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Philippe Sarde

compositeur français

Philippe Sarde, né le [s 1],[a] à Neuilly-sur-Seine, est un compositeur français de musique de film.

Philippe Sarde
Philippe Sarde en dédicace à la librairie Gibert Joseph en octobre 2022.
Biographie
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Mère
Andrée Gabriel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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signature de Philippe Sarde
Signature

Il est le frère aîné du producteur Alain Sarde.

Biographie

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Enfance et formation

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Son père, Henri Sarde, exerce la profession d'antiquaire[s 3],[s 4] tandis que sa mère, Andrée Gabriel, est chanteuse à l'Opéra de Paris[s 5]. Il a deux frères : Frédéric et le futur producteur de cinéma Alain Sarde. Philippe Sarde a également pour parrain Georges Auric qui était à l'époque directeur de l'Opéra où il accompagne très tôt sa mère aux répétitions et cherche à imiter le chef d'orchestre en utilisant un spaghetti comme baguette[d 1]. Son père l'inscrit dès son plus jeune âge à des cours de solfège, et à 5 ans, il apprend le piano avec Odette Delamarre[c 1] (qui fut l'assistante de Jeanne-Marie Darré) puis il entre au Conservatoire de Paris[d 2]. Il y suit des études d'harmonie, de contrepoint, de fugue et de composition avec Noël Gallon (qui enseigna également à d'autres musiciens renommés comme Michel Legrand ou Henri Dutilleux)[s 6]. Plus tard, il se perfectionne auprès de Georges Auric qui lui apprend les rudiments de la musique de film et l'écriture de thèmes[d 3],[d 4]. Tout jeune, il s'intéresse aussi énormément au cinéma et collectionne des bobines de vieux films français oubliés, comme Fantômas (1947) de Jean Sacha, avec Simone Signoret[d 2],[c 1].

Les débuts

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À 17 ans, il réalise Florence, un court-métrage noir et blanc en 35 mm dont il compose la musique[s 7] et demande à Vladimir Cosma de l'aider à l'orchestrer[1]. Il hésite alors entre la réalisation cinématographique et la musique. Après avoir demandé à cinquante personnes de son entourage de visionner son court-métrage, et à la suite de leurs réflexions admiratives sur ses talents de musicien, il décide d'opter pour une carrière de compositeur de cinéma[d 5].

 
Michel Piccoli a interprété La chanson d'Hélène avec Romy Schneider en 1970.

En 1969, il rencontre Claude Sautet qui lui propose de signer la musique de son film Les Choses de la vie grâce à une recommandation de son producteur qui avait vu le fameux court-métrage du jeune musicien[d 6], et à la suite du désistement de Georges Delerue qui avait signé la musique d'un des précédents films du réalisateur. Le cinéaste est d'emblée touché par la mélodie au piano écrite en La mineur[b] que le musicien a imaginée comme thème principal pour son film. En larmes, il lui confie que c'est exactement ce qu'il désirait[c 2]. Avec le parolier Jean-Loup Dabadie, Philippe Sarde prévoit aussi une chanson d'après le thème principal qu'il souhaite confier aux comédiens Romy Schneider et Michel Piccoli dans une version simplifiée au niveau de l'instrumentation. Par crainte qu'elle ne fasse vieillir le film, La chanson d'Hélène ne figure pas dans le long-métrage finalisé mais a néanmoins fait l'objet d'un 45 tours à l'époque[c 3].

Écrite en un mois seulement pour quelque 70 musiciens avec une orchestration signée Jean-Michel Defaye qui comporte des cordes divisées, des cors et un piano[d 5], la bande originale des Choses de la vie est le premier coup de maître d'un compositeur alors seulement âgé de 20 ans.

 
Philippe Sarde a débuté comme compositeur pour Régine.

Parallèlement, il écrit deux chansons pour la chanteuse Régine dont le tango J'ai la boule au plafond qui obtient un grand succès[d 7]. De fil en aiguille, celle-ci lui demande d'écrire la musique d'un film dont elle serait la vedette et qu'Alain Delon produirait. Ce sera Sortie de secours sorti en salles juste après Les choses de la vie[c 4]. Après celle du film de Sautet, la musique de Sortie de secours[s 9] contient déjà tout ce que le compositeur développera dans ses travaux ultérieurs : un thème musical principal qui retient immédiatement l'attention, des airs de jazz ou des rengaines à l'accordéon pour les musiques entendues dans le film lui-même (qu'on appelle aussi « musiques de source » ou intradiégétiques) et de surcroît un goût osé pour l'expérimentation audible dans des pistes de free jazz comme Hôtel des Familles voire de musique contemporaine, très en vogue depuis la fin des années 1960 au cinéma[c]. Cela s'entend particulièrement sur des morceaux comme Messe noire ou Square des innocents. C'est le réalisateur Roger Kahane lui-même qui a voulu ce type d'expérimentations afin d'illustrer la scène finale qui décrit la dérive d'une actrice ratée sombrant dans la mythomanie[d]

Fort de l'expérience acquise avec ces deux longs-métrages très différents, Philippe Sarde réalise la « fragilité de ce métier » et que la réussite de la musique d'un film dépend étroitement du bon fonctionnement de ce dernier[c 2], c'est le début d'une longue carrière[s 5],[s 11],[s 12].

Carrière française

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De 1971 à 1982, le compositeur a collaboré à sept reprises avec Alain Delon.

Sarde a la réputation d'être un professionnel fidèle en amitié[e],[f],[g] et, outre Claude Sautet, il va développer une collaboration très suivie avec certains cinéastes, dont André Téchiné, Jacques Doillon, Pierre Granier-Deferre, Georges Lautner, Marco Ferreri, Laurent Heynemann ou Bertrand Tavernier. Il est très rare qu'un seul musicien parvienne à fidéliser plusieurs metteurs en scène simultanément[6] comme l'a fait Philippe Sarde et cette situation apparaît comme presque unique en France[d 8],[c 5],[7]. Certains d'entre eux comme Bertrand Tavernier, Yves Boisset, Alain Corneau ou Nadine Trintignant ont témoigné de son caractère entier, de son regard toujours pertinent sur le montage des films[d 9], ou sur la place réservée à la musique voire aux silences quand les notes ne sont pas nécessaires[b 1]. Cette relation privilégiée avec les cinéastes, mais aussi avec certains acteurs comme Alain Delon qui a travaillé à sept reprises avec le musicien[h], a parfois entraîné des jalousies, de la méfiance de la part de certains producteurs comme Ralph Baum[a 1] ou encore des critiques assassines comme celles de l'historien du cinéma Alain Garel qui, sans les nommer explicitement, fustige les musiciens les plus populaires des années 1970 et 1980 (essentiellement Philippe Sarde et Vladimir Cosma) en les accusant de n'être que des « bons techniciens », écrivant de simples « musiquettes », et dénonçant une régression vers le « concept archaïque » de musique d'accompagnement lorsque ces derniers font travailler de grands solistes de jazz[9].

Depuis plusieurs années, quelque peu déçu par le cinéma français[i], il a considérablement ralenti sa cadence. Il n'accepte plus que des projets qui lui tiennent à cœur et se consacre prioritairement à des œuvres plus confidentielles comme certains films d'auteurs de réalisateurs français (ceux du jeune Louis Garrel ou du vétéran Jacques Doillon) voire italiens (Paolo Franchi). Néanmoins, il continue de travailler pour des films plus accessibles, dont les deux derniers longs-métrages de fiction de Bertrand Tavernier, La Princesse de Montpensier et Quai d'Orsay.

Mais depuis 2010, le nom de Philippe Sarde n'apparaît pas ou plus au générique des films. Ses réalisateurs de prédilection ont disparu : Lautner, Ferreri, Granier-Deferre, Boisset. Quant à Jacques Doillon et André Téchiné, ils semblent moins faire appel à lui, préférant se tourner vers des musiciens issus de la nouvelle génération [a 2].

Carrière internationale

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Le succès de sa musique pour le film Tess et sa proposition pour l'Oscar de la meilleure musique en 1981 lui ouvrent les portes de Hollywood avec le film Le Fantôme de Milburn.

Néanmoins, Philippe Sarde souhaite conserver ses pratiques professionnelles, notamment la maîtrise du choix des orchestrateurs ou la possibilité de se diversifier sans se cantonner à un certain style[10],[c 6],[d 10]. C'est pour cette raison que, contrairement à ses illustres aînés tels Georges Delerue ou Maurice Jarre, le compositeur ne mènera qu'une carrière timide aux États-Unis[a 3].

Activités annexes

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Philippe Sarde est l'un des rares compositeurs de musique de film à n'avoir travaillé quasiment que pour l'écran. Ne parvenant pas à composer pour lui-même et ayant absolument besoin des autres, il n'a jamais écrit de musique destinée au concert (opéras, symphonies ou concertos)[d 11],[c 7], même s'il a parfois joué sur scène en tant que pianiste notamment lors du septième Festival du Cinéma et Musique de Film de la Baule duquel il était l'invité d'honneur en 2021[s 14].

Curieusement, et malgré sa grande facilité à composer des mélodies pour des chansons destinées à de multiples interprètes, le compositeur n'a jamais ressenti le besoin d'écrire des comédies musicales, y compris pour le cinéma. À ce sujet, il a affirmé qu'il aimait « bien en regarder » mais que ça lui avait « toujours semblé ridicule en France, à part quelques-unes déjà faites et réussies »[c 8].

 
L'ingénieur du son William Flageollet.

En revanche, Sarde n'a pas hésité à écrire la musique de plusieurs spots publicitaires[c 8],[a 4],[s 15] réalisés par de grands cinéastes français, entre autres pour l'entreprise SNCF[s 16],[s 17], la purée Mousseline[s 18], le magazine Marie-Claire[s 19], le parfum Antheus de Chanel[s 20] ou les pralinés Lingots de Tour d'argent[s 21] (musique co-composée avec Laurent Bacri).

En 1983, le compositeur s'est également lancé dans un tout autre projet en créant le Studio Philippe Sarde[11] dont il a été le gérant durant plusieurs années[s 22]. Ce studio avait la particularité d'être spécialisé dans le montage et le mixage, et a fait travailler de grands ingénieurs du son comme William Flageollet[s 23]. Les Studios Sarde ont produit quelques disques de variété et surtout plusieurs bandes originales de films des années 1980[s 24], dont celle du célèbre Autour de minuit, long-métrage réalisé par Bertrand Tavernier avec de grandes vedettes du jazz comme Herbie Hancock, Dexter Gordon et Bobby Hutcherson.

Style musical

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Un scénariste musical

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Le compositeur se définit lui-même comme un « scénariste musical »[b 2], dont le rôle est d'exprimer musicalement ce que le réalisateur ne peut traduire par les images[12]. Il insiste aussi sur le fait qu'au cinéma, la musique doit raconter « l'intériorité des personnages »[b 3]

Interrogé par Alain Lacombe, il a affirmé cette proximité avec les metteurs en scène, avec lesquels il met un point d'honneur à parler le même « langage » :

« Quand je parle à un metteur en scène, je ne lui parle jamais de musique, à moins qu'il ne la connaisse bien. Nous imaginons les “idées” que la musique va apporter à son film, et non pas le nombre de violons que je vais utiliser. Il faut donc avoir un langage cinématographique : des références à d'autres films. […] Lorsqu'il s'agit de donner à telle séquence une atmosphère spéciale, nous utilisons alors un langage dramaturgique comme si chaque composante musicale était un acteur[13]. »

Une sorte de « casting musical » doit donc s'élaborer parallèlement au casting traditionnel propre au monde des arts du spectacle, puisque Sarde soutient que son travail, « c'est de faire en sorte qu'un soliste de jazz, de rock, de classique ou même un groupe deviennent des acteurs qui vont compléter, personnifier de manière définitive le film. »[d 12]

Revers de la médaille, le fait de multiplier les casquettes et d'endosser tant de rôles à la fois (compositeur, pianiste, directeur de « casting musical », consultant auprès des cinéastes, conseiller au montage des films, etc.) lui a parfois joué de mauvais tours. Notamment auprès de réalisateurs pourtant fidèles comme Jacques Rouffio qui a finalement dû confier à Georges Delerue la musique de son film La Passante du Sans-Souci à cause de l'énorme retard pris par Sarde[j], ou encore lorsqu'il a eu toutes les peines du monde à livrer dans les temps la quantité de musique très importante qu'il s'était engagé à écrire pour le film Pirates de son ami Roman Polanski[k]

Recherche d'instrumentations

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Choix des instruments

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Toujours à la recherche de nouvelles sonorités où le répertoire classique côtoie une écriture contemporaine parfois proche de l'atonalité[16],[17], la musique de Sarde combine souvent différentes instrumentations assez singulières[c 9],[b 4],[18].

