Pascal Chabot
Pascal Chabot (né en 1973) est philosophe, conférencier et enseignant belge.
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activité |
Site web |
---|
Il cherche à comprendre notre époque fabuleuse et risquée, et se demande comment y vivre dignement.
Dans ses livres parus aux Puf, il s’empare d’une notion classique (le progrès, le travail, le système, la qualité, le temps, le sens…) et enquête pour savoir comment elle a été transformée par le contemporain. Il s'agit d'une « philosophie concrète » qui analyse des transformations actuelles et empiriques des manières de voir et de penser.
Dans plusieurs domaines, il a été assez précurseur. En 2000, il a consacré la première thèse de doctorat au philosophe Gilbert Simondon, peu connu à cette époque, et depuis lors central dans la philosophie des techniques. En 2013, avec Global burn-out, il propose la première analyse philosophique du burn-out, dans lequel il voit une pathologie de civilisation. L’ouvrage contribue à faire sortir la notion du déni honteux qui lui était imposé.
En 2016, la pièce de théâtre philosophique ChatBot le robot met en scène une intelligence artificielle interrogée par des philosophes pour savoir si elle « pense » (c’était sept ans avant ChatGPT). En 2018, dans L’homme qui voulait acheter le langage, il interroge la manière dont les technologies modifient le lien entre langage et argent, ouvrant la voie aux analyses du « capitalisme linguistique ».
Pascal Chabot a aussi collaboré avec des artistes, chorégraphes, cinéastes, photographes, musiciens et écrivains. Pendant cinq ans, il a été conseiller artistique de la chorégraphe belge Michèle Noiret au Théâtre National de Bruxelles. Avec la photographe Sergine Laloux, il lui a consacré un livre, Territoires intimes. Michèle Noiret et la danse-cinéma. Il a écrit et co-réalisé un film sur Simondon avec le cinéaste et photographe François Lagarde : Simondon du désert. Avec le cinéaste Jérôme le Maire, il écrit et co-réalisé le film Burning-out. Dans le ventre de l’hôpital, couronné d’un Magritte. Plusieurs de ses pièces ont jouées sur scène, avec comme interprètes notamment Robin Renucci, Patrick Brüll, Hélène Couvert et Yasmine Laassal. Il a lui-même créé et joué les Six jours dans la vie d’Aldous Huxley. Il a aussi collaboré avec l’écrivaine Caroline Lamarche et le photographe Gaël Turine dans le projet Traces, sur le Covid à l’hôpital.
Depuis 2023, il est commissaire du festival Les Rencontres inattendues, un festival de philosophie qui fait se rencontrer musiciens et philosophes à Tournai (Belgique) durant le dernier week-end d’août proposant chaque année une trentaine de conférences, spectacles, concerts et ateliers.
Il donne des conférences devant des auditoires variés (académique, grand public, hôpital, entreprise, monde associatif). Ses ouvrages sont traduits dans plusieurs langues (anglais, italien, néerlandais, espagnol, allemand, coréen…).
Il enseigne la Philosophie et les Théories de la communication à l’IHECS (Institut des Hautes Etudes des Communications Sociales) à Bruxelles, une Haute Ecole qui forme 3000 étudiants aux métiers du journalisme et de la communication en liant savoirs théoriques et pratiques médiatiques.
Biographie
modifierAprès avoir étudié la philosophie à l’Université Panthéon-Sorbonne-Paris I et à l’Université libre de Bruxelles, et après avoir obtenu un DEA à l'Université de Liège, avec un travail portant sur Husserl, il consacre, à l'Université libre de Bruxelles, sa thèse de doctorat à la pensée de Gilbert Simondon.
Il a été aspirant puis Chargé de Recherche au Fonds national de la recherche scientifique (FNRS 1997-2004).
Il a été conseiller artistique de la chorégraphe Michèle Noiret de 2005 à 2010 et enseigne à l'IHECS depuis 2009, où il est coordinateur du Bachelier après avoir été Directeur des études.
Marié, il est père de deux enfants et vit à Bruxelles.
Concepts et néologismes
modifierPascal Chabot introduit une série de concepts, dont certains sont des néologismes [1].
Le monde mute de manière accélérée, et dans chaque domaine, de nouvelles réalités et de nouveaux termes apparaissent. La philosophie ne peut se contenter d'un vocabulaire ancien, qui se révèle parfois inadapté. C'est pourquoi de nouveaux termes sont nécessaires.
Dans Un sens à la vie. Enquête philosophique sur l'essentiel, il introduit les notions de surconscient (le dôme numérique auquel nous nous connectons), ainsi que la notion de digitose. Les digitoses sont les conflits entre conscient et surconscient, indispensable pour repenser les problèmes de santé mentale (burn-out, éco-anxiété, rivalité avec l'IA, règne des machinoïdes...).
