne), p. 20.
- Pierre Bouet, « Dudon de Saint-Quentin et le martyre de Guillaume Longue-Épée », dans Pierre Bouet (dir.), François Neveux (dir.) et al., Les saints dans la Normadie médiévale (colloque de Cerisy, 26-29 septembre 1996), Caen, Presses universitaires de Caen, , 334 p., sur books.openedition.org (ISBN 978-2-8413-3104-8, 2-8413-3104-0 et 2-8413-3808-8, OCLC 1000427070, lire en ligne), Sainteté et pouvoir, p. 239.
- Augustin Labutte (préf. Henri Martin), Histoire des ducs de Normandie jusqu'à la mort de Guillaume le Conquérant, Paris, Furne, Jouvet et Cie, , XII-368 p., sur books.google.fr (BNF 30706315, lire en ligne), chap. II, p. 66-72.
- Raphaël Bijard, « Les Thibaldiens : origines, premières alliances et ascension politique », sur Academia, .
- Le Jan 1995, p. 216.
- Le Jan 1995, p. 424.
- Le Jan 1995, p. 527.
- Raphaël Bijard, « Les Thibaldiens : origines, premières alliances et ascension politique » [PDF], sur Academia, , p. 32–34..
Bibliographie
modifier- [Jan (Le) 1995] Régine Le Jan, Famille et pouvoir dans le monde franc (VIIe – Xe siècle) : essai d'anthropologie sociale, Publications de la Sorbonne, , 571 p., sur books.google.fr (ISBN 978-2-85944-268-2, lire en ligne).
- [Santinelli 2014] Emmanuelle Santinelli, « Liégearde († v. 983-984), fille, épouse, veuve et mère de princes dans la Francie occidentale du Xe siècle », dans Dhuoda, belle-fille de saint Guilhem, et autres femmes de caractère au Moyen Âge (Actes du colloque tenu le 26 mai 2012 en l'Abbaye de Gellone, dans le cadre de la commémoration du 1200e anniversaire de la mort de Guilhem), Saint-Guilhem-le-Désert, Éditions Guilhem, (ISBN 9791093817002), p. 81-116.
Voir aussi
modifierLiens externes
modifier
- Charte de la comtesse Liégeard du 9 février 978, voir la charte sur Archives départementales d'Eure-et-Loir. Présentation d'une charte originale de la comtesse Liégeard qui fait don aux moines de l'abbaye chartraine de Saint-Père-en-Vallée de l'église de Juziers et des terres de Fontenay (aujourd'hui Fontenay-Saint-Père) et de Limay (actuel département des Yvelines) ;
- Arlette Boué, « Ledgarde de Vermandois - Une grande dame du Xe siècle (présentation) », sur sael28.fr - Société archéologique d'Eure-et-Loir (consulté le ) ;
- (en) Charles Cawley, « Luitgardis (before 925-14 Nov after 985) », dans « Northern France - Valois, Vexin & Vermandois », ch. 3 : « Comtes de Vermandois », section A : « Comtes de Vermandois 896-1080 (Carolingian) », sur fmg.ac, Medieval Lands – Foundation for Medieval Genealogy (consulté en ) ;