« Avant de mettre la musique sur des images, il faut qu'elle possède son climat. […] Pour cela, je pars des instruments[l] car ce sont eux qui donnent le climat, qui vont créer ou renforcer l'ambiance, l'histoire, les personnages. Ils permettent aussi de voir si une musique sera mieux avec du jazz ou un orchestre symphonique[c 6]. »

— Philippe Sarde

Recherche d'analogies

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Philippe Sarde a utilisé les sonorités uniques du saxophoniste Stan Getz et du trompettiste Chet Baker pour traduire respectivement à l'écran le jeu d'Alain Delon et de Jean-Paul Belmondo.

Quand il élabore son « casting d'instruments », Philippe Sarde peut par exemple chercher des analogies avec l'acteur principal[19] : le saxophone ténor pour Alain Delon dans Mort d'un pourri ou bien la trompette pour Jean-Paul Belmondo dans Flic ou Voyou. Ce dernier jouant un personnage de commissaire qui se comporte comme un délinquant mais qui est très attaché à sa fille ; ce qu'incarne à merveille le timbre de Chet Baker, tout aussi brillant dans les passages musclés que tendre, ouaté dans les nuances les plus pianissimi. Le musicien cite aussi souvent le film Le Choix des armes pour lequel le réalisateur Alain Corneau hésitait entre deux options : soit des contrebasses jazz (une normale et une basse piccolo) - symbolisant respectivement la « voix » en contre-champ du vieux truand joué par Yves Montand et celle du jeune voyou interprété par Gérard Depardieu ; ou bien une partition purement symphonique. Philippe Sarde lui a alors conseillé d'opter pour les deux[m].

L'analogie peut fonctionner aussi avec un élément de décor, comme la verrière[18] du Locataire de Roman Polanski, pour lequel Sarde a eu l'idée d'utiliser ce curieux instrument qu'est l'harmonica de verre, après avoir vu le réalisateur faire glisser son doigt mouillé sur le rebord de son verre dans un restaurant[5]. Cet instrument, qui fût jadis accusé de rendre fou ses auditeurs, va faire planer sur le film une sourde menace pour Trelkovsky, le personnage principal joué par Polanski. Celle de finir comme Simone Choule, la femme suicidaire dont il a pris la place dans l'appartement, et qui a atterri dans la fameuse verrière après s'être défenestrée. L'harmonica de verre, par sa seule présence éthérée, semble hanter le héros du film - alors qu'il ne devrait pourtant pas l'entendre, jusqu'à le rendre de plus en plus paranoïaque afin de le pousser lui-aussi dans cette verrière…

En restant toujours sur le terrain des analogies, mais cette fois par rapport à une entreprise, on pourrait mentionner l'étonnant thriller politique Mille milliards de dollars d'Henri Verneuil où Philippe Sarde a imaginé quatre pianos avec un alto soliste. Ces « milliers » de doigts frappant les touches s'apparentaient dans son esprit, aux myriades d'ordres boursiers et à toutes les manipulations ayant permis l'enrichissement des dirigeants de la multinationale dont parle le film[n].

Une mise en scène musicale en contrepoint

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À partir de ses connaissances techniques cinématographiques, Sarde cherche également à développer ses talents de « metteur de scène musical » en parallèle aux choix visuels du cinéaste qui l'emploie. Il s'agit pour lui de trouver des solutions afin d'éviter le pléonasme (comme par exemple un violon larmoyant si un personnage pleure abondamment à l'écran) et d'apporter un contrepoint musical aux mouvements de caméra :

« On ne travaille pas avec une caméra, mais avec des partitions et un crayon, mais ça part du même sentiment. La musique enchaîne des plans larges, des gros plans, joue avec les grands-angles ou devient très intime[19]… »

Par exemple, si un réalisateur choisit de multiplier les plans larges, Philippe Sarde va alors chercher à apporter plus de proximité avec des « gros plans » purement instrumentaux. Il y parvient en utilisant certains instruments à vent dotés d'un souffle très perceptible comme la flûte contrebasse (en), la flûte de Pan ou bien en privilégiant les sonorités très intimes et presque enfantines d'instruments comme la flûte à bec ou l'ocarina (notamment dans La Grande Bouffe de Marco Ferreri). Pour le musicien, l'essentiel est que « la musique doit apporter une sémantique[c 5]. »

Le compositeur cherche toujours à « ne pas faire une musique qu'on attend » (d'où forcement certaines déconvenues avec les donneurs d'ordre[c 10]…). Comme en témoigne la partition qu'il a imaginée pour le film Les Ailes de la colombe qui se déroule à Venise, où il évite tout cliché à base de mandolines ou un quelconque pastiche de Vivaldi, et opte pour un subtil motif orchestral en forme de flux et reflux rappelant l'ondulation légère des vagues de la lagune. Philippe Sarde met toujours un point d'honneur à « épater » le cinéaste qui lui fait confiance, et ceci en épousant sa personnalité au plus près afin de comprendre presque intimement sa sensibilité[c 11] et à ce titre, sa partition pour le film La Guerre du feu constitue un point d'orgue dans sa filmographie imposante, où il combine deux orchestres, des chœurs, des solistes et des percussions dans un style avant-gardiste[22].

L'obsession de la perfection

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Le compositeur a travaillé avec Les Percussions de Strasbourg pour La guerre du feu.

Sa personnalité exigeante et son perfectionnisme musical ne connaissent pas (ou peu) de limites[c 12],[b 5] et Sarde n'hésite pas à demander aux musiciens ou orchestres les plus renommés de venir travailler sur ses partitions : le saxophoniste Stan Getz (sur Mort d'un pourri), le trompettiste Chet Baker (sur Flic ou Voyou), le violoniste Stéphane Grappelli, l'accordéoniste Marcel Azzola, le clarinettiste Hubert Rostaing, le contrebassiste Ron Carter, le flûtiste Hubert Laws, l'harmoniciste Toots Thielemans, les Percussions de Strasbourg, le London Symphony Orchestraetc. Le musicien exige toujours le meilleur des interprètes qu'il choisit[s 25],[c 13], et peut aller jusqu'à remplacer un simple joueur irlandais de cuillères musicales par un autre habitant à des milliers de kilomètres à l'occasion de l'enregistrement de la bande originale d'Un taxi mauve[o].

Il peut passer beaucoup de temps pour faire comprendre ce qu'il désire à certains musiciens, et a pu à cet égard être considéré par certains comme un « névrosé de la perfection »[p], notamment ceux qui ne maitrisent pas bien la lecture de partitions comme le groupe de tango Cuarteto Cedrón qu'il avait recruté pour le film Une étrange affaire de Pierre Granier-Deferre et qui a eu beaucoup de mal pour rendre l'atmosphère pleine d'ambiguïté et de mystère que le compositeur désirait ; ce dernier, excédé par ce dilettantisme a même failli choisir une autre formation mais le quatuor est parvenu tout de même au résultat souhaité[25].

Une prédilection pour le jazz

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Passionné de jazz depuis ses années de conservatoire, Philippe Sarde a beaucoup écouté des pianistes comme Thelonious Monk[c 12] et a eu la chance de pouvoir travailler avec les plus grands solistes[d 13]encore vivants ; et ce dans tous les styles de jazz :

De manière générale, le jazz irrigue profondément toute l'œuvre sardienne, non seulement les célèbres Flic ou Voyou, Mort d'un pourri mais aussi L'Homme aux yeux d'argent, La Couleur du vent, Un frère ou Princesses. Cependant, tout reste sous contrôle et l'improvisateur n'est jamais réellement libre car curieusement, Philippe Sarde s'est toujours méfié de l'improvisation plaquée sur des images, comme un Miles Davis a pu le faire avec Ascenseur pour l'échafaud ou bien Thelonious Monk pour Les Liaisons dangereuses.

Pour le compositeur : « Un jazzman n'est pas un compositeur de cinéma. Ce qui est formidable, c'est d'utiliser un grand musicien comme je l'ai fait, mais il faut un compositeur derrière. Demander à un interprète d'écrire une musique de film, pour moi, c'est aberrant. Quelle que soit sa valeur, c'est en général totalement raté[b 6]. »

Il ajoute encore : « Dans les films comme Sortie de Secours, César et Rosalie, Les Corps Célestes, La Valise, La Race des seigneurs, Adieu poulet, Mort d'un pourri ou Coup de Torchon, la musique n'est pas entièrement jazz, mais certains passages peuvent s'apparenter au genre. […] Au cinéma, l'improvisation ne fonctionne pas. La musique de film est entièrement cadrée, sinon c'est une catastrophe. […] Les solistes qu'on entend dans mes films n'improvisent donc jamais ; ce que je leur demande, c'est qu'ils apportent leur style »[10].

Malgré toutes ces précautions, certains solistes de jazz, pourtant parfaitement capables de lire la musique mais très peu familiarisés avec la culture française, peuvent tout de même ne pas comprendre ce que veut le compositeur. C'est ce type de mésaventure que le saxophoniste Johnny Griffin a rencontré à l'occasion de l'enregistrement de la chanson Paris Jadis figurant sur la bande originale du film Des enfants gâtés de Bertrand Tavernier. Ce dernier détaille toute l'histoire sur la pochette intérieure du disque sorti à l'époque[q], où il narre avec humour l'imbroglio pour faire comprendre au grand soliste américain la différence entre valse et java, et ce dans un anglais des plus laborieux[a 5].

Influences, emprunts et pastiches

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Influences principales

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Philippe Sarde a été très influencé par l'impressionnisme, initié en France par Claude Debussy.

Philippe Sarde a déclaré admirer des confrères français comme Maurice Jaubert, Georges Van Parys, René Cloërec, François de Roubaix et surtout Paul Misraki[c 14] dont il est en quelque sorte le digne héritier. Il apprécie aussi certains grands compositeurs américains comme Henry Mancini ou l'incontournable Bernard Herrmann[s 26],[r], mais on note aussi l'influence du suisse Arthur Honegger (aimé du musicien[d 14] et qui fut l'un des pionniers de la musique au cinéma) dans le rythme de la partition du Train.

Parmi ses genres musicaux favoris, Sarde reconnait écouter beaucoup de musique classique et surtout de musique contemporaine[s 27]. On peut effectivement percevoir l'influence de Stravinsky, de Penderecki (dans La Guerre du feu), Varèse (dans la piste La Partie De Tennis de Sept Morts sur ordonnance), Maurice Ohana (dans l'écriture des chœurs sur Sortie de secours) voire la musique spectrale sur la piste très expérimentale Et l'amour, enfin de La Petite Apocalypse. Le compositeur a parfois utilisé certaines formes de musique minimaliste, en particulier dans les séquences répétitives de Moog sur certaines pistes de César et Rosalie[a 6].

Mais en dehors du jazz, c'est sans doute la musique impressionniste française qui semble avoir exercé le plus d'influence sur l'esthétique du compositeur, notamment dans le générique très debussyste de Sept Morts sur ordonnance, l'atmosphère rêveuse de L'Adolescente, la délicatesse des Ailes de la colombe ou le raffinement de Premiers Désirs qui reste une de ses partitions préférées[d 15] parmi toutes celles qu'il a écrite.

Adaptations de musiques classiques

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Répondant à la demande des cinéastes, Philippe Sarde a adapté ou emprunté de nombreuses pièces de musique classique, chansons ou airs issus de diverses traditions folkloriques. Concernant ses emprunts au répertoire classique en particulier, le compositeur a une position extrêmement claire : « C'est très difficile d'utiliser de la musique classique au cinéma sans la retravailler. […] Elle est adaptée, retravaillée, même si [on ne change] que quelques mesures ou modifie seulement l'interprétation »[28].