Dans Avoir le temps, il introduit la notion d'hypertemps : c'est la forme temporelle du monde numérique, engendrée par les technologies du numériques, et marquée par le virtuel, l’urgence, le temps à rebours et l’immédiateté.
Dans le Traité des libres qualités, il fonde le qualitarisme : Il s'agit d'une doctrine post-fonctionnaliste qui place au centre la qualité. Les maximes pourraient en être : Agis de telle sorte que la qualité de vie de chaque être soit assurée et respectée ; La qualité de vie prospère où prospère celle de l’autre.
Dans le même Traité des libres qualités, il combat aussi le merdique, c'est-à-dite ce qui est contraire à la qualité, universellement désagréable, mais parfois produit à la chaîne, conjuguant les scandales écologiques, économiques et techniques. Il est une des figures contemporaines de la négativité.
Dans Exister, résister. Ce qui dépend de nous, il introduit le terme d'ultraforces, qui désigne le nouveau type d'entités constituées à la fin du vingtième siècle comme forces à la fois physiques, psychiques, techniques, sociales, économiques, politiques et civilisationnelles. Les Gafam, les géants du numériques ou de la finance sont de pareilles ultraforces. Le problème politique est que, disproportionnées (ultra: hors-perception), elles empêchent le rapport de force, produisant de l’antirapport (autre néologisme, qui désigne l'impossibilité du rapport de force avec les ultraforces). Les transitions démocratiques occidentales ne peuvent passer que par la recherche de nouveaux rapports.
Pascal Chabot utilise aussi pour la première fois dans son livre Global burn-out la notion d'âge technocapitaliste, qu'il développera avec le terme technocapitalisme[2]. Il s'agit de l'alliance entre deux processus de gestion de capitaux, celui constitué par l’argent et celui constitué par la technoscience. L’idée est qu’en matière de techniques et de science, il ne faut pas chaque fois réinventer: la matière est sa propre mémoire. Toute invention est cumulative, incrémentale, exactement comme le capital en phase de développement. L’alliance que renferme le technocapitalisme est donc robuste, et les théories de l’accélération du temps ne se trompent pas.
Un couple de notions important dans sa réflexion est le couple progrès utile/progrès subtil. Il lui semble en effet inadéquat de simplement opposer le progrès à la régression. Il faut plutôt penser qu'il y a deux progrès : un progrès utile et un progrès subtil[3]. Le progrès utile est celui dont on voit le triomphe dans le monde des technosciences et de l'économie. On lui doit nos bulles artificielles de confort. Mais le problème est que le triomphe de l'utile masque l'importance vitale du subtil. Le terme "subtil" vient du latin sub-tela, sous la toile, le subtil désigne les fils fondamentaux sur lesquels on tisse, donc les liens importants. Ce qui nous relie aux autres, aux idées, à la terre, à ce qui importe. L’idée est qu’en ces matières aussi, le progrès existe : un progrès subtil, humain. Sans doute est-ce un des concepts phares de ce travail philosophique.
Une notion présente depuis le début de ses travaux est le non-finito: même ce qui est passé, clôturé, enfoui, continue à exister dans une sorte de demi-vie mémorielle. Historiquement aussi, les possibilités explorées par les civilisations précédentes ne peuvent être dites une fois pour toutes révolues et inimaginables. Sans non finito, point de culture. L’essentiel est de choisir ce que l’on accepte de laisser rémanent.
Il y a bien sûr aussi le ChatBot, alter ego numérique de Chabot[4], ainsi que cette notion qui est aussi une quête: la saveur d'exister.
Publications
modifier- Un sens à la vie. Enquête philosophique sur l'essentiel (PUF, 2024)
- Six jours dans la vie d'Aldous Huxley (PUF, 2022)
- Avoir le temps. Essai de chronosophie (PUF, 2021)
- Traité des libres qualités (PUF, 2019)
- L'homme qui voulait acheter le langage (PUF, 2018)
- Exister, résister. Ce qui dépend de nous (PUF, 2017)
- ChatBot le robot. Drame philosophique en quatre questions et cinq actes (PUF, 2016)
- L'âge des transitions (PUF, 2015) (voir recension dans Lectures)
- Global burn-out (PUF, 2013) (voir recension dans Lectures)
- Les sept stades de la philosophie (PUF, 2011)
- Après le progrès (PUF, 2008 )
- La philosophie de Simondon (Vrin, 2003)
Un sens à la vie. Enquête philosophique sur l'essentiel (PUF, 2024)
modifierL'ouvrage analyse comment le sens circule entre les trois pôles des sensations, significations et orientations. L’auteur refuse de voir le sens comme une entité, une substance, ou un trésor qui reposerait quelque part, par exemple dans un grand Nom. Il n’y a pas de Sens, mais des circuits des sens : du sens qui circule, qui passe, se transmet, se transforme. Nos vies se déroulent dans des circuits de sens où se lient ce que nous sentons (le sens comme sensation), ce que nous comprenons (le sens comme signification) et ce que nous désirons (le sens comme orientation). Ordinairement, le passage se fait sans problème : il y a accord, alignement entre ces pôles. Mais à tout moment peut survenir une brisure, l’impression de ne pas être aligné, de vivre dans la contradiction. C’est la perte de sens, le conflit entre ce qui est senti et ce qui compris, ou entre ce que l’on sait et ce que l’on veut. Mais comment vivre ces conflits? Comment les surmonter?