Cependant, Sarde tombe parfois dans le travers de ne pas citer d'où proviennent ces emprunts[s], ou d'omettre le nom du compositeur adapté par ses soins[t]. C'est arrivé à plusieurs reprises, notamment sur Les Sœurs Brontë, film pour lequel André Téchiné désirait Gioachino Rossini, et surtout Robert Schumann dont la folie lui paraissait correspondre avec celle des sœurs Brontë[30]. Sur la première édition 33 tours de la bande originale[s 29], le nom de Schumann n'est absolument pas cité, ni celui des œuvres adaptées. Il a fallu attendre la réédition CD de 2004 pour voir enfin la mention « D'après Robert Schumann » apparaître. Et comme l'explique fort justement son biographe Daniel Bastié : « Assez bizarrement, on reconnaissait la patte de Philippe Sarde dans le jeu des cordes, baigné d'une infinie tristesse, et paradoxalement on savait qu'on se référait à Rossini […] et quelques autres grands noms du monde du concert. Inutile d'insister sur le fait que de pareils albums n'enchantent pas les amateurs. […] Puis, un doute subsistait. Sarde n'avait-il pas glissé des notes personnelles en guise de raccord ? »[a 7].

 
Le compositeur a adapté Tchaïkovski pour le film L'Ours.

Dix ans plus tard, la bande originale de L'Ours est tout aussi problématique. En effet, la partition écrite pour le film de Jean-Jacques Annaud est en grande partie basée sur une adaptation orchestrale de la sixième pièce pour piano intitulée Barcarolle, extraite du recueil Les saisons de Tchaïkovski, et ce, d'après une suggestion du réalisateur lui-même[31]. Conformément aux habitudes de Sarde, le thème a été retravaillé et a fait l'objet de nombreuses variations au fil de l'œuvre, ce qui exclut bien évidemment toute accusation de plagiat. Mais il aurait été judicieux de mentionner au moins le nom de l'œuvre et son compositeur, et pourtant rien ne figure sur le 33 tours d'origine[s 30]. La réédition en CD parue sur le label Music Box Records mentionne enfin le nom du compositeur russe dans le livret, mais la mention « d'après Tchaïkovski » ne figure toujours pas au verso[s 31].

Toutes ces omissions ont à l'époque jeté le trouble parmi les admirateurs du musicien, et suscité la polémique dans le petit monde de la presse spécialisée[a 8],[32]. Peu d'années après la parution de L'ours, certains critiques ont même mis en doute le talent du compositeur et laissé entendre qu'il n'écrirait pas sa musique[u].

Autres emprunts (sélection)

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Citations (sélection)

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Pastiches (sélection)

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Le rôle des orchestrateurs

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Préambule

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Bien qu'il ait fait l'objet de très nombreuses critiques[w], Philippe Sarde n'a jamais caché avoir collaboré dès ses débuts avec des orchestrateurs :

« J'ai travaillé avec une quinzaine [sic] d'orchestrateurs et chefs d'orchestres formidables, […] Il y a bien sûr leur patte dans le résultat, mais ils savent comment je veux que ma musique sonne. Je connais suffisamment l'art de l'orchestration pour pouvoir me permettre de leur dire que je ne veux pas que les cordes soient divisées comme ça, etc.etc. Je confie à leur talent d'orchestrateur, le soin d'orchestrer ma musique d'après une instrumentation et des directions très précises[d 10]. »

Cette façon de procéder est d'ailleurs la norme aux États-Unis. Et en matière de musique de film, à l'échelle mondiale tout du moins, c'est une petite poignée de grands noms qui peuvent se targuer de se passer totalement de l'aide des orchestrateurs. Si Ennio Morricone, Lalo Schifrin ou Georges Delerue sont dans ce cas, la plupart des autres compositeurs dont John Williams[38], Howard Shore[39] ou Danny Elfman[40] recourent à leurs services, tout simplement pour mieux gérer leur emploi du temps et parvenir à livrer leurs travaux dans les délais impartis[41]. Par le passé, même des compositeurs aussi prestigieux et visionnaires que Claude Debussy avaient parfois besoin d'un coup de main[s 35], notamment d'un André Caplet (entre autres), pour pouvoir finaliser une orchestration dans les temps.

Interrogé par Jean-Pierre Pecqueriaux en 1985, le compositeur a ajouté que cette collaboration[x] lui donnait la possibilité d'avoir une « deuxième vision » sur sa musique mais aussi de pouvoir échanger avec un « technicien » qui est lui aussi un artiste, et qui peut avoir « un point de vue » sur ce qu'il a écrit ; auquel cas et avec l'accord du compositeur, l'orchestrateur peut éventuellement « transformer une ou deux choses pour le revaloriser »[43].

Chronologie des principaux orchestrateurs

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Vladimir Cosma

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Vladimir Cosma en 1966.

Avant de devenir l'un des compositeurs les plus populaires du cinéma comique français, Vladimir Cosma a d'abord fait ses armes en tant qu'arrangeur dans l'univers de la variété, bien avant de pouvoir pénétrer le monde du cinéma[44].

En 1966, Philippe Sarde l'appelle pour lui demander de l'aider à arranger la musique de son premier court-métrage. Cosma rencontre donc le tout jeune homme avec ses parents dans leur appartement aux Champs-Élysées, et se souvient d'une famille aimable et « généreuse sur le plan financier ». Il dit conserver un excellent souvenir de sa très courte collaboration[1] avec Sarde (dont il arrangera également une chanson écrite pour Régine).

Trois ans plus tard, Philippe Sarde le sollicite à nouveau pour Les Choses de la vie. Mais Vladimir Cosma lui conseille plutôt de prendre contact avec Jean-Michel Defaye dont il connaissait le travail pour Michel Legrand.

Jean-Michel Defaye

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C'est donc le célèbre arrangeur de Zizi Jeanmaire, Juliette Gréco et Léo Ferré, qui a finalement orchestré la partition des Choses de la vie en 1969. À l'époque, Jean-Michel Defaye n'est pas un nouveau venu dans le monde du cinéma puisqu'il avait, entre autres, composé la musique de Pouic-Pouic de Jean Girault. En 1969, l'auteur Eddy Marnay le met en relation avec Philippe Sarde, avec qui il démarre une collaboration[45] de deux ans, incluant Le Chat, La Veuve Couderc et Hellé.

Hubert Rostaing

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Jean-Michel Defaye ne désirant plus poursuivre sa collaboration avec Sarde, ce dernier doit trouver rapidement un nouvel arrangeur. En début d'année 1972, le jeune compositeur rencontre le réalisateur italien Marco Ferreri qui aime le jazz français d'avant-guerre[46]. Ce dernier lui demande une partition dans le même esprit pour Liza, le film qu'il vient de tourner et pour lequel Sarde écrit un thème délibérément « rétro ». C'est à l'occasion de l'enregistrement de Liza qu'il décida de faire appel au talent d'orchestrateur d'Hubert Rostaing[y]. Peu connu du grand public, Rostaing est considéré par Sarde comme un « clarinettiste surdoué »[46], et il est vrai que son parcours est impressionnant. En tant que clarinettiste, il a notamment créé le célèbre Nuages avec le Quintette du Hot Club de France et il est reconnu comme un « technicien parfait, à la sonorité extrêmement musicale »[47] dans la lignée de grands solistes comme Benny Goodman et Artie Shaw. Lorsqu'il commence à collaborer avec Philippe Sarde, Rostaing travaille comme arrangeur depuis la fin des années 1950, notamment pour Yves Montand (la célèbre rengaine La Bicyclette) ou Maxime Le Forestier (San Francisco). Il jouit de la même réputation dans le monde de la musique la plus exigeante puisqu'il devient ami avec Jean Barraqué, l'un des papes de la musique sérielle. Barraqué lui confie le soin de jouer en tant que soliste, un Concerto pour clarinette qui lui est dédié et qui sera créé en 1968[48]. Rostaing se souviendra sûrement de cette expérience quand il travaillera sur les orchestrations de l'inquiétante partition (partiellement) dodécaphonique que Philippe Sarde avait imaginée pour le film Les Seins de glace[d 16].

Hubert Rostaing ne va plus quitter Sarde de 1972 à 1979, et va orchestrer, avec l'aide de son copiste Michel Brédia une trentaine de bandes originales dans des styles très variés[49]. Il interviendra même à plusieurs reprises comme clarinettiste soliste, notamment dans Le Locataire[50]. Rostaing a clairement marqué de son empreinte une bonne partie de la première période de Philippe Sarde[51]. Le jazzman Ivan Jullien, qui a signé avec lui de nombreuses musiques pour des films policiers des années 1980, se souvient d'un arrangeur très à l'aise dans l'écriture des cordes[52] (ce qu'on peut effectivement constater dans des partitions comme Deux Hommes dans la ville mais surtout Le Train et L'Adolescente).

Carlo Savina

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Carlo Savina a été le chef d'orchestre de Philippe Sarde de 1973 à 1988.

Formé en italie par Franco Alfano (qui termina Turandot de Puccini, et écrivit lui-même Sakùntala (it), autre opéra exotique très influencé par l'esthétique impressionniste dans sa version transalpine[53]) et Giorgio Federico Ghedini, le vétéran Carlo Savina est tout à la fois compositeur, arrangeur de variété et surtout chef d'orchestre[54], notamment pour Nino Rota, Miklós Rózsa mais aussi Stephen Sondheim. C'est notamment lui qui tient la baguette sur les mythiques La dolce vita, Amarcord, Le Parrain et surtout Casanova, une partition très singulière signée par Nino Rota, comme les autres films sus-cités. On retrouve souvent son nom aux côtés de son frère Federico Savina (it) qui fut ingénieur du son sur de nombreux enregistrements effectués pour Sarde ou d'autres. On sait peu de choses concernant sa relation avec Philippe Sarde, en dehors du fait qu'il a travaillé comme orchestrateur[d 10] mais surtout qu'il fut son chef d'orchestre de 1973 à 1988, sans doute pour apporter un cachet plus symphonique (par exemple sur Sept Morts sur ordonnance ou Barocco) à la facette jazz de Rostaing.

Ennio Morricone, qui fut l'assistant de Carlo Savina au début des années 1950, se souvient d'un musicien ouvert d'esprit et qui avait une « sensibilité très musicale et une écriture soignée très en phase avec les arrangements qui se faisaient à ce moment-là »[55]. Ce soin se retrouve tout particulièrement dans les partitions qu'il a orchestrées et dirigées comme Un taxi mauve, Le Crabe-Tambour, Le Toubib ou Fort Saganne.

Peter Knight

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À la fin des années 1970, alors qu'il est déjà parvenu au zénith de son inspiration, Philippe Sarde cherche à élargir ses ambitions et pourquoi pas, à s'internationaliser (ce qu'il fera d'ailleurs dès 1981 avec La Guerre du feu et Le Fantôme de Milburn). Pour réaliser les orchestrations du film franco-britannique Tess de son complice Roman Polanski ; Sarde décide de collaborer avec Peter Knight[57], un arrangeur, compositeur et chef d'orchestre anglais qui démarra dès les années 1950 dans la musique légère, fonda le Peter Knight Orchestra, un orchestre de danse[58], et travailla pour d'innombrables artistes de variétés comme Petula Clark, Dusty Springfield, The Carpenters, et même le chanteur inclassable Scott Walker.

Mais le britannique doit surtout sa réputation pour avoir écrit et arrangé la partie symphonique de l'album culte Days of Future Passed des Moody Blues, et qui contient le succès Nights in White Satin qui mélange les sons typiques d'une chanson rock aux cordes soyeuses du London Festival Orchestra[59]. L'écoute de ce disque révèle en tout cas un musicien au métier impressionnant, parfois similaire à celui de Michel Legrand (des flûtes souvent mises en avant, nombreux arpèges de harpe et sonorités cristallines…). Certaines envolées spectaculaires ne sont d'ailleurs pas sans évoquer celles des futurs Guerre du feu et Coup de torchon.

Sarde considérait Peter Knight « comme un des meilleurs au monde »[d 10], et il a collaboré avec lui sur presque tous les films dont il a écrit la musique depuis la fin de l'année 1979 jusqu'à son décès en 1985. C'est le réalisateur Jean-Jacques Annaud (dont le film La Guerre du feu constitue l'un des sommets de la carrière de Knight) qui lui a rendu le plus bel hommage en confiant à Stéphane Lerouge « qu'il était (pour Sarde) un génial complice d'écriture, un grand compositeur en retrait qui ne voulait pas se frotter aux metteurs en scène »[31].