Les circuits de sens analysés par l’auteur sont de toutes les époques. L’alignement entre le senti, le compris et le désiré sont au coeur de l’expérience humaine. Mais une mutation profonde marque ce début de XXIème siècle, une mutation qui concerne le sens lui-même (et c’est pourquoi sa quête est omniprésente). Cette mutation se comprend ainsi : nos circuits de sens sont de moins en moins branchés à nos inconscients, mais de plus en plus branchés à ce que Chabot appelle le « surconscient » numérique. Dès que l’on fait le geste de consulter un écran, on est happé dans le surconscient. Ce n’est plus le « ça » de la psychanalyse », mais le « là » où sont toutes les informations et interactions. Ce surconscient enrichit nos circuits de sens. Mais il les déstabilise aussi, au point qu’il génère de nouveaux conflits. En usant d’un autre néologisme (ce qui est nécessaire, car ces configurations sont nouvelles), Chabot les nomme des « digitoses ». Si les névroses et les psychoses désignent des conflits entre le conscient et l’inconscient, les digitoses sont des conflits entre le conscient et le surconscient. Ainsi, comme exemple de digitoses : le burn-out, l’éco-anxiété, la rivalité entre intelligence humaine et intelligence artificielle, les machinoïdes (ces humains qui ressemblent à leurs outils) ou la polarisation de l’opinion… Chaque fois, les circuits de sens classiques sont perturbés par leur branchement au surconscient dont ils ne parviennent pas à intégrer la nouveauté. Bien des pertes de sens contemporaines s’expliquent ainsi.
Or comment retrouver du sens? Qu’est-ce qui est essentiel aujourd’hui, et d’autant plus désirable que la complexité est irréductible? Dans son enquête, Pascal Chabot approche trois pôles essentiels qui sont comme des aimants dans nos circuits de sens : la passion-raison (c’est-à-dire l’accord entre nos passions et nos raisons, car les meilleurs moments d’une vie sont toujours des conciliations entre ces deux dimensions), la qualité (qui pousse à oeuvrer à un monde de qualité, cherchant à endiguer le « merdique » produit aujourd’hui en grande quantité), et enfin l’universel-singulier (c’est-à-dire ce qui, dans l’expérience artistique, culturelle, naturelle ou amoureuse, nous connecte à l’universel à partir de la contemplation du singulier). Ces figures de l’essentiels sont indispensables à nos circuits de sens, en lesquels ils peuvent provoquer d’intéressantes métamorphoses.
Six jours dans la vie d'Aldous Huxley (PUF, 2022)
modifierCe court livre est consacré à l'auteur mondialement salué du Meilleur des mondes, fable contre-utopique décrivant un univers de contrôle préfigurant le nôtre. Il montre qu'Aldous Huxley n'est pas que l’homme de ce seul livre, loin de là. Sa vie très riche et son oeuvre immense, entre fictions et essais, font de lui un des grands témoins du XXe siècle – de ses étrangetés, de ses impasses et de ses paradoxes comme de ses beautés. On le suivra en choisissant six journées emblématiques de son existence : le moment où, enfant, il recouvre la vue après une période traumatique de perte progressive de vision ; sa rencontre en Italie avec l’écrivain D.H.Lawrence ; le succès visionnaire du Meilleur des mondes ; ses expériences avec les substances psychédéliques ; ses recherches sur la philosophie éternelle dans le désert de Californie et sa mort orchestrée comme un dernier trip, le 22 novembre 1963, le jour de l’assassinat de Kennedy. Comme le dit Frédéric Saenen dans une recension pour Le carnet et les instants : "le courant passe du texte au lecteur, devant qui un portrait se dessine à coup de flashes jamais figés"[5]
Avoir le temps. Essai de chronosophie (PUF, 2021)
modifierAvoir le temps propose une réflexion sur les aspects existentiels et personnels du temps, ainsi qu'une enquête plus vaste sur le temps des sociétés et des civilisations. Les deux dimensions, existentielles et civilisationnelles, se mêlent et se répondent. Tout commence par l’énigme d'être en vie, qui est l’énigme d'avoir le temps. Tous, nous avons du temps. Et pourtant, rien n’est plus courant que le sentiment d’en manquer. Qu’est-ce, alors, que cet avoir que l’on n’a pas vraiment? Pour le savoir, on montre comment le temps de l’individu est transformé par les quatre grandes valeurs du temps portées par la civilisation occidentale : le Destin (l'impératif biologique de la vie à la mort), le Progrès (l'ouverture d’avenir à construire), l’Hypertemps (la tyrannie du présent dans le technocapitalisme) et le Délai (le compte à rebours de la possible catastrophe écologique). Ces quatre formes temporelles, ouvrant chacune des horizons propres, se liguent parfois contre nous. Jamais aucune civilisation n’a vécu simultanément sous la coupe de quatre conceptions du temps différentes voire incompatibles, qu’il nous faut pourtant concilier. Avoir le temps se révèle donc comme le défi humain par excellence : celui de faire de cette quantité d’avoir une œuvre de qualité. C’est de cela qu’il s’agit dans cette sagesse du temps, cette chronosophie.
Traité des libres qualités (PUF, 2019)
modifier« La qualité est une de ces abstractions dont la philosophie a la charge. Comme la réalité, l'esprit ou le bien, elle est difficile à définir. On pourrait dire d'elle ce que saint Augustin disait du temps : si personne ne me demande ce qu'est la qualité, je le sais ; si je cherche à l'expliquer à quelqu'un, je ne le sais plus. Car la qualité, comme le temps, fait partie de ces notions fondamentales qui structurent notre rapport au monde. Elles sont les socles sur lesquels s'édifient nos univers mentaux. Elles sont des évidences que la vie ordinaire s'épargne d'interroger, mais sans lesquelles pourtant cette vie ne serait pas possible, ni n'aurait de sens. »
En 2 parties, 12 chapitres et 114 paragraphes, le philosophe montre comment une notion devenue centrale peut se faire l'instrument de notre asservissement au techno-capitalisme mondial tout autant que l'outil précieux de notre résistance au toxique et un mot d'ordre pour vivre mieux.
L'homme qui voulait acheter le langage (PUF, 2018)
modifierConfinés dans l’aéroport d’une île un soir d’ouragan, un homme et une femme se souviennent de leurs études de philosophie, qui les ont liés puis séparés. Fanatique de Wittgenstein, exclu de l’université, Cratyle s’est tourné vers les big data pour concrétiser son projet : breveter le langage. Car, il en est convaincu, l’époque où il faudra payer pour parler n’est pas loin. Un jour, les humains devront s’abonner à la logosphère pour voir leurs paroles prendre effet. Mais Diana a d’autres vues. Venue sur l’île pour tester des hologrammes capables d’épouser dans la nuit les courbes du vent, elle lui oppose ce que c’est, pour elle, que de parler et de penser librement.
Le débat est ainsi résumé par Mazarine Pingeot : "Dire, ce n'est pas toujours faire - on peut parler pour ne rien dire, et demeurer dans un champ symbolique où les hommes échangent, plutôt qu'ils n'obéissent. Le débat de Cratyle et de Diana n'a jamais été si actuel"[6].
L'homme qui voulait acheter le langage est aussi un spectacle[1], créé en 2018, adapté du texte de Pascal Chabot avec Hélène Couvert et Patrick Brüll. La pièce a été aussi jouée en 2023 au Rencontres Michel Serres d'Agen, avec Yasmine Laassal et Patrick Brüll, ainsi que la création musicale de Sébastien Schmitz et la création vidéo de Dorian Leynen.
Exister, résister (PUF, 2017)
modifierCet essai cherche à caractériser la situation contemporaine de l'existence au sein du technocapitalisme. Il pose, pour le dire dans les termes d'Olivier Pascal-Mousselard dans Telerama, "un regard lucide sur ce réel fluide et bigarré, en se demandant ce qui importe vraiment pour nous, individuellement et collectivement"[7]. Pour ce faire, trois dimensions sont étudiées. La première est celle du "système". Plutôt que de relayer les débats trop vagues entre les pro- et les anti-système, l'auteur adopte une approche descriptive et matérialiste en réfléchissant sur trois réalités : la vitre, la chaise et l'écran. Être dans le système, c'est souvent être assis derrière un écran, à l'abri d'une fenêtre. Outre l'importance de révéler ces dimensions matérielles de l'existence trop souvent inaperçues, l'analyse conduit à interroger les valeurs portées par ce système. La vitre protège tout en filtrant le rapport au dehors, privilégiant la vue au détriment des autres sens. La chaise matérialise la recherche d'une place et d'un rôle social. L'écran organise la comparaison universelle entre les informations. Mais ces valeurs sont en crise, soumises à des stress systémiques repérables dans le fait que les vitres opèrent comme des clôtures, que les sièges manquent (ce que le chômage, aggravé par la robotisation, confirme) et que les écrans imposent leurs vitesses de défilement aux consciences.