Autres orchestrateurs

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Après la disparition de l'arrangeur britannique, Sarde a eu beaucoup de mal à retrouver des partenaires de la même trempe, même s'il a continué sa collaboration avec Carlo Savina notamment sur La Pirate et Fort Saganne. Au milieu des années 1980, il engage l'arrangeur de jazz Billy Byers qui, malgré la réussite d'Harem, ne parvient pas toujours à saisir la subtilité de l'écriture du compositeur, notamment sur Pirates[c 6]. Pour cette raison, Sarde lui adjoint parfois l'aide du compositeur et arrangeur Hubert Bougis[s 36] (qui a travaillé surtout pour le cinéma, certaines comédies musicales et la variété française) qui finira par devenir son orchestrateur quasi exclusif à partir de 1990. Après la mort de Bougis en 2009, le compositeur a parfois collaboré de façon sporadique avec Nic Raine (pt)[s 37], avant de rencontrer le jeune Dominique Spagnolo[s 38], qui est devenu depuis son orchestrateur et chef d'orchestre attitré.

Thèmes musicaux

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Un mélodiste thématique et intemporel

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Le journaliste Alain Lacombe a décrit Philippe Sarde comme étant un compositeur « thématique », doté en outre de « dons de mélodiste[17] » ce qui peut le rapprocher de confrères de la génération précédente comme Francis Lai ou Michel Legrand. Le compositeur a affirmé à ce sujet que : « En général, j'essaie d'être mélodiste, qu'il y ait toujours un air, même s'il est à moitié caché, pour que les gens ne soient pas perdus. je fais toujours attention à ça[b 7]. » Il est aujourd'hui très critique concernant les pratiques actuelles de la musique de film : « Je regrette qu'il n'y ait plus d'air du tout dans les films. […] C'est pour moi comme du sound-design, ce que je trouve dommage. Je ne sais pas si les gens ne savent plus faire de mélodies, je n'en connais pas la raison. Il est pourtant certain que tout le charme des grands films américains, français ou italiens venaient de leurs mélodies[b 8]. »

Ce qui ne l'empêche pas d'insister sur le fait de rester intemporel et d'éviter le plus possible « d'être à la mode[b 9]. » Cette intransigeance a pu engendrer parfois des conflits avec certains producteurs ou acteurs, notamment Jean-Paul Belmondo qui désirait une musique disco pour Le Guignolo. Le compositeur et le réalisateur Georges Lautner se sont opposés au choix du comédien car ils ne voulaient pas d'une bande originale qui fasse vieillir prématurément le film[c 6]. L'acteur s'est ensuite brouillé avec le musicien, et n'a plus voulu de lui pour son film suivant[d 17].

Développement et reprise des thèmes

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Philippe Sarde n'hésite pas à retravailler certains de ses thèmes musicaux pour en proposer de nouvelles variations sur d'autres films : c'est le cas pour le thème musical du film Le Chat qui sera ré-exploité sur Le Fantôme de Milburn[60], ou pour ceux du film Le Choc, dont l'un a été réutilisé sur The Manhattan Project et l'autre dans Le bossu (pour la piste Les noces de Caylus). Ce qui l'a exposé parfois à de nombreuses critiques, y compris de son biographe Daniel Bastié qui regrette par exemple que le disque de la bande originale du film Les Égarés se contente de reprendre la quasi totalité de celui de L'Adolescente (épuisé depuis longtemps) sans le mentionner explicitement dans son livret[a 13]. À cet égard, le musicien assume totalement ce recyclage en affirmant : « Qui peut oser me dire en face que je fais toujours la même musique ? Les thèmes n'ont aucune importance, seule compte la manière dont ils sont traités. Je peux faire dix musiques de films avec le même thème. L'important, c'est la manière de l'arranger, de le renverser[d 10]. »

Il a confié à Gérard Dastugue qu'il agissait souvent « comme un peintre qui commencerait une esquisse, la retravaillerait et la ferait aboutir une quinzaine d'années plus tard[61] » et on pourrait presque le comparer, toute proportion gardée, à un jazzman paraphrasant ou développant un « standard[z] ». Le musicologue André Hodeir semble définir à merveille le travail de recréation que Sarde applique à ses propres thèmes, quand il explique que « L'acte de création [de l'improvisateur de jazz] peut se manifester presque aussi librement au cours d'un simple exposé de thème que dans l'invention d'un chorus. Par les ressources qu'offrent le modelage de la matière sonore et une sorte de recréation rythmique du thème qu'il interprète, le musicien, sans s'en écarter considérablement, peut le renouveler dans son essence même[62]. »

Liste des thèmes réutilisés d'un film à l'autre

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N.B.: les informations mentionnées dans cette liste non exhaustive proviennent essentiellement des travaux universitaires de Gérard Dastugue portant sur la réutilisation des thèmes de Philippe Sarde, ainsi que des recherches effectuées par son biographe Daniel Bastié. Les références pointent vers les pages qui mentionnent les thèmes réutilisés, ou à défaut qui analysent le film en question.

Année de création Film d'origine Réutilisation dans :
1966 Florence
(court-métrage)
Dorothea
(le thème du générique de fin reprend la Balade extraite de Florence avec une orchestration différente)[a 14].
Flic ou Voyou
(le thème principal reprend le morceau En route extrait de Florence, et le thème romantique de Tendresse trompette réutilise la Balade en version jazz)[a 15].
1967 Diaboliquement vôtre
(partition rejetée)
Deux Hommes dans la ville
(écarté par l'acteur Alain Delon de la postproduction du dernier film de Julien Duvivier pour lequel il avait écrit un thème principal très mélancolique[63] ; le compositeur soumet le même thème quelques années plus tard à Georges Lautner pour la bande originale du film Laisse aller... c'est une valse ! mais le réalisateur ne retient pas sa proposition[a 16]. Fâché avec François de Roubaix qui devait composer la musique de Deux Hommes dans la ville de José Giovanni, Alain Delon demande finalement à Philippe Sarde d'en écrire la bande originale, dans laquelle ce dernier réutilise le thème écrit initialement pour Duvivier[64]).
1969 Des comme toi
(chanson pour Régine)
Barocco
(après une introduction atonale, la partie A du thème générique du film de Téchiné réutilise le motif du refrain de la chanson originelle, dans une orchestration très agressive pour cuivres et cordes aiguës avec un tempo frénétique qui le transforme totalement. Interprétée dans un cabaret, la chanson On se voit se voir écrite pour Marie France, reprend la même mélodie que celle de Régine mais avec des paroles différentes et un arrangement plus sophistiqué)[30],[a 17].
1970 Les Choses de la vie Le Locataire
(la séquence atonale de L'accident Ralenti des Choses de la vie est l'ébauche du motif entendu au début de la piste Apparitions du film de Polanski)[a 18].
1970 Sortie de secours L'Ami de Vincent
(le thème du personnage joué par Régine dans le film d'origine est réinterprété en version big band par le trompettiste Clark Terry en tant que thème principal du film de Granier-Deferre. L'organiste Eddy Louiss le rejoue aussi mais cette fois en combo jazz dans le morceau bonus Ballade pour Bertrand de l'édition CD de Beau-père)[a 19].
Les Sœurs fâchées
(la simple java à l'accordéon entendue dans le Café du centre de Sortie de secours se retrouve sous la forme d'une valse viennoise symphonique dans le morceau Trois jours à Paris)[a 20].
1970 La Liberté en croupe Le Choc
(la chanson Mon enfance est un rubis interprétée par le groupe vocal The Swingle Singers est reprise plusieurs fois en tant que thème d'amour dans le film de Robin Davis)[a 21].
Tess
(la mélodie de Laurence chantée par The Swingle Singers se retrouve comme thème principal du film de Polanski mais transfigurée par une orchestration très brahmsienne)[a 22].
1971 Max et les Ferrailleurs Vincent, François, Paul... et les autres
(le motif B du thème principal reprend celui de Max et les Ferrailleurs avec des cordes en trémolo)[60].
1971 Le Chat Le Fantôme de Milburn
(le film américain reprend le thème du Chat avec une orchestration plus hollywoodienne évoquant parfois Miklós Rózsa)[60].
Un sac de billes
(l'introduction du générique reprend celle - à l'accordéon seul - de la piste Le cirque extraite du Chat avec une orchestration modifiée et un vibrato exagéré)[a 23].
Noyade interdite
(la chanson Le temps des souvenirs y est reprise sous forme sifflée)[60].
1971 La Veuve Couderc L'Horloger de Saint-Paul
(le foxtrot Péniche New Orleans écrit à l'origine pour La veuve Couderc mais non retenu par le réalisateur Granier-Deferre, s'échappe de l'autoradio d'une automobile lors d'un trajet dans les rues de Lyon et la campagne lyonnaise, au cours duquel les passagers peuvent voir des vacanciers s'amuser le long des rives de la Saône dans le film de Tavernier)[65],[a 24].
Garçon !
(la java à l'accordéon pour Le bal de La Veuve Couderc a été recyclée dans une séquence de fête foraine du film Garçon ![a 25], puis adaptée sous une forme chantée dans La chanson d'Edith du Parfum de la dame en noir de Bruno Podalydès[a 26].
1972 Hellé Beau-père
(le thème orchestral d'Hellé est repris en jazz au piano dans le film de Blier, et réapparaît tel quel dans la Ballade pour Patrick, morceau bonus de la réédition CD de Beau-père)[a 14].
1972 Liza La Race des seigneurs
(le thème de type big band avec cordes et son introduction, se retrouvent sur le film de Granier-Deferre mais avec une orchestration et un tempo légèrement différent)[a 27].
1972 Le Droit d'aimer Lovesick
(le thème romantique du film de Éric Le Hung est recyclé sous une version encore plus sophistiquée et avec une flûte très présente)[a 28].
1973 La Valise Lucie Aubrac
(la piste easy listening Martini Dry a resservi pour le thème principal du film de Claude Berri mais sous la forme d'un trio de musique de chambre)[a 29].
1973 Le Fils K
(reprise du thème du Fils mais avec une orchestration plus symphonique rappelant le folklore juif avec clarinette et violon soliste)[60].
1973 Les Corps célestes Mille milliards de dollars
(le thème principal pour petit orchestre et saxophone écrit pour le film de Gilles Carle a été radicalement transformé sous la forme d'une petite suite pour quatre pianos et alto)[a 14].
1973 Le Train Souvenirs d'en France
(le film du jeune Téchiné a été monté entièrement avec la bande originale du film de Granier-Deferre[a 30]. De la même façon, Jean-Pierre Jeunet a également utilisé plusieurs pistes du Train pour son court-métrage d'animation Le Manège[aa],[a 31]).
Le Locataire
(on peut réentendre l'introduction très agressive aux cordes du thème L'Attaque lors de la séquence de paranoïa au cours de laquelle Trelkovsky est agressé en pleine nuit par des voisins invisibles tentant de s'introduire dans son appartement)[a 18].
Alice et Martin
(plusieurs pistes comme Dédicace à Juliette ou L'Alhambra de la bande originale du film de Téchiné s'inspirent du thème de La guerre tiré du Train mais dans un arrangement beaucoup plus lent et dépouillé. On retrouve plus récemment le même thème dans sa version Dédicace à Juliette sur la piste Auguste Rodin tirée du film Rodin de Jacques Doillon)[a 32].
1974 L'Horloger de Saint-Paul L.627
(la séquence de la visite à la nourrice dans le premier long-métrage de Tavernier a été recyclée sous une autre forme dans L.627 lors de l'épisode du retour à Lyon)[a 33].
1974 Les Seins de glace Les Deux amis
(le thème mélancolique du film de Lautner joué par le violon électrique de Michel Ripoche réapparaît mais en version acoustique dans la piste Retour En Prison du film de Louis Garrel)[a 34].
1974 Lancelot du Lac Le Choc
(le thème à la bombarde qui ouvre le court générique de Lancelot est réinterprété et imité par le saxophone soprano de Wayne Shorter avec une orchestration jazz-fusion et un tempo un peu plus lent)[67].
Rendez-vous
(on retrouve furtivement le même thème dans sa version jazz-fusion lors d'un spectacle de cabaret présenté par le personnage joué par Lambert Wilson)[68].
Le bossu
(le thème moyenâgeux d'origine revient cette fois dans Les noces de Caylus extrait du film historique de Philippe de Broca dans une orchestration proche mais avec un tempo très ralenti)[69].
La Fille du RER
(le générique du film originel de Bresson est ré-utilisé tel quel dans le film de Téchiné, qui s'ouvre sur des images de l'intérieur d'un tunnel ferroviaire)[s 41].
1974 La Confession d'un enfant du siècle Un taxi mauve
(la partie A du thème générique[ab] est reprise en plus ample en tant que thème principal du film de Boisset, et on la retrouve plus tard dans un thème secondaire de Noyade interdite, Concerto for the Earth (Concierto por la Tierra) et Le Grand Meaulnes avec une construction rythmique et un tempo totalement transformé)[60].
Le Juge et l'Assassin
(la partie B du thème d'origine est l'ébauche du futur thème de Bouvier l'éventreur joué à l'accordéon diatonique dans le film de Tavernier, tandis que l'étrange thème de 8 notes lié au personnage interprété par Marie-Christine Barrault dans le premier épisode Le bruit de la vie, a été réutilisé avec un tempo un peu différent dans la piste Première lettre à Louise du Juge et l'assassin)[a 35].
Marie-poupée
(un thème mélancolique, s'inspirant d'une aria du XVIIIe siècle écrite par Antonio Caldara, et que l'on entend lors d'une scène d'auberge dans le premier épisode, a été réutilisé comme thème principal de Marie-poupée, puis dans Violette et François de Jacques Rouffio sous le titre de La lettre de Violette)[a 36].
L'Adolescente
(lors de deux scènes de bal dans un village, on peut entendre une première ébauche du futur thème en forme de valse de l'Adolescente, qui se retrouvera un peu plus tard dans la seconde partie de la séquence de l'Usine du Juge Fayard dit « le Shériff » d'Yves Boisset)[a 37].
1975 Sept Morts sur ordonnance Le Petit Garçon
(le morceau Cher Vieux du film de Rouffio a resservi pour la piste Avant guerre du film de Granier Deferre mais sous une forme plus orchestrée)[a 38].
1975 La Cage La Tribu
(le thème principal du film de Granier Deferre a resservi pour celui de Boisset)[a 39].
Quai d'Orsay
(le même thème réapparaît avec une instrumentation un peu plus chambriste et des nouveaux arrangements)[a 40].
1975 Pas de problème ! Le Fils préféré
(le thème nostalgique de la comédie de Lautner est repris comme thème secondaire dans le film de Garcia dans une orchestration plus chambriste voire jazz)[d 10],[c 15].
1975 Un sac de billes Ennemis intimes
(dans les pistes Moto circus et Déferlante, on retrouve le thème du générique du film de Doillon dans un arrangement un peu différent)[a 23].
1976 Barocco Passe montagne
(réutilisation du thème principal du long-métrage de Téchiné)[d 20].
La Fille du RER
(La Fille du RER réutilise plusieurs motifs déjà présents dans Barocco dont celui du morceau Mais Vous Vivez De Quoi ? pour le générique de fin)[a 41].
1976 Le Locataire Il faut tuer Birgitt Haas
(le thème joué à l'harmonica de verre dans la piste L'appel du verre revient dans le film de Heynemann sous une forme plus wagnérienne jouée uniquement par des violons et alti dans le registre suraigu[ac]. La version wagnérienne se retrouve presque à l'identique en tant que thème récurrent du film E la chiamano estate de Paolo Franchi).
La Femme flic
(un thème enfantin de type boîte à musique, nommé The Park dans la réédition intégrale du Locataire parue sur le label Quartet Records et enregistré pour la séquence du jardin des Tuileries dans le film de Polanski resservira avec une orchestration beaucoup plus lyrique dans le drame policier de Boisset)[a 18].
1976 On aura tout vu Mort d'un pourri
(le tendre thème du générique de fin d'On aura tout vu a resservi en tant que thème principal pour le thriller de Lautner avec Alain Delon)[60],[ad].
1977 Des enfants gâtés Le Crabe-Tambour
(une courte séquence près d'un restaurant vietnamien dans le film de Schoendoerffer fait réentendre la chanson Paris Jadis du film de Tavernier)[a 9].
1977 Un taxi mauve E la chiamano estate
(on retrouve, à peine transformé, le motif quasi atonal de six notes de la première partie de La maison Templar dans plusieurs morceaux dont le Mouvement V du film de Paolo Franchi, la seconde partie se retrouvant dans le Mouvement II)[a 42].
1978 Une histoire simple Nelly et Monsieur Arnaud
(nouvelle composition symphonique bâtie en grande partie à partir du morceau Le temps qui passe composé pour le film de 1978)[ae],[60].
1978 Le Sucre Ennemis intimes
(on retrouve un fragment de la partie mélancolique du thème principal du film de Rouffio dans un thème secondaire d'Ennemis intimes, notamment à la fin de la piste Billy. La même année, le même thème mélancolique a été adapté en version chambriste pour flûte, violoncelle et harpe, dans Les Idiots de Jean-Daniel Verhaeghe)[a 9].
1978 La Clé sur la porte Every Time We Say Goodbye
(recyclage du thème principal tiré de l'aria Se tu m'ami de Parisotti).
Pour Sacha
(le même thème adapté de l'aria de Parisotti réapparaît en version symphonique et ré-harmonisée dans la piste Quand On Aime, Il Faut Partir)[a 43].
1979 L'Adolescente Le Fantôme de Milburn
(le Love Theme recycle la valse de L'Adolescente sous une forme très transformée mais toujours reconnaissable)[a 28].
L'Été prochain
(le thème principal de L'Adolescente revient dans le film de Trintignant en version concertante avec piano)[72].
La Vieille qui marchait dans la mer
(le thème principal du film de Heynemann reprend la chanson de l'Adolescente en version instrumentale mais avec des arrangements modifiés)[60].
La Maison assassinée
(la valse de l'Adolescente se retrouve dans la scène de bal du film de Lautner)[60].
Les Égarés
(l'édition CD des Égarés reprend presque intégralement le 33 tours d'origine de L'adolescente avec des titres différents et un morceau extrait du Train, mais la musique entendue dans le film utilise une autre orchestration et sans Stéphane Grappelli, décédé six ans avant l'enregistrement)[a 44].
1979 Le Toubib Hiver 54, l'abbé Pierre
(le thème du Toubib a été recyclé sous une forme jazz-musette)[a 45].
1980 Le Guignolo Mon beau-frère a tué ma sœur
(la seconde partie à la mandoline du thème romantique de la comédie de Lautner est réutilisée dans le thème principal du film de Rouffio)[a 46].
1980 Chère inconnue Harem
(le thème, originellement écrit pour piano, du film de Mizrahi réapparaît avec diverses variations en tant que thème secondaire sur Harem, par exemple dans une piste orientalisante comme Hammam, ou bien en piano jazz sur Freedom)[60].
1981 Allons z'enfants Le Diable au Corps (en)
(le film australien recycle les principaux thèmes du drame de Boisset, et le téléfilm français Le Rouge et le Noir réutilise lui aussi son thème mélancolique dans un autre arrangement)[a 28].
Fort Saganne
(un thème de parade militaire comme Exercices revient dans des morceaux plus orchestraux comme Fantasia du film de Corneau)[a 47].
1981 Les Ailes de la colombe La Pirate
(un thème entendu lorsque Sandro écrit une lettre à Catherine au milieu du film Les Ailes de la colombe est recyclé en tant que thème secondaire dans le film de Doillon)[a 48].
1981 La Nuit ensoleillée Joyeuses Pâques
(le thème principal très country-jazz du film de Patrick Segal a été réutilisé dans celui de Lautner mais sous une forme plus conventionnelle)[a 49].
1981 Est-ce bien raisonnable ? L'Histoire de Piera
(réutilisation du même thème et des solistes Stan Getz et Eddy Louiss déjà entendus chez Lautner)[a 50].
La Pirate
(le thème secondaire du film de Lautner est réutilisé dans celui de Doillon avec une orchestration radicalement différente écrite pour deux orchestres à cordes et un saxophone)[a 51].
1982 Que les gros salaires lèvent le doigt ! Les Deux Crocodiles
(réutilisation de la chanson principale de Drupi entendue dans la comédie de Denys Granier-Deferre)[73].
1982 Le Choc Le Projet Manhattan
(le thème L'épopée se retrouve sur les morceaux Plutonium et Ithaca avec une orchestration plus hollywoodienne)[a 28].
1983 Une jeunesse Les Sœurs fâchées
(la rengaine Les yeux verts interprétée par Ariane Lartéguy dans le film de Mizrahi deviendra, avec de nouvelles paroles, la chanson Rue de Jollières dans le film d'Alexandra Leclère, et servira comme ébauche pour le thème de Garçon ! de Claude Sautet[a 20]).
La Garce
(des fragments de la chanson J'ai jeté mon cœur dans les vagues, également chantée par Ariane Lartéguy dans Une jeunesse seront réutilisés dans le film de Christine Pascal, l'un comme thème pour le personnage joué par Isabelle Huppert et l'autre dans le générique de fin, interprétés par le saxophoniste Phil Woods, l'accordéoniste Gilbert Roussel et le Quatuor Chilingirian. Les mêmes fragments mélodiques seront réentendus à nouveau dans une longue version concertante pour violon, clarinette et piano, intitulée La guerre à 9 ans et qui figure dans la bande originale du Petit Garçon de Pierre Granier-Deferre[a 52]).
1983 Attention, une femme peut en cacher une autre ! Pirates
(le thème principal du film de Polanski réutilise l'espiègle concertino pour flûte entendu dans le générique du film de Lautner mais avec une orchestration épique et musclée en hommage à Erich Wolfgang Korngold)[a 53].
1983 Garçon ! Les Sœurs fâchées
(la comédie d'Alexandra Leclère recycle le thème de Garçon avec des arrangements différents)[b 10].
1983 Premiers Désirs Cours privé
(le thème principal du drame de Granier-Deferre réutilise le thème debussyste des Parasols au piano mais avec parfois plusieurs variations dont une version avec guitare électrique. Ce même thème réapparaîtra dans Les Deux amis de Louis Garrel)[74].
La Maison de jade
(le film de Trintignant reprend le thème générique de Premiers désirs dans un arrangement plus néo-classique, de même que le plus récent Je m'appelle Élisabeth de Jean-Pierre Améris)[a 28].
La Couleur du vent
(autre réutilisation interprétée cette fois par le Modern Jazz Quartet avec une couleur rétro)[c 15].
Max et Jérémie
(la piste Un marché dans le Sud du film de Claire Devers s'inspire du thème orchestral En Bateau, mais avec un tempo très lent et dans un arrangement jazz-fusion dans lequel il devient presque méconnaissable)[74].
1984 La Garce Le Petit Garçon
(l'intro du générique ainsi que le thème principal du drame de Christine Pascal est repris un peu plus lentement et dans une orchestration plus chambriste sur la piste La guerre à 9 ans du film de Granier-Deferre)[a 38].
1985 Ça n'arrive qu'à moi Pirates
(un motif déjà présent dans la comédie d'aventure de Perrin deviendra le mystérieux thème du Trône du film de Polanski)[a 54].
1985 Rendez-vous Alice et Martin
(la piste Dans le regard d'Alice de la bande originale d'Alice et Martin reprend le thème de Rendez-vous au piano solo)[a 32].
1985 Harem L'Amérique en otage
(le générique du téléfilm de Kevin Connor recycle un motif oriental de 6 notes extrait de la piste New York de la bande originale d'Harem)[75].
Colette, une femme libre
(le CD de la musique du téléfilm reprend la quasi totalité des thèmes de la bande originale d'Harem, avec des pistes en moins)[a 55].
1985 La Tentation d'Isabelle Le bossu
(réutilisation d'un motif rapide et nerveux audible dans le film de Doillon mais avec des instruments anciens sur la piste Dieu se met toujours du côté des plus forts)[74].
1985 Le Dernier Civil Mademoiselle
(Philippe Sarde s'est souvenu du thème du téléfilm Le Dernier Civil que l'on retrouve dans le film de Lioret sous une forme symphonique avec piano soliste, mais aussi dans une version jazz)[76].
1986 Mon beau-frère a tué ma sœur Faux et Usage de faux
(la ritournelle obsessionnelle du film de Rouffio a été recyclée dans le film de Heynemann dans un arrangement pour trio piano-clarinette-violon[77].).
1987 Ennemis intimes L'ange de la destruction
(réutilisation du thème orchestral et acoustique du film de Denis Amar dans une nouvelle orchestration métissant le London Symphony Orchestra à des sons de percussions synthétiques)[74].
1988 La Travestie Le Mystère de la chambre jaune
(le thème du pré-générique du film de Boisset réapparaît en tant que motif secondaire dans le générique début de la comédie policière de Podalydès, et l'étrange valse du générique devient le thème du personnage de Mathilde Stangerson arrangé pour un petit orchestre de chambre)[74],[a 56].
1988 Mangeclous Le bossu
(le troisième tableau néo-classique de la musique du film de Mizrahi est réutilisé avec des instruments anciens pour le thème générique de celui de Philippe de Broca)[74].
1990 La Fille des collines La Princesse de Montpensier
(le mystérieux thème principal écrit pour ensemble de chambre et synthétiseur, qui apparaît dans le générique début du drame de Robin Davis se retrouve sur la piste Une âme aussi fière que la vôtre de la bande originale du film historique de Tavernier, arrangé pour des instruments anciens et interprété par l'ensemble Pro Arte Orchestra (en))[a 57].
1991 Jalousie La Fille de d'Artagnan
(le thème du personnage d'Eloïse provient d'un film obscur de Kathleen Fonmarty)[74].
1994 La Fille de d'Artagnan Un frère
(le thème principal du film de Sylvie Verheyde réutilise le thème de La passion selon Eloïse en version jazz avec notamment le contrebassiste Ron Carter en soliste)[a 58].
1995 Nelly et Monsieur Arnaud Le bossu
(un petit motif bâti à partir d'une gamme descendante provenant d'un thème secondaire du film de Sautet se retrouve dans la seconde partie de la piste Il Teatro Del Sol avec une orchestration différente)[a 59],[a 60].
1996 Les Voleurs Le Mystère de la chambre jaune
(recyclage à l'identique du sixième mouvement des Voleurs dans la piste L'amour secret du film de Podalydès)[a 61].