Plutôt que de faire le procès du système, l'auteur cherche à diagnostiquer les causes de ces stress systémiques. Il les trouve dans ce qu'il appelle les "ultraforces". Il manque en effet à l'approche systémique une vision dynamique, centrée sur les forces de devenir, de transformation et de métamorphose. La distinction entre le système et la force est cruciale (ce qu'il montre en relisant Kant et Deleuze). Mais les forces en présence ont aujourd'hui elle-même muté. Elles ne sont plus, comme naguère, soit techniques, soit politiques, soit psychiques, soit économiques. Une ultraforce comme Google, par exemple, est tout à la fois technique, psychique, économique, politique. La numérisation, la financiarisation, la poussée démographique, et d'autres ultraforces encore sont analysées comme des forces globales de clivage : dans tous les champs qu'elles traversent se crée une scission entre un plan nouveau (plan de futur) et un monde ancien, disqualifié rapidement et dont l'imposition ressemble à un destin. Les ultraforces posent ainsi la question politique : quel rapport avec elles? Comment créer un rapport de force? À cette question, l'auteur répond par le thème de l'antirapport, car il ne semble pas y avoir de possibilité de vrai rapport de force avec les banques systémiques ou avec les géants du numériques, ce qui accroit l'impression de destin. Ce rapport est à inventer, ce qui amène la question de la résistance.
Entre le système et les ultraforces, souvent confondus dans d'autres analyses, existe ce que l'auteur appelle une "dialectique de la surenchère". Le système, déjà intrinsèquement fragilisé, est traversé par des ultraforces clivantes, qui le stressent encore davantage, et le rend encore moins capable de se défendre et de réguler ces forces. C'est de cette dialectique de la surenchère et de cette fragilisation que profitent les populismes en actant, par la rhétorique "anti-système", qu'ils oublient complètement d'abord que les systèmes doivent être des lieux de protection, qui donnent un rôle et favorisent la liberté à travers le numérique, et ensuite que les ultraforces, qui sont une part du réel contemporain, ne disparaîtront pas d'un coup de baguette magique...
Comment sortir de cette dialectique de la surenchère et des réactions "magiques" qu'elle engendre? Pour l'auteur, la troisième dimension si souvent oubliée du débat est le soi. L'individu n'est plus traité que comme être-dans-le-système ou comme être-clivé-par-les forces, ce qui sont deux déterminations de lui-même, parfois imposantes, mais superficielles tout-de-même au regard de ce que les anciens appelaient son "aséité", c'est-à-dire son être pour lui. Essayer de caractériser le rapport à soi comme centre du mode d'existence contemporain revient à poser plusieurs questions. Qu'est-ce que l'équilibre, pour le soi? Non pas l'équilibre figé, mais l'équilibre mobile et fertile? Qu'est-ce que le non finito, c'est-à-dire la conscience que nous ne vivons pas sur la seule lamelle du présent, mais qu'en nos consciences coexiste tout notre passé (toutes les histoires et les relations qui nous constituent), de même que notre culture est stratifiée de manière vivant par des legs qui demeurent psychoactifs. Qu'est-ce que le désir de changement pour le soi, et surtout : comment le soi est-il d'abord un hors-de-soi, c'est-à-dire un collectif?
À côté du système et des ultraforces, la dimension du soi est précieuse et centrale. Elle est le lieu de la résistance, qui mène l'auteur vers une méditation sur les conditions de convergence entre les trois dimensions du contemporain (convergence qui est un idéal de la raison, bien sûr, et pas une réalité, mais qui cherche à penser la coexistence de ces trois pôles dont aucun ne peut être magiquement gommé). Au-delà de cette méditation, ce sont les initiatives de transition (écologique, environnementale, organisationnelle dans les entreprises notamment sur la question du pouvoir, mobilitaire, et plus encore intérieure et philosophique), qui sont le lieu majeure d'une résistance créatrice et constructive. Dans toutes ces transitions, c'est toujours le soi qui est engagé, cherchant dans les systèmes et les ultraforces des relais, pour son objectif majeur : une coexistence pacifique et éduquée entre les humains entre eux, sur leur planète bleue[8].
ChatBot le robot. Drame philosophique en quatre questions et cinq actes (PUF, 2016)
modifierCette fiction philosophique se déroule en 2025 dans un laboratoire où un chatbot, c'est-à-dire un agent conversationnel, est formé à la philosophie. Du moins lui apprend-on le vocabulaire philosophique, les courants, les styles et les thèmes. Un jury de cinq philosophes professionnels, humains ceux-là, décide d'auditionner l'intelligence artificielle dont les réponses sont troublantes de ressemblance. La question est de savoir si le chatbot peut ou non être qualifié de "philosophe", ce qui pose évidemment la question de savoir ce que l'on entend par là.