Filmographie

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Comme compositeur

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Cinéma

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Années 1970
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Années 1980
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Années 1990
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Années 2000
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Années 2010
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Années 2020
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Télévision

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Courts métrages

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Comme arrangeur ou co-compositeur

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Comme directeur musical

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Comme consultant musical

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Comme acteur

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Chansons (sélection)

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Compilation

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  • Anthologie de musiques de films - 50 ans de cinéma, Label BMG, 2022. Coffret de cent musiques de film de Philippe Sarde, qui en a composé au total plus de deux cents[ag].

Distinctions

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Toutes les récompenses et nominations concernent le César de la meilleure musique originale.

Avec 10 nominations, Philippe Sarde détient le record de la catégorie.

Autres récompenses

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Décorations

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Notes et références

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  1. Philippe Sarde clarifie le flou qui a longtemps entouré sa date de naissance : « IMDB me donne 3 ans de plus que je n'ai réellement (je suis né en 1948, et non 1945)[s 2]. »
  2. A l'occasion des 50 ans du film, le compositeur revient sur l'élaboration des Choses de la vie : « Je trouve, dans la revue Le Technicien du film, un résumé du scénario de Dabadie […] Revenu à la maison, j'écris une quinzaine de mesures. J'ai, déjà, le thème du film… […] J'écris en La mineur. C'est une tonalité qui amène bien le drame[s 8]. »
  3. La partition de La Planète des singes offre un bon exemple de musique entièrement atonale ou athématique au cinéma, en voici l'analyse par le critique et réalisateur Thierry Jousse : « La première grande partition de Goldsmith pour le cinéma est sans doute celle qu'il écrit, en 1968, pour Planet of the Apes (La planète des singes) […] Influencée par l'esthétique sérielle développée par Arnold Schönberg et ses disciples mais également par les recherches de Bartók et de Stravinski, cette B.O. est unique en son genre, tant elle introduit des sonorités inusitées, voire inouïes, dans la musique de film hollywoodienne.[2]. »
  4. Roger Kahane explique la genèse de Sortie de secours : « Je lui ai raconté l'histoire du film et il s'est mis à jouer au piano cette mélodie un peu blessée, heurtée, bancale mais d'une sensibilité incroyable. J'avais beaucoup d'idées sur la couleur musicale, les thèmes et les mélodies du film. […] Ce qui est intéressant quand on travaille avec Philippe Sarde, c'est qu'on peut faire de la recherche musicale. J'aimais beaucoup le travail de Maurice Ohana, qui est un compositeur de musique contemporaine […] Philippe et moi écoutions ce genre de musique et ça le passionnait…[s 10] »
  5. Bertrand Tavernier décrit sa collaboration avec le compositeur : « Oh, la ! Sarde, c'est quelqu'un qui est charmeur, parfois menteur, très fidèle en amitié. Il a des manies, son goût prononcé pour les enregistrements à Londres […] il dépense sans compter et parfois il pouvait vous surprendre en tenant parfaitement son budget. […] Je peux vous dire qu'on ne s'ennuie pas avec lui[3]. »
  6. Jacques Doillon témoigne de son attachement au musicien : « Voilà vingt ans que je collabore avec Philippe Sarde. Pour quelqu'un qui n'aime pas trop la musique au cinéma, c'est plutôt pas mal. […] On s'est rencontré sur Un sac de billes [et] depuis, nous nous retrouvons régulièrement[4]. »
  7. Le musicien se rappelle des liens amicaux qu'il a tissés avec Roman Polanski : « Je me souviens alors d'un dîner chez Claude Berri pendant lequel est né le projet de Tess […] Pendant cette période de ma vie, je voyais Roman tous les jours, au déjeuner ou au dîner. On était frères, on se disait tout, la confiance était intégrale[5]. »
  8. Alain Delon rend hommage au compositeur : « La musique de mes films a toujours constitué pour moi un élément essentiel de leur identité. Dès la première écoute du thème de La Veuve Couderc, j'ai su que Philippe Sarde allait devenir un partenaire musical d'exception[8]. »
  9. Philippe Sarde déplore l'état du cinéma français contemporain : « Si vous croyez que voir Dubosc, ça m'amuse ? Non, ça m'attriste. D'abord pour lui. Mais je pense qu'il est lucide. Je ne pense pas qu'il se regarde dans la glace le matin en se disant : “je suis Alain Delon.” […] Aujourd'hui, je n'ai plus envie de composer pour les merdes qui se tournent. […] Les grands metteurs en scène sont morts. Ou ceux qui restent sont très vieux, donc moins exigeants[s 13]. »
  10. Jacques Rouffio témoigne d'un problème rencontré avec le compositeur : « J'ai craqué une fois, une seule. C'était pour La passante du sans-souci. Philippe était en retard, il me menait en bateau. […] Le temps pressait, j'ai piqué un coup de sang : “Tant pis, je vire Sarde !”[14] »
  11. Le chef-monteur Hervé De Luze rapporte l'histoire dans le making-of À L'Abordage ! L'aventure de Pirates réalisé par Jérôme Wybon, TF1 Vidéo, 2004 : « Très vite, MGM a commencé à nous mettre une pression monstrueuse pendant le montage, il a fallu que l'on fasse une projection à Los Angeles, on avait monté à peu près la moitié du film […] Philippe s'était engagé à nous livrer pratiquement toute la musique pour cette période-là. Il n'en avait pas fait la moitié, il a fallu que l'on couvre tout le film avec la moitié du score » témoignage cité par Gérard Dastugue dans “Philippe Sarde, l'auteur et le populaire ou les voyages de la mélodie[15].”
  12. Dans le DVD Compositeurs/Réalisateurs, dialogue impossible ? (inclus dans le livre B.O.F. : Musiques et compositeurs du cinéma français de Vincent Perrot), on peut d'ailleurs observer le musicien choisir au « sens propre » les instruments qu'il compte utiliser. On le voit manipuler plusieurs petites maquettes très réalistes dont un cor en miniature, lequel lui évoque le souvenir du Crabe-Tambour de Schoendoerffer où il avait marié le timbre d'un cor de chasse à un monocorde vietnamien.
  13. Alain Corneau raconte sa collaboration avec Sarde sur Le Choix des armes : « Avec Philippe, on a travaillé très en amont […] On écoutait beaucoup de musiques, dans des directions différentes. D'un côté Ravel. De l'autre, du jazz, principalement des bassistes, notamment Ron Carter. […] Et, c'est vrai, j'hésitais… Brusquement, Philippe m'a déclaré : “ Tu sais, Alain, il n'y a pas à choisir : on va marier les deux !”[20] »
  14. Le compositeur explique ses choix instrumentaux pour Mille milliards de dollars : « Le piano symbolise ici la rigueur et l'intransigeance. Quatre pianos donnent la multitude de ces mouvements financiers mais le thème reste simple et populaire car avec Verneuil, je me devais d'écrire un air populaire[21]. »
  15. Yves Boisset raconte l'enregistrement du Taxi mauve : « Le joueur irlandais de petites cuillères ne donnait pas satisfaction à Philippe, il l'a remplacé illico par un chinois vivant à Hong Kong qui s'est déplacé spécialement [à Londres] pour enregistrer dix minutes en re-recording[23]. »
  16. Georges Lautner se remémore la création de la musique de Mort d'un pourri : « Le tournage de Mort d'un pourri a été un magnifique moment, pas toujours facile mais très confortable. […] Tout de suite [Sarde] m'a dit : “Tu sais Georges, il nous faut un grand soliste pour faire parler le regard de Delon. Un sax ténor, ça serait l'idéal...” Comme Philippe est complétement piqué, quand il veut un sax, il n'engage pas Lucien Duchmurtz mais... Stan Getz ! […] C'est l'un des enregistrements les plus coûteux de l'histoire de la musique de film ! (rires) Mais quel résultat... […] Philippe, névrosé de la perfection, faisait recommencer les prises jusqu'à l'épuisement[24]. »
  17. Bertrand Tavernier se souvient des difficultés rencontrées sur l'enregistrement de la chanson du film Des enfants gâtés : « Il fallut expliquer longuement à Griffin ce qu'était une java. En anglais, au milieu de la nuit, la tentative ne manquait pas de sel. Dans ce morceau […] Griffin s'amuse à jouer le thème de deux manières différentes, en les “guichant” avec humour puis en le reprenant de manière plus nostalgique[26]. »
  18. Dans son livre sur la musique au cinéma, le compositeur Michel Chion a effectivement décelé quelques clins d'oeil à Herrmann dans Barocco[27].
  19. Contrairement à un Leonard Rosenman qui avait scrupuleusement mentionné chacun des morceaux adaptés sur le verso du disque de la bande originale de Barry Lyndon pour Stanley Kubrick[29].
  20. Le musicien a pris toutefois la précaution de choisir des compositeurs tombés dans le domaine public, ce qui n'était pas le cas de son illustre confrère Igor Stravinsky, qui en 1910, a utilisé sans autorisation la chanson Elle avait une jambe en bois (signée Émile Spencer) dans son ballet Petrouchka et a dû payer des droits d'auteur à son compositeur[s 28].
  21. Sans oser nommer Philippe Sarde directement, le critique Alain Garel a laissé entendre que l'arrangeur Hubert Rostaing aurait « passé les années 70 à jouer les nègres pour d'autres », et un rapide coup d'oeil sur la discographie de Rostaing entre 1972 et 1979 montre la présence écrasante des partitions sardiennes[33].
  22. Dans Musical graffiti, une émission de Pierre Bouteiller diffusée sur France Musique en 1975, Sarde explique comment il s'est inspiré de Théodore Botrel pour Les Galettes de Pont-Aven[s 32].
  23. A la fin des années 1980, Philippe Sarde avait un tel succès auprès des réalisateurs qu'il a fait l'objet d'une véritable cabale contre lui. Pour plus de détails, lire la note 36 en bas de la page 12 sur Philippe Sarde by side : profils d’un scénariste musical de Gérard Dastugue[37].
  24. Bertrand Tavernier a noté que cette collaboration avait eu des répercussions sur les travaux ultérieurs des orchestrateurs : « Des imbéciles ont affirmé que ce sont ses orchestrateurs qui font tout, mais il n'y a qu'à écouter le travail de ces orchestrateurs quand ils doivent eux-mêmes créer la musique d'un film pour sentir l'apport de Sarde. »[42].
  25. Selon Daniel Bastié, Philippe Sarde aurait même rencontré Rostaing dès l'enregistrement de la chanson du film Le Chat de Pierre Granier-Deferre : « Si certains exégètes ont écrit qu'il s'agit du premier jalon jazzy dans la carrière du Français, la chose n'en est que partiellement vraie. L'année précédente et pour lui, Hubert Rostaing avait décliné la chanson Le temps des souvenirs de manière à la faire passer pour un standard des années 1930[a 12]. »
  26. Certains thèmes de Philippe Sarde sont d'ailleurs objectivement devenus des standards de jazz de la même façon que pouvaient l'être jadis des thèmes comme On Green Dolphin Street ou Stella by Starlight, également issus de films, puisqu'un soliste de jazz comme Stéphane Belmondo improvise sur La chanson d'Hélène[s 39] ou Mort d'un pourri[s 40].
  27. Interrogé à propos de l'origine de la musique, Jean-Pierre Jeunet a expliqué que « Philippe Sarde l'avait composée pour Le Train de Pierre-Granier Deferre […] Je l'ai bizarrement achetée pour une bouchée de pain. »[66].
  28. Sur le téléfilm La Confession d'un enfant du siècle[s 42] diffusé à la toute fin de l'ORTF, Philippe Sarde a eu la chance de travailler avec Claude Santelli, un scénariste et réalisateur mythique du petit écran. Ce dernier était doté d'une grande culture, il maitrisait très bien le langage musical et savait parfaitement communiquer avec les compositeurs[d 18]. Pour sa première composition télévisuelle[70], le compositeur a écrit plusieurs de ses meilleurs thèmes et les réutilisera par la suite tout au long de sa carrière[d 19].
  29. Le compositeur détaille l'orchestration de Il faut tuer Birgitt Haas : « Je trouve intéressant lorsque la musique semble raconter l'environnement du récit. En ne faisant jouer que des violons et des alti, très divisés et très aigus, on pouvait souligner le caractère germanique […] épuré[e] de ses extrapolations romantiques[71]. »
  30. Philippe Sarde dévoile l'origine du thème de Mort d'un pourri : « La vérité est simple, face à Alain Delon, Georges avait le trouillomètre à zéro. Pour se rassurer, il m'a fait une proposition très claire : “J'aime beaucoup le thème d'On aura tout vu mais nous l'avons sous-exploité […] Recase-le dans Mort d'un pourri. Avec Delon, ne prenons aucun risque !”[36] »
  31. Le compositeur s'est confié à Christian Lauliac au sujet de la musique de Nelly et Monsieur Arnaud : « Ce qui est intéressant en revoyant et en réécoutant Une histoire simple, c'est que le petit motif obsessionnel de Nelly et M.Arnaud vient de ce film avec Romy Schneider… Un morceau qui s'appelle le temps qui passe. C'est la même inspiration puisque c'est Claude qui avait voulu ça. Il m'a dit “rappelle toi dans Une histoire simple, il y a ce morceau (le temps qui passe) qui dure une minute et pour moi l'histoire de Nelly & M. Arnaud, c'est le temps qui a passé pour le personnage de Serrault. Donc utilisons ce motif”. »
  32. Dans l'émission Musical graffiti de Pierre Bouteiller, diffusée sur France Musique en 1975, le compositeur raconte de quelle manière il a adapté La Force du destin pour Folle à tuer[s 45].
  33. Présentation du coffret par Benjamin Locoge : « Sarde est désormais l’objet d’un coffret de six CD reprenant une centaine de ses plus belles bandes originales – une petite moitié de son travail[s 46]. »

Ouvrages récurrents

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  • Daniel Bastié, Philippe Sarde, des notes pour l'écran, Grand Angle, 2014
  1. Bastié 2014, p. 85.
  2. Bastié 2014, p. 218-220.
  3. Bastié 2014, p. 211-214.
  4. Bastié 2014, p. 220.
  5. Bastié 2014, p. 91-92.
  6. Bastié 2014, p. 21-23.
  7. Bastié 2014, p. 131-132.
  8. Bastié 2014, p. 202-203.
  9. a b et c Bastié 2014, p. 193.
  10. Bastié 2014, p. 211-212.
  11. Bastié 2014, p. 176.
  12. Bastié 2014, p. 110.
  13. Bastié 2014, p. 140.
  14. a b et c Bastié 2014, p. 181.
  15. Bastié 2014, p. 76-78.
  16. Bastié 2014, p. 183.
  17. Bastié 2014, p. 128-130.
  18. a b et c Bastié 2014, p. 168-171.
  19. Bastié 2014, p. 50-51.
  20. a et b Bastié 2014, p. 216-217.
  21. Bastié 2014, p. 199.
  22. Bastié 2014, p. 171-175.
  23. a et b Bastié 2014, p. 150-152.
  24. Bastié 2014, p. 86-87.
  25. Bastié 2014, p. 28.
  26. Bastié 2014, p. 37.
  27. Bastié 2014, p. 40-42.
  28. a b c d et e Bastié 2014, p. 201.
  29. Bastié 2014, p. 64-67.
  30. Bastié 2014, p. 127-128.
  31. Bastié 2014, p. 38-39.
  32. a et b Bastié 2014, p. 138-140.
  33. Bastié 2014, p. 98-100.
  34. Bastié 2014, p. 67-69.
  35. Bastié 2014, p. 88-91.
  36. Bastié 2014, p. 192-193.
  37. Bastié 2014, p. 188-190.
  38. a et b Bastié 2014, p. 57-59.
  39. Bastié 2014, p. 42-43.
  40. Bastié 2014, p. 103-105.
  41. Bastié 2014, p. 144.
  42. Bastié 2014, p. 190-192.
  43. Bastié 2014, p. 205-206.
  44. Bastié 2014, p. 140-141.
  45. Bastié 2014, p. 45-46.
  46. Bastié 2014, p. 78-79.
  47. Bastié 2014, p. 196-197.
  48. Bastié 2014, p. 153.
  49. Bastié 2014, p. 81-82.
  50. Bastié 2014, p. 122.
  51. Bastié 2014, p. 152-154.
  52. Bastié 2014, p. 58.
  53. Bastié 2014, p. 175-178.
  54. Bastié 2014, p. 177.
  55. Bastié 2014, p. 202.
  56. Bastié 2014, p. 217-218.
  57. Bastié 2014, p. 102-103.
  58. Bastié 2014, p. 207-208.
  59. Bastié 2014, p. 30-31.
  60. Bastié 2014, p. 213.
  61. Bastié 2014, p. 137-138.
  62. Bastié 2014, p. 130-132.
  63. Bastié 2014, p. 96-97.
  64. Bastié 2014, p. 187-188.
  65. Bastié 2014, p. 29-30.
  66. Bastié 2014, p. 116-117.
  67. Bastié 2014, p. 123.
  • Benoît Basirico, La musique de film : compositeurs et réalisateurs au travail, Hémisphères, 2018
  1. Basirico 2018, p. 152.
  2. Basirico 2018, p. 123.
  3. Basirico 2018, p. 126.
  4. Basirico 2018, p. 164-165.
  5. Basirico 2018, p. 179.
  6. Basirico 2018, p. 177.
  7. Basirico 2018, p. 96.
  8. Basirico 2018, p. 98.
  9. Basirico 2018, p. 113.
  10. Basirico 2018, p. 144.
  • Luc Larriba, Entretien avec Philippe Sarde, Revus & Corrigés n°9, 2020, p. 12–25
  1. a et b Larriba 2020, p. 13.
  2. a et b Larriba 2020, p. 15.
  3. Larriba 2020, p. 24.
  4. Larriba 2020, p. 13-14.
  5. a et b Larriba 2020, p. 23.
  6. a b c et d Larriba 2020, p. 19.
  7. Larriba 2020, p. 16-17.
  8. a et b Larriba 2020, p. 22.
  9. Larriba 2020, p. 19-20.
  10. Larriba 2020, p. 21-22.
  11. Larriba 2020, p. 20.
  12. a et b Larriba 2020, p. 18-19.
  13. Larriba 2020, p. 23-24.
  14. Larriba 2020, p. 14.
  15. a et b Larriba 2020, p. 18.
  • Vincent Perrot, B.O.F. : Musiques et compositeurs du cinéma français, Dreamland, 2002
  1. Perrot 2002, p. 78-79.
  2. a et b Perrot 2002, p. 79.
  3. Perrot 2002, p. 125.
  4. Perrot 2002, p. 162.
  5. a et b Perrot 2002, p. 86-87.
  6. Perrot 2002, p. 87.
  7. Perrot 2002, p. 165-166.
  8. Perrot 2002, p. 46.
  9. Perrot 2002, p. 46-47.
  10. a b c d e et f Perrot 2002, p. 159.
  11. Perrot 2002, p. 185.
  12. Perrot 2002, p. 45.
  13. Perrot 2002, p. 148.
  14. Perrot 2002, p. 190.
  15. Perrot 2002, p. 142.
  16. Perrot 2002, p. 116.
  17. Perrot 2002, p. 267-268.
  18. Perrot 2002, p. 170-171.
  19. Perrot 2002, p. 156.
  20. Perrot 2002, p. 225.