Ainsi que l'exprime Roger-Pol Droit dans un article du Monde : "Ce tout petit texte soulève en effet, avec élégance et simplicité, une série d’interrogations cruciales : faut-il être humain pour philosopher ? Si ce n’était plus le cas, que deviendraient, en retour, les humains ? Comment serait-il possible à une intelligence artificielle de philosopher authentiquement, alors qu’elle n’a d’expérience directe ni du doute ni de l’horizon de la mort ? Sur ces points, la machine, dans ses répliques, se montre très fine, en tout cas dans cette fiction, dont on ne peut quand même pas oublier que l’auteur reste un humain."[9]
Créé originairement pour la scène et interprété par le comédien Robin Renucci (dans le rôle du robot) au Festival les Inattendues (2014), cette fiction a été reprise quelques fois sur les planches. Elle est éditée par les PUF[10].
L’âge des transitions (PUF, 2015)
modifierQuel nom se donne notre époque ? S’agit-il encore d’une époque « postmoderne » ? La thèse défendue dans ce livre est que le terme de « transition » peut nommer le nouvel imaginaire du changement dont nous faisons l’expérience.
Pour le montrer, le livre analyse ce qui traverse des expériences diverses dans les domaines énergétique, politique ou démographique, dans lesquels s’inventent des modèles de transition (qui signifie étymologiquement« aller au-delà). Une méthode des transitions est proposée, qui philosophiquement passe par trois contraintes : ouvrir les boîtes noires, c’est-à-dire s’intéresser aux moyens et pas seulement aux finalités (dans la lignée de Gilbert Simondon) ; affirmer et déployer le progrès subtil, afin que le progrès utile ne jouisse plus du monopole exagéré que lui confère le technocapitalisme ; montrer l’importance du respect et de la reconnaissance dans l’évolution des mentalités.
Animé par la conviction que l’énergie est le grand refoulé de l’histoire de la philosophie occidentale, qui privilégie la matière et la forme, la partie de l’ouvrage consacrée à la transition énergétique interroge notre rapport au pétrole et aux énergies fossiles. L’analyse est centrée sur le lien entre les énergies humaines (notamment l’enthousiasme) et les énergies non-humaines, et renouvelle certains arguments en faveur des énergies renouvelables.
La transition démocratique est ensuite analysée, notamment sur base des travaux méconnus des « transitologues » américains des années 60 et 70, qui servirent de base de réflexion à Mandela notamment. La transition démocratique n’est seulement un impératif extra-européen. Elle concerne également nos imparfaites démocraties. En centrant la recherche sur les rapports entre pouvoir et violence (dans le droit fil d’Hannah Arendt), il s’agit ici de montrer quels types d’horizon ouvre le concept de transition, en le démarquant de l’imaginaire des révolutions, dont l’impératif de « table rase du passé » et les stratégies de terreur constituèrent, au vingtième siècle, l’idéal dominant du changement. Mais les temps ont changé et la révolution est devenue insoutenable. Philosophiquement, qu’implique ce changement de notre rapport au changement ?
Concernant cette transition démocratique, Thibault De Meyer a montré que "le concept de transition tel que le construit Chabot permettrait de décrire les nouveaux mouvements sociaux qui sont dispersés, souvent de petite ou moyenne taille et qui ne visent pas tant à renverser un pouvoir qu’à construire de meilleurs liens avec les différents êtres de la Terre, humains ou non humains"[11].
Quant à la transition démographique, souvent à l’origine des peurs du grand nombre, il est montré tout à la fois son intérêt et ses limites. En déconstruisant le concept, l’analyse en revient, pour permettre la coexistence, à affirmer que les véritables leviers d’action se situent au niveau de la puissance (transition énergétique) et du pouvoir (transition démocratique), et non au niveau du concept de « population », déconstruit par les démographes eux-mêmes[12].
Global burn-out (PUF, 2013)
modifierLa thèse défendue est que le burn-out est une pathologie de civilisation. Il n’est pas seulement un trouble individuel qui affecte certaines personnes mal adaptées au système, ou trop dévouées, ou ne sachant pas (ou ne pouvant pas) mettre des limites à leur investissement professionnel. Il est aussi un trouble miroir où se reflètent certaines valeurs excessives de notre société : son culte du plus, du trop, de la performance, de la maximisation, tout cela démultiplié par des technologies qui imposent souvent leur temporalité à l’homme.
La première partie de l’ouvrage analyse trois moments historiques de naissance de la notion : sa description par le psychiatre Herbert Freudenberger ; sa création par le romancier Graham Greene, dont il est prouvé qu’il est le premier à l’utiliser ; son antécédent historique, l’acédie monastique. Ensuite, en réfléchissant sur le perfectionnisme, sur la place des métiers d’aide dans notre société (enseignants, médecins, infirmières), au rapport des femmes avec le sphère professionnelle, à la question de la reconnaissance, la question centrale est abordée: ce trouble peut-il être l’occasion d’une métamorphose grâce à laquelle une personne peut se rapprocher de ses paysages intérieurs ? L’expérience du non-sens peut-elle motiver une réorientation vers un rapport au monde plus sensé? Jeanne-Claire Fumet, dans un entretien du Café pédagogique, formule ainsi la conviction vers laquelle pointent ces questions : "Entre le modèle infaillible de la machine et la fragilité constitutive de l'humain, le burn-out pourrait être le révélateur de la faillite d'un modèle hérité du pacte social de la modernité, à renouveler par un nouveau « pacte technologique » annoncé par l'auteur"[13].