Autres références

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  1. a et b Elhaïk 2018, p. 561.
  2. Jousse 2022, p. 128.
  3. Témoignage du cinéaste Bertrand Tavernier à propos de Philippe Sarde dans Perrot 2002, p. 46.
  4. Propos du réalisateur Jacques Doillon figurant sur le livret du CD Hommage à Jacques Doillon, Odeon Soundtracks, 1996.
  5. a et b Interview de Philippe Sarde par Stéphane Lerouge extraite du livret du CD Tess / Le Locataire (Bandes Originales Des Films De Roman Polanski), Universal Music Jazz France, 2000.
  6. Dastugue 2016, p. 3.
  7. Jousse 2022, p. 97.
  8. Dédicace d'Alain Delon datée du 15/10/2021 et figurant sur le livret du coffret Anthologie de musiques de films - 50 ans de cinéma, Label BMG, 2022.
  9. Alain Garel, « Au-delà du mépris », dans François Porcile et Alain Garel (dir.), La Musique à l'écran, Éditions Corlet / SACEM / Télérama, 1992 (ISBN 2854803760), p. 27-29.
  10. a et b Poncet 2020, p. 66.
  11. Lacombe et Porcile 1995, p. 134.
  12. Documentaire (TV) de Frédéric Chaudier et Frédéric Zamochnikoff Philippe Sarde: Un voyage musical dans l'histoire du cinéma (2013).
  13. Lacombe et Porcile 1995, p. 133.
  14. Interview de Jacques Rouffio par Stéphane Lerouge extraite du livret du CD Bandes Originales Des Films De Jacques Rouffio, Universal Music Jazz France, 2006.
  15. Dastugue 2020, p. 5.
  16. Dastugue 2016, p. 6.
  17. a et b Lacombe et Porcile 1995, p. 133-134.
  18. a et b Poncet 2020, p. 64.
  19. a et b Poncet 2020, p. 62.
  20. Interview d'Alain Corneau par Stéphane Lerouge extraite du livret du CD Le Choix Des Armes - Fort Saganne, Universal Music Jazz France, 2001.
  21. Interview de Philippe Sarde par Gérard Dastugue extraite du livret du CD Mille Milliards De Dollars / Conte De La Folie Ordinaire / Le Crabe-Tambour, Music Box Records, 2019.
  22. Dastugue 2020, p. 4.
  23. Entretien d'Yves Boisset par Stéphane Lerouge extrait du livret du CD Le Juge Fayard / Un Taxi Mauve - Bandes Originales des films d'Yves Boisset, Universal Music Jazz France, 2003.
  24. Interview de Georges Lautner par Stéphane Lerouge extraite du livret du CD Mort D'Un Pourri (Bande Originale Du Film De Georges Lautner), Universal Music Jazz France, 2002.
  25. Interview filmée de Philippe Sarde figurant en bonus du DVD Une étrange affaire, Studio Canal, 2004.
  26. Propos de Bertrand Tavernier figurant sur la pochette du LP Des enfants gâtés, Label Vogue, LDA 20295, 1977.
  27. Chion 1995, p. 175.
  28. a et b Chion 1995, p. 251.
  29. Chion 1995, p. 424.
  30. a et b Interview d'André Téchiné par Stéphane Lerouge extraite du livret du CD Le Cinéma D'André Téchiné, Universal Music Jazz France, 2004.
  31. a et b Interview de Jean-Jacques Annaud par Stéphane Lerouge extraite du livret du CD La Guerre Du Feu, Universal Music Jazz France, 2008.
  32. a b et c Dastugue 2016, p. 13.
  33. Alain Garel, « Au-delà du mépris », dans François Porcile et Alain Garel (dir.), La Musique à l'écran, Éditions Corlet / SACEM / Télérama, 1992 (ISBN 2854803760), p. 32.
  34. (en) John-Glenn Paton (dir.), Italian Arias of the Baroque and Classical Eras, Alfred Publishing Company Inc, (ISBN 978-0739021910), p. 84.
  35. Arnaud Corbic, Souviens-toi des Choses de la vie, Seguier éditions, , p. 76.
  36. a et b Propos de Philippe Sarde rapportés par Stéphane Lerouge dans le livret du CD Le Cinéma de Georges Lautner, Universal Music Jazz France, 2011.
  37. Dastugue 2016, p. 12-13.
  38. John Williams a beaucoup travaillé avec l'orchestrateur Herbert W. Spencer notamment dans les trois premiers films de la Guerre des Étoiles.
  39. Howard Shore orchestre souvent lui-même mais il a parfois fait appel à l'orchestrateur Homer Denison.
  40. Danny Elfman a confié ses orchestrations à Steve Bartek qui a été l'un des fondateurs de son premier groupe de rock.
  41. Pour plus d'information, voir la définition du mot « Orchestration » dans l'ouvrage suivant : Mark Russell et James Young, Les métiers du cinéma : les compositeurs de musique, Paris, La Compagnie du Livre, p. 187.
  42. Bertrand Tavernier et Noël Simsolo, Le cinéma dans le sang : Entretiens avec Noël Simsolo, Paris, Écriture, coll. « Entretiens », (ISBN 9782359050363), p. 250.
  43. Jean-Pierre Pecqueriaux, « Un entretien avec Philippe Sarde - 2e partie », Soundtrack!, vol. 4, no 15,‎ , p. 3F (ISSN 0771-6303).
  44. Elhaïk 2018, p. 557.
  45. Elhaïk 2018, p. 631.
  46. a et b Interview de Philippe Sarde par Stéphane Lerouge extraite du livret du CD Le Cinéma De Marco Ferreri, Universal Music Jazz France, 2007.
  47. Extrait de l'article Hubert Rostaing dans le Dictionnaire du Jazz : Philippe Carles, André Clergeat et Jean-Louis Comolli, Dictionnaire du jazz, Paris, Robert Laffont, , p. 1031-1032.
  48. Elhaïk 2018, p. 1765.
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  50. Dastugue 2016, p. 7.
  51. Elhaïk 2018, p. 1762-1763.
  52. Elhaïk 2018, p. 1764.
  53. Michel Fleury, L'Impressionnisme et la Musique, Paris, Fayard, coll. « Les chemins de la musique », , p. 459-467.
  54. Jean-François Houben, 1 000 compositeurs de cinéma, Paris, Le Cerf/Corlet, coll. « Septième Art », p. 654-656.
  55. Ennio Morricone (trad. Florence Rigollet), Ma musique, ma vie : entretiens avec Alessandro De Rosa, Paris, Séguier, , p. 31-34.
  56. Livret du CD Le Choix Des Armes / Garçon / La Garce (Bandes Originales Des Films), Philippe Sarde, 2024, Gérard Dastugue, Music Box Records, MBR-238, p. 2.
  57. C'est l'ancien tromboniste de jazz Nat Peck, en charge du recrutement des meilleurs musiciens de sessions, qui a organisé la première rencontre entre Peter Knight et Philippe Sarde[56].
  58. Collectif, sous la direction de Michka Assayas, Le nouveau dictionnaire du rock, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , p. 1742.
  59. Christophe Delbrouck, British rock, 1965-1968 : Swinging London, Bègles, Le Castor Astral, , p. 375-376.
  60. a b c d e f g h i j et k Dastugue 2016, p. 14.
  61. Dastugue 2020, p. 11.
  62. André Hodeir, Hommes et problèmes du jazz, Marseille, Parenthèses, coll. « Epistrophy », p. 148.
  63. Gilles Loison et Laurent Dubois, François de Roubaix : charmeur d'émotions, Éditions Chapitre Douze, (lire en ligne), p. 182
  64. Gilles Loison et Laurent Dubois, François de Roubaix : charmeur d'émotions, Éditions Chapitre Douze, , p. 374-376
  65. Bertrand Tavernier et Philippe Sarde, Entretien vidéo par François Décréau, DVD Des enfants gâtés (1977) (à partir de 4:48), Suppléments, Studio Canal, .
  66. Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet, Les Cinémas de Caro et Jeunet, Cernunnos, (ISBN 978-2374950983), p. 20.
  67. Dastugue 2020, p. 8-9.
  68. Dastugue 2020, p. 11-12.
  69. Dastugue 2020, p. 9-10.
  70. Alain Lacombe, Des compositeurs pour l'image, Paris, Musique et promotion, p. 407.
  71. Interview de Philippe Sarde par Gérard Dastugue extraite du livret du double CD Bandes Originales Des Films De Laurent Heynemann, Music Box Records, 2017.
  72. Nadine Trintignant passe en revue sa collaboration avec Philippe Sarde dans un entretien avec Stéphane Lerouge extrait du livret du CD Colette, Une Femme Libre, Warner Jazz France, 2004.
  73. Livret de Christian Lauliac pour le CD L'Homme Aux Yeux D'Argent / Cours Privé / Une Étrange Affaire / Que Les Gros Salaires Lèvent Le Doigt !, Music Box Records, 2023.
  74. a b c d e f et g Dastugue 2016, p. 15.
  75. Livret du CD Harem, Quartet Records, 2013, p. 8.
  76. Interview de Philippe Sarde par Gérard Dastugue extraite du livret du CD Le fils préféré / Mademoiselle, Music Box Records, 2020.
  77. Livret de Gérard Dastugue pour le double CD Bandes Originales Des Films De Laurent Heynemann, Music Box Records, 2017.

Sites web

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  1. Philippe Sarde sur Les Gens du cinéma.
  2. « Philippe Sarde interviewé par Benoît Basirico le 10 septembre 2005 », sur Cinezik.
  3. « Philippe Sarde, les musiques d'un cinéphage aux 250 films », sur Le Monde (consulté le ).
  4. « Philippe Sarde : 50 maîtres de la musique de film », sur Underscores (consulté le ).
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  6. a b et c « Biographie de Philippe Sarde », sur Universal Music France (consulté le ).
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  8. Propos de Philippe Sarde recueillis par Olivier Rajchman : « Les choses de la vie », sur Premiere (consulté le ).
  9. Destiné aux collectionneurs, le 33 tours rarissime de Sortie de secours (1970) a fait l'objet d'une réédition par le label Orbis : « Philippe Sarde - Sortie de secours », sur Discogs (consulté le ).
  10. Entretien de Roger Kahane par Michael Ponchon : « Entretien avec Roger Kahane », sur Underscores (consulté le ).
  11. « Biographie et actualités de Philippe Sarde », sur France Inter (consulté le ).
  12. « Philippe Sarde : biographie, actualités et musique à écouter », sur France Musique (consulté le ).
  13. Interview de Philippe Sarde par Antoine Gavory et Emmanuelle de Jesus extraite de la revue Schnock no 31, 2019, p. 164-165 « Sommaire de la revue Schnock N°31 » (consulté le ).
  14. « Philippe Sarde interviewé par Michel Oriot. Article publié le 22 juin 2021 », sur Ouest France (consulté le ).
  15. « Fiche de Philippe Sarde à La Cinémathèque française », sur Ciné-Ressources (consulté le ).
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  17. « Publicité pour SNCF, La lettre TGV, première diffusion le 2 novembre 1984 », sur Inathèque.
  18. « Publicité pour purée Mousline, la fête de la purée, première diffusion le 1er novembre 1984 », sur Inathèque.
  19. « Publicité pour Marie Claire, magazine mensuel féminin, première diffusion le 1er janvier 1982 », sur Inathèque.
  20. « Publicité pour le parfum homme Antaeus de Chanel, première diffusion le 20 novembre 1982 », sur Inathèque.
  21. « Publicité pour les pralinés Lingots de Tour d'argent, Arsène Lupin, première diffusion le 5 novembre 1984 », sur Inathèque.
  22. « Fiche d'identité du Studio Philippe Sarde sur Infogreffe », sur Infogreffe (consulté le ).
  23. « Hommage à William Flageollet, d'une ancienne assistante des Studios Sarde », sur Association Française du Son à l'Image (consulté le ).
  24. « Liste des disques produits par le Studio Philippe Sarde », sur Discogs (consulté le ).
  25. Pierre-Granier Deferre insiste sur le perfectionnisme quasi maniaque de Sarde : « Entretien avec Pierre-Granier Deferre », sur Underscores (consulté le ).
  26. Philippe Sarde se dévoile dans la revue Télérama : « Philippe Sarde : “La musique doit raconter une autre histoire que celle du film” », sur Télérama (consulté le ).
  27. « Entretien avec Philippe Sarde », sur Underscores (consulté le ).
  28. « Stravinsky travaille sur son ballet Petrouchka à Beaulieu-sur-Mer » (consulté le ).
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  34. a et b « Philippe Sarde et Jacques Doillon : une complicité discrète », sur Cinezik (consulté le ).
  35. André Caplet a aidé Claude Debussy à finaliser l'orchestration du Martyre de saint Sébastien : « Le Martyre de saint Sébastien », sur Philharmonie de Paris (consulté le ).
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  41. Benoit Basirico, « Interview B.O : Philippe Sarde, La Fille du RER d'André Téchiné », sur Cinezik, (consulté le ).
  42. On peut visionner les deux parties du téléfilm sur le site de l'INA : « La Confession d'un enfant du siècle - partie 1 » et « La Confession d'un enfant du siècle - partie 2 ».
  43. (en) David Rooney, « A Propos de Nice, la Suite », sur Variety (consulté le ).
  44. « L'homme en question - FR3 », sur Inathèque.
  45. « Musical graffiti : émission de France Musique, diffusée le 31 août 1975 », sur Inathèque.
  46. « Philippe Sarde, le génie musical du cinéma français », sur ParisMatch (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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Ouvrages

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  • Alain Lacombe et François Porcile, Les musiques du cinéma français, Paris, Bordas, , 328 p. (ISBN 978-2-04019-792-6).
  • Michel Chion, La musique au cinéma, Paris, Fayard, , 475 p. (ISBN 978-2-21359-466-8).
  • Vincent Perrot, B.O.F. : Musiques et compositeurs du cinéma français, Paris, Dreamland, , 304 p. (ISBN 2-910027-93-7).
  • Daniel Bastié, Philippe Sarde, des notes pour l'écran, Mariembourg, Grand Angle, , 228 p. (ISBN 978-2-87334-029-2).
  • Gérard Dastugue, « Philippe Sarde by side : profils d'un scénariste musical », dans Jérôme Rossi (dir.), La musique de film en France : courants, spécificités, évolutions, Lyon, Editions Symétrie, , 470 p. (ISBN 978-2-914373-98-2, lire en ligne), p. 271-286.
  • Benoît Basirico, La musique de film : compositeurs et réalisateurs au travail, Paris, Hémisphères, , 256 p. (ISBN 978-2-37701-020-2).
  • Serge Elhaïk, Les Arrangeurs de la chanson française : 200 rencontres, Paris, Textuel, , 2162 p. (ISBN 978-2-84597-655-9).
  • Gérard Dastugue, « Philippe Sarde, l'auteur et le populaire ou les voyages de la mélodie », dans Philippe Gonin et Jérôme Rossi (dir.), Le cinéma populaire français et ses musiciens, Dijon, Editions Universitaires de Dijon, (ISBN 978-2-36441-379-5, lire en ligne), p. 309-324.
  • Thierry Jousse, B.O. ! Une histoire illustrée de la musique au cinéma, Vanves, EPA, , 288 p. (ISBN 978-2-37671-077-6).

Articles

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  • Natacha Henry, « Philippe Sarde, scénariste musical », Synopsis, no 9,‎ septembre octobre 2000, p. 100-104 (ISSN 1291-2328).
  • Luc Larriba, « Entretien avec Philippe Sarde : Composer pour des films et non coller de la musique sur des images », Revus & Corrigés, no 9,‎ , p. 12–25 (ISSN 2609-9942).
  • Alexandre Poncet, « Entretien avec Philippe Sarde : Les choses de sa vie », Classica, no 226,‎ , p. 62–66 (ISSN 1966-7892).

Documentaires

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  • Compositeurs/Réalisateurs, dialogue impossible? (DVD) de Vincent Perrot, France, 2002.
  • Philippe Sarde: Un voyage musical dans l'histoire du cinéma (TV) de Frédéric Chaudier et Frédéric Zamochnikoff, France, 2013.

Liens externes

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