Comme l'écrit Jean-Hugues Barthélémy, "S’y confirme que par ce nouvel essai, Chabot entend appliquer l’idée, tôt annoncée, qu’ « à chaque époque, l’humanisme doit modifier ses combats » (p. 18). Ce qui n’est rien d’autre que prolonger le propos de Simondon, qui définissait l’humanisme par le combat toujours renouvelé contre les aliénations toujours nouvelles".
Selon Jérémie Rollot : "L’intérêt de l’ouvrage de P. Chabot est d’apporter un regard philosophique sur le burn-out, donc de le problématiser sous un angle nouveau : non simplement comme conséquence d’une fragilité individuelle, non uniquement comme résultant de pratiques managériales ou gestionnaires ; mais comme miroir d’une civilisation, d’une société."[14]
Ce livre a inspiré le film du cinéaste Jérôme le Maire Burning out. Dans le ventre de l'hôpital, tourné à l'Hôpital Saint-Louis à Paris. [15] ?
Les sept stades de la philosophie (PUF, 2011)
modifierUne tradition répandue en philosophie voudrait que cette discipline soit inutile, car ce serait pour elle déchoir que d’avoir une utilité. Le livre prend le contre-pied de cette thèse, et explore les liens tendus et complexes entre la vie et la théorie. Si la philosophie peut nous aider à mieux vivre, c’est d’abord parce qu’elle interroge ce que serait une bonne vie.
Mais la philosophie n’en reste pas à l’interrogation : elle opère. Elle a des fonctions qui sont les suivantes : élucider, libérer, se connaître, transmettre, prospecter, transformer et réjouir. Être philosophe, c’est penser que ces opérations intellectuelles permettent de mieux vivre. En privilégiant l’opération sur le concept, le livre entend montrer que ce qu’il y a de transhistorique dans la philosophie est une volonté d’opérer, et d’avoir des effets utiles[16].
Après le progrès (PUF, 2008)
modifierLe livre interroge notre relation ambiguë au progrès, car si le terme n’est plus un étendard de la pensée, ni une « fierté » comme il le fut naguère, jamais cependant une époque n’a autant fait l’expérience de progresser, surtout dans les sphères techniques et scientifiques.
Après avoir cherché à privilégier un rapport pragmatique, plutôt qu’idéologique, au progrès, le livre fait la différence entre deux conceptions du progrès : le progrès utile, qui fonctionne par capitalisation, et de manière multi-linéaire : il est au fondement de l’avancée des sciences et des techniques ; c’est le progrès technocapitaliste. Mais contre l’opinion dominante qui semble penser qu’il n’existe qu’un progrès utile, il faut créer le concept de progrès subtil, lequel est cyclique et initiatique : il est le progrès humain par excellence. Cyclique et initiatique car il faut toujours réapprendre à vivre, réinterpréter les valeurs, réinterroger le sens. Aucun capital, ici, ne peut se substituer à l’expérience de vivre.
En cherchant un difficile équilibre entre progrès utile et progrès subtil (et en interrogeant des figures célèbres de la mentalité progressiste, notamment Robinson Crusoé), le livre affirme qu’un nouvel imaginaire du changement est nécessaire. Ce dernier sera, plusieurs années plus tard, formalisé comme « transition »[17].
La philosophie de Simondon (Vrin, 2003)
modifierL’ouvrage est une réécriture de la thèse de doctorat de l’auteur « Processus technique et processus d’individuation dans la philosophie de Gilbert Simondon », qui fut la première thèse universitaire consacrée à ce penseur majeur, sous la direction du Pr. Gilbert Hottois (Jury : Isabelle Stengers, Jean-Noël Missa, Anne Fagot-Largeault, Maurice Weyenberg).
L’ouvrage propose une initiation à la philosophie de Simondon, en explicitant les concepts d’individuation, de devenir, de concrétisation et de transduction. Il explore le rapport de la philosophie simondonienne à Bergson, Marx et Jung, et montre son intérêt irremplaçable pour la compréhension de notre époque[18].
Films
modifierSimondon du désert (Hors-Œil éditions, 2012)
modifierRéalisé par le cinéaste François Lagarde, le film Simondon du désert, au format singulier (125 minutes), explore visuellement les conditions d’émergence de la pensée de Simondon, en révélant la beauté et la force de certains paysages, machines et outils qui ont pu le nourrir.
Comme personne, Simondon apparaît seul, fragile, toujours au bord de la rupture, mais aussi attachant et intègre. De lui, nous avons peu d’images, mais de sa pensée, existent des « lieux-moments » qui sont la pointe visible de sa philosophie. De Lecce à Brest, du CERN de Genève aux Grottes préhistoriques du Maz d’Azil, du Collège de France aux moulins des Flandres, des penseurs racontent comment leur parcours a été transformé par leur rencontre de Simondon. Vies et théories se nouent pour dire la singularité d’une démarche.
Les entretiens menés par Pascal Chabot font intervenir des spécialistes de l’œuvre de Simondon, qui montrent l’intérêt de sa pensée, parmi lesquels Anne Fagot-Largeault, Giovanni Carrozzini, Jean-Hugues Barthémély, Jean Clottes, Gilbert Hottois, Arne De Boever et Dominique Lecourt.
François Lagarde a décidé, peu avant son décès en , de mettre ce film en libre accès sur Vimeo. Voir le film!.
Burning Out. Dans le ventre de l'hôpital (AT Doc, Zagig, Louise Production - Coproduction Arte, RTBF, RTS - 2016)
modifierLibrement inspiré de Global burn-out, ce film du réalisateur belge Jérôme le Maire, co-écrit avec Pascal Chabot, s’immisce dans le ventre de l'hôpital pour montrer le travail, sa grandeur, sa difficulté, les fragiles (dés-)équilibres entre dispositifs techniques, contraintes économiques et enthousiasmes personnels. Film sur le sens du travail, il interroge aussi la médecine contemporaine et ses devenirs.
Pendant 2 ans, le réalisateur belge Jérôme le Maire a suivi les membres de l’unité chirurgicale de l'hôpital Saint-Louis, à Paris, où il avait accompagné Pascal Chabot invité en 2015 à y donner une conférence sur le burn-out et la question du "progrès subtil", propre à penser le progrès dans la sphère médicale, ce que le progrès "utile" ne permet pas. Ce bloc opératoire ultraperformant fonctionne à la chaine : 14 salles en ligne ayant pour objectif de pratiquer chacune quotidiennement huit à dix interventions.
L’organisation du travail, bien qu’extrêmement sophistiquée, est devenue pathogène. Le personnel médical et paramédical courbe l’échine. Stress chronique, burn-out, et risques psychosociaux gangrènent l’hôpital. Chirurgiens, anesthésistes, infirmiers et aides soignants, mais aussi cadres, gestionnaires, et directeurs sont pris dans une course effrénée qui semble sans fin.
Consciente de ce problème, l’administration a commandé un audit sur l’organisation du travail afin de tenter de désamorcer le début d’incendie.
Burning Out est une plongée au cœur du travail et de ses excès, quand il y a surchauffe et que l’embrasement menace. Il veut comprendre l’incendie contemporain qui affecte l’hôpital, ce miroir trouble de notre société.
Notes et références
modifier- « concepts », sur Pascal Chabot (consulté le )
- Pascal Chabot, Global burn-out, Paris, Puf, 2013 (réédition quadrige 2016), 160 p. (ISBN 978-2-13-060845-5), p.91
- Pascal Chabot, « Progrès utile et progrès subtil », sur Le Philosophie, (consulté le )
- Giada Pistilli, « ChatBot dans Le Philosophie », sur Le Philosophie, (consulté le )
- Le Carnet et les Instants, « Huxley, homme précaire et extra-lucide », sur Le Carnet et les Instants, (consulté le )
- Mazarine Pingeot, L'express, 12 septembre 2018
- Olivier Pascal-Mousselard, Telerama, 21 mars 2018
- Pascal Chabot, Exister, résister. Ce qui dépend de nous, Paris, PUF,
- Roger-Pol Droit, Le Monde, 14 janvier 2016
- Pascal Chabot, ChatBot le robot. Drame philosophique en quatre questions et cinq actes, Paris, PUF, , 75 p. (ISBN 978-2-13-073505-2)
- Thibault De Meyer, « Pascal Chabot, L’âge des transitions », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2015, mis en ligne le 23 octobre 2015, consulté le 28 octobre 2015. URL : http://lectures.revues.org/19253
- Pascal Chabot, L'âge des transitions, Paris, PUF, , 191 p. (ISBN 978-2-13-063073-9)
- « Les archives du café », sur Le Café pédagogique (consulté le ).
- Jérémie Rollot, « Pascal Chabot, Global Burn-out », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, mis en ligne le 17 mai 2013, consulté le 19 janvier 2021. URL : http://journals.openedition.org/lectures/11524 ; DOI : https://doi.org/10.4000/lectures.11524
- Pascal Chabot, Global burn-out, Paris, PUF, , 147 p.
- Pascal Chabot, Les sept stades de la philosophie, Paris, PUF, , 143 p. (ISBN 978-2-13-058127-7)
- Pascal Chabot, Après le progrès, Paris, PUF, , 125 p. (ISBN 978-2-13-057041-7)
- Pascal Chabot, La philosophie de Simondon, Paris, Vrin, 2002 (2ème édition 2013), 157 p.
Liens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressources relatives à la recherche :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Site personnel
- Film Simondon du désert